LA PORTÉE DU CHANT DES ANGES

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« Gloire à Dieu dans les lieux très- hauts, et sur la terre, paix ; et bon plaisir dans les hommes ». – Luc 2 : 14. (Version Darby).

Le chant que chantèrent les anges lors de la naissance du Sauveur a été commenté et mal interprété par certains qui ne comprennent pas le plan de Dieu pour le salut du monde. Découragés par une perspective apparemment médiocre, quant à la conversion du monde, ils ont présenté une version de ce passage davantage en harmonie avec leurs propres doutes et fausses conceptions. Pour eux, la prière que notre Maître enseigna à ses disciples « Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel », a perdu de sa signification du fait qu’ils n’en voient aucun accomplissement possible, hormis dans un sens très limité. Dès lors ils préfèrent interpréter la dernière partie de ce chant par « Paix sur la terre pour les hommes de bonne volonté ». Si telle était la traduction correcte, notre espérance en un ultime bien de tous, dans la mesure où ce passage est concerné, s’éclipserait certainement, car jusqu’ici, dans l’histoire de la race humaine, très peu nombreux ont été les « hommes de bonne volonté » s’étant efforcés d’apporter le bien à leur prochain d’une manière désintéressée et à un degré appréciable.

Mais nous ne croyons pas que ce soit là l’idée contenue dans le texte original. Ce n’est pas en accord avec ce que nous avons clairement vu appartenir au plan de Dieu, conçu à l’intention de l’humanité. Pareille interprétation élimine la pensée se rapportant à la bonne volonté finale, de la part de Dieu, envers le monde entier et minimise grandement la portée de ce glorieux chant. Elle implique simplement que les hommes qui ont un sentiment de bonne volonté sont ou seront en paix entre eux. Combien une telle expression serait totalement dépourvue d’espérance pour tous les hommes ! Et combien la signification du chant serait insignifiante, si telle était sa substance !

Ce chant était, au contraire, une prophétie mentionnant le dessein de Dieu d’anéantir, par l’Enfant nouveau-né, la malédiction et d’établir une paix sans péché au sein de l’humanité, paix par laquelle Dieu et les hommes seraient réconciliés. C’était une expression de la « bonne volonté » de Dieu, de son dessein merveilleux de ramener l’homme à son image et à sa ressemblance, tel que fut Adam lors de sa création. Quand cela sera accompli, alors la paix régnera sur toute la terre, car les causes de discordes auront été éliminées.

Le monde des hommes tomba sous la malédiction ou sentence de mort à cause du péché commis en Éden – à cause de la désobéissance de nos premiers parents aux justes commandements de Dieu. C’est pourquoi toute l’humanité appartient à une race maudite – se trouvant sous une servitude pénale qui se termine à la mort. La race humaine apprend la leçon de l’excessive culpabilité du péché et de ses terribles effets. Mais Dieu a promis d’ôter cette condamnation et d’apporter une bénédiction permanente à sa place. Cela signifiera un retour à sa faveur, à une complète harmonie avec Lui-même.

La progression du grand plan de Dieu.

Nous parlons de ce chant comme d’une prophétie, car la paix n’est pas encore venue, pas plus que la bonne volonté, ceci dans le sens que la face de Dieu n’est pas encore tournée vers les hommes. C’est une déclaration relative à ce que Dieu veut faire. Il ne fait pas preuve de « bonne volonté » envers une race dont l’attitude présente est pécheresse et rebelle. Il ne manifeste jamais de bonne volonté envers le péché. Nous ne devons pas comprendre que Dieu exprima sa bonne volonté envers l’homme quand Il prononça la sentence de mort sur lui. La malédiction de Dieu révéla plutôt sa mauvaise volonté envers l’homme – en d’autres mots elle révéla son déplaisir envers l’homme pour son péché. Il désira que l’homme souffrît le mal comme juste peine pour sa désobéissance volontaire. Dieu l’exclut de toute relation avec Lui-même. En toute justice, Il n’était pas tenu de faire quelque chose de plus pour la race humaine. Mais dans sa grâce infinie, Il a pourvu à une délivrance pour l’humanité. Il a prévu la chute de l’homme et a projeté sa rédemption dès avant la fondation du monde.

Tout au long des âges depuis la chute d’Adam, le plan de Dieu progressa lentement et avec régularité. Tandis que les hommes apprennent au travers de peines, de larmes et de malheurs, la nature et les conséquences du péché, Dieu sélectionne ses saints, ses élus – d’abord les élus qui doivent devenir les princes terrestres de son Royaume de bénédiction ; en dernier lieu les élus qui devront régner sur tout en qualité de rois et de sacrificateurs de Dieu, sur le plan d’existence le plus élevé. Le Chef de tous ces élus, c’est son Fils Bien-aimé, le Sauveur du monde, dont les anges proclamèrent la naissance aux bergers veillant dans les plaines de Judée, il y a près de dix-neuf siècles (Esaïe 42 : 1). Lorsque tous les élus auront été choisis et préparés, alors la bénédiction du monde en général sera inaugurée. « Car la vive attente de la création attend la révélation des fils de Dieu (l’Église). Car la création a été assujettie à la vanité (non de sa volonté, mais à cause de celui qui l’a assujettie), dans l’espérance que la création elle-même aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour (jouir de) la liberté de la gloire des enfants de Dieu ». – Romains 8 : 19-21.

La venue du Fils de Dieu sur la terre ne fut qu’un préliminaire à son offrande de Lui-même en rançon pour la vie perdue d’Adam, le père de la race humaine, en qui toute sa postérité chuta. Or, même lorsque le Seigneur mourut comme prix de rançon pour l’homme, les faveurs de Dieu ne vinrent point sur le monde. Jésus fut ensuite relevé des morts comme Être divin glorieux. Puis, Il monta au ciel pour se présenter devant Dieu en faveur de ceux qui devaient faire partie des élus spirituels. Ainsi, les derniers devinrent les premiers dans le Plan de Dieu. Le mérite de la mort de Jésus fut d’abord utilisé en leur faveur. Il n’a pas encore été appliqué pour d’autres. Ceux de l’Église de Christ bénéficient maintenant de cette paix et de cette bonne volonté promises. Elles sont accordées uniquement à ceux qui sont entrés en parenté vitale avec Dieu par Christ – à ceux qui se sont pleinement consacrés.

Les Écritures montrent qu’après leur sélection, leur préparation et leur glorification, le pas suivant consistera à appliquer à tous les hommes le mérite qui est imputé à ces Élus, au travers desquels il doit passer aux Dignes du passé et à toute l’humanité. Ceux de cette classe spirituelle sont choisis pour être les membres du Corps de Christ, associés à Lui dans le Royaume Messianique. Tous ceux qui démontrent une entière fidélité doivent parvenir à cette position élevée. Dès que la totalité de cette classe spirituelle aura été glorifiée, les péchés de toute l’humanité, tant des vivants que des morts, seront légalement annulés par l’application des vertus, du mérite de la mort en sacrifice de Jésus. Alors les humains seront libérés de la condamnation de la sentence de mort. La pénalité de mort sera levée. Ils seront transférés au Christ, Tête et Corps, le Grand Médiateur. La malédiction sera enlevée.

Alors la grande œuvre de l’Age Millénaire débutera. Ce sera un travail de relèvement graduel durant les mille ans entiers du règne de Christ. Les morts seront graduellement réveillés et amenés à une compréhension claire du salut de Dieu en Christ. Ainsi, tous auront l’opportunité d’entrer dans la condition bénie de paix et de « bonne volonté » proclamée par les anges. Ils seront progressivement amenés – s’ils le voudront – au point d’être prêts à être reçus par le Père, à être introduits auprès de Lui. Ce sera l’expérience bénie de tous ceux qui seront obéissants aux lois et aux exigences du Royaume. S’ils font preuve de mauvaise volonté et sont désobéissants après avoir été amenés à une compréhension claire, ils seront retranchés, détruits, comme indignes d’efforts supplémentaires de la part de Dieu en vue de leur transformation.

La mort de Christ, une bénédiction pour l’univers.

Nous pensons que le sacrifice du Fils de Dieu sera également une bénédiction pour les habitants des mondes non encore peuplés, qui n’auront pas eu d’expérience personnelle avec le péché. Apparemment Dieu envisage de ne plus permettre aucune infraction aux lois divines, après la restauration de l’humanité et la destruction des incorrigibles. En vérité, nous comprenons que si, au début de son égarement, Satan avait eu connaissance des résultats de sa propre conduite, il n’aurait probablement jamais pris le chemin qu’il suivit. N’allons pas nous imaginer que Satan était un insensé par nature. Il était une créature glorieuse ; c’était Lucifer, le « fils de l’Aurore ». Si Père Adam et Mère Ève avaient prévu les conséquences de leur désobéissance, ils n’auraient pas suivi pareille voie ; car agir ainsi, en ayant connaissance des suites, aurait signifié qu’ils manquaient de sagesse, qu’ils étaient fous ou faibles d’esprit, alors qu’ils furent créés parfaits, à l’image de leur Créateur.

Nous croyons que si les anges qui ne gardèrent pas leur premier état avaient connu la fin dès le commencement, s’ils avaient pu jeter un coup d’œil sur les âges qui suivirent et voir les épouvantables conséquences de leurs actions pécheresses et de leur désobéissance, ils auraient été consternés et n’auraient jamais pris une direction aussi désastreuse. Le fait qu’ils soient entrés dans la voie du péché et aient développé de telles tendances, inclinations et préférences pécheresses, n’est pas une preuve que cela aurait été leur conduite s’ils avaient connu d’avance ce qu’ils connaissent maintenant. Notre espérance est que quelques-uns d’entre eux pourront encore être ramenés dans le droit chemin, s’ils se repentent sincèrement au cours de leur grand jour de jugement, proche maintenant.

Dieu recherche ceux qui L’adorent en esprit et en vérité. Nous pensons que tous ces mondes qui nous entourent sont destinés à devenir les foyers de nombreux êtres intelligents, qui doivent encore être créés. Nous croyons que c’est un délice pour Dieu que de procurer de la joie et des bénédictions à de nombreuses créatures, sur divers plans d’existence. Et Dieu fait, de l’expérience de notre humanité avec le péché, une leçon de valeur, une leçon qui profitera non seulement aux hommes, mais à tous les mondes qui seront peuplés. Ceux-ci pourraient être instruits et informés de ce qu’est au juste la nature du péché et sa tendance, avant qu’ils ne développent en eux des tendances pécheresses. Il leur sera probablement raconté l’histoire des conséquences du péché – ce qu’il amena aux peuples de la terre, ce qu’il en coûta pour les racheter et les restaurer. Il leur sera probablement expliqué que le péché dégrade l’esprit, le corps et les mœurs, que son influence est seulement avilissante ; qu’une fois l’homme avili, celui-ci préfère le péché nonobstant toute la misère et la dégradation que ce péché produit ; que Dieu n’accordera jamais la vie éternelle à quiconque, hormis à ceux qui coopéreront joyeusement pour l’obtenir ; qu’Il n’influencera jamais quelqu’un contre sa propre volonté.

Il semblerait alors que la grande œuvre accomplie au Calvaire aura une influence aussi vaste que l’univers. Cette pensée peut être appliquée à la première partie du chant des anges : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts ! » Dieu sera glorifié par tous les anges, par chaque rang d’êtres esprits. Il sera glorifié par son Église alors élevée à la nature divine, par l’humanité restaurée et par toute créature intelligente, sur tous les plans et dans tous les âges ! Oui, de plus en plus glorieux sera son honneur au fil des années de l’éternité et au fur et à mesure que les peuples des autres planètes seront amenés à l’existence, qu’ils seront amenés à Le connaître, à avoir part à ses merveilleuses bontés et bénédictions et à apprendre ce qu’est le bonheur de L’aimer et de Le servir.

WT1914 p.5576

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