« J’ÉTAIS AVEUGLE ET MAINTENANT JE VOIS »

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Texte d’or : ‑ «  Je suis la lumière du monde »

‑ Jean 9 1‑41, » (Verset 5).

A la fin de la troisième année de Son ministère, six mois avant Sa crucifixion, notre Seigneur était à Jérusalem à l’occasion de la Fête des Tabernacles. En ce temps‑là, comme aujourd’hui, il y avait sans doute plusieurs aveugles assis au bord de la route, demandant l’aumône, surtout à ce moment de l’année où des foules se rassemblaient pour adorer et devaient être disposées à témoigner de la bienveillance aux malheureux. Notre Seigneur ne guérit pas tous ces aveugles ; selon les récits bibliques. Il en guérit seulement six. La mission spéciale de Jésus n’était pas de guérir les malades, mais de prêcher l’Evangile. Il exerça Sa puissance pour guérir les malades dans le seul but de diriger les coeurs vers le message de l’Evangile, comme dans le cas qui fait l’objet de la présente étude.

Notre Seigneur et Ses Apôtres passèrent auprès de l’un de ces aveugles et remarquèrent qu’il était aveugle de naissance. Comme cet homme demanda probablement l’aumône, il s’éleva une discussion entre les Apôtres qui posèrent ensuite à Jésus cette importante question : «Maître, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » Il se peut que les Apôtres aient été moins corrects que d’habitude dans leur logique, autrement ils auraient compris que cet homme ne pouvait pas avoir péché avant sa naissance ; il est possible aussi que la théorie païenne de la transmigration des âmes soit parvenue à leurs oreilles. Satan a trompé beaucoup de personnes en leur faisant croire qu’ils ont déjà vécu précédemment sous quelque autre forme ou dans quelque condition différente et, qu’étant nés dans le monde, ils ont simplement une vie renouvelée, ils ont changé d’état et leur condition est meilleure ou moindre que la précédente. Les Bouddhistes et les Mormons ont cette croyance. Les Ecritures enseignent cependant tout à fait le contraire ; elles disent qu’Adam fut une création directe de Dieu et que tous les autres humains son, issus de lui par le processus naturel de la naissance.

En répondant que ni cet homme ni ses parent, n’avaient péché, notre Seigneur n’a pas voulu dire qu’ils étaient sans tache, qu’ils n’étaient pas sous le coup de la condamnation qui avait frappée Adam, toute sa postérité par hérédité. L’Apôtre déclare en effet « Par un seul homme le péché est entré dans le monde et par le péché la mort, et ainsi la mort a est étendue sur tous les hommes » (Rom. 5 12). Etant membres de la race adamique, cet aveugle et ses parents étaient sous le coup de la condamnation à mort, comme tous les autres membres de la famille humaine. Notre Seigneur voulut dire évidemment, et cela fut compris ainsi que ce ne fut pas à cause d’un certain péché commis par lui ou par ses parents que cet homme naquit aveugle. De même, en une autre occasion, en parlant des personnes sur lesquelles la Tour de Siloé tomba, Jésus dit : « Pensez‑vous qu’elles fussent plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Non, vous dis‑je ; mais si vous ne vous repentez vous périrez tous également », autrement dit, vous ne périrez pas tous de la même manière, mais vous mourrez tous (Luc 13 : 4). La sentence de mort repose sur tout le monde, et ce n’est qu’en entrant dans la communion avec le Dispensateur de vie que nous pouvons en échapper.

Les afflictions ne sont pas des preuves de la défaveur de Dieu.

Le point important à retenir de cette étude est donc que les malheurs ne sont pas toujours une preuve de la désapprobation de Dieu. Cet aveugle ne fut pas dans ce cas, ni Job non plus, ni les personnes qui furent tuées par la Tour de Siloé. Notre Seigneur Et pourtant comprendre que, pour les Juifs, certaines maladies sont des coups de verge ou des châtiments pour des péchés personnels. Il en fut ainsi dans le cas du paralytique de la piscine de Béthesda; mais nous avons déjà commenté dans une précédente étude les paroles suivantes de notre Seigneur adressées à cet homme : « Te voilà guéri; ne pêche plus, de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire» (Jean 5 : 14). Il est certain que nombre des souffrances qui atteignent les humains résultent d’une mauvaise vie menée par eux‑mêmes ou par leurs ancêtres. La scrofule et la goutte sont des maladies qui se transmettent pendant plusieurs générations. Nous pourrions mentionner les marques laissées par ces maladies-là. Il est bon, pas conséquent, lorsque nous sommes atteints par une maladie, de nous examiner avec soin pour savoir jusqu’à quel point nous en sommes responsables, si cette maladie est due à la vie insouciante que nous avons menée, soit en mangeant et en buvant trop, soit en consommant des aliments qui ne nous convenaient pas. Si, dans cet examen de nous-mêmes, nous remarquons que notre indisposition est la conséquence de notre insouciance, nous ferons bien de nous en repentir et de corriger notre conduite dans la mesure du possible. Dans la prière, nous prendrons la résolution d’être plus logiques à l’avenir, avec l’assistance du Seigneur, de manière que dans le boire, dans le manger et dans tout ce que nous ferons Dieu soit glorifié, et qu’ainsi notre corps mortel, consacré au service de l’Eternel soit maintenu dans une bonne condition et utilisé le mieux possible.

Mais si dans cette investigation nous constatons que notre épreuve, notre maladie ne provient pas de plaisirs que nous nous sommes accordés, ni d’une maladie héréditaire à laquelle nous ne pouvons pas remédier, nous ferons bien alors de réfléchir attentivement pour nous rendre compte si nos épreuves sont les conséquences ou non de notre activité au service du Seigneur. Si elles le sont, nous devrions alors nous glorifier de ces souffrances; nous devrions nous réjouir d’avoir été rendus capables de donner quelque chose de notre vie et de notre santé au service de Celui qui a fait tant pour nous. Néanmoins, comme de sages intendants, nous devrions chercher à nous rendre compte si nous ne pourrions pas obtenir les mêmes ou de meilleurs résultats par une ligne le conduite différente, susceptible de nous épuiser et de nous affaiblir moins. Même dans ce cas, nous ne devons pas, pourtant, chercher à nous protéger de toutes manières, car celui qui aimera sa vie plus qu’il ne faut la perdra. Ce que nous devons faire, c’est penser à notre responsabilité d’intendants, et accomplir par le moyen de notre corps ce qui plairait le plus au Seigneur. Si aucune de ces suggestions ne paraît s’adapter à notre cas, nous pouvons encore en examiner deux autres

(1) Est‑ce que notre maladie ne serait pas une punition du Seigneur pour une action mauvaise que nous aurions commise ? Ne représenterait‑elle pas en quelque sorte des « coups » dont parle la Bible ? Si, après réflexion, nous découvrons que nous avons laissé approcher le péché de notre coeur, que nous avons commis une infidélité, il serait raisonnable d’accepter cette épreuve comme un châtiment et de chercher à en tirer un profit. Mais si par contre, (2) nous constatons qu’aucune des choses que nous venons de mentionner ne s’adapte à notre cas, nous devrions considérer que cette affliction, comme dans le cas qui est porté à notre attention dans la présente étude, est simplement permise pour notre bien, pour nous aider à en tirer quelque leçon spirituelle utile, ou, comme l’exprima notre Seigneur, pour que les oeuvres de Dieu soient rendues manifestes. Nous devrions éprouver un plaisir de glorifier Dieu dans notre corps et dans notre esprit [pensée] qui lui appartiennent, soit en acceptant nous‑mêmes des leçons utiles de la part des autres, soit en enseignant des leçons profitables aux autres. Comme nous le verrons cela fut justement ce qu’expérimenta l’aveugle dans une grande mesure. Ses épreuves livrent une bénédiction pour lui; elles servirent d’autre part à manifester la personne et la puissance du Seigneur Jésus, et à mettre à l’épreuve les Pharisiens et les Juifs qui vivaient en ce temps‑là. Elles ont été aussi depuis lors, et elles le sont encore maintenant, une précieuse leçon pour beaucoup de ceux qui forment le Peuple du Seigneur.

Les oeuvres de Dieu

Nous insistons sur le fait que les oeuvres de Dieu ne consistaient pas simplement à guérir un malade ou un aveugle sur plusieurs milliers, mais à prouver que Jésus était la Lumière du monde, à le prouver par l’influence que le Seigneur exercerait sur le peuple Juif et par la mise à l’épreuve de ce dernier. Cette épreuve eut comme effet le rassemblement d’entre ce peuple d’une poignée d’Israélites véritables en vue de leur intégration dans la classe de l’Epouse, et le rejet de la plus grande partie de cette nation, celle‑ci étant reconnue indigne de toute participation dans le Royaume céleste. Ce fut là l’oeuvre que notre Seigneur accomplit en guérissant l’aveugle‑né ; il dit : « Il me faut faire les oeuvres de Celui qui m’a envoyé, tandis qu’il est jour; la nuit vient, en laquelle personne ne peut travailler » (Verset 4). Le jour où notre Seigneur avait la possibilité de travailler tirait rapidement à sa fin. Ce miracle, de même que bien d’autres, et surtout celui de la résurrection de Lazare, élevèrent tellement le Seigneur aux yeux du peuple qu’une division se produisit parmi les Juifs au sujet de toutes ces choses ; les uns les acceptaient, les autres les rejetaient. La division devait nécessairement à faire dans toute la nation. Ce fut là la mise à l’épreuve de tout le peuple ; elle atteignit son plus haut point dans la nuit où la Lumière du monde (Jésus) fut complètement éteinte pendant un moment, aux yeux des Israélites et de Pilate, sur le Calvaire. Pour chaque disciple du Seigneur, nous pourrions dire qu’il y a aussi un jour où il peut travailler, où il a l’occasion de faire valoir ses talents, de produire par son zèle des fruits à la gloire de Dieu, et où il devrait profiter de la meilleure manière possible des occasions qui lui sont offertes ; car pour chacun viendra une nuit où ces occasions de service lui seront enlevées, lorsqu’il passera de vie à trépas.

Ce que nous venons d’exposer est en accord avec cette déclaration prophétique : « Tout travail que tes mains trouvent à accomplir, fais‑le selon ton pouvoir; car on ne peut plus ni agir ni penser, il n’y a ni science, ni sagesse dans le séjour des morts (shéol) où tu vas descendre » (Ecclés. 9 . 10) Des paroles de Jésus, l’on peut tirer encore un autre enseignement que l’on ne devrait pas oublier : c’est que l’Eglise dans son ensemble doit passer par diverses épreuves. Au temps où elle prit son début à la Pentecôte, l’Eglise jouit d’une grande lumière; mais ce temps n’était pas le matin, c’était le soir. Les rayons de lumière éclairant l’Eglise venaient du soleil couchant. Graduellement les ténèbres descendirent, et pendant la longue période de l’Age de l’Evangile régnèrent d’épaisses ténèbres, au sein desquelles les enfants de Dieu ne purent voir pendant un certain temps qu’une partie du chemin ainsi qu’il est écrit : «  Ta parole est un flambeau » qui guide mes pas, une lumière sur mon sentier ». Cette époque est connue généralement sous le nom d’« âge des ténèbres » : maintenant nous sommes a l’aurore d’un nouveau matin, et le sentier s’illumine devant nous de plus en plus.

La lumière qui brille maintenant d’une manière accrue ressemble à celle qui brilla sur l’Eglise, primitive; dans les deux cas, c’est la lumière de la parousia, la lumière de la présence du Fils de l’Homme. Mais même dans ce matin du lever de la lumière, nous devons nous attendre à un autre temps d’épaisses ténèbres ; une nuit pour ainsi dire surviendra, un assombrissement des cieux, une grande tempête matinale, comme l’Eternel l’a prédit par la bouche du Prophète : « Le matin vient et la nuit aussi » (Esaie 21 : 12). Le matin est venu, mais avant qu’il soit introduit entièrement dans la splendeur de la lumière du Millénium, éclatera la grande tempête du temps de détresse prédit car le Prophète : «  Ce sera un temps de détresse, tel qu’on n’en aura jamais vu de pareil depuis qu’il existe des nations» (Daniel 12 : 1). Nous pouvons donc bien nous dire, individuellement et aussi ensemble en tant que Corps de Christ, qu’il nous faut faire les oeuvres de Celui qui nous a envoyés qui nous a chargés de les accomplir, tandis qu’il fait jour, tandis que la lumière du soleil brille sur nous, parce que « la nuit [de la détresse] vient, dans laquelle personne ne peu, travailler », dans laquelle les occasions de servir la cause du Seigneur et les frères, de disséminer publiquement la Vérité nous seront retirées de force par les vérités placées au‑dessus de nous.

La Lumière du monde

Notre Seigneur ajouta : «Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde». Cette lumière brilla parmi les Juifs pendant six mois encore pour réprouver le mal et encourager le bien; elle brilla jusqu’au moment ou notre Seigneur fut crucifié. Jésus laissa après Lui quelques fidèles qui avaient reçu l’influence de la lumière, du saint Esprit, et qui furent éclairés par les bénédictions de la Pentecôte. A ceux‑là, le Maître dit : « Vous êtes la lumière du monde»; et que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes oeuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Matth. 5 : 14‑16)

C’est pourquoi, l’Apôtre dit : « Tel il est, tel nous sommes aussi dans ce monde», des lumières qui brillent dans les ténèbres, mais qui ne sont ni appréciées, ni comprises et qui sont repoussées par la plupart des humains, même par ceux qui prétendent être des enfants de Dieu, mais dont le coeur n’aime pas suffisamment la lumière pour se laisser éclairer par le saint Esprit. Nous devons comprendre qu’il y a une grande différence entre, d’une part, posséder le saint Esprit et être éclairé par lui au point de faire luire notre lumière et, d’autre part, être des personnes sur lesquelles la lumière luit. Notre Seigneur fit luire Sa lumière devant beaucoup d’humains ; nous, de même, avons l’occasion de faire luire notre lumière devant nombre de nos semblables. Mais personne ne possède la lumière en lui s’il n’a pas été engendré du saint Esprit. ‑ Héb 10 : 32.

L’onction des yeux de l’aveugle.

La petite discussion qui eut lieu entre te Seigneur et les disciples fut probablement entendue par l’aveugle, et elle fut destinée à donner un enseignement, non seulement à ce dernier, mais aussi aux disciples et à tous ceux qui, par leurs paroles, ont depuis lors cru au Seigneur. Notre Seigneur, ensuite, cracha à terre, fit de la boue, avec Sa salive, et oignit de cette boue les yeux de l’aveugle, A tout cela, l’aveugle devait apporter sa coopération. Son consentement fut aussi prouvé par le fait qu’il obéit lorsque le Seigneur lui dit d’aller se laver au réservoir de Siloé. La foi fut suivie par les oeuvres, et cela témoigna d’un certain degré de perfection. S’il n’avait pas cru, l’aveugle ne se serait pas soumis à cette onction de la part de Jésus, et il n’aurait pas abandonné son siège de mendiant pour aller se laver. La boue que notre Seigneur appliqua sur les yeux de l’homme n’avait certainement pas en elle‑même de vertu particulière, et l’eau de siloé n’en avait pas davantage ; ce fait est reconnu dans le récit tout entier. La boue devait simplement aider la foi de l’aveugle, et celui‑ci comprenait que ce n’était pas elle qui avait accompli la guérison. Il reconnut, comme aussi les Pharisiens, que c’était un miracle. Le miracle fut grand par le fait que cet homme était né aveugle et que, comme celui‑ci le déclara par la suite, personne jusqu’à cette époque‑là n’avait jamais entendu dire que quelqu’un eût ouvert les yeux d’un aveugle‑né. Les oculistes, aujourd’hui, disent qu’avec tous les progrès de la science réalisés dans le domaine de la vue, on ne parvient pas à guérir les aveugles de naissance, excepté dans le cas de la petite maladie qu’est la cataracte. Il faut alors une opération chirurgicale ; la lentille est enlevée et remplacée par une lentille artificielle, Le remède n’est donc pas total dans ce cas‑là.

Ce miracle fut évidemment le sujet de conversations dans tout le voisinage de la demeure de l’aveugle ; celui‑ci fut sans doute félicité par bon nombre de ses voisins et de ses amis, mais quelques‑uns ne purent croire que c’était là le même homme, ils ne pouvaient croire qu’un aveugle‑né eût pu jamais recouvrer la vue. Cette guérison miraculeuse fit beaucoup de publicité pour le Seigneur, car l’homme disait à tous ceux qui lui demandaient comment il avait été guéri, que c’était une personne appelée Jésus qui avait accompli sur lui ce miracle. Les Pharisiens, qui étaient déjà jaloux de Jésus et cherchaient une occasion de le faire mourir, avaient pris la résolution d’exclure de la synagogue, comme indigne de l’honneur, de la liberté et des privilèges accordés à un véritable Juif, toute personne qui reconnaîtrait Jésus pour le Messie. Craignant que la nouvelle ne se répandît, et désirant même étouffer l’affaire si possible, les Pharisien., prirent des renseignements, Ils firent venir le père et la mère de l’homme qui avait été guéri et les questionnèrent. Ceux‑ci dirent la vérité en toute simplicité, mais ils évitèrent de parler plus qu’il ne fallait : ils reconnurent que cet homme était leur fils et qu’il était né aveugle, mais ils prétendirent ignorer comment il se faisait qu’il voyait maintenant. Ils déclarèrent qu’il avait le l’âge et qu’il était capable de s’expliquer lui-même. Celui qui avait été aveugle fut de nouveau interrogé. Diverses questions lui furent posées dans le dessein, sans doute, de surprendre quelque inexactitude dans ses paroles. Etant honnête de coeur, il s’aperçut que ces prétendus saints hommes étaient tellement opposés à Jésus qu’ils essayaient de toutes les manières de réfuter ou de diminuer le miracle qui avait été accompli.

Se tournant vers celui qui fut guéri, les Pharisiens lui dirent : Donne gloire à Dieu pour ta guérison, même si elle t’a été donnée par une mauvaises entremise, car nous savons que ce Jésus qui t’a guéri est un pécheur, un dissimulateur et un imposteur puisqu’il prétend être le Messie; c’est un homme mauvais. Ces insultes furent trop grandes pour être supportées par celui qui avait été aveugle. Il jugea qu’il ne devait pas écouter de telles calomnies jetées contre son meilleur ami sans prononcer une parole pour la défense de celui‑ci. Il déclara par conséquent : voilà bien ce qui est étonnant, qu’un pareil miracle, dont on n’a jamais entendu dire que quelqu’un eût pu faire, ait pu être accompli par un homme pécheur avec qui Dieu n’a nullement affaire : C’est vraiment étonnant. Il nous a été enseigné, à nous Juifs, que Dieu n’exauce pas les prières des pécheurs ; comment alors cet homme, S’il avait été pécheur, aurait‑il pu accomplir un si merveilleux miracle ? Les Pharisiens, pour le contredire, se mirent à l’interroger de nouveau, voulant savoir comment, quand et où ce miracle avait été accompli. Mais lui, remarquant qu’ils n’étaient pas honnêtes de coeur, leur dit : Pourquoi voulez‑vous l’entendre encore une fois ? Je vous l’ai déjà dit. Voulez‑vous donc devenir Ses disciples, que vous me demandez des explications supplémentaires ? Sinon, qu’elle en est la raison ? S’apercevant que leurs intentions hypocrites étaient découvertes, les Juifs se mirent à le railler, disant: Non, nous ne sommes pas des disciples de Jésus: c’est toi qui es Son disciple : nous, nous sommes les disciples de Moïse. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse sous la Loi duquel nous sommes : mais celui‑ci, nous ne savons d’où il est, Il vient de Nazareth dit‑on, et il n’est pas de naissance remarquable. Ce n’est pas le genre de Messie auquel nous nous attendons ; celui que nous attendons doit venir avec puissance et grande gloire, il aura la capacité de délivrer notre nation du joug des Romains. Ce que tu auras à faire le mieux, c’est de le suivre, quant à nous, nous ne voulons rien avoir à faire avec toi ni avec lui ne reviens plus à notre synagogue. Considère-toi comme rejeté du monde religieux de ta nation.

Jésus apprit que cet homme avait été chassé de la synagogue, Il le rencontra et lui dit : « Crois-tu au Fils de Dieu ? » voyant le désir de cet homme d’être plus informé sur ce sujet, notre Seigneur lui révéla qu’Il était Lui‑même le Messie. Alors, l’aveugle guéri se prosterna devant Jésus, Remarquez quels soins providentiels Dieu prit de cet homme et comment Il arrangea toutes choses dans son intérêt. Dieu permit qu’on le chassât de la synagogue. Il ne lui épargna pas cette épreuve, mais Il fit en sorte qu’elle devint, pour lui une bénédiction spéciale qui lui apporta une instruction des plus avantageuses à tous points de vue.

Dans les divers traits de cet incident, nous trouvons de grands enseignements. Quelques‑uns d’entre nous naquirent aveugles : ils ne voyaient pas notre Seigneur et ne reconnaissaient pas Son véritable caractère, ils ne voyaient pas la vérité contenue dans la Parole divine. Si nous avons été ainsi aveugles, ce n’était pas notre faute, ni la faute de nos parents, car nous étions comme eux honnêtes de coeur devant l’Eternel. Notre aveuglement ne fut donc pas un châtiment pour des péchés que nous aurions commis. Les ténèbres qui ont si longtemps couvert la Chrétienté toute entière nous ont enveloppés de même que tous les autres, mais le Seigneur eut pitié de nous. Il passa près de nous et mit un collyre sur nos yeux, Il prit de la poussière de provenance humaine et l’a mélangés avec Sa Parole, le fruit de ses lèvres. Avec ce mélange, Il oignit les yeux do notre compréhension et nous dit d’aller nous laver dans les eaux de Sa Parole de grâce et de vérité. Nous lui obéîmes, et maintenant nous voyons. Un nouveau monde s’est ouvert devant nous, Nous voyons de merveilleuses choses dans la Bible. Les Scribes et les Pharisiens d’aujourd’hui s’étonnent, critiquent et essayent de comprendre la nature des bénédictions que nous avons reçues. Naturellement, ils trouvent des défauts à tout ce que le Seigneur a utilisé pour nous faire parvenir ces bénédictions, car leur coeur n’est pas dans l’attitude convenable pour apprécier la lumière de la faveur de Dieu.

Il nous faut maintenant adopter la même conduite que celle de l’aveugle guéri il nous faut confesser la vérité, faire connaître la lumière, parler du miracle que le Seigneur a accroupi en ouvrant les yeux de notre entendement, et il nous faut lui donner notre coeur. Il nous fout comprendre aussi qu’une telle conduite de notre part suscitera la colère, le chagrin et la malice des Scribes et des Pharisiens de nos jours. Il arrivera que les hommes nous éloigneront de leur compagnie et nous chasseront de leurs synagogues. Par la bouche du Prophète, l’Eternel a prédit cela, disant : « Vos frères qui vous haïssaient, qui vous rejetaient à cause de mon nom, disaient: que l’Eternel soit glorifié (nous vous rejetons pour le bien de la cause de l’Eternel, et pour que nous puissions Le glorifier), mais il apparaîtra à votre joie, et eux seront confus. » (Esaïe 66 ; 5). Combien d’enfants de Dieu ont pu constater que la plupart des bénédictions dont ils jouissent leur sont venues après qu’ils comprirent la Vérité, après qu’ils prirent sa défense et qu’ils subirent des persécutions à cause d’elle. C’est alors que le Seigneur les a trouvés. Il savait toujours où ils se trouvaient et connaissait leur situation, mais c’est alors qu’Il se révéla à eux d’une façon particulière afin qu’ils Le connussent, qu’ils eussent communion avec Lui et qu’ils reçussent de Lui une bénédiction, comme ce fut le cas pour l’aveugle.

«  Sommes nous aussi des aveugles ? »

Les deux derniers versets de notre étude appellent notre attention sur l’orgueil religieux des Pharisiens. Hélas, en ceci aussi, il nous faut reconnaître qu’ils représentent convenablement dans l’Israël spirituel nominal, certains instructeurs, leurs successeurs, qui sont orgueilleux spirituellement. Notre Seigneur avait déclaré que Sa venue dans le monde constituerait un jugement, une épreuve pour cet ordre de choses : que certains des aveugles recouvreraient la vue mais que plusieurs de ceux qui voyaient deviendraient aveugles. Cela veut dire que la Vérité se trouverait être une épreuve pour beaucoup : certains sortiraient de l’aveuglement, des ténèbres, de l’ignorance et de la superstition et parviendraient à apprécier les bénédictions de Dieu les plus grandes, tandis que d’autres, qui possédaient jusqu’alors une plus grande mesure de faveur, tomberaient dans un état d aveuglement. Ceux qui reçurent le Seigneur eurent les yeux de leur coeur illuminés à la Pentecôte, et les autres, comme l’Apôtre le fait remarquer, ont été rendus aveugles, et ils doivent le rester jusqu’à la fin de cet Age de l’Evangile.

Les Pharisiens, ayant entendu le Seigneur déclarer que ceux qui ne voient point verront et que ceux qui voient deviendront aveugles, lui dirent à peu près ceci : Sur quelle liste nous fais‑tu figurer ? Non pas sur celle des aveugles, nous espérons ? Jésus leur répondit qu’il aurait mieux valu pour eux qu’ils eussent été aveugles, que leur conduite eût été mue par une ignorance totale, mais ce n’était pas le cas.

Ils possédaient beaucoup de lumière, aussi portaient-ils une grande responsabilité. Mais dans l’orgueil et la présomption qu’ils témoignaient en considérant comme entièrement véridique uniquement ce qu’ils voyaient et en rejetant le message véritable du Seigneur, ils s’endurcissaient contre la lumière et contre la Vérité. Leur péché se cramponnait donc à eux, les entravait, de sorte qu’ils ne pouvaient pas et même ne voulaient pas recevoir la lumière qui brillait en ce temps-là.

N’y a‑t‑il pas un grand nombre de personnes dans cette situation aujourd’hui, des gens influents parmi le Christianisme, qui se targuent d’être éclairés et qui pourtant ont peur de la lumière de la Parole de Dieu, en ce sens qu’ils sent honteux, soit de convenir de leur ignorance de cette Parole, Sait de reconnaître la lumière qui brille maintenant sur elle grâce à la présence du Seigneur et aux moyens que le Maître emploie actuellement pour la diffuser ? Soyons prompts à reconnaître que nous avons rien à nous, ni lumière, ni sagesse ; par conséquent acceptons des mains du Seigneur la vraie sagesse, la vraie lumière qui vient d’En-‑haut. Si tous pouvaient adopter cette attitude, la Vérité se répandrait rapidement. L’opposition la plus grande vient de ceux qui prétendent savoir, alors qu’en réalité ils ne savent pas, et dont la vantardise et l’orgueil non seulement les empêchent d’entrer dans la lumière, mais les incitent à empêcher les autres de la recevoir.

W T. 4148 ‑ 1908.

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