SOMMAIRE. La prédestination de l’Eglise est une bénédiction pour le monde et non un préjudice qui lui est causé. — L’Eglise était prévue avant la création du monde. — Dieu connaissait la fin dès le commencement. Notre Seigneur devenu céleste est le second Adam. —L’Eglise devient la mère de toute la famille humaine. La prédestination complètement incomprise dans le passé. — Les élus béniront les non-élus. — La formation d’un caractère à l’image de celui du Fils de Dieu.
Texte « Ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestines a être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères. »— Romains 8 29.
Il semble merveilleux, chers amis, que notre grand Créateur ait si longtemps à l’avance préparé des bénédictions pour le monde et qu’il ait aussi disposé et arrêté le haut appel de l’Eglise. Il nous connut avant que le monde fût créé, avant notre existence. Il connut la fin dès le commencement, d’une manière analogue à ce que nous faisons nous-mêmes de nos jours, sur une échelle très restreinte. Quand un homme veut construire un grand édifice, il charge un architecte de faire des plans et d’établir un devis descriptif dans les plans tout est arrangé et spécifié à l’avance. Les dimensions, la position des différentes pièces, la nature des matériaux employés. etc., tout sera étudié et prescrit à l’avance, et tous ceux qui lisent les diverses spécifications et examinent les plans de l’architecte savent exactement ce qu’est l’édifice qui va être érigé. Notre Créateur est aussi un grand architecte et constructeur, et tous ses plans destinés à l’humanité avaient été établis avant la fondation du monde. Dieu a eu un but spécial dans tout ce qu’il a fait. Il a réservé des bénédictions à toutes ses créatures intelligentes. Il n’a pas travaillé au hasard, restant dans le doute au sujet du résultat final de ses plans et de ses dispositions, comme nous le croyions jadis dans notre ignorance. Il est très réconfortant de savoir que notre Père céleste a une sagesse et un pouvoir infinis, et aussi une justice et un amour sans pareils ; il est aussi réjouissant de savoir que l’accomplissement de ses glorieux desseins ne peut être ni compromis, ni retardé, mais qu’au contraire il s’exécute rapidement. Aucune opposition humaine, ou satanique, ne peut empêcher la glorieuse exécution de son plan des âges grandiose. Esaïe 55 : 8, 11 ; Ephésiens 1 : 9, 12.
Il fut un temps où beaucoup de gens crurent que le diable était entré en conflit avec Dieu, qu’il s’était opposé aux plans divins à tel point que le Tout-Puissant n’avait pas bien su à quoi s’en tenir et qu’Il essaya d’abord une solution, puis une autre. Nous supposions bien que, d’une manière ou d’une autre, Dieu finirait par arracher ses enfants peu nombreux des griffes de Satan, mais nous pensions que tout le reste de l’humanité devait être rôti dans un feu littéral, les pécheurs devaient être jetés dans un endroit nommé enfer, pour y être torturés éternellement. Maintenant nous voyons que nos idées étaient bien confuses, surtout si maintenant nous savons que, selon les Ecritures, Dieu avait tout connu avant la fondation du monde. Nous sommes très reconnaissants de constater que toutes ces ténèbres se dissipent et maintenant nous comprenons que Dieu a permis le mal et nous comprenons aussi comment il maîtrisa finalement toutes choses pour le bien de l’Eglise, et aussi pour le bien du monde.
Le second Adam et la seconde Eve.
Selon la Bible, notre grand Créateur décida d’abord la création de différentes catégories d’anges et ensuite la création de l’homme. Tout cela fut exécuté par le Logos, notre Seigneur Jésus-Christ dans sa préexistence, agissant comme l’agent du Père. Dieu savait que l’homme tomberait dans le péché, Il savait qu’à un moment déterminé Il enverrait le Logos son Fils bien-aimé, pour racheter l’homme. Tout cela était connu de Dieu. Il sut aussi qu’il ferait un appel spécial destiné à une classe d’humains pour former l’Eglise qui serait associée à son Fils comme Epouse de Christ afin de juger, d’instruire et de rétablir la race humaine rachetée par la mort de notre Sauveur.
Nous concevons que notre Seigneur Jésus, suprêmement élevé à cause de son obéissance jusqu’à la mort (Philippiens 2 : 8-11), est devenu le second Adam, le second Père de la race humaine. Il doit réussir là où le premier Adam a échoué et il lui rendra, ainsi qu’à tous ses descendants qui le voudront, tout ce qui avait été perdu en Eden.
La Bible nous présente ainsi une superbe image, montrant le second Adam et la seconde Eve, le nouveau Père et la nouvelle mère de la race humaine. Le Père est celui qui engendre, qui donne la vie, la mère nourrit et entretient la vie qui a été donnée par le Père. Ainsi l’oeuvre de l’Eglise, quand elle sera complète et glorifiée avec Christ, sera de soigner, de nourrir et d’élever la famille humaine qui sera créée à nouveau par Jésus-Christ, son Rédempteur. Pas à pas, l’Eglise élèvera l’humanité à la perfection. Combien est merveilleux ce plan par lequel la race humaine sera rétablie à la ressemblance du Père céleste. Oh! qu’il est glorieux de posséder un tel Dieu qui dirige toutes choses selon les desseins de sa propre volonté. Nous pouvons avoir une entière certitude par la foi que Dieu sait ce qu’Il fait, que tous ses plans sont bons, sages et bienfaisants.
Au commencement nous ne pouvions apprendre que l’A B C. Mais en croissant dans l’amour et dans l’intelligence des choses de Dieu, nous connaissons mieux le Père céleste et nous commençons à voir la longueur, la largeur, la hauteur et la profondeur de son amour et de sa sagesse qui surpassent toute compréhension humaine,
Ceux qu’il a connus d’avance, dit l’Apôtre, Il les a aussi prédestinés. Jadis, le mot prédestiné avait un sens redoutable pour nous. Nous pensions, avec Calvin, que Dieu avait prédestiné quelques saints à être sauvés et à entrer dans les félicités célestes, mais que tous les autres étaient prédestinés aux tourments éternels. Chers amis, il n’y a rien de pareil dans ce que Dieu a prédestiné, Il n’y a aucune allusion, dans notre texte à une prédestination quelconque pour le monde. Notre texte nous parle seulement d’une prédestination pour la vraie Eglise dont les membres répondent à l’appel qui leur est adressé et affermissent leur vocation et leur élection en restant fidèles aux conditions de leur contrat avec Dieu. Dieu a prédestiné une certaine classe de personnes, composée d’un nombre déterminé d’individus en vue d’un but spécial. Quiconque veut faire partie de cette classe doit remplir les conditions requises.
La prédestination de la Bible.
Cette classe d’humains est prédestinée à être semblable à l’image du Fils bien-aimé de Dieu. C’est une prédestination grandiose. Elle repose sur nous individuellement et nous pouvons accepter ou refuser de devenir semblables à notre Sauveur, Dans cette même épure, l’Apôtre dit à l’Eglise « Ne vous conformez pas au siècle présent mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait ». (Romains 12 : 2). Personne ne fera partie de cette classe élue sans être devenu semblable à l’image du caractère du bien-aimé Fils de Dieu. Cette Eglise de Christ est presque au complet. Le nombre prédestiné, 144.000, est presque atteint. Chacun de ces individus-là sera sûrement une image du caractère de Christ.
Depuis que Dieu a arrêté d’avance la formation d’une telle assemblée, il s’ensuit que toutes nos expériences, depuis le moment où nous sommes entrés dans l’Eglise, contribueront à notre bien, si nous restons fidèles. S’il arrivait qu’un membre de cette classe se fatiguât du chemin étroit et qu’il en sortit, son nom en serait immédiatement effacé et remplacé par un autre. La doctrine selon laquelle certaines gens admettent qu’aucun élu ne peut tomber, n’est pas scripturaire cette doctrine déclare que celui qui a la grâce, la conserve toujours. La Bible nous avertit constamment, au contraire, des dangers de chute,
Lorsque nous nous consacrâmes au Seigneur par Jésus-Christ, quand nous fîmes notre alliance avec Dieu (Psaume 50 : 5), nous fûmes acceptés par les mérites de celui qui se substitua à nous. Notre Seigneur Jésus devint notre Souverain Sacrificateur. Nous fûmes engendrés du Saint Esprit de notre Père et devînmes de Nouvelles Créatures. 2 Cor. 5 :17. A tous ceux-ci, Dieu certifie que, s’ils demeurent en Christ, ils seront conservés et gardés et toutes choses concourront à leur bien. Si nous restons fidèles jusqu’à la mort, nous aurons part à la première résurrection, la résurrection du Christ, comme membres de son corps glorieux. (Apoc. 20 : 6), Si nous gardons notre alliance de sacrifice, si nous gardons notre sacrifice sur l’autel jusqu’à ce qu’il soit consommé, nous acquerrons sûrement la couronne de vie de gloire, d’honneur et d’immortalité. Garder son alliance signifie marcher chaque jour dans le chemin étroit suivre les traces de Jésus.
L’acquisition de la ressemblance du caractère de Christ est une oeuvre graduelle, une éducation. Nous ne pouvons y parvenir d’un seul coup. Quand nous sommes admis dans la famille de Dieu, nous entrons ensuite à l’Ecole de Christ et journellement nous recevons de nouvelles leçons. La Parole de Dieu et les expériences de la vie nous enseignent. étant imparfaits, flétris par la chute, nous ne pouvons servir Dieu à la perfection comme le faisait notre Seigneur, mais nous devons faire notre possible pour suivre notre grand Modèle. Notre fidélité est démontrée par notre volonté, par les sentiments de notre coeur ; notre volonté est manifestée par nos oeuvres selon nos talents, Toute défaillance, toute faute ou péché de notre part n’est pas un acte de la nouvelle créature car celle-ci ne peut pécher, étant engendrée par le Très-Haut. Le méfait, la faute, proviennent de la vieille nature, de la chair déchue.
Les épreuves nécessaires à notre développement.
Le Nouvel Esprit, qui produit en nous le vouloir et le faire selon le bon plaisir de Dieu, croît de jour en jour, d’heure en heure et nous rend toujours plus semblables à son Fils bien-aimé.
Mais des épreuves sont nécessaires pour que ce nouvel esprit s’accroisse, se développe. Comment pourrions-nous connaître notre développement si nous n’avions pas d’épreuves pour nous démontrer la chose ? Si, dans nos prières, nous demandons la patience, l’humilité, l’amour et différents autres fruits du Saint Esprit, nous sommes certains d’avoir des épreuves dans ces différents domaines pour nous rendre compte de notre croissance et pour nous développer toujours plus sur chacun de ces points. Ce n’est que par des efforts sérieux et continus, en luttant et en priant, en étudiant la Parole de Dieu, que nous pouvons grandir comme de nouvelles créatures en Christ.
Dieu répond à nos prières, demandant une plus grande mesure de son Saint Esprit, en nous envoyant des expériences par lesquelles nous pouvons arriver à une plus grande ressemblance avec Christ. Nous devons nous réjouir de ces épreuves, car c’est le seul moyen par lequel nous pouvons nous développer et être éprouvés. Nous avons besoin de patience, d’humilité, de douceur, de foi, d’endurance, de bonté fraternelle et d’amour. Il faut du temps pour développer ces qualités. Nous désirons devenir dignes du Royaume. Mais quelle sorte de caractère Dieu accepte-t-il ? — L’Eglise doit gouverner le monde durant mille ans : comment donc quelqu’un sera-t-il qualifié pour un tel ministère s’il n’a appris les leçons nécessaires ? Seuls ceux qui auront développé les qualités nécessaires seront devenus aptes à remplir une si haute position. Nous devons apprendre la patience avant d’être en état d’enseigner la patience à d’autres. Nous devons être aimants, bons et humbles avant de pouvoir enseigner ces grâces aux humains.
Les épreuves peuvent se classer en deux catégories.
Nous pouvons diviser toutes nos épreuves en deux catégories principales : celles de la foi et celles de la fidélité. La foi en notre Seigneur Jésus est une mise à l’épreuve des plus sérieuses : ce n’est pas une simple croyance en sa qualité de Fils de Dieu, mais c’est une foi différente d’une simple conviction intellectuelle. Nous devons développer notre foi dans les précieuses promesses de Dieu et dans sa sollicitude pleine d’amour. Notre Seigneur Jésus nous assure que, si nous sommes fidèles dans les petites choses, nous serons fidèles dans les grandes. Dans toutes nos expériences avec les frères, dans nos affaires, dans nos relations avec le monde, nous devons apprendre les leçons qu’elles renferment.
Nous devons toujours reconnaître Dieu comme le Premier en toutes choses et nous souvenir que nous nous sommes donnés à Lui. Nous devons reconnaître sa main dans toutes les circonstances de notre vie et croire à sa promesse que toutes choses concourent à notre bien. Quiconque aura cette foi, aura un repos de l’esprit et du coeur. Quand des difficultés surgissent, notre première pensée doit être : « Quelle leçon Dieu me donne-t-il dans cette expérience ? » Les enfants de Dieu ne doivent pas se préoccuper du fait que telle ou telle personne s’est opposée à leurs plans et leur a occasionné des contrariétés, mais ils doivent se dire que leur Père connaît toutes ces difficultés, qu’Il les a permises pour leur bien et qu’Il veut diriger toutes ces choses.
Si les circonstances nous imposent un changement de résidence, nous ne devons pas en être affecté et dire que nous n’avons aucune envie de faire ce changement, que nous préférons rester où nous sommes. Au contraire, nous devons penser que le Seigneur désire peut-être que nous fassions ce changement et qu’alors cela est bien car nous savons que ses voies sont bonnes et que cette expérience contribuera à notre bien. Notre Seigneur reconnaissait toujours la volonté du Père et s’y soumettait joyeusement, même s’il ne la comprenait pas, Nous devons être des disciples de Christ ; nous devons avoir son esprit. Ce dont les enfants du Seigneur ont le plus besoin, c’est d’avoir une absolue confiance en Dieu. — 2 Pierre 1 : 12, 14,
N’oublions jamais que rien ne peut nous arriver sans être permis par le Seigneur. Regardons au delà de ce qui nous entoure et disons comme notre Maître : « Ne boirais-je pas la coupe que le Père m’a donnée à boire ? » Il ne disait pas : Pourquoi le monde me traite-t-il de cette manière ? Pourquoi les scribes ont-ils comploté contre moi ? Au contraire, Il accepta toutes ses douloureuses expériences avec une foi et une fidélité parfaites, les considérant comme la coupe que le Père lui donnait à boire.
La règle d’or servant à mesurer.
Maintenant en quoi consiste notre fidélité ? La fidélité de la nouvelle création est sa fidélité envers Dieu. Cela signifie fidélité aux principes de ce qui est droit et bien, pour lesquels nous combattons. Le premier de ces principes est la justice qui est le vrai fondement du trône divin. Le Maître nous donna une merveilleuse description de la justice lorsqu’il nous donna la règle d’or : « Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux ». (Luc 6 : 31). Cela est véritablement une règle d’or. Nous ne pouvons guère être des représentants de Dieu sans pratiquer la loi de notre grand Roi, celui qui gouverne l’univers. Ce que Dieu exige premièrement est donc la fidélité aux principes de justice.
Dans Apocalypse 11 : 1, Jean reçut un roseau, une baguette pour mesurer le temple de Dieu. Ce temple, qui est l’Eglise, est maintenant mesuré avec la règle d’or appelée, dans ce texte, le roseau, la baguette. Si nous nous efforçons sérieusement de mettre en pratique la règle d’or dans toutes les circonstances de la vie, dans notre intérieur, au sein de l’Eglise, dans nos affaires avec le monde, alors nous pratiquons la justice. Chacun de nous doit faire ces mesurages-là lui-même. Ce n’est que dans des cas extrêmes que l’Eglise est appelée à mesurer aussi. (Matth. 18 :15, 17). C’est par cette règle que nous devons juger ou mesurer nos pensées et notre conduite, car un homme est tel que sont les pensées dans son âme.
La fidélité envers Dieu va encore plus loin que la règle d’or. Elle renferme un amour suprême pour Dieu, notre amour pour les frères, notre amour pour le monde entier, même pour nos ennemis. Notre amour pour Dieu nous donne le désir de le représenter, d’être ses ambassadeurs. (Philippiens 2 : 15). Nous sommes sous la bannière de Christ, ce qui signifie que nous devons combattre contre tout péché ou erreur, non avec des armes charnelles, mais avec l’épée de l’Esprit. Nous devons combattre le bon combat de la foi contre les faiblesses de notre chair, nous efforçant d’atteindre une condition spirituelle dans laquelle nous puissions glorifier Dieu, dans tous nos actes, toutes nos paroles et toutes nos pensées. Voilà ce qu’est la fidélité.
Les bénédictions spéciales reçues par l’Eglise de nos jours,
La classe prédestinée, formant 1’Eglise de Dieu, a été en préparation, en formation durant plus de dix-huit siècles ; maintenant nous sommes arrivés au terme de l’âge. L’Eglise actuelle a reçu de merveilleuses faveurs de Dieu ; nous avons des Bibles et des guides pour étudier la Bible comme jamais il n’en existait auparavant.
Nous avons différentes versions des Ecritures, de bonnes lumières, nous avons moins d’heures de travail et ainsi plus de temps pour l’étude, etc. Néanmoins, pendant cette période de bénédictions et de faveurs spéciales, nous avons aussi plus d’épreuves comme nous devons nous y attendre. Cependant nous sommes favorisés, parce que nous avons une compréhension plus complète des plans grandioses de Dieu, connaissant les temps et les saisons de leur accomplissement ; l’Eglise n’avait jamais eu auparavant une telle connaissance. Nous devons donc être plus habiles à manier l’épée de l’Esprit que nos frères d’autrefois. Nous devons assurément être revêtus « de toute l’armure de Dieu ». (Eph. 6 :12-18).
Nous avons besoin de chaque arme pour être en état de tenir ferme. Un grand combat se livre à la fin de l’âge. Il y a de grandes oppositions contre « la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes ». Nous ne devons pas seulement tenir ferme nous-mêmes : nous devons encore aider les autres à faire de même. C’est en agissant ainsi que nous deviendrons semblables à l’image du Fils bien-aimé de Dieu et que nous deviendrons dignes d’être élevés afin de bénir la création gémissante.
Sermon C.T.R. 1916