LA MONARCHIE PREFEREE A LA REPUBLIQUE

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1 Samuel 8-10

Israël, une théocratie – Humainement, une république – Un royaume favorisé – Samuel offensé – La demande accordée – Saül, fils de Kis – Son onction – Choisi au sort.

« Craignez Dieu ; honorez le roi. » – 1 Pierre 2 : 17.

Le gouvernement des Israélites était une théocratie. Cela voulait dire que Dieu était leur Roi, et que sa Loi constituait leur gouvernement. Les anciens de chaque tribu supervisaient les affaires. Dieu pourvut à une tribu sacerdotale, qui représentait les intérêts religieux du peuple. Des prophètes et des juges leur étaient en­voyés de temps en temps, comme messagers particu­liers du Seigneur, mais sans aucune autorité. Ils n’étaient acceptés que dans la mesure où le peuple croyait en eux et considérait leurs recommandations comme sages. Ainsi, pour ce qui concerne ses intérêts terrestres, Israël était une république en relation d’alliance avec Dieu.

Personne ne contredira que la république est la plus haute forme de gouvernement. Dans une république, chaque citoyen est souverain et ces souverains, par leurs votes, désignent une minorité d’entre eux comme représentants ou serviteurs. Mais cette forme de gou­vernement, la plus élevée, ne peut être pleinement ap­préciée que par des gens intelligents, et elle ne peut produire le bien le meilleur que si elle est mise entre les mains de personnes intelligentes et consciencieu­ses, soumises aux règles divines.

Si la chute n’avait pas eu lieu, sans aucun doute, cette haute forme de gouvernement humain aurait pré­valu. Les Ecritures indiquent qu’après que le Royaume du Messie aura pleinement assujetti le péché, pleine­ment relevé l’humanité, détruit dans son ensemble les méchants agissant volontairement et ramené le reste de la race humaine à la perfection absolue, alors, à la fin du règne du Messie, la terre sera pour l’éternité une république, et chaque membre du genre humain sera un souverain.

Notre leçon nous montre que les Israélites n’ont pas apprécié leur république pourvue par Dieu. Ils contem­plaient la splendeur des nations alentour et pensaient que leur différence était pour eux un désavantage.

En conséquence de la noble réforme, instituée par Samuel et maintenue durant tout le temps de sa lon­gue judicature, le peuple fut grandement béni, et l’es­prit national fortifié. Mais les Israélites se rendaient compte que le prophète devenait vieux, et ils crai­gnaient que ses fils ne cherchent à lui succéder en tant que juges. Le récit nous dit qu’ils n’étaient pas dignes de confiance – « ils ne marchaient pas dans ses voies, mais ils se détournaient après le gain déshonnête et faisaient fléchir le jugement ».

Les anciens des tribus se concertèrent et crurent qu’il serait mieux de choisir du milieu d’eux un roi, pour ressembler davantage aux nations alentour. Ils vinrent vers Samuel avec cette idée, tels des enfants vers un père ou des sages vers un homme d’état d’une grande sagesse. Ils lui exprimèrent leurs désirs. Samuel fut déçu, mais ne leur répondit pas avant de prendre le temps d’en référer au Seigneur, qui lui demanda de ne pas s’offenser, car ce n’était pas Samuel qui était re­jeté, mais le Seigneur Lui-même ainsi que son gouver­nement.

Mais le Seigneur fut disposé à les laisser vivre leur expérience sous la direction de rois. Néanmoins, Il ex­horta Samuel à les informer d’une manière précise sur les conséquences et les difficultés qui en résulteraient, ainsi que sur les pratiques courantes des rois. Samuel expliqua que leurs libertés seraient restreintes – que les rois exerceraient un pouvoir plus ou moins autocra­tique et feraient de leurs fils des serviteurs, des soldats et les emploieraient à des travaux d’intérêt général. Ainsi, leurs libertés seraient grandement diminuées, leurs richesses iraient dans les coffres du roi, dans une plus grande ou plus petite mesure, et la meilleure part de leurs terres et de tout autre chose passerait gra­duellement sous son contrôle. Au lieu de former des souverains, le peuple serait esclave du souverain, ne retenant au mieux qu’une partie de leurs droits, etc.

Toutefois, le peuple avait à cœur d’avoir un roi et s’imaginait déjà comment celui-ci le dirigerait et l’élèverait en dignité, passerait ses armées en revue, inspirant de la crainte dans le cœur de ses ennemis.

Illustration de la prescience divine

Au moment opportun, apparemment selon l’arran­gement divin, Samuel reçut des instructions du Sei­gneur et entra en contact avec celui qui devait être le futur roi – Saül, le fis de Kis. L’histoire rappelle quelque peu la sorcellerie et certains agissements cachés. Des ânes s’égarèrent de la ferme de Kis et Saül fut envoyé à leur recherche. Après avoir cherché en vain, accom­pagné de son serviteur, il alla voir le Prophète pour le questionner, afin que celui-ci leur dise où se trouvaient les bêtes. La réponse fut que les ânes avaient été re­trouvés, mais que Saül devait aller souper, avec le Prophète, dans un lieu bien précis, où les hôtes avaient déjà été invités, la nourriture étant déjà préparée, etc.

La place d’honneur fut donnée à Saül ; et le jeune homme, venant de la campagne, fut stupéfait d’enten­dre le Prophète dire qu’Israël l’avait désigné comme chef. Il attira modestement l’attention sur le fait qu’il appartenait à une tribu inférieure – une petite tribu – la tribu de Benjamin, et que sa famille n’égalait pas la plus grande famille de la tribu. Mais le Prophète insista, en s’adressant à lui comme à celui qui serait honoré à l’avenir.

Tôt le lendemain matin, il reçut des recommanda­tions concernant son voyage, de telle manière qu’il voie s’accomplir les choses que le Prophète lui avait annon­cées à l’avance. Il devait rencontrer certaines person­nes et recevoir une invitation pour un repas, etc. De plus, il devait passer par certaines expériences qui le changeraient comme homme. Entre-temps, alors qu’ils marchaient, précédés du serviteur de Saül, le Prophète sortit une fiole d’huile et la répandit sur la tête de Saül, l’oignant comme roi d’Israël par ordination divine. Ces choses furent cependant gardées secrètes jusqu’au moment opportun.

La foi de Saül dans la déclaration du Prophète s’accrut par l’accomplissement des choses qui lui avaient été annoncées. Ayant rencontré un groupe d’entre ceux qui formaient une école de prophètes, comme on l’appelait, l’Esprit du Seigneur vint sur Saül et il se joignit à eux en chantant et en prophétisant. Nous lisons : « Dieu lui [à Saül] changea son cœur en un autre, … et l’Esprit de Dieu le saisit et il prophé­tisa. » – 1 Samuel 10 : 9, 10.

Différentes actions du Saint Esprit

Nous devons nous souvenir que l’Esprit de Dieu si­gnifie simplement une puissance invisible de Dieu. Ceux qui se trouvaient sous cette puissance agissaient quelquefois d’une manière, et quelquefois d’une autre – parfois, ils parlaient et parfois ils écrivaient, selon qu’ils étaient animés par la Puissance du Saint, de l’Eternel. N’oublions pas la distinction nette que la Bible fait entre l’action du saint Esprit sur les hommes avant la Pentecôte, et après. Depuis la Pentecôte, recevoir le saint Esprit signifie généralement recevoir l’influence qui engendre et que Dieu accorde aux consacrés croyants au Seigneur Jésus Christ ; par l’engendrement et l’onction découlant de cette influence, ceux-ci sont introduits dans la famille de Dieu comme fils ; leur esprit s’ouvre alors à une plus grande appréciation de l’esprit de Dieu, comme cela fut exprimé dans la Bible par les Prophètes du passé.

Par contre, avant la Pentecôte, le saint Esprit n’était qu’une énergie sainte, et ne signifiait pas un engen­drement à la filiation. Comme les Ecritures le déclarent, le saint Esprit (dans ce sens) ne fut pas donné avant que Jésus n’ait été glorifié (Jean 7 : 39). Seules les personnes saintes, pleinement consacrées à Dieu et pleinement confiantes dans le mérite de Jésus, sont maintenant engendrées de l’Esprit. Toutefois, de temps en temps, le Seigneur peut employer n’importe quelle personne comme secrétaire pour écrire, ou comme serviteur pour faire ou dire, ce qu’Il a à faire, à dire, ou à écrire, au moment et à l’endroit qu’Il aura choisi.

L’Esprit qui est venu sur Saül n’était pas un Esprit de filiation ; la transformation de son cœur ne signifiait pas qu’il était devenu une Nouvelle Créature en Christ. En effet, cela était impossible avant que ne soit venu Christ, comme Tête de l’Eglise et précurseur de ses membres, pour ouvrir la « route nouvelle et vivante ». Saül avait un nouveau cœur dans le sens où il n’avait plus les pensées, les buts et la « disposition » d’un paysan. Mais il reçut une « disposition », une volonté, une ambition, une sagesse et un jugement divins, qui le rendaient apte au service pour lequel Dieu l’avait choisi ; à savoir, être un homme d’état.

En d’autres mots, le saint Esprit de Dieu, qui avait rendu Saül capable d’assurer son poste de roi, agissait d’une manière mécanique ; et nous pouvons lire que, de la même manière, Dieu avait rendu capables cer­tains ouvriers de préparer le Tabernacle. Le Seigneur dit à Moïse : Choisis des ouvriers pour cette œuvre particulière, et je mettrai mon Esprit sur eux en les ren­dant capables d’accomplir le travail à faire. Nous pou­vons être sûrs que si Dieu appelle quelqu’un dans le but de réaliser une œuvre précise, Il est également en mesure de lui donner l’aptitude nécessaire à son ac­complissement. Il peut s’agir d’une œuvre à but reli­gieux, comme c’est le cas pour son peuple consacré, ou d’un travail d’intérêt général, comme par exemple toutes les inventions modernes, qui s’effectuent en cet-te aurore de la Nouvelle Dispensation.

Les puissances occultes du mal, à l’œuvre

La différence entre Samuel et ses pouvoirs cachés, et les pouvoirs occultes d’autres personnes de nos jours, est la suivante : Ceux de Samuel se manifes­taient sous la direction divine en un temps où Dieu se plaisait à employer de tels pouvoirs parmi son peuple d’Israël. Ces pouvoirs seront sans nul doute employés également dans une certaine mesure durant l’Age Mil­lénaire pour diriger le monde. Mais les Ecritures recon­naissent des influences occultes mauvaises ; et les Israélites avaient été mis en garde contre les nécro­manciens, ceux qui prétendaient avoir communion avec les morts, et ceux qui murmuraient et chucho­taient et faisaient profession de médiums, etc.

La Bible explique que les anges déchus prennent l’apparence de ceux qui sont morts. Elle nous informe que les morts sont réellement morts, qu’ils ne savent et ne sauront rien jusqu’à la résurrection. Le Seigneur prévint les Israélites que ces mauvais esprits cherche­raient à se faire passer pour les morts, et qu’ainsi, ils les endoctrineraient dans l’erreur et les éloigneraient de Dieu. De la même manière, tout au long de cet Age de l’Evangile, les mêmes esprits mauvais, les mêmes anges déchus ont plus ou moins employé et emploient toujours des pouvoirs occultes – pouvoirs psychiques, pouvoirs de médiums, pouvoirs d’envoûtement, pou­voirs d’hypnose – pour dérouter et éloigner de la Vé­rité, pour faire en sorte que l’erreur paraisse comme Vérité. Tout particulièrement, leur but est de faire croire aux gens que leurs défunts ne sont pas morts, mais plus vivants qu’avant leur décès.

Durant cet Age de l’Evangile, nous croyons que Dieu n’emploie pas de tels pouvoirs hypnotiques, mais, comme Paul le déclare, Il nous « a parlé par le Fils » et nous a donné ses Ecrits, « afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre » – n’ayant ainsi aucunement besoin de pouvoirs occultes quelconques. Par conséquent, nous ne connaissons pas de bons pouvoirs occultes, et nous les considérons tous comme des tromperies de l’Adversaire, contre lesquelles le peuple de Dieu combat.

Au temps opportun, en harmonie avec la volonté des Juges d’Israël et avec le consentement divin, le peuple rassemblé vint vers Samuel pour la décision de l’instauration d’un roi parmi eux – pour connaître la volonté du Seigneur à ce sujet. A nouveau, Samuel les avertit des dangers que représentaient le fait de quitter la simplicité des arrangements de Dieu et d’embrasser les arrangements d’un monarque. Voyant qu’ils dési­raient toujours un roi, il agit pour eux et tira au sort une tribu, puis une famille dans la tribu choisie, puis un membre de la famille retenue. Le sort tomba sur Saül, ce que savaient déjà Samuel et Saül ; ils savaient que la main du Seigneur était aux commandes.

Le fait qu’ils aient employé cette méthode de tirage au sort ne devrait pas être considéré comme une per­mission d’employer la même méthode aujourd’hui, car nous vivons sous des institutions différentes. Dans ses rapports actuels avec les Israélites naturels, de même que spirituels, Dieu n’a pas prévu de guider leurs affai­res par tirage au sort.

Lorsque le sort tomba sur Saül, les anciens des différentes tribus se mirent à sa recherche. Où est-il ? Finalement, ils le trouvèrent timidement assis au milieu des affaires, des bagages de tous ceux qui étaient ve­nus au rassemblement. Une fois amené devant le peu­ple, ce jeune homme, dans la primeur de la vie, proba­blement haut de plus de 2 mètres et ayant un corps athlétique, répondait exactement à l’idéal du peuple. Tous étaient satisfaits du choix de Dieu, et Dieu fit en sorte que Saül soit un roi couronné de succès, s’il prouvait sa loyauté, sa fidélité et son obéissance.

WT1915 p5636