JOSEPH (2ème partie)

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(2ème partie)

Nous allons au cours de cet exposé poursuivre l’histoire d’un homme remarquable à beaucoup d’égards dont nous avons parlé lors d’une précédente leçon. Sa vie riche d’enseignements devrait nous pro­fiter sur le plan du développement chrétien. Cette his­toire est résumée en très peu de mots dans le Psaume 105 : 16-23 que nous avons cité la dernière fois : « Il appela sur le pays la famine, il coupa tout moyen de subsistance. Il envoya devant eux un homme : Joseph fut vendu comme esclave. On serra ses pieds dans des liens, on le mit aux fers, Jusqu’au temps où arriva ce qu’il avait annoncé, et où la parole de l’Eternel l’éprouva. Le roi fit ôter ses liens, et le dominateur des peuples le délivra. Il l’établit seigneur sur sa maison, et gouverneur sur tous ses biens, afin qu’il pût enchaîner ses princes et qu’il enseignât la sagesse à ses anciens. Alors Israël vint en Egypte et Jacob séjourna dans le pays de Cham. »

Il s’agit de JOSEPH. Dans les chapitres 37 à 40 du livre de la Genèse considérés précédemment, nous avons analysé la période de sa vie qui fut un temps d’humiliation. Ce fut l’école de l’adversité où il apprit les leçons nécessaires à son élévation future, objet de no­tre étude d’aujourd’hui. Nous allons prendre en compte les chapitres 41 à 43 de la Genèse qui traitent de cette ascension.

CHAPITRE 41 : Qui est capable d’expliquer le songe de Pharaon ?

Pharaon fut troublé par deux songes dont il aurait aimé connaître la signification. Nous lisons ceci aux versets 1 à 7 :

« Au bout de deux ans, Pharaon eut un songe. Voici, il se tenait près du fleuve. Et voici, sept vaches belles à voir et grasses de chair montèrent hors du fleuve, et se mirent à paître dans la prairie. Sept autres vaches laides à voir et maigres de chair montèrent der­rière elles hors du fleuve, et se tinrent à leurs côtés sur le bord du fleuve. Les vaches laides à voir et maigres de chair mangèrent les sept vaches belles à voir et grasses de chair. Et Pharaon s’éveilla.

Il se rendormit, et il eut un second songe. Voici, sept épis gras et beaux montèrent sur une même tige. Et sept épis maigres et brûlés par le vent d’orient poussèrent après eux. Les épis maigres engloutirent les épis gras et pleins. Et Pharaon s’éveilla. Voici le songe. »

Personne parmi les magiciens d’Egypte ne fut ca­pable de donner une explication aux songes de Pha­raon.

Deux ans s’étaient écoulés depuis le temps où Jo­seph avait expliqué les songes de l’échanson et du pa­netier. La suite des évènements avait démontré la vé­racité des explications fournies par Joseph. Comme il l’avait annoncé, le panetier avait été pendu et l’échanson rétabli dans sa charge. Nous nous souvenons que Joseph expliquant le songe à l’échanson, lui avait demandé de ne pas l’oublier (Genèse 40 : 14). Mais l’échanson semble avoir eu la mémoire courte. Il fallut ces songes difficiles à comprendre de Pharaon, et l’incompétence de ses magiciens, pour que l’échanson retrouvât la mémoire et se souvienne de Joseph et de son aptitude à expliquer les songes. Nous lisons en Genèse 41 : 12 et 13 : « Il y avait là avec nous un jeune Hébreu, esclave du chef des gardes. Nous lui racontâmes nos songes, et il nous les expliqua. Les choses sont arrivées selon l’explication qu’il nous avait donnée… » Pharaon fit donc appeler Joseph.

Pharaon dit au verset 15 : « J’ai eu un songe. Per­sonne ne peut l’expliquer ; et j’ai appris que tu expli­ques un songe après l’avoir entendu. » Remarquons la réponse de Joseph au verset 16 : « Ce n’est pas moi ! C’est Dieu qui donnera une réponse favorable à Pha­raon. » Parlant ainsi, Joseph nous donne un merveil­leux exemple d’humilité et de reconnaissance à l’égard de Dieu. Nous lisons dans le Psaume 37 : 4 : « Fais de l’Eternel tes délices, et il te donnera ce que ton cœur désire », et en Proverbes 3 : 6 : « Reconnais-le dans toutes tes voies et il aplanira tes sentiers. »

Joseph expliqua que les deux songes se rappor­taient à un même sujet. Ils enseignaient tous deux qu’il y aurait sept années d’abondance dans le pays d’Egypte. Cette période d’abondance serait suivie d’une autre période de sept années de famine au cours de laquelle tout le surplus accumulé précédemment serait consommé. Dieu voulut faire connaître à Pharaon ce qui allait se passer d’une manière certaine afin que Pharaon puisse prendre des dispositions pour affronter cette situation. Joseph conseilla donc à Pharaon de choisir quelqu’un qui puisse mettre en œuvre l’achat et le stockage d’une partie des récoltes en période d’abondance, en vue de les utiliser pendant la période de famine.

Les explications fournies par Joseph ainsi que les sages conseils qu’il donna plurent à Pharaon. Joseph fut désigné pour être celui qui dirigerait les opérations. Lisons les versets 38 à 41 : « Et Pharaon dit à ses ser­viteurs : Trouverions-nous un homme comme celui-ci, ayant en lui l’esprit de Dieu ? Et Pharaon dit à Joseph : Puisque Dieu t’a fait connaître toutes ces choses, il n’y a personne qui soit aussi intelligent et aussi sage que toi. Je t’établis sur ma maison, et tout mon peuple obéira à tes ordres. Le trône seul m’élèvera au-dessus de toi. Pharaon dit à Joseph : Vois, je te donne le commandement de tout le pays d’Egypte. Pharaon ôta son anneau de la main, et il le mit à la main de Jo­seph… »

A ce moment, cesse la période d’humiliation et d’adversité et commence la période de son élévation. Joseph avait alors 30 ans. De prisonnier qu’il était, il devient le numéro deux du pays. Il quitte la prison pour hériter de la plus haute place d’autorité, juste après Pharaon, dans le plus grand empire de l’époque. Jo­seph devint ce qu’on appellerait aujourd’hui un Premier Ministre. Dieu n’a pas abandonné Joseph tout au long de ses expériences. La main de Dieu se voit dans cette élévation de Joseph. Toutes les expériences et toutes les leçons qu’il a apprises étaient une préparation en vue de cette élévation.

Il en fut ainsi de notre Seigneur Jésus, mais aussi des Apôtres. Il en est de même pour tous les disciples et pour nous aussi qui voulons suivre les traces du Maître. Nous lisons en effet : « Car le Seigneur châtie celui qu’il aime, et il frappe de la verge tous ceux qu’il reconnaît pour ses fils. Supportez le châtiment : c’est comme des fils que Dieu vous traite ; car quel est le fils qu’un père ne châtie pas ? Mais si vous êtes exempts de châtiment auquel tous ont part, vous êtes donc des enfants illégitimes, et non des fils. » – Hébreux 12 : 6-8.

C’est parce que le Seigneur aime les nobles carac­tères semblables à celui de Joseph, qu’Il les estime dignes d’épreuves et de discipline. Celles-ci sont né­cessaires pour nous qualifier en vue de la position de gloire, d’honneur, d’immortalité et de responsabilité, à laquelle Dieu a appelé le Seigneur Lui-même et ses fidèles disciples. Les épreuves et les difficultés sont une preuve de notre filiation et du soin que Dieu prend de nous.

Le Seigneur connaît ceux qui sont siens. Ses soins particuliers sont destinés au peuple consacré, à ceux qui ont fait alliance avec Lui, à ceux qui sont devenus ses enfants. C’est à ceux-là que s’appliquent les paro­les de l’Apôtre Paul rapportées en Romains 8 : 28 : « Nous savons, en effet, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont ap­pelés selon son dessein. »

Pendant les sept années d’abondance, Joseph tra­vailla avec zèle et énergie pour accomplir sa tâche, avec la même énergie, le même sérieux et la même honnêteté que dans les différentes situations précé­dentes, que ce soit chez Potiphar ou en prison. Le fait d’être devenu le second de Pharaon ne l’a pas rendu orgueilleux. Son objectif n’a jamais été d’atteindre cette place. Son objectif a toujours été d’être agréable à Dieu, de L’honorer et de Le servir.

L’honneur et la distinction accordés à Joseph sem­blent très bien illustrer la glorieuse exaltation de notre Seigneur (ainsi que celle de l’Eglise). Notre Seigneur fut éprouvé, Il entra Lui aussi, bien qu’Il fût fidèle, dans la grande prison de la mort. Le troisième jour, Il en fut délivré et élevé à la puissance et à la gloire, amené auprès de Dieu sur le trône de l’univers. Le sceau de Dieu Lui fut donné et la proclamation fut faite « que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père » (Jean 5 : 23) et que rien ne peut être fait sans son commandement, selon Matthieu 28 : 18 : « Tout pou­voir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. »

Les fidèles membres du corps élu de Christ, l’Eglise, les plus que vainqueurs, doivent aussi être éprouvés de nombreuses manières, ils doivent souffrir dans le temps présent, être mal compris, méprisés et dédaignés. Ils doivent aussi entrer dans la prison de la mort et ensuite en sortir. De même que Joseph resta plus de deux ans dans la prison, ou autrement dit moins de trois ans, de même les membres de l’Eglise ont été dans la prison de la mort pendant une partie de trois jours symboliques de 1000 ans, c’est-à-dire pen­dant une partie du cinquième jour de 1000 ans, pen­dant tout le sixième jour de 1000 ans, et ils ont été ré­veillés de bonne heure le septième jour.

Il est suggéré que le nom égyptien donné à Joseph signifie « Pain de vie ». Cette signification est tout à fait appropriée, quand on considère le travail accompli par Joseph : accumuler une grande quantité de blé pen­dant les années d’abondance, en quantité suffisante, afin de pouvoir subvenir aux nécessités de tout le peu­ple pendant les années de famine.

Dans ce même ordre d’idées, nous nous souvenons que notre Seigneur se nomma Lui-même le « Pain de vie », en Jean 6 : 35 : « Jésus leur dit : Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. » Souvenons-nous aussi que c’est en accomplissant une certaine œuvre que le pain de vie est procuré à toute l’humanité, typi­fiée par les égyptiens, et que c’est seulement par l’intermédiaire du Seigneur que le pain de vie parvient aux frères et sœurs, à nous-mêmes, symbolisés par les frères de Joseph et par Jacob.

De même qu’il n’y avait pas d’autre moyen pour se procurer de la nourriture, autrement dit de conserver la vie, que de passer par Joseph, de même l’humanité ne pourra obtenir la vie qu’au travers de Christ. Joseph agissait en tant qu’agent ou représentant de Pharaon, notre Seigneur Jésus Christ agit au nom de l’Eternel, en tant que son représentant.

Pharaon donna à Joseph une femme du nom d’Asnath qui signifie « faveur ». Elle fut associée à Jo­seph dans son honneur, sa dignité et dans son œuvre en faveur de l’Egypte. De même notre Bon Père Cé­leste a prévu une épouse pour son Fils, elle aussi aura une place privilégiée, une place de faveur.

Dans la promptitude de Joseph à se mettre à la tâ­che, nous avons une leçon à retenir. Comme nous l’avons remarqué, Joseph ne s’enfla pas d’orgueil en se voyant attribuer ce rôle. Il se mit immédiatement au travail, parcourant le pays pour détecter les meilleurs endroits pour assurer le stockage du blé. Nous aussi nous devons être prompts à saisir les occasions de service, comme nous le conseille le commentaire de la manne du 10 Décembre :

« Quelle que soit la branche du service de laquelle il plaît au Seigneur de nous ouvrir la porte de l’opportunité, entrons-y promptement, avec énergie, avec zèle pour Lui et pour la cause à laquelle Il nous a appelés. C’est une des conditions à remplir pour être agréés de Lui. Si nous sommes paresseux, si nous ne faisons pas attention aux opportunités, elles nous se­ront sûrement enlevées et données à d’autres, car le Seigneur peut facilement susciter n’importe qui pour servir sa cause, sans gêner ou violenter notre libre ar­bitre. Apprécions toujours davantage cet important pri­vilège d’être co-ouvriers avec Dieu, spécialement dans ce grand service qu’exerce Jésus, notre Seigneur et Maître et dans lequel nous sommes appelés à être as­sociés comme son Epouse et co-héritière. » (Fin de citation).

L’Eternel déclare en 1 Samuel 2 : 30 : « J’honorerai celui qui m’honore. » Joseph était au nombre de ceux-là. Il fut récompensé en conséquence. Nous aussi, nous devons honorer Dieu, non seulement en paroles mais surtout en actions, que ce soit dans nos activités domestiques, au travail ou dans l’œuvre de la Vérité. En toutes choses, nous devons glorifier Dieu dans nos corps et dans nos esprits qui Lui appartiennent. Soyons fidèles dans les petites choses pour que de plus grandes nous soient confiées.

Il est une autre leçon intéressante à retenir de cet épisode de la vie de Joseph. Pendant les années d’abondance, Joseph collecta d’abord la taxe habituelle de 1/5 pour le roi (voir Genèse chapitre 47), et il col­lecta, en complément, tous les surplus de production qu’il paya avec l’argent du roi. Quand la famine survint, les égyptiens se présentèrent à Joseph pour lui ache­ter du blé. Lorsqu’ils eurent épuisé toutes leurs éco­nomies, ils vendirent leurs animaux en échange du blé, puis leurs terres et finalement eux-mêmes. Ainsi tout devint propriété de Pharaon.

Il est vrai que leur situation ne fut pas enviable. En effet, la puissance, l’autorité et toutes les richesses se trouvaient ainsi entre les mains d’une seule personne. Mais il y a dans cette situation une illustration : pendant le Millenium, les choses se passeront de cette façon. Ce n’est pas le peuple qui choisira ses dirigeants ou qui votera les lois. Ce qui sera demandé au peuple, dans ce temps-là, sera simplement de se soumettre au Dirigeant désigné par Dieu, comme le font comprendre les textes de Philippiens 2 : 9-11 : « C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jé­sus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. »

Joseph est un type de Christ dans la gloire. Sa ma­nière d’agir illustre de quelle manière le monde sera béni prochainement. Notre Seigneur a déjà déposé en stock la quantité nécessaire de provisions, de pain de vie ; il y en a une quantité suffisante pour chaque membre de la race humaine. Notre Seigneur avait la vie, Il la donna en notre faveur. Nous qui avons été ac­ceptés comme ses membres, qui recevons cette vie par la foi et qui recevrons effectivement cette vie dans la première résurrection, sommes précurseurs du monde par rapport à ces bénédictions.

Seul le Petit Troupeau, l’Epouse et ses compagnes, sont actuellement nourris et passent de la mort à la vie en acceptant le pain du ciel. L’œuvre que doit accom­plir le Rédempteur consiste à sauver le monde, ce tra­vail doit s’accomplir dans l’âge Millénaire. Pendant cette période le Seigneur, le grand Fournisseur de Pain de vie, associé à son Epouse, donnera au monde, par l’intermédiaire des Anciens Dignes, le pain en fonction des besoins de chacun et dans la mesure où chacun sera capable de l’apprécier. Ainsi jour après jour, an­née après année, durant tout ce temps, le monde ploiera le genou devant le grand dirigeant et repré­sentant de Dieu. Durant tout ce temps également, il sera demandé à chacun de donner tout ce qu’il a, chose après chose (comme nous qui avons tout mis sur l’autel du sacrifice) pour obtenir la vie éternelle (tout comme les égyptiens durent donner tout ce qu’ils possédaient ainsi que leur personne pour avoir la vie).

L’abondance de blé rassemblé par Joseph illustre également l’abondance de bénédictions que Dieu a en réserve pour chaque membre de la famille humaine qui manifestera le désir de les recevoir en faisant preuve d’obéissance aux lois en vigueur.

CHAPITRE 42 : On récolte ce que l’on sème.

La famine ne sévissait pas seulement en Egypte, le pays de Canaan fut aussi touché. Il arriva aux oreilles de Jacob qu’il y avait du blé en Egypte. C’est pourquoi il envoya ses fils pour en acheter. En tant qu’étrangers, ils furent directement amenés vers Joseph qui s’attendait certainement à les voir un jour. Joseph leur parla par l’intermédiaire d’un interprète. Il leur parla durement, les accusant d’être des espions venus pour détecter les points faibles du pays.

Mais ils se défendirent comme ils purent, faisant preuve d’une sincérité qui démontrait une amélioration de leur caractère. Le souvenir du scénario qu’ils avaient imaginé pour se débarrasser de Joseph, les hantait toujours. « Oui, nous avons été coupables en­vers notre frère ; car nous avons vu l’angoisse de son âme, quand il nous demandait grâce, et nous ne l’avons point écouté… » se disaient-ils un peu plus loin (voir le verset 21).

Pour les éprouver, Joseph les mit en prison pendant trois jours. Il exigea également que l’un d’entre eux y restât pendant que les autres retourneraient en Pales­tine et reviendraient ensuite avec leur plus jeune frère, lors d’un prochain voyage. Joseph savait que la famine devait encore durer et que d’autres voyages seraient encore nécessaires pour s’approvisionner en blé.

En agissant ainsi, Joseph ne cherchait pas à se venger de ses frères, mais il voulait simplement par cette démarche leur donner une leçon profitable pour les années à venir. Son attitude à leur égard peut cer­tes paraître dure, mais il y a là aussi une image que le Seigneur veut nous faire comprendre.

Les Ecritures montrent que, lorsque le Royaume Messianique commence à répandre ses bénédictions, l’antitypique Joseph, le Messie, parle durement aux peuples par un temps de trouble qui amène afflictions et tourments. Mais le cœur du Seigneur est plein d’amour et de sympathie pour la création gémissante, pour laquelle Il est déjà mort et dans l’intérêt de la­quelle le Royaume doit être établi. Ce temps de trouble qui s’abat sur le monde au commencement du règne du Messie a évidemment pour but de préparer les cœurs des humains pour les bénédictions que le Sei­gneur a l’intention de distribuer.

Revenons au récit que nous considérons dans ce chapitre 42. De retour auprès de leur père, les dix frè­res de Joseph racontèrent à Jacob ce qu’ils venaient de vivre. Lisons les versets 29 à 32 : « Ils revinrent au­près de Jacob, leur père, dans le pays de Canaan, et ils lui racontèrent tout ce qui leur était arrivé. Ils dirent : L’homme, qui est le seigneur du pays, nous a parlé durement, et il nous a pris pour des espions. Nous lui avons dit : Nous sommes sincères, nous ne sommes pas des espions. Nous sommes douze frères, fils de notre père ; l’un n’est plus, et le plus jeune est au­jourd’hui avec notre père au pays de Canaan. »

Ils durent expliquer pourquoi Siméon n’était pas avec eux, retenu en otage en Egypte. Lisons les ver­sets 33 et 34 : « Et l’homme qui est le seigneur du pays, nous a dit : Voici comment je saurai si vous êtes sincères. Laissez auprès de moi l’un de vos frères, prenez de quoi nourrir vos familles, partez, et amenez-moi votre jeune frère. Je saurai ainsi que vous n’êtes pas des espions, que vous êtes sincères ; je vous ren­drai votre frère, et vous pourrez librement parcourir le pays. »

Quelle ne fut pas leur surprise quand sur le chemin du retour, voulant nourrir sa monture, l’un d’eux décou­vrit l’argent dans son sac. Nous voyons au verset 28 la crainte les envahir : « Il dit à ses frères : Mon argent a été rendu, et le voici dans mon sac. Alors leur cœur fut en défaillance ; et ils se dirent l’un à l’autre, en trem­blant : Qu’est-ce que Dieu nous as fait ? » Tout ce qui arrivait était étrange et ne cessait de raviver en eux-mêmes, le souvenir de leur crime du passé à l’égard de Joseph, leur frère.

Combien de fois durant ces années écoulées la crainte les a saisis, les amenant à se demander com­ment Dieu va finalement réagir face à leurs actions passées. Quelle sorte de punition va les toucher ? L’idée qui les hantait se résume en quelques mots : nous avons mal agi, nous devons nous attendre main­tenant à recevoir un châtiment.

Comme il serait profitable à l’humanité entière de reconnaître ce principe, à savoir que selon la Parole de Dieu chaque péché aura sa juste rétribution. L’apôtre Paul exprime ce même principe en Galates 6 : 7 : « Ne vous y trompez pas ; on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. » En d’autres mots, on récolte ce que l’on sème. La citation de l’apôtre s’adresse évidemment au peuple consacré, à ceux qui ont fait alliance avec Dieu par le sacrifice. Car l’acte de la consécration n’est pas suffisant. Ce contrat avec Dieu a des exigences. Il demande le sa­crifice de tous nos intérêts terrestres, nos ambitions, nos aspirations, afin de plaire à Dieu, de Lui être agréables et de devenir co-héritiers avec Jésus des choses incorruptibles qui ne pourront être obtenues qu’au-delà du voile. « Celui qui sème pour sa chair moissonnera de la chair, la corruption ; mais celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit, la vie éter­nelle »,disait l’apôtre au verset 8.

Cela signifie que, si quelqu’un est devenu chrétien en contractant une alliance avec Dieu, c’est pour faire abstraction de sa volonté, la considérer comme morte, et ne faire que la volonté de Dieu. En d’autres termes, c’est être mort quant à la volonté de la chair et vivant quant à la volonté de Dieu. Mais s’il continue à vivre selon la chair, selon ses désirs, ses directives et ses appétits, sa fin est toute indiquée dans le symbole de la géhenne, c’est la seconde mort. On récolte ce que l’on sème.

CHAPITRE 43 : Benjamin, le favorisé.

Les vivres rapportés lors du précédent voyage, commençaient à s’épuiser et il était temps de retourner en Egypte pour s’approvisionner à nouveau. Jacob demanda à ses fils de se préparer pour un nouveau voyage : « Retournez, achetez-nous un peu de vivres » – (Verset 2). Retourner en Egypte impliquait que Ben­jamin soit du voyage, selon les conditions imposées par le seigneur du pays. Sans la présence de Benja­min, Siméon ne sortirait pas d’Egypte. Dure et doulou­reuse décision, pour un père avancé en âge dont la douleur provoquée par la disparition de son fils Joseph n’était pas éteinte. Juda, qui avait eu l’idée de vendre Joseph pour en tirer un certain profit, se porta caution pour Benjamin.

Quel changement dans ses sentiments ! Finalement Jacob consentit, dans une attitude résignée, empreinte de soumission à l’égard de Dieu, à ce que Benjamin parte avec ses frères en Egypte. Lisons les versets 11 à 14 : « Puisqu’il le faut, faites ceci. Prenez dans vos sacs des meilleures productions du pays, pour en por­ter un présent à cet homme, un peu de baume et un peu de miel, des aromates, de la myrrhe, des pista­ches et des amandes. Prenez avec vous de l’argent au double, et remportez l’argent qu’on avait mis à l’entrée de vos sacs : peut-être était-ce une erreur. Prenez vo­tre frère, et levez-vous ; retournez vers cet homme. Que le Dieu tout-puissant vous fasse trouver grâce de­vant cet homme, et qu’il laisse revenir avec vous votre autre frère et Benjamin ! Et moi, si je dois être privé de mes enfants, que j’en sois privé ! »

Arrivés en Egypte, ils se présentèrent à nouveau devant Joseph. Dès que Joseph vit Benjamin avec eux, il ordonna à ses gens de préparer un dîner qui leur se­rait servi en sa présence. « Il dit à son intendant : Fais entrer ces gens dans la maison, tue et apprête ; car ces gens mangeront avec moi à midi. » Ils étaient dans la crainte, surtout à cause de l’argent qui avait été mis à l’entrée de leurs sacs lors de leur précédente visite. Ils en parlèrent aussitôt à l’intendant et la réponse qu’il leur fit au verset 23, a dû certainement les surprendre : « Que la paix soit avec vous ! Ne craignez rien. C’est votre Dieu, le Dieu de votre père, qui vous a donné un trésor dans votre sac. Votre argent m’est parvenu. »

Joseph entra, vêtu comme un prince égyptien. Ils se prosternèrent devant lui et lui offrirent les présents. Nous lisons aux versets 27 à 30 : « Il leur demanda comment ils se portaient ; et il leur dit : Votre vieux père, dont vous avez parlé, est-il en bonne santé ? Vit-il encore ? Ils répondirent : Ton serviteur, notre père, est en bonne santé ; il vit encore. Et ils s’inclinèrent et se prosternèrent. Joseph leva les yeux ; et, jetant un regard sur Benjamin, son frère, fils de sa mère, il dit : Est-ce là votre jeune frère, dont vous m’avez parlé ? Et il ajouta : Dieu te fasse miséricorde, mon fils. Ses en­trailles étaient émues pour son frère, et il avait besoin de pleurer ; il entra précipitamment dans une chambre, et il y pleura. »

L’émotion de Joseph était à son comble. Après avoir pleuré à l’écart, il revint en présence de ses frè­res et le repas commença. Il leur fit donner des por­tions de sa table particulière, des mets qui étaient de­vant lui (verset 34). Auparavant, il avait donné des ins­tructions pour qu’on les fasse asseoir selon leur âge. Les frères de Joseph furent étonnés devant ces prépa­ratifs. Ils le furent encore plus quand ils virent que la part donnée à leur plus jeune frère était quintuplée. Il y avait là une marque de faveur indéniable.

Ce fait est hautement symbolique. Joseph, nous l’avons vu dans une image précédente, est un type du Messie, Tête et Corps. Benjamin, le plus jeune frère de Joseph, issu de la même mère (ce qui a son impor­tance), est aussi un type. Rachel, outre l’image des alliances que nous connaissons et que nous trouvons dans les femmes d’Abraham, peut aussi représenter une alliance, celle du sacrifice qui opère pendant l’âge de l’Evangile et qui produit deux classes de saints dis­tinctes.

Ces deux classes de saints sont représentées en Joseph et Benjamin. La classe la plus élevée est re­présentée par Joseph. Elle accèdera au trône comme lui. Les membres de cette classe seront rois et sacrifi­cateurs de l’univers près du Créateur. Le Créateur est représenté par Pharaon qui fit sortir Joseph de prison, image de la prison de la mort, et l’éleva souveraine­ment pour être à sa droite en puissance et en grande gloire.

Il est bon de noter que l’alliance spéciale typifiée par Rachel donne naissance à l’Eglise élue, le Messie, dont Jésus est la tête ; qu’elle donnera aussi naissance à une autre classe et qu’ensuite elle cessera, c’est-à-dire qu’elle ne produira plus de naissance. Rachel, en effet, mourut en donnant naissance à Benjamin. Lisons Genèse 35 : 16-18 : « Rachel accoucha. Elle eut un accouchement pénible ; et pendant les douleurs de l’enfantement, la sage-femme lui dit : Ne crains point, car tu as encore un fils ! Et comme elle allait rendre l’âme, car elle était mourante, elle lui donna le nom de Ben-Oni ; mais le père l’appela Benjamin. »

Ben-Oni signifie « Fils de ma douleur ». Nous sa­vons par les écrits de l’Apocalypse, que les membres de la seconde classe sont désignés comme étant les saints de la tribulation, parce qu’ils viendront de la grande tribulation pour hériter de la bénédiction qui leur est destinée. Nous lisons en Apocalypse 7 : 9, 13 et 14 : « Après cela, je regardai, et voici, il y avait une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue. Ils se tenaient devant le trône et devant l’agneau, revêtus de robes blanches, et des palmes dans leurs mains… Ceux qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d’où sont-ils venus ? … Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation ; ils ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le sang de l’agneau. »

Nous voyons aussi dans le récit de la Genèse, dans cette rencontre de Joseph avec ses frères et les invi­tant à sa table, que Joseph donna abondamment à tous ses frères, mais qu’à Benjamin, fils de la même mère, il donna encore davantage, il lui donna cinq fois plus. Ce fait montre, d’une part que le Messie, repré­senté par Joseph, accordera à l’Israël naturel, ses frè­res selon la chair, des faveurs spéciales, en plus de la bénédiction générale qui sera accordée au monde en­tier typifié par les égyptiens. Et que, d’autre part, la Grande Multitude représentée en Benjamin, bénéfi­ciera d’une plus grande bénédiction que le reste du monde, que ceux qui seront terrestres. En effet, en­gendrés du saint Esprit comme l’Eglise, ces saints composant cette classe seront aussi des êtres spiri­tuels.

CONCLUSION

Au cours de cet exposé, comme dans le précédent, nous avons vu comment la providence de l’Eternel pourvut à ce que Joseph fût éprouvé en Egypte, com­ment ses frères qui le haïssaient à cause de sa foi le vendirent comme esclave. Nous avons pu constater, et en cela nous avons un noble exemple, qu’au lieu de perdre confiance en Dieu, il persévéra dans cette voie et chercha à plaire à l’Eternel en toutes circonstances.

Dans la maison de Potiphar, un des principaux offi­ciers de l’Egypte, nous l’avons trouvé comme serviteur fidèle aux principes de la justice, fidèle dans ses de­voirs à l’égard de son maître et le respectant. Il est vrai que, sur le plan temporel, cette conduite vertueuse ne semble pas l’avoir avantagé. Par contre, c’est sa fidé­lité à Dieu, sa foi forte, qui lui valut d’être élevé sur le trône d’Egypte.

L’échanson, heureux bénéficiaire des prédictions de Joseph, se souvint de lui quand Pharaon eut des son­ges. La sagesse incomparable de Joseph, qu’il attribua à juste titre à Dieu, fut remarquée par Pharaon qui lui confia les rênes du pays, afin de stocker une partie de la production pendant les 7 années d’abondance et d’assurer la survie du pays pendant les 7 années de famine. Après une longue période d’humiliation, Jo­seph est désormais parvenu à une période de sa vie plus favorable, il se trouve à la tête du pays, juste après Pharaon. Joseph a choisi la bonne part, il en est béni en conséquence.

Dans cette nouvelle étape de sa vie, dans ses rela­tions avec les égyptiens, avec ses frères, il a le mer­veilleux privilège d’être un type du Seigneur Jésus, le­quel a aussi été éprouvé de toutes manières, a été hautement exalté et est devenu le roi légitime de toute la terre.

Nous aussi, en tant que consacrés, nous avons une période d’humiliation à traverser. Notre vie actuelle, de ce côté-ci du voile, est une période de souffrances, de difficultés, d’épreuves. Sachons tenir bon dans ces situations, gardons fermement l’ancre de la foi, afin que conformément à l’image de Joseph nous puissions prochainement être élevés à la gloire.

L’Apôtre Paul confirme cette pensée en 2 Timothée 2 : 11 et 12 : « Cette parole est certaine : Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui ; si nous persévérons, nous règnerons aussi avec lui ; si nous le renions, lui aussi nous reniera. »

De même en Romains 8 :17 le même Apôtre confirme : « Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui. » Puissions-nous faire tous nos efforts pour atteindre ce but.

Fr. H. P.

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