« Or tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés » (2 Timothée 3 : 12.)
Etre pieux, c’est avoir un caractère animé par les principes de justice. Nous sommes soit justes soit injustes, soit bons soit mauvais dans tous nos rapports, non pas en fonction de ce que quelques personnes pensent de nous, mais en nous référant aux principes de justice qui se trouvent dans les Ecritures. En vue de développer ce caractère qui est agréable à Dieu, nous devrions examiner soigneusement, dans chaque détail de la vie, ce qui est bien et ce qui est mal, au regard de ces principes de justice. Cette méthode est appelée dans les Ecritures « la méditation de la Loi de Dieu ». Si notre caractère parvient à un degré de développement tel que nos pensées, nos paroles et nos actions seront guidées par les principes de justice, nous pourrons dire que nous sommes devenus pieux. (Psaume 119 : 97).
Ce que le Seigneur désire voir parmi les siens, ce n’est pas seulement une manifestation extérieure de dévotion pour Lui et pour les frères, mais également un développement d’amour dans leurs coeurs et dans leurs dispositions naturelles. Si nous prêchions l’amour du prochain et que nous menions cependant une vie égoiste, en quoi manifesterions-nous de l’amour ? Aussi l’Apôtre Jean nous exhorte-t-il à aimer non seulement en paroles, mais aussi en actions et en vérité. (1 Jean 3 : 18).
Premièrement, sont pieux ceux qui sont en Christ Jésus, membres de Son Corps mystique, ayant présenté leur corps humain en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu par les mérites du grand Avocat. Deuxièmement, le terme pieux désigne aussi ceux qui vivent dans l’équité, en sympathie avec Christ Jésus, même s’ils ne vivent pas totalement à la hauteur des principes que le Seigneur a établis, ayant reculé devant les souffrances résultant d’une vie pieuse. Troisièmement, ce terme s’applique à quelques-uns qui, dans le passé lointain, ayant cru en la promesse de l’Eternel que la « Postérité » viendrait un jour, s’étaient séparés du monde avec de nouveaux objectifs, de nouvelles idées, et vivaient à l’écart de l’humanité, mûs par un idéal différent. (Hébreux 11 : 13-16).
Les anciens Dignitaires forment cette troisième classe qui eut part aux souffrances des gens pieux et aussi aux bénédictions. Moise, par exemple, préféra souffrir avec le peuple de Dieu, plutôt que de participer aux honneurs du gouvernement égyptien. Bien qu’ayant été adopté par la famille de Pharaon, il avait égard à la promesse stipulant que le Messie viendrait. Il souffrit dès lors à cause de sa foi dans la promesse. De même tous les patriarches désiraient être en harmonie avec Dieu, en accord avec la promesse faite à Abraham ; à cause de cette croyance ils endurèrent plus ou moins de persécutions. (Hébr. 11 : 24-26, 36-38).
Quelqu’un pourrait demander : « Pourquoi ceux qui sont pieux doivent-ils souffrir ? » La Bible répond que le péché a amené le monde en opposition avec Dieu. Celui dont le monde parle avec éloge ne saurait être en harmonie avec l’arrangement divin, car la plupart des gens du monde suivent une voie que le Seigneur
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n’approuve pas. Nous ne disons pas que tout ce que le monde fait est mal, mais les voies de Dieu sont si élevées que les masses humaines, du fait de leur condition déchue, ne se soumettent pas à la Loi de Dieu ; en effet, étant charnelles et vendues au péché, comment le pourraient-elles ? (Rom. 8 : 7 ; 7 : 14, 15). Ceux qui veulent être influents dans le monde doivent satisfaire les désirs populaires. Au contraire, ceux qui désirent appartenir au peuple de Dieu doivent être loyaux envers les principes de justice et doivent par conséquent aller dans la direction qui est opposée à celle du monde. A cause de cela, le monde s’oppose à eux.
Du point de vue divin, les voies de ce monde sont pécheresses. Notre chair a tendance à marcher dans les voies du monde qui est dans l’erreur sur de nombreux points, car elles s’harmonisent avec les désirs de notre nature déchue. Vivre pieusement, c’est vivre en opposition avec le monde et avec sa propre chair. Cela nécessite non seulement de vivre selon la droiture et d’éviter le péché, etc., mais aussi de faire des sacrifices là où les principes ne sont pas concernés. Nous devons faire très attention dans ce domaine, afin de n’être pas induits en erreur. Non seulement nous luttons contre le monde, mais nous combattons aussi contre les esprits méchants qui sont dans les lieux célestes (Ephésiens 6 : 12).
ILLUSTRATION DES RUSES DE SATAN
Parfois l’habileté de Satan semble être employée pour amener la discorde parmi ceux qui essayent de vivre pieusement. Une de ses ruses est de donner de l’importance à ce qui n’en a pas. De cette façon les gens croient lutter pour la droiture et les souffrances qu’ils subissent sont, à leur avis, pour cette même cause. Une autre ruse consiste à les abuser en les amenant à s’ingérer dans les affaires d’autrui. (1 Pierre 4 : 15).
Nous devrions nous encourager réciproquement plutôt que de causer de l’affliction aux autres, sauf quand la souffrance est absolument nécessaire. Le peuple du Seigneur devrait de plus en plus cultiver les fruits de l’Esprit : la douceur, la gentillesse, la patience, l’amour fraternel, l’amour. Cultiver ces fruits est le devoir du peuple de Dieu. Tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus Christ doivent veiller à ne pas causer de souffrance aux autres et particulièrement à ceux de la maison de la foi.
SOUFFRIR COMME CHRETIEN
Bien qu’il soit vrai que tous ceux qui vivront pieusement dans ce monde souffriront dans la mesure où ils ne seront pas en harmonie avec les mauvaises conditions présentes, les bénédictions promises par les Ecritures sont pour ceux qui vivent pieusement en Jésus Christ, pour ceux qui sont Chrétiens. L’Apôtre
Pierre dit de ceux-là : « Mais si quelqu’un souffre comme chrétien, qu’il n’en ait point honte… » (1 Pierre 4 : 16).
Un Chrétien est un disciple de Christ, quelqu’un qui a choisi de souffrir avec Christ, afin de pouvoir être glorifié avec Lui (2 Tim. 2 : 12). D’après l’Apôtre, personne ne peut souffrir comme chrétien à moins qu’il ne soit devenu Chrétien.
Chaque épreuve pénible que traversa notre Seigneur fut une souffrance pour la justice ; non seulement les grandes souffrances, non seulement les grandes luttes contre le péché, mais aussi les petites épreuves déplaisantes, communes au monde, furent des souffrances pour la justice. Etant « saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs » (Héb. 7 : 26), Il n’avait pas de raison de souffrir. Nous ne pensons pas que le Père Céleste ait prévu des souffrances, des épreuves et des difficultés pour les anges qui sont en harmonie avec Lui. Nous ne pensons pas non plus que Jésus, qui était un fils en parfaite harmonie avec le Père, aurait souffert s’il n’y avait pas eu son engagement au sacrifice de soi-même. Il souffrit parce qu’Il vint dans le monde pour être le Rédempteur de l’homme. Les souffrances faisaient partie des expériences qui Lui étaient nécessaires.
Les souffrances que notre Seigneur endura étaient le résultat de son activité au service du Père. Ces souffrances étaient la fatigue, la faiblesse pour avoir donné Sa vitalité en guérissant les autres, la sueur du sang, les coups successifs et ignominieux, et tous les
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reproches, les ricanements et les paroles amères qu’Il s’attira à cause de sa fidélité. Il se soumit à toutes ces souffrances avec docilité et avec calme jusqu’à celle du Calvaire qui termina Son existence humaine.
LES SOUFFRANCES RESULTANT DE L’HEREDITE NE SONT PAS
DES SOUFFRANCES DE CHRIST.
En général, souffrir n’est pas souffrir en Christ mais en Adam. Nos infirmités physiques, qui sont héréditaires, ne sont pas des souffrances de Christ. Nous devrions parler des souffrances de Christ comme étant volontaires et non involontaires. Quand l’Apôtre dit que « si nous souffrons avec le Seigneur, nous régnerons avec lui » (2 Tim. 2 : 12), il sous-entend les souffrances que nous attirons sur nous à cause de la fidélité à notre engagement. L’Apôtre Paul dit : « Ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève en ma chair pour son corps qui est l’Eglise » (Col. 1 : 24). Ces expériences ne sont pas pour Adam.
Citant le cas de l’Apôtre Paul, nous croyons que la faiblesse de ses yeux résultait de sa mauvaise conduite à l’égard de l’Eglise qu’il persécutait auparavant, cette mauvaise conduite était sans doute dans une grande mesure une conséquence de l’hérédité. Quand l’Apôtre parle des souffrances qu’il a endurées à cause de ses yeux, il n’en parle pas comme étant des épreuves pour Christ, mais il dit que cette affliction était un ange de Satan pour le souffleter (2 Cor. 12 : 7). Nous pourrions alors dire que toutes les souffrances physiques résultant de l’hérédité sont des envoyés de Satan qui s’opposent à nous, nous causant des difficultés. Nous croyons que le Seigneur se réjouit si nous résistons à ces envoyés de Satan.
Si nous pensions que toutes nos peines et maux physiques sont pour Christ, alors nous serions obligés de penser que nos défauts mentaux sont aussi des souffrances pour Christ. Par exemple, un homme qui a une main impotente peut avoir une humeur égale, un autre une humeur perverse qui le conduirait à des ennuis, à l’ingérence dans les affaires d’autrui. Sa disposition le pousse à souffrir comme un indiscret et non pour Christ. Paul nous dit que les défauts de caractère sont l’oeuvre de la chair déchue (Gal. 5 : 19-21). Si les souffrances qui s’abattent sur nous à cause de notre condition mentale imparfaite, sont des souffrances dues à l’hérédité, les souffrances physiques qui résultent des conditions physiques imparfaites ne peuvent être comptées comme souffrances pour Christ.
Dans le cas du Chrétien, les faiblesses héréditaires et celles provoquées par la violation des lois de Dieu avant son entrée dans la Famille de Dieu comme fils, alors qu’il ne souffrait pas pour Christ, lui seront utiles. Ces faiblesses, le Père juge bon de nous les laisser, mais Il nous assure que Sa grâce sera suffisante (2 Cor. 12 : 9). Tandis que la mise en application d’une telle sollicitude à notre égard est humiliante, car elle nous démontre notre faiblesse, il est rafraîchissant et vivifiant de reconnaître qu’en cela le Père nous prouve Son amour. « Car le Père lui-même vous aime » (Jean 16 : 27).
LES SOUFFRANCES TOURNEES A L’AVANTAGE
DE LA NOUVELLE CREATURE.
Lorsque quelqu’un a entrepris de suivre les traces de Christ et a été engendré comme Nouvelle Créature, toutes les afflictions qu’il subit en tant que Nouvelle Créature sont des souffrances de chrétien (c’est souffrir comme chrétien). Toutes nos expériences ne sont pas nécessairement la destinée des Fils de Dieu, les anges ne souffrent pas, mais le Seigneur permet à l’Eglise de souffrir dans le but de développer et de cristalliser le caractère des différents membres. Si nous nous réjouissons d’être trouvés dignes de partager les souffrances du temps présent, chaque épreuve tournera à notre avantage comme étant une participation à l’expérience chrétienne. « Ils ne sont pas du monde » (Jean 17 : 16). Pour cela toutes nos expériences doivent être considérées comme chrétiennes, elles ont pour but de nous éduquer et de nous corriger.
W.T. 1912, page 5116.
A suivre.