Marc 16 : 1-18 ; Matth. 28 1-15 ; Luc 24 :1-12 ; Jean 20 1-18.
Texte d’or : «Le Seigneur est réellement ressuscité. »
LUC 24 : 34.
La résurrection de notre Seigneur est, comme l’indiquent les Apôtres, l’assurance de la résurrection du genre humain. « Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ » ; « Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés [ceux de l’Eglise] non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier ». Tous par conséquent, les justes comme les injustes, sortiront de la tombe et, s’ils acceptent Christ et se laissent implicitement diriger par Lui, ils seront rendus pleinement vivants, ils seront pleinement rétablis à la perfection humaine originelle perdue en Adam.
Ce sujet, le Seigneur l’enseigne aussi quand Il déclare : « Ne vous étonnez pas de cela; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix [celle du Fils de l’homme, la sienne, trad.], et en sortiront. » Et Paul ajoute « Il y aura une résurrection des justes et des injustes. » La doctrine de la résurrection est si importante que, sans elle, déclare l’Apôtre, l’espérance et la foi de l’Eglise sont vaines. « Car si les morts ne ressuscitent point, Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine , vous êtes encore dans vos péchés, et par conséquent aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus… Si les morts ne ressuscitent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons. » — 1 Cor. 15 : 16-18, 32.
Cependant, on entend très peu parler aujourd’hui de cette doctrine de la résurrection parmi ceux qui prétendent être des « Chrétiens » ; parmi eux, on n’y pense pas beaucoup, non plus qu’à la promesse de la seconde venue du Seigneur, de Sa seconde présence au cours de laquelle doit s’ accomplir l’oeuvre de la résurrection. Il est écrit que « c’est pour cela que Christ est mort et qu’il a revécu, afin qu’il dominât et sur les morts et sur les vivants » (Rom. 14 : 9, Darby). C’est Sa voix qui réveillera les morts, et c’est Sa sagesse et Sa faveur qui conduiront les hommes bien disposés et obéissants jusqu’à la résurrection complète, jusqu’au rétablissement à tout ce qui fut perdu. Ce sera la conséquence logique de Son grand sacrifice qui verra sa réalisation dans Son Royaume, lors de Son apparition.
Le premier travail effectué par le Seigneur au cours de Sa présence est le rassemblement de Ses élus, travail non remarqué et comparé à l’oeuvre accomplie par un voleur. C’est le réveil de ceux qui ont dormi en Christ, le perfectionnement et le changement à Sa propre et glorieuse nature, et à Sa propre et glorieuse ressemblance, de tous ceux qui sont vivants et qui restent. Lorsque ce travail sera entièrement accompli, et il doit l’être au cours de cette période de moisson dans laquelle nous vivons, suivra la résurrection des Anciens Dignes. Alors le Royaume de Dieu, dans ses phases célestes et terrestres, sera établi et manifesté au monde; cet événement doit se produire à la fin de l’actuelle période de moisson et du temps de détresse.
Alors le matin de la résurrection sera venu et le soleil de la justice se sera levé portant la guérison sous ses ailes. Oui, « le Seigneur est réellement ressuscité »; et Sa résurrection est une sûre garantie de la résurrection de tous ceux pour lesquels Il mourut, de l’Eglise d’abord et du monde ensuite. — 1 Cor. 15 : 12-23.
La manière dont est rendu le témoignage relatif au fait de la résurrection du Seigneur, tel qu’il est relaté dans les Evangiles. mérite l’attention spéciale des Chrétiens. Elle prouve trois choses : 1) le fait de la résurrection, 2) le changement de nature du Seigneur dans cette résurrection et, 3) le maintien de Son identité personnelle, en dépit de Son changement de nature.
La réalité de Sa résurrection fut attestée de trois façons :
1) par un tremblement de terre et l’apparition soudaine d’un ange dont l’aspect était comme l’éclair et le vêtement blanc comme la neige. Il roula la pierre pour dégager l’entrée du sépulcre, et s’assit dessus. Les gardes tremblèrent de peur et devinrent comme morts (Matthieu 28 : 1-6). Elle fut attestée
2) par les faits que fit remarquer l’ange — la tombe était vide, le linge qu’on avait mis sur la tête de Jésus était plié dans un lieu à part — et par les paroles qu’il prononça en même temps annonçant Sa résurrection : «Mais l’ange prit la parole et dît aux femmes Pour vous, ne craignez pas; car je sais que vous cherchez Jésus qui a été crucifié. Il n’est point ici ; il est ressuscité, comme Il l’avait dit. Venez, voyez le lieu où il était couché. » (Matth. 28 : 5, 6; Luc 24 : 12.)
Et, 3) elle fut finalement démontrée par le Seigneur ressuscité Lui-même qui apparut à ces femmes, et à d’autres par la suite, et parla avec elles. — Matth. 28 : 9 ; Jean 20 : 1-18.
Combien grandement furent récompensées ces femmes pieuses qui quittèrent la croix les dernières et vinrent au sépulcre les premières, désireuses de parfumer les restes sans vie de leur bien-aimé Seigneur et exprimer ainsi les dernières marques de leur estime et de leur amour pour Lui
Pleines de compassion, elles s’attardèrent près de la croix, regardant le Maître agoniser; elles accompagnèrent Joseph, virent le sépulcre et la manière dont le corps de Jésus y fut déposé; et elles revinrent au sépulcre avant le lever du jour avec leurs précieux aromates. Dans l’empressement qu’elles mirent en vue d’accomplir cet affectueux service, elles ne pensèrent pas au grand obstacle qui se dresserait devant elles, la pierre obstruant l’entrée du sépulcre. Mais le doux parfum de leur dévouement monta jusqu’au ciel, et Dieu envoya Son ange pour enlever cet obstacle, et Il les récompensa en leur accordant les précieux témoignages de Sa grâce. Les témoignages de la grâce divine qui leur furent donnés, c’était l’honneur de recevoir personnellement les bénédictions célestes, celles de voir et d’entendre l’ange et le Seigneur ressuscité; c’était aussi le privilège de porter tout de suite aux autres disciples la bonne nouvelle de la résurrection du Maître.
La résurrection de Christ fut ensuite prouvée aux autres disciples par Son apparition soudaine au milieu d’eux, à différents intervalles, ainsi que par le témoignage personnel et l’enseignement qu’il leur donna en ces occasions.
Le changement de nature, expérimenté par notre Seigneur dans Sa résurrection, fut attesté non moins clairement que le fait de Sa résurrection. Pour preuve, remarquez que lors de Ses apparitions après Sa résurrection, le Seigneur ne fut en aucun cas reconnu par des traits personnels, bien que Ses disciples l’eussent tous connu intimement; or, la mort L’avait séparé d’eux trois jours seulement. Marie le prit pour un jardinier; les deux disciples en route vers Emmaùs parlèrent et marchèrent avec Lui plusieurs kilomètres, ils l’invitèrent chez eux et mangèrent même avec Lui sans Le reconnaître. Il fut reconnu chaque fois, non par Son visage, mais par quelque expression coutumière, par le timbre de Sa voix ou par quelque instruction familière que les disciples reconnurent promptement comme étant des caractéristiques personnelles de Celui qu’ils aimaient et révéraient tant.
Maintenant, Il pouvait entrer dans une chambre aux portes fermées, et disparaître aussi mystérieusement, ce qu’Il fit à plusieurs reprises. Son comportement concordait exactement avec la description qu’Il donna des facultés d’un corps spirituel — qui peut venir et s’en aller à la manière du vent, sans être vu (Jean 3 : 8) —, et avec ce qu’il déclara : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre ». il concordait aussi avec tout ce que nous savons à propos des apparitions d’anges au milieu des hommes. Ces anges arrivaient d’une manière soudaine et inexplicable, et ils disparaissaient de la vue des gens tout aussi mystérieusement qu’ils étaient venus. Ils avaient le pouvoir de prendre l’apparence ou les traits qu’ils voulaient, et ils le firent. Ces choses, le Seigneur ne les fit jamais avant Sa crucifixion.
Revenons encore sur les différentes apparitions du Seigneur. Une fois, Il se montra comme jardinier, une fois comme étranger, une fois avec les marques des clous sur Ses mains et avec la blessure de la lance dans Son côté. etc. En aucune de ces circonstances, Il ne fut reconnu par des traits de visage, alors que précédemment Il l’était, mais toujours par Ses paroles, par Sa voix, par Sa conduite.
Pourquoi ces changements dans Ses apparitions ? Pour mettre l’accent sur le fait que les corps vus par les disciples n’étaient pas Son glorieux corps spirituel, qu’aucun oeil humain ne peut voir. Il n’a pas encore été manifesté ce qu’est un corps spirituel, mais « nous savons que, lorsqu’il paraîtra, nous [les membres de l’Eglise] lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu’il est » (1 Jean 3 :2, Syn.). Saul de Tarse entrevit une fois ce corps glorieux dont l’éclat surpassait celui du soleil en plein midi (Actes 26: 13), mais cette vision le rendit aveugle et il fallut un miracle pour lui restituer la vue.
L’enlèvement hors de la tombe du corps crucifié qui, par miracle également fut préservé de la corruption, et dont aucun os n’a été brisé (Ps. 34 : 21; 16 : 10), était nécessaire pour établir dans l’esprit des disciples la réalité de la résurrection du Seigneur. Si ce corps avait été laissé dans le sépulcre, il aurait été pour la foi des disciples une barrière insurmontable, et ni les sentinelles étonnées, ni les Juifs, ni le monde n’auraient pu croire que Christ était ressuscité, parce qu’ils ne pouvaient comprendre le mystérieux changement de nature expérimenté par notre Seigneur ; ils n’avaient aucune idée non plus de ce qu’était la nature spirituelle.
Présumer que le glorieux corps de Christ est simplement le corps dans lequel le Seigneur a subi Son humiliation, et qui a été ranimé, c’est renier l’assertion de l’Apôtre déclarant qu’il n’a pas encore été manifesté ce qu’est un corps spirituel (1 Jean 3 : 2); et prétendre que ce « corps glorieux » est définitivement marqué par les blessures occasionnées par la lance, les clous et les épines piquantes, ce qui le priverait de toute gloire, prétendre aussi que la chair donnée par le Seigneur pour la vie du monde — comme notre prix de rançon —. a été reprise par Lui, c’est rendre nulle et sans valeur l’oeuvre terminée au Calvaire, et c’est en contradiction directe avec ce qu’a dit l’Apôtre : « Si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette manière. »
Chers amis, nous qui sommes appelés à participer à Sa gloire, à Sa nature et à Son Royaume, et qui aspirons à ces bénédictions, ne perdons pas de vue ces promesses bénies nous assurant de notre cohérîtage avec le Seigneur, qui est maintenant participant de la nature divine et l’empreinte de la personne du Père (Héb. 1: 3), qu’aucun homme n’a vu. et ne peut voir, et qui habite une lumière inaccessible (1 Tim. 6 :15,16). Louons le Seigneur ! « Lorsqu’il paraîtra, nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu’il est » (1 Jean 3 : 2, Syn.), et non tel qu’Il était; car en vérité, s’Il est tel qu’Il était, nous aussi nous serons alors tels que nous sommes. Si le Seigneur porte les cicatrices des infâmes blessures dont Il a été victime au Calvaire, alors nous aussi nous porterons les cicatrices qui altèrent nos traits, et tous les martyrs mutilés de diverses façons, sont défigurés pour toute l’éternité. Que vous en semble ! pensez-vous que l’homme mortel a le pouvoir de nuire aux saints de Dieu ? Non ! A vrai dire, ils seront « comme il est » « sans tache, ni rider ni rien de semblable ».
W.T. 1816 — C.T.R. 1895.