LA DISCRÉTION RECOMMANDÉE

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« L’homme qui a de l’intelligence se tait celui qui répand la calomnie dévoile les secrets mais celui qui a de l’esprit fidèle les garde ». (Prov. 11 :12, 13).

L’expression « discrétion », « discret », selon le dictionnaire, signifie « garder le secret, avoir de l’indulgence, de la délicatesse, de la sagesse, de la prudence, de la précaution, de l’attention », etc… Le premier sens du mot discrétion sera le sujet de notre méditation, car notre texte en entête parle d’une telle discrétion.

La discrétion dans le sens de garder le secret des autres est une belle qualité, très désirée et appréciée particulièrement parmi les amis intimes.

Cependant nous sommes obligés de le dire, les gens vraiment discrets sont extrêmement rares. Pour certains, les secrets qui leur sont confiés sont justement ceux qui sont les plus difficiles à garder. Plus la chose qui est confiée à quelqu’un comme secret est importante, plus elle devient pour lui une tentation de vouloir la partager à son tour, précisant bien que c’est un secret, ne serait-ce qu’avec une seule personne, qui, à son tour le confiera à une autre et ainsi de suite. De cette façon, l’affaire qui devait être gardée en secret, rapidement fait l’objet de commentaires (en secret il va s’en dire) dans tout le cercle d’amis. Malheureusement ce n’est pas seulement vrai dans les cercles d’amis du monde, mais également dans les milieux des frères spirituels

La question se pose : Pourquoi en est-il ainsi? Pourquoi si souvent, même les meilleurs amis trahissent les secrets qui leur ont été confiés par leurs plus intimes ? Dans le texte cité dans les Proverbes, l’Ecclésiaste répond à cette question lorsqu’il dit : « Qui est fidèle de cœur, cache la chose qui lui a été confiée ou révélée ». De cela on peut déduire que la cause de la trahison ou de la révélation du secret confié est l’infidélité du cœur.

Dans le sens biblique, par le cœur nous comprenons l’état intérieur, sincère, sentimental de l’homme, ses plus profonds sentiments, motifs. Dans le sens moderne, l’ensemble des traits et caractéristiques spirituels, intérieurs de l’homme s’appelle d’après le grec « le psychisme ».

Ainsi selon la signification de notre texte, la raison pour laquelle la véritable discrétion est une qualité si rare du genre humain, est que peu de gens sont « fidèles de cœur », c’est-à-dire psychiquement, mûrs spirituellement, fidèles, dignes d’une totale confiance.

Cela ne signifie pas que les personnes qui ne savent pas garder un secret, le font sciemment, qu’elles sont conscientes d’être infidèles et calomnieuses. Certaines le sont sans doute mais pas toutes. Nous croyons que dans la majorité des cas, en pareilles circonstances, la raison ou la cause de l’absence de discrétion c’est en réalité un manque d’équilibre spirituel, sincère, soit comme nous l’avons déjà dit précédemment, un manque de maturité psychique. Par une attentive observation et par expérience personnelle, nous arrivons à la conviction que dans le monde, il y a en général très peu de personnes « mûres psychiquement ». Et celles qui ne sont pas « mûres » ne le sont pas sciemment ou de par leur volonté, mais plutôt qu’ayant hérité des imperfections et vivant dans un milieu défavorable, elles ne peuvent pas atteindre cette maturité psychique (spirituelle), comme elles ne peuvent pas obtenir une santé physiquè parfaite.

Un tel point de vue peut et devrait nous rendre tolérant envers ceux qui n’ont pas su se montrer discrets à notre égard, c’est-à-dire ceux qui inconsciemment ou autrement ont trahi nos secrets. Cela ne doit pas nous donner la possibilité de nous justifier nous mêmes en trahissant les secrets qui nous ont été confiés, si, nous nous considérons comme faisant partie des vrais chrétiens et disciples de notre Seigneur.

Comme tels nous devrions être psychiquement (spirituellement) « mûrs », différemment des autres personnes, conformément avec la déclaration de l’apôtre qui dit, que nous avons reçu l’esprit de sobres bons sens et nous devons marcher par l’esprit (2 Tim. 1 7 ; Gal. 5 : 16, 25).

Les gens du monde, n’ayant pas reçu le renouvellement de l’esprit, pensent et marchent selon la chair. Les mauvais soupçons sur le compte d’autrui, les calomnies, les bavardages, les conversations malsaines, scandaleuses et ainsi de suite, sont presque les meilleures distractions et conversations chez de telles personnes. En face, elles flattent, font « belle figure » à leurs amis et connaissances et par derrière elles sont prêtes à les calomnier et les discréditer dès qu’elles trouvent des « auditeurs appropriés ». A leur sujet, l’Ecclésiaste a déclaré bien à propos : « Qui révèle le secret se comporte en traître, c’est pourquoi m’entretient aucune relation avec ceux qui te flattent de leurs lèvres ». Prov. 20 : 19.

Les personnes d’un « cœur fidèle », réellement fidèles envers Dieu et envers autrui ne sont pas de cette catégorie Pour celles-là, le conseil du Seigneur est le suivant : « Conduis l’affaire avec ton ami jusqu’à la fin et ne révèle pas le secret d’autrui ». Prov. 25 : 9.

La discrétion est pour elles, une affaire d’honneur. Leurs esprits s’occupent de choses sérieuses, spirituelles et c’est de celles-ci qu’elles aiment et préfèrent parler et non des secrets des autres, de leurs défauts, péchés, etc… Etant stables et fidèles dans leur cœur, elles sont aussi fidèles et prudentes dans leurs paroles. Elles réfléchissent à ce qu’elles disent, elles tiennent fermement et fidèlement leurs paroles ou promesses accordées à quelqu’un et ne trahissent pas les secrets qui leur ont été confiés.

Etant vraiment fidèles envers Dieu et leur propre conscience, elles sont également fidèles envers autrui, fidèles dans leurs devoirs, fidèles dans leur amitié, fidèles en toutes choses et en tout ce qu’elles entreprennent. Ces personnes sont dignes de confiance, car jamais sciemment ou ,à la légère elles n’abusent de cette confiance qui leur a été accordée.

A leur sujet on peut dire qu’elles sont discrètes dans le sens le plus complet du terme. Cela signifie qu’elles savent et qu’elles gardent les secrets des autres et de surcroît elles sont indulgentes, compréhensives, délicates, prudentes, attentives, elles sont tout ce que le mot « discrétion » renferme en lui-même.

Ceux qui ne sont pas ainsi, et se considèrent être dans la vérité, n’arrivent pas à la mesure indiquée par la Parole de Dieu. Ils ne sont pas « mûrs » spirituellement et ont besoin de se développer et de grandir (1 Pierre 2 : 1, 2).

Traduction Straz 6-1957

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