LA PATIENCE : UNE GRÂCE ESSENTIELLE DU CARACTÈRE

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« Car vous avez besoin de patience [persévérance], afin que, ayant fait la volonté de Dieu, vous receviez les choses promises [l’accomplissement de la promesse]. » – Hébreux 10 : 36 – Darby.

L’Apôtre s’adresse à l’église Chrétienne – Vous qui avez renoncé au monde, qui avez accepté Christ comme votre porte-Étendard, et comme votre Rédempteur, qui cherchez à marcher sur ses traces, et avez consacré votre vie au Seigneur – « … vous avez besoin de patience » (Hébreux 10 : 36). Dans une certaine mesure, vous avez accompli la volonté de Dieu lorsque vous vous êtes consacrés pour mourir avec Christ. Mais la volonté de Dieu vous a pénétré plus profondément lorsque vous avez commencé à mieux comprendre ce que ce sacrifice signifie, que seuls ceux qui souffrent avec Christ, règneront avec Lui.

« Après avoir été éclairés » (Hébreux 10 : 32), vous avez clairement compris le sujet, et « vous avez soutenu un grand combat au milieu des souffrances ». Ceci fut une bonne chose. Mais Saint Paul poursuit en montrant à ce propos que certains, après avoir démontré leur zèle pendant un certain temps, se sont refroidis. Ils se sont « lassés de faire le bien » (Galates 6 : 9). Et il nous dit que ceux-là se sont ainsi retranchés eux-mêmes des faveurs, des privilèges et des bénédictions qui appartiennent à l’église de Christ. Son exhortation pour ceux dont le cœur est encore dévoué à Dieu est de persévérer avec patience, sachant qu’il s’agit d’une des grâces essentielles du caractère du Chrétien. Un grand nombre possède par nature un peu d’amour, de gentillesse, de patience, de douceur, etc. Mais après avoir commencé à croître dans les grâces du saint Esprit, nous avons besoin de patience pour contrôler notre chair, l’esprit du monde et l’esprit d’égoïsme.

La volonté de Dieu est dans un sens du terme le standard de Dieu – la pleine perfection – que nous devrions être comme notre Père qui est au ciel. Mais Dieu n’oublie pas que nous sommes des créatures déchues, et que nous ne pouvons rien accomplir parfaitement. Notre texte ne signifie pas que nous devons accomplir la volonté de Dieu pleinement et parfaitement, mais plutôt, comme le dit l’Apôtre Paul ailleurs, ce qui est un culte [ou service – ndlt] raisonnable. Lorsque nous présentons notre corps en sacrifice vivant à Dieu, c’est notre culte raisonnable (Romains 12 : 1). Dieu ne demande pas l’impossible.

LE BUT DE NOTRE ÉPREUVE

Quelle est cette volonté de Dieu ? En termes concrets : « Ce que Dieu veut (vous concernant), c’est votre sanctification » (1 Thessaloniciens 4 : 3). Comme nous l’enseigne l’Apôtre, la consécration est une pleine et complète « mise à part ». Si nous nous mettons à part au commencement, alors le Père nous sanctifie, nous engendre en tant que nouvelles créatures, et nous « met à part ». Ainsi, nous avons tout d’abord, notre « mise à part » ; puis l’acceptation de Dieu par l’engendrement du saint Esprit comme Nouvelles Créatures, et son œuvre qui se poursuit en nous.

Nous accomplissons la volonté de Dieu lorsque nous nous consacrons pleinement à Lui, et obtenons une place dans la nouvelle création. Mais Il désire nous éprouver. Quelle est la mesure de notre amour pour Lui ? Quel est le degré de notre sincérité ? Dans une armée un soldat peut se montrer loyal en temps de paix, mais comment se comporterait-il en temps de trouble ? Abandonnerait-il le drapeau ou prouverait-il qu’il est un bon soldat ? La patience serait un enjeu clé. S’il dit aimer sa patrie, son endurance et sa fidélité seront éprouvées en cas de nécessité. Il lui faut remplir des missions de garde, parfois accomplir des tâches subalternes. Il doit endurer des marches épuisantes et subir de nombreuses privations. Tout cela est requis d’un soldat fidèle. S’il est fidèle, il est susceptible d’être promu, honoré, pour ses loyaux services.

Notre loyauté est également éprouvée. Que sommes-nous prêts à endurer par amour pour Christ ? Dans quelle mesure sommes-nous soumis ? Quelle est le degré de notre soumission ? Sommes-nous en plein accord avec la volonté de Dieu ? Notre intérêt envers sa cause est-il seulement superficiel, ou est-il pleinement établi dans nos cœurs ? La question n’est pas seulement de se consacrer. Mais après avoir accompli toutes ces étapes préliminaires, dans quelle mesure le Chrétien manifestera-t-il l’endurance patiente, l’obéissance et la loyauté ?

Dieu nous éprouve car Il réserve de grands honneurs à ceux qui se montreront plus que vainqueurs. Ils doivent être une élite qui recevra la promesse. Comme nous l’indique l’Apôtre, après avoir prouvé notre loyauté jusqu’à la fin, nous recevrons la promesse c’est-à-dire son accomplissement.

L’ESSENCE DE LA PROMESSE

La promesse : Quand ? Où ? Quoi ? Sans aucun doute, la promesse sera obtenue à la résurrection. La promesse comporte tout ce que Dieu a en réserve pour ceux qui L’aiment – qui L’aiment plus qu’ils aiment maisons, propriétés, enfants, parents, amis, mari ou femme, eux-mêmes ou toute autre chose.

Mais la promesse particulière à laquelle l’Apôtre fait référence ici est La Promesse. Tous nos espoirs et bénédictions sont fondés sur la promesse originelle faite à Abraham, lorsque Dieu le fit sortir de la Chaldée pour le pays de Canaan. Dieu promit à Abraham que sa semence bénira toutes les familles de la terre. Cette Promesse a été un grand encouragement pour la semence pour développer leur patience et leur détermination. C’est cela l’essence de la promesse : que ceux qui reçoivent la promesse sont la semence d’Abraham qui bénira le monde. Les fidèles en Christ seront associés avec Lui dans son Royaume – auront l’honneur de bénir toutes les familles de la terre sous l’administration de ce Royaume. Toute créature de Dieu sera alors amenée à la connaissance de la Vérité, et aura l’occasion d’être relevée, si elle le désire, à la perfection, à tout ce qui a été racheté au Calvaire.

L’occasion présente est différente. Il y a maintenant une sélection de ceux qui hériteront de la promesse en tant que semence d’Abraham. « Si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse » (Galates 3 : 29). L’Apôtre nous presse d’appartenir à Christ et à demeurer en Lui. Tous ceux qui demeureront en Lui jusqu’à la fin seront glorifiés avec Lui. Pour demeurer fidèles, nous devons posséder son esprit de dévotion.

EXEMPLES NOTABLES D’ENDURANCE PATIENTE

Jacques exhorte l’église disant : « Prenez, mes frères, pour modèles de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur » (Jacques 5 : 10). Ceux à qui l’Apôtre s’adresse connaissaient déjà les souffrances de Jésus. Ils connaissaient déjà la fidélité des apôtres. Il attirait donc maintenant leur attention sur quelque chose de plus. Il les exhortait à regarder vers le passé et à remarquer que l’endurance patiente était une caractéristique de tous ceux qui ont vécu une vie sainte. Ces exemples devraient être pour nous des leçons d’encouragement, en plus de ceux des frères qui nous entourent !

Il y a toujours un bénéfice à s’instruire du passé. Les choses à portée de main sont trop proches pour être vues correctement. Il convenait que l’Apôtre attirât l’attention sur ces fidèles du passé, afin que nous soyons encouragés à remarquer ce qui plait à Dieu. Chez ceux qui Lui appartiennent, Il désire observer une volonté à endurer avec patience et loyauté, manifestant ainsi un caractère franc, ce qui Lui sera grandement agréable.

Lorsque nous lisons les récits des Prophètes de l’Ancien Testament, nous remarquons qu’un grand nombre d’entre eux ont fait preuve de cette qualité même dont nous parle l’Apôtre comme la loyauté à l’Eternel, la volonté à supporter les afflictions pour son nom et non comme des expériences venues par hasard par le peuple. Nous voyons Moïse, combien il était prêt à souffrir l’affliction à cause de sa foi en la promesse faite à Abraham, et son assurance que la promesse s’accomplirait. Il préféra souffrir avec le peuple de Dieu plutôt que de vivre confortablement au sein de la famille royale de Pharaon, dans laquelle il avait été adopté.

Nous voyons en Job un autre exemple d’endurance patiente dans la tribulation et face à une forte opposition qui dura dans le temps. Nous observons la même chose avec Jérémie – ce que sa fidélité lui coûta de souffrances, et combien il fut patient. Nous voyons la même chose avec le Prophète Daniel – sa fidélité à l’Eternel, son endurance patiente dans toutes les épreuves permises contre lui. Et ainsi de même avec les autres prophètes. Nous lisons que leurs expériences furent écrites pour nous servir d’avertissement et pour notre instruction. Bien qu’ils appartiennent à une dispensation, et nous, à une autre, leurs expériences nous fournissent cependant de bonnes leçons – 1 Corinthiens 10 : 6, 11.

APPLICATIONS PERSONNELLES DE CES LEÇONS

Appliquant ces leçons à nous-mêmes, nous pouvons dire que, dans la mesure où nous avons le privilège d’annoncer la Parole de Dieu et de subir des persécutions pour cela, si nous l’acceptons avec patience, nous recevrons une bénédiction correspondante et l’approbation du Seigneur. Mais nous ne pouvons pas croire qu’il Lui est agréable si, lorsque nous souffrons, nous nous lamentons : « Oh, que c’est atroce ! Que c’est terrible ! » Une telle attitude ne serait pas Le croire sur parole, que « tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus Christ seront persécutés » (2 Timothée 3 : 12), et que toutes choses concourent à notre bien – Romains 8 : 28.

Lorsque Job était riche, prospère, Dieu l’éprouva en lui enlevant sa famille, sa richesse, sa santé et en permettant même que sa femme se retourne contre lui. Mais, dans toutes ces choses, Job ne se détourna pas de Dieu. Il se demandait pourquoi, mais se tourna vers l’Eternel plein de foi, disant : « Et bien qu’après cette peau, des vers détruiront ce corps, toutefois en ma chair je verrai Dieu » (Job 19 : 26). Je recevrai encore la manifestation de sa faveur, et apprendrai la raison de ces expériences, ces afflictions, qui m’accablent. « Quand même il me tuerait, je ne cesserais d’espérer en lui » – Job 13 : 15.

Son épreuve terminée, Dieu lui rendit enfants, maisons, terres et amis. Cette abondance préfigure les bénédictions à venir du rétablissement – comment les souffrances de l’humanité concourront en fin de compte au bien de ceux qui aimeront Dieu. Si ceux qui, à présent, souffrent des afflictions à cause de leur fidélité au Seigneur, à cause de leur foi en son plan, endurent les afflictions et les épreuves avec joie, celles-ci concourront certainement à leur bien et produiront « … au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire … » – 2 Corinthiens 4 : 17, 18.

WT1913 p5332

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