La Grande Prophétie du Seigneur. suite

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(Suite et fin du No 9 de Septembre.)

La détresse et la fin de l’âge évangélique.

Les récits de Matth. et Marc sont identiques; Matth. dit: “Quand donc vous verrez établie en saint lieu l’abomination de la désolation déclarée par le moyen de Daniel le prophète (que celui qui lit comprenne); alors, que ceux qui sont dans la Judée s’enfuient sur les montagnes; que celui qui est sur le haut du bâtiment, ne descende pas pour emporter quelque chose de sa maison; et que celui qui est au champ ne retourne pas en arrière pour emporter ses vêtements. Malheur aux femmes enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours là! Mais priez que votre fuite n’arrive pas en hiver ni un sabbat [ou mieux, selon Sacy: “au jour du sabbat”]; car alors il y aura une grande tribulation, telle que, depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant, il n’y en a point eu de semblable et qu’il n’y en aura jamais. Et si ces jours-là n’avaient été abrégés, aucune chair n’eût été sauvée; mais à cause des élus, ces jours seront abrégés.” – Matth. 24 :15-22: Marc 13 14-20.

Dans ce récit, quatre points nous montrent que, tout en pouvant avoir une application typique à la détresse de la fin de l’âge judaïque, l’application réelle et la plus importante qu’on puisse en faire, appartient à la détresse qui termine l’âge évangélique:

(1)    L’allusion à l’abomination de la désolation de la prophétie de Daniel. (2) Ce qui est dit que ce trouble sera le plus cruel que le monde n’ait jamais connu et ne sera jamais appelé à connaître. (3) La mention que si le carnage n’était pas abrégé, il n’y aurait aucune chair de sauvée. (4) Le contexte qui suit, est sans contredit une description des événements de la fin de l’âge de l’Evangile: événements qui ne peuvent pas être appliqués à la fin de la moisson de l’âge judaïque et n’y eurent pas leur accomplissement. Deux de ces points méritent un examen spécial.

Le prophète Daniel (9 : 27) dit qu’après que le Messie aura été “retranché”, dans le milieu de la 70ème semaine de l’alliance de faveur, il fera cesser le sacrifice et l’offrande de la loi, en établissant le vrai sacrifice antitypique de propitiation; et qu’alors, par ce que les

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abominations prévaudront, il répandra la destruction sur la [nation rejetée] désolée, comme Dieu l’a décrété d’avance.

Tout cela a en son accomplissement dans la destruction de l’Etat d’Israël selon la chair. A. ce moment là, notre Seigneur a dit: “Voici, votre maison vous est laissée déserte”; – “Vous ne me verrez plus désormais jusqu’à ce que vous me disiez: Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!” Leur religion devint une abomination, une forme vide, une preuve qu’ils avaient répudié le seul sacrifice pour les péchés auquel Dieu avait pourvu; et demeurant sous la malédiction (l’aveuglement) qu’ils avaient invoquée sur eux-mêmes (Matth. 27 :25) leur marche vers la destruction fut rapide, comme Dieu l’avait décrété et prédit.

Mais la prophétie de Daniel parle beaucoup d’une abomination qui désole dans l’Israël spirituel, nominal : cette abomination qui s’est élevée au pouvoir sous le nom de papauté et qui a exercé une influence de désolation spirituelle si grande et si funeste dans la maison spirituelle ou le temple de Dieu, l’Eglise de Christ.

Cet abominable système d’erreur se continua jusqu’à la purification de la classe du sanctuaire, et au-delà de cette époque il prospéra grandement et amena plusieurs de l’Israël spirituel à répudier le sacrifice pour la rançon de tous; le résultat de son influence croissante est maintenant la désolation de la chrétienté rejetée. – Voy. Dan. 11: 31; 12:11; et l’Aurore (anglais), Vol. III chap. 4.

La grande abomination de la désolation, dont le fondement repose sur la doctrine de la messe (qui substitua des suppositions humaines au grand sacrifice du Calvaire pour la purification du péché), est maintenant augmentée de théories d’une sorte d’expiation par soi-même; et ces abominations étendues et contagieuses comme tout sont doublées de telles influences et de tels sophismes que plusieurs ont été séduits -les élus même le seraient si c’était possible: Ce sont là les précurseurs de la destruction de la chrétienté.

Si nous regardons en arrière, nous trouvons là un autre parallélisme entre la fin de la moisson judaïque et la fin de la moisson évangélique. Le rejet, par les Juifs, du vrai sacrifice pour les péchés et leur attachement aux sacrifices typiques, qui n’étaient plus agréables à Dieu mais lui étaient en abomination, fut un incident important en rapport avec leur chute nationale et ecclésiastique. De même ici, le rejet de la doctrine de la rançon et l’acceptation de messes ou de bonnes oeuvres à la place est une abomination aux yeux de Dieu et est un incident important en rapport avec la chute civile et ecclésiastique de la chrétienté.

Comme nous l’avons déjà indiqué, l’abomination de la désolation qui souilla le saint lieu de Dieu ou le vrai temple, l’Eglise, fut celle du pape, dont la pierre angulaire est la doctrine blasphématoire de la messe. L’abomination, la souillure et la désolation sont anciennes; mais les ténèbres de l’erreur étaient si épaisses, qu’il y en eut bien peu, s’il y en eut, qui purent les voir. Il est évident que les principaux réformateurs eux-mêmes, ne considérèrent pas la messe comme étant cette abomination [en n’en voyant qu’un accomplissement littéral dans Jérusalem]: Car, bien que l’Eglise d’Angleterre, dans sa profession de foi, dénie aux prêtres le pouvoir de créer Christ dans le pain et le vin, pour le sacrifier de nouveau, rien ne nous prouve que l’énormité de cette pratique criminelle ait été vue. Et Luther, s’il a dénoncé plusieurs péchés et faussetés de la papauté, n’a pas vu que la messe était la grande abomination de la désolation. Au contraire, lorsqu’il revint à son église après son séjour au château de Wartburg, trouvant qu’on avait cessé l’usage de la messe, des cierges et des images comme n’étant pas conformes à l’autorité scripturaire, il rétablit la messe.

A ce point de vue de la chose les paroles de notre Seigneur: – “ Quand vous verrez l’abomination de la désolation, comme dit le prophète Daniel, installée dans le lieu saint (comprends bien, lecteur! St.), que ceux qui seront dans la Judée fuient aux montagnes”, -sont d’une grande signification. Nous devons rapprocher ici le parallélisme entre les deux moissons, les deux temps de détresse, les deux fuites; et nous devons considérer la Judée comme représentant la chrétienté d’aujourd’hui.

Le mot grec oros rendu par “montagnes” peut être aussi bien rendu par le singulier “ montagne”. Dans les versions communes nous le trouvons ainsi rendu dans la plupart des cas – dans Matth. 4: 8; 24: 3; Jean 4: 20, 21; Héb. 12 : 20; Apoc. 21 : 10, par exemple. L’expression fuir de la Judée (littérale) sur la ou les montagnes semble en effet singulière, puisque la Judée est un “ pays de coteaux ” et que Jérusalem est décrite comme étant placée sur le sommet des montagnes.

Il est donc vraiment tout simple, pour ceux qui voient maintenant, grâce à la lumière de la vérité présente, l’abomination établie où elle ne doit pas être – dans le lieu saint – à la place du vrai sacrifice, d’appliquer les paroles du Seigneur au temps présent et à son peuple dans la chrétienté. Les vrais croyants devraient de suite s’éloigner de l’influence de l’abomination et du système ayant pris faussement le titre de royaume [montagne] de Christ et fuir vers la vraie montagne ou Royaume pour lequel Christ est justement revenu afin de l’établir en puissance et en gloire.

Mais c’est tout à fait une fuite, un voyage, que de quitter la chrétienté, de répudier ses temples, ses formes de piété, ses enchantements sociaux, ses flatteries et ses honneurs; de braver ses dénonciations, ses anathèmes et ses divers moyens de boycottage pour chercher un refuge dans le Seigneur et le vrai royaume, répudiés, ignorés et niés par les sages et les bons de ce monde; il n’y a que les saints, un petit nombre, qui osent faire ce pas.

Le Seigneur a décrit les périls du chemin d’une façon qui pourrait paraître exagérée et contraire à ses habitudes, si ses paroles devaient s’appliquer seulement aux souffrances physiques des croyants qui fuirent de la Judée à la clôture de la moisson judaïque: mais elles sont manifestement appropriées à la fuite et aux épreuves de ce temps de moisson. En un mot, ce commandement de fuir et la description des épreuves accompagnant cette fuite ne peuvent être réellement

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comprises que comme s’adaptant au commandement de l’Apocalypse (18: 4). “ Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez pas à ses péchés et que vous ne receviez pas de ses plaies.”

“Sortez de Babylone, mon peuple !”

“Que celui qui est sur le haut du bâtiment, ne descende pas pour emporter quelque chose de sa maison; et que celui qui est au champ ne retourne pas en arrière pour emporter ses vêtements.” – Matth. 24: 17, 18.

Ces paroles indiquent pour chacun la hâte qui doit présider à la fuite .”hors de Babylone” aussitôt que l’abomination de la désolation y est constatée. Les paroles du Seigneur impliquent combien il serait dangereux de temporiser, de parlementer ou de raisonner. Nous devons obéir sans perdre un instant aussitôt qu’il nous montre l’abomination de Babylone et sa parenté de tous ceux qui portent son nom. Combien y en a-t-il, hélas! qui n’ayant pas obéi à la parole du Maître, se sont laissés lier pieds et mains de sorte que maintenant leur fuite est presque impossible. Mais le Maître dit “Mes brebis entendent ma voix et elles me suivent.”

Ces versets contiennent une autre leçon: ils montrent que parmi le peuple de Dieu, les uns sont dans une condition, les autres dans une autre. Quelques-uns sont “au champ”, c’est à dire dans le monde, en dehors de toute organisation humaine. Ils ne doivent pas juger qu’il serait convenable pour eux de se joindre d’abord à l’Eglise nominale [à une des multiples congrégations chrétiennes] ; mais, usant de leur liberté, ils doivent fuir de leur position dans le monde et devenir uns avec le Seigneur comme membres de son royaume-montagne.

D’autres sont dans les “ maisons” ou systèmes d’églises de Babylone, mais comme il est donné à entendre ici, ils sont généralement sur le toit de l’édifice – ce sont des saints qui ont une vie d’expérience et de foi plus élevée que ne l’ont ceux qui sont simplement membres de l’Eglise de nom. Ceux-là, en fuyant, ne doivent pas descendre dans la maison (systèmes de l’Eglise nominale) pour chercher à emporter leurs “vêtements” – ce qui pourrait avoir quelque valeur à vue humaine, – titres, dignités, respect, recommandations, etc.” mais ils doivent tout abandonner pour Christ et fuir vers le vrai Royaume.

Difficultés de la fuite.

“Malheur aux femmes enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là.’ – Math. 24 : 19.

Il y a des “bébés” spirituels, comme il y a des bébés selon la chair des bâtards aussi bien que des fils. L’apôtre Paul compare son intérêt pour l’œuvre évangélique à celui d’une mère qui est en travail pour enfanter, il dît: “Mes petits enfants, pour lesquels je suis de nouveau en travail d’enfantement, jusqu’à ce que Christ soit formé en vous !” (Gal. 4 : 19.) Il en est do même de tous les fidèles serviteurs de Christ, de tous ceux qui travaillent ardemment au salut des âmes; ils sont semblables à ceux décrits dans ce texte comme étant “enceintes”. Selon l’exemple apostolique, l’enfantement spirituel est des plus honorables et occupe l’esprit de plusieurs enfants de Dieu les plus dévoués. Mais hélas de même que le désir d’Abraham et de Sara d’aider à l’accomplissement des promesses de Dieu conduisit à une méthode non autorisée et ne produisit que la classe d’Ismaël qui, né selon la chair, persécutait la semence légitime, il en est de même pour beaucoup de ceux qui sont maintenant “ enceintes”; ils aident à produire des enfants de Dieu illégitimes. C’est pourquoi tous devraient se rappeler que seuls les moyens légitimes devraient être employés: Tous les enfants de Dieu doivent être engendrés par la parole et l’esprit de la vérité et non par les théories humaines et l’esprit mondain.

Une fausse manière d’apprécier le plan divin (la supposition qu’en dehors de l’église élue, tous seront tourmentés éternellement) a en quelque sorte stimulé le désir des chrétiens travailleurs de produire des “enfants”. Ils ont recours à divers stratagèmes humains pour les engendrer; – perdant de vue le fait que tous ceux qui ne sont pas “ engendrés de Dieu”, engendrés par la “parole de la vérité” (non pas simplement par la lettre, mais par l’esprit de la vérité), sont des bâtards, non reconnus de Dieu, ni traités comme fils (Héb. 12 : 8). En conséquence, l’Eglise nominale de nos jours a acquis une belle apparence selon la chair, numériquement, financièrement, intellectuellement, et elle a beaucoup de la “ forme de piété” sans avoir le réel esprit de sa puissance pour diriger le cœur. Elle est pleine de bébés. Il y en a bien quelques-uns en effet qui sont des “ bébés en Christ”, mais la plupart sont des bâtards et non pas des fils de Dieu; ils sont engendrés de l’erreur, au lieu de la vérité, c’est de “ l’ivraie”; et la tendance d’avoir toujours plus de cette postérité illégitime, va croissant – espérant ainsi les sauver des tourments éternels, l’injuste sentence d’un Dieu supposé sans miséricorde.

Combien il est difficile, hélas! pour ces chers enfants de Dieu, qui sont figurés dans les paroles du Seigneur, comme étant “ enceintes”, ou dans l’enfantement, de fuir hors du système de la soi-disant Eglise et ses multitudes moyens pour un engendrement faux et rapide, desquels ils ont appris à se glorifier et à se vanter. Il leur est en effet difficile de laisser tout et de fuir vers le Seigneur et sa montagne (royaume). Il leur est difficile de croire que le Seigneur est réellement juste, bon et miséricordieux et qu’il a un gracieux plan qui contient des bonnes choses pour chaque membre de la race d’Adam – tous rachetés par la grande “rançon pour tous”.

La classe qui “allaite” en ces jours-là [aujourd’hui], comprend aussi beaucoup d’enfants de Dieu nobles, bons et bien pensants. Elle comprend beaucoup de ministres et de moniteurs des écoles du dimanche -dont le travail religieux consiste à donner du “ lait”, bien que ce ne soit pas toujours le “ lait pur de la Parole”, parce que généralement, ils le délayent et le mélangent avec les traditions, la philosophie et l’opium de la sagesse humaine – ce qui tient leurs bébés dociles, endormis, bons, et arrête leur croissance en connaissance et en grâce, qu’ils sont arrivés à considérer comme dangereuse.

Quelques-uns de ces prédicateurs, s’efforcent en effet de donner à leurs bébés le “lait pur de la Parole” afin qu’ils puissent croître et apprendre à manger et

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 à assimiler la nourriture solide pour devenir des hommes faits en Christ; mais plusieurs expériences leur prouvent que la majorité de leurs bébés n’acceptaient même pas le “lait pur de la Parole”; et ils croient de leur devoir de le mélanger de peur que leurs “bébés” ne tombent malades et ne meurent. Ils ne comprennent pas que bon nombre de leurs bébés n’ayant pas été engendrés de l’esprit de la vérité sont incapables de s’assimiler le “lait” spirituel: car “l’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’esprit de Dieu, elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en jugé” (1 Cor. 2: 14, 12). Ils ne voient pas non plus que ce manque de jugement fait mourir de faim, arrête la croissance et empoissonne les vrais bébés spirituels confiés à leurs soins et qui, “vu le temps, devraient être des docteurs.”

Tous ceux de cette classe qui sont de vrais enfants de Dieu entendront l’appel: “sortez du milieu d’elle mon peuple ”, mais de grandes difficultés les y attendent.

A mesure qu’ils voient “la vérité présente”, ils craignent non seulement de les faire connaître à ceux qu’ils ont à leur charge, mais encore d’agir conformément d’après la lumière du jour, de peur qu’elle ne les obligent à abandonner leur fonction. Ils craignent de fuir en ce jour, sachant que bien peu de leurs “bébés” sont capables de (ou voudraient) les suivre dans leur fuite – les spirituels seuls étant aptes à en supporter l’épreuve. Quelques-uns donc passent la crise en sûreté, en vainqueurs; tandis que d’autres, les craintifs, sont laissés pour traverser la grande tribulation.

Fuyez avant que l’hiver ne vienne.

“ Mais priez que votre fuite n’arrive pas en hiver (ni au jour du Sabbat); car alois il y aura une grande tribulation, telle que, depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant (à cette époque, Dan. 12 1), il n’y en a point en de semblable, et qu’il n’y en aura Jamais. Et si ces jours-là n’avaient été abrégés, aucune chair n’eût été sauvée; mais à cause des [grec: par les] élus, ces jours seront abrégés.” – Matth. 24 20-22.

Le rassemblement de l’Eglise se fait pendant ce qui est appelé un temps de “moisson”, à la clôture d’un temps d’été de faveur. Notre Seigneur explique (Matth. 13 : 30, 37-43) qu’il rassemblera son blé dans le grenier et brûlera l’ivraie dans un grand temps de détresse qui suivra. C’est la coutume encore aujourd’hui dans certaines contrées, de ne brûler qu’en hiver les rebuts de la récolte. Il nous faut donc comprendre que le Seigneur engage à chercher aide et force pour s’échapper de Babylone avant que le temps d’hiver de sa détresse ne fonde sur elle.

Nous ne devons pas oublier que deux classes de blé seront sauvées dans cette moisson, bien que cela soit contraire à l’ordre naturel. (1) Les “vainqueurs”, les fidèles qui ayant promptement obéi, seront sorti avant “l’hiver” et seront “jugés dignes d’échapper à toutes ces choses qui doivent arriver” (Luc 21 : 36). (2)             Ceux qui, bien que de loyaux enfants de Dieu, sont surchargés de zèle sans la vraie connaissance et sont plus ou moins contaminés par l’esprit mondain, et de ce fait n’ont pas obéi promptement; ceux-là, seront arrachés de Babylone lorsqu’elle tombera, ils finiront pendant l’hiver, disant selon les paroles du prophète: “La moisson est passée, l’été est fini (l’hiver est venu) et nous ne sommes pas sauvés” (Jér. 8 : 20). Le Seigneur a bien voulu nous faire connaître que tous ceux qui sont ainsi loyaux, viendront plus tard de la “ grande tribulation” et seront “devant le trône” (non pas sur le trône avec ceux du “ petit troupeau” qui héritent du royaume comme cohéritiers avec Christ) ayant blanchi leurs robes dans le sang de l’Agneau (Apoc. 7 : 14, 15). Prions donc et agissons de manière à ce que notre fuite n’arrive pas pendant “l’hiver” des troubles à venir.

Nous devons également prier et faire nos efforts pour que notre fuite n’ait pas lieu au jour du sabbat (Sacy). Quel jour de sabbat? Ce n’est pas le 7ème jour de la semaine, ni le premier jour; parce que les nouvelles lunes ou les sabbats ne peuvent être d’aucun empêchement pour les chrétiens dans aucune fuite physique (Col. 2: 16). Le sabbat dont il est question ici est le grand Sabbat antitypique, – le Millénium –

            Le Sabbat du septième millier d’années.

Si nous nous mettons en fuite avant que ce temps commence chronologiquement, c’est de beaucoup le temps le plus favorable et où nous pouvons le mieux implorer l’aide et le soutien qui nous sont nécessaires; et plus nous attendrons, plus il sera difficile de nous libérer et d’abandonner Babylone. Dieu a déclaré que Babylone doit tomber et aucune puissance ne pourra la soutenir, il n’est aucun, de ceux qui réalisent l’imperfection de son oeuvre et qui comprennent combien l’œuvre du Seigneur sera bonne et gracieuse lorsque Babylone aura disparu et que la véritable Eglise aura été glorifiée, qui voudrait entraver cette oeuvre.

La grande tribulation de cet “hiver” sera sans précèdent; et notre Seigneur assure que rien n’est venu, ni ne viendra sur le monde qui puisse lui être comparé. Son langage peut donc positivement être identifié avec ce que dit le prophète concernant la détresse qui doit clôturer cet âge de l’Evangile: “En ce temps-là se lèvera Micaël [c. à d. Christ revêtira le pouvoir]; – et ce sera un temps de détresse, tel qu’il n’y en a point eu depuis que les nations existent” (Dan. 12:1). De même avec la période mentionnée dans l’Apocalypse (11 : 17, 18): “les nations se sont irritées, et ta colère est venue, et le temps des morts pour être jugés”. Et cette détresse sera si grande que si quelque puissance n’intervenait pas pour l’abréger la race toute entière pourrait être exterminée. Mais Dieu a préparé cette puissance qui doit intervenir, – c’est son royaume, Christ et son Eglise, – les Elus. Les élus interviendront au temps voulu et ramèneront l’ordre dehors de la confusion de la terre.

Faux messies et faux docteurs.

“Alors si quelqu’un vous dit: Voici, le Christ est ici ou il est là, ne le croyez pas. Car il se lèvera de faux christs et de faux prophètes qui présenteront de grands signes et des miracles jusqu’à égarer, s’il était possible, même les élus. Voila, je vous l’ai prédit.” – Matth. 24: 28-25.

Les séducteurs dont il est question ici ne sont certainement pas les fanatiques qui de temps en temps ont prétendu être Christ et en ont séduit quelques-

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uns qui certainement n’avaient que peu de bon sens et de discernement. Nous avons déjà dit que c’est la papauté” (Aurore du Millénium” Vol. Il, ch. 9.) qui est l’antichrist, le grand séducteur, assis pendant des siècles dans le temple spirituel, s’intitulant lui-même le seul représentant de Christ, son vicaire; et duquel le Seigneur a prophétisé que toute la terre serait remplie d’admiration à sa suite, excepté ceux dont les noms sont écrits dans le livre de vie de l’Agneau (Apoc. 13: 3, 8). D’une façon semblable, l’église d’Angleterre n’est pas simplement une église ou ,corporation’, mais elle a un chef terrestre dans le souverain civil, – le roi. Il en est de même de l’église catholique grecque, bien que d’une façon moins particulière, elle a pour chef le czar de Russie, qui néanmoins a un pouvoir plus étendu. Si la papauté est l’antichrist, un pseudo – ou faux christ, les autres ne sont-ils pas de faux corps, avec de faux chefs, et partant de faux christs ou antéchrists? Rien n’y fait qu’ils contiennent en eux peu ou beaucoup de croyants sanctifiés.

Différentes dénominations protestantes, bien que ne reconnaissant aucun autre chef que Christ, transforment néanmoins en chefs leurs synodes, conférences et conciles; car c’est de là qu’ils tirent leurs lois, leurs usages et leurs confessions de foi; au lieu de ne les tirer que du seul chef de la seule vraie Eglise.

Ces systèmes humains ont plus ou moins et pendant une longue période ainsi contrefait le vrai Messie (tête et corps), qu’ils ont séduit, partiellement, plusieurs. Mais depuis plus d’un siècle ces séductions tombent. Il y a bien peu de presbytériens, s’il y en a encore, qui croient que leur église est la seule vraie; les méthodistes, les baptistes, les luthériens et les autres congrégations non plus ne pensent ainsi de leurs systèmes; les anglicans même, ainsi que les grecs et les catholiques romains, se libèrent de cette illusion qu’ils sont la seule église en dehors de laquelle il n’y a pas d’élus. Mais dans la prophétie que nous considérons, le Seigneur nous met en garde contre les faux Christ d’“alors” – ce qui est maintenant. C’est en harmonie avec cela que nous trouvons dans l’Apocalypse (13: 14-18) une prophétie d’une combinaison particulièrement influente par laquelle les dénominations protestantes seront unifiées et, bien que séparées, elles seront amenées à coopérer avec la papauté, ce qui accroîtra leur puissance et sera pour plusieurs une cause de séduction en faisant supposer que cette nouvelle combinaison serait arrangée de Dieu pour accomplir l’œuvre prédite qui doit être faite par le Messie – et qu’ainsi elle soit son représentant.

“Le soleil de la justice se lèvera.”

“Si donc ou vous dit : Voici, il est dans le désert! ne sortez pas ; voici, Il est dans les cabinets [ou D” dans les chambres intérieures] ne le croyez pas. Car comme l’éclair [le soleil] sort des régions de l’orient et apparaît jusqu’en occident, il sera aussi de même de la présence du Fils de l’homme.” -Matth. 24 : 26, 27.

Ces grandes séductions, cette “erreur efficace” de Satan, existe maintenant devant nous; et nous avons pas seulement le témoignage du Seigneur à cet égard, mais aussi celui de l’apôtre Paul (2 Thess. 2: 10-12). Si la forme exacte sous laquelle cet égarement devait paraître avait été prédite, cela aurait quelque peu limité son pouvoir séducteur. Mais le vrai but de Dieu en permettant ces séductions est de séparer les “vainqueurs” de tous les autres; et il nous garantit simplement que les élus seront gardés de toute chute. Il est possible cependant que quelques-unes de ces épreuves, de ce criblage, de ces séductions, viennent entourer bien près ceux qui possèdent à un très haut degré la lumière de la vérité présente. Il est donc très important de “nous conserver dans l’amour de Dieu” (Jude 21); de ne pas avoir que la connaissance de la vérité qui seule, sans l’amour, pourrait nous enfler, mais d’avoir en plus l’esprit de Christ qui produira l’amour pour Dieu, pour chacun des autres et de la sympathie pour tous les hommes; car “l’amour édifie”, produit un caractère à l’image du Seigneur.

Les spirites ( Ce que disent les Ecritures sur le spiritisme : les preuves qu’il est du démon. – Un journal de 24 pages que nous enverrons gratuitement ?” tous ceux qui nous en feront la demande.) ont déjà émis la prétention qui est décrite par “voici il est dans les chambres secrètes” [ou “dans le lieu le plus retiré de la maison (chrétienne)”. – Sacy & Martin]; ils disent en effet qu’ils peuvent, s’entretenir face à face avec le Seigneur dans quelques-unes de leurs séances et que tous ceux qui sympathisent avec leurs idées peuvent avoir le même privilège, etc. L’avertissement qui nous est donné, que, s’il était possible, les élus-mêmes seraient séduits, doit signifier que les vrais élus seront assujettis aux plus dures épreuves dans ce mauvais jour. “Qui peut subsister (Apoc. 6: 17) ?” La réponse du prophète est ainsi conçue: “Celui qui a les mains innocentes [une vie honnête] et le cœur net [une conscience dépourvue d’offenses envers Dieu et les hommes].” Celui-là “montera à la montagne, [royaume] de l’Eternel et subsistera dans le lieu de sa sainteté.” – Ps. 24: 3, 4.

Mais comment le peuple de Dieu peut-il savoir d’une façon certaine que ces manifestations ne sont pas vraies? Il nous a instruits que son jour viendrait comme un larron dans la nuit; que lui, Jésus, sera présent, invisible au monde, dirigeant l’œuvre de la moisson, rassemblant ses élus, etc. Comment pouvons-nous donc savoir qu’il ne veut pas se manifester lui-même à son peuple qui veille, comme le prétendent les soi-disant chrétiens spiritualistes, dans les appartements secrets – dans leurs séances? Nous savons qu’il ne veut pas se manifester à nous, parce qu’il nous dit dans ses instructions que nous serons “changés”, faits “semblables à lui” et qu’ainsi nous le verrons “tel qu’il est”. Puis il nous a prémunis contre ces séductions par lesquelles on nous proposerait de nous le montrer dans notre condition non changée ou charnelle, en disant: “Si l’on vous dit: il est dans le lieu désert ou dans les chambres (secrètes), ne le croyez pas parce qu’il ne sera pas manifesté d’une telle manière. Au contraire, “comme (l’astrapé) la lumière brillante [le soleil] se lève à l’est [et ne peut être confinée dans un lieu solitaire ni dans une chambre privée] mais luit (partout) même jusqu’à l’ouest [lointain], ainsi sera la présence du Fils de l’homme.

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La seconde présence du Seigneur ne sera pas révélée dans une chambre, ni à une communauté dans un désert ou dans la solitude; ni même à une nation, comme à son premier avènement; mais ce sera une manifestation de l’éclat au monde entier. “Le Soleil de justice se lèvera et la guérison est dans ses ailes” (Mal. 4 : 2). C’est la recherche, le rayon pénétrant de vérité du grand Soleil de la justice (Jésus) qui cause déjà une telle confusion parmi les hommes en brillant dans les lieux obscurs et en démasquant l’erreur et la corruption de toutes sortes. “Tout ce qui manifeste est lumière (L. Eph. 5: 13).” Et c’est la grande lumière du monde, Christ (et plus tard aussi son Eglise qui lui sera associée), qui bénira l’humanité en mettant en lumière les choses cachées dans les ténèbres; car il n’y a rien de caché qui ne doive être rendu manifeste. “Le jour le fera connaître” (1 Cor. 3: 13), mais il ne peut y avoir de jour, sans que le soleil brille de l’orient à l’occident. C’est là “la véritable lumière qui éclaire [au temps convenable] tout homme venant au monde.”

(Nous examinerons Matth. 24 : 28 comme la conclusion du v. 41 du récit de Matthieu correspondant avec ceux de Marc et de Luc.)

L’obscurcissement du soleil et de la lune comme signes.

“Or aussitôt après la tribulation de ces jours-là, le soleil sera obscurci, la lune ne donnera pas Sa clarté et les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées.” – Matth. 24 29; Marc 13: 24, 25.

La tribulation “de ces jours-là” doit être clairement distinguée de la tribulation de la fin de ces jours-ci par laquelle se termine cet âge-ci et la moisson; mais cela ne se voit pas si clairement dans les récits faits par Matthieu et Marc s’ils ne sont pas mis en regard de celui qui est fait par Luc – qui semble donner un bref sommaire des événements de l’âge de l’Evangile, en omettant la “tribulation de ces jours”; et en ne parlant que de l’autre tribulation avec laquelle cet âge sera clos. Il dit: “Et ils [les Juifs] tomberont sous le tranchant de l’épée, et ils seront menés captifs chez tontes les nations; et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis. Et il y aura des signes dans le soleil et dans la lune et dans les étoiles, et, sur la terre, angoisse des nations en détresse; la mer et les flots faisant un grand bruit; les hommes rendant l’âme à cause de la frayeur et de l’attente des choses qui surviendront à la terre”’ Luc 21 : 24, 25.

Le fait est, que l’âge de l’Evangile tout entier a été une période de tribulations dont il est parlé en Matth. 24: 9-12; et, maintenant, dans le verset 29. L’Eglise primitive fut persécutée par la Rome civile; tandis que plus tard, lorsque Rome papale détint l’autorité, tous ceux qui refusèrent d’approuver ses abominations furent persécutés directement par l’église romaine [la Jézabel], et indirectement par le pouvoir civil avec qui elle était mariée [Achab]. Il fut permis que les saints du Très-Haut furent dominés par elle et qu’elle les brisa ou les extermina, peu s’en faut, pendant un temps, des temps et une moitié de temps – 1260 ans – jusqu’en 1799. Et cette longue persécution, pendant laquelle plusieurs furent “purifiés, éprouvés, blanchis”, et pendant laquelle la mère des impudicités fut “ivre du sang des saints et du sang des témoins de Jésus” (Apoc. 17 : 6), finit pratiquement comme nous l’avons déjà montré en 1776 et réellement en 1799, lorsque le pape et son autorité furent humiliés devant le monde !* ( Vol. Il. ch. 9 et Vol. III, ch. 4)

Comprenant clairement que des signes doivent suivre la tribulation de ,”ces jours” dont parle le Seigneur, nous voulons rechercher ce que sont ces signes -l’obscurcissement du soleil et de la lune et la chute des étoiles. Devons-nous regarder ces signes comme littérals ou symboliques? Ont-ils déjà été accomplis? Nous répondons qu’ils ont eu un accomplissement littéral et qu’ils s’accomplissent maintenant symboliquement d’une façon beaucoup plus importante.

Le 19 mai 1780 (encore dans “ces jours”, de 1260 ans de la puissance papale; mais après que cette puissance eut commencé à décroître et que les assauts de la tribulation furent passés) un obscurcissement phénoménal du soleil fut observé, obscurcissement que les savants de cette époque et depuis n’ont jamais pu expliquer. Les témoignages d’hommes compétents montrent suffisamment que ce ne fut pas là un événement ordinaire.

Le célèbre astronome Herschl dit: “L’obscurcissement du jour dans l’Amérique du Nord fut un de ces merveilleux phénomènes de la nature qui seront toujours lus avec intérêt, mais que la science ne peut expliquer.”

L’édition de 1869, du dictionnaire de Webster auquel ont collaboré des noms célèbres, dit:

“Le jour sombre du 19 mai 1780, fut ainsi appelé à cause d’une obscurité remarquable qui eu lieu ce jour-là et qui s’étendit sur toute la Nouvelle-Angleterre. En divers endroits, les gens ne purent lire en plein air pendant plusieurs heures. Les oiseaux chantèrent leur chant du soir, disparurent et devinrent silencieux; la volaille rentra au poulailler; le bétail chercha la cour de l’étable; les chandelles furent allumées dans les maisons. L’obscurité commença vers 10 heures du matin et continua jusqu’au milieu de la nuit suivante mais avec des différences de degré de durée, selon les endroits.”

La chambre du Connecticut, qui tenait séance ce jour-là, dut s’ajourner. Le Journal de la chambre rapporte ainsi la chose:

“Une obscurité sérieuse de ténèbres peu ordinaires avant 10 heures – un nuage encore plus ténébreux s’étendant du nord et de l’est, sous les rideaux de Zibeline, avant 11 heures – empêchait la lumière de sorte que personne à la Chambre ne pouvait voir pour lire ou pour écrire; on ne distinguait même pas aux fenêtres les personnes à une courte distance, on ne distinguait pas même les assistants par leurs vêtements. C’est pourquoi la Chambre s’ajourna jusqu’à 2 heures de l’après-midi. (Vendredi 19 mai 1780.)”

On raconte qu’un pasteur de cette époque, le rév. Elam Potter, qui fut un des témoins oculaires, tenait dans une prédication qu’il fit le 28, neuf jours après cet événement, exactement le langage suivant:

“Je mentionne spécialement cette grandiose obscurité du 19 mai dernier. Alors, comme notre texte en fait mention, le soleil fut obscurci et il y eut des ténèbres comme il ne s’en était probablement jamais vu depuis la crucifixion de notre Seigneur. Les gens abandonnèrent leur travail à la maison et aux champs; les voyageurs s’arrêtèrent, les écoles furent interrompues à l’heures du matin, les gens allumèrent les chandelles à midi et le feu brilla comme en pleine nuit. L’épouvante saisit une quantité de personnes qui se demandèrent si le jour du jugement

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n’était pas arrivé. Une grande partie de la nuit suivante fut extraordinairement noire. La lune, comme nous l’avons lu dans notre texte, ne donna pas sa lumière bien qu’elle fût dans son plein.”

Dans le traité N° 379 – la vie d’Edward Lee -publié par la Société Américaine de Traités, il est dit: “Au mois de mai 1780, il y eut une journée d’un sombre vraiment terrifiant où tous les visages semblaient noirs et pendant laquelle le peuple fut rempli de frayeur. Une grande détresse régna dans le village où vivait Ed. Lee, “ les hommes rendaient l’âme de terreur” dans la crainte que le jour du jugement ne fût venu; et les voisins se rassemblaient autour du saint homme, car Sa lampe allumée brillait comme jamais au milieu des ténèbres surnaturelles. Heureux et joyeux en Dieu, il leur indiquait le seul refuge contre la colère à venir et employait les heures sombres en de ferventes prières pour la multitude en détresse.”

Nous citons ce qui suit du juge R. M. Devins, dans sa brochure: “Notre premier siècle:

“Le jour sombre du 19 mai 1780 se place comme le phénomène le plus mystérieux, sinon le seul de cette sorte, parmi les phénomènes non encore expliqués dans la suite des événements du siècle dernier. Le ciel de la Nouvelle-Angleterre et l’atmosphère tout entière furent recouverts d’épaisses ténèbres, qui portèrent l’alarme et la détresse dans une multitude d’esprits, aussi bien que l’épouvante chez les animaux. – La volaille fuyait épouvantée à son poulailler et le bétail à sou étable. Oui, des milliers de braves gens devinrent pleinement convaincus que ce jour marquait la fin de toutes les choses terrestres et plusieurs d’entre eux abandonnèrent leurs occupations matérielles et s’adonnèrent aux pratiques religieuses. Ce fut un jour de ténèbres extraordinaires.”

Au sujet de ce jour ténébreux, le juge Samuel Tenney, L. L. D” écrivit à l’Historical Society en 1785, en disant: “ Plusieurs savants de hautes capacités littéraires, ont essayé de résoudre le phénomène, cependant, vous serez je crois de mon avis qu’aucune solution satisfaisante n’est encore apparue.”

Noah Webster, L. L. D” écrivit en 1848 dans le New-Heaven Herald, concernant, ce jour sombre en disant:

“J’étais présent et contemplait ce phénomène. Aucune cause satisfaisante n’a encore été déterminée.”

Le rév. Edward Bass, D. D” premier évêque épiscopal de Vermont, a écrit dans son journal à la date du 19 mai 1780:

“De mémoire d’homme, ce jour est le plus remarquable en fait d’obscurité.”

L’obscurcissement de la lune dans son plein, la nuit suivante, semble avoir été moins remarqué que celui du soleil; un témoin, le juge Tenney, d’Exester, (N. H.), est ainsi cité:

Les ténèbres du soir suivant furent probablement aussi épaisses qu’on en eut jamais observé depuis que le Tout Puissant créa la lumière. Je ne pouvais, à ce moment, faire autrement que me dire si tous les corps lumineux de l’univers étaient recouverts d’épaisses ténèbres ou avaient cessé d’exister, l’obscurité n’auraient pu être plus complète. Une feuille de papier blanc placée à une faible distance des yeux était aussi invisible que le velours le plus noir.”

Ce jour, véritablement étrange, à moins qu’on ne le considère comme un signe du Seigneur, s’étendait sur 320,000 milles carrés (anglais) – environ 26 fois la superficie de la Palestine, pays où se limitèrent les signes du premier avènement.

En effet, le fait que ces signes furent principalement confinés aux Etats de la Nouvelle-Angleterre et aux Etats du Milieu, ne nous surprend pas, si nous nous rappelons que le premier mouvement parmi les “vierges’ (Matth. 25: 1-5) eut lieu principalement dans le même endroit. Et le fait que Dieu s’est servi du “pays de liberté” pour envoyer le message de ces signes au monde, n’est pas plus extraordinaire que de voir qu’il lui a plu de tirer de cette contrée un grand nombre de bénédictions, d’inventions et de leçons modernes, qui sont reconnues par le monde entier, et qui ont été justement symbolisées par la statue de “ la liberté éclairant le monde” placé sur le havre de New-York et don du grand artiste français Bartholdi.

La chute des étoiles.

Ce ne fut qu’un demi siècle après qu’apparut le prochain signe, la chute des étoiles des cieux, “comme lorsqu’un figuier secoué par un vent violent jette ses figues vertes” (Apoc. 6: 13). Les paroles du Seigneur trouvèrent leur accomplissement (bien que ce ne fût pas leur plein et seul accomplissement comme nous le verrons plus loin) dans la merveilleuse manifestation météorique du 13 novembre 1833, au matin. Ceux qui cherchent à jouer sur les mots en disant que “ les étoiles fixes ne tombent pas”, sont priés ‘de se souvenir que le Seigneur ne dit pas que se sont des étoiles fixes qui doivent tomber ou ne pas tomber: leur chute prouverait qu’elles n’étaient pas fixes. Les Ecritures ne font pas de distinction entre les étoiles et les météores comme on le fait communément de nos jours.

Les étoiles filantes et les manifestations météoriques ne sont pas rares chaque année et certaines années plus que d’autres. On estime qu’il tombe sur la terre 400,000 petits météores chaque année. Mais cela n’est rien en comparaison de la grande manifestation du 13 novembre 1833, où il en tomba des millions et des millions.

Le professeur Kirkwood dit dans sa Météorologie:

“Jusqu’à la fin du siècle dernier, ils [les pluies de météores] n’ont jamais attiré l’attention des savants.”

Le professeur D. Olmstead E. L. D. du Yale Collège, a écrit:

“Ceux qui eurent la bonne fortune d’être témoins de l’exhibition des étoiles filantes, le matin du 13 novembre 1888, ont probablement vu le plus grand déploiement de feu d’artifice céleste qui ne s’est vu depuis la création du monde ou, au moins, depuis qu’il y a des annales de l’histoire …. Cela ne doit pas être considéré plus longtemps comme un phénomène terrestre, mais comme un phénomène céleste; et les étoiles filantes ne doivent plus être regardées comme des productions occasionnelles des régions élevées, mais comme des visiteurs d’autres mondes ou des planètes inhabitées.” – New-Haven Press.

M. Henry Dana Ward, à ce moment-là négociant à New-York, mais qui a été depuis auteur et ministre épiscopalien, a écrit:

“Je ne suppose pas qu’aucun philosophe ou savant ait raconté un événement du genre de celui d’avant-hier matin. Si nous ne sommes pas bien au clair pour comprendre que les étoiles filantes signifient la chute des étoiles, sachons qu’un Prophète l’avait prédit 1800 ans auparavant – “ Les étoiles des cieux tombèrent vraiment sur la terre comme dans l’Apocalypse. La langage du prophète avait toujours été regardé comme métaphorique, hier il s’est accompli littéralement.” -Journal of commerce. 14 novembre, 1833.

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Nous citons le rapport suivant d’après l’Àmerican Cyclopoedia, vol. XI, page 431:

“L’année 1888 est mémorable par le plus magnifique spectacle qui ait été décrit. Il eut lieu dans la nuit du 12 novembre et fut visible pour tous les Etats-Unis, pour une partie du Mexique et des Antilles. En plus des très petites étoiles filantes qui tombèrent semblables à des flocons de neige, produisant dans leur marche des raies phosphorescentes, on y voyait entremêlées de grosses boules de feu, qui s’élançaient de temps en temps, décrivant en quelques secondes un arc de 30° à 40°. Celles-ci laissaient derrière elles une tramée lumineuse qui demeurait visible plusieurs minutes et quelquefois une demi-heure et plus. L’une d’elles, vue dans la Caroline du Nord, parut plus grosse et d’un éclat plus brillant que la lune. Quelques-uns de ces corps lumineux étaient de forme irrégulière et restaient stationnaires un temps considérable, émettant des torrents de lumière. Le spectacle fut spécialement brillant au Niagara, il n’y eut probablement jamais de spectacle plus sublime et plus terriblement grand, mis sous les yeux des hommes, que la vue du firmament descendant en torrents de feu sur la cataracte sombre et mugissante. On observa que la ligne des météores qui descendaient convergeait d’un même point du ciel – du Grand Lion; et ce point accompagnait les étoiles dans leur mouvement vers l’ouest. -On vit ainsi que la source d’où venait les météores était indépendante de la relation de la terre et extérieure à notre atmosphère.’

Le professeur de Humboldt consacre quinze pages de son travail, Personal narrative, à ce phénomène; il déclare qu’il fut visible sur une étendue de 11,000,000 de milles carrés.

Un savant français, M. Beupland, qui en fut témoin avec Humboldt, dit:

“Il n’y eut dans le firmament un espace égal à 3 diamètres de la lune qui ne fut rempli à chaque instant de bolides et d’étoiles filantes.”

Le phénomène se répéta dans une certaine mesure en 1866, mais l’événement de 1833 semble avoir accompli le but du signe; et en effet, dans son rapport avec le signe précédent, il a beaucoup à faire avec le premier réveil des vierges pour rencontrer l’Epoux, prophétisé dans le chapitre suivant. – Matth. 25: 1-S.

L’accomplissement symbolique.

Eu même temps que ces signes servaient aux desseins pour lesquels ils étaient désignés, en attirant l’attention générale sur le “temps de la lin”, nous croyons que leur accomplissement symbolique n’est pas moins frappant et même plus intéressant pour ceux dont les perceptions mentales et spirituelles sont assez réveillées pour les rendre capables de les apprécier.

Le soleil, comme symbole, représente la lumière de l’Evangile, la vérité, et par cela même Jésus. La lune représente la lumière de la loi mosaïque. De même que la lune reflète la lumière du soleil, ainsi la loi est l’ombre ou le reflet de l’Evangile, elle le précède. Les étoiles représentent les docteurs inspirés de l’Eglise, – les apôtres.

Comme nous l’avons déjà montré, les cieux représentent les puissances ecclésiastiques de la chrétienté. Nous trouvons (Apoc. 12: 1) une combinaison de ces symboles, où “la femme”. symbolisant l’Eglise primitive, est représentée comme revêtue du soleil, c’est à dire resplendissant pleinement dans la pleine et claire lumière du pur Evangile sans aucun nuage. La lune sous ses pieds représente la loi, qui la supporte, mais qui n’est pas la source de sa lumière. Les douze étoiles comme une couronne autour de sa tête, représentent ses docteurs inspirés et divinement envoyés – les 12 apôtres.

Etant ainsi au clair sur la signification de ses symboles, nous voulons examiner à nouveau la grande prophétie du Seigneur concernant les signes qui doivent indiquer la fin de cet Age.

Où que nous regardions, nous pouvons reconnaître le fait, que si le peuple consacré à Dieu est spécialement nourri et éclairé dans le temps présent, il n’en est pas ainsi de l’Eglise nominale. Son soleil s’est obscurci, sa lune s’est changée en sang et ses étoiles sont tombées. Le centre de la lumière de l’Evangile a été dés l’abord la croix de Christ, la rançon: et si la papauté y a substitué hardiment le sacrifice de la messe, les saints de Dieu ont toujours tenu fermement à ce centre béni des promesses de Dieu et de toutes les espérances de son peuple. Ils y sont attachés alors même que sa philosophie était presque entièrement cachée à leurs yeux.

Il est vrai que de tout temps il y en a qui ont rejeté la rançon parce qu’ils ne la comprenaient pas et étaient incapables de l’harmoniser avec les autres vérités et spécialement avec leurs erreurs. C’était là, toutefois, de rares exceptions à la règle. Mais depuis 1878, – le commencement du temps de jugements indiqué dans les Ecritures – époque qui est le parallèle du moment du rejet de Christ à son premier avènement, lorsque la croix de Christ devint une pierre d’achoppement – l’apostasie a fait tellement de progrès, qu’il n’y a aujourd’hui qu’un bien petit nombre de pasteurs professants qui reconnaissent la valeur de la croix et qui la prêchent. La plus grande partie de ceux qui enseignent maintenant désavouent et désapprouvent au contraire la prédication que “nous avons été rachetés à un grand prix”, par le propre sang de Christ; ils y substituent la doctrine de l’évolution, prétendant que les mérites de Christ pour le pécheur, consistent simplement dans ses paroles et son exemple.

C’est ainsi que la lumière du soleil devient journellement plus obscure: et quoique ce reniement de la valeur du précieux sang de Christ comme étant le prix de notre rédemption ne se soit pas encore étendu d’une façon générale, de la chaire jusqu’aux bancs: néanmoins le chemin est rendu si facile par les fausses doctrines qui ont été pendant si longtemps tenues pour sacrées et par la révérence qu’on a pour les conducteurs et de leur savoir qu”une grande partie de tous ceux qui sont suffisamment éveillés, pour porter quelque attention sur le sujet, tombent et deviennent une proie facile pour la doctrine de l’évolution: niant la chute primordiale de l’homme et la rançon donnée pour cette chute d’après les Ecritures. Nous sommes mis en garde, par la Parole de diverses manières, contre cette grande apostasie aussi bien que contre l’obscurcissement de la foi de l’Eglise dans ces temps-ci: obscurcissement tel, que lorsque le Fils de l’homme sera venu, il va trouver bien peu de foi sur la terre (Luc 18 :8). Le psalmiste décrivant cette période déclare: “Il en tombera mille à ton côté et dix-mille à ta droite, toi, tu ne seras pas atteint” c. à d. les saints, les fidèles du corps de Christ dont les membres élus vont être bientôt au complet]. – Ps. 91: 7.

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Comme la lumière du soleil de la rançon devient obscure, ainsi celle de la lune, la loi mosaïque, qui, par ses sacrifices, était une figure de la rançon, le devient aussi, il n’est pas rare de rencontrer des prédicateurs enseignant publiquement que les sacrifices sanglants que la loi requérait d’Israël étaient de la barbarie. Lorsque auparavant ils voyaient par la vraie lumière de la Parole, ils appréciaient la déclaration de l’apôtre que les sacrifices d’Israël préfiguraient les “sacrifices plus excellents” pour le péché; mais maintenant, méconnaissant l’antitype, la rançon, et niant le péché originel et par conséquent toute la nécessité d’un sacrifice pour ce péché – ils répudient aussi les sacrifices typiques et les regardent comme de la barbarie. Ainsi, l’obscurcissement de la lune vient de l’obscurcissement du soleil de l’Evangile. “La lune est changée en sang” et les étoiles retirent leur éclat (Joël 2 31, 10); ce qui signifie que lorsque la lumière de l’Evangile est obscurcie et que la lune est considérée tout bonnement comme une cérémonie sanguinaire et barbare, ne signifiant rien, alors les enseignements des douze étoiles de l’Eglise (les apôtres) établis par Dieu deviennent fades – cessent d’être regardés comme des guides ou des lumières.

Dieu a reconnu ou ordonné douze étoiles apostoliques pour l’Eglise. Toute la lumière qui illumina l’Eglise procéda du soleil, de la lune et de ces étoiles. Et c’est par eux que vint la vraie lumière qui a béni la véritable Eglise. Mais la papauté, s’étant emparé de la maîtrise ecclésiastique de la terre, a établi ou “ordonné” différentes étoiles, lumières, “autorités” (“théologiens”), dans son firmament; les diverses dénominations protestantes ont agi de même, de sorte que le nombre en est innombrable. Mais bien que la vraie Eglise ait été divinement pourvue d’évangélistes et d’instructeurs Dieu ne les a pas ordonnés avec l’autorité de lumières ou d’étoiles. Au contraire, tous les fidèles disciples sont instruits à n’accepter comme lumière que les rayons de vérité qui procèdent du soleil, de la lune et des douze étoiles, seuls ordonnés pour ce dessein. Tous les autres du peuple de Dieu durant cet âge doivent être des lampes allumées et éclairant et ne doivent pas mettre leurs lampes sous le boisseau, mais elle doivent briller à la gloire de leur Père qui est dans les cieux. Le mot étoile (grec: aster n”est employé pour aucun des fidèles (eu dehors des apôtres) lorsqu’il est parlé d’eux en rapport avec la vie présente; mais il est employé pour désigner ceux qui ayant abandonnés la vérité sont devenus emportés” de faux docteurs, “enflés d’un vain orgueil” (2 Tim. 3: 4; Col. 2: 18), aspirant à être considérés des “autorités” dans le même sens que les apôtres et qui sont appelés des “étoiles errantes”, de “ faux apôtres”. – Jude, v. 13; 2 Cor, 11 : 13; Apoc. 2 : 2.

Contrairement à cela, les Ecritures donnent partout la promesse que les fidèles, les humbles, comparés à des lampes qui brillent dans ce temps présent, seront bientôt avec Christ, la semence glorieuse et honorée d’Abraham “comme les étoiles des cieux”. Non pas des “ cieux ou( systèmes d’églises]” actuels, qui passeront bientôt avec “un bruit sifflant”, mais des “nouveaux cieux”, le nouveau royaume ecclésiastique de l’âge millénaire. Le prophète Daniel (12 : 3) dit en parlant de ce même temps de résurrection: “Les sages resplendiront comme la splendeur de l’étendue, et ceux qui auront amené à la justice, beaucoup de gens, comme les étoiles, “à perpétuité et à toujours.” Paul parle aussi de la gloire future de l’Eglise à la première résurrection en disant que leur gloire différera “comme une étoile diffère en éclat d’une autre étoile”.

Si donc, comme cela nous est présenté en (Apoc. 12: 1), Dieu n’a ordonné que douze étoiles pour être les lumières de son Eglise, les papes et les évêques ne sont-ils pas dans une grande erreur de se considérer comme les successeurs des apôtres – comme des étoiles? Et de fait, n’y a-t-il pas quelques-uns parmi ceux de la “ haute critique” qui se considèrent eux-mêmes et sont considérés comme étant les égaux des apôtres, sinon supérieurs, comme étant des lumières brillantes – des étoiles? Ne le montrent-ils pas, d’ailleurs, en prêchant leurs idées personnelles, faisant briller leur lumière sur divers sujets, sans considérer la nécessité d’en référer à la preuve de la parole des apôtres inspirés? Et n’est-ce pas dans le seul but de confirmer leur manière de voir et de montrer que leur enseignement s’appuie sur la lumière des étoiles apostoliques – plutôt qu’eux de la “haute critique” seraient influencés par les écrits des apôtres – qu’il leur arrive de citer les enseignements des 12 apôtres. Et en effet, la lumière de ces fausses étoiles “ étoiles errantes” est habituellement si opposée à celle des douze étoiles inspirées qu’ils ne peuvent que difficilement trouver un passage qui s’accorde avec leurs écrits.

Dans la prophétie du Seigneur, ces vraies étoiles lumineuses qui font parties de la lumière du soleil brillant de l’Evangile, sont reconnues comme étant obscurcies, empêchées de briller; tandis que les fausses étoiles, les sages-mondains, les lumières instituées par les hommes dans les cieux actuels, sont représentées comme faisant beaucoup de parade, en s’accommodant aux conditions terrestres – en abandonnant leur grandeur ou distinction spirituelle d’autrefois et, dans leur enseignement, en descendant au niveau des philosophes et des moralistes mondains – au niveau du droit de cité politique chrétienne.

L’ébranlement des cieux ecclésiastiques symboliques, qui est mentionné dans la même connexion, a trait quelque peu à ces lumières de la chrétienté revenant à un niveau plus bas d’enseignement public. C’est ce que nous voyons de tous côtés: un ébranlement des credos et des dogmes de la chrétienté qui, chaque fois qu’on s’y rapporte, produisent de la confusion, à cause de leur mélange avec l’erreur – tel est, par exemple, la doctrine des élus et des non-élus; la doctrine des tourments éternels pour tous ceux qui ne seront pas saints ou vainqueurs, etc.

En conséquence, la plupart des savants de ce monde, auxquels le public regarde, font tous leurs efforts pour éloigner l’attention de ces sujets. Et quels autres sujets pourraient-ils trouver, sinon l’élection vraie ou fausse; et l’idée vraie ou fausse ayant trait aux provisions de Dieu pour la vie future de l’humanité? Ne connaissant rien du divin plan des âges et ne désirant réveiller aucune controverse sur l’enfer et la damnation des enfants, que peuvent prêcher ces étoiles pour attirer sur eux l’attention du monde?

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ils abandonneront entièrement les thèmes spirituels et descendront au plan de l’homme naturel, aux questions de réformes morales et politiques. Ils prêcheront un autre Evangile. Ils se joindront aux croisades en faveur des droits chrétiens. Ces étoiles de la chaire seront de plus en plus épris de ces choses; tandis que d’autres feront sensation en surpassant les plus célèbres incrédules dans des déclarations de ce qu’ils ne croient pas; en tournant au ridicule le récit biblique d’une chute adamique dans le péché et de l’idée d’une rédemption de quelque chose qui est un mythe suivant leur théorie évolutionniste.

Qui ne peut voir ces signes s’accomplissant aujourd’hui de tous les côtés! Mais le soleil, la lune et les douze étoiles ne sont encore que partiellement obscurcis: il n’y a encore que relativement peu de fausses étoiles qui soient tombées de toute prétention évangélique: elles doivent tenir compte du niveau de compréhension des masses pour lesquelles elles brillent.

En coïncidence avec cela, Luc (21 : 25, 26) ajoute d’autres signes pour ce temps: “Sur la terre il y aura de l’angoisse chez les nations qui ne sauront que faire, au bruit de la mer et des flots [des éléments effrénés et turbulents], les hommes rendant l’âme de terreur dans l’attente des choses de ce qui surviendra pour la terre; car les puissances des cieux seront ébranlées.”

Le bruit de la mer et des îlots symbolise les masses remuantes de l’humanité, courbées, mais non pleinement restreintes, par les lois et les règlements de la société. Tout le monde, pendant ces vingt dernières années a entendu de ce “bruit” accompagné parfois de tempêtes, qui, comme des flots de la mer, s’élancent avec fureur contre la terre (l’ordre social] cherchant à l’engloutir. Restreintes pour un temps, ces vagues accumulent du poids et de la force, et, comme cela nous est montré par la prophétie, ce n’est qu’une question de quelques années pour que toutes les montagnes [royaumes] soient “ébranlées au cœur de la mer’ – dans l’anarchie (Ps. 46: 1-3). Tous les journaux, qui ne sont pas dirigés par les opulents, font entendre la voix du mugissement de cette classe agitée – la “ mer”; et les autres, bien qu’involontairement, se font l’écho de ce mugissement dans le but de donner des nouvelles. C’est là ce qui cause “l’angoisse des nations avec perplexité”, bien que dans une période de paix comparative.

Et c’est au fur et à mesure que les hommes réalisent que la mer agitée et mugissante provient largement de la disparition de la superstition et de l’influence ecclésiastique, et qu’ils voient que de plus en plus les puissances des cieux [les credo et systèmes sectaires sont ébranlées, “qu’ils rendent l’âme à cause de la frayeur”, – dans l’appréhension des choses qui surviennent à la terre [la société]; mais les grands efforts qui sont faits maintenant pour unifier le pouvoir et l’influence des sectes, n’aura de succès que pendant un temps très court, tout se désagrégera complètement.

Et alors dans le même temps paraîtra le signe [l’évidence, la preuve] du fils de l’homme, la preuve ou l’évidence du second avènement du Fils de l’homme.

Nous ne devons pas perdre de vue que cette prophétie est la réponse à certaines questions et que l’une d’elles est celle-ci: “Quel sera le signe de ta présence” au second avènement? Ayant aussi présent à l’esprit le fait qu’il y en eut peu qui reconnurent le Messie à son premier avènement et que même les disciples eurent assez longtemps des doutes et des craintes à ce sujet, nous comprenons très bien qu’ils désiraient savoir comment ils seraient sûrs de le reconnaître. A son premier avènement, notre Seigneur se montra lui-même et fut attesté par des signes: par ses paroles, ses oeuvres merveilleuses et par Jean-Baptiste. Quels étaient donc les signes qu’ils devaient s’attendre à voir pour indiquer sa seconde présence? Telle fut la question qu’ils posèrent.

La réponse du Seigneur les assure qu’ils ne seront pas laissés sans un signe convenable et suffisant, mais elle ne dit rien de son caractère. “Alors paraîtra le signe du Fils de l’homme”. Ce signe suffira pour les fidèles et le peuple de Dieu qui veille, mais il n’est pas envoyé pour d’autres. C’est cette même classe qui vit et comprit les signes ou preuves de son premier avènement, tandis que les masses de l’Israël nominal ne discernèrent pas les signes de leur temps; Dieu ne voulant pas que d’autres pussent les discerner. C’est pourquoi une grande partie des merveilleuses paroles de vie furent dites en paraboles et en choses cachées, afin qu’en voyant ils ne puissent voir et qu’en entendant ils ne puissent comprendre, étant indignes de la lumière qui n’était propre alors que pour les fidèles, il en est ainsi en ce qui concerne les signes de la seconde présence du Seigneur. Ils ne sont pas manifestes pour toute l’humanité; ils sont reconnus seulement par les véritables Israélites: qui sont honnêtes, sans fraude.

Le mot signe (v. 30, grec: sémion” signifie preuve ou évidence.’ nous le trouvons ainsi dans les cas suivants: “Jésus fit encore devant ses disciples beaucoup d’autres signes.” – Jean 20: 30.

Le Seigneur . . . accordait que des signes et des miracles se fissent par leurs mains [de Paul et Barnabas.” –    Actes 14 : 3.

Les langues servent de signe… pour les incrédules. – 1 Cor. 14 : 22.

“Quant au signe de l’apôtre, ils ont été produits au milieu de vous avec une entière persévérance, par des signes . . . etc.” – 2 Cor. 12: 12.

Ainsi donc, “vous verrez le signe du Fils de l’homme” ne veut pas dire que les disciples du Seigneur, qui vivront alors, le verront, mais qu’ils auront une indication ou évidence de sa présence à ce moment-là. Les signes de la seconde présence du Seigneur se trouveront être en harmonie avec le témoignage des prophètes et seront corroborés ( Vol. Il, chap. V, VI et VII.) par eux comme ce fut le cas au premier avènement. – Luc 24 : 44-46.

..Dans le ciel”: Le signe ou la preuve de sa parousie sera donné dans les cieux. Non pas dans les cieux de la présence du Père et devant les saints anges, mais dans les cieux symboliques, les cieux ecclésiastiques; les mêmes cieux desquels il nous est dit dans le verset précédent qu’ils seront ébranlés jusqu’à faire tomber leurs étoiles. C’est donc dans ce ciel – la classe spirituelle professante – que le signe ou l’évidence de la présence du

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Seigneur paraît tout d’abord. Quelques-uns voient dans la merveilleuse révélation du divin plan des âges l’accomplissement des déclarations prophétiques concernant ce jour de la seconde présence et le reconnaissent comme un des signes de sa présence (Luc 12 : 37). Le jugement de Babylone, la chrétienté sociale et ecclésiastique, est un autre signe que le Juge est venu et qu’il règle tout d’abord compte avec ceux à qui il a remis ses biens comme économes (Matth. 25 : 19; Luc 19: 15). Le “jugement commence par la maison de Dieu” (1 P. 4: 17) et il signifie la confusion et la consternation parmi les docteurs et les principaux prêtres des temps actuels, lorsqu’ils essaient de concilier leurs doctrines, leurs pratiques et leur foi, comme cela arriva aux pharisiens, aux prêtres et aux docteurs de la Loi lors de la première présence du Seigneur; – bien qu’alors, comme maintenant. cette présence fut niée.

Mais au premier avènement les humbles “véritables Israélites”, trouvés dignes de Dieu, ne furent pas couverts de confusion, mais ils furent éclairés de sorte que notre Seigneur put leur dire: “Bienheureux vos yeux à vous, parce qu’ils voient, et vos oreilles parce qu’elles entendent; car, amen. je vous dis que beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez de vos yeux et ne l’ont pas vu et d’entendre ce que vous entendez et ne l’ont pas entendu” (Matth. 13: 17). Il en est ainsi maintenant à la seconde présence du Fils de l’homme; le dévoilement de la parole de Dieu, le discernement du divin plan des âges qui montrent les temps et les saisons aussi bien que la confusion sur “ Babylone”, sont des preuves satisfaisantes de la présence du Roi.

“Alors aussi toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine et elles verront le Fils de l’homme venant sur [dans] les nuées du ciel.” – Matth. 24: 80.

Les tribus de la terre ne verront pas le signe ou preuve de la présence du Seigneur qui est donné seulement parmi les “cieux” – ce qui est nominalement spirituel – les églises – et n’est apprécié que par les purs d’entre eux. Elles ne verront pas non plus le Seigneur lui-même avec les yeux naturels, (parce qu’il n’est plus chair et ne peut être vu par ce qui est charnel) il nous faudrait nous rappeler les paroles du Seigneur: – “Encore un peu de temps et le monde ne me verra plus” (Jean 14:19) et les paroles de l’apôtre: que nous devons être “changés” et faits des êtres spirituels semblables à notre Seigneur, avant que nous puissions “le voir tel qu’il est” (1 Cor. 15 : 51, 53; 1 (Jean 3 : 2). Les tribus de la terre au contraire, verront les nuées de troubles et de confusion qui se rattachent à l’ébranlement des cieux et réaliseront que c’est aussi une tempête qui ébranle également la terre ( voy. Héb. 12 : 26, 27); et dans ce temps aussi, il y aura pour tous une lamentation générale, se rattachant à ce grand temps de détresse, puis à la clôture de l’orage, tous les hommes discerneront, reconnaîtront définitivement le nouveau Roi avec les yeux de leur entendement et ils pleureront sur leur péché et sur ce que dans leur aveuglement ils l’aient pu rejeter – les Juifs tout d’abord. – Voy. Zach. 12: 10, 12.

“Et il enverra ses anges avec une grande trompette; et ils rassembleront ses élus, des quatre vents, depuis l’un des bouts des cieux jusqu’à l’autre bout” (le manuscrit du Sinaï omet voix ou son). – Matth. 24: 81.

Ce travail se fera pendant l’intérim de la moisson. Les anges (messagers du nouveau Roi de la terre) feront un travail de séparation; non entre l’église et le monde, mais au sein des membres de l’église nominale, les “cieux” actuels. Ce travail est représenté sous différentes descriptions symboliques. – C’est le rassemblement du blé dans le grenier après la séparation d’avec l’ivraie (Matth. 13 : 30); c’est le rassemblement dans des vases des bons poissons et le rejet des mauvais dans la mer, qui se trouvent dans le filet évangélique (Matth. 13 : 47-49); c’est le rassemblement de ses joyaux (Mal. 3: 17); c’est l’appel du peuple de Dieu de sortir de Babylone (Apoc. 18 : 4); c’est le cri de minuit pour les vierges, cri qui sépare les sages des folles (Matth. 25 : 6); et dans la prophétie qui nous occupe, c’est, le rassemblement des élus d’entre les non-élus de la chrétienté, des quatre vents, de tous côtés.

Nous ne nous attendons pas à voir apparaître des anges des cieux avec des ailes, volant à travers les airs en soufflant dans une grande trompette et saisissant ça et là quelques-uns des saints; – pas plus que nous n’espérons devenir des poissons dans le sens littéral et être mis à part dans de vrais vases; ou du blé littéral dans un grenier littéral. Nous croyons que les anges ou messagers employés par le Seigneur à la récolte de cette moisson sont des messagers comme ceux qu’il a employés à son service à travers cet âge; des serviteurs terrestres, engendrés de son saint Esprit, – de “ nouvelles créatures dans le Christ Jésus”.

Nous comprenons que la grande trompette est la trompette antitypique “trompette du jubilé”, la “septième trompette”, qui est aussi symbolique que les six précédentes (Apoc. 11: 15-18) lesquelles n’ont jamais fait entendre aucun son littéral. Elle a trompeté symboliquement depuis octobre 1874, et elle continuera à sonner jusqu’à la fin du Millénium. Lorsque cette trompette commence à sonner, la “moisson”, la récolte et la séparation, qui doivent se continuer jusqu”â ce que les “ élus”, le “ blé” soient tous rassemblés hors des présents “cieux” [systèmes ecclésiastiques] dans le Seigneur, commence aussi. Les anges [messagers] sont ceux qui portent le message de la parole du Seigneur qui produit la séparation et rassemble ses élus à lui-même.

C’est le privilège du fidèle peuple de Dieu, de ceux qui sont maintenant transportés des ténèbres à la merveilleuse lumière, de ceux à qui il est permis de voir et d’entendre ces choses que les autres ne voient pas et n’entendent pas, d’être co-ouvriers avec leur Seigneur comme ses anges, messagers ou serviteurs, en cela aussi bien que dans tous les autres aspects de l’œuvre de Dieu à travers cet âge. C’est par sa grâce, que ceux-là ont cultivé, ensemencé, hersé et arrosé et, maintenant, la même classe peut aussi moissonner avec le chef moissonneur.

Proximité du Royaume de Dieu.

“Or apprenez du figuier cette parabole: Dés que ses rameaux sont devenus tendres et que ses feuilles poussent, vous connaissez que l’été (Les Hébreux divisaient leur année en deux saisons: l’été et l’hiver) proche. De même vous aussi, quand

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vous verrez toutes ces choses, connaissez qu’il [le royaume de Dieu. – Luc 17 : 21] est proche, aux portes. Amen, je vous le dis: Cette génération ne passera pas que toutes ces choses n’arrivent. Le ciel et la terre [les systèmes ecclésiastiques et sociaux actuels] passeront, mais mes paroles ne passeront point.” – Matth. 24 : 32-35.

Les incrédules se sont emparés de ce passage prétendant qu’il est manifeste qu’il n’a pas été accompli; et ils essaient de prouver ainsi que notre Seigneur a été un faux prophète. Ils appliquent la prophétie toute entière aux troubles qui se rapportent à la chute de la politique nationale d’Israël en l’an 70; et ils font remarquer que cette génération et beaucoup d’autres se sont passées sans voir l’accomplissement de “toutes ces choses”. Nous répondons à cela, bien entendu, que la prophétie du Seigneur n’est pas comprise; – qu’il n’y a qu’une partie de cette prophétie qui intéresse le trouble sur Israël dont le point culminant se trouve en l’an 70.

Mais pour affronter l’objection, certains écrivains chrétiens ont prétendu que les mots “ cette génération” signifiaient “cette race” – les Juifs, qui ne devaient pas passer avant que ces prédictions n’aient été accomplies.

Mais nous différons de cette interprétation pour plusieurs raisons:

(1) Bien qu’on puisse dire que les mots “génération et race dérivent d’une même racine, cependant ils ne sont pas les mêmes: et dans l’emploi qui en est fait dans les Ecritures, les deux mots sont toujours distincts.

Lorsque dans le N. Testament, le mot génération est employé dans le sens de race ou de postérité il est toujours du mot grec gennema (comme en Matth. 3 : 7:12:34; 23:33; Luc 3:7), où de genos (comme en 1 Pierre 2 : 9). Mais dans les trois différents récits de cette prophétie, le Seigneur emploie un mot grec totalement différent (genea) qui ne signifie pas race, mais a la même signification que notre mot français génération. D’autres usages de ce même mot grec (genea) prouvent qu’il n’est pas employé avec la signification de race, mais en parlant d’un peuple contemporain. Nous citons comme preuves à l’appui: Matth. 1:17; 11:16; 12:41: 23:36: Luc 11:50, 51: 16:8; Actes 13:36: Col. 1:26; Héb. 3 : 10.

(2) Le Seigneur ne peut pas avoir parlé de la race juive et il aurait été impropre d’employer un mot grec signifiant race, parce que la race juive n’était pas ce qui faisait le sujet de la question des apôtres, ni de la réplique du Seigneur dans sa prophétie. “Cette race ne passera point” aurait amené à demander quelle était cette race, vu qu’aucune race particulière n’était indiquée. Si le mot signifiait race, il conviendrait tout autant de dire qu’il se rapporte à la race humaine qu’à la race juive.

Mais si nous comprenons qu’ici, comme ailleurs, le mot genea signifie génération et que les paroles du Seigneur sont une prophétie qui englobe l’âge de l’Evangile tout entier, il nous est facile de comprendre ce que veulent dire ces paroles :” Cette génération [celle qui sera témoin des signes demandés par les apôtres et énumérés par le Seigneur – savoir, l’obscurcissement du soleil, de la lune et la chute des étoiles] ne passera point, que tout cela n’arrive.” En un mot, les signes mentionnés. arriveront dans une époque de la durée d’une génération, à la clôture de l’âge.

Le bourgeonnement du figuier aurait pu n’être qu’une remarque occasionnelle; mais nous ne pensons pas qu’il en soit ainsi: La circonstance particulière pour laquelle le Seigneur avait donné la parabole du figuier qui ne portait pas de fruit et qui sécha (Matth. 21: 19, 20. nous porte à croire que dans cette prophétie le figuier doit signifier la nation juive. S’il en est ainsi, elle s’accomplit d’une manière signalée: car non seulement il y a des milliers de Juifs qui retournent en Palestine, quand le mouvement sioniste a pris d’assez grandes proportions pour justifier la convocation annuelle d’un congrès en Suisse ou toutes les nations du monde sont représentées, afin d’étudier les propositions pratiques qui seraient émises en vue de la réorganisation d’un Etat juif en Palestine. Ces bourgeons prospérèrent, mais ils ne produisirent aucun fruit parfait avant octobre 1914 – fin complète des “ temps des nations”.

Une “génération” peut être reconnue comme étant l’équivalent d’un siècle (limite présente) ou 120 ans, durée de la vie de Moïse et selon les Ecritures (Gen. 5 : 3). Si nous comptons 100 ans depuis 1780, date de l’apparition du premier signe, nous attendrons l’année 1880; et à notre compréhension chaque article prédit avait commencé à s’accomplir à cette date: – la “moisson” ou temps de récolte ayant commencé en 1874: l’organisation du Royaume et la prise de possession par le Seigneur de son grand pouvoir comme Roi en avril 1878: et le temps de détresse ou “ jour de la colère” qui commença mi octobre 1874 et finira en octobre 1914: et le bourgeonnement du figuier. Ceux qui veulent choisir peuvent sans inconséquence faire dater le siècle ou génération du dernier signe. – la chute des étoiles aussi bien que du premier, l’obscurcissement du soleil et de la lune: et un siècle qui aurait commencé en 1883 ne serait pas encore près de finir. Beaucoup de ceux qui sont vivants actuellement pourraient témoigner du signe de la chute des étoiles. Ceux qui marchent avec nous dans la lumière des vérités présentes n’attendent pas des choses à venir , qui sont déjà là: mais ils attendent la consommation des choses qui sont en voie d’exécution. Or, puisque le Maître dit “lorsque vous verrez toutes ces choses”: et puisque le signe du Fils de l’homme dans les cieux ”, le “ bourgeonnement du figuier” et le rassemblement des élus sont comptés au nombre des signes, il n’est pas inconséquent de compter la “ génération” de 1878 à 1914 oit 36 ans 1/2, selon le calcul approximatif de la moyenne de la vie humaine de nos jours.

Quant à ce jour-là et à l’heure, nul ne le sait, pas même les anges des cieux [ni le Fils. – St. & Seg.].” “Prenez garde, veillez et priez: car vous ne savez quand (en) est le temps.” –      Matth. 24 : 36; Marc 13 : 32. 33.

Ces mots semblent impliquer pour plusieurs beaucoup plus qu’ils n’expriment: Il leur semble que ces paroles sont comme une sorte de verrou ou de serrure de sûreté sur toutes les prophéties de la Bible et les rendent inutiles: – comme notre Seigneur avait dit: “Personne ne saura jamais” ; tandis qu’il dit simplement, “ personne ne le sait maintenant” en parlant seulement des personnes qui l’écoutaient et pour lequel les temps exacts

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et les saisons n’étaient pas propres à être révélés. Quelqu’un pourrait-il douter que les “anges des cieux” et le “Fils”’ ne savent maintenant pleinement et clairement les choses dont l’accomplissement s’approche? Et si, d’après ce qui est dit dans ce verset, ils peuvent savoir maintenant, ce verset ne peut pas non plus restreindre maintenant les saints de Dieu et les empêcher de chercher et de comprendre toute la vérité “écrite d’avance pour notre instruction”. En effet, c’est surtout parce que la volonté du Père était que son peuple ne connut pas la date alors et jusqu’à l’ouverture des “sceaux”,(Vol. Il, chap. Il et III) que le Seigneur délimita la marche des événements et les assura que s’ils veillaient, priaient et demeuraient fidèles, ils ne seraient pas laissés dans les ténèbres, mais qu’ils verraient et connaîtraient au temps voulu.

Dieu indiqua, par son prophète, Daniel, que dans ce temps “ les sages comprendraient la vision et la prophétie, mais que seulement les méchants ne comprendraient pas” -Dan. 12 : 9, 10.

L’apôtre Paul ajoute à cela son témoignage en disant: “ ,Vous frères vous n’êtes pas dans les ténèbres pour que ce jour vous surprenne comme un voleur”, bien qu’il vienne ainsi sur tout le monde. “Veillez, donc [afin qu’au temps voulu vous puissiez savoir] priant en tout temps; afin que vous soyez jugés dignes d’échapper à toutes ces choses qui doivent arriver.”

Comme dans les jours de Noé, “ils ne connurent rien ”

“Et tels (furent) les jours de Noé, telle aussi sera la présence du Fils de l’homme. Car, comme ils étaient, aux jours d’avant le déluge, mangeant et buvant se mariant et donnant en mariage, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche et qu’ils ne connurent rien; . . . telle sera aussi la présence du Fils de l’homme.’ – Matth. 24 37-39.

Le point marquant de cette illustration est laissé de côté par beaucoup qui supposent, sans autorité des paroles du Maître, que ce qui est mis ici en parallèle est la méchanceté du temps de Noé avec celle des jours de la présence de Christ. Mais bien qu’une telle comparaison ait pu sembler justifiable et propre, le fait n’existe pas moins que cette comparaison n’existe pas. La seule chose qui soit mise ici en parallèle est l’ignorance. Il n’y eut que Noé et sa famille qui connurent ; le peuple ne sut rien, mais agit comme il l’avait toujours fait, – se mariant, plantant et bâtissant, mangeant et buvant. De même, durant le temps de la présence de Christ, à la fin de cet âge et tandis que le grand temps de détresse est prêt à éclater, ceux seuls qui sont le peuple du Seigneur connaissent sa présence, ou comprennent clairement le pourquoi ou le résultat de la venue, les autres ne “ connaissent rien”.

Dans Luc 17 : 26-29 la même leçon est enseignée, les voisins de Noé et de Lot sont restés ignorants des troubles suspendus sur eux dans les jours de Noé et dans les jours de Lot, de même ici, le peuple ignore les troubles venant sur lui clans les jours du Fils de l’homme; – maintenant qu’il est venu et est présent. Nous voyons clairement, aujourd’hui autour de nous, l’accomplissement de cela.

Le monde est rempli de crainte et est. Perplexe, mais il ne sait rien de la présence du Fils de l’homme et de la “moisson” qui se fait maintenant. Quand bien même ils soupçonneraient approximativement la détresse qui vient, les hommes ne peuvent augurer des bénédictions qui les accompagnent.

“Il en sera de même au jour où le Fils de l’homme [déjà présent] est révélé [rendu manifeste – d’abord à ses “vierges” qui veillent, puis finalement à tout le monde pendant la détresse]. En ce jour-là que celui qui sera sur le haut du bâtiment et dont les meubles seront dans la maison, ne descende point pour les emporter; et que celui qui sera aux champs ne retourne pas non plus en arrière. Souvenez-vous de la femme de Lot! Quiconque cherchera à sauver sa vie [en violant sa conscience et restant dans Babylone], la perdra; et quiconque la perdra [en sacrifiant les droits de la vie présente], lui donnera vie [éternellement].” – Luc 17 : 80-33.

C’est ainsi que l’évangile de Luc applique ces paroles (déjà considérées plus haut) à la clôture de l’âge de l’Evangile – “le jour où le Fils de l’homme est révélé”.

“Souvenez-vous de la femme de Lot !” Tel est l’avertissement donné par le Seigneur. Combien cette injonction est peu appropriée à ceux qui fuirent de la Judée en l’an 70 ; mais combien elle acquiert de force en l’appliquant au peuple de Dieu maintenant, à la clôture de l’âge de l’Evangile; lorsque nous comprenons que Babylone est jugée et que nous avons entendu le message du Seigneur: “Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez pas à ses péchés et que vous ne receviez pas de ses plaies.” Ce message ressemble en effet à celui des messagers qui pressaient Lot et sa famille de sortir de Sodome en disant: “Sauve-toi, pour ta vie; ne regarde pas derrière toi, et ne t’arrête pas dans toute la plaine; sauve-toi sur la montagne, de peur que tu ne périsses.” – Gen. 19: 17.

Combien cette illustration acquiert de poids, lorsque nous nous souvenons que la chrétienté est la “grande ville [Babylone], qui est appelée spirituellement Sodome.” –                Apoc. 11 : 8.

La femme de Lot après avoir commencé à fuir, selon les exhortations, “regarda en arrière”, convoitant les choses qu’elle laissait. Il en est ainsi maintenant de quelques-uns de ceux qui fuient de Babylone vers la montagne [royaume] du Seigneur; ils ont plus de sympathie pour les choses qu’ils laissent derrière eux, que pour celles qui sont devant. Il n’y a que ceux qui s’affectionnent aux choses qui sont en haut et non celles de la terre qui atteindront le but de la course. La persévérance des saints procède d’une pleine consécration du cœur; tous les autres manqueront de courir de manière à obtenir le grand prix.

“L’un sera pris et l’autre laissé.”

“Je vous le dis: En cette nuit-là, il y en aura deux sur un même lit: l’un sera pris et l’antre sera laissé.” – Luc 17: 34 – n’est pas rapporté par Matthieu.

Le Seigneur nous fait connaître par le prophète, qu’avec l’approche du matin millénaire, une nuit vient aussi (Es. 21 :12). Ce sera une nuit de détresse, au commencement de laquelle les fidèles seront rassemblés hors de Babylone. Ici, le “lit” est en harmonie avec l’emploi qu’Esaïe fait de ce mot (Es. 28 : 20) et il peut être interprété comme symbolisant les credo humains qui sont assez longs pour les “bébés” en Christ, mais trop courts

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pour qu’un homme développé puisse s’y étendre. Cela est vrai des diverses “doctrines des hommes” qui se sont substituées bien qu’étant différentes aux doctrines de la parole de Dieu dont la longueur et la largeur surpassent les connaissances humaines. Prenons par exemple la doctrine de l’élection telle qu’elle est enseignée par nos amis calvinistes; c’est un lit tout à fait suffisant pour le repos d’un grand nombre qui ne sont que des “bébés” en Christ; dont les sens n’ont pas été exercés; mais au fur et à mesure que les “bébés” se réveillent à la lumière de la connaissance du présent jour et croissent en grâce et en connaissance, ils trouvent tous, que les anciens lits de credo ou dogmes sont trop courts pour être confortables; et comme chacun essaie de s’envelopper dans les promesses de Dieu, rendues étroites par une théologie erronée, ils ne peuvent suffisamment se couvrir eux-mêmes: ils traînent après eux des doutes qui les glacent, accompagnés de cette crainte que rien ne leur prouve qu’eux et leurs amis font partie des “élus”; et lorsque enfin ces chrétiens se sont développés, ils trouvent un soulagement à rejeter de telles prédications et Dieu leur envoie généralement la lumière de la “vérité présente” pour les guider dans “un lieu spacieux” (Osée 4: 16) de vrai repos ou se trouvent des vêtements abondants pour tous ceux qui cherchent à connaître la volonté du Père et à la faire. Toutefois, il en est d’autres, et c’est la grande majorité, qui se déclarent entièrement satisfaits et tout à fait à l’aise dans leurs petits berceaux, parce qu’ils sont des “bébés” et non des “hommes” en expérience et en connaissance chrétiennes. – .”L’un sera pris et l’autre laissé.”

“Alors il y en aura deux au champ: l’un est pris et l’autre est laissé.” – Matth. 24 : 40.

“Le champ c’est le monde ” a dit notre Seigneur; et dans ce discours il représente une condition en dehors de la “maison” nominale – en dehors de Babylone. Nous sommes enseignés par cela même qu’il n’y a pas que ceux qui “sortent” qui sont “rassemblés” mais que les “joyaux” sont pris où ils sont – “Le Seigneur connaît ceux qui sont siens-‘. Et dans cette récolte de la moisson, il forme ses joyaux, – il rassemble ses élus, pour être cohéritiers dans son royaume.

“Deux moudront au moulin: l’un est pris et l’autre est laissé.” – Matth. 24 : 41; Luc 17 : 35.

Un moulin est l’endroit ou la nourriture est préparée: les écoles de théologie et les séminaires sont les moulins où est préparée la nourriture spirituelle pour “Babylone” mais ils ne produisent que de bien pauvre mouture et non une provende pure. Le mal est et il va croissant que la nourriture fournie n’est guère composée que de balle et de son et quelle n’est pas suffisante pour soutenir la vie spirituelle et pour donner des forces: et ceux qui sont au moulin sont obligés de préparer ce qui leur est donné par leur dénomination: ils ne peuvent conserver leur situation et en même temps pourvoir à la “nourriture convenable” et saine pour la maison de la foi. de sorte que la “vérité présente”, récolte quelques-uns de ceux qui sont au moulin et laisse les autres. “L’un est pris et l’autre laissé.” Ceux qui sont loyaux pour Dieu et pour sou troupeau sont pris, tous les autres seront laissés. Tandis que le monde et l’Eglise nominale déclarent que ce temps est un temps d’union et de “ fédération”, Dieu déclare que c’est un temps de séparation. – Esaïe 8:12.

Rassembles de partout – l’attraction.

“Et répondant, ils [les disciples] lui dirent: Où, Seigneur [où seront-ils enlevés]? Et il leur dit: Où (sera) le corps [la carcasse, la nourriture[ là s’assembleront les aigles. – Matth. 24:28; Lue 17:37.

La leçon qui ressort de ce passage est celle-ci: Lorsque le Seigneur rassemblera ses élus des quatre vents des cieux – de toutes les sectes de l’Eglise – il les attirera comme les aigles sont attirées par la pâture pour laquelle ils ont une vue perçante et de l’attrait et qu’ils aiment; au temps voulu le Seigneur pourvoira à la nourriture convenable et son vrai peuple la reconnaîtra et s’y rassemblera; – ceux qui seront prêts et dignes seront pris, les autres seront laissés.

La nourriture de “la vérité présente” à laquelle le Seigneur pourvoit maintenant et le rassemblement de ses saints autour d’elle et par elle s’adapte exactement à la description de cette prophétie. L’appel présent n’est pas de sortir d’un “moulin” pour aller dans un autre “moulin”, ni d’un “lit” pour aller dans un autre qui se trouverait à côté. Ce n’est pas le rassemblement par un homme ou plusieurs hommes, et autour de ces hommes, dans une nouvelle dénomination; mais un rassemblement dans le Christ lui-même, le seul et vrai Maître et Directeur. Où et quand y a-t-il jamais eu une semblable reconnaissance publique de tous ceux qui se confient dans le précieux sang de Christ et qui lui sont consacrés, comme étant les seuls gens de la maison de la foi – tous frères, ayant Christ comme seul et unique législateur, sans tenir compte des credo et des dogmes humains sur d’antres sujets? Jamais et nulle part depuis les jours des apôtres, autant que nous en puissions juger.

De plus, il est bon de remarquer que les grandes facultés humaines, les oratoires, etc. ont été notablement associés avec d’autres mouvements, mais jamais avec ce rassemblement actuel au Seigneur.

Ici, les rhétoriques humains et les joutes oratoires trouvent peu de place pour s’exercer, elles disent peu et on peut s’en passer ; la vérité, la nourriture spirituelle que le Seigneur fournit, est la seule attraction. Celui qui rassemble et ceux qui sont rassemblés viennent ensemble parce qu’ils ont (,faim et soif de la justice” et qu’ils trouvent la portion satisfaisante à laquelle le Seigneur a pourvu ; chacun en mange pour lui-même.

Veillez, si vous voulez connaître.

“Veillez donc, parce que vous ne savez à quelle heure votre Seigneur vient. Or sachez que, si le maître de la maison savait à quelle veille le voleur vient, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison [voilà pourquoi le temps est tenu secret, indiqué sous formes de paraboles et de symboles].” – Matth. 24: 42-43.

Le “maître de la maison”, ou le patron de la présente dispensation. n’est pas notre Seigneur mais l’adversaire, le diable. – le “Dieu de ce monde”, “ le prince de la puissance de l’air”, le “ prince de ce monde” qui règne maintenant dans les enfants de rébellion, aveuglait les pensées de tous ceux qui ne croient pas – dont les yeux de l’entendement n’ont jamais été oints avec le collyre du Seigneur 2 Cor. 4 : 4 : Eph. 2 :2 : Apoc.3: 18”. Cet

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adversaire est rusé et plein d’astuce, toujours prêt à user des connaissances qu’il peut avoir des temps et saisons et des arrangements divins pour s’opposer au plan de Dieu, comme notre Seigneur le déclare dans ce qui vient d’être dit.

Dieu permet que Satan suive sa propre voie; aussi loin qu’il ne se trouve pas en conflit avec son plan, et Il dirige ses vilaines malices de manière à ce qu’elles servent à l’avancement du plan divin. C’est ainsi que le diable n’a que peu compris ce qui se trouve dans la Bible bien qu’il la connaisse depuis longtemps et c’est par la même raison que l’homme ne la comprend pas parce qu’elle est écrite en paraboles, en symboles et en paroles figurées. Mais maintenant le moment est venu où ces paroles peuvent être comprises et elles le sont par ceux qui sont guidés par l’Esprit saint – que le monde ne peut pas recevoir – et qui, selon la promesse du Seigneur, doit “ nous conduire dans toute la vérité” et nous annoncer les choses à venir. Satan ne possède pas l’Esprit saint et n’est pas guidé par lui; et par conséquent une bonne partie de la Parole de Dieu est une folie pour lui. Mais il a appris à ne pas douter de ce que même le monde sait dans une certaine mesure, savoir: que “l’intimité de l’Eternel est pour ceux qui le craignent” (Ps. 25: 14). C’est pourquoi nous pouvons présumer que ses représentants, les anges déchus, sont fréquemment présents aux études de la Bible du peuple vraiment consacré à Dieu, pour apprendre quelque chose du plan des âges. Nous pouvons supposer, que si Satan avait su plus tôt quelque chose de plus concernant le plan divin, il aurait arrangé ses affaires autrement; mais nous avons le témoignage positif du Seigneur qu’une telle connaissance de la part de Satan aurait nécessité une terminaison différente de l’âge de l’Evangile, et une toute autre ouverture de l’âge millénaire que celle que Dieu s’est proposée et qu’il a déclarée devoir s’accomplir. Mais au lieu de savoir et de tenir sa maison en ordre, il fut pris à l’improviste par la parousia du Seigneur en 1874 et par l’œuvre de la moisson qui alors commença. De sorte qu’avec toute sa ruse et sa fourberie, tous ses déguisements de la vraie lumière, etc.” sa “maison” -les institutions actuelles – souffrira un écroulement complet. Comprenant cela, il fait les plus grands efforts pour tromper et séduire, se servant même de ses serviteurs abusés pour opérer des miracles de guérison physique, bien qu’il soit le prince de la maladie et de la mort (Hèb. 2 :14). Mais une maison divisée ainsi contre elle-même est sûre de tomber; et grande sera la chute de Babylone; elle tombera comme une grande meule jetée dans la mer. – Apoc. 18 : 21.

“C’est pourquoi vous aussi tenez-vous prêts parce que le Fils de l’homme vient à l’heure que vous ne pensez pas ” – Matth. 24 : 44.

Ici, vous aussi, les croyants, les fidèles du Seigneur, sont mentionnées en contraste avec Satan et ses serviteurs. Le temps de la présence du Seigneur ne pouvait pas être connu par avance, même pas par ses saints. Aussi le fait de sa présence ne fut connu que prés d’une année après octobre 1874, lorsque les coups frappés par la parole des apôtres et des prophètes eurent été reconnus.

Depuis ce temps, il y a de nombreux signes extérieurs, des évidences de la présence du Fils de l’homme; et au fur et à mesure que ses dévoués disciples sont rassemblés des quatre vents des cieux et sont réunis au lieu du festin, le Maître “les fait mettre à table et s’approche pour les servir” (Luc 12 : 37), pour manger des choses que le monde ne connaît pas; ils sont servis d’abord par le Maître Jésus, et se servent ensuite les uns les autres.

Dispensant la nourriture à la maison de la foi.

“Qui est donc l’esclave fidèle et prudent que son Seigneur a établi sur ses gens pour leur donner la nourriture en temps convenable? Bienheureux cet esclave que son Seigneur, en arrivant, trouvera faisant ainsi, ‘Amen, je vous dis qu’il l’établira sur tous ses biens,” – Matth, 24:45-51; Luc 12: 42-46.

Ces paroles semblent intimer que dans le temps particulier indiqué par la prophétie, – c’est à dire durant la présence du Seigneur, au temps du rassemblement des élus – notre Seigneur, le grand Serviteur de son peuple, fera choix d’un canal pour dispenser la nourriture au temps convenable, bien que d’autres canaux ou “co-ouvriers” soient employés pour distribuer la nourriture à la maison de la foi. Mais le serviteur est simplement un économe et susceptible d’être renvoyé à chaque instant, s’il négligeait de reconnaître pleinement et dûment celui qui est le Maître en toutes circonstances. – le grand Serviteur de Dieu et de son peuple, – le “Messager de l’Alliance”, – le Christ,

Cette fidélité de la part du dit économe (fidélité au Maître, à ses “compagnons” et aux “gens [de la maison]”) sera récompensée en ce que sa situation d’économe lui sera conservée. Aussi longtemps qu’il servira fidèlement il pourra continuer à servir – et cela jusqu’à la fin -à la famille de la foi, les “choses nouvelles et les choses anciennes” – la “nourriture au temps convenable” -leur présentant toutes les précieuses choses des provisions divines. Mais s’il est infidèle, il sera entièrement déposé de sa charge et rejeté dans les ténèbres du dehors, tandis qu’un autre, sujet aux mêmes conditions, prendrait sa place.

Comme nous comprenons la chose cela n’impliquerait pas que “ce serviteur” ou économe employé comme un canal pour la distribution de la “nourriture au temps qu’il faut”, soit l’auteur de cette nourriture ni qu’il soit inspiré ou infaillible. Tout le contraire, nous pouvons être sûrs, que celui que le Seigneur voudra employer ainsi comme distributeur de la Vérité, sera très humble, modeste (sans prétentions) aussi bien que très zélé pour la gloire du Maître de sorte qu’il ne prétendra pas à la qualité d’auteur ou de propriétaire de la vérité, mais qu’il s’efforcera simplement de la dispenser, comme étant un don du Maître pour ses “serviteurs” et ses “ gens” de la maison.

L’économe qui agirait dans un autre esprit serait sûrement changé; c’est ce que le Seigneur explique en détail de la manière suivante: “Mais si ce mauvais esclave [“si ce serviteur est (devient) méchant.” – Sacy, ou “étant (devenant) mauvais.’ – St. -tombant de sa fidélitè] dit en son cœur : Mon seigneur tarde à venir; et qu’il se mette à battre ses compagnons d’esclavage, puis a manger et “ boire [des doctrines erronées] avec ceux qui s’enivrent, le seigneur de cet esclave viendra [sera présent] au jour qu’il n’attend pas et à l’heure qu’il ne sait pas ; et il le mettra en pièces [“il le coupera en deux”. D. & St. — le rejettera comme serviteur], et lui assignera sa part avec les hypocrites : là seront les pleurs et le grincement des dents.” – Matth. 24: 48-51

184         Octobre-novembre 1905

.Notre Seigneur fut le plus grand de tous les prophètes et ses prophéties sont les plus frappantes. Les prophéties de Moïse, de Jérémie et d’autres, s’occupent principalement du rejet et du rassemblement de l’Israël selon la chair. Les prophéties d’Esaïe, outre qu’elles concernent l’Israël selon la chair, montrent Jésus-Christ le propitiateur pour nos péchés, comme aussi la lumière pour les nations et enfin comme celui qui ouvre les yeux aveugles de l’humanité à la “ véritable lumière”. Daniel prédit la venue et le rejet du Messie, l’onction du “ très-saint” à la Pentecôte, l’histoire du pouvoir des nations jusqu’à leur fin et l’établissement du royaume du Messie sous tous les cieux. Il montre aussi la puissance persécutrice de la petite corne papale, la manière dont elle a brisé les saints pendant l’âge et pendant les jours d’attente pour le royaume, etc. Mais aucun autre prophète que le Seigneur ne nous a donné les détails nécessaires pour ce temps de “moisson”, les mettant en rapport avec les événements prédominants indiqués par les autres prophètes.

Comme les autres, la prophétie du Seigneur est voilée sous un langage symbolique et des paraboles et cela dans le même but, pour qu’“aucun des méchants ne comprenne” mais seulement ceux du peuple de Dieu qui sont humbles, honnêtes et fidèles et cela au propre temps et par les moyens voulus de Dieu.

“ Il vous a été donné de connaître les mystères du royaume de Dieu; mais, pour les autres, en paraboles [en discours obscurs], afin qu’en regardant, ils ne regardent point, et qu’en entendant, ils ne comprennent point.” – Luc 8: 10.