La patiente

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Auteur : David Sut. , Conférence Franco-Allemande, le 13/12/2025, Zoom

– Symposium #02 –

LA PATIENCE : LA FORCE CACHÉE DES CHRÉTIENS MATURES

Bien-aimés frères et sœurs, dans le cadre de ce symposium sur le thème de différentes qualités du fruit de l’esprit à développer chez le chrétien, voici quelques réflexions à propos de la patience.

La patience est avant tout un des nombreux attributs de Dieu. Pour l’homme, cen’est pas un simple trait de personnalité, une option spirituelle dont on pourrait se passer. Bien au contraire, c’est une qualité majeure, un fruit de l’esprit essentiel que Dieu continue d’affiner en chacun de ses enfants tout au long de la vie.

La patience n’est pas simplement une simple expression de notre foi, c’est une arme indispensable pour lutter contre la chair et le monde.

En 2 Thessaloniciens 3 :5, il est écrit : « Que le Seigneur dirige vos cœurs vers l’amour de Dieu et vers la patience de Christ. »

Je vous propose de voir ensemble comment cette vertu de la patience est non seulement une exigence pour marcher dans les pas de Jésus mais aussi l’expression d’une maturité spirituelle.

Nous aborderons la patience sous 6 angles principaux :

La patience : en tant que fruit de l’Esprit

La patience du chrétien devant Dieu

La patience en tant que force spirituelle dans les épreuves, la souffrance et l’attente

La patience dans les relations humaines

La patience de Dieu comme modèle ultime

Quelques conseils pour développer sa patience spirituelle

Avant de voir en quoi la patience est un fruit de l’esprit, voyons déjà ce qu’elle n’est pas à travers 4 exemples bibliques illustrant l’impatience de l’homme et les reproches afférents.

Dans l’ancien testament, on pense spontanément au peuple hébreu dans le désert qui se plaignait constamment auprès de Moïse de ses conditions de vie, de manquer d’eau ou de nourriture comme en Exode 16 : 2,3 « 2 Là, dans le désert, toute l’assemblée des Israélites se plaignit de Moïse et d’Aaron. 3 Ils leur dirent : Ah ! pourquoi l’Eternel ne nous a-t-il pas fait mourir en Egypte ? »

L’Eternel va les punir à chaque fois très sévèrement.

Exode 32 :35 « L’Eternel frappa le peuple, parce qu’il avait fait le veau, fabriqué par Aaron. »

Nombres 11 :1 « Le peuple murmura et cela déplut aux oreilles de l’Eternel. Lorsque l’Eternel l’entendit, sa colère s’enflamma ; le feu de l’Eternel s’alluma parmi eux, et dévora l’extrémité du camp. »

 Nombres 21 :6 « Alors l’Eternel envoya contre le peuple des serpents brûlants ; ils mordirent le peuple, et il mourut beaucoup de gens en Israël. »

Saül, le premier roi d’Israël a vu également son règne écourté pour avoir fait preuve d’impatience et manqué de confiance en Dieu en n’attendant pas l’arrivée du prophète Samuel pour offrir un holocauste. La sentence que nous lisons en 1 Samuel 13 :13,14 est immédiate :

« 13 Samuel dit à Saül : Tu as agi en insensé, tu n’as pas observé le commandement que l’Eternel, ton Dieu, t’avait donné. L’Eternel aurait affermi pour toujours ton règne sur Israël ; 14 et maintenant ton règne ne durera point. L’Eternel s’est choisi un homme selon son cœur, et l’Eternel l’a destiné à être le chef de son peuple, parce que tu n’as pas observé ce que l’Eternel t’avait commandé. »

Dans le nouveau testament, combien de fois Jésus a pu reprocher à ses disciples leur impatience ou leur manque de compassion comme lorsque Jacques et Jean veulent commander le feu du ciel pour qu’il consume des Samaritains qui avaient refusé d’héberger Jésus. Le seigneur les réprimande aussitôt en disant « Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés. 56 Car le Fils de l’homme est venu, non pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver. »

LA PATIENCE COMME FRUIT DE L’ESPRIT

Le mot « patience » est la traduction de 2 mots grecs « makrothumia » et « Hupomonè » qui signifient littéralement : un long souffle, une lenteur à réagir, une endurance du cœur ou une constance, une persévérance.

Le sens profond de ces mots n’implique pas seulement de “savoir attendre”, mais de “savoir supporter, endurer sans perdre la foi ni l’amour”. En d’autres termes, c’est savoir faire preuve d’une constance dans l’épreuve ou d’une endurance active.

La patience est donc une qualité du fruit de l’esprit à développer et non un don.

Les dons de l’Esprit peuvent impressionner car ils montrent la puissance de Dieu en nous comme la grande sagesse de Salomon ou les dons que les apôtres avaient reçu de faire des miracles comme des guérisons.

Le fruit de l’Esprit quant à lui nous transforme intérieurement et montre le caractère de Dieu en nous. La patience est par conséquent un des fruits de l’Esprit cité en Galates 5 :22 qu’il nous faut développer.

 Hébreux 10 :36 nous y exhorte de manière on ne peut plus claire :
“Vous avez besoin de patience (ou de « persévérance » selon les traductions), afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis.”

On peut posséder beaucoup de qualités et de connaissances et pourtant manquer foncièrement de patience car la patience est une vertu qui ne s’acquiert qu’avec le temps.

La patience est l’opposé de la chair

La chair cherche à contrôler, comprendre, réagir immédiatement, obtenir tout de suite, éviter la souffrance, juger rapidement, défendre son ego, corriger sans attendre.

Apprendre à exercer la patience permet de lutter contre les faiblesses de la chair et de nous affranchir de cet esclavage. Dans le fruit de l’esprit, développer la caractéristique de la patience revient à faire en sorte que la chair ne nous gouverne plus et que l’Esprit de Dieu nous anime pour vivre selon ses principes et non plus selon nos simples ressentis ou des impressions subjectives. Cela signifie que nous avons apprenons progressivement la maîtrise de soi, à devenir lent à la colère comme nous y invite Proverbes 16 :32 “Celui qui est lent à la colère vaut mieux qu’un héros.”

En Romains 15 :1, l’apôtre Paul nous encourage dans ce sens en déclarant : « Nous qui sommes forts, nous avons le devoir de supporter les faiblesses de ceux qui ne le sont pas et de ne pas rechercher ce qui nous plaît. »

Exercer la patience rend possible le développement des autres fruits de l’Esprit comme la maîtrise de soi, la douceur, la bonté, la bienveillance et finalement, un amour paisible.

Par conséquent, tout comme la foi, la patience est un véritable pilier du développement du caractère chrétien mais qui s’acquiert qu’au fil du temps. La patience est donc la marque d’une maturité spirituelle certaine.

On pourrait dire de manière volontairement contrastée :

qu’un chrétien manquant de maturité réagit mais un chrétien mûr discerne ;

un chrétien manquant de maturité s’irrite mais un chrétien mûr comprend et compatit ;

un chrétien manquant de maturité cherche à se justifier mais un chrétien mûr se soumet à Dieu ;

un chrétien manquant de maturité accuse mais un chrétien mûr pardonne.

En fait, on pourrait dire que plus nous marchons avec Dieu en développant notre patience, plus Il nous apprend à maîtriser nos réactions pour les reléguer au second plan afin d’imiter toujours mieux le comportement parfait de notre Seigneur Jésus-Christ.

LA PATIENCE DU CHRETIEN DEVANT DIEU

Ici, nous touchons à la dimension la plus profonde de la patience.

Psaume 37 :7 déclare : “Garde le silence devant l’Éternel.” 

La patience du chrétien s’exprime souvent par un cœur calme et un silence intérieur.

 Ce n’est pas un silence vide de sens ; bien au contraire, il s’agit d’un silence rempli de confiance en l’Eternel qui sait tout et qui peut tout.

Dans une âme agitée, Dieu ne parle pas. Dans une âme impatiente, Dieu ne peut pas travailler. Seul le silence patient ouvre l’espace pour la voix de Dieu. La patience devient alors une des plus belles expressions de notre foi.

Même lorsque Dieu se tait, lorsque nos prières semblent sans réponse, lorsque rien ne change, la patience nous dit : “Dieu travaille, même si je ne le vois pas.”

Hébreux 6 :12 déclare : « Vous imiterez ceux qui, par leur foi et leur attente patiente, reçoivent l’héritage promis. »

La patience permet d’accéder à terme aux promesses divines. D’ailleurs, aucune promesse biblique importante ne s’accomplit sans patience. On pourrait dire que par la foi, nous voyons la promesse et notre patience permet de marcher jusqu’à elle.

Il en va de même pour toutes lesprophéties données. Elles s’accomplissent toutes invariablement si on fait preuve de patience comme le précise Habakuk 2 : 3 qui nous dit que la Parole de Dieu est « une prophétie dont le temps est déjà fixé, Elle marche vers son terme, et elle ne mentira pas ; Si elle tarde, attends-la, Car elle s’accomplira, elle s’accomplira certainement. »

Dieu se penche avant tout vers ceux qui savent attendre comme le rapporte Psaume 40 :1 “J’ai attendu patiemment l’Éternel, et Il s’est incliné vers moi.” Ou encore Psaume 27 :14 : “Espère en l’Éternel ! Fortifie-toi, et que ton cœur s’affermisse ! Espère en l’Éternel !”

La Bible entière regorge de très nombreux exemples qui invitent à développer la patience et la confiance en Dieu comme pour le peuple d’Israël à travers la parole des prophètes en Michée 7 :7 : “Pour moi, je regarde vers l’Éternel… j’attends le Dieu de mon salut.”

La Parole de Dieu contenue dans la Bible est la première source de consolation et la raison de patienter avec persévérance pour tous ceux qui aspirent à l’instauration du royaume de Dieu sur terre.

 Romains 15 :4 fait bien ressortir l’importance de la Parole dans le développement de notre patience : « La patience et la consolation que donnent les Écritures nous procurent l’espérance. »

En Hébreux 10 :37, l’apôtre Paul exhorte les chrétiens à ne pas s’impatienter ni à se décourager en attendant le retour du Seigneur lorsqu’il écrit : « Encore un peu, un peu de temps : celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas. »

 L’attente de la réalisation des prophéties et l’aspiration au royaume de Dieu n’est donc pas une attente passive mais active.

Isaïe 40 :31 dit que “ceux qui se confient en l’Éternel renouvellent leur force.”

Attendre, ce n’est pas seulement espérer, c’est se recentrer et méditer sur la Parole de Dieu et se laisser remplir par son Esprit en recherchant Sa volonté.

C’est prier sans cesse comme le rappelle Luc 18 :1 “Il faut toujours prier, sans se relâcher.” Et même s’il nous semble que Dieu ne répond pas assez vite, Il répond toujours à sa manière au moment opportun comme à la prière ardente d’Anne qui a donné naissance au prophète Samuel après des années d’infertilité.

Ainsi, la patience est avant tout l’expression de notre confiance envers l’Eternel. Dieu façonne notre foi plus dans les silences que dans les manifestations. Par conséquent, gardons toujours en mémoire les paroles de Lamentations 3:25,26 «  25 L’Eternel a de la bonté pour qui espère en lui, Pour l’âme qui le cherche. 26 Il est bon d’attendre en silence le secours de l’Eternel. »

Mais comment Dieu développe la patience en nous ?

Nous allons voir à présent que Dieu utilise beaucoup les épreuves pour forger notre patience.

LA PATIENCE EST UNE FORCE SPIRITUELLE DANS L’ÉPREUVE, LA SOUFFRANCE ET L’ATTENTE

Les épreuves n’ont jamais pour but de décourager, mais d’édifier. Elles servent à développer et forger le caractère du véritable chrétien. Et l’un des matériaux les plus précieux que Dieu façonne au milieu des épreuves est … la patience.

Romains 12 :12 déclare : “Soyez patients dans l’affliction.”

Ainsi, la patience se forge mieux dans les souffrances. Cela implique entre autres, de ne pas murmurer contre l’Eternel en l’incriminant d’être responsable de nos malheurs et de tirer des conclusions hâtives fausses comme ce fut le cas du peuple hébreu qui a si souvent murmuré contre Moïse et Dieu dans le désert où l’Eternel les formait à la patience malgré leurs murmures.

Comme le déclare Hébreux 6 :12, « les promesses s’obtiennent par la foi ET la patience (ou la persévérance) » car la patience permet de supporter l’attente entre la promesse et son accomplissement.

Les épreuves façonnent donc notre caractère et développent notre patience.

L’apôtre Paul dit en Romains 5 : 2 à 4 « Nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu. 3 Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance4 la persévérance la victoire dans l’épreuve, et cette victoire l’espérance. »

Nous voyons là que la patience n’est jamais produite dans la facilité. Dieu n’utilise pas le confort pour forger le caractère mais la tension intérieure produite par l’attente pour affermir notre caractère. La souffrance et la patience nous façonnent, nous transforment et révèlent peu à peu le meilleur de ce que nous pouvons devenir.

Jacques 5 :7,8 compare d’ailleurs la patience au travail de l’agriculteur.

« 7 Soyez donc patients, frères jusqu’à l’avènement du Seigneur. Voici, le laboureur attend le précieux fruit de la terre, prenant patience à son égard, jusqu’à ce qu’il ait reçu les pluies de la première ET de l’arrière-saison. 8 Vous aussi, soyez patients, affermissez vos cœurs, car l’avènement du Seigneur est proche. »

L’agriculteur ne peut ni forcer la pluie, ni accélérer la croissance de ce qu’il produit.

Ainsi, Dieu utilise l’attente pour façonner notre caractère en purifiant nos motivations, en transformant nos réactions, en nous détachant de la précipitation charnelle, en nous apprenant à dépendre de Lui.

Jacques 1 :2 à 4 résume cette pensée que l’épreuve perfectionne notre foi : 2 Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, 3 sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. 4 Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. »

Une attente patiente n’est donc en rien l’inactivité. Attendre Dieu, ce n’est pas rester immobile ; c’est continuer à obéir, même sans réponse.
Notre patience demeure toujours active par notre fidélité à Dieu, notre obéissance et la prière.

Evoquons à présent quelques exemples de patience qui nous montrent combien la patience est une des plus grandes vertus alliées à notre foi et notre confiance en Dieu.

JESUS

Notre seigneur Jésus s’est préparé pendant 30 ans pour sa mission qui aura duré sur terre seulement 3 ans et demi. Combien a-t-il fait preuve de patience face à ses disciples en supportant leurs lenteurs à comprendre, leurs peurs et leurs doutes, sans jamais se lasser. Combien sa patience et sa fidélité à Dieu dans la souffrance avant de mourir sur la croix sont pour nous une puissante source d’inspiration et de réconfort.

NOE est l’exemple d’une longue patience persévérante en construisant patiemment l’arche avec ses fils pendant plus d’un siècle alors qu’il n’a jamais plu sur terre et sous les yeux incrédules et moqueurs des humains qui ne croyaient plus en Dieu.

ABRAHAM a patienté 25 ans avant de voir s’accomplir la promesse de la naissance de son fils Isaac.

JACOB va rester 14 ans au service de son beau -père Laban pour s’être marié avec ses 2 filles Léa et Rachel puis 6 années supplémentaires pour tous les troupeaux soit 20 années au service de Laban.

JOSEPH, trahi et vendu par ses frères patientera pendant 13 longues années dans l’esclavage et parfois l’emprisonnement, avant d’être élevé au rang de premier ministre de pharaon.

Dieu préparera MOÏSE pendant 80 ans avant de l’appeler pour libérer son peuple de l’esclavage en Egypte et il conduira le peuple hébreu au cou roide pendant 40 années éprouvantes dans le désert jusqu’à la Terre Promise.

Combien l’histoire de JOB nous enseigne la patience dans la souffrance extrême. Job endure la perte de toute sa famille et de ses biens et devient malade. Cependant, il garde toute sa confiance en Dieu et persévère dans ses sévères épreuves sans comprendre les voies que Dieu lui fait emprunter. Sa patience le fait grandir et lui révèle toute la grandeur et la bonté de Dieu. A la fin de l’épreuve, Dieu rétablit Job dans sa situation antérieure en le comblant avec encore davantage de richesses. Quel exemple de persévérance à toute épreuve nous montre Job !

 Hébreux 12 :1 nous invite à persévérer dans l’épreuve : « Courons avec persévérance l’épreuve qui nous est proposée. »

DAVID, le jeune berger va patienter une douzaine d’années avant d’être couronné roi d’Israël. Il patientera face à l’injustice de Saül qui cherchera à le tuer à plusieurs reprises en vain alors que David refuse de le tuer alors qu’il en a eu plusieurs fois l’occasion.

Le prophète DANIEL patiente durant l’exil de son peuple à Babylone, en persévérant dans la prière malgré une forte opposition de l’entourage du roi à son égard et de sévères épreuves.

SIMEON a attendu longuement la naissance du Messie avant de le porter dans ses bras car Dieu lui avait promis qu’il verrait le Christ avant sa mort.

Combien de fois, les PROPHETES d’Israël ont dû faire preuve d’une endurante patience face à un peuple rebelle en proclamant fidèlement la Parole de Dieu malgré l’indifférence ou le mépris du peuple.

Combien de fois les APOTRES ont dû endurer avec patience les persécutions de la part des Juifs ou des païens sans broncher comme l’apôtre PAUL durant ses voyages missionnaires.

Que tous ces illustres exemples nous confortent dans notre foi quand, à nos yeux, Dieu semble tarder à répondre à nos prières ou à instaurer son royaume sur terre. Dieu n’agit pas ainsi par indifférence mais pour forger le caractère de ses enfants.

Psaume 40 :1 ne déclare-t-il pas : “J’ai attendu patiemment l’Éternel ; Il s’est incliné vers moi” ?

LA PATIENCE DANS LES RELATIONS HUMAINES

Un chrétien qui manque de patience envers autrui manque de maturité chrétienne et d’amour, quels que soient ses dons ou ses connaissances.

En effet, la plus grande vertu de l’amour est sans surprise … la patience comme le dit l’apôtre Paul en 1 Corinthiens 13 :4 : « L’amour est patient. »

Paul aurait pu commencer par dire “l’amour est doux”, ou “l’amour pardonne” et pourtant, il commence par « l’amour est patient. »

Pourquoi ? Parce que sans patience, il ne peut y avoir de paix, de pardon ou d’unité.

Un chrétien qui manque de patience envers son prochain est un chrétien qui manque de maturité chrétienne.

Éphésiens 4 :2 nous enseigne que la patience supporte tout.

“Supportez-vous les uns les autres avec amour.” Le mot “supporter” ne signifie pas “tolérer” mais “porter avec”.

La patience est donc aussi cette capacité à contenir les défauts des autres sans perdre la paix intérieure. C’est la raison pour laquelle Dieu nous demande d’être « lents » à juger, à corriger, à s’offenser ou encore à abandonner une relation.

Proverbes 14 :29 nous rappelle que « celui qui est lent à la colère a une grande intelligence. »

Proverbes 15 :18 nous apprend également que la patience apaise.

Le chrétien patient est un pacificateur. Un chrétien spirituellement mature ralentit les tensions, encourage la compréhension et cherche la paix plutôt que la victoire des mots.

 1 Thessaloniciens 5 :14 nous exhorte même ainsi : « (…) Réconfortez ceux qui sont découragés, soutenez les faibles, soyez patients envers tous. »

La patience donne du temps aux gens pour changer.

La sanctification prend du temps. Forger un caractère prend du temps. Dieu nous demande d’accorder aux gens le même temps qu’Il nous accorde.

Gardons tous en tête les exemples de la patience de MOISE face au peuple hébreu rebelle, impatient et murmurant sans cesse ainsi que l’exemple ultime de JESUS face à ses disciples qui avant l’effusion du Saint Esprit, sont lents à comprendre, peureux et orgueilleux. Pourtant Jésus va continuer inlassablement à les enseigner et à les aimer.

La patience est par conséquent une des vertus les plus utiles dans les relations et particulièrement, entre frères et sœurs dans la vérité. La patience est une preuve et un curseur de notre maturité spirituelle. Elle permet de mesurer combien nous sommes capables d’endurer nos faiblesses respectives et nos différences entre personnes qui ont été choisies directement par Dieu et non par nous-mêmes.

 Pour nous aider à développer notre patience, essayons d’apprendre un peu de la patience de Dieu.

LA PATIENCE DE DIEU COMME MODÈLE ULTIME

Si nous pratiquons la patience, c’est parce que Dieu lui-même en est le modèle suprême. Notre patience est imparfaite et limitée. La patience de Dieu, elle, est parfaite.

Exode 34 :6 nous apprend que Dieu est patient par nature. C’est la première description que Dieu fait de Lui-même.

« L’Eternel est un Dieu plein de compassion et de grâce, lent à se mettre en colère, et riche en amour et en fidélité ! »

2 Pierre 3 :9 nous enseigne que Dieu patiente pour amener à la repentance et au salut le plus de gens possible.

Son désir est que personne ne périsse. Par conséquent, Dieu n’est pas lent, Il est patient. Sa patience n’est pas lenteur mais miséricorde.

 « Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme certains le pensent ; au contraire, il fait preuve de patience envers nous, voulant qu’aucun ne périsse mais que tous parviennent à la repentance. »

L’apôtre Pierre précise même en 2 Pierre 3 :15 que la patience de Dieu EST notre salut : « Considérez bien que la patience de notre Seigneur est votre salut. »

Si Dieu nous jugeait rapidement, nous ne serions pas réunis ici à écouter Sa Parole et aucun de nous ne pourrait se tenir debout.

L’apôtre Paul en est pleinement conscient, c’est pourquoi il écrit en Romains 14 :4 : « Qui es-tu pour juger le serviteur d’un autre ? Qu’il tienne bon ou qu’il tombe, cela regarde son seigneur. Mais il tiendra bon, car Dieu a le pouvoir de l’affermir. »

Romains 2 :4 nous conforte dans cette idée que la patience de Dieu conduit à la repentance :« La bonté de Dieu te pousse à changer d’attitude. »

Dieu nous demande d’imiter Sa patience en faisant preuve comme lui de compassion, de douceur, et de miséricorde. Nous devons nous efforcer autant que possible de refléter cet état d’esprit dans nos relations.

Grâce à la patience et la miséricorde insondable de Dieu, Il n’abandonne pas son peuple choisi malgré son idolâtrie et ses infidélités récurrentes.

Par son amour patient, Jésus pardonne à Pierre qui l’a renié à 3 reprises et le rétablit dans sa fonction d’apôtre.

L’apôtre Paul qui persécutait les chrétiens avant d’être appelé par le Christ est très reconnaissant de la patience et de la miséricorde de Dieu lorsqu’il déclare en 1 Timothée 1 : 15,16 : « Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs. Je suis moi-même le premier d’entre eux, 16 mais il m’a été fait grâce afin que Jésus-Christ montre en moi le premier toute sa patience et que je serve ainsi d’exemple à ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle. »

Ayant bien compris la patience et la grande miséricorde de Dieu, il dit clairement en Romains 2 :7 que Dieu « réserve la vie éternelle à ceux qui, par la persévérance dans le bien, cherchent la gloire, l’honneur et l’immortalité. »

Ainsi, on peut apprendre aussi la patience en contemplant et en méditant sur la patience de Dieu à notre égard !

Mais comment peut-on développer concrètement notre patience ?

QUELQUES CONSEILS PRATIQUES POUR DÉVELOPPER SA PATIENCE

Il existe de nombreux conseils pratiques pour développer la vertu de la patience dans le fruit de l’esprit.

Rappelons tout d’abord que le développement véritable de ce fruit de l’esprit commence par une pensée transformée, un esprit renouvelé comme le précise Romains 12 :2 : « Ne vous conformez pas au monde actuel, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence afin de discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. »

La patience s’inscrit toujours dans la durée car la patience est une croissance progressive, nourrie dans la présence de Dieu. Méfions-nous par conséquent de la vitesse car elle nuit à la patience. Notre monde moderne idolâtre la vitesse et la rapidité ; Dieu, lui, façonne dans la lenteur.

Gardons notre âme loin de l’agitation du monde et arrêtons de lutter contre le temps de Dieu en observant comment Dieu nous traite avec patience.

Rappelons-nous que les promesses sont souvent lentes à se réaliser et fixons nos yeux sur Dieu et notre Seigneur Jésus qui sont les modèles absolus de patience.

 Cultivons le silence intérieur « en reposant notre âme » (Psaume 62 :1) et pratiquons la gratitude dans l’attente car la reconnaissance réduit l’impatience.

Prions chaque jour le Seigneur pour qu’il nous apprenne à devenir plus patient en lui confessant nos impatiences car l’humilité accélère la sanctification.

Utilisons les épreuves comme des opportunités de croissance et concentrons-nous sur le moment présent sans nous précipiter dans le futur. Gardons toujours en mémoire la réflexion de Jésus en Matthieu 6 :27 « Qui de vous peut, à force d’inquiétude, prolonger son existence, ne serait-ce que de quelques instants ? »

Apprenons à écouter avant de parler car la patience se manifeste d’abord dans l’écoute.

Apprenons à ralentir nos réactions en répondant seulement après avoir prié et réfléchi. Prions même pour ceux qui nous irritent !

Pratiquons la douceur volontaire car la douceur calme les tempêtes relationnelles. Pardonnons vite pour garder un cœur léger.

Et n’oublions jamais que la patience mène à une meilleure récompense comme le rappelle Jésus en Matthieu 6 :19 « Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où les mites et la rouille détruisent et où les voleurs percent les murs pour voler, 20 mais amassez-vous des trésors dans le ciel, »

EN CONCLUSION :

Chez le chrétien, la patience est un signe de maturité spirituelle, de puissance intérieure et le reflet du caractère de Dieu.

Un chrétien immature réagit ; un chrétien mûr discerne.

Un chrétien immature s’irrite, un chrétien mûr comprend et compatit.

Un chrétien immature accuse, un chrétien mûr intercède auprès du trône de la grâce.

Plus nous marchons avec Dieu, plus Il nous apprend à ralentir nos réactions pour aligner notre cœur avec le sien.

La patience révèle un Dieu lent à la colère et riche en compassion. Elle est le sceau du caractère de Christ. La patience s’exprime envers Dieu, les autres et soi-même. Elle se forge dans le temps à travers les épreuves et les silences. Elle manifeste la victoire de l’Esprit sur la chair.

En Romains 5 : 2 à 4, l’apôtre Paul en parle ainsi : « (…) Nous plaçons notre fierté dans l’espérance de prendre part à la gloire de Dieu. 3 Bien plus, nous sommes fiers même de nos détresses, sachant que la détresse produit la persévérance, 4 la persévérance la victoire dans l’épreuve, et la victoire dans l’épreuve l’espérance. »

Luc 21 :19 résume cela de manière succincte :« Par votre persévérance, vous sauverez vos âmes. » et Apocalypse 14 :12 conclue : « Ici est la patience des saints ; ceux qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus. »

Gardons toujours en mémoire que Dieu utilise les difficultés pour produire une patience qui nous rapproche de Lui. La patience en Dieu n’est pas une résignation mais une confiance en Dieu avec une patience active.

 « Soyons donc patients, frères, jusqu’à l’avènement du Seigneur. » comme nous y invite Jacques 5:7.

Pour finir, lisons Colossiens 3 : 12 à 15 qui résume l’état d’esprit qui devrait prévaloir en chacun de nous pour être agréable à Dieu et remarquons combien la patience y tient une place centrale :

« 12 Ainsi, puisque Dieu vous a choisis pour lui appartenir et qu’il vous aime, revêtez-vous d’ardente bonté, de bienveillance, d’humilité, de douceur, de patience 13 supportez-vous les uns les autres, et si l’un de vous a quelque chose à reprocher à un autre, pardonnez-vous mutuellement ; le Seigneur vous a pardonné : vous aussi, pardonnez-vous de la même manière. 14 Et, par-dessus tout cela, revêtez-vous de l’amour qui est le lien par excellence. 15 Que la paix instaurée par le Christ gouverne vos décisions. Car c’est à cette paix que Dieu vous a appelés pour former un seul corps. Soyez reconnaissants. »

Prions tous ardemment sans nous lasser afin que ces paroles nous rendent chaque jour un peu meilleur et plus patient à la ressemblance de notre seigneur et maitre Jésus Christ.

N’oublions jamais que temps de Dieu n’est pas celui de l’homme. Dieu prend son temps toujours pour notre bien. La patience n’est pas un détour : c’est le chemin.

Amen !