La double figure en Rachel.

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Joseph et Benjamin servant de types a deux classes.

Comme nous l’avons dit souventes fois, l’alliance selon Sara (c. à d., Sara typifiant l’alliance abrahamique) re­présente l’ensemble des promesses divines, de l’alliance de la grâce ou de la foi. St. Paul nous dit (Gal. 4: 22, 28), que son fils de la promesse représente le Christ (tête et corps), le Grand Prophète, Prêtre, Roi, Juge et Médiateur antitypique entre Dieu et l’homme — toute l’humanité. Sara n’eut qu’un seul fils (Isaac) et con­séquemment elle ne put représenter la postérité terrestre d’Abraham ou une autre quelconque. Mais Dieu avait promis à Abraham aussi bien une semence terrestre qu’une semence céleste: qu’il «multiplierait sa postérité comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer» (Gen. 22 : 17): «Afin que (Rom. 4:16) la promesse soit assurée à toute la semence, non seulement à celle qui est de la loi, mais aussi à celle qui est de la foi d’Abraham. » La postérité d’Abraham, celle selon la loi, fut retranchée entièrement, et elle ne peut obtenir ses bénédictions que par la postérité spiri­tuelle, celle selon la grâce. — le Christ, tête et corps. Cette semence spirituelle, fidèle à son voeu de consécration, renonce à tous ses droits terrestres, les transmet­tant à la semence légitime d’Abraham. — En ce faisant elle scelle pour l’Israël charnel «l’alliance [de la loi] nouvelle». Il faut ceci pour que, pendant le Millénium, l’Israël selon la chair puisse devenir la semence d’Abra­ham — qui sera comme le sable de la mer. Dans la même alliance peuvent entrer toutes les nations de la terre, tous ceux qui voudront devenir des membres d’Israël. C’est ainsi que selon Paul et conformément à la promesse divine, Abraham deviendra finalement un «père de plusieurs nations». Tous les hommes seront bénis par le Christ, le Médiateur de la nouvelle alliance; s’ils obéissent à cette nouvelle loi en vigueur ils pour­ront retourner dans les bonnes grâces de Dieu et obtenir la vie éternelle. Cela s’accorde avec Rom. 11 :27- 31 quand Paul dit que sous cette nouvelle loi d’alliance l’Israël charnel «obtiendra miséricorde par la miséricorde qui vous a été faite» (‘M) — c. à d. par la miséricorde du Christ, de l’héritier de la promesse. — Gal. 3 :29.

L’apôtre Paul nous donne à entendre qu’après que l’alliance abrahamique fut confirmée à Isaac, les deux fils de ce dernier typifièrent en quelque sorte deux classes. Esaü, l’aîné, représentant les Israélites selon la chair et Jacob les véritables Israélites de l’âge de l’Evangile à qui parvinrent les bénédictions abrahamiques. Il en est de même pour Jacob auquel l’alliance abrahamique fut confirmée. Et les deux fils que lui donna Rachel sem­blent typifier le fait qu’il y aura deux classes d’israélites selon l’esprit représentées par Joseph et Benjamin. Point n’est besoin de mentionner une à une les preuves éta­blissant que Joseph fut un type du Christ (chef et corps). Rappelons les principaux traits: Joseph fut haï par ses frères, vendu en captivité, il souffrit beaucoup à cause de la justice, mais il supporta toutes ses épreuves avec foi et confiance. Il sortit de prison pour être le plus proche de Pharaon, c’est lui qui pourvut de blé ou de nourriture les Egyptiens et les Israélites pour qu’ils ne meurent pas pendant les sept années de famine. Plu­sieurs de ces traits correspondent admirablement comme types à l’antitype qui va être révélé. Christ — le chef et l’Eglise son corps — doit être ramené de la grande prison de la mort avant d’être élevé dans la gloire et l’honneur du Royaume, avant de pouvoir distribuer au monde le pain de la vie. Joseph, qui par le pain néces­saire à la vie entretint la vie des Egyptiens, fut sans aucun doute un type du Christ, du plus grand Donateur de la vie.

Joseph n’avait qu’un frère de la même mère, mais il avait dix demi-frères. Nous pensons que ces dix demi-frères représentent le peuple juif qui sera bientôt amené devant le Christ exalté pour participer au grand festin et manger des mets servis sur la table royale. Rappelons que Benjamin assistait avec ses dix frères au festin, mais que Joseph lui fit parvenir cinq fois plus de mets qu’aux autres de ses frères. Nous en concluons que Benjamin, représente «la grande foule» les vierges folles, ou les vierges, les compagnes de l’Epouse qui suivront celle-ci dans la gloire en la présence du Roi. — Ps. 45: 14—16.

Il est une autre raison pour laquelle Benjamin peut typifier la «grande foule». Benjamin, appelé par sa mère Ben-Oni, qui signifie «fils de ma douleur», naquit avec beaucoup de peines, dans les douleurs; ainsi la «grande foule» — «ceux qui viennent de la grande tribulation». Rachel, sa mère, mourut en lui donnant le jour, ainsi nous nous attendons à ce que, lors du changement de ceux qui constitueront la «grande foule», toute la partie spirituelle de l’alliance abrahamique sera disparue — le «petit troupeau» sera entré dans la gloire pour s’asseoir sur le trône et la «grande foule» pour se tenir devant le trône de Dieu et le servir dans son temple (Apoc. 3 :21; 7: 4, 9, 13-15). Nous pensons que les anciens dignitaires — les vainqueurs de l’âge judaïque — ap­partiennent aussi à la classe du degré céleste de la «grande foule» et qu’ils atteindront l’état spirituel, et seront enlevés au ciel, dans le temps de détresse clô­turant l’âge millénaire — ils obtiendront la patrie meil­leure que de leur vivant ils cherchaient si ardemment, la cité céleste. — Hébr. 11 : 8 —16.