« La pratique de la justice et de l’équité est plus agréable au Seigneur que les sacrifices. » « Voici, l’obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l’observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers. » – Proverbes 21 : 3 ; 1 Samuel 15 : 22.
Ces paroles furent adressées au peuple élu de Dieu, les Juifs. La nation d’Israël était entrée en relation spéciale avec Dieu. Au Mont Sinaï, ils avaient conclu une alliance avec Lui et s’étaient engagés à pratiquer la justice et l’équité. Il s’agissait là d’une exigence de Jéhovah. Mais il semblait y avoir une tendance à penser que les sacrifices étaient particulièrement agréables au Seigneur. Certains semblaient enclins à penser qu’il importait peu combien ils avaient été injustes, ils pouvaient offrir un sacrifice et ainsi tout arranger. Mais l’Eternel fit remarquer que ce n’était pas le cas. Sa loi était une exigence qui devait passer avant tout le reste, tandis que ces sacrifices spéciaux d’actions de grâce pour des victoires, etc., étaient des privilèges, des offrandes volontaires. La loi exigeait une complète obéissance à Dieu.
La relation d’Israël à Dieu comme son peuple était fondée sur la loi. Cette loi comprenait justice et équité. Les Israélites devaient agir en fonction de ses commandements – premièrement envers Dieu, puis envers autrui. Ils ne devaient pas voler, tuer, convoiter, etc. L’essence et la substance de la règle d’or y étaient renfermées.
Pratiquer la justice, c’est faire ce qui est juste, droit, équitable ; exercer le sens de l’équité serait rendre des décisions justes dans l’esprit, déterminer justement. Quelqu’un pourrait être très juste dans ses relations d’affaires avec ses partenaires. Il pourrait faire très attention à ne pas frustrer quelqu’un d’un centime ; et néanmoins avoir à l’esprit, des vues désobligeantes et peu charitables à l’égard des autres, et peut-être dire des choses sur eux qui seraient très injustes. Ce conseil du Sage semble non seulement prévenir de toutes actions injustes, mais aussi de toutes mauvaises pensées. Nos intentions, comme nos actions, doivent être en harmonie avec les principes de la justice.
NOTRE INCAPACITÉ À JUGER LES AUTRES
Nous n’avons pas à juger, à nous déterminer défavorablement à propos de personnes avec qui nous avons à faire, sans preuve indubitable. Si elles prétendent essayer de bien faire, nous devrions donner crédit autant que possible à leur sincérité. Nous ne devons pas les qualifier d’hypocrites, car nous ne sommes pas capables de juger leurs cœurs. Notre Seigneur a traité quelques-uns d’hypocrites en son temps, mais Il avait une puissance supérieure pour discerner leur cœur, et nous, nous n’avons pas ce pouvoir. Nous ne devons pas juger les motivations des autres. Nous ne devons pas aller au-delà de leur déclaration, car nous ne sommes pas compétents pour le faire.
Nous pouvons parfois juger l’action extérieure comme mauvaise ou impropre, mais nous ne devons pas chercher à juger le cœur, car là il y a une possibilité de faire une erreur de jugement. Nous nous sommes engagés à faire des efforts pour respecter la règle d’or dans chacune de nos actions, paroles et pensées, et nous devons nous rappeler que Dieu serait davantage content de nous si nous ne faisions pas de sacrifice et si nous nous contentions de maintenir notre relation avec la règle d’or, que si nous devions manifester tellement plus de zèle dans le sacrifice et cependant enfreindre la règle de la justice. Cette règle exige d’aimer son prochain comme soi-même. Comme l’apôtre Paul nous le rappelle dans son incomparable chapitre sur l’amour (1 Corinthiens 13) : « Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, et quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien. » – verset 3.
L’attitude convenable pour nous en tant que disciples de Christ, est d’observer la règle d’or dans notre conduite, en veillant sur nos pensées et nos lèvres ; et aussi de présenter en permanence en sacrifice à l’Éternel tout ce que nous avons et tout ce que nous sommes. Mais l’obéissance, la justice, doivent venir en premier, car cela est exigé par la Loi de Dieu. Avant de pouvoir faire beaucoup de progrès dans la culture de l’amour sacrificiel, nous devons apprendre à avoir un amour de la justice, de la droiture. Un proverbe bien connu et vrai dit qu’un homme doit être juste avant d’être généreux. Il appartient aux enfants de Dieu, en tant que membres de la Nouvelle Création, d’étudier avec diligence ce sujet de la stricte justice envers tous, et de mettre en pratique jour après jour, cette qualité de caractère qui est absolument essentielle si nous voulons être agréables à Dieu ; car il est à la base de tout caractère chrétien.
Nous ne sommes pas capables dans notre chair déchue de garder parfaitement cette loi de stricte justice en action, en parole et en pensée. Mais cela devrait être, autant que possible, l’objet de tous nos efforts en prière. Le mérite de Christ saura alors compenser tous nos manquements involontaires et inévitables. Seuls ceux qui ont ce fondement de caractère bien établi peuvent progresser convenablement. Un amour qui est fondé sur l’injustice ou sur de fausses notions de la justice, est illusoire, et n’est pas l’amour que la Parole du Seigneur requiert et qu’Il exigera comme critère d’un véritable disciple. L’obéissance à Dieu exige que nous nous efforcions d’être justes en action, en parole et en pensée.
L’OBÉISSANCE, UN TEST DE FIDÉLITÉ
La leçon enseignée dans la réprimande du Seigneur à Saül par la bouche du prophète Samuel, et donnée dans notre second texte, s’applique avec beaucoup de force à l’Israël spirituel. Combien de fois voyons-nous aujourd’hui la nécessité de ce conseil parmi les prétendus disciples de Christ ! Un grand nombre d’entre eux sont des chrétiens actifs dans diverses dénominations chrétiennes, et nombreux sont leurs sacrifices en temps, en énergie et en argent ; mais dans la mesure où ils n’obéissent pas au Seigneur, ils ne parviennent pas à la bénédiction qu’ils pourraient avoir, et se coupent même des plus grands privilèges et opportunités. Oui, beaucoup d’entre eux, nous le craignons, se sont coupés du Royaume – de la gloire et du cohéritage avec le Maître dans ce Royaume. Nous devrions apprendre de cette leçon qui nous est donnée dans l’expérience de Saül que notre Père céleste désire que nous soyons très attentifs à sa Parole, et que nous ne pensions pas un seul instant que nous pouvons l’améliorer, ni qu’aucune circonstance ou condition puisse nous dispenser de Lui obéir.
Si le roi Saül avait obéi à Dieu, et que les résultats semblaient se révéler désastreux, il aurait eu la conscience tranquille. Il aurait été obéissant, et en aurait laissé les résultats au Seigneur. Dieu aurait été responsable des résultats. Combien d’enfants de Dieu en Babylone seraient bénis s’ils avaient suivi les instructions de cette leçon !
Beaucoup de personnes se disent maintes et maintes fois : je vois que les dispositions et les conditions actuelles dans les églises sont contraires à la simplicité de l’Évangile de Christ et à la pratique de l’Église primitive. Je vois que bien des choses sont pratiquées et enseignées et ne sont pas approuvées par les Écritures. Mais que puis-je faire ? Je suis assimilé à ce système et engagé à me sacrifier pour son édification. Si je me retirais maintenant, ce serait quasiment une catastrophe pour lui comme pour moi. Je voudrais être libre de toutes institutions humaines et me vouer à l’œuvre du Seigneur selon sa parole, mais je ne peux pas laisser tomber ; une obligation semble peser sur moi. Cela me semble être l’endroit le plus pratique pour travailler et me sacrifier.
Le Seigneur ne se satisfait pas de ces arguments. Son message pour nous est que l’obéissance vaut mieux que les sacrifices, peu importe que nous soyons actifs et occupés. Il nous dit clairement qu’aucun sacrifice que nous pouvons offrir ne Lui sera acceptable à moins que nous soyons d’abord obéissants à sa Parole. Il appelle désormais tous les disciples de Christ qui sont encore dans Babylone : « Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n’ayez point de part à ses fléaux ; Car ses péchés se sont accumulés jusqu’au ciel, et Dieu s’est souvenu de ses iniquités. » – Apocalypse 18 : 4, 5.
LES FRUITS DE LA DÉSOBÉISSANCE
On se souvient que l’erreur de Saül fut son échec à exécuter l’ordre du Seigneur en tous points. Il tua tous les Amalécites, jeunes et vieux, à l’exception du roi, qu’il garda en vie, pensant peut-être à l’exhiber dans quelque parade triomphale. En ce qui concerne le menu et le gros bétail, il consentit à ce que son peuple épargna tout ce qui était beau et désirable, et détruisit totalement tout ce qui était méprisable et chétif.
En étudiant le récit et en remarquant l’indignation de Samuel, ainsi que la déclaration manifeste du mécontentement du Seigneur et le châtiment infligé à Saül, nous voyons clairement que le roi n’avait pas mal compris ses instructions, mais qu’il les avait violées de manière délibérée. Par conséquent, nous devons comprendre que ses paroles d’explication données à Samuel ont été dans une large mesure hypocrites. Il a d’abord salué le Prophète en le bénissant et en disant avec aplomb qu’il avait exécuté le commandement du Seigneur. Mais Samuel répondit : « Qu’est-ce donc que ce bêlement de brebis et ce mugissement de bœufs que j’entends ? » Il comprit tout de suite que la destruction n’était pas complète, que Saül n’avait que partiellement obéi au Seigneur.
Saül, en remarquant le mécontentement du Prophète de l’Eternel, a commencé hypocritement à lui assurer que ces beaux moutons et ces bœufs avaient été préservés afin de les sacrifier à l’Eternel. Hélas, comme la nature humaine déchue cherche toujours à se justifier dans sa perversité et sa désobéissance aux commandements de Dieu ! Comme il serait plus sage et préférable d’obéir en toutes circonstances ! Saül récolta le fruit de sa désobéissance en étant rejeté comme roi d’Israël. Comme les fruits sont amers quand on suit sa propre voie, compromettant notre conscience, cherchant à nous soustraire à la responsabilité qui nous incombe en nous prétendant enfants de Dieu ! Il est certain que cela amène des difficultés et une ruine spirituelle pour le peuple de l’Éternel, et nous cache la face de notre Père.
Normalement considéré, le sacrifice est une étape au-delà de la simple obéissance. L’obéissance est un devoir envers Dieu. Nous devons obéir à Dieu. Pour ses créatures, la volonté de Dieu est la loi. C’est un devoir d’un type très élevé. Mais le privilège de sacrifier accordé au peuple de Dieu va au-delà du devoir, au-delà de l’obligation. Nous pouvons donner au Seigneur ce qu’Il n’exige pas de nous, mais ce que nous donnons en sacrifice est volontaire, et non imposé.
La question se pose maintenant, comment pouvons-nous appliquer ces textes à nous-mêmes ? En premier lieu, nous trouvons des gens qui désirent faire partie du peuple de l’Éternel, qui semblent saisir la pensée que c’est un privilège de sacrifier dans le temps présent, mais qui manquent de remarquer que le Seigneur a donné des ordres formels qui doivent être considérés en premier. De telles personnes devraient arriver à percevoir que l’obéissance est la condition première. Personne ne peut parfaitement observer la Loi de Dieu, mais doit faire preuve d’un véritable esprit d’obéissance, d’effort sérieux pour être en harmonie avec cette loi. Puis vient la consécration en sacrifice. Pour tous ceux qui ont rempli ces conditions, pleine satisfaction a été faite et ils sont acceptés en Christ. Et « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature : les choses vieilles sont passées et toutes choses sont devenues nouvelles. » – 2 Corinthiens 5 : 17.
Saint Paul dit de ceux-ci, « … la justice de la loi fut accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l’Esprit. » (Romains 8 : 4). Si nous ne marchons pas selon l’Esprit, nous n’écoutons donc pas notre Seigneur, et tant que nous sommes dans cet état, Il ne prend pas plaisir à ce que nous faisons. Même si nous sacrifions un peu de notre temps pour le travail de colporteur, de pèlerin, etc., nous ne serons pas agréables à Dieu si nous n’observons pas ses exigences de justice envers les autres.
Quand quelqu’un décide de se consacrer à Dieu, s’il se rend compte qu’il a été injuste envers quelqu’un d’autre, il doit d’abord restituer ce qui est dû. Personne n’a le droit d’être généreux avec l’argent des autres – prendre l’argent de quelqu’un et l’offrir au service de Dieu. Il s’agit d’une forme d’injustice qui offense sérieusement le Père – il s’agit de quelque chose qu’Il dédaignerait tout à fait comme sacrifice. Pourtant, nous voyons que cela est très largement pratiqué. De nombreuses personnes ont obtenu de l’argent d’une manière pas tout à fait honnête et, la conscience tranquille, en donnent une partie pour le travail religieux. Cette classe ferme les yeux sur les questions importantes de la loi de Dieu. Ils prennent aux autres d’une manière injuste, et ensuite ils veulent donner au Seigneur ce qui ne leur appartient pas. La loi de Dieu exige la justice, et ce n’est pas étonnant qu’Il n’approuve pas cette façon de faire.
Revenant au niveau des affaires ordinaires de la vie, nous voyons que la justice devrait être le fondement même en tout – entre maris et femmes, parents et enfants, frères et sœurs, enseignants et élèves, employeurs et employés, etc. La leçon de notre texte est très importante pour nous, membres de l’Eglise. Dans le caractère chrétien, la justice, qui est l’obéissance à la loi de Dieu, vient en premier, la miséricorde et la bienveillance viennent après. Nous ne connaissons pas de principe que le peuple du Seigneur aurait besoin d’apprendre plus particulièrement que celui de la justice.
L’injustice semble surgir de différentes manières de la nature humaine déchue. De petites injustices sont quotidiennement commises concernant des broutilles. Celles-ci sont censées ne pas être dignes d’être prises en considération. Mais celui qui cultive l’injustice, même dans les petites choses, construit un caractère inapte pour le Royaume. De même que la justice est le fondement du trône de Dieu et de la nature de Dieu, ainsi la justice doit être le principe fondamental qui régit la vie de son peuple.
L’OBÉISSANCE DE CHRIST
La leçon d’obéissance est une leçon qui devrait être profondément gravée dans les cœurs de tous ceux qui sont sanctifiés en Jésus-Christ. Il est nécessaire aussi d’avoir l’esprit d’obéissance et non pas seulement obéir à la lettre. Celui qui a le véritable esprit d’obéissance n’obéira pas seulement aux ordres exprimés par le Seigneur et indiqués dans sa Parole, mais il cherchera à connaître la volonté divine en toute chose. Il cherchera à remarquer les providences (du Seigneur) dans sa vie, afin qu’il puisse être guidé dans la voie où le Seigneur veut qu’il aille. Ce sont de tels fidèles, enfants de Dieu obéissants, qui s’exclament dans le langage du Prophète : « J’ai recueilli tes paroles, et je les ai dévorées ; tes paroles ont fait la joie et l’allégresse de mon cœur. » (Jérémie 15 : 16). Ils peuvent dire avec notre cher Maître : « Voici, je viens, je prends plaisir à faire ta volonté, ô mon Dieu ! » Que tous ceux, alors, qui veulent être entièrement agréables à notre Père céleste, soient très diligents à se forger un caractère en harmonie avec sa Loi, ayant la justice comme fondement en pensées, en paroles et en actions, la justice dans leur relation avec Dieu, avec les frères et avec tous, et édifiant ensuite la dessus toutes les différentes qualités de l’amour, afin que nous puissions croître ainsi en toutes choses en Christ, notre Tête vivante, et être en mesure finalement de rendre compte avec joie et non avec chagrin.
WT1914 p5430