LA CHUTE DE JÉRICHO

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Josué 6 : 8‑-11, 14‑-20.

« Toutes choses sont possibles à celui qui croit. » ‑ Marc 9 23

Jéricho était une ville fortifiée ; elle se situait a huit kilomètres environ du Jourdain. C’était une petite cité selon l’estimation actuelle ; les murs qui la protégeaient étaient indispensables en raison d’incursions fréquentes en provenance de la Syrie d’un côté, et de l’Egypte d’un autre côté, en raison également du fait qu’elle se trouvait sur l’une des principales routes donnant accès à un passage entre deux montagnes. Selon la description qui en est faite, c’était une ville très riche métaux précieux, constructions dispendieuses, habillement, etc., faisaient sa richesse.

Le décret de l’Eternel vouait à la destruction Jéricho et toutes les autres villes de Canaan. Les Israélites n’étaient pas introduits en Canaan pour piller ce pays. Ils devaient être les exécuteurs de la sentence Divine relative aux habitants de Canaan. Ceux‑ci étaient divisés en de petites principautés, chacune d’elle ayant une ville pour centre. D’après l’histoire, ces principautés se faisaient continuellement la guerre et se trouvaient dans un état de corruption atroce qui rappelait celui des Sodomites. Elles devaient être détruites car dans les conditions où elles vivaient, leur vie n’avait pas d’utilité pour elles‑mêmes ni pour d’autres. Dieu a jugé bon de les faire disparaître.

Dans la grande prison du Shéol, de la tombe, elles attendraient les temps plus propices du Royaume du Messie, elles attendraient d’être libérées de la mort et aidées en vue de leur affranchissement de la dégradation, conformément à la promesse faite à tout le genre humain et qui doit s’accomplir par la postérité d’Abraham : « Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité » ‑ Gen. 22. : 18, Seg.

Les Israélites, en tant qu’exécuteurs des décrets Divins, devaient détruire les villes de Canaan, tous leurs habitants, leurs animaux et leurs biens, à l’exception des objets fabriqués en métal ; ils ne devaient pas cependant s’approprier ces objets pour leur usage personnel, car ceux-ci étaient d’avance consacrés à l’Eternel ils devaient entrer dans le trésor de l’Eternel et servir à l’ornement du Tabernacle et du Temple,

« Le chef de l’armée de l’Eternel. »

Après avoir traversé le Jourdain, les Israélites établirent leur camp à mi‑chemin entre le fleuve et Jéricho. Les habitants de la ville fermèrent soigneusement les portes, s’attendant à un siège de longue durée. Josué avait conscience que le premier point à attaquer était Jéricho, mais il ne savait évidemment pas encore comment le siège de cette ville allait s’effectuer, ni de quelle façon celle‑ci serait abattue. En reconnaissance dans les alentours, il tomba sur un soldat armé et lui demanda immédiatement s’il était pour ou contre Israël. Le soldat répondit qu’il était le chef de de l’armée de l’Eternel. C’était un ange qui avait reçu mission de se matérialiser ‑ d’apparaître comme un être humain, de se vêtir de vêtements d’homme et de s’armer ‑, dans le but de transmettre à Josué les instructions de Dieu.

Rappelons‑nous que la Bible relate fréquemment des manifestations de ce genre ; elle nous parle d’êtres spirituels qui, pour cacher leur individualité, ont pris des corps humains, se sont vêtus de vêtements, etc., et ont mangé, parlé, etc., comme des hommes. Ce fut de cette manière que le Seigneur Jésus après Sa résurrection, apparut a Ses disciples et ce, de diverses façons : parfois dans un corps semblable à celui qui avait été crucifié, mais plus souvent d’une autre manière, comme jardinier, comme voyageur, etc. Et ce fut d’une manière analogue que trois êtres spirituels apparurent à Abraham, en une certaine occasion, ils se présentèrent dans des corps humains et vêtus d’habits d’homme. Ils mangèrent et parlèrent avec Abraham (Genèse 18 : 8, 9), et celui‑ci ne sut pas qu’il avait affaire à des anges jusqu’au moment où ils se révélèrent à lui.

Par ce messager céleste fut donc porté à la connaissance de Josué le plan Divin relatif à la prise de Jéricho. Josué, sans tarder, le mit à exécution. Et tous les jours, une procession solennelle fit le tour de la ville condamnée à l’anéantissement. Partit d’abord une escorte militaire composée de membres tirés des diverses tribus. Elle fut suivie par une compagnie de sacrificateurs qui, sonnant des trompettes, faisaient grand bruit. Une arrière‑garde ‑ des hommes de guerre probablement ‑ fermait la marche. Suivant des consignes précises, il ne s’éleva pas une voix de la troupe en mouvement, pas une menace, pas un bruit. Tout donnait à cette procession un cachet des plus solennels et des plus funèbres, à l’exception du son retentissant des trompettes. Ces trompettes étaient d’ailleurs celles qui servaient à l’annonce de chaque nouvelle année ; elles étaient encore spécialement et particulièrement utilisées l’année du Jubilé.

Ces processions, solennelles et funèbres, firent le tour de Jéricho une fois par jour pendant six jours. Puis, le septième jour, elles tournèrent sept fois autour de la ville, la dernière fois, le peuple poussa des clameurs, tandis que les sept sacrificateurs sonnaient de leurs trompettes. Quand ils eurent contourné la ville la septième fois, ils s’arrêtèrent en face d’elle, sonnant toujours : et tout d’un coup, le mur de la ville s’écroula, il tomba. Tomba la partie du mur qui se dressait immédiatement en face de l’arche, et non le mur en entier ; le récit biblique déclare en effet que demeura intacte la partie du mur sur laquelle était bâtie la maison de Rahab (voyez Josué 2 : 15‑19). Le mur s’affaissa juste assez pour permettre aux soldats d’Israël de le surmonter aisément, rapidement, et d’accomplir l’oeuvre destructrice que l’Eternel leur avait ordonnée.

On avance parfois qu’il serait déraisonnable de croire à un événement pareil, ce à quoi nous répondrons que Dieu peut aisément exécuter tout ce qui entre dans Son propos d’accomplir. Il est très probable que la secousse d’un tremblement de terre, contrôlée par la puissance Divine, provoqua la chute du mur qui s’élevait vis‑à‑vis des israélites. Lorsque nous examinons toutes les circonstances relatives à cet événement, telles que les relate la Bible, il ne nous semble en rien impossible que Dieu soit intervenu de cette manière en vue de l’exécution de son dessein.

Le professeur Wright déclare à ce sujet : « La cause « médiate » de la chute du mur fut un tremblement de terre souterrain qui a dû, soit faire tomber les murs de la partie de la cité où se tenaient les hommes, soit saper leurs fondations de sorte qu’ils s’enfoncèrent. Cela est très possible dans cette région à tremblements de terre. Le professeur Lawson rapporte des effets semblables ayant résulté de tremblements de terre qui se produisirent près de San Francisco ; il déclare : « Les ondulations de la terre ayant traversé les roches très élastiques en cette région, rapidement et en de courtes amplitudes, paraissent s’être transformées dans ce terrain en de lentes ondulations à grande amplitude qui furent extrêmement destructrices. »

Le professeur Wright ajoute : « Toutes les cheminées de la place [Oakland] furent jetées par terre ; les briques se dispersèrent à l’entour comme les grains de froment tombant de la main du semeur. Le récit biblique de la destruction de Jéricho indique qu’a l’heure fixée les murs de la ville tombèrent ; il nous est permis de croire que la catastrophe eut pour cause un tremblement de terre qui se produisit au moment voulu pour synchroniser avec les dernières sonneries des trompettes. A la lumière de l’histoire et des conditions géologiques de cette région, ce récit porte toutes les marques de la narration sincère et authentique d’un événement si remarquable qu’il n’aurait pas pu être modifié par la tradition sans qu’il fut rendu fantastique et incroyable pour les géologues croyant Dieu, il est parfaitement raisonnable. Pour ce qui est de la critique du texte, l’absence de commentaire fantastique indique qu’il n’a pas été altéré par la tradition. »

La prise de Jéricho paraît renfermer une signification typique. Dans un sens, cette ville représente toutes les villes de Canaan, en tant que leur capitale. Les six jours de la tranquille marche autour de cité, sans qu’il fût fait autre chose que rendre un témoignage, représentent les six grands jours d’une semaine plus grande, chacun d’une durée de mille ans. Au cours de l’histoire du monde, le péché, comme protégé d’un retranchement, était imprenable. Le peuple de l’Eternel a simplement témoigné contre lui en sonnant des trompettes, c’est‑à‑dire en exposant le message de la Bible porteur de l’annonce de sa destruction finale ;Dieu détruira tous les méchants. Ils périront « comme des bêtes sans raison, [purement] animales », Ils « subiront le châtiment d’une destruction éternelle », de la Seconde Mort. ‑ Psaume 145 : 20 ; 2 Pierre 2 : 12 ; 2 Thessaloniciens 1 :9 : Apocalypse 20 : 14.

Mais ce témoignage a ou peu de résultat. Nous attendons le septième jour, ce grand jour de mille ans au cours duquel le Messie régnera. En ce jour, la citadelle du mal sera cernée sept fois, autrement dit complètement. Le cri de victoire jaillira et les puissants murs du péché et de l’erreur, des mensonges sataniques et des tromperies humaines tomberont. Satan sera lié mille ans afin de ne plus séduire le monde : toute chose mauvaise et tout mauvais principe seront anéantis ; tous ceux qui aimeront le péché seront détruits à jamais, ils mourront de la Seconde Mort. Ainsi s’introduira cette glorieuse époque que nous attendons depuis si longtemps et pour laquelle nous prions ; en ce temps, il n’y aura plus de malédiction ni de gémissement, plus de cri ni de mort.

Cette victoire sera obtenue sous la conduite et la direction d’Emmanuel, le Chef de l’armée de l’Eternel, le Chef de notre salut. Christ et l’Eglise se trouveront alors au‑delà du voile, dans la glaire du Royaume, sur le plan spirituel ; nais ce Royaume aura ses représentants sur le plan terrestre ; ceux‑ci recevront directives et instructions de la classe spirituelle, des glorifiés. Les Ecritures indiquent très clairement que, lors de la résurrection, personne ne se trouvera dans la classe céleste, si ce n’est ceux qui auront été engendrés du Saint Esprit, au cours de cet Age de l’Evangile dont le début remonte à la Pentecôte.

Les glorieux personnages qui précédèrent Jésus et l’Eglise, tel Jean‑Baptiste, peuvent être comptés comme des amis de l’Epoux et de la classe de l’Epouse, mais, eux‑mêmes, ils appartiennent à une autre classe. Puisque personne ne fut engendré du Saint Esprit avant le sacrifice accompli au Calvaire, personne donc, antérieurensent à ce Sacrifice, ne pouvait avoir la possibilité de naître de l’Esprit.

Saint Paul déclare que de glorieuses bénédictions sont réservées à tous ces nobles nommés du passé, à Moïse et à d’autres qu’il énumère en Hébreux 11. Résumant l’histoire de leur vie et des bénédictions qu’ils reçurent, l’Apôtre conclut en assurant l’Eglise que ces Anciens Dignes ne parviendront pas à la perfection sans nous (les membres de l’Eglise). Dieu a pourvu à quelque chose de meilleur pour nous (les membres de l’Eglise). La meilleure portion qui nous est offerte est une nature spirituelle de beaucoup supérieure à celle des anges, c’est la participation à la gloire et à l’immortalité de notre Rédempteur.

La récompense qu’obtiendront les Anciens Dignes sera néanmoins magnifique. Ramenés de la tombe êtres humains parfaits, ils seront pour le monde de grands exemples de ce que le Rétablissement signifiera pour tous ceux qui s’accorderont avec le Royaume du Messie. Leur part et leur honneur sera de représenter ce Royaume en qualité de princes, de gouverneurs sur toute la terre. ‑ Psaume 45 : 16, D.

Combien munificents sont les arrangements Divins. Notre grand Créateur est la Fontaine des bénédictions. Il répand de tous cotés Ses faveurs et Ses miséricordes. Notre Seigneur Jésus, le grand Chef de notre salut, ayant démontré Sa fidélité au Père, jusqu’à la mort de la croix même, a déjà été élevé à la plus haute des positions : Il vient immédiatement après Jéhovah. L’Eglise fidèle, marchant sur les traces du Rédempteur dans l’étroit chemin du sacrifice, se tiendra tout près de Lui et partagera Sa gloire et Son Royaume. Ensuite, sur chaque homme en son propre temps, se déverseront les bénédictions Divines. Elles se répandront pendant un millier d’années en vue du relèvement de tous les hommes hors du péché et de la dégradation, et de leur restauration à cette perfection dont Adam jouissait dans son home édénique. Il en résultera l’accomplissement de ces paroles prophétiques : « Gloire à Dieu dans les lieux très‑hauts ; et sur la terre, paix ; et bon plaisir dans les hommes ! » En effet, tous les opposants seront alors détruits d’entre le peuple; ils mourront de la Seconde Mort. ‑ Luc 2 : 14, D. ; Actes 3 : 23.

W.T. 5 343. – 1913