La longueur, la largeur, la hauteur et la profondeur de l’amour de Christ.

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Afin qu’étant enraciné et fondés dans l’amour, vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et connaître l’amour de Christ, qui surpasse toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis de toute la plénitude le Dieu.-

Eph. 3: 17—19.

Autant le terme “amour” réchauffe et console, autant les termes “haine” et “égoïsme” refroidissent et découragent. Chez ceux qui ont été élevés dans un milieu de froideur égoïste et qui n’ont vu que la discorde, le terme,”amour”, si amour il y a, ne leur dit rien; pour eux la charité est un vain mot. Il existe néanmoins dans tout être humain une propension innée vers un vrai et sincère amour, même si pour beaucoup cet amour parait introuvable. Ce désir ducoeur humain soupirant après l’amour et la sympathie aug­mente progressivement et à mesure que l’homme avance en âge. Pour la majorité ceux sont, hélas des revers et insuccès inévitables qui remplacent les rêves de fortune et de succès. Le guerrier a bien pu être fort, brave et courageux ou même farouche et violent dans le combat; pour s’emparer du pain, de l’argent ou conquérir la renommée et la vaine gloire, tombé dans le malheur il implore finalement la miséricorde et l’af­fection qu’il n’avait pourtant jamais témoignées à autrui, et dont au surplus il n’était pas digne. Qu’un autre se ruine financièrement, ou tombe dans l’immoralité; qu’il s’effondre dans l’ivrognerie ou devienne gravement malade, peu importe, le baume de Galaad pour l’âme affligée est toujours l’amour.

Cet amour se trouve quelquefois dans un compagnon de vie, chez la femme ou le mari d’autrefois chez des parents des enfants, chez des frères ou les sœurs, heureusement

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Dieu soit loué pour ces “quelquefois!” car c’est la preuve d’un reste de l’image d’un Dieu d’amour dans l’homme. Mais hélas! chez beaucoup l’insuccès et les désastres subis, non seulement banissent l’espérance et étouffent en eux l’amitié, mais ils détruisent même la lueur d’amour qui y brillait encore et qui pourtant ne consistait plus guère qu’en un amour de raison ou dans une émotion passagère vite réprimée. C’est bien alors le cas où le message de l’amour de Dieu et de Christ est un vrai baume pour ces coeurs meurtris.

La misère, le découragement et le désespoir ravagent nombre de familles humaines par suite des temps difficiles que nous traversons; et combien d’enfants de Dieu ont cette année déjà échoué dans leurs bonnes résolutions envers le Seigneur et les leurs — de vivre d’une vie plus pure et plus utile, d’être plus fidèles à leur Créateur et de mieux se soucier de leurs devoirs! Mais l’infortune, les épreuves ont rendus vaines toutes ces résolutions et les voilà plus abattus que jamais.

Venez vous qui êtes fatigués et chargés.

C’est alors le temps favorable pour de tels découragés d’écouter la voix de Celui qui parle du ciel. Parlons-leur de l’amour du Seigneur, de sa compassion, de son empressement à aider ceux qui veulent accepter son assistance. S’ils écoutent sa voix et lui obéissent, l’heure de la défaite peut par la grâce toute-puissante de Dieu marquer celle de la victoire, comme il arrive souvent que dans une bataille une défaite tourne en victoire par l’arrivée de renforts au moment voulu. Les moments de découragement, de désespoir, de perte de confiance dans les succès terrestres, sont un moyen, pour ceux qui les traversent, de reconnaître qu’ils ont besoin de l’aide de l’E­ternel. C’est l’occasion de crier à Lui afin de recevoir le secours de Celui qui a dit: «Ma puissance s’accomplit dans l’infirmité.» Et encore: «Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés et je vous soulagerai. Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, parce que je suis doux et humble de coeur; et vous trouverez le repos de vos âmes. Car mon joug est aisé et mon fardeau est léger.» — 2 Cor. 12: 9; Matth. 11 : 28—30.

Mais il faut la foi pour croire en un Sauveur que nous n’avons jamais vu, avec lequel nous ne sommes pas familiers et spécialement pour croire en un Dieu qui nous a été sou­vent si malheureusement représenté comme ayant, avant la fondation du monde, fait des préparatifs pour que nous soy­ons tourmentés éternellement. Comment pouvons-nous croire en l’amour d’un tel Dieu? Comment pouvons-nous supposer qu’il n’est pas ce Dieu cruel que l’on nous a dépeint, mais plutôt un Dieu charitable, généreux, juste et miséricordieux? Comment pouvons-nous savoir que Dieu ne prend point plaisir au mal, à notre détresse actuelle, qu’il ne lui est jamais venu à l’idée de tourmenter une seule de ses créatures éternellement; qu’il ne prend point plaisir à la mort des méchants, mais sollicite au contraire son repentir? Comment pouvons-nous savoir que Dieu est tout bon, qu’il fait preuve de sa tendresse, de sa bonté envers tous ceux qui veulent l’accepter? Pouvons-nous goûter à la longueur, à la largeur, à la hauteur et à la profondeur de l’amour de Dieu et croire vraiment que Dieu donnera à tout homme une pleine con­naissance de la vérité, avec toute facilité d’accepter le salut offert, la vie éternelle dans le paradis de Dieu? — 2 Tim. 2:4; Apoc. 2:7.

L’Eternel est riche en bonté et sa miséricorde dure à toujours.

Voilà le message que nous pouvons apporter à ceux qui sont troublés et fatigués. Exhortons-les à un peu de foi et de patience en attendant mieux et engageons-les à étudier avec nous d’une manière approfondie les saintes Ecritures. L’essentiel est pour eux de se convaincre que les perfections divines, la puissance, la justice, l’amour et la sagesse de Dieu, s’exercent en faveur d’Adam et de ses descendants — en vue de leur bien à tous en les sauvant de la destruction et des conditions morbides dans lesquelles ils se trouvent, au men­tal, au moral et au physique. Il ne devrait point être difficile de faire preuve de ce petit degré de foi. L’Ecriture dit: «Il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent» (Hébr. 11 : 6). Ces paroles impliquent confiance en la justice de Dieu car s’il nous invite, ce n’est évidemment pas pour nous repousser si toutefois nous répondons à son appel. De plus, n’est-il pas plus logique de croire en un Dieu d’amour, de justice et de tendresse envers tous, qu’en un Dieu cruel, vindicatif, sans pitié et prenant plaisir dans les tourments de la plupart des enfants des hommes? Loin de nous un tel dieu diabolique! Ce sont les doctrines des démons de l’enfer de feu et des tourments éternels qu’on nous a fait croire de­puis notre tendre enfance qui font qu’un grand nombre sont devenus sceptiques, libres-penseurs et incrédules. Chaque esprit réfléchi devrait rejeter à priori de semblables déforma­tions du caractère et de la parole de notre Dieu; ce sont d’odieuses vilenies auxquelles malheureusement se cramponnent encore bien des membres des petites églises protestantes.

Il est grand temps que l’humanité accepte des manières de voir plus révérencieuses, plus charitables et plus théologiques. C’est précisément l’ignorance des véritables doctrines de la Bible qui en éloigne tant de Dieu et de sa parole et les jette dans de vaines philosophies et dans «la science faussement ainsi nommée» — de la haute-critique de l’évolutionnisme, du platonisme, du théosophisme, du mormonisme, du swedem­borgianisnie et de toutes les doctrines occultes et spirites des démons. — 1 Tim. 4:1; 6:20.

Comment acquérir la connaissance de l’amour de Christ?

Les doctrines erronées du purgatoire, de l’enfer fabuleux et des éternels tourments de diabolique invention ont été assez longtemps prêchées en place de l’amour. Les gens ont besoin de reprendre confiance en l’Eternel pour pouvoir s’approcher de Lui; annonçons-leur la vérité, la bonne oeuvre du Royaume, l’amour de Dieu. Parlons-leur de la longueur, largeur, hauteur et profondeur de l’amour de Dieu pour aussi loin que notre pauvre conception peut en saisir les traits et que l’auditeur bienveillant veut nous écouter. Ce n’est pas donné maintenant à tous d’en comprendre l’im­mense étendue. A chacun selon qu’il est préparé, consacré et qu’il tend vers la sanctification. Le petit enfant en Christ, quoique aimé et chéri de Dieu, ne peut naturellement pas saisir toute la portée, de l’immense amour du Père. Quand tout d’abord il crut au Seigneur, il eut tant de preuves évi­dentes de la miséricorde et de l’amour divins qu’il en subit la salutaire impression, laquelle le porta à l’exercice de la foi, au renoncement du péché, puis à saisir la justification par Jésus, fort de quoi il put mieux connaître du Seigneur et de sa grande bonté. Ensuite, répondant à l’appel d’en haut — suivant Rom. 12 : 1, — il put se consacrer entièrement à Dieu et recevoir en échange son esprit d’adoption. Dans cette condition seulement de procréation spirituelle, de “nouvelle créature”, il lui est possible dorénavant de croître en grâce et en connaissance, de voir et apprécier de plus en plus et de mieux en mieux la sublimité des perfec­tions divines et l’immensité de l’amour du Père et du Fils. Il fera dans cette direction des progrès journaliers jusqu’à ce qu’il atteigne au but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. — Phil. 3 : 14

Remarquons que c’est bien là ce que notre texte et con­texte veulent faire ressortir. En acceptant par la foi Christ dans notre coeur nous recevons par son esprit force et récon­fort pour la croissance de l’homme intérieur, de la nouvelle nature. Si par la foi son Esprit demeure en nous, il nous

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rendra inébranlable et nous formera à la ressemblance de son caractère, qui est amour comme celui du Père:

Je suis amour a dit le Père, et, quittant le divin séjour,

Jésus-Christ vint dire à la terre: Je suis son Fils, je suis amour.

Ce n’est donc qu’engendrés de l’Esprit saint que nous pou­vons comprendre les sublimes attributs du caractère de notre Créateur. Et encore, nous dit l’apôtre, nous ne connaissons actuellement qu’en partie, mais une fois changés dans la pre­mière résurrection, d’êtres humains en êtres célestes, nous verrons notre Seigneur tel qu’il est et nous connaîtrons comme nous sommes connus. Que de grandioses et sublimes choses nous attendent!

St. Paul pria pour les Ephésiens.

Le grand apôtre non seulement prêcha Christ, mais “il annonça tout le conseil (le plan) de Dieu, sans en rien cacher” (Actes 20 : 27) et cependant il ne mentionna jamais les tour­ments éternels, il n’y fait pas même allusion dans toutes ses épîtres. Le plus sévère châtiment que Paul annonce, c’est la destruction éternelle des méchants incorrigibles pour les­quels il n’y a plus d’espoir de relèvement. Il était indubi­tablement dans la bonne voie en ne s’inspirant que des Ecritures. Par contre il prêcha à l’envi l’amour de Christ et pria pour les Ephésiens afin qu’ils pussent atteindre autant que faire se peut à la connaissance de l’amour de Dieu.

Nul doute que ce ne soit encore de nos jours le grand besoin des croyants.

Demandons tous pour nous-mêmes, et les uns pour les autres, que les yeux de notre compréhension s’ouvrent davan­tage et que nous recevions une plus grande connaissance en­core de la longueur, de la largeur, de la hauteur et de la profondeur de l’amour de Dieu, il n’en peut résulter que des bénédictions multipliées pour nous et pour le monde. La vive lumière du Soleil de la Justice qui bientôt inondera le monde est “la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu” — de la grâce et de l’amour divins. — 2 Cor. 4 : 6.

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