LA CÉLÉBRATION DE LA PÂQUE 1977

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Notre Pâque commémorative

Chaque année, cette célébration de la mort de notre Rédempteur semble être plus remplie d’enseignements et plus solennelle. Le fait même que la date en varie et doit être calculée d’après la façon dont les Juifs comptaient, ajoute encore à son importance et nous rappelle les diverses particularités du type pascal et de son accomplissement dans la mort de l’Agneau de Dieu — « Christ, notre Pâque qui a été immolé pour nous ». — 1 Cor. 5: 7.

Le dur esclavage d’Israël sous Pharaon, le dieu ou gouverneur de l’Egypte, fait venir à l’esprit la servitude de la corruption dans laquelle « la création toute entière gémit », succombant sous le fardeau du règne du péché et de la mort; et Pharaon symbolise convenablement Satan « le dieu de ce monde ». Dans la délivrance de tout Israël sous la conduite de Moïse, nous voyons la délivrance, la libération de tous ceux qui révèrent Dieu et sa loi sous la direction de celui qui est plus grand que Moïse, — Christ, le chef et le corps, pendant le Millénium. Dans la chute de Pharaon et de ses armées, nous voyons le type de la destruction, dans la seconde mort, de Satan et de tous ceux qui suivent ses traces. Ces bénédictions anti-typiques sont des peintures frappantes de la Pâque anti-typique dont Christ est la figure centrale.

L’Agneau immolé

Les Ecritures qui parlent de notre Seigneur comme de l’Agneau immolé, « pré connu avant et égorgé dès la fondation du monde » (1 Pier. 1: 20; Apoc. 13: 8 — L.), montrent que tous les détails de la Pâque étaient clairement conçus dans l’esprit et le plan de Dieu, non seulement depuis la chute d’Adam sous la sentence de mort, mais longtemps avant la création d’Adam. Ainsi, ceci nous prouve que quoique la justice de Dieu seule ait été manifestée pendant des siècles, et quoique l’amour divin n’ait pas été manifesté jusqu’au premier avènement de Jésus, néanmoins l’amour envers ses créatures fut dans le cœur de Dieu, dès le commencement.

Comme la délivrance de la Pâque représente la bénédiction millénaire, de même la nuit de Pâque représente l’âge de l’Evangile, pendant lequel tous ceux qui se confient en Dieu, attendent de lui le salut pendant lequel la « famille de la foi» toute entière se nourrit du pain sans levain de la vérité, mélangé aux herbes amères des épreuves et de la discipline, en attendant le matin; — dans lequel l’Eglise « des premiers-nés », sous la protection du « sang de l’Agneau » est passée de la condamnation à la justification, de la mort à la vie.

Ah! tout est là; — Pour cette raison, nous célébrons continuellement une fête de réjouissance dans le Seigneur, nous nourrissant de l’Agneau, du pain sans levain et des herbes. Pour cette raison, aussi, nous gardons la mémoire annuelle de tout ceci, « car aussi notre pâque. Christ, a été sacrifié pour nous : c’est pourquoi célébrons la fête ». —1 Cor. 5: 7.

Voici ce que notre Maître ordonnait à tous ses disciples de faire, disant: Toutes les fois que vous ferez ceci (comme année après année vous le ferez fréquemment), «faites ceci en mémoire de moi »; — et non plus en souvenir de l’agneau typique et de l’action de passer, d’épargner au sens typique le premier-né typique de l’Israël typique. — 1 Cor.11: 24-26; Luc 22: 19-20.

Pendant des siècles, l’Adversaire a aveuglé les yeux du peuple de Dieu sur cette simple coutume de l’Eglise primitive, lui persuadant d’abord que la messe romaine était la même chose et plus tard que les cérémonies trimestrielles, mensuelles et hebdomadaires des protestants en tenaient lieu.

Nous n’avons compris combien nous perdions à ces errements que lorsque nous avons été amenés par grâce à connaître la vérité concernant « Christ notre pâque immolé pour nous », en l’honneur de qui, nous, premiers-nés, nous la célébrons.

Nous ne serons plus dépouillés de la bénédiction que notre Seigneur nous a destinée. « Nous célébrerons la fête ». Mais aussi sûrement que les croyants consacrés de ce siècle sont l’«Eglise des premiers-nés», il y aura plus tard une délivrance pour tous ceux de la famille de la foi sous la conduite du premier-né (Christ), de même que cela eut lieu pour les Hébreux, par Moïse. Et que tous les autres des enfants d’Israël, délivrés par Moïse, ne se composeront finalement que de ceux qui seront obéissants, l’apôtre le montre clairement. — Actes 3: 23.

«Dans la nuit où il fut livré»

Combien il est plus solennel et plus touchant de célébrer un fait important le jour même de son anniversaire; — de rappeler les actes, les paroles et les regards et de nous placer avec l’acteur principal de ce drame le plus grand de tous, qui, il y a plus de dix-neuf siècles, se termina au Calvaire. Cela fortifie notre foi en la providence divine de remarquer que Dieu avait prédéterminé le jour, l’heure même, aussi bien que l’année de cette tragédie, de façon que bien qu’auparavant les Juifs eussent essayé de se saisir de Jésus et de le mettre à mort, nul homme ne porta la main sur lui parce que «son heure n’était pas encore venue ». Le moment précis de ce grand événement, n’avait pas seulement été symbolisé pendant des siècles, avec une vigoureuse exactitude quant au jour même; mais notre Seigneur, avec une égale précision, déclara mon « heure est venue ». Et lorsqu’en instituant le pain et le vin en souvenir de sa propre mort comme l’agneau anti-typique il attendit « et quand l’heure fut venue il se mît à table» avec ses disciples pour manger le souper de la Pâque disant: « J’ai désiré, d’un grand désir, de manger cette Pâque avec vous avant que je souffre. » —Luc 22:14-15.

«Célébrons la fête»

Avec un soin égal à celui que nous ont montré notre Seigneur et ses apôtres, célébrons la fête, la mémoire de sa mort, comme il l’ordonna; non à n’importe quel temps, le matin, à midi, ou le soir, mais seulement comme un souper — pas indifféremment un jour quelconque, mais seulement le jour de l’anniversaire même — si nous voulons faire cela plutôt que de commémorer quelque chose d’autre, à une autre date.

Nous ne célébrons rien en commun avec nos amis juifs, mais nous indiquons leur date pour montrer que nous fixons clairement à cette date la mort de notre Seigneur et le souper commémoratif du soir précédent.

Pour le bien de nos lecteurs dans tous les pays du monde, nous annonçons assez à l’avance la date de la célébration de la mort de notre Agneau pascal. Comme nous l’avons déjà indiqué, la lune dans les Ecritures est le symbole de la nation juive et l’intention évidente était de représenter que la pleine mesure des occasions de faveur envers Israël et de sa visitation était atteinte au moment de la crucifixion de notre Seigneur et qu’après cette époque, la lumière de cette nation commença à décroître.

Bien que nous essayions de calculer minutieusement la véritable date de la célébration du repas commémoratif, nous ne désirons pas donner l’impression que la date exacte soit d’une telle importance. Nous ne sommes pas sous la loi, mais sous la grâce.

L’observation du souper commémoratif est un privilège et une occasion (de réunion pieuse) plutôt qu’un ordre formel. La principale chose semblerait être que nous ayons une date unique pour sa célébration; que nous le célébrions avec un sentiment profondément droit comme un souvenir de l’accomplissement du type par la mort de Jésus, l’agneau de Dieu, la rançon pour le monde. «Christ notre pâque a été immolé pour nous, c’est pourquoi célébrons la fête ». Ceci et rien autre, nous le faisons en mémoire de lui et comme confirmation de notre voeu ou promesse d’être rompus avec lui et de donner notre vie en sacrifice avec la sienne, dans les devoirs de service divin qui s’ouvrent devant nous comme membres de son corps dans le temps présent. Nous concluons que le moment le mieux approprié pour célébrer le repas commémoratif sera le vendredi soir, 1er avril. C’est pourquoi, à cette date, réunissons-nous tous pour célébrer le souper commémoratif. Notre Seigneur institua le souper commémoratif, qu’il ordonna à ses disciples de célébrer, après 6 heures du soir, avant qu’il fût crucifié « dans la [même] nuit qu’il fut livré ». Ceci, toutefois, comme nous l’avons montré précédemment, était le 14 de nisan le jour même qu’il mourut — Dieu ayant stipulé aux Juifs de compter leurs jours de 6 heures du soir à 6 heures du soir, du coucher du soleil d’un jour au coucher du soleil du jour suivant.

Lavage réciproque des pieds

Jésus et ses disciples étant juifs, étaient dans l’obligation de célébrer le souper de la pâque juive et de manger ensemble un véritable agneau avec des herbes, du pain sans levain et du vin; mais nous ne sommes plus tenus à ces formalités typiques qui ont passé pour toujours, ayant été accomplies en Christ. Ce fut après le souper de la pâque juive que notre Seigneur, institua le nouveau, le souper mémorable, en commémoration de son propre sacrifice pour les premiers-nés et aussi de leur co-sacrifice (descendants d’Adam) avec lui, comme nous le démontrerons.

Le lavage des pieds de ses disciples par notre Seigneur fut une leçon d’humilité et un exemple pour les apôtres qui semblaient encore avoir entre eux un esprit de rivalité pour la préséance. Quoi qu’il en soit, le lavage des pieds ne fut pas une partie de la cène et nous ne croyons pas qu’il ait été enjoint aux disciples du Seigneur d’en faire une coutume; malgré cela, nous n’en voulons pas à ceux qui trouvent bon de se laver les pieds les uns les autres, au sens littéral. A notre point de vue, la leçon fut que les compagnons de notre Seigneur ne devaient éviter aucun devoir, si minime fût-il, qui leur permit de s’entraider ou de se consoler.

Remplir cet office de nos jours, est ordinairement loin d’être d’une utilité à ceux qui le pratiquent, tandis que maints devoirs d’encouragement ou d’assistance sont souvent négligés.

«Ceci est mon corps»

Selon toute apparence, ce fut aussitôt après que le souper réglementaire de la pâque juive fut terminé que notre Seigneur prit du pain sans levain (qui en restait), le bénit, le rompit (en morceau) et le donna à ses disciples en disant : « Prenez, mangez; — ceci est mon corps qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi. »—Matth. 26: 26; Marc 14: 22; Luc 22:19.

Ces mots : « ceci est mon corps » ont causé des discussions sans fin, pendant des siècles parmi le peuple de Dieu. La raison de cette divergence étant dans la doctrine catholique romaine de la messe, qui prétend que par la bénédiction du prêtre, le pain est transformé en la chair actuelle de Jésus, que le prêtre adore alors et continue à rompre (un nouveau sacrifice) pour les péchés de ceux pour qui la messe est dite.

Pour que cette manière de procéder ressemblât à celle de notre Seigneur, une grande importance est attachée aux mots : « Ceci est mon corps », pour prouver par ce moyen que le corps est dans le pain et ensuite la possibilité de son sacrifice.

Mais toute la question est promptement élucidée quand nous nous souvenons que notre Seigneur n’était pas encore mort quand il prononça ces mots. De là, il suit Qu’il doit avoir voulu dire: « Ce pain représente mon corps », car toute autre interprétation ou signification eût été fausse. — Car Jésus était encore chair, son changement n’avait pas encore eu lieu en aucune façon. En prenant les paroles du Seigneur dans leur sens simple et évident, combien la leçon en est belle! Le pain (pur) sans levain désormais représenterait à ce repas mémorable notre Seigneur, le pain du ciel, duquel nous pouvons manger et avoir la vie éternelle. Cela suggère la pensée que ce pain, venu du ciel, doit être rompu pour être convenable au but désigné. Et ainsi nous voyons qu’il était nécessaire pour Jésus, non seulement de descendre du ciel, comme le «pain », mais aussi d’être rompu dans la mort— sacrifié pour nos péchés — avant que nous puissions nous approprier ses mérites et jouir de la vie éternelle.

«Le sang de la nouvelle alliance »

Le « fruit de la vigne » fut ensuite introduit comme faisant partie de ce repas mémorable du sacrifice d’amour de notre Seigneur. Il expliqua qu’il représentait son sang — « le sang de la nouvelle alliance qui est versé…, en vue du pardon des péchés« (Matth. 26: 28). Quelle image est ceci du prix de la rançon nécessaire et payée en faveur des péchés du monde. Le pain rompu enseignait une partie de la leçon, la « coupe » enseigna le reste. Non seulement nous avons besoin de nourriture, de force, de secours, pour revenir à Dieu et à sa grâce; mais aussi du sang précieux, — la vie de notre Seigneur comme prix de notre rédemption pour nous libérer de la condamnation de la justice.

Les disciples du Seigneur doivent par la foi, participer au « pain » et à la « coupe » (se les approprier) ou bien ils ne peuvent être un avec lui. Il y a plus encore: l’apôtre nous montre qu’il y a encore une autre perspective de ce repas commémoratif; c’est que ceux qui mangent et boivent, qui ainsi participent aux mérites du Seigneur, sont comptés en lui comme membres de son corps, étant rompus avec lui; de même que notre vie sacrifiée à son service, sous sa direction, est estimée comme une partie de son sacrifice. Les paroles de l’apôtre sont: « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas la communion du sang du Christ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion du corps du Christ? Car nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons à un seul et même pain [Christ].» — 1 Cor. 10: 16, 17.

Oh, oui! Qu’elles sont profondes les leçons du Seigneur! Et plus nous regardons profondément, plus nous découvrons de beauté; les yeux de notre entendement s’ouvrent de plus en plus à mesure que nous apprécions et que nous obéissons de tout notre cœur. Célébrons donc la fête dans les deux sens: En nous en appropriant et en nous nourrissant du grand sacrifice fait pour nous par notre Rédempteur et des trésors de grâce qui nous sont accordés par ses mérites; et en appréciant notre privilège de nous sacrifier avec notre Rédempteur. —Consacrant toute notre vie à son service, pour les frères, etc., et « accomplissant [ainsi].., ce qui reste des afflictions du Christ ». — Col. 1: 24.

« Ce qui reste », ne veut pas dire que notre Seigneur ne put souffrir assez pour tous, ou que ses souffrances ne furent pas suffisantes pour tous; mais veut dire qu’il souhaite nous avoir avec lui pour partager sa nature et sa gloire et c’est seulement en souffrant avec lui et comme ses membres que nous pouvons être admis à partager sa gloire, son honneur et son immortalité.

Annoncez la mort du Seigneur

Nous exhortons les frères du Seigneur, partout, à se joindre à nous pour observer la cène, le repas commémoratif du Seigneur le jour même de l’anniversaire sus-mentionné. Rassemblez-vous avec tous ceux qui professent la foi et qui sont consacrés — n’en appelez pas d’autres. Rassemblez-vous par groupes, s’il y a lieu. Réservez un jour ou deux, s’il est nécessaire, pour vous assembler avec les frères les plus rapprochés. Qu’ici les considérations pécuniaires ne vous arrêtent point. Un festin spirituel avec le Seigneur et avec ceux qui célèbrent sa mémoire en sincérité vaut mieux pour nous que plusieurs repas d’une nourriture usuelle, l’homme ne vivra pas seulement de pain terrestre, mais surtout du pain du ciel.

Même le solitaire qui ne peut se joindre à aucun autre, devrait le célébrer. Vous pouvez actuellement facilement vous procurer du pain sans levain, Quant au « fruit de la vigne » il est également aisé de trouver du jus de raisin; mais si vous n’en avez pas, vous pouvez prendre des raisins, en extraire le jus, lequel sera le « fruit de la vigne » aussi bien que tout autre.

Mais ne permettons pas que les préparatifs pour le souper commémoratif absorbent tellement nos pensées que la signification réelle des emblèmes soit oubliée. Au contraire, donnons autant de jours que possible à la prière, avant et après la cène, et méditons sur les prodigieux événements remémorés, en nous nourrissant du pain de vie dans nos cœur, avec une joyeuse gratitude. Nous recommandons de nouveau qu’après la communion tous se séparent avec calme et que la réunion prenne fin à l’exemple de celle que notre Seigneur présida: « Quand ils eurent chanté une hymne, ils sortirent… ! » Faisons de même. Laissons de côté nos salutations habituelles, etc., gardons nos pensées vers le Seigneur en Géthsémané, à la cour du grand prêtre, devant Pilate, devant Hérode, devant Pilate de nouveau; — battu, condamné à mort, portant sa croix, crucifié — pour nos péchés.

Ces pensées nous feront apprécier notre Seigneur de plus en plus et haïr le péché et ainsi nous aideront à réaliser mieux: « Quelles [gens] nous devrions être en sainte conduite et en piété. » —2 Pierre 3:11.

T.G. 3/1906