LA PARABOLE DES BREBIS ET DES BOUCS 1977

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« Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle. » — Matt. 25 : 31 à 46.

Ainsi que nous l’avons montré, les Ecritures n’enseignent pas les doctrines blasphématoires du tourment éternel, par contre elles démontrent avec vigueur le châtiment éternel des méchants que la parabole appelle ici des « boucs ». Examinons cette parabole ainsi que la décision finale.

On a dit et cela est vrai que « l’ordre est la première loi des Cieux ». Mais nous pensons que seule une minorité s’est rendu compte à quel point cela est vrai. Quand on examine le plan des âges, rien ne prouve précisément qu’il ait été conduit par un Directeur divin si ce n’est l’ordre qu’on peut y découvrir dans toutes ses parties.

Dieu a déterminé des moments bien définis pour chaque partie de son œuvre. A la fin de chaque étape il y a un temps pour la finition de l’œuvre , l’enlèvement des déblais, de même un temps préparatoire au commencement de l’œuvre nouvelle de la dispensation qui doit suivre. C’est ainsi qu’à la fin de l’Age juif on peut observer qu’il existe un certain ordre — une moisson, une séparation nette entre la classe du « froment » et la « paille », ainsi que le rejet de cette dernière classe de la faveur divine. Avec les quelques uns qui, à la conclusion de cet âge, furent jugés dignes, un âge nouveau, l’âge de l’Evangile, commença.

Et maintenant nous nous trouvons mêlés aux périodes de clôture ou « moisson » de cet âge avec « le bon blé » et « l’ivraie » qui ont poussé ensemble pendant tout l’âge et qui maintenant sont séparés. Avec la première classe dont notre Seigneur Jésus est le chef un nouvel âge est sur le point d’être inauguré. Les membres de cette classe du « bon blé » doivent régner comme rois et sacrificateurs dans cette nouvelle dispensation alors que la classe de « l’ivraie » est jugée définitivement indigne de cette faveur.

Considérant l’ordre suivi par rapport à l’Age Juif en cours d’achèvement, notre Seigneur, par la parabole prise en considération, nous informe qu’il en sera de même à la fin de l’Age suivant, l’Age de l’Evangile.

La moisson de l’Age Juif s’est achevée sur la séparation du « blé » et de la « paille ». La moisson de cet Age voit la séparation du « blé » et de « l’ivraie » et la moisson de l’Age millénial aboutira à la séparation des brebis et des boucs.

Les versets 31 et 32 mettent en évidence que la parabole des brebis et des boucs concerne l’âge millénial. «Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire avec tous les anges, il s’assiéra sur le trône de sa gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui. Il séparera les uns d’avec les autres comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs ». De même que, dans l’âge actuel, le comportement de ceux qui sont à l’épreuve (l’église) forme le caractère qui déterminera de la décision finale du Juge dans notre cas, ainsi en sera-t-il du monde (les « nations ») dans l’âge à venir. De même que, dans l’âge actuel, l’épreuve individuelle de la plus grande partie des membres de l’église est déterminante et que la décision, en ce qui les concerne, est prise longtemps avant la fin de l’âge (2 Timot. 4 : 7, 8), ainsi, pendant le règne millénial, la décision à propos de quelques cas particuliers sera prise longtemps avant la fin de l’âge (Esaïe 65: 20). Mais dans chaque âge il y a une «moisson», un temps d’élimination à la fin de l’âge.

A l’aurore de l’âge millénial, après le «temps de trouble», devant Christ, il s’opèrera un rassemblement des nations qui seront alors en vie. Après quoi, au temps marqué et dans l’ordre, les morts de tous les peuples seront appelés à comparaître devant le tribunal de Christ, non pas pour y entendre une sentence dans l’immédiat mais pour se savoir l’objet d’une mise à l’épreuve individuelle honnête, équitable (Ezech. 18: 2 à 4,10, 20) dans les circonstances les plus favorables, épreuve qui sera suivie d’une sentence finale quant à être digne ou indigne de la vie éternelle.

Ainsi donc, la scène de cette parabole se place après le temps de trouble, lorsque les nations auront été soumises, Satan lié (Apoc. 20 : 1, 2) et l’autorité du royaume de Christ établie. Avant cela, l’épouse de Christ (l’Eglise triomphante) se sera assise avec lui sur son trône de pouvoir spirituel et aura pris part à l’exécution des jugements du grand jour de la colère. Alors le Fils de l’homme et son épouse, l’Eglise glorifiée seront révélés aux hommes lesquels les verront par la pensée « brillant comme le soleil dans le royaume de leur Père. » — Matt. 13: 43.

C’est ici la Nouvelle Jérusalem telle que Jean la vit. (Apoc. 21), « la sainte cité (symbole de gouvernement) descendant du ciel d’auprès de Dieu». Elle descendra pendant le temps de trouble et, avant la fin de celui-ci, elle aura pris contact avec la terre. C’est la pierre détachée de la montagne sans le secours d’aucune main (mais par la puissance de Dieu), qui doit devenir une grande montagne (royaume) remplissant toute la terre (Dan. 2: 35), et qui, en arrivant réduit en pièces les royaumes mauvais du prince des ténèbres. —Dan. 2 : 34, 35.

C’est la cité glorieuse (gouvernement) préparée comme une épouse qui s’est parée pour son époux (Apoc. 21 : 2) et à la lumière de laquelle les nations commenceront à marcher tout à l’aurore du Millénium (verset 24). Celles-ci pourront y apporter leur gloire et leur honneur mais « il n’y entrera [pour en faire partie] rien de souillé» etc. verset 27). C’est du milieu du trône que procède la pure rivière d’eau de la vie (la vérité non mélangée d’erreur) et que l’Esprit et l’épouse disent « Viens » en prendre à volonté. (Apoc. 22 :17). Ici commence la mise à l’épreuve du monde, le grand jour de jugement du monde — mille ans.

Or, même au cours de ce temps favorable de bénédiction et de guérison des nations, alors que Satan sera lié, que le mal sera freiné, que l’humanité sera en passe d’être affranchie de la mort et que la connaissance de l’Eternel remplira la terre, deux classes d’hommes se formeront que notre Seigneur compare à des brebis et des boucs.

Ceux-là, nous dit-il, il les séparera. La classe des brebis — les bons, les dociles, ceux qui sont disposés à se laisser conduire, pendant l’Age Millénial, seront réunis à la droite du Juge — signe de son approbation et de sa faveur. — Quant à la classe des boucs — volontaires, entêtés, toujours sautant de roche en roche, recherchant la première place et les approbations, les suffrages, des autres hommes, se nourrissant de misérable rebut alors que les brebis paissent, dans les plantureux pâturages de la vérité auxquels le Bon Berger pourvoit — ceux-là seront rassemblés à la gauche du Juge, à l’opposé de la condition de faveur, sujets à la disgrâce et à la condamnation.

Ce travail de séparation des brebis et des boucs nécessitera tout l’Age du Millénium. Tout au cours de cet Age, chaque individu, à mesure qu’il viendra à prendre connaissance de Dieu et de sa volonté, se placera à la droite ou à la gauche selon qu’il profitera ou tiendra pour nulles les occasions de cet âge d’or. A la fin de l’Age chaque être humain se rangera dans l’une des deux classes ainsi qu’il est montré dans la parabole.

La fin de cet âge marquera la fin de l’épreuve ou jugement du monde. Ensuite il sera disposé des deux classes. La classe des « brebis » sera récompensée parce que au cours de cet âge d’épreuve et de discipline elle aura progressé et manifesté ce beau caractère d’amour dont Paul dit qu’il est l’accomplissement de la loi de Dieu (Rom. 13:10). Les « brebis » se le seront témoigné l’une à l’autre au temps des plus dures difficultés et ce qu’elles auront fait l’une pour l’autre le Seigneur le comptera comme fait à Lui-même, les estimant tous comme ses frères — des enfants de Dieu bien qu’ils appartiennent à la nature humaine tandis qu’Il relève de la nature divine.

La classe des « boucs » est condamnée par manque d’esprit d’amour. Placés dans les mêmes circonstances favorables que les brebis, ils auront volontairement résisté aux méthodes éducatives du Seigneur et endurci leurs cœurs. La bonté de Dieu ne les a pas conduits à la vraie repentance. Au contraire, comme Pharaon ils ont profité de sa bonté pour faire le mal. Les « boucs » qui n’auront pas voulu accepter la règle de l’amour, règle qui constitue la loi de l’être divin et de son royaume, seront estimés indignes de la vie éternelle et seront détruits. Les « brebis » par contre (lui se seront efforcés de ressembler à Dieu (l’amour) en le manifestant dans leur caractère, doivent rece­voir la domination de la terre pour les âges futurs.

A la fin de l’âge millénial lorsqu’un point final sera mis au règlement des affaires humaines, Christ s’adressera aux brebis en ces termes « Venez vous les bénis de mon Père… héritez le royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. »

Il est évident que les « brebis » dont il est question ici, à la fin du Millénium, ne sont pas les brebis de l’Age de l’Evangile, l’Eglise de l’Evangile mais les « autres brebis » dont a parlé le Seigneur en Jean 10: 16. Le royaume préparé à leur intention dans le plan divin et dès la fondation du monde, n’est pas le royaume préparé pour l’Eglise de l’Evangile. L’Eglise recevra son royaume au commencement du Millénium, mais il est ici question du royaume préparé pour les « brebis » de l’âge millénial. Leur royaume comprendra la domination sur la terre qui avait été donnée à Adam à l’origine mais qui fut perdue à cause du péché et qui doit être rendue une fois que l’homme, après avoir retrouvé la perfection, pourra la recevoir et en jouir. Cette domination ne sera pas la domination de quelques uns sur leurs semblables, mais une domination partagée dans laquelle chaque être humain sera un roi et où tous jouiront de droits et de privilèges égaux dans la participation aux biens terrestres. Il y aura un peuple souverain — une grande république fondée sur une justice parfaite où les droits de chacun seront respectés parce que la règle d’or sera écrite dans les cœurs et que chacun aimera son prochain comme lui-même. La domination de tous s’exercera sur la terre entière et toutes ses richesses. (Genèse 1 : 28. Ps. 8: 5 à 8). Le royaume du monde doit être remis aux rachetés rendus parfaits et dignes à la fin du Millénium, différent de tous les autres en ce qu’il est appelé le royaume préparé pour eux « dès la fondation du monde », la terre ayant été formée pour être la demeure éternelle et le royaume de l’homme parfait. Mais pour ce qui est du royaume attribué à Christ dont l’Eglise, son épouse, est co-héritière, c’est un royaume spirituel « au-dessus des anges, des principautés et des puissances », qui « n’aura pas de fin » — le royaume millénial de Christ qui doit se terminer n’étant que le commencement de la puissance et du gouvernement de Christ (1 Cor. 15: 25 à 28). Ce royaume céleste spirituel et sans fin était préparé avant même que la terre fut faite — la conception initiale le confiait déjà à Christ, « le commencement de la création de Dieu ». Christ Jésus, l’Unique Engendré en était le Chef prévu et même l’Eglise, son épouse co-héritière était également choisie en lui avant la fondation du monde. — Eph. 1: 4.

Le royaume ou gouvernement de la terre est le royaume qui a été en préparation pour l’humanité dès la fondation du monde. Il était opportun (utile) que l’homme souffrît pendant six mille ans sous l’empire du mal afin d’apprendre le résultat inévitable de misère et de mort auquel il aboutit par contraste avec la loi d’amour de Dieu apportant la justice, la sagesse et la bonté. Il faudra alors le septième millénaire sous le règne de Christ pour le relever de la ruine et de la mort, le remettre en l’état de perfection, le rendre apte à « hériter le royaume préparé pour lui dès la fondation du monde».

Tel sera le royaume dans lequel chacun sera roi, une grande république universelle dont la stabilité et l’heureuse influence seront dues à la perfection de chaque citoyen, résultat auquel chacun aspire mais que le péché rend impossible. Au contraire, pendant le Millénium, le royaume de Christ sera une théocratie qui mènera le monde (pendant tout le temps de son imperfection et de son relèvement) sans se préoccuper de lui plaire ou d’avoir son agrément.

Les frères de l’Eglise de l’Evangile ne sont pas les seuls « frères » de Christ. Tous ceux qui auront été ramenés à la perfection seront reconnus fils (enfants) de Dieu — fils dans le même sens qu’Adam était un fils de Dieu (Luc 3: 38) — des fils humains. Et tous les fils de Dieu, que ce soit sur le plan d’existence humain, angélique ou divin seront frères. L’amour de notre Seigneur pour ceux-ci, ses frères humains, trouve ici son expression. Comme les gens du monde ont maintenant l’occasion de rendre service à ceux qui seront bientôt des divins fils de Dieu et des frères de Christ, ils connaîtront nombre d’occasions pendant l’âge à venir de se rendre service, l’un à l’autre, entre frères humains.

Les peuples morts, rappelés à l’existence, auront besoin de nourriture, de vêtements et d’abris si grandes les possessions dont on ait pu disposer dans cette vie, la mort aura nivelé tout le monde: l’enfant comme l’homme d’âge mûr, le riche comme le pauvre, l’instruit comme l’ignorant, l’homme cultivé comme l’insensé. Tous auront l’occasion d’exercer la bienveillance et de collaborer, de cette manière, avec Dieu. Le cas de Lazare peut servir d’illustration. Jésus n’a fait que le réveiller mais ce sont ses heureux amis qui le débarrassèrent de ses bandelettes, de son linceul, le vêtirent et le firent manger.

Bien plus, ils sont dit « malade et en prison »(autrement dît gardés et surveillés). Le tombeau est la grande prison où des millions d’êtres humains sont retenus dans une inconsciente captivité. Lorsqu’ils seront délivrés du sépulcre, leur rétablissement jusqu’à la perfection ne s’opèrera pas de manière instantanée. N’étant pas encore parfaits, on peut avec à propos les considérer comme des malades et sous surveillance médicale. Ils ne sont pas morts pas plus qu’ils n’ont acquis la vie parfaite, c’est pourquoi toute condition intermédiaire peut être représentée par la maladie. Et ils continueront d’être sous surveillance jusqu’à ce qu’ils soient bien — physiquement, mentalement, moralement — parfaits. Pendant tout ce temps les occasions seront nombreuses de se rendre utile, de manifester de la sympathie, d’instruire, d’encourager. S’y refuser serait donner la preuve qu’on n’est pas animé de l’esprit d’amour du Seigneur.

Puisque tous les morts ne seront pas relevés en même temps, mais graduellement durant la période des mille ans, chaque nouveau groupe trouvera toute une armée de semblables disposés à les aider qui auront été réveillés avant eux. Les actes d’amour et de bonté que les hommes se porteront l’un à l’autre (les frères de Christ) le Roi les comptera comme faits à lui-même. Il ne s’agira pas d’accomplir de grands œuvres pour obtenir l’honneur et la faveur réservés aux justes. Il suffira simplement de se mettre d’accord avec la loi d’amour de Dieu et de le prouver par sa conduite. « L’amour est l’accomplissement de la loi » (Rom. 13: 10 et « Dieu est amour ». Quand l’homme rétabli sera redevenu conforme à l’image de Dieu —« très bon » — il sera aussi une expression vivante d’amour « Méritez le royaume préparé pour vous dès la fondation du monde » ne vise pas une domination indépendante de la loi et de l’autorité suprême divine. Bien que Dieu ait attribué à l’origine la domination de la terre à l’homme et qu’il ait dessein de la lui rendre quand il aura prouvé qu’on puisse la lui confier, il ne faut pas imaginer que Dieu a l’intention de laisser l’homme exercer son pouvoir sans qu’il soit soumis et en accord avec sa loi suprême. « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » demeure un principe éternel. En conséquence l’homme exercera sa maîtrise conformément à la loi du ciel, prenant plaisir à faire continuellement sa volonté parce qu’en elle existe la faveur de la vie et « qu’à sa droite [posi­tion de faveur] il y a des délices éternelles.» (Psaume 16: 11). Et qui ne dirait pas « Accourez vite âges de gloire ! » pour rendre gloire et honneur à Celui dont les desseins aimables s’acheminent vers des floraisons de bénédictions aussi splendides!

Voyons maintenant ce qui a été dit à ceux qui se trouvent à gauche — « Retirez-vous de moi, maudits » — (condamnés) condamnés comme impropres à la gloire et à l’honneur de la vie parce qu’ils se sont opposés aux influences bénéfiques de formation dans le cadre de l’amour divin. Quand les « frères » avaient faim et soif, quand ils étaient nus, malades et en prison, ils n’ont pas pourvu a leurs besoins se déclarant ainsi hors de bonne entente avec la cité (royaume) céleste. « Il n’y entrera rien de souillé ». La décision prise à leur sujet sera la suivante : « Retirez-vous de moi et allez dans le feu [symbole de destruction] éternel préparé pour le diable et ses anges. »

Ailleurs (Heb. 2 :14) et cette fois sans symbolisme nous lisons que Christ «détruira… celui qui a la puissance de la mort c’est-à-dire le diable. »

« Et ceux-là [les boucs] iront au châtiment éternel [grec, aionios, qui dure] mais les justes à la vie éternelle [grec, aionios, qui dure]. Le châtiment sera aussi permanent que la récompense. Tous deux seront éternels.

W~T. 15/3, 1/4 — 1900

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