LA DESCRIPTION DU REDEMPTEUR DU MONDE

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Esaïe 52 : 13 à 53 : 12.

«  Et l’Eternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous ».

Ce court extrait de la grande prophétie d’Esaïe est très frappant. La prophétie originale, comme chacun le sait, n’était pas divisée en chapitres et versets.

Le contexte qui précède nous montre, clairement et distinctement, la seconde venue de notre Seigneur et le rassemblement de son peuple avec Lui-même. Il décrit le temps présent, la moisson de l’âge de l’Evangile, racontant comment le peuple du Seigneur connaîtra son nom – comprendra et appréciera son vrai caractère, annoncera la présence du Roi et le début de son règne (Versets 6-8). Il parle aussi du début de la grâce sur l’Israël naturel et regardant vers le futur, jette un regard sur la glorification du Seigneur à travers ce peuple (Versets 9 et 10). Il nous montre aussi le travail de séparation de ce temps de moisson, le rassemblement des bons poissons dans les vases et du blé dans la grange.

Puis se référant au règne millénaire de Christ, les 3 premiers versets de notre leçon (13-15) dépeignent la haute exaltation et l’honneur du Fils serviteur de Dieu, notre Seigneur Jésus, en disant « Voici, mon serviteur prospérera ; il montera, il s’élèvera, il s’élèvera bien haut ». La terre entière sera remplie de la connaissance de la gloire de notre Seigneur qui luira alors au travers du gouvernement sage et béni d’Emmanuel comme il a été déclaré : « Le désir de toutes les nations viendra ». Ils verront que la voie de la droiture est la voie vivement souhaitée, la route bénie, la voie de la vraie sagesse et du bonheur et ceux qui refuseront de se soumettre à cette condition seront exterminés du milieu des peuples (Actes 3 : 23).

Ensuite on note le contraste entre la façon dont le Seigneur fut humilié et comment il sera exalté. Le prophète, si on peut parler ainsi, s’assoit près de la croix et regarde le Seigneur tristement tourmenté dans sa crucifixion, torturé d’une manière inhumaine, les traits tirés par la douleur. Une image de ceci est donnée dans la traduction de Cheyne, écrite dans la forme poétique de l’original (version anglaise / Esaïe 52 : 14-15). « Tellement son visage était défait plus que celui d’aucun homme, et sa forme, plus que celle d’aucun fils d’homme, ainsi il fera tressaillir d’étonnement beaucoup de nations ; des rois fermeront leur bouche en le voyant. » (version Darby – Trad.)

La pensée évidente est que sa gloire et son honneur, son influence et sa puissance seront proportionnels aux souffrances et ignominies qu’Il a subies. Cette pensée ressort de l’ensemble des Ecritures non seulement au sujet de notre Rédempteur mais aussi à propos de son Eglise. « Si nous souffrons avec Lui nous régnerons aussi avec Lui. » Les épreuves et souffrances actuelles préparent « pour nous, en mesure surabondante, un poids éternel de gloire. » Ainsi en parlant de notre Seigneur, l’Apôtre déclare : « Il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre. » (Philippiens 2 : 8-11).

Nous ne pouvons prétendre que c’est une loi divine que la gloire et l’honneur doivent être précédés par les souffrances et les humiliations. Notre Père Céleste et les saints anges, hautement honorés, n’ont jamais été humiliés. Néanmoins nous sommes assurés que les arrangements divins concernant l’Eglise du présent âge de l’Evangile suivent cette voie. Les souffrances ne sont pas obligatoires mais considérées comme un privilège et l’élévation est regardée comme une récompense, marquant le degré d’approbation divine. Cette pensée en tête nous aide à apprécier les sentiments de l’apôtre : « Nous nous glorifions même des afflictions ». Nous nous glorifions, non pas des afflictions elles-mêmes qui paraissent être douloureuses pour la chair, mais nos cœurs peuvent se glorifier dans les tribulations depuis que nous savons que, sous les arrangements divins gouvernant notre appel comme Eglise de Christ, ces afflictions développent en nous les éléments de caractère qui plaisent à Dieu et qui sont acceptables à ses yeux, et qu’Il récompensera finalement par une participation à l’élévation de notre Rédempteur, notre Epoux.

La démonstration de la puissance divine et les bénédictions au travers du Messie seront si grandes et si glorieuses qu’aucune parole d’opposition ne sera entendue – devant Lui tout genou fléchira et toute langue Le louera. Cela sera non seulement vrai du commun peuple, du monde en général, mais cela sera vrai aussi des plus grands, des princes, des rois de la terre, des rois « intellectuels », des rois de la finance, des rois de la politique. Tous les yeux et toutes les oreilles seront ouverts pour connaître la bonté, la miséricorde, la justice divines et la vérité qui sera alors révélée par le Messie.

Qui a cru à ce qui était annoncé (à notre enseignement – traduction) ?

Dans le chapitre 53, le prophète, se plaçant de nos jours et considérant la gloire à venir, jette un regard en arrière et indique que, jusqu’à ce que la gloire de notre Seigneur soit révélée, sa cause fera comparativement peu de progrès dans le monde. Les vrais enseignements concernant le Seigneur et sa mission ne seront dans l’ensemble pas reçus – divers faux enseignements et évangiles auront la préférence. La question : « Qui a cru à ce qui était annoncé ? », (nos enseignements, nos présentations), implique la réponse : « Peu de personnes ». Et il en a été ainsi. Peu ont eu des oreilles pour entendre et des cœurs pour comprendre au temps de la première venue de notre Seigneur et seulement quelques-uns à travers l’âge de l’Evangile ont réellement et vraiment apprécié le message.

Il y a, aujourd’hui, de grandes masses qui sont des chrétiens nominaux et qui se rapprochent du Seigneur en paroles pendant une heure, un jour sur sept, mais qui de cœur sont loin de Lui. La grande majorité, même dans les chaires de la chrétienté, semble ne pas avoir prêté attention au rapport, aux doctrines et aux enseignements de la Parole de Dieu en ce qui concerne le Messie, ses souffrances du temps présent et ses gloires à venir. Ceux qui composent cette grande majorité ont plutôt écouté de fausses doctrines déformant le plan divin des âges, remplaçant les vraies doctrines par des doctrines du Malin dans lesquelles un peu de vérité est mélangée à beaucoup d’erreurs menant à la ruine, à la maladie spirituelle, à la faiblesse de beaucoup de véritables engendrés du Seigneur et à la confusion totale du monde, la « Chrétienté ».

« Qui a reconnu le bras de l’Eternel ? » s’écrit le prophète. Hélas, il y a peu, si peu, qui ont vu en notre Seigneur Jésus le bras puissant, la toute-puissance de Dieu, tendu pour venir en aide à la race déchue. Peu réalisent que le travail achevé au calvaire est la fondation, la base, sur laquelle le grand Jéhovah va finalement établir le Royaume millénaire pour la bénédiction et le relèvement de toutes les familles de la terre. La majorité voit Jésus comme étant simplement le doigt du Seigneur, faisant un travail comparativement petit pour une petite classe. Lorsque nos yeux s’ouvrent, nous remarquons, à notre grande joie, que le Messie, tête et corps, constituera le bras de l’Eternel, cette force puissante qui renversera le mal, établira la justice et bénira toutes les familles de la terre par la postérité d’Abraham. « Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse. » (Galates 3 : 29).

Les voies de Dieu ne sont pas les voies de l’homme.

Le prophète continue en expliquant pourquoi les enseignements, le témoignage de la Parole de Dieu et la puissance de son bras omnipotent pour sauver l’homme n’ont pas été compris par l’humanité. Cela est largement dû à la façon divine d’accomplir les choses qui est contraire à ce que les hommes attendent naturellement. En vertu de nos tendances mentales, nous nous serions attendus tout naturellement à ce que le Fils du Très-Haut, à sa première venue, se soit manifesté en gloire et non en humilité – que le Père Céleste l’ait envoyé en gloire et non en humilité. Même dans sa façon de prendre la forme et la nature humaines, nous nous serions attendus à ce qu’Il se produise dans des conditions et dans un environnement qui auraient frappé et impressionné les membres de la race humaine.

Ce fut une déception, spécialement pour les Juifs qui attendaient un roi glorieux et puissant alors que notre Seigneur vint tel un homme de douleur et habitué à la souffrance. Pour eux, Il apparut telle une plante trop tendre pour prospérer un peu. Ils Le reconnurent comme étant de la lignée de David mais estimèrent qu’Il provenait d’une des racines de David qui avait perdu de sa virilité, de sa vie. Ils pensèrent qu’Il était une racine sortie d’un sol sec de laquelle ils ne pouvaient espérer le germe de puissance et de gloire et de dignité que le Messie devait avoir selon eux. En lui, ils n’ont pas vu la silhouette du soldat, du général qui, d’après leurs conceptions, était l’aspect qu’aurait le Messie, se vantant de sa puissance, sa force, son appui divin, etc…

Il n’est pas étonnant que les pauvres Juifs furent déçus, qu’ils L’aient considéré comme indésirable en tant que roi, qu’ils n’eurent aucun espoir de voir en Lui le Messie, le grand libérateur. Nous sympathisons profondément avec eux dans leur déception et dans leur échec à Le reconnaître comme Emmanuel. Il fut méprisé et rejeté par les hommes, même par les hommes de sa propre nation, qui pendant 16 siècles ont espéré et attendu sa venue. Ils avaient honte de Lui, détournaient leurs regards de Lui. Il fut méprisé par les Romains et ne fut pas compté digne d’une attention particulière, qu’Il prétendît être le roi des Juifs ou non, et les Juifs ne l’estimaient pas, hormis quelques-uns qui, parce qu’ils étaient de véritables Israélites, étaient guidés pour L’apprécier grâce à une sagesse venue d’en haut.

Que signifiait tout cela ? Pourquoi le Roi de gloire, l’Envoyé de Dieu, l’héritier de toutes les promesses était-Il l’homme de douleur, habitué à la souffrance ? « Ah », dit le prophète, « Je conçois bien qu’Il a porté nos souffrances, qu’Il s’est chargé de nos douleurs, et non des siennes ». Nous L’avons considéré comme puni, frappé de Dieu et il semblait évident qu’Il n’était pas dans la faveur divine. Nous avons mal compris toute l’affaire. Maintenant, nous voyons que ses blessures étaient pour nos transgressions, qu’Il a été brisé pour nos iniquités, que notre paix avec Dieu est assurée par les meurtrissures, les châtiments et les punitions que la Loi divine Lui a imputés. Nous comprenons que par ses meurtrissures nous sommes guéris, que les punitions ou meurtrissures qui nous étaient destinées furent posées sur Lui, qu’Il a porté la sentence de mort qui était sur nous, le Juste mourant pour l’injuste afin de nous amener à Dieu.

Par ses meurtrissures nous sommes guéris.

Oui, oui, continue le prophète, nous étions tous errants comme des brebis qui suivent de mauvaises voies. Nous, étant la postérité même d’Abraham, rapprochés de la grâce de Dieu par l’Alliance de la Loi sous Moïse, avons failli à rester les brebis du troupeau de l’Eternel. Jéhovah a fait retomber sur Lui – L’a chargé et a accepté de Lui – l’iniquité de nous tous. Combien ce message est précieux ! Ceux qui l’ont reçu, tout d’abord d’Esaïe, et qui avaient la lumière du Saint Esprit et étaient guidés par celui-ci, ne pouvaient apprécier pleinement son contenu, mais l’ont apprécié néanmoins jusqu’à un certain point et doivent en avoir tiré quelques bénédictions et espérances. Mais nous maintenant qui vivons au cours de l’âge de l’Evangile, depuis que le prix de la rançon fut payé et accepté par le Père en notre faveur quand notre Maître est monté aux cieux et depuis la bénédiction de la Pentecôte, mettant en évidence que notre pardon a atteint chaque membre de la classe consacrée pour éclairer les yeux de notre entendement, pour nous rendre capables de voir les choses profondes de Dieu et ses gracieuses promesses, nous pouvons, maintenant, nous réjouir dans ces choses qui sont si difficiles à comprendre pour les Juifs et également impossible aux hommes naturels parmi les Gentils. Véritablement, les paroles de notre Seigneur sont rafraîchissantes et explicatives : «  Il vous a été donné de connaître les mystères du Royaume de Dieu, pour les autres cela est dit en paraboles. » (Luc 8 : 10 ; Matthieu 13 : 10-15 et 35).

Il n’a point ouvert la bouche.

Il a été opprimé semblable à l’agneau que l’on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent ; Il n’a point ouvert la bouche. Nous voyons l’accomplissement de tout ceci dans le cas de notre Seigneur. S’Il avait choisi d’ouvrir la bouche, pour argumenter son cas, pour se défendre, nous pourrions supposer que les scribes, les pharisiens, les prêtres, les docteurs de la Loi, Pilate et ses soldats ou la foule juive auraient succombé à l’éloquence de Celui qui parla comme nul autre n’avait parlé. Ainsi Il aurait pu simplement se défendre avec sa langue et sa droiture – sans bouger le petit doigt pour sa propre défense, sans utiliser les pouvoirs divins qu’Il avait en Lui ou appeler une légion d’anges qui aurait répondu à sa prière. Il a, en effet, répondu à une question du Souverain Sacrificateur et à une question de Pilate, mais Il a été muet quant à se justifier ou à tenter de se délivrer de la mort qu’il sentait être au-dessus de Lui et qu’Il savait permise par le Père. Comme Il l’a exprimé lui-même : « Ne boirai-je pas la coupe que le Père a versé pour moi ? ».

Nous ne devons pas perdre de vue que notre cher Rédempteur est aussi notre modèle et que nous devons marcher sur ses traces. La leçon pour nous est alors la complète soumission à la providence divine en ce qui concerne toutes nos affaires – celles que nous voyons et comprenons clairement et celles qui nous sont obscures et qui peuvent parfois paraître inutiles. Notre foi doit triompher, nous devons apprendre que notre Père est trop sage pour s’égarer, et qu’Il nous aime trop pour causer une larme ou une douleur inutile. Mais s’Il a permis à de sévères afflictions de s’abattre sur son Fils unique bien-aimé pour qu’Il soit éprouvé et pour qu’Il démontre sa loyauté jusqu’au dernier degré, ne soyons pas surpris qu’en étant appelés pour être les associés du Fils en gloire, Il nous demande aussi d’apprendre l’obéissance à travers les choses que nous souffrons. Nous souffrirons donc comme le dit l’apôtre avec joie, joyeusement nous accepterons les souffrances comme des preuves que nous sommes entre les mains du Seigneur qui nous forme et nous façonne selon le modèle glorieux pour que nous puissions, finalement, participer aux gloires célestes, aux joies et à l’immortalité promise à ses fidèles.

« Il a été enlevé par l’angoisse et le châtiment », coupé de la vie – oppression et injustice de la part de ceux qui l’ont condamné, justice et jugement de la part de Dieu car Il s’est consacré jusqu’à la mort comme Rédempteur de l’homme et le Père l’a accepté en tant que tel.

Avec les méchants et les riches.

« Et parmi ceux de sa génération, qui a cru qu’Il était retranché de la terre des vivants ? » Qui aurait pu supposer qu’Il aurait une progéniture – des enfants – qu’Il serait, finalement, le Père éternel du monde, de l’humanité ? Qui aurait pu voir quelque perspective, quelque espérance pour la race d’Adam à travers sa mort ? Qui aurait pu prévoir que comme tous meurent en Adam, tous ressusciteront en Christ ? Discerner ces choses aurait été impossible et les pauvres Juifs et le monde en général ne sont pas à blâmer pour ne pas les avoir comprises. Ceux qui sont venus en relation avec le Seigneur par la foi et l’obéissance jusqu’à la consécration et qui ont été engendrés de l’Esprit à une nature nouvelle et par l’éclairement de l’Esprit sont capables de comprendre ces choses merveilleuses du plan divin – ces personnes hautement favorisées de Dieu peuvent se réjouir dans leurs bénédictions sans condamner ceux qui ne profitent pas des mêmes bénédictions et opportunités au temps présent. Le secret en la matière réside dans notre perception de Jésus comme Rédempteur, celui qui a acheté le monde au prix de son sang précieux, celui qui a été frappé par le Père, non pas pour son péché mais pour nos transgressions, pour les transgressions du peuple, pour les péchés du monde entier.

Quoiqu’Il n’eût point commis de violence, Il fut compté dans sa mort avec les transgresseurs, les méchants, crucifié entre deux brigands bien qu’il n’y eût point de fraude dans sa bouche et qu’Il n’ait point gagné de richesses en trompant ou dupant son prochain ; cependant Il fut enseveli dans le sépulcre du riche Joseph d’Arimathée. Le prophète insistait sur certains détails en rapport avec la mort de notre Seigneur pour que l’identité de notre Rédempteur soit plus clairement établie.

Il a plu à l’Eternel.

Il a plu à l’Eternel de permettre toutes ces choses apparemment si injustes, si déraisonnables et si contraires à ce que l’humanité aurait pu attendre. S’être attendu à ce que Jésus supporta tant de souffrances comme punition pour nous aurait été une injustice et cela aurait été impossible à Dieu ; mais il Lui a plu de permettre à son unique Fils de démontrer sa loyauté, sa foi jusqu’à la mort même, même la mort sur la croix. Il Lui a plu que son Fils soit outragé et blessé pour une courte durée car Il a prévu de glorieux résultats pour Jésus et pour l’humanité. A son Fils, Il donnerait plus qu’un honneur, qu’une gloire, qu’une dignité et qu’une puissance en compensation ; Il donnerait la vie éternelle, quand entre ses mains seraient confiés tous les autres traits du plan divin.

Le Père savait que la foi de son Fils et son obéissance seraient abondamment récompensés. Il savait que l’âme de Jésus, son être, constitueraient l’offrande pour les péchés, pour Adam et sa race et savait que, finalement, le Fils verrait une récompense pour le travail de son âme qui Lui donnerait satisfaction, qui ferait plus que combler chaque épreuve, larme, douleur. Et, n’est-il pas merveilleux que, dans la providence divine, les appelés de cet âge de l’Evangile puissent garder les mêmes consolations et assurances pour leur propre cœur, et savoir que toutes choses concourent pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein ? N’est-il pas merveilleux d’avoir l’assurance que si nous souffrons avec Lui, nous régnerons aussi avec Lui, si nous éprouvons de durs efforts en suivant les traces de notre Rédempteur, nous obtiendrons plus qu’une satisfaction équivalente ? La Parole de Dieu garantit tout cela. Pour tous ceux qui acceptent les promesses de Dieu par la foi, il y a une certitude : « Je me confie en Dieu, je ne crains rien » (Psaume 56 : 12).

Quoique, quand Il fut retranché de la terre des vivants, personne n’aurait pu se déclarer être de sa génération, sa postérité ou sa descendance, néanmoins Il verra sa postérité, l’humanité rachetée et restaurée qui, à la fin de l’âge millénaire, aura le privilège d’hériter toutes les choses terrestres perdues par leur père Adam, rachetées par Jésus, rétablies par le second Adam.

L’importance de la connaissance.

La déclaration que ce fut par sa connaissance que notre Seigneur Jésus, comme juste serviteur de Dieu, a justifié et a porté les iniquités de beaucoup est un aspect important de cette leçon. Nous voyons que le premier Adam, dans sa perfection, était faible à cause de son manque de connaissance de Dieu. Ne connaissant pas la puissance de Dieu, ne réalisant pas son caractère miséricordieux et bienveillant, notre père Adam a cru que tout espoir de consolation, de joie et de plaisir dans la vie avait disparu lorsque notre mère Eve a transgressé la loi divine concernant le fruit défendu et s’est exposée à la sentence divine de mort. N’étant pas coutumier du caractère divin, il était sans espoir de la voir se rétablir et sans espoir pour son bonheur futur, et pour cela il a, délibérément, partagé la sentence de mort avec sa femme – s’est suicidé pour ainsi dire. Au contraire, notre Seigneur, connaissant le Père, se rappelant la gloire qu’Il avait auprès de Lui avant que le monde fût, faisant implicitement confiance au Père, était capable d’être obéissant aux exigences du Père, même jusqu’à la mort, la mort sur la croix.

La connaissance Lui rendit donc de bons services et L’a rendu capable de passer victorieusement les épreuves les plus éprouvantes. La connaissance de notre Seigneur, associée à sa perfection mentale, morale et physique, L’a rendu capable de satisfaire pleinement aux exigences de sa consécration et Lui a ainsi permis d’en justifier beaucoup, de racheter Adam et sa race – Lui a permis de porter, joyeusement, leurs iniquités, étant heureux de faire la volonté de son Père – supportant la croix, méprisant la honte pour la joie qui était placée devant Lui.

Il n’est donc pas étonnant que les Ecritures avancent partout la pensée que la connaissance est importante pour les disciples de Jésus, qu’elle nous permet de croître en grâce et en connaissance, nous assurant que connaître Dieu c’est la vie éternelle. Atteindre cette relation avec Dieu qui permettrait de Le connaître pleinement et d’apprécier ses commandements charitables, justes et raisonnables signifierait que nous serions dans la condition dans laquelle Il nous bénirait sans interruption et signifierait aussi que, possédant cette connaissance, nous serions à même de remplir toutes les exigences raisonnables qu’Il nous impose. Qu’aucun de nous donc ne méprise la connaissance.

Néanmoins, pendant que nous L’apprécions de tout notre cœur, n’oublions pas que ce n’est pas la connaissance de son plan, ni la connaissance des diverses sciences terrestres appelées ainsi, mais la connaissance de Dieu Lui-même qui importe. L’Apôtre déclare à propos du Seigneur Jésus , « afin que nous puissions Le connaître », être en relation avec Lui, être ses intimes. Quiconque a cette relation intime avec le Père et le Fils, a en cela la puissance de Dieu, laquelle produira en lui le vouloir et le faire selon le bon plaisir du Seigneur et, finalement, l’amènera à l’héritage glorieux selon les arrangements de Dieu. Mais, comme l’Apôtre le déclare, avoir la connaissance des choses terrestres ou du divin plan sans avoir dans son cœur l’obéissance et la connaissance du Seigneur pourrait nous laisser pauvres, misérables et égarés, sonnant de la trompette et résonnant comme une cymbale.

Les grands et les puissants.

A cause de sa fidélité comme serviteur zélé et parce qu’Il a été guidé par sa connaissance dans l’obéissance au Père et qu’Il a porté les iniquités de beaucoup Dieu dit : « C’est pourquoi je lui donnerai sa part avec les grands ». On ne parle pas ici de la grandeur de la part. D’autres Ecrits nous informent que le Père Lui a donné une part avec Lui – Il a vaincu et s’est assis avec le Père sur son trône. Il Lui a été accordé une part avec le grand – le grand Jéhovah. En retour Il partagera le butin avec les puissants, le butin de sa grande conquête sur le péché et la mort au prix de sa propre vie, le butin de la victoire, la récompense de sa haute élévation bien au-dessus des anges, principautés et puissances et au-dessus de tout nom qui puisse être nommé – la récompense de sa haute communion avec le Père, la récompense de son Royaume millénaire et de ses occasions et privilèges de bénir toute la création gémissante, la récompense du sourire du Père et de sa faveur éternelle.

Ce « butin » qui revenait en entier au cher Rédempteur comme étant Celui qui a gardé la Loi et a racheté le monde avec son sang précieux, ce butin Il propose de le partager avec ses fidèles disciples, les vainqueurs appelés ici les « puissants ». Oh, quelle pensée ! Dans toutes nos faiblesses et imperfections, nous sommes rendus capables, par la grâce du Seigneur, de devenir vainqueurs et plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés et achetés avec son sang précieux.

Avec l’Apôtre nous pouvons dire : « Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort », quand j’ai conscience de mes propres imperfections et de mes défauts, réalisant alors par la foi la force, la perfection de mon cher Sauveur et ce qu’Il a en réserve pour tous ceux qui sont siens, je peux être fort en foi, en confiance et en amour et réaliser que les excessivement grandes et précieuses promesses de la Parole de Dieu sont oui et amen pour moi. Dans la vie présente, par la foi, nous avons donc une part avec le Seigneur et pouvons nous reconnaître comme étant passés de la mort à la vie, comme héritiers de Dieu et co-héritiers avec Jésus-Christ, notre Seigneur. Mais la réalisation de toutes ces choses, leur complet accomplissement, se trouvent par delà la tombe, la résurrection, quand tous les fidèles seront avec Lui et, comme Lui, partageront sa gloire, car « il partagera le butin avec les puissants ».

La raison du sujet.

Notre leçon se termine avec la répétition des différents faits cités. Toute cette grandeur, donnée à notre Seigneur et partagée avec ses fidèles disciples, Lui fut accordée car Il a versé son âme dans la mort, parce qu’Il fut compté au nombre des transgresseurs et qu’Il a porté les péchés de beaucoup et a intercédé pour les pécheurs. Les Ecritures insistent sur le fait que sans l’effusion de sang aucune rémission des péchés ne serait possible, que sans le prix de la rançon payée, Adam et sa race n’auraient été libérés de la sentence de mort, aucun d’entre eux n’aurait eut un espoir d’atteindre la vie éternelle. Puisque nous apprécions cette pensée centrale du plan divin, remercions notre cher Maître, le chef de notre foi qui, bientôt, en sera le consommateur (Hébreux 12 : 2), et essayons d’être de plus en plus fidèles à Lui, de marcher sur ses traces et de déposer nos vies pour les frères.

WT 1905 p.3589

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