« Là où est votre trésor »

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Luc 12 : 13-34

« Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur. » – Luc 12 : 34.

Jésus était entouré d’une multitude de Juifs. L’un d’entre eux, se rendant compte qu’Il était influent, Lui demanda d’exhorter son frère à lui donner une part de son héritage familial. Jésus refusa, prétextant qu’Il n’était ni juge ni notaire. Il serait bon que les disciples de Jésus suivent l’exemple de leur Maître dans ce genre d’affaires, ainsi que dans d’autres. Trop nombreux sont ceux qui s’immiscent dans les affaires des autres et qui négligent le fait que le Seigneur les a investis de la mission de prêcher l’Évangile.

La société fournit certaines règles et certaines lois – « les autorités qui existent ont été instituées de Dieu. » Nous devrions laisser de côté tout ce que ces lois nous interdisent. Nous devrions nous contenter de ce que nous avons et de ce que la providence divine nous garantit. Tout comme Jésus avait un autre travail à accomplir, il en est de même pour ses disciples. Cet autre travail est la préparation pour le glorieux royaume messianique. Les richesses qui nous sont promises surpassent de loin les richesses terrestres, de telle sorte que ces dernières nous paraissent être une perte, comme le déclara St. Paul, et indignes d’être comparées avec les promesses bénies du Seigneur.

Jésus appuya son refus d’intervenir par une mise en garde contre la cupidité. Ceci implique que la succession appartenait bel et bien au frère, et que celui qui s’était adressé à Jésus désirait davantage que ce à quoi il avait droit. Il convoitait ce qui appartenait légalement à un autre. Jésus voulut lui montrer, et par là à nous tous, que la vie ne se résume pas à l’abondance de possessions terrestres, de richesses. Un homme peut être malheureux tout en étant très riche, et il peut être heureux en étant comparativement pauvre. Le bonheur se mesure par la relation que l’on a avec Dieu, et l’espoir que l’on met en Lui.

Les juifs étaient un peuple typique – L’Israël naturel est comparé à l’Israël spirituel de l’Age de l’Évangile. La promesse de Dieu à l’Israël naturel était que s’ils gardaient la Loi, ils hériteraient de la promesse faite à Abraham et seraient employés par Dieu en tant que son Royaume pour bénir le monde. Leur difficulté était que, étant des pécheurs comme le reste de l’humanité, ils furent incapables de se conformer aux exigences divines, et par là, ne furent pas qualifiés à être utilisés par Dieu, comme son Royaume, dans la diffusion de ses bénédictions à toutes les nations. Néanmoins, l’espoir du Royaume était toujours la chose la plus importante dans leurs esprits, et c’est cela que chacun d’entre eux recherchait.

Jésus vint sur terre pour se donner comme « rançon pour tous » (1 Timothée 2 : 6), et pour commencer le travail de l’appel des « véritables israélites », pour choisir ceux qui seront ses associés dans le règne messianique. Jésus pouvait garder la Loi parfaitement et c’est ce qu’Il fit. En plus, Il donna sa vie en sacrifice pour Adam et ses descendants. Ce sacrifice Lui permit de payer pour les erreurs involontaires de tous les « véritables israélites », en qui il n’y avait pas d’hypocrisie. Bien qu’ils ne pouvaient pas se conformer à la Loi et ainsi obtenir le Royaume, ils pouvaient en acceptant Christ se voir imputer la justice de la Loi, et ainsi être agréables à Dieu. De là, ce que Jésus prêchait était en parfait accord avec l’idée du Royaume pour tous ceux qui, depuis des siècles, s’efforçaient d’être comptés dignes par Dieu de constituer ce Royaume. L’opportunité de faire partie de cette classe du Royaume fut d’abord donnée au peuple juif. Ce n’est que dans la mesure où ils rejetèrent cette faveur que celle-ci fut transférée aux païens. Comme le dit l’Apôtre Paul, « C’est à vous premièrement que la parole de Dieu devait être annoncée ; mais, puisque vous la repoussez, …, voici, nous nous tournons vers les païens. » (Actes 13 : 46) A la lumière de ces faits, nous voyons que les enseignements de Jésus ne furent pas adressés au monde, mais à ceux qui déclaraient s’être détachés du monde, désireux de devenir cohéritiers du Royaume messianique.

En effet, les enseignements du Nouveau Testament sont destinés dans leur ensemble à de telles personnes. Elles seules ont des oreilles pour entendre. Il nous est dit : « que celui qui a des oreilles … entende ». Et il nous est enseigné que l’Évangile du Royaume doit être prêché aux doux, aux humbles, à ceux qui ont le cœur brisé ; car eux seuls sont préparés, en un sens du mot, à recevoir le Message. Tous les autres sont aveugles et sourds à l’Évangile du Royaume. Tous ceux qui n’entendent pas ou ne voient pas maintenant, auront leurs yeux et leurs oreilles bientôt ouverts, durant le règne du Messie, car Il mourut pour tous les hommes. Mais de telles personnes vont complètement passer à côté du glorieux Haut-Appel de l’âge de l’Évangile – le Royaume.

« Mon âme, repose-toi »

Notre Seigneur donna une parabole illustrant la futilité comparative de toutes les ambitions terrestres. Cela ne signifie pas que les ambitions terrestres soient ce qu’il y a de pire, mais plutôt qu’elles sont bien pauvres si on les compare à la merveilleuse possibilité offerte par le Royaume. C’est une perle de grande valeur. Afin de l’obtenir, toutes les autres perles – tous les autres objets de valeur, toutes les autres ambitions et toutes les autres espérances – doivent être mises de côté, et comptées comme une perte.

La parabole nous parle d’un riche cultivateur qui prenait avarement plaisir à accumuler des richesses au lieu de les utiliser pour faire le bien. Il construisit des greniers et des entrepôts plus grands, se consolant à l’idée qu’il était dans l’abondance et possédait plus de biens que nécessaire, et que dès lors, il pouvait se reposer. La parabole indique qu’il mourut peu après. Nous pouvons nous demander quel fut l’intérêt d’amasser toute cette fortune qu’il finit par ne pas utiliser. Il la laissa pour que d’autres se disputent à son sujet et ils en furent certainement plus ou moins blessés. Il fut un homme riche et fou. Au lieu de laisser toute cette fortune, il aurait dû prendre plaisir à la dépenser avec sagesse pour le bien d’autrui et à la gloire de Dieu. Il aurait ainsi été riche aux yeux de Dieu. Lui, en revanche, était une illustration de ceux qui ne sont pas riches aux yeux de Dieu, parce qu’il s’est amassé un trésor pour lui-même.

Nombreux sont ceux qui lisent dans cette parabole des choses qui n’y sont pas écrites. Ils déduisent que l’homme riche finit dans les tourments éternels, mais rien dans les paroles du Seigneur ne nous suggère cela. L’expression « cette nuit même ton âme te sera redemandée » signifie « cette nuit tu perdras la vie » – tu mourras pauvre. Les richesses terrestres ne vous seront d’aucune valeur dans l’avenir, si vous n’avez pas amassé des richesses spirituelles dans votre cœur, dans votre esprit, en faisant de bonnes œuvres, qui vous rendraient alors riches.

Cet homme riche, au lieu d’être avantagé par les richesses qu’il accumula, sera désavantagé dans la vie future. Il aurait pu utiliser ses richesses en faisant des sacrifices, ou il aurait pu consacrer sa vie entière à Dieu par Christ, puis déposer en sacrifice son temps, ses talents, ses opportunités et sa richesse. Ainsi, il aurait amassé, dans la même proportion, des trésors dans les cieux et, à la résurrection, il aurait été reçu par le Seigneur comme un disciple fidèle pour avoir part à sa gloire, à son honneur et à son immortalité – pour être membre de la classe du Royaume dont la mission sera pendant 1000 ans de répandre les bénédictions divines garanties par la mort de Jésus à toute la race adamique.

Cet homme riche, ayant manqué les opportunités qui lui étaient présentées, sortira néanmoins de la tombe durant le Royaume millénaire de Christ ; nous lisons en effet que tous ceux qui sont morts vont entendre sa voix et sortiront du tombeau. Mais au lieu de sortir approuvé pour avoir part à la première résurrection, il sera réprouvé de Dieu et participera à ce qui est décrit comme la Résurrection pour le jugement (Jean 5 : 29). Il sera réveillé pour la honte et le mépris, qui se prolongeront jusqu’à ce qu’il tire les leçons nécessaires et développe un meilleur caractère, sous les jugements de ce temps-là. S’il refusait de coopérer, il serait retranché dans la seconde mort.

Cherchez d’abord le Royaume de Dieu

Nous ne devons pas comprendre que notre grand Instructeur désire que nous cherchions son Royaume parmi les royaumes de la terre. Au contraire, Il nous informe que son Royaume est encore à venir. « Mon Royaume n’est pas de ce monde » – de cet ordre de choses (Jean 18 : 36). C’est pour son Royaume, le Royaume de Dieu, que nous prions : « que Ton Règne vienne. » Nous espérons, nous attendons et nous nous préparons pour ce Royaume. Nous devons le chercher dans le sens où nous devons chercher à faire les choses qui vont nous rendre « capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière. » Nous devons amasser des trésors dans les cieux. Nous devons utiliser notre argent et nos talents si sagement qu’à la seconde venue de notre Sauveur, au moment où Il appelle ses serviteurs et leur fait rendre compte, nous puissions non seulement être d’entre ses serviteurs, mais entendre en plus les paroles : « C’est bien, bon et fidèle serviteur ; entre dans la joie de ton maître » – les joies du Royaume – « reçois le gouvernement de deux villes » ou de « cinq villes. »

Il y a une marche à suivre définie pour ceux qui seront héritiers du Royaume :

1) – Ils doivent reconnaître qu’ils sont pécheurs, indignes de la considération de Dieu.

2) – Ils doivent reconnaître Jésus comme « l’agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. »

3) – Ils doivent se rendre compte qu’alors que le sacrifice de Jésus est la base de l’ultime purification du monde, de la réconciliation de tous ceux qui désirent être obéissants à Dieu, toutefois, cette œuvre n’a pas encore commencé. C’est Lui qui accomplira cette œuvre durant les mille ans de son Règne.

4) – Ils doivent écouter le message du Seigneur annonçant qu’Il recherche actuellement les membres de la classe du Royaume, et que le chemin pour en faire partie est le chemin étroit. « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. » Et là où Je suis sera aussi mon disciple.

Ils doivent se rendre compte que cette classe est éprouvée par de nombreuses tribulations et que Dieu n’appelle pas seulement des saints, mais des personnes dont la sainteté saura endurer des épreuves ardentes en relation avec leur amour pour Dieu et pour les frères, et en relation avec leur loyauté jusqu’à la mort.

A partir du moment où ils se consacreront pleinement comme serviteurs du Seigneur, fidèles jusqu’à la mort au service de la justice, ils considéreront le Royaume céleste comme un merveilleux trésor au-delà de toute comparaison. Ils le chercheront chaque jour, à chaque moment. Leur cœur sera là – avec le trésor. Ce sera l’objet de leurs pensées dans la journée et l’objet de leurs méditations dans la nuit. Les occupations terrestres leur seront toujours nécessaires pour pourvoir aux choses indispensables et honnêtes ; mais aucune récompense terrestre n’aura à leurs yeux la moindre valeur en comparaison avec la récompense céleste. C’est ceux-là qui seront les héritiers victorieux du Royaume que Dieu a promis à ceux qui L’aiment davantage que leur maison, leurs terres, leurs parents, leurs enfants ou eux-mêmes.

WT 1914 p.5396

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