LA GRACE DE L’HUMILITE

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« Considérez les autres, par humilité, comme supérieurs à vous-mêmes » – Philippiens 2 : 3

Ceux qui sont d’un naturel humble n’ont pas de difficultés particulières à estimer les autres supérieurs à eux-mêmes. Cependant, il y en a certains qui ont naturellement une toute autre attitude d’esprit. Ce n’est pas nécessairement de leur faute, car ils peuvent être nés avec une plus haute opinion d’eux-mêmes que les autres. Même si nous sommes nés avec une disposition d’esprit qui porte à l’humilité, faisons attention de ne pas être contaminés par cet orgueil et cette haute opinion de soi-même. Parfois, dans leur propre coeur, certaines personnes se sentent remplies d’orgueil à cause de la connaissance qu’elles possèdent. Elles aiment briller même quand elles ont conscience de ne rien avoir de plus que les autres. Elles aimeraient cacher l’éclat des autres, afin qu’elles puissent être d’autant plus remarquées.

Il serait pour nous salutaire de suivre la suggestion de l’Apôtre, dire de cultiver cette humilité et de veiller à ce que nous ne perdions pas. « Humiliez-vous donc puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable », « Celui qui s’élève sera abaissé, et celui qui s’humilie sera élevé » (1 Pierre 5 : 6 ; Luc 14 : 11). Dieu opérerait cet abaissement, non par esprit de vengeance, mais parce que celui qui se glorifierait lui-même devrait être rendu humble.

Il pourrait y avoir des circonstances dans lesquelles il semblerait que quelqu’un se glorifie, alors qu’il n’en est pas du tout ainsi ; et pourtant les circonstances et les conditions sembleraient le démontrer ainsi. Pour mettre en pratique au mieux le conseil de l’Apôtre nous devrions, comme le suggère notre texte, cultiver l’esprit d’humilité – ne prenant pas en considération nos propres bonnes qualités plus que celles des autres. Si nous avons de bonnes qualités, soyons contents et utilisons-les.

En nous comparant aux autres, regardons nos propres défauts. Peu nombreux sont ceux en qui nous ne pourrions pas voir quelques bonnes qualités et quelques bons traits de caractère. Si, donc, nous regardons nos propres imperfections et les bonnes qualités des autres, nous découvrirons que nous sommes de plus en plus capables d’apprécier les autres et cela sera utile dans notre course.

Pour illustrer le fait que nous pouvons trouver quelque chose à admirer même en nos ennemis, nous rapportons ce qu’une dame âgée suggéra à ses nièces. Une nièce dit à l’autre : « Notre tante peut dire quelque chose de bien de n’importe qui. Je crois qu’elle pourrait dire quelque chose de bien même du diable » « Peut-il en être ainsi ? » répondit l’autre. « Allons lui demander ». Elles lui dirent : « Ma tante, y a-t-il quelque chose de bon dans le diable ? » « Mes chéries » dit la tante, « je souhaite que nous ayons tous une persévérance semblable à la sienne ».

Ainsi, si dans l’adversaire nous pouvons trouver quelque chose d’admirable et de recommandable, nous pourrons certainement trouver dans tous les autres quelque chose qui leur fasse honneur. Ainsi nous cultiverons l’esprit qui sera le plus utile à nous-mêmes pour notre travail futur.

Le fait de considérer nos propres imperfections, comme nous l’avons suggéré, nous rendra humbles d’esprit et nous gardera dans une humble attitude d’esprit. Cela pourrait nous décourager, à moins que nous demeurions en relation étroite avec le Seigneur et Sa Parole. Nous savons que « toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8 : 28). Par Sa Parole, notre Seigneur leur fournit le ” Baume de Galaad ” pour leur encouragement, l’huile d’onction et la « consolation des Ecritures ».

Le Seigneur ne nous rejette pas si nous ne sommes pas volontairement transgresseurs et si nous acceptons d’un bon esprit les choses humiliantes. Cette disposition est celle qu’Il souhaite. Ces choses qui nous humilient aux yeux des autres et aux yeux du Seigneur Lui-même concourront à notre bien si nous sommes convenablement exercés par elles. De tels membres seront bénis du Seigneur ; Il les élèvera et Il leur donnera une preuve de Son amour. C’est ce qu’Il a envisagé de faire. Nous avons la preuve que le Seigneur donnera l’encouragement nécessaire, et nous avons l’assurance des Ecritures que ceux qui obéissent à Sa Parole de leur mieux ne seront pas vaincus.

Ainsi donc, ceux qui considèrent leurs propres affaires, intérêts, bien-être et talents, et qui ignorent ceux des autres, manifestent de l’égoïsme et en conséquence font voir qu’il leur manque de l’Esprit de Christ qui est un esprit d’amour et de générosité. Dans la mesure où nous sommes de plus en plus remplis du saint Esprit et d’amour, nous nous intéresserons au bien-être des autres. C’était la disposition, l’esprit, la pensée qui était en notre cher Rédempteur, disposition qu’Il a si merveilleusement démontrée et que nous devons copier et développer dans nos caractères, si nous voulons finalement faire partie du « petit troupeau », dont les membres seront cohéritiers de Christ dans Sa gloire, l’Eternel ayant prévu que pour être élevé à cette position il faut être des « copies de Son Fils ». (Rom. 8 : 29).

NOTRE GRAND MODELE

Pour que nous puissions discerner partiellement comment notre Seigneur manifesta par l’exemple l’esprit d’humilité, l’Apôtre fait un bref récit de cette humiliation et montre comment celle-ci conduisit à la présente élévation du Maître. Il nous indique que quand notre Seigneur Jésus était un être spirituel, avant qu’Il s’abaissât pour prendre notre nature et pour porter la peine de notre péché, Il était une « forme de Dieu », une forme d’esprit dans une haute et glorieuse condition. Mais au lieu d’être mû par l’égoïsme et l’ambition et de vouloir s’accaparer des choses plus grandes que celles que Dieu lui avait conférées – au lieu de chercher à élever un empire rival, comme fit Satan – Il ne médita pas de voler une dignité de dieu pour se faire l’égal de Son Père (telle est la ligne de conduite suivie par Satan) et ne dit pas : « Je monterai au-dessus des étoiles (les plus brillantes, les multitudes d’anges), je serai semblable au Très-Haut » (son égal, son pareil). Bien au contraire, notre Seigneur Jésus, « le commencement de la création de Dieu », désira, en accord avec le Plan divin, s’humilier Lui-même, prendre une nature inférieure et accomplir un travail qui impliquerait non seulement beaucoup d’humiliation, mais aussi beaucoup de peines et de souffrances.

L’Apôtre montre comment « l’Unique engendré » prouva sa bonne volonté et son humilité en se soumettant à cet arrangement : étant devenu homme, Il persévéra dans cette même humilité d’esprit, souhaitant accomplir à la lettre le Plan divin en mourant comme prix de rançon pour l’homme, et quand il plût au Père de demander que cette mort soit des plus ignominieuses sous tous les rapports, peut-être au-delà des exigences de la simple rançon, Il ne fit pas marche arrière, mais II dit : « Que ta volonté soit faite, et non la mienne ! » et s’abaissa même jusqu’à l’ignominieuse « mort de la croix ».

Ici nous avons la démonstration la plus merveilleuse d’humilité, de douceur et d’obéissance à Dieu qui ait jamais été manifestée ou qui puisse être imaginée. Et c’est là l’exemple que l’Apôtre met en évidence et que nous devrions chercher à imiter. « Qu’il y ait donc en vous cette pensée [humble] qui a été aussi dans le Christ Jésus » (Phil. 2 : 5-10).

Cette humilité permit à notre Seigneur de démontrer une parfaite obéissance en raison de laquelle le Père Céleste L’a si hautement honoré en L’élevant de la mort à la nature divine, bien au-dessus des anges, des principautés et puissances, et de tout nom qui puisse être nommé. Que ce soit là l’argument de l’Apôtre, cela est montré dans le verset 9 par les mots « c’est pourquoi », c’est-à-dire à cause de cela, à cause de cette humilité précédemment décrite, Dieu l’a souverainement élevé.

Non seulement l’humilité et l’obéissance parfaites et merveilleuses de notre Seigneur démontrèrent qu’Il fut du fond du coeur loyal envers Son Père, mais elles démontrèrent aussi que l’Esprit du Père, l’esprit d’amour, habitait abondamment en Lui ; Il avait aussi l’amour que le Père possède pour la race humaine, car Il la racheta. A cause de cela aussi, Il fut trouvé digne d’être l’agent divin pour bénir toutes les familles de la terre, selon les termes de l’alliance divine faite avec Abraham.

Ainsi Il devint la « Postérité d’Abraham » qui doit bénir la race rachetée ; et c’est de Lui qu’il est question quand il est dit « Tout genou fléchira devant Lui et toute langue Le confessera » quand le « temps convenable » de Jéhovah viendra pour déverser les bénédictions divines sur le monde racheté – afin que tous puissent parvenir à la connaissance de la Vérité et, s’ils le désirent, entrer en pleine harmonie avec Dieu et obtenir la vie éternelle.

Non seulement l’Apôtre cite le Seigneur Jésus comme le grand modèle d’humilité, de renoncement à soi-même et d’obéissance à Dieu dans l’intérêt des autres, mais il veut attirer notre attention également sur la récompense, sur l’élévation de notre Seigneur par le Père, sur le résultat ou la récompense à Son obéissance pour que nous puissions aussi être encouragés et nous rendre compte que, si avec fidélité nous suivons les traces de notre Rédempteur et sacrifions les avantages du présent pour servir le Seigneur et Sa cause, alors nous pouvons aussi nous attendre à être, au temps convenable, glorifiés avec Lui et « partager »

Son nom, Son trône et Son activité comme membres de Son Corps oint, Son Eglise, Sa cohéritière.

Bien-aimés, appliquons à nous-mêmes cette tendre exhortation de l’Apôtre aux Philippiens contenue dans les versets suivants (Phil. 2 : 12-16) et persévérons sur la voie dans laquelle nous nous sommes engagés, faisant de plus en plus de progrès dans la course, cultivant le caractère et la disposition de Christ dans l’humilité et l’obéissance, avec crainte et tremblement, et oeuvrant ainsi pour avoir part à la gloire, à l’honneur et à l’immortalité, à ce grand salut que Dieu a promis.

Nous ne pouvons pas nous rendre justes nous-mêmes, mais étant justifiés par le sang de Christ et étant appelés d’un appel céleste, nous pouvons affermir notre appel et notre élection. Nous pouvons mener à bien notre propre participation au grand salut pour lequel nous avons été appelés en Christ, en étant attentifs aux instructions du Seigneur, en suivant l’exemple qu’Il nous a laissé ; non pas que nous atteindrons la perfection dans la chair, mais simplement la perfection de pensée, d’intention, de coeur ; et si nous maîtrisons notre corps dans la mesure de notre capacité, ses faiblesses et imperfections seront considérées comme couvertes par les mérites de notre Seigneur, le Saint.

TRAVAILLANT A NOTRE SALUT

Il est encourageant de savoir que dans ce combat contre les faiblesses et le péché nous ne sommes pas seuls, mais que Dieu qui nous a appelé est pour nous et nous aide. Il travaille en nous par Sa Parole de la promesse ; Il nous conduit selon Son bon plaisir dans l’accomplissement de Sa volonté ; et Il continuera à nous guider de la sorte, à nous aider et à travailler en nous par Sa Parole de Vérité si nous continuons à être attentifs à Son conseil. « Sanctifie-les par ta vérité ; ta Parole est la vérité ». L’Evangile est « la puissance de Dieu pour le salut » de quiconque l’accepte ; et il n’existe aucun plus grand stimulant à la véritable piété que « les extrêmement grandes et précieuses promesses qui nous sont données, afin que par elles nous, puissions être participants de la nature divine » (2 Pierre 1 : 4).

De plus, en suivant les traces de notre Seigneur Jésus, en courant la course pour le grand prix placé devant nous dans l’Evangile, nous ne devons pas murmurer en chemin, mettant en cause ses difficultés et son étroitesse, ni nous disputer à son sujet, ni rechercher un autre chemin que celui indiqué par la Providence divine, comprenant que le Seigneur connait exactement les expériences qui sont nécessaires à notre développement à l’école de Christ. Nous devons comprendre aussi que, s’il était possible d’être obéissants, alors que nos lèvres se plaindraient et que nous serions insatisfaits en compagnie du Seigneur et mécontents du sort qu’Il a permis que nous subissions, cela mettrait au moins en évidence que nous ne sympathisons pas avec l’esprit de cet arrangement. Une telle obéissance, si elle existait (mais ce n’est pas possible), ne pourrait recevoir l’approbation divine et ne nous permettrait pas d’obtenir le « prix ». Alors, nous devrions faire bon accueil à ces paroles d’exhortation de l’Apôtre : « Faites toutes choses sans murmures ni hésitations, afin que vous soyez irréprochables et purs,

des enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu d’une génération perverse et corrompue, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde, portant la parole de vie » (Phil. 2 : 14-16).

W.T. 1911, page 4928.

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