« Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation ; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible. » – Matthieu 26 : 41.
Ces paroles furent prononcées par notre Seigneur à ses disciples à la fin de son ministère terrestre, quand le moment approchait à grands pas où Il serait trahi et crucifié. Il avait connaissance de cette épreuve qui était alors si proche ; Il avait mentionné celle-ci à plusieurs reprises à ses disciples ; mais les apparences extérieures étaient tellement contraires à cela qu’ils ne purent pas mesurer l’importance de ses paroles. Il avait souvent parlé en paraboles et langage voilé (qu’ils ne comprirent complètement qu’après sa résurrection, quoiqu’ils retirèrent effectivement de nombreuses leçons de ses paroles). Aussi, quand Il leur annonça qu’Il serait crucifié, ils pensèrent que c’était une autre parole voilée – l’une des choses profondes et cachées, comme lorsqu’Il avait dit, « Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes. » – Jean 6 : 53.
Ils ne comprirent pas ces choses. Ils ne voyaient aucune raison pour que le gouvernement Romain prenne part à sa crucifixion, et ils savaient que leur propre nation n’avait aucune autorité en ce qui concerne la crucifixion. Ils savaient bien que quelques-uns des Scribes et des Pharisiens étaient très indignés, mais ils se souvenaient également comment le peuple avait crié « Hosanna », et L’avait salué comme roi.
Les disciples avaient discuté du royaume, et s’étaient demandé qui devrait être le plus grand dans ce royaume. Deux d’entre eux firent une requête particulière à ce moment-là pour avoir une place à ses côtés. Il était évident que leurs pensées étaient loin des choses qui approchaient. Quand finalement Il annonça que quelqu’un Le trahirait, ils demandèrent l’un après l’autre : « Est-ce moi ? ». Et finalement, St. Pierre dit, « Quand tu serais pour tous une occasion de chute, tu ne le seras jamais pour moi ». Mais Jésus lui dit, « Je te le dis en vérité, cette nuit même, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. » – Matthieu 26 : 33, 34.
Ils pensaient que le Seigneur agissait de manière étrange simplement parce qu’ils n’avaient pas comme Lui connaissance des choses toutes proches à venir. Ainsi cette nuit, dans le jardin, Il dit, « Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation » (verset 41) ; Il désirait qu’ils soient en alerte, car Il savait que, pour eux, des temps d’épreuve étaient tout proches. Mais ils n’avaient pas conscience de la bataille qui était engagée entre Christ, le Prince de la Lumière, et Satan, le prince des ténèbres.
Ils ne comprenaient pas cela comme nous le pouvons. Ils n’avaient pas encore reçu la lumière du saint Esprit. Ils ne purent alors saisir tout au plus qu’il y aurait des tentations, et qu’ils devaient être vigilants, se prémunir en étant fervents d’esprit – pas somnolents ou frivoles, mais sur leurs gardes de peur qu’ils ne tombent dans quelque sorte de tentation. Ils ne devaient pas seulement veiller, mais prier aussi. Prier signifierait qu’ils veillaient, et que veiller seulement n’était pas suffisant, mais qu’ils auraient également besoin, en plus, de l’assistance divine. Ce pour quoi ils prieraient, ils s’efforceraient de l’obtenir. Et le sérieux de la prière les aiderait également à veiller.
Les évènements auxquels ils devaient être attentifs incluaient non seulement la trahison, le procès et la crucifixion de notre Seigneur, mais également les expériences des jours suivants quand les disciples se rencontrèrent à huis clos, et celles qu’ils subirent quand Jésus leur apparut et leur expliqua qu’Il était ressuscité des morts. Il se manifesta à eux de différentes manières. S’ils étaient dans une attitude vigilante, dans une attitude de prière pour (obtenir) la sagesse d’en haut afin de les aider à connaître la volonté de Dieu, cela leur serait en grande bénédiction, et le Seigneur savait cela. Il savait qu’ils auraient besoin d’aide durant ces jours d’épreuves. S’ils n’avaient pas eu une foi solide, les évènements des jours qui suivirent auraient pu les ébranler ainsi que leur foi dans les enseignements de Jésus. Mais ils furent préservés dans ces jours particuliers d’épreuve et de test. Jésus pria pour eux, et ils en sortirent victorieux – mais quelques-uns avec des cicatrices, comme St. Pierre et St. Thomas.
UN TEMPS PARTİCULİER D’ÉPREUVE
Cette leçon nous est applicable au regard de la vigilance et de la prière. Nous vivons dans cette période de faveur depuis la Pentecôte, dans laquelle le peuple de Dieu a le privilège d’avoir la direction du saint Esprit ; par conséquent la manière dont nous veillons et prions peut être, et devrait être, encore plus sérieuse que celle des disciples au temps de notre Seigneur. Et, de la même manière qu’ils entrèrent dans une période spéciale de tentations, nous aussi, à la fin de cet âge, nous vivons dans un temps spécial d’épreuve concernant tout ce que nous avons appris à l’école de Christ comme nouvelles créatures quant à l’humilité, la douceur, la bienveillance fraternelle et l’amour. Si nous devions être trouvés déficitaires en cela, en ce qui concerne l’état de notre cœur, nous ne serons pas comptés comme dignes d’être de la classe du royaume, et serons alors séparés d’une certaine manière de ceux qui auront été trouvés dignes.
Le Seigneur a été tenté, et tous ses fidèles disciples doivent également avoir des tentations. Et l’Apôtre Jacques nous assure qu’être tenté et résister à la tentation nous apportera des bénédictions particulières dans le développement d’un caractère semblable à celui de Christ. Le Seigneur, donc, ne voulut pas dire qu’en veillant et priant nous n’aurions pas de tentations, mais que nous ne céderions pas à ces tentations. Nous pourrions même être pris au piège, comme le fut St. Pierre, qui pleura amèrement et se repentit. Nous ne savons ce que furent ses prières, mais nous pouvons être certains qu’elles furent pleines de profonde contrition d’avoir renié son Maître.
« L’esprit est bien disposé, mais la chair est faible » (Matthieu 26 : 41). On ne peut pas comprendre ce que cela signifierait dans notre propre cas. Les disciples, à ce moment-là, n’étaient pas des nouvelles créatures en Christ. Ils ne furent pas engendrés de l’Esprit avant la Pentecôte. Cela signifie plus pour nous que pour eux alors. Pour eux, cela signifiait simplement qu’ils étaient disposés en esprit, en pensées et en intentions. Ces intentions devaient être bonnes. Ils devaient démontrer qu’ils étaient des « véritables İsraélites », et qu’ils n’étaient pas hypocrites, même si leur chair était faible et qu’ils avaient reçu en partage la corruption transmise à travers plusieurs milliers d’années depuis la chute de l’homme dans le péché. Leurs intentions étaient meilleures que leur capacité à agir ; en conséquence, ils avaient particulièrement besoin de veiller et prier.
LA NATURE DU COMBAT
La même chose est vraie de l’église depuis la Pentecôte jusqu’au temps présent. Nous notons, toutefois, une distinction spéciale entre la chair et l’esprit. Pour la nouvelle créature en Jésus-Christ, les choses anciennes sont passées et toutes choses sont devenues nouvelles (2 Corinthiens 5 : 17). Mais la nouvelle créature est faible dans un sens du mot, quoique forte dans un autre sens. Elle doit être forte dans le sens d’avoir une forte détermination de n’avoir aucune sympathie pour le péché, l’injustice ou la médisance.
La nouvelle créature représente la puissance de Dieu, pour ainsi dire, qui s’est identifiée à nous. Nous avons accepté la volonté de Dieu comme étant la nôtre, et avons été engendrés par son saint Esprit à une vie nouvelle. Nous sommes ainsi appelés nouvelles créatures du fait de cet engendrement. Comme nouvelles créatures nous sommes premièrement représentés comme des enfants. La différence entre la nouvelle créature et l’ancienne est que la nouvelle créature aspire à atteindre la nature divine – la gloire, l’honneur et l’immortalité – alors que la vieille créature désire les choses terrestres et le confort de la vie présente – l’honneur des hommes, etc. et tire continuellement vers les choses qu’elle désire et dont elle a envie.
La nouvelle créature doit vaincre le vieil homme et ses désirs, qui interfèrent plus ou moins avec les engagements de la nouvelle créature par l’alliance du sacrifice. Ainsi, il y a un conflit entre la nouvelle créature et le vieil homme. La nouvelle créature, qui conçoit nettement qu’elle n’est, au début, qu’un enfant en Christ, doit croître en grâce – croître dans le Seigneur et dans la puissance de sa force – croître à tous égards en Lui. Ainsi, graduellement, la nouvelle créature devient de plus en plus forte.
Mais, hélas, souvent il y a ici des difficultés. Beaucoup parmi le peuple du Seigneur n’ont pas été nourris de nourriture solide ; comme le dit l’Apôtre, « Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d’une nourriture solide » (Hébreux 5 : 12). Nombre de ceux-là ne se rendent pas compte de ce que signifie la justification par la foi ; beaucoup ne comprennent pas ce que signifient la consécration ou la sanctification.
Ils ne comprennent pas qu’ils sont seulement des enfants. Ils ont fait les premiers pas, et ont eu tendance à croire aux paroles des ministres, prêtres et évêques qui leur ont dit qu’ils n’ont pas besoin de connaître ces choses profondes, mais que leurs anciens et pasteurs se doivent de les connaître, et de raisonner à leur place. Cette condition est tout à fait contraire à la Parole de Dieu. Dieu désire que tout son peuple soit qualifié pour annoncer sa vérité aux autres selon qu’ils en ont l’opportunité. Ainsi l’Apôtre nous conseille : « Afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine », mais que nous devenions de nouvelles créatures dans le Seigneur et qu’ainsi nous nous préparions aux glorieuses choses auxquelles nous avons été invités par les promesses divines. – Éphésiens 4 : 14, 15.
La chair est faible en ce qu’elle n’arrive pas au standard de la droiture. Le Père Adam était parfait, et son esprit charnel l’était aussi, ancré dans la droiture. Mais la chute amena notre race de plus en bas, mentalement, moralement et physiquement, et cette chair devint graduellement de plus en plus faible. Ainsi, toute chair est faible dans ses tendances naturelles, la nature déchue étant forte par son influence. Mais nous sommes forts dans la proportion où la nouvelle créature parvient à vaincre ces tendances, de manière à ce que la chair soit gardée au service de la nouvelle créature, pour que celle-ci puisse en fin de compte développer un caractère semblable à celui du Maître.
Mais les gens diront, « Jean ferait un bon homme d’affaires, mais il ne parle ou ne pense à rien d’autre qu’à la religion ». Ou en société, ils diront, « Madame Unetelle était autrefois très intéressante, mais maintenant elle ne parle que de religion ». Et il en sera ainsi de tout ce qui appartient au monde, si nous sommes de véritables hommes ou femmes – accomplissant nos vœux d’alliance avec le Seigneur, marchant fidèlement sur les traces de Jésus.
Néanmoins, personne n’apprécie ceux qui sont double d’esprit (pour info : voir Volume 6 page 661). « Un homme irrésolu » est « inconstant dans toutes ses voies. » (Jacques 1 : 8). Jésus nous dit qu’avant de devenir son disciple nous devons nous asseoir et compter le prix – ce qu’il en coûte de servir Dieu. Si nous le faisons, prenons la bonne décision et persévérons à servir en harmonie avec cette décision, nous obtiendrons non seulement la récompense future de la vie éternelle et la faveur divine, avec gloire et honneur, mais aurons également la récompense présente de la faveur du Seigneur, de ses soins, et la communion les uns avec les autres.
TİÉDEUR İNDÉSİRABLE
Si après avoir compté le prix de l’engagement vous décidez de servir Mammon, l’égoïsme, alors, essayez de devenir millionnaire. Si vous désirez entrer en politique, aspirez à être président. Si vous avez l’intention d’avoir une vie sociale, allez-y de toutes vos forces. Un homme qui n’a aucune personnalité, qui ne sait pas ce qu’il fait, n’accomplit pas grand-chose. Le Seigneur dit qu’Il aime que les hommes soient bouillants ou froids.
Si nous sommes déterminés à être des serviteurs du Père céleste, nous ne devons reconnaître aucun autre maître. Cela ne signifie pas que nous ne devons pas reconnaître d’autorité. Quelqu’un pourrait diriger une grande partie de notre temps. Mais celui qui contrôle notre temps n’est pas maître de nos cœurs qui sont donnés au Seigneur. Nous nous efforçons à utiliser notre temps, notre énergie et notre force au service du grand Roi.
Une certaine partie de notre temps est nécessaire pour pourvoir à nos besoins physiques et aux besoins de ceux qui dépendent de nous. En prenant ainsi soin des nôtres, nous ne renonçons pas à notre allégeance envers Dieu ; mais nous devrions refuser de devenir des serviteurs de tout maître terrestre si cela se trouvait être en conflit avec notre service pour le Père céleste. Cela n’interfère pas avec la pensée que dans l’église de Christ il y a une variété de services et d’activités, chaque branche ayant sa propre organisation et ses responsables. Mais le corps de Christ travaillant à l’unisson doit reconnaître Jésus comme la Tête de toutes choses, et chercher à connaître la propre part de chacun dans toutes les affaires du corps.
Nous lisons, « car un seul est votre chef, le Christ » (selon Matthieu 23 : 10). Et pourtant, Christ n’est pas Celui dont il est question ici dans notre texte, « Nul ne peut servir deux maîtres » (Matthieu 6 : 24) ; ce sont Dieu et mammon. Jésus a dit, « Je veux faire ta volonté, mon Dieu ! » (Psaume 40 : 9). « Car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé » (Jean 6 : 38). Ainsi donc, en servant Jésus et en Le reconnaissant comme notre Maître, nous n’ignorons pas le Père. Et pareillement, en reconnaissant l’ordre dans l’église, nous n’ignorons ni le Père ni le Fils. Et en servant un maître terrestre, nous ne devons pas penser que ce service est en conflit avec le service pour notre Père céleste et pour notre Seigneur Jésus-Christ. Nous devons savoir que l’on nous a demandé de nous procurer les choses honnêtes et décentes au regard de tous les hommes. – Romains 12 : 17.
WT1913 p5312