2 Samuel 6 : 1-19 ; Psaume 24
Jérusalem, la nouvelle capitale – Le palais du Roi David – La présence de Dieu est désirée – L’arche, qui doit être amenée – Uzza tué – Obed-Edom béni – La leçon apprise – L’arche convenablement amenée – Solennité et réjouissance – Le Tabernacle de Dieu – Leçons pour le Peuple de Dieu.
« Je suis dans la joie quand on me dit : Allons à la maison de l’Eternel ! » – Psaume 122 : 1.
Guidé par la providence divine, le Roi David rechercha une nouvelle capitale après avoir été oint roi sur tout Israël. La ville de Jérusalem était depuis des siècles une forteresse imprenable, détenue par les Jébusiens. Ils prétendaient que même les aveugles et les boiteux pouvaient la défendre, tant elle était avantageusement localisée. Mais lorsque le temps fut venu, elle fut livrée aux mains du Roi David et devint la capitale d’Israël. Un des premiers actes du nouveau roi fut de se faire édifier un palais approprié à la dignité de la nation et de la cour. Afin d’y parvenir, il obtint de la part du Roi Hiram de Tyr non seulement du matériel, mais également des artisans qualifiés.
Bientôt, la nature spirituelle du Roi David, si bien manifestée et représentée dans ses Psaumes, commença à s’affirmer par rapport au gouvernement d’Israël. Il ne suffisait pas que l’idolâtrie ne soit plus tolérée parmi le peuple en alliance avec Dieu. Les symboles de la présence de Dieu devaient être encore une fois honorés. Le Tabernacle, à Nob, était tombé en désuétude lorsque le roi Saül fit mourir les sacrificateurs, parce qu’ils avaient réconforté David ; et le roi Saül le fit déplacer à Gabaon ; mais l’Arche ne s’y trouvait pas, et n’y était pas depuis un long moment.
Nous nous rappelons que les méchants fils d’Eli l’avaient emmenée avec eux dans la bataille contre les Philistins. A cause de la défaite, elle fut prise par ces derniers. En sa présence, Dagon, l’idole des Philistins, tomba par terre et se rompit. Chaque ville, où on l’entreposait, était punie par le Seigneur, jusqu’à ce que les Philistins la renvoient à Kirjath-Jearim. Là, elle resta durant soixante-dix ans, jusqu’aux événements que nous citons maintenant. Le Roi David la transféra dans sa nouvelle Tente, ou Tabernacle. Ce fut un événement très important pour lequel le roi envoya des messages dans différentes parties du pays, assemblant quelques trente mille soldats et des multitudes d’hommes, profondément religieux, désireux d’être témoins de ce majestueux déplacement qui devait signifier, selon les espérances de chacun, le retour de la bénédiction de Dieu pour la nation, comme d’antan.
Une merveilleuse leçon de révérence
Le Roi David, souhaitant honorer Dieu, avait néanmoins négligé d’examiner en détail la Loi divine régissant l’Arche et son déplacement : qui pouvait la toucher, etc. La providence divine lui donna une grande leçon concernant la révérence à l’égard du Tout-Puissant et l’attention vis-à-vis de ses Lois. Il avait du respect pour l’Arche, mais pas suffisamment. A vrai dire, elle était l’élément le plus important des différents meubles du Tabernacle.
L’autel d’airain et la cuve étaient dans le parvis. La table des pains de proposition recouverte d’or, le chandelier d’or, ainsi que l’autel d’or des parfums se trouvaient dans le Saint. Mais dans le Très-Saint, le seul meuble qui s’y trouvait était l’Arche. Sa forme était celle d’un coffre – long d’environ 1,2 mètre, haut et large d’environ 60 centimètres. Elle avait une barre de chaque côté, grâce à laquelle les Lévites devaient la porter sur leurs épaules. Elle était recouverte d’or et en son intérieur se trouvaient les tables de la Loi, un vase d’or de manne préservée depuis les temps du séjour dans le désert, ainsi que la verge d’Aaron, par laquelle des miracles avaient été réalisés. Le sommet de l’Arche en était la partie la plus spéciale. Il était constitué d’un plateau solide d’or forgé surmonté de deux chérubins forgés, dont les visages étaient tournés vers l’intérieur et dont les ailes étaient étendues vers l’avant.
L’instruction divine était que les sacrificateurs devaient couvrir l’Arche d’une manière particulière, symbolisant certaines choses et qu’ensuite, seuls les Lévites devaient s’en occuper, faire ce qu’il fallait pour la porter sur leurs épaules. Négligeant ces choses, le roi fit fabriquer un chariot tiré par des bœufs, comme si cela était un moyen plus digne de la transporter. Mais ce n’était pas la volonté de Dieu et il fut nécessaire de donner une leçon de révérence à l’égard de Dieu, de l’Arche, symbole de son caractère, et du Propitiatoire.
Le moment opportun se présenta lorsque les bœufs, tirant le chariot sur une surface caillouteuse et glissante, firent en sorte que l’Arche s’inclina un peu. C’est alors qu’Uzza avança une main pour la stabiliser, et il fut frappé par un éclair. L’évidence que le procédé employé ne plaisait pas à Dieu mit une fin immédiate à toutes les festivités, et le Roi David craignit de ramener l’Arche trop près de chez lui, afin qu’elle ne causât pas davantage de malheurs. La procession s’arrêta. L’Arche fut détournée vers la maison du lévite Obed-Edom, probablement un sacrificateur.
Tout le peuple apprit ainsi la leçon de la révérence – une leçon, d’ailleurs, qui semble tout aussi nécessaire aujourd’hui qu’à n’importe quel autre temps. Un manque de révérence est fréquemment manifesté par le monde ; mais cela ne nous consterne pas autant que lorsque nous trouvons un manque de révérence au sein de ceux qui prétendent être le peuple consacré du Seigneur, sa sacrificature royale. Il s’agit quelquefois d’un manque de révérence dans les manières, ou dans le langage, ou dans le fait de plaisanter sur des thèmes religieux ou sur des passages des Ecritures. Toute chose de ce genre est certainement préjudiciable à l’individu, tout autant qu’à son influence sur les autres.
Nous ne devons pas oublier qu’Uzza n’a pas été envoyé à des tourments éternels ; mais qu’il s’est simplement endormi du sommeil de la mort, et que cette erreur, qui a fourni une bonne leçon en son temps, ne sera pas pour son désavantage dans le futur. En même temps, une autre leçon a été enseignée. En effet, l’Arche a commencé à apporter des bénédictions dans la maison d’Obed-Edom. Nous ne savons pas de quel ordre, mais ce furent des bénédictions d’une telle nature qu’elle attira l’attention de plusieurs. Parmi eux, le Roi David s’en rendit compte. Son cœur revint à nouveau à la pensée initiale que Jérusalem devrait être non seulement la cité de David, mais également la cité de Dieu, le lieu d’habitation de Dieu, manifestée par la présence de l’Arche et de la lumière de gloire Chekina, qui brillait entre les deux chérubins, indiquant la présence de Dieu avec son peuple Israël.
La nation sainte de Dieu
Nous ne sommes pas dans les mêmes conditions que David et les Israélites en leur temps. Il n’y a pas de nation dans le monde aujourd’hui qui soit le Royaume de Dieu. Lorsque Dieu retira la couronne à Sédécias en l’an 606 avant Jésus-Christ, Il déclara par le Prophète : « J’en ferai une ruine, une ruine, une ruine. Mais cela n’aura lieu qu’à la venue de celui à qui appartient le jugement et à qui je le remettrai » (Ezéchiel 21 : 25-27). Nous croyons que le temps où le Royaume doit être donné au Messie, le temps de l’accomplissement de nos prières « Que Ton Règne Vienne » est proche, à la porte. Mais, en attendant, aucun royaume terrestre n’est le Royaume de Dieu, excepté dans le sens où Pierre déclare que l’Eglise est une nation sainte, un peuple particulier de Dieu (1 Pierre 2 : 9). Mais même là, il n’est pas fait référence à un système sectaire : pas à l’église Baptiste, ni Méthodiste, ni Presbytérienne, ni Luthérienne, ni Anglicane, ni Romaine. La véritable Eglise de Christ est l’Eglise illimitée, à qui appartient à proprement parler le nom de Catholique, dans le sens qu’elle est générale ; ce mot signifie, en effet, général, ou universel.
L’Eglise de Christ est une Eglise unique dans le monde entier ; et ses membres sont ceux qui sont unis à Christ par la consécration et par l’acceptation divine au moyen de l’engendrement du saint Esprit. Quelques-uns de ses membres peuvent se trouver dans l’église romaine, d’autres dans les églises anglicane, presbytérienne, baptiste, luthérienne, méthodiste et d’autres encore. Enfin, certains sont hors de toutes celles-ci. Mais, c’est là la seule nation sainte que Dieu reconnaisse ; et elle ne sera pas pleinement organisée en nouvelle nation avant que le changement de la résurrection ne glorifie le peuple du Seigneur avec Lui, au-delà du voile. Comme cela est écrit : « Nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est », et nous partagerons sa gloire.
Nous ne pouvons pas nous attendre à ce que le monde apprécie la Vérité et la présence de Dieu, pas plus que les Israélites ne pouvaient s’attendre à ce que les Philistins, d’un côté, et les Moabites, de l’autre, acceptent le Seigneur. Seul le peuple qui a fait alliance avec Dieu peut apprécier Dieu et ses arrangements. Il est uniquement au milieu eux.
On ne peut pas non plus prétendre qu’il s’agisse d’une affaire de famille, mais plutôt, comme le montrent les Ecritures, c’est une affaire individuelle. Il s’en trouve un ici, un autre là-bas… L’Eglise de Christ est éparpillée tout autour du monde. Seuls les consacrés en font partie et profitent des privilèges et de la communion avec le Père et le Fils, comme cela nous est montré par l’Arche de l’Alliance. Une exception à cette règle peut se remarquer ; à savoir, celle mentionnée par Paul, concernant les enfants de parents croyants, qui sont comptés avec leurs parents comme participants à la faveur de Dieu, à ses bénédictions et à sa protection jusqu’à ce qu’ils atteignent un niveau de développement intellectuel leur permettant de décider pour eux-mêmes : soit accomplir une pleine consécration au Seigneur et être individuellement accepté par Dieu au travers de l’engendrement du Saint Esprit, ou bien se détourner et faire partie du monde.
Lorsque le Roi David fut prêt à ramener l’Arche pour la seconde fois, quelques trois mois après la première tentative qui avait échoué, il avait au préalable étudié la chose avec plus d’attention. Il ne fit pas construire un nouveau chariot, mais il employa la méthode fixée par Dieu : les Lévites devaient porter l’Arche sur leurs épaules.
Il ne nous est pas demandé d’être ingénieux et inventifs, quant aux méthodes et à l’activité divines, mais plutôt d’être des étudiants de la volonté de Dieu, sondant les Ecritures pour connaître sa volonté et l’accomplir. La leçon que le Roi David a apprise devrait être prise à cœur par chaque membre du peuple de Dieu.
Dansant devant le Seigneur
Les Ecrits nous disent que, en plus des milliers de guerriers qui servaient de gardes et ajoutaient de la dignité à la procession, et des multitudes du peuple qui accueillaient l’Arche dans les différentes localités en chemin, il y avait des trompettes, des crécelles et des joueurs d’instruments à corde qui manifestaient une appréciation joyeuse du merveilleux événement qu’était le retour de Dieu, représenté dans le retour de l’Arche. Un autre arrangement était que les Lévites devaient se chanter, l’un à l’autre, les différentes portions d’un psaume que le Roi David avait composé pour cette occasion même. C’est le psaume 24, qui fait partie de notre leçon.
Le Roi David se joignit aux autres à cette manifestation de joie, et dansa devant le Seigneur. Il semblerait que cette coutume de bouger les pieds d’une manière rythmique et digne, en harmonie avec la musique, se pratique couramment, encore aujourd’hui, dans les pays d’Extrême Orient. M. Clark raconte une telle danse à un rassemblement de chrétiens appelés « Christian Endeavorers », durant l’une de leurs réunions en Inde, et précise combien cela était beau et digne.
Alors que cette majestueuse procession s’approchait de Jérusalem, les femmes de la ville sortirent à sa rencontre, en se réjouissant. A leur tête, aurait dû se trouver Mical, la femme du Roi David, la fille du Roi Saül. Mais il n’en fut pas ainsi. Elle se trouvait dans une humeur cynique et fière. N’était-elle pas la fille du Roi Saül ? Son mari, David, n’était-il pas d’abord un pauvre berger, et ensuite un hors-la-loi, pendant un certain temps ? A l’occasion de son retour, elle le critiqua pour ses manifestations de joie en rapport avec le retour de l’Arche. Elle déclara que c’était quelque chose d’indigne et le réprouva. Le Roi David lui rappela que le Seigneur avait repris le royaume de son père pour le lui donner et qu’ainsi, il avait la faveur du Seigneur et se reposait sur Lui. La femme, dans sa fierté, fut ensuite, apparemment, laissée à son propre sort. Il est simplement fait référence au fait qu’elle se retrouva dès lors sans enfant.
Le psaume était prophétique
De même que l’Arche représentait Christ, en qui sont cachées toute la Sagesse et la Puissance de Dieu, et en qui reposent toutes les bénédictions de Dieu pour les hommes, de même, le retour de l’Arche dans la ville correspondait dans une certaine mesure au fait de recevoir Christ. Tous ceux qui Le reçoivent, réalisent que « la terre est au Seigneur, et tout ce qu’elle renferme » – que tout bien et tout don parfait descendent du Père au travers du Fils. Le monde ainsi que tout ce qui habite sur la terre sont les bénéficiaires de ces bénédictions.
Dieu met en place son nouvel ordre de choses au milieu des mers du mécontentement – parmi ceux qui ne sont pas établis en harmonie avec Dieu – les masses agitées. Il nous invite à monter sur sa Sainte Colline (Montagne, par ailleurs, trad.), son Saint Royaume, et d’être établis dans son Lieu Saint, dans une nature spirituelle divine. Il stipule que seuls peuvent être de cette classe ceux qui répondent à certaines conditions, à savoir avoir un cœur pur et honnête, des mains pures, une vie juste du mieux possible. Ceux-là doivent jurer allégeance à Dieu. C’est ce qui s’appelle faire alliance avec Lui.
Jésus a été le premier à faire alliance ; et tous les membres de l’Eglise doivent suivre ses traces, s’ils désirent être avec Lui dans son Saint Royaume. Ils ne doivent pas élever leur esprit vers la fausseté, ni faire alliance d’une manière trompeuse. Dieu demandera des comptes pour toute alliance qui aura été faite avec Lui. Seules de telles personnes recevront la bénédiction du Seigneur, et ce n’est qu’à elles que sa justice sera imputée par Christ.
Cette leçon semble ne jamais avoir eu davantage besoin d’être bien comprise qu’aujourd’hui. Combien aujourd’hui confessent que, bien qu’ils aient conclu une alliance de sacrifice et accompli des vœux au Seigneur, ils n’y font plus attention et ne respectent pas leurs vœux ! Combien en est-il qui reconnaissent parler faussement concernant leurs croyances, reniant en privé ce qu’ils ont déclaré en public être leur foi ! Sûrement, une telle conduite doit être répréhensible aux yeux de Dieu et de telles personnes ne peuvent espérer faire partie du Royaume.
Puis vient, dans le Psaume, une déclaration indiquant que les enfants d’Israël sont ceux qui recherchent le Seigneur et qui demandent que le Roi de Gloire entre, le Seigneur, fort, puissant, capable de délivrer du péché et de la puissance du péché – la mort. Nous attendons toujours l’entrée du Roi de Gloire, dans le véritable sens du terme. Il déclare qu’Il sera révélé dans le feu, dans la mesure où cela concerne le monde – dans « une époque de détresse, telle qu’il n’y en a point eu de semblable depuis que les nations existent jusqu’à cette époque. » (Daniel 12 : 1). Beaucoup d’étudiants de la Bible voient cette détresse commencer déjà dans l’horrible guerre qui s’étend [il s’agit de la 1ère Guerre Mondiale, trad.], et attendent que résulte l’ardente anarchie dans un futur proche. Puis viendra promptement le murmure doux et léger, l’influence divine, la grande puissance du Sauveur qui délivrera du péché, de la mort et de Satan, qui sera lié pour mille ans.
WT1915 p.5679