«Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra ». « Ce que je vous dis, je le dis à tous [les croyants] ; veillez ». — Matth. 24: 42; Marc 13: 37. (Seg.).
Quel que soit le caractère de cette action de veiller, et quelle que soit la chose à laquelle on s’attend, il ne peut y avoir de doute que l’exhortation d’attendre un événement, dont le temps précis n’est pas indiqué, implique que, lorsque cet événement aura lieu, ceux qui veilleront en auront connaissance. Veillez, puisque vous ne savez pas, afin qu’au temps convenable vous sachiez, telle est la pensée de notre texte; et il y est donné clairement à entendre que ceux qui ne veilleront pas ne sauront pas. Les événements qui doivent être connus des veilleurs au temps marqué seront reconnus par eux, et non par d’autres, lorsque le temps sera venu pour leur accomplissement.
Cette interprétation de l’exhortation de notre Seigneur, la seule qui soit logique, est pleinement confirmée par plusieurs des Apôtres. L’Apôtre Paul nous exhorte en ce sens: « Car vous savez bien vous-mêmes que le jour du Seigneur viendra [le monde, les incroyants] comme un voleur dans la nuit. Quand les hommes diront: Paix et sûreté alors une ruine soudaine les surprendra, comme les douleurs de l’enfantement surprennent la femme enceinte, et ils n’échapperont point. Mais vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres, pour que ce jour vous surprenne comme un voleur ». (1 Thess. 5: 2-4). Etant enfants de la lumière, vous, frères, vous serez en train de veiller et vous serez éclairés et enseignés par le Seigneur. L’Apôtre Pierre nous rappelle les moyens par lesquels notre Seigneur nous enseignera, et il nous renseigne sur notre position dans le sentier des justes qui est « comme la lumière resplendissante, dont l’éclat va croissant jusqu’au milieu du jour ». Il montre que cela ne se fera pas par des révélations miraculeuses, ni par des songes, mais par la Parole du témoignage, la Bible. Il dit: « Et nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne à paraître et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs ». (2 Pier. 1 : 19).
Les témoignages concordants de ces passages des Ecritures nous enseignent que, s’il n’était ni convenable ni possible pour ceux du peuple du Seigneur de connaître d’avance, quelque chose de défini, concernant le temps exact de la seconde présence du Seigneur Jésus et l’établissement de Son Royaume, cependant, quand le temps marque serait venu, les fidèles, les veilleurs en seraient informés, ils ne seraient pas laissés dans les ténèbres avec le monde. Il est vain de prétendre que cette manière de voir est contredite par cette déclaration de notre Seigneur: « Pour ce qui est du jour ou de l’heure, personne ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul ». (Marc 13 : 32). Ceux qui usent de cette citation de l’Ecriture pour se convaincre et pour convaincre les autres que l’homme ne saura jamais rien sur le temps du second avènement y trouvent ce qu’il n’y a pas pour convaincre et affaiblissent de cette manière leur propre argument; car si cette citation veut dire qu’aucun homme ne le saura jamais, elle doit vouloir dire aussi qu’aucun ange ne le saura jamais et que le Fils non plus ne le saura jamais. Ce serait évidemment édifier une théorie absurde sur ce passage de l’Ecriture. Le Fils ne le savait pas au moment où Il fit cette déclaration; les anges ne le savaient pas non plus; et aucun homme ne le savait alors. Mais le Fils devait certainement connaître le temps de Son propre second avènement, du moins peu de temps avant que celui-ci eût lieu; les anges aussi devaient le savoir peu de temps avant qu’il eût lieu; et les vrais enfants de Dieu, les « veilleurs », dont nous avons parlé plus haut, doivent veiller afin qu’ils le sachent aussi au temps convenable et qu’ils ne soient pas dans les ténèbres, dans l’ignorance, avec le monde. Que leur action de veiller sera récompensée, cette citation de l’Ecriture le garantit: « Aucun des méchants ne comprendra, mais les sages [en sagesse céleste] comprendront. » Dan. 12:10.
Qu’attendons-nous?
C’est une question importante. Bon nombre d’enfants de Dieu ont été scandalisés par la doctrine de la seconde venue de notre cher Rédempteur, ils ont « trébuché» contre elle, à cause des vues particulières, extravagantes, déraisonnables, illogiques et antiscripturaires sur ce sujet, présentées par d’aucuns qui font profession d’aimer l’apparition de notre Seigneur et qui sont connus comme Seconds Adventistes. Mais tout cela est mauvais; nous ne devons pas rejeter l’une des plus grandes et des plus remarquables doctrines de l’Ecriture sainte, simplement parce que certains amis Chrétiens se sont énormément trompés sur ce point, et ont fait tomber dans le mépris, dans une certaine mesure, chez les sages selon le monde, tout ce qui a rapport à ce sujet. Au contraire, cette doctrine, comme une pierre précieuse magnifique, devrait recevoir la première place parmi les joyaux précieux de la Vérité divine, où elle pourrait jeter son auréole, sa splendeur et son éclat sur les promesses et les bénédictions qui sont toutes coordonnées et apparentées. Elle ne devrait pas être laissée dans la monture imparfaite qui cache sa gloire et sa beauté, mais elle devrait être récupérée, remontée, fixée dans sa vraie place, à la gloire de Dieu et pour la bénédiction de tous ceux qui sont sincèrement et véritablement le peuple de l’Eternel.
Nous n’avons pas besoin de nous excuser de l’intérêt que nous portons pour ce grand sujet, qui est le centre sur lequel converge le témoignage entier de la grâce divine, à travers tous les saints prophètes. Ont plutôt besoin de s’excuser ceux qui, sachant qu’après la doctrine de l’expiation pour le péché, celles de la seconde venue du Seigneur et de la résurrection des morts tiennent les places les plus importantes dans les Ecritures, les ont néanmoins négligées, tandis qu’ils se sont querellés, qu’ils se sont combattus, qu’ils ont fait couler le sang pour des choses insignifiantes, n’ayant pas de réelle importance, doctrinalement ou autrement.
Notre attente doit être celle de la seconde venue de Celui qui nous racheta et qui a dit: « Je reviendrai et je vous prendrai avec moi ». L’attente doit être spécialement avec la pensée que notre Seigneur Jésus vient à Sa seconde venue, dans la majesté et dans la gloire du Père, comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs. L’attente non seulement inclut la pensée de la seconde présence de notre Seigneur comme Roi, mais a attaché à cette pensée les effets merveilleux qui se produiront, comme promis, du fait de la venue du Roi, car la venue du Roi implique la venue du Royaume pour lequel Il nous a enseigné à prier: « Que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ». La venue de notre Maître, du Roi, et l’établissement de ce glorieux Royaume impliquent l’accomplissement de la promesse attendue depuis longtemps et faite à la postérité d’Abraham; la promesse qu’Israël selon la chair ne fut pas jugé digne d’hériter; la promesse en vertu de laquelle Dieu choisit les membres de l’Epouse de Christ pendant cet Age de l’Evangile pour qu’ils soient avec le Seigneur Jésus comme Ses cohéritiers pour mener à bien Ses bienfaisantes mesures de prévoyance; la promesse qui est sûre, mais qui n’a pas encore eu, en aucun sens du terme, d’accomplissement; la promesse qui se lit: « Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité ».
L’action de veiller implique l’espérance; elle implique aussi l’attente. Nous attendons ce que l’Apôtre appelle: « la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ ». Ce Sauveur nous transformera, comme membres de Son Eglise à Son image et à Sa ressemblance spirituelles, afin qu’étant « changés » nous soyons comme Lui, que nous Le voyions tel qu’Il est, que nous participions à Sa gloire et que nous soyons associés à Lui dans Sa grande œuvre ayant pour objet de donner dans le Millénium des bénédictions au genre humain. Néanmoins, ce temps d’attente et d’espérance est un temps apportant plus ou moins de tribulations, non seulement au monde, qui se trouve encore sous le joug du péché et sous l’influence aveuglante de Satan, mais aussi à l’Eglise qui attend, qui espère, qui veille, et au sujet de laquelle l’Apôtre déclare: « Nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption [des liens de la mort] de notre corps.» — du Corps de Christ, dont nous sommes membres, chacun pour sa part. — Rom. 8: 23.
Comment devons-nous veiller?
Notre action de veiller ne consiste pas à lever nos yeux vers le ciel, à rêvasser, car ceux qui étudient la Parole de Dieu efficacement apprennent vite que « le jour du Seigneur viendra comme [à la manière d’]un voleur dans la nuit », et que son lever ne peut pas être discerné par l’œil naturel. Si ceux du Peuple du Seigneur pouvaient discerner quelque chose en observant le ciel de leurs yeux naturels, le monde ne pourrait-il pas discerner la même chose? Si le second avènement de notre Seigneur devait être une manifestation publique et extérieure, le monde n’en aurait-il pas connaissance aussi vite que les saints, les veilleurs? Si tel était le cas il ne pourrait être vrai que le jour du Seigneur viendrait comme un voleur, comme un filet, à l’improviste sur le monde, tandis que l’Eglise en aurait connaissance d’avance et ne serait pas laissée dans les ténèbres. —1 Thess. 5 : 2-4.
Nous devons surveiller les signes des temps, à la lumière de la Parole de l’Eternel, notre lampe; comme l’Apôtre le déclare: «Nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne à paraître ». L’Age de l’Evangile est un temps de nuit; et le peuple du Seigneur a attendu l’aurore du Matin du Millénium, avec cette promesse qui tintait à leurs oreilles : « Dieu la secourt [l’Eglise] dès l’aube du matin » (Ps. 46: 6). La Parole de l’Eternel, exprimée par la bouche des Prophètes, a été la lumière de la lampe pendant tout cet Age de l’Evangile brillant sur le chemin de l’Eglise, ainsi que l’Eternel le déclara par le Prophète David « Ta Parole est une lampe à mes pieds » (Ps. 119:105). La lampe de la Vérité révélatrice guide tous les pèlerins fidèles et vigilants au cours de leur voyage vers la Cité céleste — le Royaume des Cieux. Oh! quel réconfort elle a été et est encore, et combien triste serait notre pèlerinage sans elle!
Ceux qui prennent garde aux événements marquants, annoncés par l’Eternel par l’entremise de Daniel, d’Esaïe, de Jérémie et de tous les saints Prophètes, se rendent compte que nous sommes déjà arrivés à un point beaucoup plus long dans le voyage que celui auquel l’Eglise s’attendait à parvenir quand elle se mit en route pour la première fois; mais nous nous rendons compte aussi, en examinant ces événements marquants, que nous sommes parvenus très près de la fin du voyage, très près du temps où la grande bénédiction que le Peuple du Seigneur attend et pour laquelle il prie depuis si longtemps s’accomplira. Les veilleurs ont noté par exemple le témoignage de l’Eternel, donné par le Prophète Daniel, spécifiant que le « temps de la fin » serait une période de temps (dépassant un siècle de durée), et que dans ce «temps de la fin» les voyages augmenteraient grandement en nombre, les gens courraient çà et là sur toute la terre, le savoir deviendrait général et augmenterait considérablement, la connaissance serait accrue, ainsi qu’il est écrit : « Au temps marqué plusieurs courront çà et là, et la connaissance sera augmentée » — Daniel 12: 4.
Veillant soigneusement pour savoir où il est, plein d’espoir et de préoccupation pour les gracieuses choses que Dieu a promises, aucun des veilleurs n’est indifférent à l’égard de ces accomplissements prophétiques qui se voient partout aujourd’hui. Tous les hommes discernent ces choses, mais non tous de la même manière ; les fidèles, les veilleurs les discernent non seulement comme des faits, mais aussi comme des accomplissements prophétiques, comme des preuves que nous sommes déjà dans la période appelée « le temps de la fin » . Un examen plus poussé et des applications plus intensives des mesures prophétiques prouvent aux veilleurs que nous sommes depuis 1799 dans « le temps de la fin» qui est aussi appelé « le jour où il [Jéhovah] se prépare » (Nahum 2: 3, Darby). Regardant autour d’eux, ils voient que Jéhovah Dieu prépare le Royaume de Son Fils bien-aimé. Ils voient que le voile de l’ignorance se lève, que la lumière pénètre partout, et qu’ainsi Dieu se sert de l’homme au temps présent pour apprêter, d’une façon naturelle, les commodités et les réalisations techniques et autres qui finalement deviendront de très grandes bénédictions pour le monde, — quand le Soleil de Justice se lèvera avec la santé dans ses rayons et que le jour millénaire sera introduit, procurant des bénédictions, des bienfaits miséricordieux et des occasions de servir multiples, pendant ces « temps du rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes de tout temps »— Actes 3: 21.
Veillant très attentivement, avec ardeur et avec intérêt, parce qu’ils connaissent les bonnes choses que Dieu a en réserve (1 Cor. 2 : 9-13; 1 Pier. 1: 4), les veilleurs remarquent que, comme la prophétie de Daniel l’indique encore, si l’accroissement des voyages produit l’accroissement de la connaissance, l’augmentation de la connaissance produira à son tour un plus grand mécontentement chez les humains en général; il en résultera, comme il est indiqué prophétiquement, « un temps de détresse tel, qu’il n’y en a pas eu depuis qu’il existe une nation jusqu’à ce temps-là ». Les veilleurs, cherchant à noter si oui ou non ces choses ont eu un accomplissement jusqu’ici, regardent autour d’eux et distinguent partout du mécontentement et du malheur; ils remarquent qu’il y en a beaucoup plus que lorsque le monde jouissait dans une mesure moindre des bénédictions et des bienfaits miséricordieux venant du ciel. Ces derniers dons prodigués de nos jours par la Providence, comme préparatifs pour l’Age millénaire, au lieu de susciter la reconnaissance, la gratitude, l’amour envers Dieu et la générosité envers l’homme, produisent dans des cœurs non régénérés l’ambition, une plus grande avarice, l’égoïsme, l’envie, la haine, les querelles et d’autres œuvres de la chair et du diable. Oui, les veilleurs peuvent discerner clairement l’approche du plus haut degré de la détresse de l’homme, dans laquelle, selon de claires déclarations des Ecritures, toutes les institutions humaines actuelles sombreront. Elles sombreront dans l’anarchie, la confusion et le chaos. Mais les veilleurs ne perdent pas de vue Dieu et Sa providence. Ils voient que la venue de la catastrophe sociale et ecclésiastique sera le résultat naturel de la pratique de l’égoïsme dans des conditions hautement privilégiées; néanmoins, ils se souviennent que Dieu est au gouvernail, qu’Il est capable de faire tourner la colère de l’homme à Sa louange et qu’Il se ceindra du reste de la colère de l’homme (celle qui ne voudrait pas Le louer). — Ps. 76:10 (D.).
Les veilleurs ne regardent pas seulement les signes extérieurs, tels qu’ils sont vus dans le monde. Ils scrutent attentivement et à maintes reprises leur « carte », l’esquisse prophétique de l’histoire du monde contenue dans la Bible et fournie par le Roi Lui-même. C’est parce qu’ils voient le temps de détresse esquissé dans la carte prophétique qu’ils sont sûrs de sa venue et sont capables, en avance sur d’autres, de « discerner les signes des temps » et de ne pas être dans les ténèbres à l’égard des «choses à venir ». Ce fut à cet égard que le Seigneur, promettant aux veilleurs le saint Esprit, leur dit que celui-ci les guiderait dans toute la Vérité, à mesure que le temps viendrait pour chacune de ses particularités d’être comprise, et leur montrerait les choses à venir —les choses futures — avant que le monde en eût connaissance, et avant même que les faits ne s’accomplissent (Jean 16 : 13). Cette même carte qui montre la chute de toutes les institutions terrestres, politiques, sociales et ecclésiastiques, montre aussi que cette chute est prévue pour un temps si bien choisi dans le grand Plan de Jéhovah qu’elle aura lieu à l’heure même où le Seigneur établira Son Royaume, y faisant participer Son Eglise élue (qui sera alors une sacrificature royale glorifiée dont les membres, comme prêtres assis sur leurs trônes, seront les gouverneurs civils et religieux du monde), dont l’élévation sera à la gloire de Dieu et à la bénédiction de toute créature.
Les veilleurs se souviennent bien que le Roi leur donna un aperçu de l’histoire de l’Age de l’Evangile, au moment même où Il leur dit de veiller, leur faisant savoir qu’ils devaient attendre les choses qu’Il y avait notées. Les veilleurs sont ceux qui sont en harmonie avec le Roi et qui ont égard à Sa promesse; ils ne négligent donc pas les paroles qu’Il prononça. Comme ils constatent que cette prophétie même se rapporte à l’injonction qu’il leur donna en leur disant de veiller, ils y voient clairement que le jour du Seigneur sera introduit à la fin de cet Age de l’Evangile secrètement, tranquillement, discrètement, « comme un voleur dans la nuit » — à l’insu du monde, et d’une manière reconnaissable seulement aux veilleurs.
Parousia, Epiphania, Apokalupsis
Parce que n’étant pas de négligents, d’insouciants, d’indifférents serviteurs du Roi, mais de fidèles et d’ardents serviteurs, les veilleurs examinent de près le moindre détail des paroles qui tombèrent des lèvres qui Celui qui a parlé comme jamais homme n’a parlé, et tous les messages qu’Il leur a envoyés par Ses fidèles Apôtres et prophètes. En procédant à ce minutieux examen, ils arrivent à discerner que trois mots, d’un sens tout à fait différent, sont employés en rapport avec le second avènement du Seigneur, à savoir:
Parousia, Epiphania et Apokalupsis. Parousia est employé quand il est question de la première phase du second avènement, tandis qu’Apokalupsis se rapporte au même second avènement, mais à une période plus tardive. L’Apokalupsis et l’Epiphania ne se rapportent pas à un autre avènement qui serait le troisième, mais simplement à une phase plus tardive du second avènement. Ces mots grecs, il est vrai, sont quelque peu obscurs ou cachés dans la version commune de la Bible, et sans doute à dessein. Le dessein de l’Eternel était évidemment de tenir le monde et le méchant dans l’ignorance de Son Plan gracieux jusqu’à un certain temps; Il ne désirait pas non plus que les détails de Son Plan fussent compris par les veilleurs, avant que ne vienne le temps où ils seraient près de s’accomplir. Mais maintenant nous sommes dans « le temps de la fin », dans le « jour où Il se prépare », dans le temps où, suivant ce qui a été prédit, « les sages [non les sages selon le monde, mais les humbles veilleurs suffisamment sages pour prêter attention à la Parole de l’Eternel] comprendront » (Daniel 12: 10). Etant donné que beaucoup d’entre les veilleurs ne sont pas des hellénistes, Dieu a pris de gracieuses dispositions pour leur procurer des ouvrages utiles et précieux, tels que la Young’s Analytical Concordance et l’Emphatic Diaglott [ces deux ouvrages sont de langue anglaise — trad. —], de sorte que les plus humbles même de Son Peuple peuvent comprendre clairement et distinctement la signification de certains termes spéciaux de Sa Parole. Le sens de ces termes a été jusqu’ici tenu caché à cause de traductions imparfaites; ces termes particuliers, Dieu Lui-même les a portés à l’attention de Son Peuple au moyen des Etudes des Ecritures et du journal anglais Zion’s Watch Tower [dont les articles écrits jusqu’en 1916 paraissent en français dans le Journal de Sion. — Trad.]. Tous les veilleurs du monde entier ont été atteints par ces « Manuels pour Etudiants de la Bible » que le Seigneur Lui-même leur a envoyés.
Par ces manuels, les veilleurs en viennent rapidement à voir que le mot «Parousia », traduit par « venue » dans notre version commune, ne signifie pas être sur le chemin, approcher, mais ou au contraire il signifie présence, le fait d’être déjà arrivé. Les veilleurs remarquent aussi que, dans les Ecritures, certaines choses sont prédites concernant le Seigneur et Sa Parousia (Sa Présence), donnant clairement à comprendre que le Seigneur sera présent et qu’il sera en train d’accomplir Son œuvre, Sa grande œuvre (celle consistant à établir Son Royaume et à frapper les nations avec l’épée sortant de Sa bouche) entièrement à l’insu du monde, — comme un voleur dans la nuit. Les veilleurs notent aussi que dans les Ecritures il est clairement indiqué qu’après avoir accompli certaines choses pendant Sa présence (parousia) à l’insu du monde, le Seigneur manifestera Sa présence ; la manifestation de Sa présence sera discernée par tous les humains ; cette manifestation extérieure est appelée « épiphania », ce qui veut dire « brillant subit » ou « brillant lumineux ».
Les veilleurs font la distinction entre les deux pensées qu’expriment présence et manifestation relativement à la seconde venue du Seigneur. Ils savent que quoique réellement présent comme Etre spirituel (comme les anges qui, nous est-il dit, campent autour de ceux qui craignent l’Eternel, les arrachant du danger, et qui sont « des esprits au service de Dieu, envoyés par Lui pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent recevoir en héritage le salut », pour remplir un ministère invisible), notre Seigneur, étant donc maintenant un Etre spirituel glorieux, possédant la nature divine, ne se manifestera pas à l’œil humain pendant Sa présence, Sa parousia. —Psaume 34 : 7 ; Héb. 1 : 14. D’où la nécessité pour les fidèles du Seigneur de « veiller », parce que, pas plus que le monde, ils ne peuvent discerner un être spirituel de leurs yeux naturels. Les veilleurs doivent discerner au temps marqué la présence (parousia) de leur Seigneur par l’œil de la foi. L’œil de la foi sans cesse éveillé remarquera en temps opportun le « signe du Fils de l’homme » les signes de la présence du Roi.
Pendant la période de la parousia (présence) précédant l’épiphania (apparition brillante), une certaine œuvre s’accomplira à l’insu du monde, à l’insu de l’église nominale, et connue seulement des veilleurs. Oh ! combien nous paraissent importantes les paroles de notre Maître, nous exhortant à veiller Et, soit dit en passant, cette disposition à veiller renferme la disposition à veiller sur nos propres cœurs aussi bien que sur la Parole de l’Eternel et sur les signes extérieurs — si nous voulons garantir notre dignité d’être conduits toujours dans la lumière, et d’être enseignés par notre grand Instructeur. « Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il n’est point à lui ». (Rom. 8 : 9). Par conséquent, si quelqu’un perd l’esprit de Christ, il cesse de Lui appartenir. C’est pourquoi nous avons tous besoin de « veiller », comme les Ecritures le prescrivent, afin de garder « nos vêtements » « des souillures du monde » (Apoc. 16 15 ; Jacq. 1 : 27), et de nous maintenir dans l’amour de Dieu, attendant la miséricorde (l’aide) de notre Seigneur Jésus-Christ, qui peut nous préserver de toute chute et nous faire paraître irréprochables et joyeux en Sa glorieuse présence. (Jude 21, 24). Quiconque a l’Esprit de Christ peut être un veilleur, et comme veilleur il peut avoir connaissance des gracieuses choses relatives au grand salut qui doit nous être apporté à la révélation de Jésus-Christ (1 Pier. 1 : 5, 13) ; mais quiconque cesse d’avoir l’esprit de Christ doit, de nécessité, cesser aussi d’être un veilleur, et il sera dans l’ignorance des choses relatives au jour du Seigneur, comme le monde, dont il fera alors probablement partie.
Comme lumière par laquelle l’œil de la foi peut discerner la parousia, nous avons la sûre parole prophétique à laquelle nous faisons bien de prêter attention (2 Pierre 1 :19). Elle a brillé sur le sentier des veilleurs tout au long de cette nuit; mais maintenant ses divers rayons prophétiques convergent vers le même point et ils indiquent clairement que nous vivons déjà « aux jours du Fils de l’homme », tandis que, comme le Seigneur l’a expressément annoncé, le monde en général continue à vivre comme d’habitude, étant dans une complète ignorance de Sa présence, de Son œuvre de moisson et du commencement de Son Jour ; le monde continue, comme d’habitude, à manger et à boire, à se marier et à donner en mariage, à planter et à bâtir. C’est une erreur de supposer que notre Seigneur, en donnant ces renseignements sur les événements relatifs au temps de Sa présence, voulait nous faire comprendre qu’il serait mal pour le monde de manger, de boire, de planter, de bâtir et de se marier ; toute interprétation de ce genre est exagérée et fautive ; elle résulte du fait que l’on se fait une idée totalement fausse du sujet. Il n’est pas indécent pour le monde d’agir de la sorte. Notre Seigneur souhaitait simplement montrer que le monde serait dans l’ignorance de Sa présence « aux jours du Fils de l’homme », et dans une entière ignorance du grand temps de détresse ou « Jour de vengeance » que constituera l’inauguration de Son Royaume pour les royaumes de ce monde, qui doivent être mis en pièces comme les vases d’un potier. L’ignorance de cette détresse imminente ici sera semblable à celle des gens qui vécurent aux jours de Noé. « Comme il arriva aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il aux jours du Fils de l’homme aussi ».— Luc 17 : 26. Darby.
Comme « les jours de Noé » n’étaient pas des jours précédant le temps de Noé, de même les « jours du Fils de l’homme » ne sont pas des jours antérieurs à la présence du Fils de l’homme. Les jours du Fils de l’homme sont les jours de Sa parousia, ou présence, invisible et inconnue du monde. Sa présence est connue seulement des veilleurs, et ils la reconnaissent grâce à l’œil de la foi. « Dans les jours qui précédèrent le déluge, on mangeait et on buvait, on se mariait et on donnait en mariage.., et les hommes ne s’avisèrent de rien… Il en sera de même à la présence [parousia] du Fils de l’homme ». Le monde continuera simplement à vaquer à ses affaires comme d’habitude, et il ne reconnaîtra pas la présence du Seigneur. — Matthieu 24 : 38, 39.
Mais pourquoi notre Seigneur devrait-il être présent de cette manière ? Quelle sera Son œuvre durant la période de présence précédant Son Epiphania ou manifestation au monde ?
L’œuvre du Seigneur prédite dans Ses paraboles.
Son œuvre est clairement esquissée dans plusieurs de Ses paraboles, qui furent données pour que les veilleurs en fussent informés, et ne fussent pas dans les ténèbres. La parabole du blé et de l’ivraie révèle cette période de la parousia (présence) précédant l’épiphania (manifestation), et elle la représente comme étant le temps de la « Moisson » de cet âge. Le Fils de l’homme sema la bonne semence, et Ses serviteurs firent de même, accomplissant une œuvre dans le champ à travers tout l’âge ; puis vient la fin de l’âge où la récolte entière de blé est mûre, et alors on fait la moisson. La parabole montre la séparation des deux classes dans l’église nominale pendant la « moisson ». Il est à noter que le champ de blé n’est pas le monde entier, mais simplement la partie dite chrétienne du monde la Chrétienté ; une grande partie du champ n’est pas encore semée. La parabole fait seulement allusion au champ de blé, et particulièrement au blé. On ne s’occupe là de l’ivraie (des faux Chrétiens) qu’accessoirement. L’ivraie étouffe le blé, néanmoins le Maître obtiendra une récolte suffisamment grande, car « tous ses desseins s’accompliront ».
La séparation de l’ivraie et du blé, et le rassemblement du blé dans le grenier, image de la condition céleste, précèdent l’œuvre de purification du champ de blé de son ivraie symbolique par un « feu » symbolique. Cette œuvre entière de la moisson doit avoir lieu durant la parousia (présence) de notre Seigneur, et avant Son epiphania (manifestation). Le Seigneur est le Moissonneur en chef, et tous Ses moissonneurs subalternes travailleront sous Sa direction et sous Son regard ; tous les grains du véritable « blé » symbolique seront rassemblés dans le glorieux « grenier » symbolique par la résurrection et le «changement » .
La faucille de la Vérité sera l’instrument pour accomplir la séparation, et tant que la séparation ne sera pas presque complète et que le « blé » ne sera pas rassemblé presque totalement dans la gloire de la nature céleste, le grand temps de détresse, mentionné par le Prophète et par notre Seigneur, ne brûlera ni ne consumera toute « l’ivraie » ; nul après cette détresse ne pourra prétendre faussement être Chrétien, tandis qu’il appartient réellement au monde et qu’il est pénétré de son esprit.
Les paraboles des Mines et des Talents couvrent ce même espace de temps. Dans ces deux paraboles, le Maître se dépeint comme un grand maître de maison, héritier d’un trône, qui s’en alla dans un pays éloigné pour être investi de l’autorité royale et revenir ensuite exercer cette autorité. Etant parti, il confia à Ses serviteurs de riches grâces et privilèges divers, « à chacun selon sa capacité », et il leur dit « Faites les valoir jusqu’à ce que je revienne ». Le retour de ce gentilhomme, auquel il est fait allusion dans ces paraboles, représente incontestablement la seconde venue de notre Seigneur et Maître. Remarquez maintenant l’œuvre qui doit d’abord avoir lieu au retour du Seigneur comme Roi et qui est montrée dans ces paraboles. Le Seigneur ne s’occupe pas d’abord du monde rebelle, de ceux qui ne voulaient pas qu’Il régnât sur eux Il appelle en premier « Ses serviteurs » et règle Ses comptes avec eux, rejetant certains de tout service ultérieur à cause de leur infidélité, et acceptant d’autres en les faisant participer aux joies du Royaume qu’Il établit immédiatement.
Ce règlement de comptes avec les serviteurs est le règlement de comptes avec l’Eglise ; il s’accomplit après le retour du Seigneur et il correspond à la séparation du blé et de l’ivraie mentionnée dans l’autre parabole. Il est relativement facile pour quiconque de se rendre compte que cette partie de l’œuvre, accomplie par le Seigneur à Son second avènement, est l’œuvre qui précède Son epiphania ou manifestation au monde. C’est durant cette période que les veilleurs doivent avoir connaissance de la présence (parousia) du Seigneur et de l’examen minutieux de même que du jugement qui seront en cours et dont ils seront l’objet de la part du Maître. Seuls les fidèles en auront cependant connaissance ; seuls ils seront jugés dignes de «subsister devant le Fils de l’homme », pendant ce jugement ; tous ceux qui en seront indignes trébucheront. « Les méchants [et les serviteurs paresseux] ne pourront pas subsister au jour du jugement, ni les pécheurs dans l’assemblée des justes » (voyez Psaume 1 : 5). C’est au sujet de cette période de la présence de Christ et de cette partie de Son œuvre que le monde sera dans une totale ignorance ; il n’en saura rien jusqu’à ce que le Seigneur ait achevé le règlement de comptes avec Ses serviteurs et qu’Il ait glorifié les fidèles ; c’est alors que le jugement du monde commencera par « un temps de détresse tel qu’on en aura jamais vu de pareil depuis qu’il existe des nations ». Cette détresse est symboliquement dépeinte comme un feu, et nous apprenons de l’Apôtre que notre Seigneur se révèlera (apokalupto — se découvrira, se rendra manifeste) en flammes de feu (jugements), exerçant la vengeance.
Tous ceux qui veillent, tous ceux qui prêtent attention à la « sûre parole prophétique » dont fait partie la description faite par le Maître des événements devant avoir lieu « aux jours du Fils de l’homme », peuvent aisément discerner que les humains ne continueraient pas d’agir par routine — mangeant, buvant, plantant, construisant, se mariant, etc. — s’ils avaient connaissance de la présence du Seigneur et du déroulement de la « moisson » de l’Age de l’Evangile. Si les hommes savaient que le Seigneur est présent, que le règlement de comptes avec les serviteurs est commencé, et qu’ensuite viendrait le temps où ils seraient soumis à un jugement, ils changeraient considérablement leur manière habituelle d’agir. Ils seraient saisis d’un grand effroi. En effet, seuls ceux qui sont du côté du Seigneur et du juste gouvernement qu’Il est sur le point d’établir, quand Il prendra le droit pour règle et la justice pour niveau, peuvent être prêts, jusqu’à un certain point, à Le recevoir. Tous les autres ont l’esprit de crainte, et ils sont aveuglés par Satan qui les tient sous son influence et qui leur fait croire au mensonge. « Les incrédules, dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’esprit, afin qu’ils ne voient pas resplendir le glorieux Evangile du Christ » (2 Cor. 4 :4). Par conséquent, du fait de leur ignorance des desseins divins, les hommes seraient dans une grande crainte s’ils savaient de science certaine que le Jour du Seigneur est commencé et qu’il doit être à leur égard un « jour de vengeance ». De toute évidence, donc, ce règlement de comptes avec l’Eglise et la récompense des fidèles précéderont l’apokalupsis ou révélation de notre Seigneur. Pour employer l’une de Ses propres illustrations, nous pourrions dire que Son jour ou temps de Sa présence, c’est-à-dire « le jour du Seigneur », viendra « comme un voleur dans la nuit ». En ce temps-là le Seigneur rassemblera Son Eglise vierge, judicieusement Il la prendra à Lui comme Son Epouse, la changeant des conditions et de la nature terrestres aux conditions spirituelles ou célestes, pour qu’elle soit comme Lui, qu’elle Le voit tel qu’Il est et qu’elle participe à Sa gloire. Etant donné que les saints ont toujours été le « sel de la terre », nous pouvons sans difficulté percevoir que l’enlèvement du sel de la terre laisserait le genre humain dans une condition relativement déplorable, où la corruption se développerait rapidement, et c’est exactement ce qui est annoncé dans les Ecritures.
Nous ne devons pas comprendre, cependant, que le Seigneur enlèvera l’Eglise au ciel et ensuite reviendra de nouveau pour accomplir Son epiphania ou Son apokalupsis ; car ce serait un troisième avènement, auquel il n’est fait même allusion nulle part dans les Ecritures. Le « changement » de l’Eglise de la condition et de la nature terrestres à la condition et à la nature célestes, spirituelles, s’accomplira en premier dans l’ordre des événements ; puis à la fois, l’Epoux, Christ, et l’Eglise, Son Epouse, faits de cette manière un en nature et en puissance célestes, ou spirituelles, commenceront à abolir toute domination et toute autorité contraires au gouvernent divin, assujettissant toutes choses au Royaume céleste, au Royaume millénaire. Notre Seigneur et Son Eglise ne seront pas absents de la terre pendant le temps où le monde sera dans la tribulation ; au contraire, Ils continueront d’être présents, quoiqu’invisibles, envoyant sur le monde la tribulation prédite dans les Ecritures ; celle-ci aura pour effet d’humilier les cœurs des humains, afin qu’ils finissent par dire « Venez ; montons à la montagne [royaume] de l’Eternel, à la maison du Dieu de Jacob ; il nous instruira dans ses voies et nous marcherons dans ses sentiers ». — Esaïe 2 : 3.
Ce fait est abondamment prouvé par la déclaration faite par le Seigneur sur la récompense qui sera octroyée aux vainqueurs et dont une partie est décrite dans ce passage « A celui qui vaincra et accomplira mes œuvres jusqu’à la fin, je donnerai tout pouvoir sur les nations ; il les gouvernera avec un sceptre de fer, et il les brisera comme des vases d’argile, ainsi que j’en ai moi-même reçu le pouvoir de mon Père ». (Apoc. 2 :26, 27). Le même sujet est aussi évoqué par le Prophète David, lorsqu’il dit « Pour exécuter contre eux le jugement qui est écrit. ‘Cette gloire est pour tous ses saints ». — Ps. 149 :9.
Il n’y a cependant pas lieu de comprendre ces textes de l’Ecriture comme signifiant qu’aucun des membres fidèles du Corps de Christ ne sera dans la chair pendant le temps de détresse. La majorité de ces membres sera passée au-delà du voile, ayant été changée, par la première résurrection, de la condition charnelle à la condition spirituelle ; d’autres pourront rester dans la chair pendant quelque temps, pour continuer à servir de ce coté-ci du voile. Notre Seigneur a dit, il est vrai « Veillez donc, priant en tout temps, afin que vous soyez estimés dignes d’échapper à toutes ces choses qui doivent arriver » (Luc 21 :36) ; mais nous ne pouvons pas affirmer avec trop de certitude par quel moyen il voulait dire que nous devrions y échapper ; nous savons bien qu’il y a deux moyens d’y échapper. Nous pouvons échapper au temps de détresse en l’évitant, ou en ne ressentant pas son âpreté, par une « grâce suffisante » nous rendant capables de nous réjouir dans la tribulation. Quel que soit le moyen par lequel Il peut plaire au Père d’agir, le Seigneur gardera les Siens, soit hors de la fournaise de l’affliction, soit dans la fournaise chauffée sept fois plus que d’habitude. — Dan. 3 : 19.
Le temps de la Parousia
Beaucoup seront sans doute surpris d’apprendre qu’il existe de nombreuses preuves dans l’Ecriture montrant que nous sommes déjà dans le temps de la présence (parousia) du Fils de l’homme, que nous vivons déjà « aux jours du Fils de l’homme ». Certains seront tout d’abord portés à dire « Où est la promesse de sa (parousia) présence, car… tout demeure dans le même état que depuis le commencement du monde ? » Pierre prédit que certains formuleraient une telle question, étant surpris d’apprendre que nous vivons aux jours du Fils de l’homme, bien qu’il n’y ait pas jusqu’ici de manifestation extérieure de Sa présence, et que les affaires du monde continuent à suivre leur cours normal (2 Pier. 3 : 4). La réponse à cette question est, comme nous l’avons déjà indiqué, la propre déclaration de notre Seigneur qui a dit qu’aux jours de Sa présence le monde serait occupé à manger, à boire, à planter et à construire, et ne serait au courant de rien. C’est cela la « promesse de Sa présence », que tout demeurera alors « dans le même état que depuis le commencement du monde ». Cela peut-il être plus explicite ? Une question totalement différente serait cependant celle-ci
Quelles sont les preuves de la présence de Christ ?
C’est là une question raisonnable. Nous ne serions pas justifiés en croyant que le Seigneur est présent d’après une preuve superficielle quelconque, même si nous savions d’avance qu’Il est un Etre spirituel, dont la présence ne peut être visible que par un miracle, même si nous savions d’avance, l’ayant appris des paraboles, qu’Il sera présent, mais invisible, au temps de la moisson de cet âge, au temps du règlement de comptes qui se fera avec Ses serviteurs en vue de leur glorification. Nous avons le droit d’exiger un fondement clair et raisonnable pour notre foi, avant d’accepter quelque chose qui ait une si grande signification. Nous ne devons pas cependant demander ni espérer des preuves visibles à l’œil naturel ; si nous sommes de ces veilleurs qui ont « les yeux de leur entendement » suffisamment ouverts pour voir les choses magnifiques que contient la Parole de Dieu, alors ces yeux de notre entendement seront aussi les yeux de notre foi. C’est pourquoi, les vrais veilleurs doivent compter sur des preuves raisonnables et satisfaisantes pour fonder leur foi, et non sur des démonstrations oculaires d’une parousia invisible. Comme l’Apôtre l’explique « Nous marchons par la foi, et non par la vue ». — Eph. 1 : 18 ; 2 Cor. 5 : 7.
Selon notre compréhension, il existe de fortes preuves montrant que la parousia de notre Seigneur commença en l’automne de 1874. Nous n’avons rien vu de nos yeux naturels ; c’est seulement par les yeux de notre entendement, seulement par la lumière de « la sûre parole prophétique » que nous en avons connaissance. Nous croyons à cela sincèrement et nous le proclamons, car ce sont des nouvelles importantes pour tous ceux qui prétendent être des veilleurs. Le fait que quelque veilleur serait resté dans l’ignorance de cet important événement depuis maintenant plus de vingt sept années [écrit en 1902 — Trad.], paraîtrait indiquer que ce veilleur n’avait pas pris convenablement conscience des privilèges et des opportunités qui étaient les siennes, qu’il n’avait pas été suffisamment attentif à la sûre parole prophétique à laquelle il avait été enseigné de prêter attention ; il était donc resté au moins partiellement dans l’ignorance des événements importants qui se sont produits à travers le monde pendant ces années. A cet égard, bon nombre de ceux du peuple du Seigneur ont vécu avec le monde et sont comme lui ignorants. Cependant nous pouvons raisonnablement présumer que le Seigneur ne s’attendait pas à ce que tous Ses serviteurs qui veillaient discernassent cet événement au même instant. Ceux qui le virent plus tôt ont, il est vrai, obtenu une bénédiction spéciale pendant un temps d’autant plus long, mais comme nous le vîmes plus haut, la préparation en vue de l’obtention de la connaissance des temps repose largement sur la bonne condition de cœur, sur l’humilité et la possession des diverses grâces de l’Esprit de Christ.
Pour ne pas nous faire une fausse idée concernant le sujet du discernement de la parousie du Seigneur, nous ferons bien de prêter attention à la parabole des dix vierges, qui fut visiblement donnée pour jeter une lumière spéciale sur ce point. Cette parabole montre qu’il y aurait une annonce erronée de l’arrivée de l’Epoux ; cette annonce se fit en 1844 et elle jeta sur ce sujet un discrédit considérable ; elle fut néanmoins d’une grande utilité du fait qu’elle suscita chez la classe des « vierges » (des purs, des consacrés), le désir de préparer à nouveau la lampe de la Vérité, d’étudier la sûre parole prophétique. Cette parabole montre aussi que les « vierges » en général s’endormirent ; toutes devaient cependant être réveillées en temps voulu par le frappement prophétique, par le frappement des signes des temps, qui indiqueraient que l’Epoux est présent. La parabole montre que le résultat dépendra de la quantité d’huile (de saint Esprit) que pourront avoir les « vierges » dans leurs vases (dans leurs cœurs) de même que dans leurs lampes (les Ecritures). Faisant l’application de cette parabole, nous pouvons donc raisonnablement supposer que certains d’entre le véritable peuple du Seigneur se sont temporairement endormis sur ce sujet de Sa seconde venue ; parmi ces endormis feront partie certains qui ont l’esprit du Maître dans leurs cœurs et qui seront entièrement prêts à L’accueillir quand ils s’éveilleront ; leurs lampes seront suffisamment préparées, elles brûleront et seront prêtes à les rendre capables de discerner les signes de la parousia du Seigneur, une fois que leur attention sera portée sur ce sujet. En accord avec cela, nous constatons que bon nombre de ceux qui prennent maintenant conscience de ce sujet viennent à la claire lumière de la vérité présente beaucoup plus rapidement que certains dans le passé, en partie sans doute parce que la vérité présente peut maintenant leur être communiquée au moyen de feuilles imprimées plus concrètement que jamais auparavant. C’est dans l’intérêt de cette véritable classe de « vierges » que nous écrivons maintenant ; nous n’avons nullement le désir de réveiller le monde ; ce frappement des prophéties annonçant la parousia n’est pas pour lui ; d’ailleurs les mondains sont si profondément endormis qu’il faudra le terrible fracas provoqué par la chute des institutions présentes et les secousses sismiques représentant la révolution sociale pour les réveiller entièrement et leur permettre de se rendre compte de la présence du grand Juge, d’Emmanuel. Les vrais veilleurs, au contraire, quand il leur arrive de s’assoupir, dorment d’un sommeil léger, étant sur le qui-vive, attendant et espérant la venue de l’Epoux attendu depuis longtemps. Nous voudrions simplement chuchoter à l’oreille de cette classe de personnes le seul mot « Parousie ! », étant assurés que tous les vrais veilleurs (et le Seigneur seul connaît ceux qui Lui appartiennent) seront réveillés par ce mot, et prépareront leurs lampes en vue de comprendre ce sujet.
Si l’on pose cette question « Quelles parties de la sûre parole prophétique indiquent que la présence de notre Seigneur commença en l’Automne de 1874 ? » Nous répondrons qu’il y a plusieurs fils prophétiques qui s’entrelacent et qui s’accordent les uns avec les autres pour en témoigner. Mais, comme on pouvait s’y attendre, étant donné que ce sujet entier devait être caché au monde, qu’« aucun des méchants » ne devait le comprendre, mais uniquement les « sages » (Dan. 12 :10), et que celles-ci ne devaient le comprendre que quand le temps fixé serait venu, il doit être évident pour tous que ces prophéties, quoique claires, vigoureuses et positives, soient néanmoins quelque peu voilées. Nous n’allons pas essayer de donner ici une explication complète et compréhensible de ces prophéties ; cela a déjà été fait dans cinq volumes totalisant ensemble deux mille trois cents pages. Ici nous ne pouvons en donner qu’un très bref résumé, le confiant aux soins des vrais veilleurs pour qu’ils cherchent afin de trouver; pour qu’ils frappent s’ils veulent que la porte de la révélation divine leur soit ouverte ; pour qu’ils se servent des clés auxquelles Dieu a pourvu, s’ils désirent pénétrer dans « les choses profondes » de la Parole divine, qui peut maintenant être comprise; pour qu’ils mangent de la nourriture symbolisant la vérité présente, les « choses nouvelles et les choses anciennes », s’ils ont faim et soif de la justice et de la vraie connaissance.
« Dans les temps de ces rois »
(1) Nous avons un nombre de prophéties d’ensemble indiquant que nous vivons en plein dans le temps de la seconde présence du Maître. Nous avons déjà fait allusion au témoignage donné par Daniel concernant « le temps de la fin », pendant lequel beaucoup courront cà-et-là, la connaissance sera augmentée et les sages comprendront ; plus tard, selon ce témoignage, suivra la grande détresse prédite qui en sera la conséquence. Puis nous avons le songe inspiré de Nebucadnetsar et interprété, sous l’inspiration divine, par Daniel, montrant les gouvernements terrestres qui domineraient sur la terre, durant l’intérim se situant entre le renversement du Royaume typique de Dieu, dont le dernier roi a s’asseoir sur le trône de David était Sédécias, et l’installation du véritable Roi, Emmanuel, dans la gloire de Son Royaume millénaire. Ces différents gouvernements de la terre y sont montrés sous la forme d’une grande statue ; le gouvernement de Nebucadnetsar, le premier empire universel de la terre, y est représenté par la tête d’or; l’empire Médo-Perse qui, selon l’histoire, était le second empire universel, y est montré par la poitrine et les bras d’argent ; l’empire grec, qui renversa le précédent et devint le troisième empire universel, est représenté là par le ventre et les cuisses d’airain; l’empire romain, qui succéda au grec et constitua le quatrième empire universel de la terre, fut représenté dans l’image par les jambes de fer —extrêmement fortes ; et le développement plus récent du même empire romain, auquel s’est mélangée l’influence papale, est représenté dans l’image par les pieds, qui étaient en partie de fer (gouvernement civil), et en partie d’argile (gouvernement ecclésiastique — la Papauté). Ces royaumes devaient constituer l’ensemble de la domination païenne ; et « dans les temps de ces rois » (représentés par les dix orteils de la statue), Jéhovah Dieu Lui-même établirait Son Royaume — le Royaume même pour lequel nous prions « Ton règne vienne ! »
Nous sommes tous témoins que le Royaume céleste n’est pas encore venu, que nous sommes encore sous la domination du « prince de ce monde », du prince des ténèbres. Tous les efforts accomplis pour nous prouver que les gouvernements cupides et sanglants de la prétendue chrétienté sont le Royaume pour lequel nous prions et avons été enseignés à prier, ne pourraient réussir ; nous ne pourrions jamais les reconnaître pour le Royaume d’Emmanuel ; ce sont des royaumes établis par l’anti-christ, reconnus par l’antichrist et appelés par l’antichrist « Chrétienté ». Le vrai Royaume attend d’être établi des mains de Celui à qui en appartient le droit ; Celui-ci a promis que quand Il sera assis sur Son trône, tous Ses fidèles, le « petit troupeau » de l’Age de l’Evangile, s’assiéront sur ce trône avec Lui et seront associés à Lui dans l’œuvre de bénédiction du monde et dans l’honneur qu’il y aura à l’accomplir.
L’Eglise n’est pas oubliée dans l’image montrée à Nébucadnetsar de la domination terrestre et interprétée par le Prophète Daniel. Elle y est dépeinte comme une pierre détachée de la montagne sans le secours d’aucune main (par la puissance divine). Cette pierre représente le Royaume de Dieu (Christ et l’Eglise). Le songe et son explication inspirés montrent que le désastre qui s’abattra sur les royaumes de ce monde, représentés par la statue et par les orteils de ses pieds, sera causé par le choc résultant du frappement de la statue par la pierre. Daniel dit « Une pierre s’étant détachée sans le secours d’aucune main, vint en frapper les pieds… Alors le fer, l’argile, l’airain, l’argent et l’or, furent brisés en même temps; et, pareils à la balle qui s’envole de l’aire au temps de la moisson, ils furent emportés par le vent, sans qu’il en restât aucune trace; mais la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne [royaume] et remplit toute la terre » — Daniel 2 :34, 35.
L’explication, c’est que « le Dieu puissant a fait ainsi connaître au roi [et indirectement plus particulièrement aux veilleurs] ce qui arrivera dans la suite ». « Dans les jours de ces rois, le Dieu des cieux établira un royaume qui ne sera jamais détruit ; et ce royaume ne passera point à un autre peuple [il n’aura pas de successeurs, car les autres seront tous détruits] ; il broiera et détruira tous ces royaumes, mais lui, il subsistera à toujours ». Voici une prophétie qui donne une description complète des empires terrestres, auxquels Dieu accorda la domination durant l’intérim se situant entre le temps où la couronne typique fut enlevée au royaume typique de Dieu et celui où la couronne de justice et de gloire sera placée sur le Roi véritable, à l’inauguration du Royaume des cieux.
D’ailleurs les signes extérieurs montrent que l’empire de l’homme a presque fait son temps et que l’empire céleste est nécessaire pour délivrer le monde de l’égoïsme dans lequel il est plongé. Mais la sûre parole prophétique, si elle est soigneusement examinée par le veilleur, fait encore plus de révélations. Elle montre que le prochain empire universel sera le Royaume du Fils bien-aimé de Dieu ; et de plus, fait intéressant, elle fait voir que le bail total de pouvoir accordé aux Gentils est appelé dans les Ecritures « temps des Gentils » ; que ces « temps » sont au nombre de sept; que chacun de ces sept temps est une période de trois cent soixante ans et qu’en conséquence la période complète des sept temps compte 2520 années.
(…) Mais le veilleur qui sait scruter s’apercevra aisément que c’est une chose de connaître le temps où la domination terrestre cessera pour faire place au Royaume de Dieu, et que c’en est une autre tout à fait différente de savoir à quel moment la « pierre » du Royaume commencerait à frapper la statue à ses pieds, en vue de sa destruction. Cette période de frappement de la statue, qui précède sa destruction, doit aussi précéder le plein établissement du Royaume de Dieu qui doit remplir la terre entière. Cette période de frappement est la période de la parousia ; c’est la période durant laquelle Christ est présent, rassemblant Ses « joyaux », Ses « élus », et pendant laquelle Il frappera les nations avec la verge de fer et avec l’épée à deux tranchants sortant de Sa bouche, les mettant en pièces comme un vase de potier, et préparant l’humanité à la Majesté royale des cieux. Que les veilleurs prennent note avec soin de l’explication donnée par le Prophète Daniel et d’après laquelle ce sera dans les temps de ces rois » (du royaume représenté par les pieds et les orteils de la statue — les divisions de la Rome papale) que le Dieu des cieux établira Son Royaume. Dieu commença à effectuer la sélection de Sa classe du Royaume au temps de la Rome civile représentée par les jambes de fer; Il continue à faire cette sélection depuis lors, et l’établissement ou l’élévation en puissance de Son Eglise (Royaume) a lieu vers la fin du pouvoir païen, en tout cas avant que celui-ci ne prenne fin, car cet établissement a lieu « dans les temps de ces rois » et non après ces temps (…).
Les expériences typiques d’Israël furent prophétiques
(2) Prenons une autre ligne prophétique, dissimulée et cependant très simple et très facile à apprécier dès que l’esprit la saisit. Les Ecritures nous montrent que la maison charnelle d’Israël de même que toutes ses institutions et ses affaires figuraient d’avance, typifiaient la maison spirituelle d’Israël ainsi que ses institutions, ses meilleurs sacrifices, etc., de beaucoup plus importants. Nous ne devrions donc pas être surpris de constater que la longueur de l’Age juif, de l’âge où la faveur divine était accordée à l’Israël charnel, était également typique, et qu’elle nous donne la mesure exacte de l’Age de l’Evangile, au cours duquel Dieu s’occupe de l’Israël spirituel et lui accorde Sa faveur.
Le nom de Jacob fut changé en celui d’Israël, qui signifie « Prince avec Dieu ». Les descendants de Jacob furent donc appelés Israélites —le peuple du Prince avec Dieu. Mais l’antitype de Jacob est Christ, le vrai Prince avec Dieu, non selon la chair, mais selon l’esprit ; et Sa maison est l’Israël spirituel. Les douze fils de Jacob héritèrent les premiers de leur père son nom et sa bénédiction qui furent transmis par eux à toute la maison charnelle d’Israël les douze Apôtres héritèrent de Christ Son nom et Sa bénédiction qui furent transmis par eux à toute la maison de l’Israël spirituel. Comme la maison typique avait un grand prêtre, Aaron, ainsi la maison antitypique a un grand Prêtre plus éminent, Christ Jésus notre Seigneur, le grand Prêtre de notre profession. De même que la maison charnelle avait une sacrificature placée sous la direction d’Aaron, de même la maison spirituelle a « une sacrificature royale » sous les ordres de Christ, aux membres de laquelle il a été promis qu’ils seront rois et prêtres pour Dieu, qu’ils régneront sur la terre, après que leur temps actuel de sacrifice sera terminé. Nous pourrions continuer ainsi à montrer que toute chose en Israël charnel avait et trouve sa contrepartie sur un plan plus élevé, dans l’Israël spirituel, mais nous n’entrerons pas dans des détails ici ; il suffit de faire encore remarquer que l’Age juif ou période de faveur envers l’Israël charnel se termina par une période de « moisson » de quarante ans. Cette période commença au baptême de notre Seigneur, dura trois ans et demi, comme épreuve nationale, et quand la nation d’Israël fut rejetée au temps de la crucifixion de notre Seigneur, l’œuvre de la moisson commença véritablement, accomplissant la séparation du blé et de la balle ; ce fut un temps de rassemblement, du milieu de cette nation rejetée, de ceux qui étaient de « véritables Israélites » il eut lieu avant le grand temps de détresse qui s’abattit sur cette nation et qui détruisit complètement leur constitution politique nationale en l’an 70 de notre ère. Tout cela est comparé à une période de « moisson », au cours de laquelle le blé est d’abord amassé dans le grenier et ensuite la balle brûlée. Notre Seigneur nous apprend en Matthieu 13 que cet Age de l’Evangile, de faveur spéciale envers l’Israël spirituel, se terminera pareillement par un temps de moisson, où le blé sera rassemblé et où l’ivraie sera finalement détruite. Dans le moissonnage de la maison charnelle, notre Seigneur, comme Etre charnel, était le moissonneur en chef, et Ses Apôtres étaient Ses co-ouvriers ; dans le moissonnage de la maison spirituelle, notre Seigneur, comme Etre spirituel, doit être présent en tant que Moissonneur en chef, et les membres de la maison spirituelle doivent être aussi des moissonneurs, certains d’un côté du voile, d’autres de l’autre côté du voile.
Les parallèles d’Israël
Remarquez maintenant la concordance existant entre les temps. L’Age juif qui allait de la mort de Jacob à la mort de Christ, fut d’une durée de 1845 années ; jusqu’au commencement du ministère de notre Seigneur il dura 1841 années et demie, et jusqu’au temps de la destruction complète de leur existence nationale, en l’an 70, il fut d’une longueur de 1881 années et demie. Remarquez comment l’Age évangélique correspond à ces données. L’Age de l’Evangile ne commença pas par la naissance de notre Seigneur ; il commença après la mort et la résurrection de notre Seigneur, quand Celui-ci donna pour mission à Ses disciples de « prêcher l’Evangile à toute créature » (Marc 16 : 15). (L’œuvre précédente de notre Seigneur, celle accomplie pendant les trois ans et demi de Son ministère consistait à offrir l’accès au royaume à la maison charnelle, à l’éprouver et à démontrer qu’elle n’était pas prête à recevoir le vrai royaume). En appliquant les mesures de temps précitées de l’Age juif à l’Age évangélique qui commença à l’époque de la mort et de la résurrection de notre Seigneur ainsi que de la bénédiction de la Pentecôte, c’est-à-dire au printemps de l’an 33, nous trouvons ceci la période de 1841 années et demie allant de la mort de Jacob au commencement du ministère de notre Seigneur devrait se mesurer depuis le printemps de l’an 33 et nous conduire à l’automne de 1874 ; les 1845 années de l’Age juif allant de la mort de Jacob jusqu’au rejet de l’Israël charnel, si elles sont appliquées à partir de ce rejet, devraient se compter depuis le printemps de l’an 33 et aboutir au printemps de 1878, et les 1881 années et demie qui vont de la mort de Jacob à la destruction complète de la société organisée d’Israël en l’an 70, trouvent leur correspondance dans cet Age de l’Evangile en comptant 1881 années et demie depuis le printemps de l’an 33 ; ce calcul nous conduit exactement à l’automne de 1914 — l’année et le temps mêmes qui nous sont montrés par Daniel dans sa prophétie comme étant la pleine fin et la limite exacte des « temps des nations ». Est-ce que cela est accidentel ? Non! c’est voulu. Quel témoignage plus fort pourrait être demandé par l’œil et l’oreille de la foi ? Assurément, quelque chose de plus évident et de plus clair serait perceptible par la vue, mais ne permettrait plus à la foi de s’exercer.
La prophétie du Jubilé
(3) Remarquez une autre prophétie, cachée d’une manière similaire sous une figure dans la Loi mosaïque l’Année du Jubilé d’Israël. Nul n’est préparé à comprendre cette ligne de prophétie s’il n’a pas appris d’abord que la seconde venue de notre Seigneur n’a pas pour but de détruire le monde, mais de le bénir conformément à la promesse faite à Abraham « En ta Postérité toutes les familles de la terre seront bénies » — en obtenant les faveurs perdues en Adam. Ces faveurs seront accordées à tous et deviendront perpétuelles pour ceux qui les accepteront selon les clauses de la Nouvelle Alliance. Personne ne peut voir la moindre beauté ou quelque signification typique dans le Jubilé d’Israël, s’il n’a pas appris que Dieu a pourvu à des « temps de rétablissement de toutes choses » qui doivent commencer en rapport avec le second avènement du Rédempteur. — Voyez Actes 3 : 19-23.
Nous trouvons que l’année du Jubilé d’Israël, dans laquelle il était rendu à toute personne et à toute famille tous les biens qu’elles avaient perdus et toutes les libertés individuelles, fut destinée à servir de type du temps de rétablissement à venir, quand une pleine occasion sera offerte à tous de parvenir à l’affranchissement du péché et de Satan ainsi que des faiblesses héréditaires de la chair, et quand la terre sera de nouveau remise à la famille humaine en général, pour laquelle elle fut créée puis rachetée par Christ après avoir été perdue à cause de la transgression d’Adam. Nous trouvons indiqué dans les Ecritures, en rapport avec ces jubilés, un système de calcul par multiples ; en effet, en multipliant cinquante années par cinquante, ce qui donne 2500 années, nous avons un Jubilé de Jubilés qui constitue un cycle de Grand Jubilé, et ce cycle commença à compter après que l’Israël charnel eut observé son dernier Jubilé typique. Nous apprenons des Ecritures que la dix-neuvième année de Jubilé d’Israël, correspondant à l’an 626 avant Christ, fut la dernière année observée par les Israélites. Sachant que le Jubilé constitue une partie de la Loi, et qu’aucun trait de cette Loi, pas même un iota ou point, ne peut passer sans avoir d’accomplissement ou d’antitype, nous commençons à compter le cycle du Grand Jubilé de 2500 ans depuis la date où le dernier Jubilé typique fut célébré (626 avant Christ), et nous trouvons donc que l’antitypique Jubilé ou le Grand Jubilé des Jubilés aurait dû commencer en octobre de l’année 1874. Ainsi, 625 avant Christ plus 1875 après Christ font 2500 ans, qui renfermeraient l’année de Jubilé en conséquence, avec la fin de l’année 1874 (en octobre, selon le temps juif), le Jubilé antitypique de 1000 ans, au lieu d’une autre année typique, devait commencer.
Les veilleurs noteront avec soin la correspondance de cette date, et le caractère des événements auxquels on doit s’attendre, avec la découverte faite dans nos précédents examens (1 et 2) qui nous montrèrent que cette même date, octobre 1874, était le temps où la « moisson » de cet âge devait commencer, et où le Seigneur Lui-même, en tant que Moissonneur en chef, devait être présent. La seule chose nécessaire pour relier cette prophétie de Jubilé avec les autres, est la déclaration de l’Apôtre Pierre consignée en Actes 3 :21, laquelle montre que notre Seigneur doit être présent (à Son second avènement) au commencement des temps du rétablissement de toutes choses, et, comme nous l’avons déjà vu, ces temps de rétablissement sont les temps de jubilé antitypiques typifiés par les Jubilés d’Israël. Ainsi nous avons là deux lignes dans le témoignage des Ecritures très simples, mais très claires et très importantes, indiquant clairement que la parousia de notre Seigneur devait commencer en octobre 1874, et toutes deux nous montrent le caractère de l’œuvre que l’on devrait espérer voir en cours pendant le temps de Sa présence, précédant Sa manifestation sans réserve au monde, Son epiphania, Son apokalupsis.
Les jours d’attente sont accomplis
(4) Prenons une autre ligne de prophétie, nous constatons que les 1260 jours, les 1290 jours et les 1335 jours si fortement mis en valeur dans la prophétie de Daniel et confirmés dans l’Apocalypse ont eu leur accomplissement ; les 1260 jours prirent fin en 1799, les 1290 jours finirent en 1829 et les 1335 jours en 1874. Nos amis, connus sous le nom de « seconds Adventistes », étaient habitués à mentionner ces « jours de Daniel », et ils en firent jadis une application comme nous le faisons ici, mais ils n’en parlèrent plus après que 1874 fut passé et qu’ils ne parvinrent pas à voir Jésus de leurs yeux naturels, dans un corps charnel, portant les cicatrices, des blessures reçues au Calvaire. Ils laissèrent tomber entièrement ces « jours de Daniel », parce qu’ils ne trouvèrent aucun moyen de les appliquer d’une manière qui les prolongerait au-delà de 1874. L’erreur n’est pas due aux jours ni à l’application qui en a été faite et qui est décrite ci-dessus, mais au fait que l’on s’attendait à des choses fausses. Comme d’autres qui attendent le second Avènement, ils se trompent en s’attendant à ce que l’Age de l’Evangile, qui est une époque de foi et d’esprit, se termine par une détérioration de la chair et de la vue, et en s’attendant à ce que le royaume spirituel de Satan soit suivi par un royaume charnel de Christ. Mais les veilleurs, aussi bien parmi les Adventistes que dans d’autres confessions religieuses, ont les yeux de leur entendement qui s’ouvrent grâce à leur onction au moyen de l’onguent promis. — Apoc. 3 : 18.
C’était au sujet de cette dernière période que l’ange déclara au prophète « Heureux celui qui attendra et qui arrivera jusqu’à mille trois cent trente cinq jours !… Tu te reposeras, et tu seras debout pour ton héritage à la fin des jours ». De quel bonheur s’agit-il ? Nous répondons que c’est d’une joie de cœur et de d’allégresse pour les veilleurs qu’il est fait mention ici. C’est depuis cette date, octobre 1874, date à laquelle les 1335 jours de Daniel annonçaient qu’une grande bénédiction commencerait, à laquelle les types des Jubilés indiquaient que le rétablissement de toutes choses commencerait (ce qui implique la présence pour la seconde fois du grand Rédempteur), et à laquelle le parallélisme des deux maisons d’Israël montre que la seconde présence de notre Seigneur comme le grand Moissonneur doit avoir lieu, depuis cette date, donc, une grande bénédiction est venue aux veilleurs. Depuis lors la Parole de Dieu s’est ouverte devant nous d’une manière des plus merveilleuses. Depuis ce temps-là, la sûre parole prophétique, comme une lampe à nos pieds, nous a donné de nombreuses preuves que nous sommes à la fin de l’âge. Depuis ce moment-là l’étoile du matin s’est levée dans notre cœur de veilleur, et a illuminé notre esprit, nous délivrant du terrible cauchemar d’erreur relatif aux tourments éternels, nous révélant le véritable caractère de notre Père Céleste, nous montrant clairement la nécessité d’une grande expiation pour le péché, nous faisant nettement comprendre l’objet de la permission du mal, et nous révélant, un par un, les divers traits du Plan divin le haut appel de l’Eglise à la nature divine, au cohéritage avec Christ dans Son Royaume millénaire et la bénédiction qui s’ensuivra, celle du rétablissement à la perfection humaine du monde des humains en général. Oh, oui ! tous ceux qui ont été amenés « des ténèbres à Sa merveilleuse lumière » peuvent apprécier les paroles de l’ange et dire de tout cœur Bénis sont nos oreilles, parce qu’elles entendent, et nos yeux, parce qu’ils voient, car beaucoup de prophètes et de justes ont désiré connaître ces choses, et ils ne les ont pas connues.
(5) Nous pourrions citer d’autres prophéties et d’autres types dans les Ecritures, qui montrent que nous vivons dans le temps de la « moisson »de cet âge, dans la parousia du Fils de l’Homme, mais nous ne le pouvons, faute de place. Le fait que le monde, comme Jésus l’a prédit, suit son train de vie habituel, mangeant, buvant, plantant, bâtissant, etc., et n’a pas connaissance de Sa présence, loin d’être une preuve combattant ces témoignages prophétiques, nous montre au contraire que l’accomplissement se fait exactement comme le Maître l’a prédit, à savoir que le jour du Seigneur, le jour de Sa présence est venu sur le monde comme un voleur dans la nuit, secrètement, tranquillement, furtivement, sans être remarqué. Les seuls à avoir la faveur de posséder une connaissance des événements se produisant de l’autre côté du voile sont les veilleurs qui, s’ils se sont plus ou moins assoupis, se sont néanmoins maintenus dans une attitude d’attente et furent prêts à annoncer
« Voici l’Epoux»
C’est la proclamation que nous lançons actuellement ; nous disons non pas voici, l’Epoux vient, mais « Voici l’Epoux », Il est ici, présent, frappant avec douceur à l’aide des prophéties pour réveiller les vierges, mais non pour réveiller le monde (Apoc. 3 : 20). C’est ce que nous trouvons dans le Manuscrit grec le plus ancien, qui omet «vient». Notre Seigneur dit « Si quelqu’un entend ma voix (mon frappement) et m’ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui ». Ce message adressé à la présente phase laodicienne de l’Eglise donne très clairement à entendre (1) que le « frappement » et la « voix » seront imperceptibles à l’oreille naturelle, et ne seront entendus que par les oreilles de la compréhension, par l’ouïe de la foi ; (2) que le frappement ne sera pas un frappement propre à une confession religieuse ou un appel à faire partie des Adventistes, des Presbytériens, etc., par exemple, mais (3) que ce sera un frappement qui sera entendu individuellement, auquel il faudra répondre individuellement. Si « quelqu’un » entend le « frappement » ou « voix » peut, s’il le désire, exercer se foi, ouvrir la porte de la compréhension et se rendre compte de la seconde présence de Son Seigneur.
Si quelqu’un n’entend jamais ce « frappement », c’est qu’il n’est pas jugé digne de l’entendre. Mais ceux qui l’entendent ne sont évidemment pas plus obligés d’y répondre que d’accepter le Roi présent en train de frapper. C’est pourquoi le Seigneur dit si celui qui entend m’ouvre la porte, j’entrerai. Cependant seuls ceux qui reconnaissent le « frappement », qui y répondent et qui, par la foi, ouvrent au Seigneur et Le reçoivent comme leur Roi présent, doivent obtenir la grande bénédiction d’être nourris spirituellement, d’avoir part à la fête où est servie la « nourriture au temps convenable », les « choses nouvelles et les choses vieilles », que le Maître avait promis de fournir en ce temps-là pour fortifier les fidèles en vue des jugements, des épreuves et des criblages qui devaient « commencer par la maison de Dieu ». « J’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi ». — Comparez Apoc. 3 : 20 avec Luc 12 : 37.
Quand donc nous chuchotons doucement « Voici l’Epoux ! », ce n’est pas dans l’espoir de réveiller le monde pour qu’il croie en la présence du Seigneur, etc. Les gens ne sont pas dignes de le savoir et ils feraient un mauvais usage de cette connaissance maintenant. Bientôt, au temps marqué par le Seigneur, ils auront connaissance de cette présence, dans la période de l’epiphania et de lapokalupsis du Fils de l’Homme .Ils seront réveillés par le grand fracas du temps de détresse. Nous proclamons cependant le message « Voici l’Epoux [Il est présent] ! » dans le ferme espoir que tous ceux qui font partie de la classe des « vierges » [les purs, les justifiés et les consacrés], seront autorisés à l’entendre, seront réveillés par lui, prépareront leur lampe (examineront les Ecritures, creuseront ce sujet), et trouveront ce message véridique, avant que la « porte » ne soit « fermée » et que la grande détresse n’ait commencé. Nous savons bien, cependant, que d’après la parabole prophétique du Seigneur il y aura deux classes de personnes parmi ceux qui se réveilleront pour étudier, parce qu’il y a des « vierges »sages et des « vierges » folles. Les sages sont celles qui non seulement ont consacré leur tout au Seigneur, mais vivent conformément à leur consécration ; elles ne vivent ni pour le péché, ni pour elles-mêmes, ni pour le sectarisme, mais pour le Seigneur. Celles-là, comme il est donné à entendre dans la parabole, ne trouveront pas de difficulté à préparer leur lampe et à reconnaître la présence de l’Epoux. Mais les vierges folles, surchargées de soucis pour cette vie ou endurcies par la séduction des richesses (biens, renommée, influence, etc.) n’auront pas en elles (« dans leurs vases ») suffisamment d’huile (de saint Esprit) ; en conséquence, elles seront incapables d’obtenir de la lumière temps pour entrer avec les vierges sages avant que le nombre des élus soit complet et que la porte donnant l’occasion de faire partie de l’Epouse de Christ soit fermée pour toujours. Il est vrai qu’elles obtiendront de l’huile plus tard, comme cela est montré dans la parabole, mais trop tard pour être membres du « petit troupeau » qui sera estimé digne de participer au Royaume et d’échapper au grand temps de détresse qui vient sur le monde; les vierges folles seront obligées de passer par la détresse avec le monde, et participeront de ce fait à l’affliction qui doit atteindre le monde et qui est décrite dans la parabole par ces mots: « pleurs et grincements de dents ».
Parousia dans le Nouveau Testament.
Le mot parousia se rencontre dans les textes suivants du Nouveau Testament, et dans chacun d’eux il devrait être traduit par « présence ».
« Quel sera le signe de ta présence?» —Matth. 24: 3.
« Ainsi sera la présence du Fils de l’homme ». Matth. 24: 27, 37, 39.
« Ceux qui appartiennent à Christ, lors de Sa présence ». — 1 Cor. 15: 23.
« Qui est, en effet, notre espérance, ou notre joie, ou notre couronne de gloire? N’est-ce pas vous aussi, devant notre Seigneur Jésus, lors de Sa présence?» — 1 Thess. 2 :19.
«Afin d’affermir vos cœurs pour qu’ils soient irréprochables dans la sainteté devant Dieu notre Père, lors de la présence de notre Seigneur Jésus ». — 1 Thess. 3:13.
« Nous les vivants, restés jusqu’à la présence du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui sont morts ». — 1 Thess. 4: 15.
« Soit conservé irrépréhensible, lors de la présence de notre Seigneur Jésus-Christ ». — 1 Thess. 5: 23.
« Pour ce qui concerne la présence de notre Seigneur Jésus-Christ et notre réunion avec lui, nous vous prions, frères. » — 2 Thess. 2: 1.
« Et alors paraîtra l’impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu’il anéantira par l’éclat [epiphania] de sa présence ». — 2 Thess. 2: 8.
« Soyez donc patients, frères, jusqu’à la présence du Seigneur ». Jacques 5: 7.
« Vous aussi, soyez patients, affermissez vos cœurs, car la présence du Seigneur est proche ». —Jacques 5: 8.
« Dans les derniers jours, il viendra des moqueurs [dans l’Eglise] avec leurs railleries, marchant selon leurs propres convoitises [désirs], et disant: Où est la promesse de sa présence ? ». —2 Pierre 3: 3, 4.
Le mot parousia est convenablement traduit par « présence » en 2 Cor. 10: 10 et Phil. 2: 12.
Epiphania dans le Nouveau Testament.
Le mot grec epiphania signifie éclat brillant ou manifestation. Il se trouve dans les passages qui suivent où il est rendu par « apparition », « manifestation », « avènement » et « éclat ».
« De garder le commandement, et de vivre sans tache, sans reproche, jusqu’à l’apparition de notre Seigneur Jésus-Christ, que manifestera en son temps, le bienheureux et seul souverain, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs ». —1 Tim. 6:14, 15.
« Je t’en conjure devant Dieu et devant Jésus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, et au nom de son apparition et de son royaume ». —2 Tim. 4: 1.
« Désormais la couronne de justice m’est réservée; le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement ». —2 Tim. 4: 8.
« En attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre Seigneur Jésus-Christ ». — Tite 2:13.
« Et alors paraîtra l’impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu’il anéantira par l’éclat [épiphania — éclat brillant] de son avènement [parousia — présence].» —2 Thess. 2: 8.
Apokalupsis dans le Nouveau Testament
Les mots grecs apokalupsis et apokalupto signifient révélation, mise à découvert, dévoilement (comme d’une chose auparavant présente mais restée cachée). Le titre du dernier livre de la Bible est de la même famille — Apocalypse ou Révélation. Apocalupsis est rendu par révélé, révélation, apparition, venue et manifestation dans les textes suivants qui se rapportent à la seconde présence du Seigneur dans la puissance et dans la gloire, dont le monde aura connaissance, lorsqu’elles lui seront dévoilées ou révélées. Beaucoup de ces textes montrent aussi que quand le Seigneur se révèlera ainsi, Son Eglise sera avec Lui et se révèlera ou se manifestera en même temps et de la même manière.
«Les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous ». — Rom. 8: 18.
« Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra ». — 1 Pierre 4: 13.
« Pour un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir, lequel vous est réservé dans les cieux, à vous qui, par la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps!» — 1 Pier. 1: 4, 5.
« Participant de la gloire qui doit être manifestée» — 1 Pier. 5: 1.
« Car le jour la fera connaître, parce qu’elle se révélera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu’est l’œuvre de chacun ». — (1 Cor. 3: 13). Ici il est visiblement fait allusion aux épreuves du Peuple du Seigneur pendant la période de la présence de Celui-ci, à la fin de cet âge. Ces paroles de l’Apôtre s’accordent ainsi avec la déclaration prophétique de notre Seigneur annonçant les mêmes épreuves en ces termes: « Il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert.» — Luc 12 : 2.
« Ayez une entière espérance dans la grâce qui vous sera apportée, lorsque Jésus-Christ apparaîtra ». — 1 Pier. 1 : 13.
« Dans la révélation du Seigneur Jésus du ciel… en flammes de feu [jugements exercés contre toute injustice], exerçant la vengeance ». —2 Thess. 1: 7, 8 (D.)
« De sorte qu’il ne vous manque aucun don, dans l’attente où vous êtes de la manifestation de notre Seigneur Jésus-Christ ». — 1 Cor. 1: 7. [Le peuple du Seigneur aura besoin de demeurer actif, vigilant et de rester dans l’attente de la grande bénédiction jusqu’à la manifestation ou révélation du Seigneur; mais s’il veille, il sera mis tout d’abord au courant de la présence (parousie) du Seigneur et de l’œuvre de la « moisson », et il aura part à cette révélation].
« Afin que l’épreuve de votre foi… ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra [apokalupsis — révélation]. — 1 Pier. 1 : 7.
« Aussi la création [l’humanité] attend-elle avec un ardent désir la révélation [apokalupsis] des fils de Dieu [l’Eglise] ». — Rom. 8:19.
« Mais le jour où Lot sortit de Sodome, une pluie de feu et de soufre tomba du ciel, et les fit tous périr. Il en sera de même le jour où le Fils de l’homme paraîtra [apokalupsis].» (Luc 17: 29, 30). Ce texte veut dire que les jugements du « temps de détresse » qui s’approche conformément à ce qui a été prédit commenceront aussitôt que le « sel de la terre », les saints auront tous été changés; alors le Fils de l’homme se révélera comme Juge présent, bien qu’Il ait déjà été présent pendant un certain temps, scellant et rassemblant Ses « élus ».
La présence graduellement révélée
Nous avons, ci-dessus, tiré très nettement les lignes de démarcation entre la parousia, l’épiphania et l’apokalupsis de notre Seigneur, pour aider le lecteur à noter leurs différences de signification. A vrai dire, pourtant, la lumière brillante de Celui qui est présent doit poindre peu après le commencement de la parousia ; de plus, comme au premier avènement, il s’avérera que « la lumière brille (ra) dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont (ne l’auront) pas accueillie » (Jean 1 : 5). La présence du Seigneur commence à se révéler rapidement aux fidèles membres de l’Eglise et progressivement au monde en général. Jusqu’au moment où la détresse se manifeste dans sa force, seuls les fidèles veilleurs discernent la parousia, et c’est seulement par eux que peut être apprécié l’éclat brillant de la présence du Seigneur. Pour eux, l’éclat brillant de la présence du Seigneur, la splendeur accrue de la lumière de la vérité relative à la Parole, au caractère et au Plan de Dieu devient une joie et un plaisir toujours croissants; c’est ainsi que « vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres » pour ce qui concerne les événements qui se déroulent au jour du Seigneur, et vous savez par avance que la tribulation de ce jour viendra sur le monde comme les douleurs d’une femme enceinte. — 1 Thess. 5 : 3, 4.
Si le Seigneur, par la révélation de Sa Présence, illumine ainsi les cœurs de Ses fidèles comme Etoile du Matin (2 Pier. 1 :19) et, au lieu de les laisser dans les ténèbres avec le monde, leur fait comprendre Ses desseins du présent et du futur, la lumière brillante de Sa présence aura un effet sur les Chrétiens de nom et aussi sur le monde civilisé en général, mais d’une manière totalement différente. Le caractère de l’œuvre de la « moisson » qui s’accomplit pendant cette période de Sa présence est tel qu’il fait ouvrir, de façon générale, les yeux des gens sur la notion de la justice et de l’injustice, de l’équité et du péché, de même que sur leurs droits et sur leurs torts. La lumière qui brille depuis plus de vingt ans réveille le monde en lui faisant comprendre ses droits et ses torts, en lui faisant percevoir que la terre appartient à tous les humains et non exclusivement à une minorité qui l’a accaparée et qui la recèle. Cette lumière révèle la corruption et la fausseté d’un grand nombre de théories et d’institutions religieuses, politiques, sociales et financières longtemps vénérées. C’était en faisant allusion à cette lumière de Sa présence à Son second avènement que notre Seigneur déclara que ce jour de Sa présence mettrait en lumière les choses cachées des ténèbres et manifesterait les desseins secrets des cœurs, car il n’y a rien de caché qui ne doive être connu. (Luc 8 :17). N’oublions pas qu’à cet égard l’Apôtre déclare que la puissance de Satan, déployée pour tromper le monde par l’antichrist, doit être anéantie par « l’éclat [epiphania] de sa présence [parousia]. ». — 2 Thess. 2 : 8.
Vu de cette manière, l’éclat de la présence du Seigneur remplit de joie le cœur des fidèles qui attendent patiemment Celui-ci de même que la délivrance qu’Il a promise ; mais cet éclat, dans la mesure où il affecte les mondains, a pour effet de raviver leurs penchants égoïstes, de produire un mécontentement, de les préparer ainsi pour la plus grande des catastrophes, prédite dans la Parole de Dieu et devant terminer cet âge, de les préparer pour le renversement de tous les gouvernements et de toutes les institutions de l’ordre de choses actuel par l’anarchie. « Ce sera un temps de détresse, tel qu’on n’en aura jamais vu de pareil depuis qu’il existe des nations » — Dan. 12 : 1.
Nous avons fait remarquer qu’il y a 2500 ans, le Prophète Daniel prédit qu’ « aux jours de ces rois », des représentants du quatrième empire universel, de Rome, (uni avec le clergé, tel que cela est montré dans les pieds et les orteils de la statue), le Dieu des cieux ferait frapper la statue au niveau des pieds, la ferait anéantir entièrement par le Royaume qu’Il susciterait, et il arrivait que, après le frappement de la statue, le Royaume de Dieu, représenté par la pierre, grandirait et remplirait la terre entière. Comme nous venons de le démontrer, nous sommes maintenant dans le temps où le Royaume de Dieu emploie la force contre les royaumes de ce monde. Le Roi est présent, Il doit l’être pour qu’Il puisse détruire les royaumes actuels et leur enlever leur puissance ; Il exerce déjà l’influence qui provoquera leur destruction, et, avec le soutien de toute la puissance divine, Il est préparé à établir rapidement sur les ruines de ces royaumes Son propre Royaume glorieux qui se composera de Lui-même comme Roi et de Ses fidèles de l’Eglise évangélique, comme Son Epouse et Sa cohéritière.
L’influence exercée par notre Seigneur présent, appelé la Lumière et la Vérité, brise déjà la puissance de l’ignorance et de la superstition qui, pendant de longs siècles, avaient tenu les masses de gens dans la soumission à la Papauté. L’Eclat de la présence du Seigneur rompt également les plus légères entraves d’ignorance et d’erreurs forgées par les diverses sectes protestantes pour leurs fidèles. Finalement, toute superstition et toute vénération mal fondée disparaîtront, et les fausses institutions tomberont. Il sera alors manifeste que l’erreur, la fausseté et la crainte ne sanctifient jamais vraiment le cœur ; ayant le cœur délivré de la crainte servile, les humains démontreront rapidement qu’il conserve néanmoins ses dispositions égoïstes et impies, et ils hâteront la venue de la grande détresse prédite.
Mais ce serait une erreur de supposer que la parousia de notre Seigneur concerne simplement ou principalement le monde qui se prépare à entrer dans le chaos de l’ordre de choses actuel. Au contraire, l’œuvre principale du Seigneur pendant cette période de Sa parousie a trait à Son Eglise et est réservée pour elle. Comme nous l’avons vu plus haut, le Seigneur prédit qu’à Son retour Il fera rendre compte à Ses serviteurs de la manière dont ils auront fait valoir les mines et les talents qu’Il leur avait confiés, avant de manifester Sa colère envers les méchants dans la détresse de ce «jour de vengeance », où seront égorgés tous ceux qui n’auront pas voulu qu’Il régnât sur eux. (Luc 19:27). Ce temps de mise à mort, durant lequel seront retranchés du milieu du peuple tous ceux qui n’accepteront pas le règne de justice (Actes 3 : 23), commencera avec le brûlement de « l’ivraie » à la fin de cet âge, quand il y aura une grande détresse, « des pleurs et des grincements de dents », et il continuera, dans une certaine mesure, pendant tout l’Age millénaire ; car pendant tout cet âge, jusqu’à sa fin même (Esaïe 65 : 20 ; Actes 3 : 23 Apoc. 20 : 8, 9), tous ceux qui s’opposeront volontairement au Seigneur périront.
Le royaume que nous attendons et qui, croyons-nous, est en voie d’établissement de même que sur le point de frapper les royaumes de ce monde pour les déposséder [écrit en 1902 — Trad.], n’est pas un royaume terrestre, mais un royaume céleste, n’est pas un royaume charnel, mais un royaume spirituel, n’est pas un royaume qui sera visible à l’œil naturel, mais un royaume invisible et cependant puissant. Nous ne trouvons rien dans les Ecritures pour appuyer la pensée entretenue par certains d’après laquelle cet Age de l’Evangile, ayant commencé par l’esprit, se terminera par un règne que Christ et Son Eglise exerceront dans la chair, assis sur un trône terrestre, etc. Bien au contraire, le Roi et Ses cohéritiers, les membres de l’Eglise, comme Etres spirituels, posséderont un empire spirituel, bien que leurs sujets, auxquels ils offriront les bénédictions du rétablissement rachetées au Calvaire, doivent être des hommes de chair, dont l’espérance et l’ambition les plus hautes seront d’être rétablis à la perfection suprême de la nature humaine perdue en Eden et rachetée au Calvaire, — d’être des images terrestres du Père Céleste. Nous soutenons que Christ et Ses saints ne seront pas plus visibles à l’humanité pendant l’Age millénaire que ne l’est le Prince de ce monde, Satan, et que ne le sont les anges déchus, ses associés dans le néfaste gouvernement du présent monde mauvais.
«Le Royaume de Dieu ne vient pas de manière a attirer l’attention ».
Les Pharisiens, lors du premier avènement, commirent l’erreur de supposer que Christ proclamait un Royaume visible, se composant de Lui-même et de Ses disciples dans la chair; ne voyant aucune armée ni aucun indice de pouvoir temporel permettant l’établissement d’un Royaume terrestre, ils crurent qu’ils exposeraient devant Ses disciples la fausseté de Ses prétentions en Lui posant cette question: Quand viendra le Royaume de Dieu? Quand le verrons-nous? Remarquez bien la réponse que leur fit notre Seigneur et qui, si ces Pharisiens l’avaient bien comprise, aurait pu être une grande révélation pour eux. Il répondit donc: « Le Royaume de Dieu ne vient pas de manière à attirer l’attention » (Luc 17: 20 D.). Combien étrange a dû leur paraître cette réponse! Le Royaume de Dieu serait donc un Royaume qui ne pourrait pas attirer l’attention ni être vu, ce serait un Royaume invisible. Notre Seigneur poursuivit Son explication et augmenta leur perplexité en déclarant: « L’on ne dira pas: Il est ici! ou bien: Il est là ! ». (Luc 17: 21). Notre Seigneur donna alors la clé pour comprendre ce sujet en ajoutant: « Parce que le Royaume des cieux est [doit être] au milieu de vous ». Cela veut dire que quand le Royaume des Cieux viendra, il sera parmi les humains, présent partout, mais entièrement invisible, de sorte que ceux-ci ne pourront pas le voir de leurs yeux naturels, ni le montrer du doigt ou le localiser; il sera présent partout parmi eux; ce sera un empire omniprésent et omnipotent, un règne de justice. Dans la version commune anglaise, la pensée véritable est obscurcie par les mots: « au dedans de vous », pensée qui serait mieux rendue par « parmi vous ». N’importe qui peut voir en effet qu’il ne pouvait pas avoir été dans l’intention du Seigneur de dire que le Royaume de Dieu était alors ou serait jamais dans le cœur de cette classe de personnes à qui Il s’adressait et qu’ailleurs Il nomma « hypocrites, sépulcres blanchis, pleins d’ossements de morts et de toutes sortes d’impuretés ». — Matth. 23: 27.
«Ce qui est né de l’esprit est esprit .
Nous rappelons aussi l’explication donnée à Nicodème par notre Seigneur au sujet des choses spirituelles, dans laquelle Il déclara clairement que seuls ceux qui naissent de nouveau peuvent, soit entrer dans le Royaume de Dieu, soit le voir (Jean 3 : 3, 6). Cette explication ne se rapporte pas simplement à l’engendrement de l’Esprit ayant lieu à la consécration ; elle concerne aussi la naissance de l’esprit à la résurrection, le fait d’être « né d’entre les morts ». (Apoc. 1: 5). L’Apôtre Paul nous donne la même assurance, en disant : « La chair et le sang [la nature humaine] ne peuvent hériter le Royaume de Dieu » (1 Cor. 15: 50). C’est pourquoi Il nous informe que tous ceux qui seront participants de ce Royaume céleste doivent être « changés » de la condition humaine ou charnelle à la condition spirituelle, de la faiblesse à la puissance, de la condition animale à la condition spirituelle. — 1 Cor. 15: 42-44.
Il est une chose qui plus que toute autre semble empêcher le peuple du Seigneur de saisir ce sujet clairement, c’est l’opinion prédominante mais erronée qui est professée à propos de la résurrection des morts. Nous n’essayerons pas de traiter de ce sujet en détail ici; nous nous abstiendrons entièrement de faire allusion à la résurrection du monde, qui se fera à la condition ou à la nature humaine, etc., mais nous pensons qu’il est nécessaire que nous fassions remarquer quelque chose à propos de « la première [la principale, la meilleure, la plus haute] résurrection » qui a seulement rapport à Christ Jésus et à l’Eglise qui est Son Corps, à la classe du Royaume. Tous les membres de l’Eglise sont des sacrificateurs qui présentent leurs « corps en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu ». En échange de ce sacrifice de la nature humaine, Dieu leur donne comme don une nature spirituelle, et c’est pour cette raison qu’ils sont appelés « nouvelles créatures ». Leur élévation en nature est très haute: relevés de la nature humaine qui est un peu inférieure à celle des anges (le rang le plus bas des êtres spirituels), ils doivent être élevés au point de recevoir la même nature que celle de leur Seigneur et d’être à Sa ressemblance, « bien au-dessus des anges, des principautés et des puissances », d’être faits participants de la plus haute des natures spirituelles, c’est-à-dire de la nature divine, avec ce qui la distingue magnifiquement, — l’immortalité, la vie inhérente. — 2 Pierre 1: 4.
Le seul point qui, plus que tout autre, semble embrouiller ceux qui étudient ce sujet est la résurrection de notre Seigneur. Ils prennent note du fait que le Seigneur apparut dans un corps de chair et d’os après Sa résurrection, et ils s’imaginent donc qu’Il possède encore un corps de chair et d’os marqué de toutes les cicatrices provenant du Calvaire; c’est pourquoi, en pensant à Son second avènement, ils s’attendent immanquablement à ce que cet avènement en soit un autre comme être humain (en chair et en os), « un peu inférieur aux anges ». Ces espérances sont fausses, comme nous le démontrerons d’après les Ecritures. Après Sa résurrection, notre Seigneur fut un Etre spirituel, et Ses manifestations à Ses disciples en ce temps-là, dans divers corps charnels, furent exactement les mêmes que celles qui eurent lieu avant qu’il devînt l’homme Christ Jésus, quand Il possédait encore la gloire auprès du Père avant que le monde fût — la gloire d’un Etre spirituel. Par exemple, ne nous est-il pas dit particulièrement que le Seigneur et deux anges apparurent à Abraham et à Sara, comme hommes, dans des corps constitués de chair, de sang et d’os, dans une mise ordinaire? Et le récit nous dit qu’ils mangèrent et qu’ils parlèrent avec Abraham. A une autre occasion, le Seigneur apparut à Moïse, non pas dans un corps de chair, mais « en flammes de feu », dans un buisson qui brûlait en apparence, et du milieu duquel Il lui parla. Nous prétendons qu’un tel pouvoir d’apparaître dans tout genre de corps était d’un usage fréquent dans le passé pour faire connaître aux humains la volonté divine, et qu’il a maintenant cessé, uniquement parce que le canon de la Révélation divine est complet, de sorte que par lui l’homme de Dieu est entièrement pourvu en toute bonne parole et toute bonne œuvre , et qu’il n’a pas besoin de message spécial ou de révélations particulières. — 2 Tim. 3 : 17.
En lisant le récit mentionnant les apparitions de notre Seigneur à Ses disciples, après Sa résurrection, on semble généralement ne pas remarquer le fait que notre Seigneur apparut quelques fois, en tout, que chacune de Ses visites fut brève et qu’entre Ses visites, après le jour de Sa résurrection, il y eut de longues périodes de plusieurs jours et de plusieurs semaines au cours desquelles les disciples ne surent rien de Lui. On ne tient généralement pas compte qu’Il apparut dans différents corps, dont l’un était identique à celui qui fut crucifié, parce que Thomas avait dit qu’il ne croirait pas tant qu’il n’aurait pas la preuve que le Seigneur était apparu. Même alors notre Seigneur adressa un reproche à Thomas, lui disant qu’il y avait encore une plus grande bénédiction en réserve pour ceux qui ne demandent pas une telle démonstration oculaire. On oublie généralement que personne d’entre les gens du monde ne vit jamais notre Seigneur après Sa résurrection, mais simplement Ses disciples à qui, est-il dit, Il «se montra ». Cela fut en accord avec cette déclaration qu’Il fit avant Sa mort : « Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus». — Jean 14: 19.
Le changement de nature que notre Seigneur expérimenta à Sa résurrection n’était pas moins un pas vers le haut, de la condition terrestre à la condition céleste, que n’était un pas vers le bas le changement qu’Il expérimenta à Sa naissance, en passant de la condition céleste à la condition terrestre, lorsqu’Il «s’est humilié lui-même », renonçant à Sa gloire. De même qu’Il renonça à la gloire de l’Etre spirituel qu’Il était pour devenir homme, de même, aussi, Il renonça à Sa nature humaine, la livrant à la mort, afin d’assumer la gloire et la dignité de la nature divine, « qui est au-dessus »de toute autre nature. Concernant le changement qu’Il expérimenta à Sa résurrection, l’Apôtre déclare: «Dieu l’a souverainement élevé ». Il devrait être évident pour tous que si notre Seigneur laissa Son état de riche être spirituel, s’humilia Lui-même et devint relativement pauvre en prenant la nature humaine, c’était pour une raison et dans un but particuliers, et que lorsque ce but serait atteint, Il serait pleinement rétabli dans Son riche état spirituel. Mais on pense généralement, au contraire, que notre Seigneur Jésus est non seulement gêné dans le ciel par un corps de chair, entièrement inadapté aux conditions spirituelles, mais que, par surcroît, ce corps de chair porte toutes les marques des souffrances mentale et physique qu’Il endura au contact du péché et des pécheurs, pour être notre prix de rançon.
Une telle manière de voir est déshonorante pour le Père Céleste; en effet, on ne devrait pas supposer qu’Il tolérerait que Son bien-aimé Fils subît un préjudice pour toute l’éternité, pour avoir été fidèle et obéissant à Sa volonté. L’Ecriture déclare le contraire, à savoir que notre Seigneur fut « fait chair », qu’Il revêtit notre nature «pour la passion de la mort » et non pour être gêné par des conditions charnelles pendant toute l’éternité. D’ailleurs si notre Seigneur devait porter les traces de ses blessures toute l’éternité, cela impliquerait que Son peuple devrait aussi porter pendant toute l’éternité ses tares et ses cicatrices. Assurément, si telles étaient les mesures prises par Dieu, ce qui est parfait ne viendrait jamais, — nous serions gênés par l’imperfection pour toujours. —1 Cor. 13:10.
Lorsque nous parvenons à avoir une vue correcte du sujet, toute difficulté disparaît et toute objection tombe. Il en a été comme les Ecritures le déclarent: Il a «été mis à mort quant à la chair» et Il a « été rendu vivant quant à l’esprit ». « Si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette manière » (1 Pierre 3 :18 ; 2 Cor. 5 : 16). Ce fut à Sa résurrection qu’Il devint le second Adam — « Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant» (1 Cor. 15 : 45). « Or, le Seigneur est l’esprit » (2 Cor. 3 :17). Après être apparu à Ses disciples dans des conditions particulières diverses après Sa résurrection, et dans des corps différents, le Seigneur disparaissait immanquablement — sitôt qu’Il leur avait communiqué les leçons appropriées qui, comme ils le déclarèrent, avaient fait brûler leurs cœurs au-dedans d’eux. Il apparut dans ces différentes formes pour deux raisons
1) Les disciples pouvaient, dans ces conditions, recevoir le mieux Ses instructions, car, s’Il leur était apparu dans la gloire de Son Etre spirituel, et s’Il avait accompli un miracle afin que leurs yeux pussent discerner Sa gloire spirituelle, ils auraient été trop effrayés pour profiter de ce qu’Il leur aurait dit.
2) Ils étaient encore des hommes naturels, ils n’étaient pas encore engendrés du saint Esprit, parce que la Pentecôte n’était pas encore venue (Jean 7 : 39 ; Actes 2 :1-4), et ils n’étaient donc pas préparés à comprendre les choses spirituelles; «or, l’homme naturel n’accueille point les choses qui sont de l’Esprit de Dieu ;… et il ne peut les comprendre, parce que c’est spirituellement qu’on en juge ». — 1 Cor. 2 :14.
L’Apôtre Paul fut, d’entre les disciples, le seul qui eût vu le Seigneur «tel qu’il est ». Il nous dit que la réelle présence spirituelle du Seigneur, loin d’être charnelle ou semblable à celle de l’homme, brille d’un éclat surpassant celui du soleil en plein midi. (Actes 26 : 13). *Cet éclat eut un effet grave sur les yeux de Paul ; et nous pouvons croire sans difficulté qu’il en subit les effets jusqu’au dernier jour de sa vie, malgré la guérison miraculeuse dont il fut l’objet, qui fit tomber de ses yeux comme des écailles et qui lui permit de voir mais indistinctement. Sans aucun doute, le dessein de notre Seigneur était d’habituer Ses Apôtres à la pensée de Sa résurrection, et aussi à la pensée que Sa résurrection ne Le fit pas revenir à des conditions antérieures, limitées à la chair, mais Le plaça dans de nouvelles conditions, où Il pouvait (ainsi qu’Il l’avait déjà expliqué à Nicodème) aller et venir comme le vent, sans que quelqu’un pût savoir d’où Il venait ni où Il allait ; Il pouvait apparaître dans un corps ou dans un autre, ou être présent parmi eux sans qu’ils en fussent au courant, de la même manière que « l’ange de l’Eternel campe autour de ceux qui le craignent » et reste cependant invisible à eux, parce qu’Il est un être spirituel.
« Nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu’il est »
Lorsque l’on acquiert la conception correcte de la condition de gloire de notre Seigneur, et que l’on se souvient de la déclaration de l’Apôtre selon laquelle l’Eglise verra le Seigneur «tel qu’il est », il est relativement facile de comprendre que l’Eglise glorifiée toute entière sera aussi invisible au monde que l’est le Père Céleste, et que le fut notre Seigneur Jésus après Sa résurrection ; et lorsqu’on se souvient que cette Eglise constitue le Royaume de Dieu, la « sacrificature royale », qui doit régner sur le monde et le bénir pendant l’Age millénaire, les paroles de notre Seigneur adressées aux Pharisiens deviennent tout à fait intelligibles : « Le Royaume de Dieu ne vient pas de manière à attirer l’attention ; et on ne dira pas : Voici, il est ici; ou, voilà, il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu ‘de vous », comme autorité, gouvernement, règne de justice présent mais invisible. Luc 17 : 21.
«Tu n’as point connu le temps de ta visitation ». — Luc 19 : 44
Notre Seigneur blâma les instructeurs d’Israël, parce qu’ils ne discernaient pas les signes des temps, et qu’ils ne reconnurent pas le temps où ils furent visités. Ses paroles donnent à entendre que leur ignorance était une preuve de leur négligence, de leur indignité et de la défaveur divine à leur égard. Il dît : « Vous savez discerner l’aspect du ciel, et vous ne pouvez discerner les signes des temps ». (Matth. 16 : 3). Il y avait une raison à cela ; et s’ils avaient découvert cette raison, certains d’entre eux, du moins, auraient pu comprendre qu’Il voulait leur dire de se corriger et de se rapprocher de Dieu pour être enseignés de Lui. De même actuellement, au temps de la seconde présence de notre Seigneur, nous constatons que les gens du monde croissent grandement en sagesse à bien des égards, et que beaucoup d’entre eux sont dans la perplexité et dans l’étonnement en discernant les choses qui viennent sur le monde ; leurs cœurs se fondent de peur devant l’imminence de la désagrégation de l’ordre social actuel dans l’anarchie, et cependant nul n’est aussi aveugle pour discerner les temps dans lesquels nous vivons et les grands changements sur le point de s’accomplir, que les conducteurs de la pensée religieuse.
Ceux-ci sont aveuglés par leurs fausses doctrines. Ils ont déclaré que la mission confiée par le Seigneur à Son Eglise est de convertir le monde pour en faire un Royaume de Dieu, et ainsi pour instaurer un Royaume de justice ; et ils sont tellement convaincus du succès de leurs théories, qu’ils sont incapables de voir ce qui devient de plus en plus visible même aux gens du monde, à savoir que le nombre des convertis, même nominalement, augmente chaque année beaucoup moins que la population du monde, de sorte que s’il y avait encore des millions d’années devant eux, ils ne pourraient jamais espérer réaliser la conversion du monde ; et à la fin de ces millions d’années, le véritable Christianisme ne pourrait pas s’attendre à se prévaloir d’un pourcentage de membres aussi grand que celui d’à présent. Leur théorie les aveugle aussi sur l’accroissement des membres dans les églises des pays civilisés, ne comprenant pas que la plupart des membres de leurs églises s’y rendent pour acquérir une popularité, pour obtenir une prospérité dans le monde ou un rang dans la société, etc. Ils ne voient pas que cet accroissement n’est pas le résultat de l’amour pour Dieu et pour la justice, et n’est pas significatif d’une consécration pour marcher sur le « chemin étroit » du renoncement à soi-même, du sacrifice de soi-même, etc.
Les gens du monde sont donc en vérité dans une meilleure condition pour discerner les signes des temps que beaucoup de Chrétiens de nom remplis de préjugés. Mais nul d’entre eux ne peut voir ces choses du véritable point de vue, à moins qu’il ne se place à ce point de vue ; cependant seuls peuvent s’y placer ceux qui sont entièrement consacrés à l’Eternel et qui écoutent Sa Parole. Ceux-là ne seront pas dans les ténèbres.
L’Eternel ne leur cachera pas soit Ses gracieux desseins relatifs à la bénédiction d’abord de l’Eglise et ensuite du monde, soit Ses desseins concernant le châtiment du monde dans un grand temps de détresse nécessaire pour préparer celui-ci à recevoir la bénédiction qui viendra après qu’il aura été humilié.
Les morts en Christ ressusciteront premièrement
L’ œuvre principale de notre Seigneur durant ce temps de la « moisson », et spécialement au commencement de ce temps (quand Il appelle Ses serviteurs de l’Age de l’Evangile, qu’Il règle Ses comptes avec eux et les récompense), a trait à l’Eglise dans son ensemble, et non simplement aux membres restés vivants de cette Eglise. Nous devrions faire attention ici à la déclaration de l’Apôtre concernant ce temps et cette œuvre . Il nous informe que le Seigneur, pendant cette moisson, aura d’abord affaire avec « les morts en Christ » il dit en effet : « Nous, les vivants, qui demeurons jusqu’à la venue [présence] du Seigneur, nous ne devancerons [précéderons] aucunement ceux qui se sont endormis [les membres de l’Eglise déjà morts] … et les morts en Christ ressusciteront premièrement ». (1 Thess. 4 : 15, 16). En établissant une relation entre cette déclaration et la parabole de notre Seigneur, nous apprenons que les fidèles disciples, endormis dans la mort, ressusciteront, rendront leurs comptes et seront récompensés avant que le règlement de comptes avec les membres vivants de l’Eglise et leur récompense aient commencé. En conséquence, s’il est vrai, comme nous l’avons brièvement présenté précédemment, que nous vivons actuellement « aux jours du Fils de l’homme » et que Sa présence commença en l’automne de 1874, il est vrai aussi— et nous devrions le croire — que la résurrection des saints qui « se sont endormis » devait s’accomplir et qu’elle eut lieu à une période qui se situe peu après le commencement de la parousia de notre Seigneur. Nous sommes à même de fixer une date à cet événement avec une relative certitude, bien qu’il soit entièrement invisible à l’ œil naturel et qu’il puisse être discerné seulement avec les yeux de la foi de même que grâce à la lumière de notre lampe, des Saintes Ecritures.
Notre lampe, nous l’avons déjà vu, nous montre que l’Age judaïque, en chaque point particulier, servit d’exemple ou d’illustration à cet Age de l’Evangile ; en gardant cette pensée à l’esprit, nous pouvons comparer l’ordre existant dans l’arrangement divin relatif à la « moisson » de cet Age, avec l’ordre établi dans l’arrangement divin à l’égard de la « moisson » de l’Age judaïque. En observant l’Age judaïque, nous constatons que les trois premières années et demie de cette « moisson », qui furent employées pour annoncer simplement la présence du Maître, et pour faire une offre à l’église nominale vivant en ce temps-là, se terminèrent par le rejet de cette église nominale au temps de la mort de notre Seigneur. Ensuite, alors que l’église ou système nominal était ignoré, les Israélites véritables furent appelés du milieu d’elle pour entrer en communion avec le Seigneur, par Son Esprit. Nous remarquons aussi que ce fut au temps même où la maison d’Israël fut rejetée que notre Seigneur assuma devant elle, typiquement, la fonction de Roi, et qu’Il monta sur un âne comme Roi des Juifs; si nous cherchions le temps où notre Seigneur, à la fin de cet Age, prendrait pleinement Son pouvoir et Son autorité comme Roi des rois, nous le trouverions situé à la date correspondante dans cette « moisson », c’est-à-dire au printemps de 1878. Comme la première œuvre de notre Seigneur, après avoir pris Ses fonctions royales pendant la « moisson » typique, fut de rejeter la maison nominale d’Israël, afin de pouvoir commencer l’œuvre de rassemblement du milieu d’elle des véritables Israélites, ainsi au temps de la moisson actuelle, selon notre compréhension, la première œuvre de notre Roi est de rejeter les fils de la maison nominale évangélique, afin de pouvoir rassembler du milieu d’elle le « blé », Ses « élus », d’une extrémité à l’autre des cieux ecclésiastiques (Matth. 24 : 31). Selon notre compréhension, ce rejet de l’église nominale qui fut suivi de l’appel fait au Peuple du Seigneur de sortir du milieu d’elle, est désigné symboliquement comme la chute de Babylone et le vomissement de celle-ci du sein de Laodicée. — Voyez Apoc. 3 :16 ;18 : 2-4.
Nous avons donc ici une indication du temps où le jugement des serviteurs du Seigneur devait commencer, jugement représenté dans la parabole par la convocation adressée par le Roi à Ses serviteurs pour écouter leurs comptes-rendus; et, à la lumière de la déclaration de l’Apôtre citée plus haut, à savoir que les vivants ne précéderont pas ceux qui sont endormis, il est clair qu’en ce temps-là, avant que le règlement de comptes avec les vivants ait commencé, « ceux qui sont endormis », « les morts en Christ » furent réveillés, reçurent une part dans la première résurrection, furent ressuscités en gloire, en honneur, en puissance, corps spirituels, invisibles aux humains. Il n’était pas nécessaire que la résurrection des corps spirituels causât un dérangement dans les cimetières, dans les tombeaux ou dans quoi que ce fût de terrestre. « Ce qui est né de l’esprit est esprit », et de même que notre Seigneur, après Sa résurrection, fut invisible au monde et aussi à Son Eglise (excepté lorsqu’Il se manifesta miraculeusement à elle), de même en est-il des membres ressuscités ils sont invisibles ; il n’est nullement nécessaire qu’il y ait de cela une manifestation miraculeuse aucune n’a été faite et on n’en attend aucune. « Nous marchons par la foi, et non par la vue ».
Pour tous ceux qui admettent la nécessité d’une période de sommeil pour les saints (en considération du fait que l’appel de l’Eglise eut lieu avant le temps divinement fixé pour l’établissement du Royaume), il paraîtra tout à fait convenable que le Roi, en prenant Ses fonctions royales, libère immédiatement de la prison de la mort Ses fidèles imitateurs qui, pendant Son absence, démontrèrent leur fidélité et pour qui des couronnes de justice ont été réservées afin de leur être données à Son retour qui doit s’effectuer en puissance et en grande gloire. En vérité, il serait déraisonnable de supposer que leur résurrection dût subir un retard prolongé, après que notre Seigneur eut pris en mains Son grand pouvoir et commencé à régner. Nous soutenons, par conséquent, que la résurrection des morts en Christ devait avoir lieu au printemps de 1878.
«Heureux les morts qui meurent ».
De plus, nous remarquons ici une magnifique analogie; car, vue de cette manière, la résurrection de notre Seigneur, qui eut lieu quelques jours après que Celui-ci eut pris Sa charge de Roi dans l’Israël typique, correspond ou trouve un équivalent à la résurrection de l’Eglise, du « Corps de Christ », qui eut lieu quelques jours après que le Seigneur eut pris Sa charge honorifique, glorieuse et souveraine comme Roi des nations au printemps de 1878. Non seulement cela, mais le livre de l’Apocalypse dépeint une scène qui appartient à ce temps particulier; en décrivant l’ouverture de la « moisson » de cet Age de l’Evangile, il montre « quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme, qui avait sur la tête une couronne d’or et à la main une faucille tranchante » et qui commençait à faire la moisson de cet âge: et c’est là que nous trouvons consignée cette déclaration d’une grande portée: « Heureux, dès à présent, les morts qui meurent dans le Seigneur! Oui, dit l’Esprit; car ils se reposent de leurs travaux, et leurs œuvres les suivent. » — Apoc. 14 : 13, 14, 16.
Ce texte a été si fréquemment mal appliqué par les théologiens que sa vraie signification sera de nature à échapper à ceux qui n’ont pas leurs sens exercés par l’usage de l’Ecriture et qui n’examinent pas celle-ci de près. Il signifie qu’à partir du moment où l’œuvre de la « moisson » de cet âge commencera sous la direction du Moissonneur couronné (au printemps de 1878), une merveilleuse bénédiction, qui n’existait pas auparavant, sera accordée à une certaine classe d’individus, à celle décrite plus haut. A partir de cette date particulière, ceux qui forment cette classe particulière seront favorisés ou bénis d’une manière dont aucun des membres de cette même classe, ayant vécu auparavant, n’a été béni; en effet, leur mort n’interrompra pas leurs œuvres qui se poursuivront; le labeur et la fatigue seuls cesseront; l’œuvre elle-même se poursuivra dans des conditions plus glorieuses et plus favorables.
Cela signifie que depuis 1878, ceux qui forment le peuple pleinement consacré du Seigneur, ceux qui sont entièrement « morts avec Lui » ne dormiront pas dans la mort, comme il était nécessaire que ce fût le cas de tous les membres précédents du Corps de Christ à travers tout l’Age de l’Evangile; cela veut dire que depuis 1878, les morts, qui meurent dans le Seigneur, subissent leur « changement » au moment de la mort, ont part à la première résurrection; ils passent en un moment, en un clin d’œil , de l’état mortel à l’état immortel, de la faiblesse à la puissance, du déshonneur a la gloire, de la condition charnelle à la condition spirituelle.
C’est à cela que fit allusion l’Apôtre quand il déclara: « Voici, je vous dis un mystère: nous ne nous endormirons pas tous, mais nous serons tous changés: en un instant, en un clin d’œil , à la dernière trompette ». (1 Cor. 15 : 51, 52, Darby). Selon notre compréhension, la dernière trompette, la septième de la série des trompettes symboliques, commença à sonner en 1874, juste avant que notre Seigneur ne prît en main Son grand pouvoir et ne se mit à l’exercer, — avant qu’Il ne commençât Son règne. Elle doit continuer à sonner jusqu’à la fin de l’Age millénaire, pendant un millier d’années. Ce changement « en un instant, en un clin d’œil », que doivent subir les membres vivants du Corps de Christ, sera en vérité un changement instantané pour chacun d’eux, après que celui-ci aura rendu ses comptes au grand Roi et qu’il aura été accepté par Lui comme Son cohéritier dans le Royaume; mais il n’implique pas que tous ces membres seront changés au même moment. Au contraire, le jugement des membres vivants de l’Eglise, l’entrée des vierges sages à la fin de cet Age, représentent une œuvre qui s’accomplit graduellement; elle est en cours depuis presque un siècle, et elle n’est pas encore achevée. Elle englobera le rejet des « vierges folles » et le renvoi définitif de celui qui ôtera la « robe de noce » de la justice de Christ, ainsi que cela est montré dans une des paraboles.
Ainsi, nous voyons qu’immédiatement après avoir pris possession de la couronne au printemps de 1878, notre Seigneur rassembla à Lui ceux de Ses saints, de « Ses joyaux » qui avaient déjà été polis, taillés et préparés, et qui dormaient, attendant le temps de l’établissement du Royaume; et que depuis lors, un par un, Ses saints fidèles, appartenant à la même classe de « joyaux », sont rassemblés à Lui, à mesure qu’ils achèvent leur course. Comme il était nécessaire que notre Rédempteur non seulement se consacrât pour mourir, mais mourût réellement, ainsi est-il nécessaire que chaque membre du Corps de Christ non seulement se consacre pour mourir avec Lui, mais meure aussi effectivement. Ils sont déjà tenus pour morts, mais cela n’est pas suffisant. Notre Seigneur a dit: « Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie » et aussi: « Heureux, dès à présent, les morts [considérés comme morts, consacrés pour mourir] qui meurent dans le Seigneur ». (Apoc. 2 : 10; 14: 13). Il a été prédit aussi, de cette manière, dans d’autres textes des Ecritures, que tous ceux qui voudraient appartenir au Corps de Christ devraient, comme la Tête, passer par le portail de la mort; c’est ainsi qu’il est écrit: « Moi j’ai dit: vous êtes des dieux [puissants], et vous êtes tous fils du Très-Haut. Mais vous mourrez comme un homme et vous tomberez comme un des princes ». (Ps. 82: 6, 7. Darby). Les deux princes de notre race furent Adam et Christ Jésus. Adam mourut à cause de sa désobéissance; Christ, qui fut un sacrifice pour les péchés des autres, mourut tout en ayant marché dans l’obéissance; les membres de l’Eglise, du Corps de Christ, les « frères » de l’Oint, étant délivrés de la mort adamique grâce à leur justification par la foi dans Son sacrifice, sont considérés comme Ses co-sacrificateurs, se rendant conformes à Lui dans Sa mort et dans Son obéissance, afin d’être estimés dignes aussi de participer à « Sa résurrection », — à la première résurrection, à la nature divine, à la gloire et au co-héritage dans le Royaume. — Ps. 82: 6, 7; Rom. 5: 12, 17; 2 Pierre 1: 4.
Nous n’avons donné ici qu’un résumé, des plus condensés, des enseignements bibliques fournissant les preuves que nous vivons au temps de la parousia, de la présence du Seigneur, « aux jours du Fils de l’Homme », au temps de la « moisson » de cet Age, et que l’ œuvre , à laquelle notre Seigneur, directement ou par Ses Apôtres, nous a enseignés à nous attendre, est en cours; elle consiste dans le « scellage » sur leurs fronts des saints du Dieu Très-Haut (Ephés. 1 : 13, 14), leur donnant une appréciation mentale du Plan divin et de ses temps et saisons, et en un jugement, en une mise à l’épreuve de tous ceux qui se sont liés par alliance pour appartenir au Seigneur et pour donner leur vie à Son service. Tous ceux qui refusent de vivre conformément à leur alliance seront, ainsi que nous le comprenons, rejetés par le Seigneur, même s’ils sont scellés et bénis, et s’ils sont éclairés par la Vérité présente; ils seront jetés de nouveau « dans les ténèbres du dehors » dans lesquelles se trouve le monde, pour avoir part au grand temps de détresse qui vient sur lui. Nous comprenons aussi que le nombre des élus sera bientôt au complet, et que sitôt après que le dernier de cette classe d’élus aura obtenu la bénédiction consistant à subir le glorieux « changement » de l’état mortel à l’état immortel, en un instant, en un clin d’œil, la grande détresse éclatera entièrement sur le monde, elle abaissera rapidement le hautain et l’orgueilleux, et elle préparera le monde au règne du Prince de la Paix.
Nous trouvons ici au moins une consistance et une harmonie des Ecritures qui n’ont jamais été accordées dans le passé et qui ne peuvent l’être actuellement d’aucun autre point de vue ou par quelque autre interprétation. Nous avons ici le Royaume spirituel du Messie, investi d’un pouvoir total, renversant le royaume spirituel de Satan, établissant l’ordre et la justice au moyen de Ses propres agents terrestres et destituant les agents terrestres qui servent le Prince des ténèbres et dont la plupart sont les serviteurs de ce dernier simplement parce que «le dieu de ce siècle [âge] a aveuglé les pensées des incrédules ». — 2 Cor.4: 4.
«Afin qu’ils ne parvinssent pas à la perfection sans nous». Héb.11: 40
Nous remarquons, par la même occasion, que le rassemblement de l’Eglise dans la gloire, comme nous l’avons esquissé plus haut, sera suivi de la résurrection des saints du passé, « Abraham, Isaac, Jacob et tous les saints prophètes ». Leur résurrection les placera dans des conditions terrestres parfaites; ce seront des « princes » établis « sur toute la terre », visibles des hommes, et des représentants du Royaume spirituel invisible mais tout-puissant, du Christ glorifié. Ainsi, des représentants choisis de l’Israël charnel gouverneront effectivement le monde pour le bénir, mais comme représentants et agents de l’Israël spirituel; la nation d’Israël sera la première à se conformer au modèle établi ainsi par l’Eternel. — Ps. 45 : 16 ; Rom. 11 : 25-31 ; Zach. 12:10.
La parousia de notre Seigneur (Sa présence dans le monde) commença en 1874, et elle durera jusqu’à la fin de l’Age millénaire. Le mot parousia ne s’applique pas simplement à une petite période de la présence, se situant au commencement de l’Age millénaire. La parousia du Christ et celle de Son Eglise dureront pendant tout cet Age. L’épiphania et l’Apokalupsis ne viendront pas non plus comme l’éclat inattendu d’une glorieuse lumière; ces mots ne signifient pas non plus que la personne du Seigneur ou que les membres de Son Eglise seront exposés à la vue des humains. Rappelons-nous ces paroles: « Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus» (Jean 14: 19). Rappelons-nous aussi que Son Eglise doit Lui être semblable; or, est-il déclaré, notre Seigneur est « l’empreinte même de la personne du Père» (Héb. 1 : 3). Il est aussi écrit qu’Il est le Roi des siècles, immortel et invisible (1 Tim. 1 : 17). Il ne sera pas plus nécessaire pour les gens du monde de voir de leurs yeux naturels le Seigneur et Ses saints glorifiés que de voir le Père Céleste; ceux du monde verront les représentants terrestres de Dieu, de Christ et de l’Eglise, ainsi qu’il est écrit: « Vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les Prophètes » (Luc 13 : 28) ; ceux-ci seront des échantillons d’une humanité parfaite, qui est l’image terrestre du Dieu invisible.
L’epiphania (éclat brillant) de notre Seigneur et Son apokalupsis (dévoilement) commencèrent peu de temps après que Sa parousia débuta. L’éclat brillant de Sa présence est maintenant visible à ceux qui marchent « dans la lumière », — à ceux qui ne sont pas dans les ténèbres comme l’est le monde. C’est une illumination mentale, une illumination ayant trait aux yeux de notre entendement, et non à nos yeux naturels. Les yeux de notre entendement se sont ouverts pour voir Celui qui est invisible à l’œil naturel. L’épiphania de notre Seigneur affecte déjà le monde également, quoique non par les yeux de l’entendement ; les gens du monde n’ont pas d’yeux pour voir des choses spirituelles de ce genre ; néanmoins, l’éclat de la présence du Seigneur influence et affecte la conduite entière du monde grâce à une augmentation de connaissance sur chaque sujet, spécialement remarquable depuis 1878. Finalement, tous les aveugles auront les yeux de la compréhension ouverts, et
« Tout œil le verra »
Bon nombre même de ceux qui ne font pas partie des veilleurs remarquent les signes des temps actuels et en sont surpris ; ils sont amenés à s’écrier : que signifient ces choses ? Pourquoi ce remarquable progrès actuel de la science, de l’art, dans la réalisation des inventions relatives à la mécanique ? Pourquoi le mécontentement se manifeste-t-il de nos jours au milieu de l’abondance et du luxe ? Pourquoi cet accroissement du nombre des millionnaires et des indigents ? Pourquoi cette extension des corporations géantes dont la puissance et l’influence sont universelles ? Pourquoi les déclarations faites par les politiciens de chaque nation et par les hommes très en vue tout comme leurs actions sont-elles critiquées (jugées) par les masses du peuple comme jamais auparavant ? Et pour quelle raison existe-il, dans toutes les dénominations de Chrétiens où il y a une augmentation des richesses ainsi que du nombre des membres, un accroissement de l’insatisfaction et du mécontentement et une tendance toujours plus forte à critiquer les crédo et les enseignements de toute nature ? Pourquoi arrive-t-il que les neuf-dixièmes des prédicateurs dans toutes les confessions religieuses savent que leurs auditeurs aspirent à un changement, et pourquoi sont-ils disposés à se retirer joyeusement s’ils savaient comment faire pour améliorer leur situation, même avec des salaires plus faibles ?
La réponse scripturaire à tout cela est que l’heure du jugement de Dieu a sonné ; nous sommes au temps où la « Chrétienté » politique, financière, sociale et ecclésiastique est en train d’être jugée, — d’être éprouvée, étant pesée sur la balance divine. Les Ecritures déclarent qu’elle sera trouvée légère, et qu’elle sera jugée indigne de continuer à administrer les affaires de la terre dont la direction sera remise au « petit troupeau »des élus, conformément à la promesse divine. —Luc 12 : 32.
Le secret de l’affaire actuellement est le même que celui de la « moisson » juive et que Jean expliqua en ces termes : « Il en est un au milieu de vous, que vous ne connaissez pas . — Jean1 : 26.
« Me voici ! Je me tiens à la porte, et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et m’ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi ». — Apoc. 3 : 20.
W. T. 2972-1902.