LA RÉSURRECTION DE NOTRE SEIGNEUR (1969)

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Marc 16 : 1-18 ; Matth. 28 1-15 ; Luc 24 :1-12 ; Jean 20 1-18.

Texte d’or : «Le Seigneur est réellement ressuscité. »

LUC 24 : 34.

La résurrection de notre Seigneur est, comme l’indiquent les Apôtres, l’assurance de la résurrec­tion du genre humain. « Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ » ; « Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés [ceux de l’Eglise] non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier ». Tous par conséquent, les justes comme les injustes, sortiront de la tombe et, s’ils accep­tent Christ et se laissent implicitement diriger par Lui, ils seront rendus pleinement vivants, ils seront pleinement rétablis à la perfection humai­ne originelle perdue en Adam.

Ce sujet, le Seigneur l’enseigne aussi quand Il déclare : « Ne vous étonnez pas de cela; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépul­cres entendront sa voix [celle du Fils de l’homme, la sienne, trad.], et en sortiront. » Et Paul ajoute « Il y aura une résurrection des justes et des in­justes. » La doctrine de la résurrection est si im­portante que, sans elle, déclare l’Apôtre, l’espé­rance et la foi de l’Eglise sont vaines. « Car si les morts ne ressuscitent point, Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine , vous êtes encore dans vos péchés, et par conséquent aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus… Si les morts ne res­suscitent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons. » — 1 Cor. 15 : 16-18, 32.

Cependant, on entend très peu parler aujour­d’hui de cette doctrine de la résurrection parmi ceux qui prétendent être des « Chrétiens » ; parmi eux, on n’y pense pas beaucoup, non plus qu’à la promesse de la seconde venue du Seigneur, de Sa seconde présence au cours de laquelle doit s’ ac­complir l’oeuvre de la résurrection. Il est écrit que « c’est pour cela que Christ est mort et qu’il a revécu, afin qu’il dominât et sur les morts et sur les vivants » (Rom. 14 : 9, Darby). C’est Sa voix qui réveillera les morts, et c’est Sa sagesse et Sa faveur qui conduiront les hommes bien disposés et obéissants jusqu’à la résurrection complète, jusqu’au rétablissement à tout ce qui fut perdu. Ce sera la conséquence logique de Son grand sacrifice qui verra sa réalisation dans Son Royau­me, lors de Son apparition.

Le premier travail effectué par le Seigneur au cours de Sa présence est le rassemblement de Ses élus, travail non remarqué et comparé à l’oeuvre accomplie par un voleur. C’est le réveil de ceux qui ont dormi en Christ, le perfectionne­ment et le changement à Sa propre et glorieuse nature, et à Sa propre et glorieuse ressemblance, de tous ceux qui sont vivants et qui restent. Lors­que ce travail sera entièrement accompli, et il doit l’être au cours de cette période de moisson dans laquelle nous vivons, suivra la résurrection des Anciens Dignes. Alors le Royaume de Dieu, dans ses phases célestes et terrestres, sera établi et manifesté au monde; cet événement doit se produire à la fin de l’actuelle période de moisson et du temps de détresse.

Alors le matin de la résurrection sera venu et le soleil de la justice se sera levé portant la guéri­son sous ses ailes. Oui, « le Seigneur est réelle­ment ressuscité »; et Sa résurrection est une sûre garantie de la résurrection de tous ceux pour les­quels Il mourut, de l’Eglise d’abord et du monde ensuite. — 1 Cor. 15 : 12-23.

La manière dont est rendu le témoignage relatif au fait de la résurrection du Seigneur, tel qu’il est relaté dans les Evangiles. mérite l’attention spéciale des Chrétiens. Elle prouve trois cho­ses : 1) le fait de la résurrection, 2) le changement de nature du Seigneur dans cette résurrection et, 3) le maintien de Son identité personnelle, en dépit de Son changement de nature.

La réalité de Sa résurrection fut attestée de trois façons :

1) par un tremblement de terre et l’apparition soudaine d’un ange dont l’aspect était comme l’éclair et le vêtement blanc comme la neige. Il roula la pierre pour dégager l’entrée du sépulcre, et s’assit dessus. Les gardes tremblèrent de peur et devinrent comme morts (Matthieu 28 : 1-6). Elle fut attestée

2) par les faits que fit remarquer l’ange — la tombe était vide, le linge qu’on avait mis sur la tête de Jésus était plié dans un lieu à part — et par les paroles qu’il prononça en même temps annonçant Sa résurrection : «Mais l’ange prit la parole et dît aux femmes Pour vous, ne craignez pas; car je sais que vous cherchez Jésus qui a été crucifié. Il n’est point ici ; il est ressuscité, comme Il l’avait dit. Venez, voyez le lieu où il était couché. » (Matth. 28 : 5, 6; Luc 24 : 12.)

Et, 3) elle fut finalement démontrée par le Seigneur ressuscité Lui-même qui apparut à ces femmes, et à d’autres par la suite, et parla avec elles. — Matth. 28 : 9 ; Jean 20 : 1-18.

Combien grandement furent récompensées ces femmes pieuses qui quittèrent la croix les derniè­res et vinrent au sépulcre les premières, désireu­ses de parfumer les restes sans vie de leur bien-aimé Seigneur et exprimer ainsi les dernières mar­ques de leur estime et de leur amour pour Lui

Pleines de compassion, elles s’attardèrent près de la croix, regardant le Maître agoniser; elles accompagnèrent Joseph, virent le sépulcre et la manière dont le corps de Jésus y fut déposé; et elles revinrent au sépulcre avant le lever du jour avec leurs précieux aromates. Dans l’empressement qu’elles mirent en vue d’ac­complir cet affectueux service, elles ne pensèrent pas au grand obstacle qui se dresserait devant elles, la pierre obstruant l’entrée du sépulcre. Mais le doux parfum de leur dévouement monta jusqu’au ciel, et Dieu envoya Son ange pour enle­ver cet obstacle, et Il les récompensa en leur accordant les précieux témoignages de Sa grâce. Les témoignages de la grâce divine qui leur furent donnés, c’était l’honneur de recevoir personnelle­ment les bénédictions célestes, celles de voir et d’entendre l’ange et le Seigneur ressuscité; c’était aussi le privilège de porter tout de suite aux autres disciples la bonne nouvelle de la résurrec­tion du Maître.

La résurrection de Christ fut ensuite prouvée aux autres disciples par Son apparition soudaine au milieu d’eux, à différents intervalles, ainsi que par le témoignage personnel et l’enseignement qu’il leur donna en ces occasions.

Le changement de nature, expérimenté par notre Seigneur dans Sa résurrection, fut attesté non moins clairement que le fait de Sa résurrec­tion. Pour preuve, remarquez que lors de Ses apparitions après Sa résurrection, le Seigneur ne fut en aucun cas reconnu par des traits person­nels, bien que Ses disciples l’eussent tous connu intimement; or, la mort L’avait séparé d’eux trois jours seulement. Marie le prit pour un jardinier; les deux disciples en route vers Emmaùs parlè­rent et marchèrent avec Lui plusieurs kilomètres, ils l’invitèrent chez eux et mangèrent même avec Lui sans Le reconnaître. Il fut reconnu chaque fois, non par Son visage, mais par quelque expres­sion coutumière, par le timbre de Sa voix ou par quelque instruction familière que les disciples reconnurent promptement comme étant des carac­téristiques personnelles de Celui qu’ils aimaient et révéraient tant.

Maintenant, Il pouvait entrer dans une cham­bre aux portes fermées, et disparaître aussi mysté­rieusement, ce qu’Il fit à plusieurs reprises. Son comportement concordait exactement avec la des­cription qu’Il donna des facultés d’un corps spiri­tuel — qui peut venir et s’en aller à la manière du vent, sans être vu (Jean 3 : 8) —, et avec ce qu’il déclara : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre ». il concordait aussi avec tout ce que nous savons à propos des apparitions d’anges au milieu des hommes. Ces anges arri­vaient d’une manière soudaine et inexplicable, et ils disparaissaient de la vue des gens tout aussi mystérieusement qu’ils étaient venus. Ils avaient le pouvoir de prendre l’apparence ou les traits qu’ils voulaient, et ils le firent. Ces choses, le Sei­gneur ne les fit jamais avant Sa crucifixion.

Revenons encore sur les différentes appari­tions du Seigneur. Une fois, Il se montra comme jardinier, une fois comme étranger, une fois avec les marques des clous sur Ses mains et avec la blessure de la lance dans Son côté. etc. En aucune de ces circonstances, Il ne fut reconnu par des traits de visage, alors que précédemment Il l’était, mais toujours par Ses paroles, par Sa voix, par Sa conduite.

Pourquoi ces changements dans Ses appari­tions ? Pour mettre l’accent sur le fait que les corps vus par les disciples n’étaient pas Son glo­rieux corps spirituel, qu’aucun oeil humain ne peut voir. Il n’a pas encore été manifesté ce qu’est un corps spirituel, mais « nous savons que, lors­qu’il paraîtra, nous [les membres de l’Eglise] lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu’il est » (1 Jean 3 :2, Syn.). Saul de Tarse en­trevit une fois ce corps glorieux dont l’éclat sur­passait celui du soleil en plein midi (Actes 26: 13), mais cette vision le rendit aveugle et il fallut un miracle pour lui restituer la vue.

L’enlèvement hors de la tombe du corps cru­cifié qui, par miracle également fut préservé de la corruption, et dont aucun os n’a été brisé (Ps. 34 : 21; 16 : 10), était nécessaire pour établir dans l’esprit des disciples la réalité de la résurrection du Seigneur. Si ce corps avait été laissé dans le sépulcre, il aurait été pour la foi des disciples une barrière insurmontable, et ni les sentinelles éton­nées, ni les Juifs, ni le monde n’auraient pu croi­re que Christ était ressuscité, parce qu’ils ne pou­vaient comprendre le mystérieux changement de nature expérimenté par notre Seigneur ; ils n’a­vaient aucune idée non plus de ce qu’était la nature spirituelle.

Présumer que le glorieux corps de Christ est simplement le corps dans lequel le Seigneur a subi Son humiliation, et qui a été ranimé, c’est renier l’assertion de l’Apôtre déclarant qu’il n’a pas encore été manifesté ce qu’est un corps spiri­tuel (1 Jean 3 : 2); et prétendre que ce « corps glorieux » est définitivement marqué par les bles­sures occasionnées par la lance, les clous et les épines piquantes, ce qui le priverait de toute gloire, prétendre aussi que la chair donnée par le Seigneur pour la vie du monde — comme notre prix de rançon —. a été reprise par Lui, c’est ren­dre nulle et sans valeur l’oeuvre terminée au Cal­vaire, et c’est en contradiction directe avec ce qu’a dit l’Apôtre : « Si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette manière. »

Chers amis, nous qui sommes appelés à parti­ciper à Sa gloire, à Sa nature et à Son Royaume, et qui aspirons à ces bénédictions, ne perdons pas de vue ces promesses bénies nous assurant de notre cohérîtage avec le Seigneur, qui est mainte­nant participant de la nature divine et l’emprein­te de la personne du Père (Héb. 1: 3), qu’aucun homme n’a vu. et ne peut voir, et qui habite une lumière inaccessible (1 Tim. 6 :15,16). Louons le Seigneur ! « Lorsqu’il paraîtra, nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu’il est » (1 Jean 3 : 2, Syn.), et non tel qu’Il était; car en vérité, s’Il est tel qu’Il était, nous aussi nous serons alors tels que nous sommes. Si le Sei­gneur porte les cicatrices des infâmes blessures dont Il a été victime au Calvaire, alors nous aussi nous porterons les cicatrices qui altèrent nos traits, et tous les martyrs mutilés de diverses façons, sont défigurés pour toute l’éternité. Que vous en semble ! pensez-vous que l’homme mor­tel a le pouvoir de nuire aux saints de Dieu ? Non ! A vrai dire, ils seront « comme il est » « sans tache, ni rider ni rien de semblable ».

W.T. 1816 — C.T.R. 1895.