LA FOI D’UN HOMME PERSECUTE

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1 Samuel 19

La jalousie de Saül à l’égard de David – Tentatives de le blesser – Fréquentes délivrances surhumaines – Satan, notre grand ennemi, cherche à nous blesser – Le dévouement à Dieu et à sa justice nous assure la délivrance – Pourquoi de telles expériences sont per­mises – L’armée et le peuple d’Israël louaient et idolâ­traient le jeune David.

« Celui qui se confie en l’Eternel est protégé. » – Proverbes 29 : 25.

Du fait que les guerres contre les Philistins persis­taient, David fut fait soldat, à la tête d’un régiment, en contact étroit avec le roi Saül lui-même. Partout où Da­vid s’engageait, il gagnait victoire après victoire, et le roi Saül voyait que l’admiration du peuple le quittait pour se tourner vers David. Ce sentiment atteignit son summum lorsque, rentrant d’une de ses victoires, les femmes et les filles d’un village s’avancèrent en chan­tant : « Saül a frappé ses mille, et David ses dix mille. » – 1 Samuel 18 : 7.

La flamme de la jalousie prit pleinement possession du roi, et c’est ainsi que son unique but paraît avoir été de détruire David. C’était un secret caché à Saül, que David avait déjà été oint par Samuel pour être son successeur. Il savait simplement que le prophète Sa­muel lui avait dit qu’en conséquence de son échec à accomplir les instructions divines concernant les Ama­lécites, le royaume lui serait retiré, à lui et à sa famille, et serait donné à quelqu’un d’autre. Peut-être espérait-il que cela ne s’accomplirait jamais – que son fils Jo­nathan serait son successeur.

La jalousie est le fruit amer de l’égoïsme, une fois que celui-ci prend racine. Elle déséquilibre la raison et fait disparaître la joie. Elle soumet son possesseur à d’horribles mélancolies, de sorte que, lorsqu’elle prend le contrôle, la personne devient véritablement folle. Cela nous est illustré, non seulement dans le cas du roi Saül, mais également, dans une certaine mesure, dans les expériences de chaque être humain. Qui ne sait pas, par expérience, ce qu’est la jalousie ? Et plus on la connaît, plus les choses vont mal. La jalousie rendit meurtriers des enfants, tout comme des hommes faits. Elle détruisit des foyers, ainsi que des entreprises. C’est la plus terrible et, à la fois, la plus folle manifesta­tion d’égoïsme. Quiconque la discerne en lui-même devrait s’en alarmer – il devrait s’en défaire prompte­ment, en cherchant la victoire par la vigilance et, s’il est Chrétien, par la prière.

La jalousie de Saül était rusée.

Lorsqu’il se trouvait sous l’empire de ses accès de jalousie, il était dit du roi Saül qu’il avait un mauvais esprit de la part du Seigneur. Pour être plus clair, nous devrions dire qu’il avait un mauvais esprit opposé à celui du Seigneur – l’inverse de l’esprit de douceur, de justice et d’amour du Seigneur. Quand le roi avait des accès de mélancolie, après la fin des guerres avec les Philistins, le jeune David arrivait quelquefois à le cal­mer en jouant talentueusement de la harpe. Toutefois, il connaissait l’humeur perfide du roi et, grâce à sa vue perçante, il put, à deux reprises, surprendre Saül prêt à le transpercer avec sa lance.

Tentant d’attirer David dans une querelle qui aurait pu le faire considérer comme traître, et qui aurait ainsi pu justifier sa mort, le roi lui promit la main de sa fille aînée, puis la donna à un autre. David, toutefois, était discret et déclara simplement qu’il n’était pas d’une famille suffisamment noble, pour avoir de tels hon­neurs, et qu’il ne serait pas même financièrement en mesure de payer la dot pour la fille d’un roi. Celui-ci lui tendit un autre piège en lui proposant sa fille cadette, Mical. A nouveau, le jeune David déclara qu’il était in­digne de cette fille, et il avança encore son manque de richesses pour la dot. A cela, Saül répondit qu’il sou­haitait pour dot la preuve de la mise à mort de cent philistins. Il ne fait aucun doute qu’il espérait secrète­ment qu’en tentant d’accomplir cette demande, David perdrait la vie. Mais au lieu de cela, le jeune David en tua deux fois plus et reçut Mical, la fille de Saül.

Le roi, devenant de plus en plus fou de jalousie, dit à son fils Jonathan et à ses courtisans que David de­vait être exterminé. Le sentiment de Jonathan était autant bienveillant et fraternel, que celui de son père était cruel, jaloux et égoïste. C’est Jonathan qui aurait été perdant, si David parvenait à l’honneur de la royauté. C’est la raison pour laquelle, l’amour de Jo­nathan est devenu proverbial. De plus, il avait vérita­blement un esprit mature et fraternel, l’esprit d’un fai­seur de paix. Il intercéda pour David auprès de son père. Ses paroles sont un beau modèle de respect filial et de dévouement envers son ami David. Il dit : « Que le roi, dit-il, ne commette pas un péché à l’égard de son serviteur David, car il n’en a point commis envers toi. Au contraire, il a agi pour ton bien ; il a exposé sa vie, il a tué le Philistin, et l’Eternel a opéré une grande délivrance pour tout Israël. Tu l’as vu, et tu t’en es ré­joui. Pourquoi pécherais-tu contre le sang innocent, et ferais-tu sans raison mourir David ? » – 1 Samuel 19 : 5, 6.

Le plaidoyer du faiseur de paix était une réussite. Le roi se radoucit. David fut réintégré et devint à nou­veau membre de la maison. Mais ce n’était que pour un temps. Le roi n’était pas dépourvu de quelques no­bles sentiments, mais ceux-ci n’étaient pas suffisam­ment profonds. Ils ne dirigeaient pas sa vie. Bien au contraire, Saül se trouvait sous l’empire du mauvais esprit, de l’esprit d’égoïsme, de l’esprit de jalousie, éloigné de l’esprit de Dieu et en opposition à Celui-ci.

Et peu de temps après, dans un accès de jalousie, à nouveau, le roi n’a pas seulement lancé sa lance, mais il la lança dans un but mortel et elle s’enfonça dans le mur situé juste derrière l’endroit où David était assis ; car David était rapide et a pu l’esquiver. Il s’en est allé dans sa chambre, mais un garde y avait été placé, avec l’ordre de le tuer dès son arrivée. Sa femme l’en informa et l’aida à se mettre en lieu sûr, en le laissant s’échapper par une fenêtre. Il est possible que la maison ait été construite à même le mur d’enceinte, comme dans le cas de la délivrance similaire de Paul.

Deux cents meurtres pour une femme.

Les moqueurs profitent d’un élément de cette leçon pour condamner la Bible d’encourager les meurtres et d’être, ainsi, en conflit avec la justice et avec le concept d’un Dieu de justice. Ils disent : « Nous voyons ici Da­vid, un prophète, décrit comme étant très discret et comme possédant l’esprit du Seigneur, l’esprit de so­bre bon sens et, malgré cela, nous le voyons ôter la vie à deux cents êtres humains pour payer le prix d’une femme, et pas un mot dans les Ecritures ne condamne cet acte. »

De telles charges et de tels arguments devraient être étudiés d’une manière raisonnable – ils ne de­vraient pas être ignorés en disant : « Pas besoin que je discute avec toi, tu es un infidèle. »

Celui qui pratique la justice est juste, et celui qui pratique l’injustice est injuste. Cette affirmation de la Bible s’applique à Dieu et à David, tout comme aux autres. Mais, lorsque nous nous posons des questions à ce sujet, nous devrions approcher la problématique avec un esprit impartial. Au lieu de condamner avec partialité, nous devrions nous demander comment cet événement peut s’accorder avec les principes de la justice, que la Bible soutient partout.

En premier lieu, nous devons avoir à l’esprit la diffé­rence entre le fait d’être un juif sous l’Alliance de la Loi et le fait d’être un chrétien sous la direction de Christ. En deuxième lieu, nous devons nous souvenir que la Bible n’enseigne pas que ceux qui meurent restent vi­vants et passent immédiatement à des tortures éter­nelles. Elle enseigne que les morts sont véritablement morts, et que l’espérance que Dieu a pour eux est celle d’une résurrection future des morts sous des condi­tions plus favorables, sous l’influence bénie du Royaume du Messie. La Bible nous informe que le sa­laire du péché, c’est la mort – et non pas des tour­ments après la mort. Elle nous informe que cette puni­tion fut infligée de manière juste à notre Père Adam, à cause de son péché délibéré, accompli en toute connaissance de cause. Elle nous assure que la famille humaine est mourante parce que, du fait des lois de l’hérédité, les graines de la maladie, de l’imperfection et de la mort demeurent en nous, depuis l’heure de notre naissance.

De ce point de vue-là, le monde entier est un monde condamné à la peine de mort. Cela explique pourquoi Dieu traite différemment l’humanité qu’Il ne traite les anges, ceux-ci vivant dans la joie, la paix, la perfection. Cela explique pourquoi Dieu permet diffé­rentes circonstances menant finalement à la mort – la famine, la peste, les tremblements de terre, les cyclo­nes, etc. Lorsque nous arrivons à comprendre que le même Dieu, qui condamna avec justice toute la race à cause de la désobéissance d’un seul homme, prévit la justification de tous par l’obéissance à Christ jusqu’à la mort, alors nous considérons les choses sous un jour nouveau. Lorsque nous apprenons que le Royaume du Messie doit être établi dans le but d’apporter la lu­mière, la connaissance de Dieu et une pleine opportu­nité de revenir à sa faveur et à la vie éternelle, alors nos cœurs se réjouissent.

Revenant à notre première affirmation, nous réali­sons que nous ne devons pas juger David et ses contemporains comme nous nous jugerions nous-mê­mes durant cet Age de l’Evangile. David doit être jugé par la Loi sous laquelle lui et sa nation ont été placés au Mont Sinaï – « Œil pour œil, dent pour dent, vie pour vie. » Les Israélites savaient que le peuple du pays de Canaan avait permis que sa coupe d’iniquité soit remplie (1 Samuel 15 : 2, 3) ; ils savaient aussi que les enfants d’Abraham avaient reçu ce pays en entier, avec l’approbation divine pour en prendre possession aussi vite que possible. Ils avaient été pleinement habi­lités à tuer tous leurs ennemis qui s’y trouveraient, comme s’ils étaient les ennemis du Seigneur, malgré même qu’il n’avait pas encore été dit que le Seigneur aurait des projets futurs pour eux dans le Royaume du Messie.

Les Philistins étaient dans le pays de Canaan, où non seulement ils détenaient leurs propres terres, mais où, en plus, ils avaient envahi la portion qu’Israël avait déjà conquise. Ils avaient provoqué la perte de beau­coup de vies en Israël. C’était en plein accord avec les instructions divines données aux Israélites, selon les­quelles les Philistins et tous les autres occupants de Canaan devaient être entièrement détruits. En consé­quence, David n’a fait qu’accomplir ce que tous les Israélites considéraient être l’ordre divin concernant le Plan de Dieu. Ce n’est que de ce point de vue-là que les instructions du Seigneur, et la conduite des Israéli­tes, peuvent être considérées convenables.

Sous la nouvelle dispensation, qui a commencé avec l’œuvre rédemptrice de notre Seigneur et avec la bénédiction de la Pentecôte, le peuple du Seigneur de cet Age, l’Eglise, se trouve sous un nouvel ordre de choses. Ses membres sont sensés être des exemples en paroles et en actions et, ainsi, illustrer les principes de miséricorde, tout comme les juifs d’alors avaient l’ordre d’illustrer les principes de la Justice divine.

Nous devons aimer nos ennemis, faire du bien à ceux qui nous haïssent, nous persécutent et disent faussement toutes sortes de méchancetés à notre égard. C’est de cette manière que nous serons les fils de notre Père qui est dans les cieux, et que nous ma­nifesterons que nous avons été engendrés par son saint Esprit. Mais les Juifs n’étaient pas des fils de Dieu. Ils étaient une « maison de serviteurs » (Hébreux 3 : 5). Et ils ne se considéraient pas comme des fils de Dieu. Lorsque Jésus se déclara Lui-même être le Fils de Dieu, ils ont été indignés, ils ont dit qu’Il blasphémait et ont levé les pierres pour Le lapider.

Le premier fils humain de Dieu était Adam, et lorsqu’il pécha, il fut coupé de cette relation avec Dieu, et personne d’autre depuis Adam jusqu’à Jésus ne fut considéré, dans la Bible, comme fils de Dieu. Tous étaient des pécheurs, des étrangers, des inconnus, des condamnés à la peine de mort. Mais avec Jésus arriva, non seulement le nouvel enseignement, mais également la nouvelle relation. « Pour Moïse, il a été fidèle dans toute la maison de Dieu, comme serviteur, pour rendre témoignage de ce qui devait être an­noncé ; mais Christ l’est comme Fils sur sa maison [de fils] ; et sa maison, c’est nous, pourvu que nous rete­nions jusqu’à la fin la ferme confiance et l’espérance dont nous nous glorifions. » – Hébreux 3 : 5, 6.

WT1915 p5662


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