La Grande Prophétie de Notre Seigneur.

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(chap. XII, du Vol. IV, de l’Aurore du Millénium.)

Matth. XXIV: Marc XIII: Luc XXI, 5—16; XVII, 20—57.

L’importance de cette prophétie. — Les trois questions que pesèrent les disciples. — Gardez-vous des faux-christs. — L’histoire de II siècles briève­ment prédite. — La détresse de la fin de l’âge judaïque et celle clôturant l’âge évangélique. — L’abomination de la désolation. — Fuir sur la mon­tagne. — Les femmes qui allaitent, etc. — L’hiver et le sabbat. — Voici, le christ est ici, ou: il est la, ne le croyez pas. — La tribulation de ces jours-là. — L’obscurcissement du soleil et de la lune comme signes. — La chute des étoiles. — L’accomplissement au sens littéral et figuré. — Le signe du Fils de l’homme. — e que toutes les tribus de la terre verront. — Le figuier. — Cette génération. — comme dans les jours de Noé, ils ne connurent rien. — Souvenez-vous de la femme de Lot. — L’un pris et l’antre laissé. — Les élus seront rassemblés autour de la vérité. — La mai­son de Satan sera percée. — Provisions pour nourrir les gens de la foi.

Une des plus remarquables prophéties des saintes Ecritures est celle que prononça notre Seigneur con­cernant le “temps de la fin”, — l’époque qui clôture cet âge de l’Evangile.

C’est lorsqu’il était prés de terminer son ministère terrestre; au moment ou il s’efforçait de préparer gra­duellement ses disciples à la nouvelle dispensation qui devait être pleinement introduite après la tragédie du Calvaire, qu’il la prononça. Il désirait leur faire com­prendre qu’ils ne devaient pas attendre immédiatement les gloires et les honneurs du Royaume auquel il avait a ait promis de faire participer ses fidèles. Des épreuves et des souffrances devaient venir avant ces gloires et ces bénédictions. Selon les déclarations prophétiques. Lui le Roi, leur maître devait être rejeté par Israël et crucifié: Israël alors serait livré àses ennemis. Sa ville sainte et son temple somptueux seraient entièrement détruits: de plus ses disciples ne devaient pas s’attendre à être plus que leur maître, exempts des opprobres et des souffrances qui l’assaillaient ; leur fidélité à Sa personne et à ses enseignements leur vaudrait plutôt haïs de tout le monde à cause de son nom : mais finalement, ben qu’après de grandes tribulations, ceux qui auraient été fidèles jusqu’à la mort seraient récompensés lorsqu il reviendrait pour les prendre à lui et les faire participer a sa gloire.

Le Seigneur réserva pour la fin de son ministère les enseignements de ce genre. Tout d’abord, les disciples ne trouvaient pas cela de leur goût: et ils trouvaient (comme quelques-uns le font aujourd’hui) que leur prédication devait amener la conquête du monde au Seigneur: et Pierre alla jusqu’à exprimer son sentiment opposé en disant: “A Dieu ne plaise Seigneur, Cela [cette mort comme les persécutions de ton peuple et le triomphe général du mal], ne t’arrivera pas “ Matth 16 : 22: Marc 8 : 31. 32). Mais le Seigneur le reprit sévèrement: et les disciples semblent avoir compris graduellement que les gloires du Royaume étaient éloignées, que le Maître devait les quitter et leur envoyer le con­solateur. l’Esprit saint pont les guider et les garder jusqu’à ce qu’il revienne dans la gloire du royaume du Père.

C’est dans cet ordre d’idées et de rapport avec celles que le Maître venait d’émettre sur le temple, qu’ils le pressèrent de leur donner des informations plus étendus sur ces questions qui n’étaient pas claires à leurs esprit.

Les trois questions.

“Jésus était assis sur la montagne des Oliviers, ses disciples s’approchèrent de lui en particulier disant: Dis-nous (1), quand auront lieu ces choses [la destruction du temple. etc], et (2) quel sera le signe de ta présence*) et (3) de l’achèvement du siècle [de l’économie actuelle. St]- — Matth. 24 : 8.

* Le mot grec ,.parousia” qui est employé ici, signifie invariablement présence et non venue. — Voy. la remarque de la Bible. version de Lausanne, dont nous nous servons ici généralement.

Il est hors de doute que l’Opportunité de ces questions avait été guidée par la providence divine: car la prophétie avait sûrement une portée plus élevée pour l’instruction du peuple de Dieu vivant dans ce temps de “la moisson”, que pour ceux qui avaient posé la question. Il est absolument nécessaire de se rappeler les questions en étudiant cette prophétie, car elle en est la réponse inspirée. La prophétie est rapportée d’une façon assez semblable par trois des Evangélistes. Matthieu, Marc et Luc; mais le récit fait par Matthieu étant le premier dans l’ordre et le plus complet nous le suivrons géné­ralement, tout en y apportant les quelques modifications donnés par les récits des autres Evangélistes.

Prenez garde aux faux-Christs.

,Prenez garde que personne ne vous égare, car il en viendra beaucoup en mon nom, disant: C’est moi qui suis le christ; et ils égareront beau­coup de gens” — Matth. 24 : 4, 5.

Deux de ces faux christs sont mentionnés dans le discours de Gamaliel rapporté dans Actes 5 : 36. 37

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et l’histoire nous parle de plusieurs autres qui séduisirent un bon petit nombre de Juifs. Le plus considé­rable parmi ces derniers fut Sabbathai Lévy de Smyrne qui parut en 1648 et s’intitulait lui-même “le fils de Dieu premier-né, le Messie, le Sauveur d’Israël”, et promettait une restauration du royaume et la prospérité. “Sabbathai, dit l’historien, réussit ici (à Smyrne) à un tel degré, que ses disciples prophétisaient et tombaient dans d’é­tranges extases: Quatre cents hommes et femmes prophétisaient l’accroissement de son royaume. Il y eut un moment ou le peuple agissait comme ceux qui sont possédés par les esprits : quelques-uns tombaient en ca­talepsie, écumant de la bouche, racontant leur prospérité future, leurs visions du Lion de Juda et les triomphes de Sabbathai.” Ce fut là, incontestablement, une contre façon par Satan de l’accomplissement de la prophétie de Joël (2 : 29), Une contrefaçon du témoignage du saint Esprit dans les réveils religieux des temps plus modernes. Tout compris il y a probablement eu une cinquantaine de faux Christs, hommes et femmes, et il est hors de doute que plusieurs d’entre eux étaient déments, possédé de l’esprits malins. Mais on ne peut dire d’aucun de ceux-ci, ni même de la totalité de ces faux Christ qu’ils en ont séduits plusieurs”. Cependant, comme ici et plut loin dans la prophétie, le Seigneur nous met en garde contre ceux qui “séduisent plusieurs ”, c’est de ces anti—christs que nous nous occuperons plus particulièrement.

Prédiction brève concernant l’histoire de 18 siècles.

 Matth. 24 : 8—13: Mare 13 : 7—13: Luc 21 : 9-19.

 .Cependant vous entendrez parler de guerres et de bruits de [menaces et d’intrigues] de guerres: prenez garde que vous ne soyez troublés, car il faut, que tout arrive, mais ce n’est pas encore la fi. Car nation se lèvera contre nation et royaume contre royaume: et il y aura des famines et des pestes, et des tremblements de terre en divers lieux. Or toutes ces choses sont un commencement des douleurs.” — Matth. 24 : (6-8).

 C’est ainsi que notre Seigneur résume brièvement l’histoire séculière et enseigne aux disciples à ne pas attendre sitôt sa seconde venue et son glorieux royaume. Et quelle justesse dans son récit! — n’est-ce pas là en effet l’histoire du monde — une suite de guerres, d’intrigues, de famines et de pestes — peu de choses autres. L’histoire de l’Eglise est décrite séparément par le Seigneur avec la même brièveté:

Alors (durant la même période, l’âge de l’Evangile), ils vous livreront à la tribulation, et ils vous feront mourir, et vous serez haïs de toutes les nations à cause de mon nom. Et alors (pendant cette même période) beaucoup de gens seront scandalisés, et ils se livreront les uns les autres, et se haïront les uns les autres. Et beaucoup de faux prophètes (docteurs) se lèveront et ils égareront plusieurs; et parce que l’iniquité sera multipliée, l’amour du grand nombre se refroidira.” — Matth. 24 :9-13

Serait-il possible de représenter la marche de la vraie Eglise en si peu de mots au moyen de l’histoire ? Assurément non. L’image est parfaite; l’apôtre le déclare: “ Tous ceux qui veulent vivre pieusement souffriront la persécution” et quiconque n’y a pas part, à tout lieu de douter de sa relation avec Dieu comme fils (Héb. 12 : 8).

Il en est de même de l’Eglise dans son ensemble. Lorsqu’elle n’est pas persécutée par la classe d’Ismaël et d’Esau c’est parce, qu’il y a en elle beaucoup de l’esprit du monde et par cela même beaucoup de tiédeur  pour le Seigneur et sa vérité, qu’elle n’est pas digne de la persécution. Mais en nous basant sur le jugement de la prophétie du Seigneur, nous trouvons que durant  tout le cours de cet âge de l’Evangile, il y en à eu quelques-uns de fidèles jusqu’à la mort. — “ un petit, troupeau ”.

 Le témoignage de l’Evangile dans le monde entier.

 Matth. 24 : 14: Marc 13 : 10.

 ,,Et cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par toute la terre, en témoignage à toutes les nations: et alors viendra la fin.”

 Le Seigneur montre encore ici à ses disciples que la fin de l’âge était beaucoup plus éloignée qu’ils ne le supposaient ; que le message de son royaume serait, une bonne nouvelle, non seulement pour Israël, mais pour toutes les nations. Mais cela ne veut pas dire que d’autres, comme nation, recevraient l’Evangile qu’Israël rejetait. Nous devons plutôt nous attendre a voir ce qui existe, que de même que le dieu de ce monde aveugla Israël, il aveugle aussi la grande majorité des autres nations et les empêche de voir en Christ la puissance de Dieu, la sagesse, de Dieu (1 Cor. 1 : 24). S’il n’y eut qu’un reste d’Israël (spécialement instruit pendant des siècles sous la loi) qui fut trouvé digne d’être la “sacrificature royale ” ; pouvons-nous raisonnablement attendre plus des nations païennes, si longtemps “sans Dieu et sans espérance?”

Il est bon de noter soigneusement que le Seigneur n’a pas dit que l’Evangile serait prêché à toutes les nations pour convertir les nations; mais pour servir de témoignage aux nations; et pour appeler, perfectionner et rassembler les “ élus ” d’entre toutes les nations, comme le Royaume qui bénira les nations, en ouvrant à l’Evangile leurs oreilles sourdes et leurs yeux aveuglés envers la vraie lumière.

Ce témoignage a déjà été donné, la parole du Seigneur,  l’Evangile du Royaume, a été publiée à toutes les nations de la terre. Chaque individu ne l’a pas entendue ; mais la n’est pas la question, elle devait être et a été une proclamation nationale. Et la fin est venue ! selon que notre Seigneur l’expliqua, “la moisson est la fin de l’âge ” (Matth. 13:39). Quelques-uns se sont demandés si cette prophétie était ou non accomplie, parce que les missionnaires qui sont allés dans les pays païens n’ont: connu que peu ou point de la bonne nouvelle tout particulièrement spécifiées par le Seigneur — “ la bonne nouvelle du Royaume ”. Mais nous répondons que les Evangiles de Matthieu. Marc. Luc et. Jean depuis qu’ils sont imprimés sont allés à eux comme ils sont venus à nous, pleins de la bonne nouvelle du Royaume.

C’est ainsi que notre Seigneur a brièvement résumé les 19 siècles d’épreuves et de persécutions sur son Eglise et du fruit de leur labeur, du témoignage à toutes les nations, ayant hâte de répondre à l’importante demande comment les vivants sauraient le temps et le fait de sa seconde présence. Il laissa de côté la question sur le moment où les pierres du temple seraient renversées, de peur qu’ils n’associent cet événement à sa seconde venue, et parce qu’il désirait joindre les troubles sur l’Israël charnel dans le renversement de sa politique avec les troubles de l’Israël spirituel nominal à a fin de cet âge comme type et antitype.

C’est avec une véritable intention de la part de Dieu,  bien qu’inconnue des Evangélistes, que la prophétie est donnée a bâtons rompus, c’est à dire une partie ici, une autre là : ceci, se rapportant aux troubles typiques

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sur l’Israël typique à la fin de la moisson typique, et le même fait plus loin se rapportant à un trouble sem­blable, bien que plus grand et plus général. sur l’Israël antitypique spirituel — la chrétienté — à la fin de cet âge. C’est ainsi que le prophète a déclaré en parlant de notre Seigneur qu’il ouvrirait sa bouche en para­boles et en choses obscures, et qu’il ne leur parlait pas sans paraboles. Cependant, en harmonie avec l’intention divine, les choses obscures et les paraboles sont devenues maintenant claires pour tous ceux dont les yeux ont été oints avec le vrai collyre.

La détresse à la fin de l’âge judaïque.

Nous introduisons ici le récit le plus clair fait par Luc du trouble qui vint sur l’Israël charnel, en l’an 70.

“Or quand vous verrez Jérusalem investie par des armées, sachez alors “ ne sa désolation est proche. Alors, que ceux qui sont dans la Judée s’enfuient aux montagnes: et que ceux qui sont au milieu d’eue, sen retirent; et que ceux qui sont dans les campagnes n’y entrent point, car ce sont des jours de vengeance, afin que soient accomplies toutes les choses qui sont écrites. Malheur aux femmes enceintes et à ceux qui allaiteront en ces jours-là! car il y aura grande calamité sur la terre et colère contre ce peuple. Et ils tomberont sous le tranchant de l’épée, et ils seront menés captifs chez toutes les nations: et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis.” — Luc 21: 20—24.

Cette portion de la prophétie du Seigneur a évidemment trait aux événements se rapportant à l’Israël charnel et nous savons par l’histoire, que chaque particularité eut son accomplissement dans les scènes orageuses qui terminèrent l’âge et la politique judaïques. “ Ce sont là des jours de vengeance [sur ce peuple] afin que toutes les choses qui sont écrites [dans la loi et les prophètes, concernant Juda soient accomplies.”

Mais le récit des paroles du Seigneur fait par Matthieu et Marc diffère de ce qui précède et s’applique évidemment au trouble devant venir sur l’Israël spirituel à la fin de l’âge de l’Evangile. Il est hors de doute que le Seigneur parla de deux choses, mais que les Evangélistes ne connaissant pas les deux moissons, ni deux temps de détresse, mais considérait que l’un des exposés faits par le Seigneur n’était que la répétition de l’autre ne firent pas de distinction entre eux. — Le Seigneur avait ainsi dirigé les choses de manière à cacher les faits concernant cette moisson jusqu’à ce que le temps favorable où elle devait être révélée fut venu.

169 Octobre, Novembre 1905

 

 

 

 

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