LA PAROLE A ÉTÉ FAITE CHAIR

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Nos esprits limités ont peine à saisir certaines des choses profondes contenues dans les Ecritures à cause de l’insuffisance de notre connaissance et de notre expérience. Tout ce que nous savons de l’existence pré humaine de notre Seigneur est révélé dans la Parole de Dieu. Les Ecritures déclarent que notre Seigneur fut riche et qu’Il devint pauvre, non pas qu’Il restât riche et parût devenir pauvre, mais qu’Il devint effectivement pauvre afin que nous pussions devenir riches. L’Apôtre dit qu’Il se dépouilla de ce qu’Il possédait avant de devenir homme et qu’Il prit une forme de serviteur. Il a été fait chair, ce qui est expliqué en ces termes «Tu m’as formé un corps », un corps humain, et c’est ainsi qu’Il fut fait «un peu inférieur aux anges» pour la souffrance de la mort (Héb. 10 : 5 ; 2 9, Syn.).

Rassemblant les déclarations scripturales portant sur ce sujet, nous apprenons que dans Son existence préhumaine, notre Seigneur fut le Logos; « le commencement de la création de Dieu », l’Alpha de toute la création de Dieu et en même temps l’Oméga du fait que l’Eternel ne créa que Lui seul. Au sujet du Logos il est écrit «Tout a été fait par lui et, sans lui, rien n’a été fait de ce qui a été fait. » (Jean 1 : 3, Crampon.) Il était sur le plan de l’esprit, occupant la place la plus rapprochée du Père.

Dans le divin plan des Ages, formulé longtemps auparavant, une proposition fut faite à notre Seigneur en vue de la rédemption du genre humain; il fut stipulé que s’Il obéissait à la volonté du Père, le Logos serait élevé à une position bien plus élevée que celle qu’Il occupait alors, jusqu’à la nature divine même. A cause de cette joie qui Lui était offerte, notre Seigneur entreprit les différentes démarches nécessaires à l’accomplissement de la grande œuvre de rédemption. Le contrat qu’Il conclut avec le Père renfermait beaucoup d’humiliations. Bien qu’il y eût. un sacrifice de pouvoir, d’honneur, de gloire, dans le premier pas qu’Il fit lorsqu’Il accepta l’arrangement du Père, d’après lequel Il devait être fait chair, devenir un être humain et abandonner Son existence sur le plan céleste, il n’y eut cependant pas de sacrifice de vie.

A l’origine, en tant que Logos notre Seigneur était une âme sur le plan de l’esprit dans ce sens que tout être intelligent est une âme, car le mot « âme» signifie un être, et le transfert du principe de vie dans un corps humain Le transporta sur le plan terrestre. Ce principe de vie fut le même que celui qu’Il possédait auparavant; Sa personnalité par conséquent restait la même. Il était important qu’il y eût identité d’esprit, et cela notre Seigneur le posséda, par arrangement divin.

Un corps donné pour la souffrance de la mort

Les Ecritures n’expliquent pas comment l’étincelle de vie appartenant à l’Etre spirituel connu sous le nom de Logos fut transférée sur le plan humain. Lorsque notre Seigneur fut ainsi changé, Il fit simplement le pas de la préparation en vue de devenir le sacrifice pour les pécheurs. Dans Son état antérieur, Il n’aurait pas pu donner pour Adam le prix correspondant, car Il n’avait pas la vie humaine à offrir. Mais quand Il devint un Etre humain et qu’il eut atteint la maturité, Il remplissait les conditions pour être l’offrande pour le péché.

Nous voudrions dire que notre Seigneur, comme Etre humain, était la même âme que dans Son état antérieur, parce qu’Il possédait le même principe de vie qu’auparavant, et que lorsqu’Il devint Etre humain, Il ne mourut pas comme être spirituel. Les Ecritures déclarent que notre Seigneur a été «fait chair », être humain, et que la différence qui existait entre Lui et les hommes en général consistait en ce qu’Il était parfait « saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs» — séparé du reste de la race humaine (Heb. 7 :26). Les Ecritures expliquent aussi que cette différence résultait du fait que notre Seigneur fut spécialement engendré. Le principe de vie par lequel Il fut conçu vint directement du Père Céleste.

Cette explication diffère entièrement de la théorie dite de l’incarnation. D’après cette théorie, un être spirituel aurait pris possession d’un être terrestre — se serait incarné, aurait habité dans la chair, de la même manière que des esprits mauvais possèdent certaines personnes et demeurent en elles. Nous croyons que cet enseignement relatif à notre Seigneur est erroné; il provient des « âges des ténèbres ». Il n’y a rien dans les Ecritures au sujet de l’incarnation. Les Ecritures ne disent pas que le corps de notre Seigneur mourut tandis que l’être spirituel qui aurait été en lui serait resté vivant. Mais la Bible affirme que notre Seigneur quitta la gloire qu’Il avait auprès du Père et qu’Il fut trouvé en figure comme un homme, qu’Il s’est humilié Lui-même jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix, qu’Il a été « mis à mort en chair» (Jean 17 : 4, 5; 1 P. 3 :18; Phil. 2 8).

«…devint chair et habita au milieu de nous.»

De ce que nous savons de l’enfance, nous reconnaissons que c’est une période de développement. Et ainsi, nous lisons au sujet de notre Seigneur : « Et l’enfant croissait et se fortifiait, étant rempli de sagesse ; et la faveur de Dieu était sur lui… Et Jésus avançait en sagesse et en stature, et en faveur auprès de Dieu et des hommes. » (Luc 2 : 40, 52 D..) Son esprit n’était pas un esprit possédant toutes les expériences et toute l’intelligence de son état antérieur. Nous lisons que notre Seigneur croissait en sagesse. Son esprit croissait. Naturellement, étant parfait, Il apprenait beaucoup plus rapidement et avec beaucoup plus de précision que d’autres, et cela explique le fait que, comme enfant, Il fut capable de confondre les Docteurs de la Loi. Avec Ses qualités naturelles d’esprit, Il était capable de saisir une situation, de comprendre les choses rapidement.

Saint Luc nous raconte qu’à l’âge de douze ans notre Seigneur accompagna Sa mère et Joseph à Jérusalem. Les enfants juifs avaient l’habitude d’assister aux services religieux, et il était d’usage que les garçons juifs se consacrassent à l’âge qu’avait Jésus alors. Jésus savait qu’Il n’était pas comme les autres garçons. Il leur raconta très probablement les faits relatifs à Sa naissance mi­raculeuse. Certains présument qu’on l’accusait même d’être né illégitimement, mais puisque nous ne savons rien de précis à ce sujet, nous devons nous en tenir aux Ecritures.

Notre Seigneur vint dans le monde d’une manière miraculeuse afin d’accomplir les prophéties qui devaient toutes trouver en Lui leur accomplissement. Il était naturel qu’Il profitât de la première occasion pour s’informer des conditions à remplir dans ce but. Quand, à l’âge de douze ans, Il apprit des Docteurs de la Loi qu’un adolescent ne pouvait être admis aux fonctions sacerdotales, Il n’insista pas et resta soumis à Ses parents, à Marie et à son époux, qui étaient Ses protecteurs tout indiqués jusqu’à ce qu’il eût atteint l’âge de trente ans; alors, Son premier soin fut de faire une consécration complète de Lui-même.

«Je viens pour faire Ta volonté»

Notre Seigneur, à trente ans, avait certainement une grande connaissance que ne possédait pas Adam au moment de son épreuve. Notre Seigneur savait de quoi le péché était constitué et ce qu’était sa pénalité. Il savait aussi que Dieu avait prévu la rédemption du genre humain par le grand Médiateur de la Nouvelle Alliance — le Sauveur, le Rédempteur, le Libérateur. Il savait que l’incapacité des autres à garder la Loi divine écrite dans le Décalogue, et Sa capacité de la garder, constituaient la différence qui existait entre Lui-même et les autres.

Indubitablement, la mère de notre Seigneur Lui avait parlé de Sa naissance miraculeuse, ainsi que du message qu’elle avait reçu par Gabriel et de la prophétie d’Anne et de celle de Siméon. Il avait en outre à l’esprit la prophétie qui se rapportait à Lui-même et à l’avenir du grand Messie qui devait venir et délivrer le monde. Toute cette connaissance Lui était très précieuse.

Mais ce qui manquait manifestement à notre Seigneur, c’était la connaissance des choses plus profondes contenues dans les Ecritures. Il trouvait sans aucun doute dans la Bible des choses qui Le laissaient perplexe, car Il n’avait pas reçu le Saint Esprit. Bien qu’Il fût plus qualifié que la race déchue pour comprendre ces choses, cependant, comme le dit l’Apôtre « L’homme naturel n’accueille point les choses qui sont de l’esprit de Dieu… et il ne peut les comprendre, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. » (1 Cor. 2 :14, Syn..) Jésus n’avait pas été engendré de l’Esprit saint; Il n’avait donc pas la compréhension des prophéties et des symboles.

« Les cieux lui turent ouverts.»

Toute cette connaissance commença à Lui venir quand Il fut engendré du saint Esprit. Il commença à comprendre les choses plus élevées, les profondes choses de Dieu. Il avait compris dans une certaine mesure ce que signifiait l’agneau qui était immolé comme offrande pour le péché et ce qui avait trait à l’enlèvement du péché, mais rien ne lui avait permis d’identifier celui qui devait être le grand Libérateur, ni d’expliquer les merveilleuses figures des Ecritures. Dès l’instant où Il fut engendré de l’Esprit saint, Il commença à comprendre que pour arriver à régner, il Lui faudrait démontrer Sa fidélité envers Dieu et envers la Justice. Des qu’il fut éclairé, Il saisit les choses qui se rapportaient aux souffrances.

Durant Son ministère terrestre, notre Seigneur apprit l’obéissance par les choses qu’Il a souffertes (Héb. 5 : 8). Et ainsi Il reçut la grande lumière qui fut pour Lui un appoint si puissant — tout comme c’est une grande lumière pour nous de comprendre les termes et les conditions de notre appel, savoir qu’il nous faut marcher sur les traces de notre Seigneur si nous voulons régner avec Lui.

De quelle manière exactement les choses plus élevées furent révélées à notre Seigneur, nous ne pouvons le savoir. St Paul nous parle de merveilleuses révélations qui lui furent faites. Sans nul doute, notre Seigneur aussi eut des révélations, mais ce qui Lui fut ainsi révélé au juste, afin qu’Il pût comprendre quelles furent les conditions de son existence préhumaine, etc., nous ne pouvons pas le savoir. Nous ne savons pas non plus comment tout ce qu’Il fit et tout ce qui Lui arriva durant la période précédente de Son existence, avant qu’Il ne devint chair, a pu soudainement s’imprimer sur Son esprit. Le même Dieu, qui est capable de nous donner un corps spirituel qui assimilera toutes les expériences de notre vie actuelle, a pu aussi imprimer sur Jésus toutes les expériences antérieures par lesquelles notre Seigneur était passé.

L’impression de ces expériences ne Lui vint pas durant Son enfance, parce qu’alors Il croissait en connaissance et en stature, ainsi qu’en faveur auprès de Dieu et des hommes. Nous croyons que cette impression se produisit au moment de Sa consécration au Jourdain, et que ce fut au Jour­dain que Lui fut donné, non seulement l’impression de Ses expériences précédentes passées auprès du Père, et du passé lointain, mais aussi la lumière sur les Ecritures, de sorte qu’Il put saisir la pleine portée de ce qu’Il avait fait en se consacrant.

Les « cieux » continuant à s’ouvrir à Lui, notre Seigneur allait s’apercevoir que les expériences du Messie, qui ne pouvaient être ordonnées sous l’Alliance de la Loi, devaient néanmoins constituer pour Lui un privilège à mesure qu’Il les reconnaîtrait dans les prophéties comme étant voulues de Dieu, comme étant la loi divine. Comme une brebis reste muette devant ceux qui la tondent, de même Il ne se rebellerait pas quand Ses droits Lui seraient enlevés. Il saurait qu’Il devait être mis à mort, qu’Il devait être une victime innocente. Il devait être le Crucifié, l’antitype du serpent d’airain.

S’étant consacré pour accomplir toutes les choses écrites dans le Livre, Jésus était entièrement préparé à toutes Ses expériences. Telle est, comme nous le comprenons aussi, la signification de cette belle figure, donnée dans l’Apocalypse, du livre scellé de sept sceaux. La proclamation faite à cette occasion disait : « Qui est digne d’ouvrir le livre et d’en rompre les sceaux ? »(Apoc. 5 : 2.) Jusqu’à ce moment-là, personne ne fut trouvé qui pût ouvrir le Livre. Mais à ce moment-là, notre Seigneur fut trouvé digne de l’ouvrir, et ce fut à Lui qu’a été donnée toute la connaissance du Plan divin, afin qu’il pût exécuter ces choses par le sacrifice de Sa chair.

Lors de Sa consécration au Jourdain, notre Seigneur abandonna la vie humaine, il abandonna tous les droits et privilèges d’être humain. Le dessein final de cet abandon complet de Sa vie était d’apporter la vie éternelle au genre humain. Le Père cependant avait arrangé les choses, en ce qui concernait Jésus, de telle manière que notre Seigneur pût conserver Sa personnalité, Son identité. Mais après qu’Il fut engendré du saint Esprit, Il était une nouvelle créature; et, comme nouvelle créature, Il avait le corps humain dans lequel Il devait développer le caractère et subir Ses expériences. Cette nouvelle créature se développa à la perfection durant les trois années et demie de Son ministère et fut prête pour le corps spirituel qui Lui avait été promis.

Si notre Seigneur n’avait pas été trouvé parfait, fidèle, loyal dans Son existence préhumaine, Il n’aurait jamais eu le privilège de devenir homme ainsi que le Rédempteur des hommes. En raison de Son obéissance comme homme. Il reçut une gloire plus grande, l’immortalité. Il fut parfait dans toutes les conditions favorables dans lesquelles Il se trouva avant de devenir homme; Il fut fidèle comme homme et, étant glorifié, Il est toujours fidèle. Il maintient donc envers Dieu et envers la Justice le même rapport qu’Il a toujours eu. En conséquence, Il ne devait pas avoir spécialement besoin de ce qui aide à former le caractère, car Il n’a jamais montré des défauts qui demanderaient à être corrigés. Mais nous pouvons supposer que les expériences qu’Il a eues dans Son premier état, comme celles qu’Il a eues étant homme et depuis qu’Il est glorifié, contribuent toutes à rendre Son caractère intelligent et loyal dans le sens le plus élevé de ces termes.

Il « manifesta Sa gloire ».

Examinons certains textes des Ecritures qui pourraient être compris comme impliquant que notre Seigneur avait un souvenir précis de Ses expériences préhumaines passées auprès du Père.

« Jésus donc répondit et leur dit : En vérité, en vérité, je vous dis Le Fils ne peut rien faire de lui-même, à moins qu’il ne voie faire une chose au Père, car quelque chose que celui-ci fasse, cela, le Fils aussi de même le fait. » (Jean 5 :19, D..) Ces paroles furent prononcées en rapport avec la guérison d’un malade. Elles ne signifient pas, naturellement, que le Seigneur avait vu le Père guérir le malade, mais qu’Il avait vu la volonté du Père, le Plan du Père.

Notre Seigneur exécutait simplement la volonté du Père envers Lui-même : Les yeux des aveugles s’ouvriront, et les oreilles des sourds seront ouvertes. Alors le boiteux sautera comme le cerf, etc. (Esaïe 35 : 5, 6). Ces miracles de guérison étaient quelques-unes des choses qu’Il devait effectuer, comme cela était écrit dans les Ecritures. Jésus savait qu’Il devait accomplir ces miracles, et que ceux-ci figuraient d’avance ce qui doit être accompli bientôt. Nous lisons en effet : C’est ainsi que Jésus fit à Cana, en Galilée, le premier de Ses miracles, et qu’il manifesta Sa gloire (Jean 2 : 11, Syn.).

(2) « Dès l’éternité je fus établie, dès le commencement, dès avant les origines de la terre. Quand il n’y avait pas d’abîmes, j’ai été enfantée, quand il n’y avait pas de sources pleines d’eau. Avant que les montagnes fussent établies sur leurs bases, avant les collines, j’ai été enfantée. »(Prov. 8 : 23-25, D..) Ce passage peut être regardé soit comme une prophétie de ce que notre Seigneur comprenait de Sa condition antérieure, soit comme une figure de langage exprimant la Sagesse de Dieu à travers les âges. Mais puisque la Sagesse de Dieu est spécialement révélée en notre Seigneur Jésus, il en résulte que ces paroles annonçaient d’avance ce que Jésus pourrait savoir de Sa condition préhumaine.

(3) Quand notre Seigneur, à l’âge de douze ans, demanda : « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être aux affaires de mon Père ? » (Luc 2 : 49, D.), Il pensait au Père Céleste comme tout enfant de Dieu consacré peut le faire. Par les informations qu’Il avait reçues de Sa mère, Marie, Il savait qu’Il était né miraculeusement et qu’Il avait une mission particulière à accomplir dans le monde. Sa mère savait qu’Il ne pourrait être fidèle à Lui-même et à Sa mission que si elle Lui parlait de ces choses. Ayant été informé qu’Il était spécialement saint et miraculeusement né dans ce but même, Il se tournait maintenant vers Marie et lui demandait : Est-il possible que tu ne saches pas qu’il me faut être aux affaires de mon Père ? Ne m’as-tu pas parlé de cette chose ? Il était surpris de ce que Marie et Joseph ne comprenaient pas que s’occuper des affaires de Son Père était pour Lui la seule chose à accomplir.

La mémoire, moyen d’identification.

(4) La déclaration de notre Seigneur : « Avant qu’Abraham fût, je suis» (Jean 8 : 58), sert à identifier l’homme Jésus avec l’être spirituel qu’était notre Seigneur en tant que Logos, avant qu’il fût fait chair et qu’Il eût habité parmi nous. Il est le même aujourd’hui, bien qu’Il ait été accueilli sur le plan spirituel. Voici ce qu’il dit : « Je suis… le vivant; et j’ai été mort; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. » (Apoc. 1 :18, D..) A l’origine, Il était sur le plan spirituel. Plus tard Il vécut et mourut comme homme, et à Sa résurrection Il a été rendu vivant sur le plan spirituel, bien au-dessus des anges, des principautés et des puissances. Mais l’identité, la personnalité est la même.

Et nous croyons volontiers que notre Seigneur garde le souvenir des choses passées. Nous pensons aussi qu’Il se souvient des expériences qu’Il a eues quand Il était dans la chair ainsi que de celles qu’Il a eues avant de devenir chair. Autrement; Il ne saurait s’identifier Lui-même. La mémoire semble bien être le moyen d’identification de notre personnalité. Rien dans ce verset ne paraît impliquer que notre Seigneur naquit dans le monde avec la connaissance de toutes Ses expériences précédentes. Ce fut après Sa consécration qu’Il en reçut la connaissance par un moyen que nous ne sommes pas assez grands pour comprendre, par un certain pouvoir dont le Père se servit, car le Père a tout pouvoir.

(5) « Jésus-Christ est le même, hier, et aujour­d’hui, et éternellement. » (Héb. 13 : 8, D..) Ce texte ne pourrait servir à identifier notre Seigneur avec l’Etre qu’Il était dans Son état antérieur, car alors Il n’était pas Jésus. Notre Seigneur fut appelé Jésus à Sa naissance. Il devint Jésus Christ à Son baptême. « Par sa connaissance, mon Serviteur Juste justifiera beaucoup d’hommes, et Il se chargera de leurs iniquités. » (Esaïe 53 : 11, Seg..) Notre Seigneur commença à porter les iniquités du monde à Sa consécration et Il finit de les porter à Sa crucifixion. Depuis lors, Il appelle certaines personnes pour être membres de Lui-même.

Ce fut quand le saint Esprit descendît sur Lui et que les cieux Lui furent ouverts, qu’Il reçut probablement la connaissance qui Le rendit capable de vaincre.

Nous ne savons pas quelle force les tentations de Satan auraient eu sur notre Seigneur avant Sa consécration, quand Il était homme parfait comme l’était Adam. Mais, quand Son esprit s’ouvrit, Satan vint Le tenter dans le cadre même de Son œuvre, à propos de la consécration qu’Il venait d’accomplir. Satan essaya de faire échouer Sa consécration et d’en empêcher l’achèvement. Quelle somme de connaissance notre Seigneur possédait alors, nous ne le savons pas; mais le Père Céleste Lui donna une connaissance suffisante pour Le rendre capable de sortir vainqueur. Il en est de même en ce qui nous concerne. Notre Seigneur nous donne une connaissance de Lui-même et du Père. Il nous montre la relation existant entre les souffrances du temps présent et les gloires qui doivent suivre. Ainsi, par la connaissance, tous les membres du Corps de ce Serviteur Grand et Juste pourront, par Sa grâce, sortir « plus que vainqueurs ».

L’homme naturel ne reçoit pas les choses spirituelles.

(6) « En vérité, en vérité, je vous dis Nous disons ce que nous connaissons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage. » (Jean 3 : 11, D..) La pensée sous-entendue ici est que notre Seigneur pouvait parler de choses célestes, mais qu’Il n’était pas disposé à le faire parce que Nicodème et d’autres avaient peine à comprendre même les choses terrestres. Comment Jésus pouvait-Il alors leur parler des choses célestes ? Il se peut qu’à ce moment-là Sa mémoire ait déjà été imprimée de ce qui se rapportait à Son premier état.

Nous devons parler des choses célestes, mais non à l’homme naturel. « Ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu’ils ne les foulent aux pieds, ne se retournent et ne vous déchirent. »(Matt. 7 : 6, Seg..) Notre Seigneur déclara qu’Il avait beaucoup de choses à dire à Ses disciples, mais que ceux-ci ne pouvaient les comprendre avant la venue du saint Esprit (Jean 16 :12,13). Et « l’Esprit n’avait pas encore été donné, parce que Jésus n’était pas encore glorifié » (Jean 7 :39, Syn.). « L’homme naturel n’accueille point les choses qui sont de l’Esprit de Dieu; car elles sont pour lui une folie, et il ne peut les comprendre, parce que c’est spirituellement qu’on en juge »; mais « Dieu nous les a révélées par l’Esprit; car l’Esprit sonde toutes choses, même les profondeurs de Dieu » (1 Cor. 2 :14, 10, Syn.). Dès lors, si le saint Esprit nous révèle certaines des profondes choses de Dieu, combien plus le parfait esprit de notre Seigneur pouvait-il pénétrer dans les saintes choses ?

«La gloire que j’avais auprès de Toi.»

(7) Les paroles de notre Seigneur : « Glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi-même, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût »(Jean 17 : 5, D.), ne signifient pas que notre Seigneur n’avait pas connaissance de la perspective qui Lui était donnée de participer à la nature divine. Il en avait l’assurance par les Ecritures qui, en un endroit, disaient qu’Il serait hautement élevé, en un autre que l’Eternel Lui donnerait le Royaume, en un autre que Dieu Lui assignerait « une part avec les grands, et il partagera le butin avec les forts, parce qu’il aura livré son âme à la mort » (Esaïe 53 : 12, D.), en un autre encore « L’Eternel a juré, et il ne se repentira point : Tu es sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédec. » (Ps. 110 : 4, D..) Il devait être à la fois Sacrificateur et Roi de très hauts rang et honneur.

Notre Seigneur était vraisemblablement pleinement instruit de ces choses après Son engendrement du saint Esprit, comme l’a été Saint Paul qui fut ravi jusqu’au troisième ciel et qui reçut la connaissance de choses merveilleuses « qu’il n’est pas permis à l’homme d’exprimer » (2 Cor. 12 : 4, D.). Il est très vraisemblable que notre Seigneur Jésus eut quelque révélation spéciale. Il a dit en effet : « Comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils aussi d’avoir la vie en lui-même » (Jean 5 : 26, D.), montrant de cette manière qu’Il savait que Lui-même ainsi que l’Eglise auraient part à la nature divine et à l’inhérence de vie. Par ces paroles, notre Seigneur indique qu’Il ne désirait pas aspirer à ces glorieuses choses. Très humblement, Il dit : Père, je suis venu effectuer Ta volonté. J’accomplirai l’œuvre que Tu m’as donnée à faire et je serai heureux d’être rétabli à la gloire que j’avais auprès de Toi — sans solliciter aucune faveur Je suis heureux d’avoir eu ce privilège et je pense que je ne souffrirai pas de perte en raison de mon obéissance à Ta volonté. Je serai donc heureux d’être auprès de Toi dans la gloire que je partageais avec Toi avant que le monde fût.

Il n’a pas dit au Père « N’oublie pas de me payer; n’oublie pas ce que Tu m’as promis ! »Non ! Il fit la volonté du Père sans y attacher aucune idée de compensation. Il doit en être ainsi de nous. Quiconque s’attend à la nature divine simplement comme à une récompense, et a le sentiment qu’elle lui est due, se fait du sujet une idée incorrecte. Nous devrions sentir qu’être du côté de la Justice et être identifié à notre Seigneur Jésus est un grand privilège, même s’il n’y avait pas la récompense de la nature divine; mais la pensée de cette récompense est un grand stimulant à courir patiemment en vue de quelque chose de surabondant, qui dépasse au-delà de toute mesure ce que nous aurions pu demander ou même imaginer.

W.T. 5064 — C.T.R. 1912.

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