JUDAS FUT-IL UN HYPOCRITE ?

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Il est difficile pour une personne noble de cœur de lire le récit de la carrière de Judas sans éprouver un sentiment bien juste d’indignation, un dégoût pour la bassesse du caractère, qui peut ainsi trahir pour trente pièces d’argent celui qu’il reconnaît pour le plus grand des hommes, en supposant que sa conviction sur Jésus fut qu’Il était, ou n’était pas le Messie. Il nous faut dire, ici, que Judas n’est pas arrivé à réaliser cette profondeur de l’iniquité soudainement, mais plutôt que la disposition pour l’injustice a crû en lui, pendant les trois années de son intimité avec le Maître, tandis qu’une disposition contraire aurait dû le gouverner.

Quand il fut choisi pour être apôtre, il était évidemment un homme bon, aussi loin que cela concernait au moins l’apparence extérieure ; son nom, qui signifie : « Louange », semble indiquer que ses parents étaient religieux et qu’en l’appelant ainsi, ils formaient un souhait à son égard semblant dire ; il sera un messager de Dieu pour proclamer ses louanges. Et il a eu le privilège, l’occasion spéciale dans cette direction.

En examinant l’Écriture nous pouvons raisonnablement déduire que le commencement de sa chute fut l’entretien de l’amour de l’argent. Au lieu de réprimer ce penchant et chercher à cultiver la générosité, l’amour et la bienveillance, il permit à l’égoïsme d’avoir plus ou moins d’emprise sur son cœur et sur sa vie. Nous pouvons conjecturer qu’il choisit l’office de trésorier pour la petite compagnie tandis que s’il avait été suffisamment en garde contre sa propre faiblesse, son devoir aurait été de le refuser, réalisant que déjà, il avait aimé beaucoup trop l’argent, et que le maniement des fonds lui ferait éprouver des tentations. Judas au contraire chercha et obtint la place de trésorier, porta la bourse avec l’argent ; l’apôtre Jean nous dit qu’il était voleur. Cette passion pour l’argent, comme tous les autres penchants de notre chair déchue, grandit plus vigoureusement quand elle est encouragée ou cultivée « jusqu’à ce qu’elle ne connaisse plus aucune borne », ainsi dans le cas qui nous occupe, Judas était prêt à vendre son Maître chéri, le Messie, pour trente pièces d’argent !

Judas avait fait probablement la même profession de consécration que les autres disciples : « Voici nous avons tout quitté et nous t’avons suivi ; que nous adviendra-t-il donc ? » (Matthieu 19:27). Avec les autres il avait tout laissé ; il se peut que, dans une certaine mesure, il fut très sincère et avait reconnu que Jésus était le Messie. Mais Judas était d’un esprit mercantile, il désirait être associé avec ce grand royaume que le Messie établirait : il y avait ainsi une mesure d’égoïsme joint à sa consécration. Ceci peut être vrai pour nous tous, aussi. Nous savons tous que le Seigneur établira un royaume, et nous espérons avoir notre part à ce royaume, mais cette pensée doit être d’ordre secondaire. Notre mérite doit être d’un sens plus élevé que celui du désir d’être récompensé pour le service.

Comme trésorier des disciples, Judas cherchait à obtenir une bonne part pour lui-même, pour son propre profit. Dans le cas de l’huile employée par Marie pour notre Seigneur, il dit, pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers pour les donner aux pauvres ? Il disait cela, non qu’il se mit en peine des pauvres, mais « parce qu’il était voleur et qu’il avait la bourse. » — Jean 12:5, 6.

Il semble que l’esprit d’avarice croissait en lui, au fur et à mesure que les choses avançaient, il commençait à voir qu’elles n’atteignaient pas le point culminant qu’il avait en vue et qu’il attendait. Il fut probablement un (au moins dans son cœur) de ceux qui disaient : si tu fais ces choses, fais-les publiquement afin que les autres puissent les voir ; ceci semble avoir été l’esprit de Judas et de beaucoup d’autres ; ils désiraient que Jésus fasse des choses qui les élèveraient aux yeux du peuple. Nous pouvons imaginer leur raisonnement. Invite quelques milliers de personnes pour venir voir la résurrection de quelqu’un d’entre les morts et fais une bonne démonstration de ta puissance, etc. ; mais rien de ce genre ne fut fait, chaque miracle fut accompli par notre Seigneur dans le calme.

Judas commençait probablement à penser que Jésus ne conduirait pas les affaires à bon port si lui Judas, ne l’aidait pas un peu. Comme le temps passait, il commençait à garder quelque peu d’argent, il pensait sans doute : maintenant les choses ne vont pas très bien, je garderai un peu de cet argent pour les disciples et Jésus, pour les jours mauvais, mais en réalité il pensait pour lui.

La nécessité de nous juger nous-mêmes

En suivant une semblable voie de raisonnement, beaucoup de personnes se persuadent qu’elles sont en aide aux autres, quand réellement elles considèrent leurs propres intérêts. Combien il est donc nécessaire de nous juger nous-mêmes. La nouvelle créature doit tenir la vieille créature assujettie, et lui poser la question : pourquoi agis-tu ainsi ? N’as-tu pas quelque motif égoïste ? Si Judas s’était ainsi examiné, c’eût été mieux pour lui, mais ne l’ayant pas fait, il s’écarta de plus en plus de la droiture d’esprit ; finalement il alla vers les principaux sacrificateurs et dit : « Que voulez-vous me donner et moi je vous Le livrerai ? » (Matthieu 26 :15) ; ils répondirent tant. Alors il retourna la chose dans son esprit pendant plusieurs heures, aussi quand il était dans la « grande chambre haute » (Marc 14:15) son esprit était distrait, il s’assit tranquillement surveillant ce que les autres faisaient.

Quand notre Seigneur lava les pieds de ses apôtres, avant de participer au souper de la Pâque, Jésus fit comprendre que, comme ils avaient pris un bain (selon la coutume juive de se nettoyer de toute souillure au commencement de la période de la Pâque), ils n’avaient besoin maintenant que de rincer leurs pieds, de purifier les membres qui avaient pris contact avec la terre. « Celui qui a été baigné, n’a pas besoin d’autre chose que de se laver les pieds ; mais il est pur tout entier. » (Jean 13:10 — L.). Notre Seigneur ajouta se rapportant à Judas : « Vous êtes purs, mais non pas tous. » ; cette expression nous montre très clairement que le Maître avait en vue une plus haute purification de laquelle le lavage des pieds et les différents bains n’étaient que des figures.

Le Seigneur savait que le cœur de ses disciples était loyal. Il les avait acceptés comme ses disciples leur imputant les mérites de son sacrifice comme une couverture pour leurs fautes — ce que les disciples allaient réaliser à la Pentecôte, et après le St. Esprit attestant que le Père avait accepté le sacrifice réconciliant du Seigneur en leur faveur. Pourtant, dans le nombre, il y en avait un dont le cœur n’était pas pur. Jésus ne passa pas à côté de lui, mais lava les pieds de Judas aussi bien que des autres, tout en connaissant sa perfidie et qu’il avait déjà fait un marché avec les chefs des prêtres, n’attendant que le moment opportun pour accomplir son malveillant dessein.

Les paroles du Seigneur, quoique incomprises par le reste des disciples, doivent avoir été comprises par Judas comme le furent ses paroles suivantes. Notre Seigneur alla même jusqu’à citer la prophétie qui visait Judas, sa déloyauté, sa violation de l’hospitalité (Psaume 41:9). Rien de ces choses n’eut la puissance de l’émouvoir ! Aucune d’elles ne toucha son cœur au point de le faire changer de voie. Nous avons la ferme preuve qu’une intention volontaire marqua son crime et rendit compréhensible la signification des paroles de notre Maître l’appelant le fils de perdition et disant : mieux vaudrait pour cet homme n’être jamais né. — Matthieu 26:24.

Mon intime ami … a levé le talon contre moi – Psaume 41:9

Tandis qu’ils soupaient, Jésus paraissant très triste leur donna comme explication que ce serait un des douze choisis qui Le trahirait et deviendrait ainsi complice de sa mort, un de ceux qui plongeaient la main avec Lui dans le plat, partageant le même souper, le même pain, le même agneau rôti. Puis Il leur dit que bien que tout cela fût prophétisé (Psaume 41:9) et qu’aucune altération ne puisse être faite en ce qui concerne le divin plan, néanmoins cela signifie une très grande rupture de l’amitié — une triste chose à contempler — Que le Seigneur fût arrêté par les gouverneurs sans trahison, qu’Il fût trahi par un étranger ou par un disciple, cela ne faisait pas de différence quant à ce qui Le concerne, et en ce qui regarde sa consécration ; le fait ne changeait rien à l’arrangement divin. Ce qui causait une grande peine au Seigneur, c’était que le traître soit un de ceux qui avaient été amis de cœur et disciples.

Parmi les Juifs et les Arabes, la tromperie et la trahison ne sont pas choses extraordinaires, mais il y avait un code d’honneur reconnu suivant lequel personne ne mangeait le pain de quelqu’un à qui il cherchait à faire du mal. Comme la nourriture était assaisonnée avec du sel, de là venait probablement la coutume d’être fidèle à celui avec qui l’on mangeait, c’était « l’alliance du sel », l’alliance de fidélité. Réussir à amener un ennemi à sa table ou partager sa nourriture assaisonnée de sel était une preuve qu’il ne lui ferait plus de tort, c’était l’équivalent d’un gage d’amitié de longue durée. Apparemment, Judas manquait tellement d’esprit (juste) qu’il ne reconnaissait même pas son manque d’observation des coutumes de son temps : être loyal, fidèle à celui duquel on mange le pain, à celui duquel on partage le sel ; de là les paroles de notre Seigneur : « Celui qui plonge la main avec moi dans le plat, c’est celui qui me trahira. »

Quand Jésus passa le morceau à Judas, celui-ci comprit peut-être en quelque mesure l’intention de notre Seigneur, mais les autres disciples ne la comprirent pas (Jean 13:28). Ils pensèrent peut-être que Jésus disait à Judas de se procurer des provisions avant la fermeture des magasins. Judas peut avoir pensé : Jésus a donné à entendre que je Le trahirais ; je n’en avais pas l’intention, mais maintenant je Lui montrerai. Je sais qu’il peut s’échapper de ses huissiers. Je suis trésorier et je Lui montrerai un peu. Je ne crois pas qu’ils pourront jamais Le prendre, mais l’expérience sera une bonne leçon. Il verra que c’est mieux pour Lui d’avancer, Il a trop différé. Il est nécessaire que quelque chose Le pousse en avant : Voilà ! Et Judas accomplit son rôle. Sans aucun doute, il avait pensé que Jésus échapperait ; il ne s’attendit pas une minute à ce que Jésus souffrît, car, lorsque son plan fut accompli et qu’il vit que Jésus serait crucifié, il s’en alla et se pendit ; alors il tomba la tête en avant à la rupture de la corde.

Il eût été mieux pour cet homme de n’être jamais né

Jésus déclara que sa mort ne serait pas une victoire du traître et de ses ennemis, mais qu’elle arrivait selon ce qui avait été écrit de Lui par les prophètes. Nous ne devons pas cependant considérer Judas comme accomplissant une prophétie indépendamment de sa propre responsabilité ou de sa propre volonté. Une telle pensée est réfutée par notre Seigneur : « Malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme est trahi. Il eût mieux valu pour lui de n’être jamais né. » — Marc 14:21.

Ces paroles nous prouvent que, aux yeux de Jésus, Judas avait une grande mesure de connaissance et avait eu les occasions pour mieux agir, que sa responsabilité pour son acte était complète, qu’il n’y avait plus d’espérance pour lui dans les temps futurs. Ces paroles ne laissent pas de doute ; Judas avait déjà goûté sa part de la grande œuvre d’expiation par l’association intime avec notre Seigneur et les abondantes occasions qu’il avait eues d’arriver à une connaissance complète de la vérité ; sur lui reposaient des responsabilités correspondantes. A notre point de vue, Judas pécha contre une grande lumière. Évidemment son péché fut le « péché à mort », la « seconde mort ». Ainsi, sans espoir d’une existence future, il nous faut considérer sa vie comme inutile, c’est une vie perdue ; ses joies n’excédèrent pas ses peines et ses angoisses auxquelles, à la fin, furent ajoutés le désespoir et le suicide. La fin de Judas fut triste. Chaque acte de suicide confesse le désir de celui qui l’a commis, de n’être jamais né.

Judas vécut, il est vrai, antérieurement à la Pentecôte, mais rappelons-nous qu’il fut un des douze auxquels Jésus avait accordé une mesure de son esprit. Ce don lui permettait, comme aux autres disciples, de rendre la santé aux malades, de chasser les démons au nom du Seigneur, étant son représentant, employant son pouvoir. La position de Judas avait été une intimité spéciale avec le Seigneur, il profita de son instruction personnelle, par ses préceptes et par son exemple. Nous rappelons les paroles de notre Seigneur à ses disciples : « C’est à vous qu’a été donné le mystère du royaume de Dieu, mais pour ceux qui sont dehors tout se passe en paraboles. » — Marc 4:11.

Tous ces privilèges, ces occasions, ces connaissances, ce contact avec le Maître rendirent Judas particulièrement responsable ; son crime aurait même été inexcusable s’il avait été commis contre quelqu’un d’autre, combien plus l’était-il, étant perpétré contre celui qui parla et agit comme jamais homme n’avait parlé ou agi. A ce point de vue, la déclaration de notre Seigneur que Judas était le « fils de perdition » semble avoir une importance particulière et un poids spécial, montrant que Judas a eu une lumière et une connaissance de la justice suffisantes pour constituer une épreuve, un jugement, que son péché délibéré contre une telle lumière et une telle connaissance, signifie la seconde mort.

Nous méprisons, haïssons un tel caractère, nous en sommes dégoûtés et cherchons à agir tout à fait différemment pour la formation de notre propre caractère, mais n’oublions pas qu’il y a en a parmi les disciples professants du Seigneur qui, a un degré moindre, commettent un crime très semblable à celui de Judas ; ils vendent leur Seigneur et le trahissent tout en professant de l’aimer. Cela, il est vrai, ne peut pas se faire de la même manière, littéralement et personnellement, mais le même esprit peut se remarquer à l’occasion, nous regrettons d’être obligé de le dire. Nous en trouvons quelques-uns qui croient réellement en Jésus, qui se sont consacrés à Lui comme ses disciples, qui ont été engagés dans le ministère de la vérité comme Judas l’était et qui vendent volontairement leur Seigneur pour un plat de lentilles, pour des bonnes choses de la vie présente, pour un salaire, pour une position sociale, pour de l’honneur parmi les hommes, pour de la popularité, pour des titres, qui, volontairement vendent leurs paroles comme Judas ; — de tels, tout en professant honorer et servir le Seigneur, se joignent à ceux qui représentent mal son caractère, son plan, sa parole, suivent volontairement ceux qui cherchent à assassiner le Seigneur.

Comme ce serait bien que chacun se pose la question soulevée la nuit du souper : Seigneur, est-ce moi ? Que personne ne soit trop incliné à s’excuser, mais qu’il examine sérieusement son propre cœur, sa vie, sa conduite, afin de se rendre compte si, de quelque manière, il ne sacrifie pas la vérité et la vie pour une considération quelconque ?

Auparavant nous pensions que tous devaient arriver à une connaissance complète de la vérité avant de pouvoir encourir la seconde mort, mais maintenant notre conclusion du sens général des Écritures est que ce n’est pas là le plan de l’Eternel. Les rejets délibérés et volontaires des premiers principes de l’Évangile prouvent une inaptitude pour des faveurs ultérieures, par la raison que celui qui est infidèle dans les petites choses serait aussi infidèle dans des choses plus importantes.

La connaissance qu’avait Adam du plan de Dieu était très minime, cependant sa désobéissance lui amena la pénalité de la mort. La raison réelle d’avoir de la sympathie et de l’espérance pour les masses est celle que dit l’apôtre, que Satan a aveuglé leur intelligence, interprétant mal les faits (2 Corinthiens 4:4). Tous les humains bientôt verront au travers de l’obscurité, pendant le Millenium, quand Satan sera lié.

Nous n’avons que peu d’espoir pour les scribes et les pharisiens qui, ne trouvant aucune faute en Jésus, attribuèrent ses bonnes œuvres au diable. Quant aux larmes de Judas, elles ne valaient pas mieux que celles d’Ésaü (Hébreux 12 :17). Ses remords le conduisirent non à un renouvellement ou à une réforme de vie, mais à la destruction. — Hébreux 6:6.

Pierre l’impulsif — Judas le déloyal

Tandis que Judas trahissait notre Seigneur, un autre disciple, un intime ami et compagnon le reniait. Nous nous rappelons bien du cas de Pierre, un homme bon, fort de caractère ; il ne réalisa pas le danger ; de plus, il n’était pas préparé contre les artifices de Satan par lequel il fut mis à l’épreuve ; son courage tant exalté s’évanouit, sa force de caractère habituelle disparut et il renia son Seigneur même avec un langage profane. C’est une leçon pour nous de la faiblesse humaine. Combien nous sommes nous-mêmes surpris et enlacés par les ruses de l’adversaire ! Combien chacun a besoin de veiller et de prier pour ne pas tomber dans la tentation ! Combien nous avons besoin de nous rappeler la prière du Seigneur : Ne nous abandonne pas dans la tentation, mais délivre-nous du malin !

Ce fut un moment funeste pour Judas ! Si l’adversaire put ainsi duper, décevoir et égarer Pierre dont le cœur était droit, parce qu’il n’était pas sur ses gardes, veillant et priant, nous pouvons bien penser qu’il était capable de faire tout ce qu’il voulait avec Judas dont le cœur n’était pas droit, qui était égoïste, intéressé, ambitieux, avare. Nous ne nous étonnons pas que cette victoire de Satan sur Judas fut vite accomplie, que celui-ci prêta son cœur et son énergie pour la trahison du Maître, pour 30 pièces d’argent. Son cas fut très différent de celui de Pierre, le loyal, le droit, troublé pour un moment, n’ayant pas été sur ses gardes, mais craintif. Le danger était le même dans les deux cas, mais leurs cœurs étaient dans des conditions différentes.

N’en est-il pas ainsi de tous les disciples du Seigneur ? N’est-ce pas les secrets des résultats de la tentation qui se montrent en chacun de nous ? La classe de Judas d’aujourd’hui et de tous les temps se compose des gens qui, lorsque la tentation vient, la reçoivent, l’entretiennent, entrent dans l’esprit d’ambition et, quand une forte séduction vient, ils se laissent accaparer par elle. La classe de Pierre a aussi été parmi nous depuis ce temps-là, aujourd’hui même, les droits de cœur qui ne veillent et ne prient pas suffisamment, qui ne sont pas sur leurs gardes contre les séductions de l’adversaire, sont parfois pris à l’improviste et déshonorent, non seulement le Seigneur, mais leur propre cœur ainsi que leur conscience.

La différence entre ces deux classes est dans la condition du cœur ; ceux de la classe de Pierre font les choses quoiqu’ils ne désirent pas les faire ; leurs difficultés viennent évidemment de la faiblesse de leur chair, de la force de l’adversaire, de leur faute à ne pas saisir l’aide, le secours promis par le Seigneur pour le moment opportun.

La classe de Judas au contraire est formée de ceux dont les cœurs ne sont pas loyaux, mais égoïstes, qui entrent de cœur dans les plans de l’adversaire ; ce n’est pas malgré leur volonté qu’ils suivent leur mauvaise voie, mais d’accord avec elle. La différence entre les deux, aux yeux de Dieu, est que, quoique Pierre et Judas eussent été pénitents, l’un fut accepté et put rentrer dans la faveur de Dieu, mais l’autre ne fut pas accepté. Celui qui fut simplement pris au piège, dont le cœur était loyal fut rétabli et béni ; l’autre, quoique pas sans conscience, ce que nous voyons par ses derniers remords, fut sans loyauté réelle de cœur, ce qui à la vue du Seigneur est indispensable ; en considérant l’intime connaissance que Judas avait du Seigneur, l’absence de cette loyauté fut inexcusable.

Les paroles du Seigneur à Pierre : « Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment. Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point. » (Luc 22 :31, 32), nous donne l’assurance que, à cause de la différence entre les cœurs de ces deux hommes, notre Seigneur pouvait être l’avocat de l’un devant le Père, mais non l’avocat de l’autre. Il pouvait se tenir devant Dieu pour représenter celui dont le cœur Lui fut loyal, malgré la faiblesse de sa chair et sa négligence de la protection divine ; il était encore une des brebis du Seigneur, donc l’objet des soins du Berger ; il était un des membres du Seigneur sous la surveillance de la Tête et auquel il prenait intérêt. Il était quand même un membre de l’Église vierge, fiancée du Seigneur, un membre que notre Seigneur aimait, pour lequel Il donna sa vie, pour lequel aussi Il pouvait intercéder comme Époux fiancé.

Quant à Judas, son cœur s’était laissé corrompre par l’égoïsme. L’amour qu’il possédait pour le Seigneur au commencement de son ministère s’était évidemment éteint, absorbé par l’égoïsme et l’ambition ; dans ce cœur tout à fait détourné du Seigneur, il nous est dit que Satan entra. Retirant ainsi volontairement sa force, son cœur et sa consécration pour les prêter à l’égoïsme avec une intention délibérée, il devint un agent de l’adversaire. Comme le dit notre Maître : « Il est nécessaire qu’il arrive des scandales [qu’il soit crucifié] ; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive. » — Matthieu 18:7.

La moisson, un temps de séparation

Bien que sachant à l’avance qu’aucun des disciples du Seigneur, droit de cœur, ne sera arraché de sa main par l’adversaire, nous pouvons néanmoins nous associer aux sentiments de notre Seigneur quand Il exhorte les disciples en ces mots : « Veillez et priez de peur que vous ne tombiez dans la tentation. » Jésus savait quel était celui qui Le trahirait, Il ne fut donc ni surpris ni décontenancé à cause de la carrière de Judas, cependant, la pensée que celui qui avait mangé avec Lui : « lèverait le talon contre lui » (Jean 13:18), doit avoir été attristante pour notre cher Maître, car Il avait assurément pitié même de son plus cruel ennemi, comme Il a pitié de ceux qui, semblables à Pierre, n’ont pas su résister aux assauts de l’adversaire à la première occasion, mais qui, subséquemment, ont cherché et obtenu la miséricorde et le secours divins.

Depuis que le corps de Christ est un, depuis que notre Seigneur a déclaré que tout ce qui est fait au plus petit de ses membres est fait à Lui-même, la classe de Judas et la classe de Pierre (pendant tout cet âge de l’Évangile) ont trahi ou renié le Seigneur dans la proportion où ils ont trahi ou renié ses membres. Nous noterons donc la signification de ce que le Seigneur dit à Pierre : « J’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas. »

Pour tous ceux de la classe de Pierre, le Seigneur est le chef, le représentant devant le Père. Sans son secours, sans sa comparution pour nous et l’application à nous du mérite de son sacrifice, aucun de nous ne pourrait tenir ferme, tous seraient jugés indignes, peu faits pour avoir part au lot dans les grandes bénédictions que Dieu nous a invités à partager avec Jésus. Le Seigneur pria pour ceux qui ressemblent à Pierre et maintenant Il intercède pour eux, Il rend bonnes leurs imperfections involontaires ; tous ceux donc qui auront l’esprit de Christ, manifesteront de la bonté, de la générosité, de la sympathie pour la classe de Pierre et lui viendront en aide par leurs paroles. D’un autre côté, comme le Maître n’eut pas de sympathie pour Judas, l’ennemi déclaré, le traître par préméditation, nous pareillement, quels que puissent être nos sentiments à l’égard de gens comme lui (Judas), nous n’avons aucune expression de sympathie pour eux, nous ne pouvons en aucune façon coopérer à leurs mauvaises œuvres ; si un des apôtres avait coopéré avec Judas, dans la même proportion il aurait participé à ses mauvaises actions.

Aussi grande que puisse être la sympathie que nous ayons pour Pierre et ceux qui ont son caractère, qui font ses expériences, aussi grande que puisse être notre joie à la pensée que Jésus pria pour eux, à la pensée que la négligence de Pierre à veiller et prier n’eut pas pour résultat la perte de ses relations avec le Seigneur, n’imitons pas cette classe, mais tâchons d’être de la classe représentée par notre Rédempteur. Soyons de ceux qui veillent, qui prient, qui sont fidèles et qui partant ne seront pas surpris par les tentations de l’adversaire au temps présent.

Nous sommes dans la moisson de l’âge de l’Évangile ; la séparation du blé et de l’ivraie se fait, la séparation de la paille et du blé se fait aussi, le criblage avance ; quoique cette œuvre puisse avoir été l’expérience de l’Église dans le passé, nous sommes certains qu’elle se fait particulièrement à « la fin des âges » ; elle se fit parmi ceux qui vécurent à la fin de l’âge juif ou moisson de l’âge juif et se fait maintenant parmi ceux qui vivent à la fin ou moisson de cet âge de l’Évangile. Notre Seigneur permet ces criblages ; ils sont nécessaires ; ceux de la classe de Judas s’envolent avec la balle, tandis que ceux de la classe de Pierre sont remués par les épreuves, les difficultés, la réalisation de leur propre faiblesse et la connaissance qu’ils seraient tombés tout à fait sans la grâce de Dieu qui les a soutenus ; ces leçons leur deviennent profitables, développent en eux plus d’humilité, de vigilance, une plus grande attention dans la prière et plus de confiance dans leur tout-puissant Chef.

Pourquoi le cas de Judas est sans espérance

Jusqu’ici nous avons montré que, pendant ce présent âge de l’Évangile, ou dispensation de l’Esprit, l’humanité n’est pas exposée à la seconde mort : (1) Parce que cet âge est pour l’épreuve de l’Église et non pour le jugement ou épreuve du monde ; (2) parce que, maintenant, le monde n’a pas le degré de lumière qui entraîne la pleine ou extrême pénalité de la loi de Dieu, la seconde mort ; (3) parce que l’apôtre inspiré déclare que Satan exerce maintenant une influence aveuglante et décevante sur tous, excepté sur les vrais croyants (2 Corinthiens 4:4 ; Apocalypse 20:3) et que « l’homme animal ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles lui sont une folie et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. »

Les conclusions des Écritures en général sont bien confirmées par Hébreux 6 :4-8 et 10 :26-31 ; l’apôtre y avertit l’Église du péché volontaire ou apostasie de la part de ceux qui ont joui du privilège des croyants consacrés, de ceux qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, qui ont été faits participants du Saint-Esprit ; ces conclusions laissent de tels cas sans espérance. Il est impossible de se renouveler, car il ne reste plus aucune part pour eux dans le sacrifice pour le péché. Ils ont eu leur part de la grande « rançon pour tous » et ils en ont fait un mauvais emploi.

Nous avons attiré l’attention sur le fait que le monde en général, même en pays civilisé, n’a pas eu l’occasion de commettre ce péché d’apostasie volontaire décrit par l’apôtre. Il est bon de noter que ce péché à mort de la part des croyants n’est pas du tout le même que les faux pas et trébuchements qui peuvent se rencontrer sur le sentier de quelques-uns à cause des faiblesses de la chair (Galates 2:11-14) ; celui-ci est un péché dont on peut se repentir et qui peut être pardonné. — Jean 2:1 ; 5:16.

D’après ce qui est dit ci-dessus et nos déclarations ultérieures que la dispensation de l’Esprit commença à la Pentecôte, après que notre Seigneur fut glorifié (Jean 7:39), quelques-uns se sont étonnés que nous enseignions que le cas de Judas soit sans espérance, quand même que son péché et sa mort eurent lieu avant la Pentecôte ; ils nous ont demandé d’expliquer cette contradiction apparente.

Nous répondons : la période de la présence du Seigneur, à son premier avènement, depuis son baptême à son ascension, diffère de la période après la Pentecôte d’un bout à l’autre de l’âge dans lequel les croyants marchent par la foi et non par la vue, elle en diffère de même que l’âge millénaire différera de l’âge de l’Évangile.

Dans le Millenium, la connaissance et la responsabilité ne seront pas limitées à ceux engendrés de l’Esprit, car il est écrit : « La terre sera remplie de la connaissance de l’Eternel comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent. » « Tous le connaîtront depuis le plus petit jusqu’au plus grand. » — Esaïe 11:9 ; Jérémie 31:34.

Ce ne sera plus la règle pour les consacrés de « marcher par la foi et non par la vue », car les consacrés de ce temps, s’ils ont encore l’occasion d’exercer leur foi, marcheront dans une grande mesure par la vue. Satan, le Dieu de ce monde, n’aveuglera plus, ne décevra plus tout le monde, car il sera lié et ne pourra plus tromper le monde. Le monde d’à présent aura alors donné la place au monde (ou âge) à venir, « où la justice habite » et « tous les yeux des aveugles seront ouverts. » — Hébreux 2:5 ; 2 Pierre 3:13 ; Esaïe 35:5.

Quand la connaissance sera générale, la possibilité de pécher volontairement contre une grande lumière sera aussi générale. Quiconque voudra, pourra accepter la faveur divine et employer le secours divin pour atteindre la perfection et la vie éternelle ; quiconque voudra, pourra aussi rejeter les faveurs de Dieu en Jésus-Christ, cela intelligemment, et mourir de la seconde mort, la mort éternelle, la mort sans espérance.

Maintenant, revenons au cas de Judas, et considérons les conditions qui existaient au temps de son épreuve et de sa chute, dans la période de la présence du Seigneur, à la moisson juive. Les circonstances de ce temps-là diffèrent de celles du présent âge et de celles de l’âge millénaire, ainsi les responsabilités diffèrent aussi. Notre Seigneur était présent et accomplissait des œuvres merveilleuses, illustrant « les miracles du siècle à venir ». La vérité fut présentée au peuple de telle manière que son rejet, a déclaré le Seigneur, apportera des coups et des afflictions à ceux qui, après l’avoir entendue, préféreront les ténèbres à la lumière. Il dit que quelques-uns de ceux-là, parce qu’ils ont rejeté la vérité, seront battus de “plus de coups” et que la position de Sodome et Gomorrhe sera plus supportable que la leur, au jour du jugement. « Si je n’avais pas fait parmi eux les œuvres qu’aucun autre n’a faites, ils n’auraient pas eu de péché. » — Jean 15:22, 24.

Les apôtres reçurent une connaissance spéciale du plan divin, une lumière non accordée au peuple, équivalent à une bonne partie de la lumière qui est maintenant accordée aux engendrés de l’Esprit dans cet âge. Le Seigneur s’adressait aux multitudes en paraboles et en paroles obscures, mais Il les interprétait aux apôtres en leur disant : « C’est à vous qu’il a été donné de connaître le mystère du royaume de Dieu, mais pour ceux qui sont dehors (qui ne font pas partie des douze et des quelques disciples spéciaux) tout se passe en paraboles. » Il leur dit encore : « Heureux sont vos yeux, parce qu’ils voient, et vos oreilles, parce qu’elles entendent. Je vous le dis en vérité, beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez et ne l’ont pas entendu. » Marc 4:11 ; Matthieu 13:11-17.

Si donc le peuple qui a vu un peu des puissants miracles du Seigneur, entendu un peu de ses paroles de vie, sous le couvert des paraboles, fut déclaré digne de recevoir des coups pour n’avoir pas reçu la lumière, que devons-nous penser de la responsabilité des douze qui ont vu beaucoup plus, qui ont accompli des miracles par la puissance de Christ, qui non seulement entendirent les paroles paraboliques de vie, mais en reçurent l’explication de la part du grand Instructeur ? (Matthieu 13:36-43 ; Marc 4:10-20). Quelle punition moindre que la mort supposons-nous que Dieu donnera à celui qui, après toutes ces choses, selon sa propre confession, « a trahi le sang innocent ? »

Nous jugeons que si Pilate, Hérode et les soldats romains avaient quelque responsabilité de la mort de Christ ; la multitude qui criait : « Qu’il soit crucifié ! » « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants », avait plus de responsabilité ; mais les pharisiens et les prêtres avaient encore plus de responsabilité que la foule ; Judas, le traître, était le plus responsable à cause de sa connaissance et de sa perversité ; ce fut lui le réel meurtrier.

De tous ceux qui firent mourir notre Seigneur, Judas seul fut responsable, c’est sur lui que repose l’entière culpabilité selon ce que Jésus dit : « Le Fils de l’homme s’en va [à la mort] selon ce qui est écrit de lui [prophétiquement]. Mais malheur à l’homme par qui le fils de l’homme est livré ! » (Matthieu 26:24). Si à Judas il était accordé la vie éternelle dans des circonstances ou après des expériences quelconques, sa naissance ne pourrait être considérée comme un désavantage pour lui-même. — Voir Psaume 109 :6-8 ; Jean 6 :70, 71 ; 17 :12.

Ceux de même qui pèchent volontairement (avec une bonne connaissance de la grâce de Dieu en Christ) et qui comptent pour une chose commune le précieux sang de l’alliance par lequel ils furent « sanctifiés [mis à part] », « crucifient en eux-mêmes le Fils de Dieu et l’exposent à l’ignominie » (Hébreux 10:29; 6:6). Ce reniement du sacrifice pour la rançon, comme Judas, ils l’accompagnent souvent de mots : « Salut Maître ! » et d’un baiser trompeur. Des gens semblables sont en horreur à ceux qui possèdent à quelque degré l’esprit vrai, noble, l’esprit de Christ.

Ne soyez pas sages à vos propres yeux – Romains 12:16.

Quelques-uns des chers amis ressentent une vraie répugnance à abandonner toute espérance pour le pauvre Judas ; il semble que leur sympathie pour lui prouve qu’ils ont plus d’amour que d’autres. Ceux qui viennent à Christ ne sont pas choisis parce qu’ils sont les moins coupables d’entre les hommes, ils sont souvent les plus souillés ; les moins souillés sentent souvent une grande complaisance pour eux-mêmes, une satisfaction qui les empêche de venir à Dieu comme des pécheurs repentants et de réaliser qu’ils ne peuvent être justifiés que par les mérites de Christ imputés. Ceux qui viennent à Christ et l’écoutent, apprennent bientôt que leurs conceptions dépravées sont imparfaites ; ils cherchent et obtiennent son esprit pour remplacer leur propre jugement.

Ceux dont les cœurs s’émeuvent si fortement en pensant à Judas semblent montrer que s’ils ont soumis leur jugement à la volonté de Dieu en certains points, ils ne l’ont pas soumis en ce point. Ils se trompent eux-mêmes en pensant que leur sympathie pour Judas est le vrai amour, lequel les Écritures montrent comme étant l’essence du caractère chrétien. « Aimer une mauvaise chose » est synonyme de « haïr une bonne chose ». Les deux sentiments sont mauvais, les deux prouvent que l’esprit n’est pas renouvelé, remodelé, transformé par l’esprit de Christ.

L’esprit du Seigneur, inculqué par sa Parole, enseigne que nous devons aimer le beau, le bon, le pur, le noble ; nous devons aimer (dans le sens de sympathiser avec) le faible, le pénitent, l’opprimé qui cherche la voie de la justice et de la vérité ; nous devons « haïr l’iniquité » ainsi que toute « mauvaise voie », toute bassesse et le péché volontaire contre la lumière, car il est du diable.

Cessez de vous enorgueillir de l’amour pour un des caractères les plus détestables, connus dans les pages de l’histoire, caractère duquel Jésus — qui a tellement aimé le monde jusqu’à laisser sa vie en sa faveur — dit : « Mieux vaudrait pour cet homme qu’il ne fut pas né. » Adoptons le point de vue de Dieu. Comme le dit l’apôtre : « Ne vous y trompez pas, on ne se moque pas de Dieu. » « Celui qui pratique la justice est juste [et approuvé de Dieu] ; celui qui pratique le péché [volontairement et le sachant] est du diable. » — Galates 6:7 ; 1 Jean 3:7, 8.

Pour notre part, nous n’avons pas la prétention de jamais avoir plus d’amour que le Seigneur ; nous acceptons ses définitions et cherchons à être mentalement conformes à son modèle, l’image du Fils bien-aimé de Dieu. Nous devons aimer comme Il a aimé, nous devons aimer celui qu’Il aime et haïr celui qu’Il hait. De Lui, il est écrit : « Tu as aimé la justice et tu as haï la méchanceté ; c’est pourquoi Dieu, ton Dieu t’a oint d’une huile de joie au-dessus de tes compagnons. » (Hébreux 1:9 ; Psaume 45:7). « N’ai-je pas en haine, ô Eternel ceux qui te haïssent ? … Je les hais d’une parfaite haine. » — Psaume 139:21, 22.

Nous sommes contents de savoir que ni Satan ni Judas ni aucune autre créature ne sera tourmentée pour l’éternité. Nous sommes contents de ce qu’une pleine et juste occasion sera accordée à chaque membre de la race d’Adam de venir à la connaissance de l’Eternel et de la voie de la justice ; nous sommes heureux aussi de ce que tous ceux qui ne se réjouissent pas dans la vérité mais qui se réjouissent dans l’iniquité, seront complètement et éternellement détruits dans la seconde mort. Nous détestons Satan qui pendant plus de six mille ans a exploité l’injustice, regardé avec satisfaction les douleurs, les peines et les maux qu’il a forgés, et qui, avec une claire connaissance de l’œuvre de la rédemption a résisté pendant 18 siècles au Royaume et au grand salut. La personne qui croirait à la conversion de Satan après tous ses combats contre la lumière et la vérité aurait un esprit pervers, un esprit tristement aveuglé par le « dieu de ce monde », un esprit tout à fait hors d’harmonie avec la Parole. (Th. L.)

TG 4/1912