LA CONNAISSANCE DE DIEU – SA VALEUR

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« Que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus-Christ, notre Seigneur, selon que sa divine puissance nous a donné tout ce qui regarde Dieu, la vie et la piété, par la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu». — 2 Pierre 1 : 2, 3 — Texte du Sinaïticus.

La première question qui se pose à nous, quand nous lisons ces paroles d’exhortation, est la suivante : à qui ont-elles été adressées ? Ces paroles sont-elles des instructions données aux pécheurs ? Est-ce là la voie par laquelle les pécheurs doivent s’approcher de Dieu? Non. Ces instructions s’adressent à ceux qui sont déjà justifiés par la foi dans le Précieux Sang de Christ, comme cela est indiqué dans le verset précédent. Elles s’adressent — « à ceux qui ont obtenu, avec nous (les apôtres), une foi également précieuse par la justice de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ (selon la version anglaise du texte du Sinaïticus) ».

Elles donnent nettement à penser qu’il ne suffit pas de devenir croyants en Jésus-Christ — des croyants justifiés et pleinement consacrés mêmes —; il doit y avoir progrès dans la vie qui vient de commencer et ce progrès doit se continuer aussi longtemps que nous serons « dans cette tente », pour s’achever, si nous sommes fidèles dans la première résurrection.

La pensée de l’apôtre n’est pas que nous marchions plusieurs années en avançant, puis plusieurs années en reculant, mais que nous progressions d’une manière constante dans la nouvelle vie. Cette pensée contredit tout à fait les expériences d’un grand nombre de ceux qui revendiquent le nom de Christ, expériences qui, hélas, sont trop souvent exprimées par les paroles suivantes tirées d’un cantique :

« Où est le bonheur que j’ai connu, au début, quand j’ai trouvé le Seigneur ? Où est cette compréhension de Jésus et de Sa Parole, cette compréhension qui a été la renaissance de mon âme ? »

Les expériences qui prédominent parmi cette classe de chrétiens pourraient être représentées comme une alternance de soustractions et d’additions de grâce et de paix. Ils reçoivent tout d’abord une bénédiction qu’ils perdent, puis ils la retrouvent pour la perdre à nouveau, et ainsi de suite. Il y a une raison logique à ce que ce fait prédomine tellement et à ce que si peu de chrétiens expérimentent cette multiplication mentionnée ici par l’apôtre : « Que la grâce et la paix vous soient multipliées ». La raison en est qu’il manque à la majorité des chrétiens la connaissance de ce qui est nécessaire pour conserver la grâce et la paix qu’ils ont trouvées par leur foi première dans le Seigneur, leur Rédempteur. Il leur manque, d’autant plus, une somme suffisante de connaissance pour que leur grâce et leur paix en soient multipliées. La grande majorité des chrétiens se trouve être dans cette condition décrite par l’apôtre Paul (1 Cor. 3 : 1) : « Et moi, frères, je n’ai pas pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels, comme à de petits enfants en Christ » ; « Car lorsque vous devriez être des docteurs, vu le temps, vous avez de nouveau besoin qu’on vous enseigne quels sont les premiers rudiments des oracles de Dieu ». —Héb. 5 : 12-14.

Une erreur sur un sujet conduit souvent à beaucoup d’erreurs sur beaucoup de sujets. Il en est ainsi dans le cas qui nous occupe. La doctrine selon laquelle les tourments éternels seraient la pénalité de la chute de l’homme et desquels n’échapperaient que les croyants, a dénaturé le jugement et donné une mauvaise direction aux efforts de beaucoup de ceux du peuple du Seigneur. Pour les plus ardents d’entre eux, la première pensée a été d’échapper personnellement aux tourments éternels ; la seconde, naturellement, d’aider le plus grand nombre possible à échapper à une éternité aussi redoutable. Avec cette pensée comme mobile directeur de leur conduite, nous ne pouvons nous étonner s’ils vouent toute leur attention en vue de « sauver les pécheurs » et de les amener à la condition de « petits enfants en Christ ». Mais, lorsque ces pécheurs sont devenus de petits enfants, il est fait comparativement peu de choses pour développer en eux la connaissance de Dieu afin qu’ils puissent croître et parvenir à la stature parfaite de l’homme fait en Christ. Ils sont continuellement nourris au lait. Ils ne sont pas habitués à la nourriture solide, de sorte que, lorsqu’ils essayent d’en faire usage, ils doivent en être plus vraisemblablement étouffés que fortifiés.

L’apôtre indique la voie à suivre par le croyant, qui a fait un bon départ, pour progresser et s’élever dans son développement chrétien — pour que sa grâce et sa paix en soient multipliées. Il est de toute importance, cependant, qu’il ait un bon début, qu’il soit vraiment engendré « par la Parole de vérité », « la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes » et que l’apôtre qualifie ici de « foi précieuse ». Cette foi n’est pas celle que proclame la haute critique. La foi de la haute critique est loin d’être précieuse. Elle nie la chute. Elle nie la rançon et en nie toute la nécessité. Conséquemment, elle nie la résurrection basée sur cette rançon. Sa foi consiste à croire en son propre jugement qu’elle considère comme étant le critérium lui indiquant ce qui est la vérité et ce qui est l’erreur. Sa foi met en doute le témoignage de Moïse et des prophètes, celui du Seigneur et des apôtres. Telle foi n’est pas la « foi précieuse », n’est pas « la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes ». Et ceux qui bâtissent sur une foi semblable ne sont pas de ceux à qui l’apôtre s’adresse ici et il ne faut pas nous attendre à ce que leur grâce ou leur paix soit multipliée. Nous espérons, toutefois, que la majorité de nos lecteurs sont de ceux qui peuvent chanter, avec l’esprit et l’intelligence, cette strophe d’un cantique (traduite littéralement de l’anglais)

« Je ne bâtis mon espérance que sur le sang et la justice de Jésus.

Je n’ose me fier au plan terrestre le plus gracieux, mais m’appuie complètement sur le nom de Jésus.

Sur Christ, le solide Roc, je me tiens ; tout autre terrain est sable mouvant ».

Le fondement véritable, sur lequel nous devrions bâtir, est la foi dans la justice de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ — la foi que son sacrifice pour le péché a été, une fois pour toutes, une rançon pleine et complète pour Adam et toute sa postérité qui pourront, au temps convenable, lorsqu’ils seront amenés à la connaissance de Christ, et s’ils le veulent, obtenir la purification et la vie éternelle sous les gracieuses conditions de la Nouvelle Alliance. Ce sont ceux qui bâtissent sur ce fondement qui peuvent espérer voir se multiplier leur grâce et leur paix. Comment cela ?

L’Apôtre répond que c’est « par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur ». Ce qui pourrait, en premier lieu, venir à l’esprit de plusieurs, c’est que cette expression n’aurait qu’une bien mince signification et qu’elle voudrait simplement dire qu’il ne s’agit que de venir à la connaissance du fait qu’il y a un Dieu et qu’il y a un Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ. Mais la connaissance de Dieu signifie beaucoup plus que cela pour le chrétien qui va progressant et se développant. Pour lui, elle implique une communion intime avec le Père et avec le Fils, une connaissance de l’« Esprit de Christ » qui est, pour nous, une représentation complète et claire de l’Esprit du Père. Nous devons croître dans cette connaissance en étudiant la Parole de Dieu, en discernant, par cette Parole, les principes qui régissent la conduite divine et voir comment opèrent la Justice de Dieu, Sa Sagesse, Son Amour et Sa Puissance. Ces études sont des études progressives. Une certaine connaissance peut être acquise le premier jour de notre vie chrétienne, mais la fin de la première année devrait montrer un progrès considérable dans la connaissance de l’Esprit de Dieu. La seconde année devrait montrer un accroissement plus grand encore, et ainsi de suite.

Selon que s’accroît notre connaissance intime du plan et du caractère divins, de même notre grâce doit s’accroître également. Ceux qui n’essaient pas de se conformer, pas à pas, à ce qu’ils voient du caractère divin, perdront bientôt l’intérêt d’une telle connaissance, tandis que ceux que l’intérêt pousse à étudier de plus en plus doivent nécessairement croître continuellement dans la grâce. Et selon qu’ils croissent dans la grâce, ils croîtront de même dans la paix, car la paix s’acquiert aussi progressivement. La paix nous a été donnée quand, tout d’abord, nous trouvâmes le Seigneur et réalisâmes que nos péchés nous étaient pardonnés. Mais ceux qui ont fait des progrès dans la connaissance du plan et du caractère divins ont trouvé que leur paix était une paix sans cesse grandissante. Et ceux qui ont déjà fait du chemin dans la bonne voie peuvent en parler dans le langage des apôtres réalisant que cette paix est, dans leur coeur, « la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence ».

L’Apôtre, continuant, nous assure que, par cette connaissance de Dieu, nous est donné, comme émanant de la puissance divine, tout ce qui regarde la vie et la piété ». Quelle assurance ! Cette déclaration de l’importance de la connaissance pour notre développement chrétien, un développement à tout point de vue, nous rappelle les paroles suivantes de notre Seigneur : « Or c’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (Jean 17 : 3). Connaître Dieu, ainsi que l’Apôtre l’explique ici, c’est avoir une connaissance intime de « Celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu ». Ce n’est que lorsque nous réalisons la grandeur et la perfection du caractère divin que nous pouvons être capables d’apprécier justement notre petitesse personnelle et notre imperfection. Ce n’est que lorsque nous commençons à voir les beautés de Son caractère miséricordieux que nous commençons à connaître Dieu intimement, à nous familiariser avec Ses grâces et Ses vertus. L’influence de cette connaissance et de cette communion avec Dieu, par notre Seigneur Jésus-Christ, réagit sur nos coeurs et produit un effet purificateur et sanctifiant. C’est ainsi que l’Apôtre prie pour plusieurs frères afin qu’ils puissent croître dans la connaissance de Dieu pour être à même de « comprendre, avec tous les saints, quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur de l’amour de Christ qui surpasse toute intelligence (humaine) » (Ephésiens 3 : 14-19). Ceux qui contemplent le caractère divin, quoique indistinctement, sont par cela même transformés de gloire en gloire, comme par l’Esprit du Seigneur. — 2 Cor. 3: 18.

La pensée qui est portée ici à notre attention est bien illustrée par l’art moderne de la photographie. En photographie, ce qui est nécessaire avant toutes choses, c’est une plaque sensible sur laquelle l’image doit se refléter. Ce n’est pas n’importe quelle plaque qui peut être utilisée à cet effet, mais celle-là, seulement, qui a subi une préparation spéciale. Cela correspond à la préparation de nos coeurs par la repentance et la foi envers Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, foi justificatrice. Ce premier pas est nécessaire avant que nous puissions recevoir sur nos coeurs l’impression du caractère divin, de sa gloire et de sa vertu ou force. En second lieu, il faut placer la plaque sensible dans l’alignement, le bon alignement, de la physionomie qui doit être reproduite sur cette plaque. Cela représente l’attitude de coeur convenable qu’il faut avoir, c’est-à-dire, qu’il faut être pleinement consacré au Seigneur et désirer que Sa volonté soit notre volonté et que nos vies soient une manifestation de Son caractère. Troisièmement, il faut enlever toute obscurité, toutes ténèbres, pour que la lumière puisse éclairer à plein les traits de ce qui est à photographier. Cela trouve son parallèle dans la connaissance de Dieu. Cette connaissance est la lumière de la Vérité. Elle dissipe les ténèbres de l’erreur et du péché et nous donne une vue plus claire du caractère divin ce qui rend possible à ce caractère de s’imprimer sur nos coeurs préparés et d’y graver sa glorieuse ressemblance. Quatrièmement, la plaque sensible doit ensuite être soumise à l’action de bains chimiques afin d’obtenir un développement plus clair de l’image. Cela trouve également sa partie correspondante. Car nos coeurs, après avoir reçu une claire vision du Seigneur et après avoir été librement marqués par les gloires de Son caractère, ont besoin, néanmoins, de passer par les « épreuves ardentes » de la vie. Ces épreuves, tout comme l’acide des bains chimiques, ne tendent qu’à développer la ressemblance le plus parfaitement possible. Cinquièmement (car la comparaison continue), il est un fait bien connu que, quoique l’on puisse tirer des photographies sans faire usage de solutions à base de métaux précieux — qui sont l’or et l’argent —, cependant, ce n’est que lorsque ces métaux ont été employés que les photographies obtenues gardent leurs couleurs et ne s’effacent pas. Comme nous l’avons vu jusqu’ici, l’or représente la nature divine et l’argent représente la Vérité. Et ce n’est que dans la proportion où la ressemblance de notre Seigneur sera fixée dans nos coeurs sur les bases de la Vérité et de la rature divine, que nous pouvons espérer obtenir une ressemblance qui durera toujours. — Rom. 8 .

Le monde en général « ne connaît pas Dieu », bien entendu, et il est très manifeste que la grande masse de ceux qui se disent être croyants ne le connaissent que très peu. L’apôtre Paul explique que Satan, « le dieu de ce monde », veille particulièrement pour empêcher qui que ce soit d’obtenir, sur le caractère et sur le plan du Seigneur, la lumière nécessaire pour la reproduction, sur le coeur, de ce caractère et de ce plan. Il déclare que « le dieu de ce siècle a aveuglé les pensées des incrédules, pour que la lumière de l’Evangile de la gloire du Christ qui est l’image de Dieu, ne resplendît pas (pour eux) » (2 Cor. 4 : 4, Darby). Nous voyons ici le constant et irrépressible conflit — le combat des ténèbres contre la lumière, ainsi que l’expliqua en son temps notre Seigneur, disant : « les ténèbres haïssent la lumière et ne viennent pas à la lumière ». Mais tous ceux qui reçoivent la lumière, qui s’en réjouissent et qui lui obéissent, ceux-là sont les « enfants de la lumière ». Une fois l’image du Seigneur imprimée sur leur coeur, ils deviennent des flambeaux pour d’autres et brillent sur tous ceux qu’ils contactent, reflétant la lumière qu’ils reçoivent et qui émane d’une source que le monde ne connaît ni n’apprécie, la source divine.

De nos jours, l’influence de ces lumières est bien faible en comparaison de ce qu’elle sera plus tard. Maintenant, les enfants de Dieu sont semblables à des lumières placées sur une montagne et qui ne peuvent être cachées, et cependant, leur influence sur le monde est comparativement faible.

« La lumière a brillé dans les ténèbres et les ténèbres ne la comprirent pas » est-il écrit, et cela est vrai, actuellement, du corps de Christ comme cela l’a été de la Tête. Mais il est encore écrit, concernant les temps tout proches : « Alors les justes brilleront comme le soleil dans le royaume de leur Père » ; « Le Soleil de justice se lèvera portant la guérison dans ses rayons ». Nous serons alors dans le grand jour Millénaire. L’Eglise élue brillera et la clarté qu’elle répandra aura pour effet, nous en sommes assurés, de dissiper toutes les ténèbres. La lumière de « la connaissance de Dieu remplira toute la terre ».

Continuant, l’Apôtre nous assure que, pour nous permettre de parvenir à cette connaissance intime de Dieu, par laquelle notre grâce et notre paix doivent être multipliées et par laquelle aussi doit nous être donné tout ce qui regarde la vie et la piété, Dieu « nous a donné les très grandes et très précieuses promesses ». Regardant autour de nous, nous trouvons que, dans le monde, la majorité de nos amis chrétiens, même de ceux qui ont la « foi précieuse » et qui se confient dans le « Sang Précieux », ne doit se composer que de « petits enfants » n’ayant de Dieu et de son plan qu’une connaissance bien élémentaire. En effet, ils ne connaissent manifestement pas grand-chose des très grandes et très précieuses promesses. Si nous leur demandions ce qu’ils entendent par ces promesses, l’immense majorité répondrait : nous échapperons aux tourments éternels et nous irons au ciel. Et beaucoup ajouteraient : si je puis réussir à franchir de justesse la porte des cieux, ce sera tout ce que je pourrais demander ou espérer.

Quoi ? Ne connaissent-ils rien des « très grandes et très précieuses promesses » dont parle l’Apôtre ? Hélas, apparemment, ils les connaissent très peu. Mais, quelles sont ces promesses et quels sont ceux qui en ont connaissance ?

Ceux-là seuls qui suivent l’étroit chemin tracé ici par l’Apôtre. Ceux dont l’intime et toujours croissante connaissance de Dieu et de Jésus, notre Seigneur, a pour effet de multiplier leur grâce et leur paix. Ceux qui voient de plus en plus clairement le caractère et le plan de Dieu. Ceux qui ont un coeur sensible, un coeur qui ressent vivement les impressions, et sur lequel est en train de se fixer, de plus en plus distinctement, l’image du cher Fils de Dieu qui est, lui-même, l’image expresse du Père. (Rom. 8 : 29). Brillantes devant eux, écrites en lettres de feu et les aidant dans le chemin, se trouvent les très grandes et très précieuses promesses de la Parole de Dieu, ces promesses qui, pour d’autres, sont sans éclat, ténébreuses et presque sans signification.

Quelles sont ces promesses et en quoi consistent-elles ?

Oh ! elles sont si nombreuses et si précieuses qu’il est difficile de savoir par laquelle commencer. La première de toutes est celle-ci, peut-être : « Ce que nous serons n’a pas encore été manifesté, mais nous savons que, lorsqu’il paraîtra, nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu’il est ». En voici une autre : « Si je m’en vais, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi ». Avec cette promesse s’accorde la prière de Jésus : «Père, je veux que là où je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire ». Une autre encore : « Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône ». Une autre encore : « Ils seront à moi… au jour où je rassemblerai mes joyaux ». Une autre encore : « Nos légères afflictions, qui ne sont que pour un moment, produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire ». Une autre encore : nous sommes « héritiers de Dieu et cohéritiers de Jésus-Christ, notre Seigneur, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui ». Une autre encore : nous sommes « régénérés pour un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir, lequel vous est réservé dans les cieux, à vous qui, par la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps ». Et encore : «A celui qui vaincra, je donnerai pouvoir sur les nations » —autorité, domination, comme « rois et sacrificateurs pour Dieu » pour « régner sur la terre ». L’une de ces promesses nous dit que ces rois et sacrificateurs régneront pour bénir, selon qu’il est écrit : «En ta Postérité seront bénies toutes les familles de la terre ». Une autre nous dit qu’Israël selon la chair obtiendra aussi miséricorde et bénédictions à cause de la miséricorde faite à ces rois et sacrificateurs de l’âge de l’Evangile. — Rom. 11 : 31.

Finalement, toutes ces très grandes et très précieuses promesses sont résumées par l’Apôtre dans sa déclaration selon laquelle, par cette connaissance de Dieu et par l’influence de ces précieuses promesses, Dieu veut que nous qui, par nature, étions des enfants de colère comme les autres, « puissions devenir participants de la nature divine ». Oh, quelle est riche la promesse que renferment ces paroles ! Combien elle est grande et précieuse ! A l’esprit de qui pareille promesse serait venue ? Notre conception la plus haute d’une promesse divine a pu avoir été la promesse de la perfection de la nature humaine, l’image terrestre de Dieu, ou, comme certains l’ont exprimé dans des cantiques, il se peut que nous ayons désiré devenir des anges et demeurer en leur compagnie. Mais, bien que la nature angélique soit plus élevée que la nature humaine, notre Dieu n’a pas trouvé suffisant d’offrir à l’église « élue » la nature angélique. Dans les richesses de Sa grâce et dans l’étonnante disposition de Son plan, Il est allé bien au-delà de toute imagination humaine et Il a promis que la triomphante église, le « petit troupeau » — auquel Son bon plaisir est de donner le Royaume —, l’épouse, la femme de l’Agneau, sera élevée jusqu’à partager la divine gloire et la nature divine de son Seigneur aussi bien que son céleste Royaume.

Pareille connaissance est trop merveilleuse pour nous. Nous ne pouvons comprendre pourquoi notre grand Créateur élèverait à Sa propre nature des créatures formées de la poussière de la terre, aussi pauvres et impuissantes, comme nous le sommes par nature. Cette disposition de Sa volonté et toutes les autres promesses qu’Il nous a faites ne font que nous montrer de plus en plus la hauteur et la profondeur, la longueur et la largeur de l’amour de notre Dieu, de cet amour qui dépasse toute connaissance humaine.

Etant donné ce que nous connaissons déjà de notre Créateur, qui nous a été révélé d’une façon tout à fait particulière, en et par Jésus, notre Seigneur et Rédempteur, ne devons-nous pas « courir vers le but » (Phil. 3 : 14), nous qui avons un aperçu de Son glorieux caractère, pour obtenir tout ce qu’il pourra Lui plaire de nous révéler sur tout ce qui Le concerne afin que nous puissions ainsi participer de plus en plus à Son Esprit, être de plus en plus conformes à Sa ressemblance, être de plus en plus acceptables et être, bientôt, réellement et pour l’éternité acceptés dans le Bien Aimé, pour la réalisation complète de toutes ces bénédictions que Dieu a en réserve pour ceux qui L’aiment et dont font partie les très grandes et très précieuses promesses que nous possédons actuellement ?

Pareilles promesses et pareille connaissance inspirent à nos coeurs, à bon droit, l’amour, l’obéissance et le sacrifice de nous-mêmes, pour que nous puissions plaire à Celui qui nous a appelés à Sa propre nature et à Sa communion. Selon la déclaration de l’Apôtre : « Celui qui a cette espérance en lui se purifie, comme Lui-même (le Seigneur) est pur ».

C’est de cette connaissance intime du Seigneur et de la récompense qui est attachée à cette connaissance que fait mention l’apôtre Paul lorsqu’il dit : « En sorte que je Le connaisse et (que j’expérimente) la puissance de Sa résurrection (la première ou principale résurrection) étant fait (absolument) conforme à Lui dans Sa mort (renoncement complet à soi-même, ce qui n’est possible qu’à ceux qui Le connaissent bien et qui ont été abreuvés de Son Esprit) ». — Phil. 3 : 10.

C. T. R., 1897

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