LA SECONDE PRÉSENCE DU SEIGNEUR 1975

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« Quel est donc le serviteur fidèle et prudent, que son maître a établi sur ses gens, pour leur donner la nourriture au temps convenable ? Heureux ce serviteur, que son maître, à son arrivée, trouvera faisant ainsi ! Je vous le dis en vérité, il l’établira sur tous ses biens. » — Matthieu 24 :45-47.

La personne du Seigneur

Dans l’étude de ce sujet, il est nécessaire d’avoir une connaissance exacte sur la personne même du Maître. Jésus, avant de venir sur terre et d’être fait chair, existait déjà comme être spirituel. Il était auprès du Père, comme Logos. Il fut le premier Etre créé, le premier-né de toute la création et Dieu se servit de Lui pour créer toutes les autres choses, tous les autres êtres (Apoc. 3 :14 ; Col. 1 : 15 ; Prov. 8 :22-26 ; Jean 1 :1-3). Pour pouvoir accomplir l’œuvre de rédemption de l’humanité contaminée par le péché et sous le coup de la condamnation à mort, Jésus se dépouilla de sa nature spirituelle et de tous les privilèges qu’Il avait auprès du Père en tant que Logos; Il est devenu semblable aux hommes, Il a paru comme un simple homme, mais un homme parfait. De la condition spirituelle, céleste, Il a été transféré à la condition terrestre, humaine, par la conception miraculeuse du Saint Esprit, en Marie, et par Sa naissance comme Etre humain, pour pouvoir devenir un prix correspondant, tel qu’était Adam avant sa transgression, et s’offrir en sacrifice pour celui-ci et pour toute l’humanité (Phil. 2 : 6-8 ; Matth. 1 : 18-23 ; 1 Tim. 2 : 6). Dans ce but, Il a été fait chair (Jean 1 : 14) et était un Etre humain, comme tous les autres êtres humains, avec cette différence qu’Il était parfait, saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs (Héb. 7 : 26). Mais depuis Sa résurrection, le Seigneur est de nouveau un Etre spirituel, et Il possède une nature supérieure à celle qu’Il possédait quand Il était Logos. Il possède la nature divine, l’immortalité même. Depuis Sa résurrection, le Seigneur n’est plus un Etre humain, et le corps qu’Il possède n’est plus un corps humain, car Jésus a « été mis à mort quant à la chair» (1 Pierre 3 : 18) ; aussi, déclare Saint Paul, « si nous avons connu Christ selon la chair », comme un Etre humain, avec un corps humain, « maintenant », et cela depuis Sa résurrection, «nous ne le connaissons plus de cette manière » (2 Cor. 5 : 16), et cela parce que si Jésus a « été mis à mort quant à la chair », Il a « été rendu vivant quant à l’Esprit ; Il a été rendu vivant comme Etre spirituel, avec un corps spirituel, d’une nature supérieure cependant à celle qu’Il possédait avant d’être « fait chair ». Jésus possède désormais la nature divine, Il est l’« empreinte » de la personne de Dieu (1 Pierre 3 :18 ; Héb. 1 : 3). Or quels sont les attributs des êtres spirituels, des êtres dotés de corps spirituels (1 Cor. 15 : 40, 44) ? Ces êtres sont invisibles à l’œil humain. Ainsi « l’ange de l’Eternel campe autour de ceux qui le craignent », mais personne ne le voit (Ps. 34 : 8). Les anges, d’ailleurs, sont « tous des esprits [des êtres spirituels, avec des corps spirituels] au service de Dieu envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut » (Héb. 1 : 13, 14), mais sont-ils visibles ? Les voit-on ? Absolument pas ! Satan lui-même, lui aussi être spirituel, « rôde » autour de nous « comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera » (1 Pierre 5 : 8), mais on ne le voit pas, non plus que ses acolytes les démons. Dieu non plus, Etre spirituel de la nature la plus haute, la nature divine (Jean 4 : 24) ne peut être vu au moyen de l’œil humain. La nature divine avec sa gloire est d’ailleurs si resplendissante qu’un être humain ne saurait résister à sa vue, il mourrait. « L’homme ne peut me voir et vivre. » (Exode 33 : 20). Pour que Saul de Tarse pût voir un reflet du corps spirituel glorieux du Seigneur, il a fallu un miracle, et malgré cela cette vision n’a pas été sans altérer sa vue (Actes 9 : 3-9, 18). Mais, objecteront certains, le Seigneur, après Sa résurrection, n’est-Il pas apparu dans un corps de chair ? N’a-t-Il pas dit aux disciples : « Voyez mes mains et mes pieds, c’est bien moi ; touchez-moi et voyez : un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’ai » (Luc 24 : 39) ? N’a-t-Il pas montré à Thomas la marque des clous dans Ses mains et la blessure dans Son côté (Jean 20 : 27) ? Effectivement ! Mais, demanderons-nous, comment se fait-il que Marie au tombeau ne l’ait pas reconnu tout de suite, L’ayant pris pour un jardinier (Jean 20 : 15) ? Ses traits cependant lui étaient bien connus. Pourquoi les disciples sur le chemin d’Emmaüs, écoutant le Seigneur leur expliquer les Ecritures, ne savaient-Ils pas qu’ils avaient affaire à Lui-même ? Ils le connaissaient pourtant très bien. S’ils L’ont reconnu ensuite, ce ne fut pas à Ses traits physiques, qui leur étaient familiers, mais à la lumière dont il prit le pain, étant à table avec eux, le rompit et rendit grâces (Luc 24 : 13-31). Pourquoi les Apôtres, avant la pêche miraculeuse rapportée en Jean 21 : 1-14, n’ont-ils pas reconnu à Sa voix et à Sa silhouette leur Maître qui s’adressait à eux ? Il a fallu la prise miraculeuse pour leur faire deviner que c’était Lui qui se tenait au bord du lac. Pendant les quarante jours qui suivirent Sa résurrection, Jésus était près de Ses disciples ; Il les suivait, les écoutait, mais ils ne Le voyaient pas. Ils ne L’ont vu qu’en plusieurs occasions, pendant une durée de temps totale qui n’excédait certainement pas un jour. Et pendant les 39 autres jours, pendant presque, donc, la totalité du temps qui s’écoula entre Sa résurrection et Son ascension, Il était invisible, quoique près d’eux. Pourquoi cela ? La vérité, c’est que Jésus se matérialisait pour prouver aux Apôtres qu’Il était vraiment ressuscité. Il prenait un corps de chair qu’Il gardait un certain temps comme faisaient jadis des anges envoyés sur terre par Dieu et porteurs de messages particuliers (Gen. 18 : 2 ; 19 : 1, 5, 10, 15 ; Juges 6 : 11-24 ; 13 : 2-23). Mais ensuite, Il reprenait Son corps spirituel et se soustrayait ainsi à leurs yeux. Il leur a fait comprendre de cette manière qu’Il était vraiment ressuscité et, de plus, qu’Il n’était plus un Etre humain, mais un Etre spirituel, invisible à l’œil charnel. Aussi ont-ils écrit :« Ayant été mis à mort quant à la chair », Il a « été rendu vivant quant à l’Esprit » ; « si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne Le connaissons plus de cette manière ». Et c’est ce Jésus-Là, Etre spirituel glorieux, invisible à l’œil humain, qui devait revenir, conformément à Sa promesse, et qui est revenu, comme l’attestent les signes qui devaient marquer Sa Présence.

LE SEIGNEUR EST DONC DEJA VENU I

Oui, le Seigneur est déjà venu, et nous vivons au temps de Sa présence secrète, de Sa « parousia ». Il est venu « comme un voleur dans la nuit ». Son jour est venu « comme un voleur dans la nuit ». Il est venu et Il travaille à l’établissement de Son Royaume de manière à ne pas frapper les regards du monde. « Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards. » (Luc 17 :20 ; Apoc. 16 :15 ; 1 Thess. 5 : 2). Nous sommes au temps de Sa présence qui devait se reconnaître par des signes (Matth. 24 : 3). Quels sont ces signes ?

«Astrape > ou « brillante lumière »

« Comme l’éclair [du grec « astrape », « brillante lumière »] part de l’orient et se montre jusqu’en occident, ainsi sera l’avènement [la «parousia », la présence] du Fils de l’homme. » Matth. 24 27.

La présence du Seigneur est comparée ici à une « brillante lumière » partant de l’orient et se montrant jusqu’en occident. La plupart des traducteurs de ce verset se sont mépris en se servant du mot « éclair » là où il faut entendre la lumière du soleil. Cela est évident, car les éclairs ne partent pas de l’orient pour luire jusqu’en occident. Ils partent tout aussi fréquemment des autres points cardinaux et, rarement, sinon jamais, ils resplendissent et brillent clairement à travers les cieux. L’illustration donnée par le Seigneur, et la seule qui concorde avec Ses paroles, se rapporte à la clarté du soleil qui vient invariablement de l’orient et resplendit jusqu’en occident.

La lumière est un symbole de connaissance. Ce verset indique donc que lorsque le Seigneur est présent pour la seconde fois, il se produit un accroissement progressif et constant de la connaissance, accroissement comparé à la brillante clarté du soleil qui, se levant à l’est, traverse les cieux, brille jusqu’à l’ouest et éclaire la terre entière de sa lumière. Quel signe éloquent, et avec quel majesté il s’accomplit, précisément depuis le milieu de la seconde moitié du 19 siècle ! En moins de cent ans, il y a eu un accroissement prodigieux de la connaissance dans toutes les branches du savoir. Des progrès inouïs ont été et sont réalisés dans tous les domaines de la science.

Progrès dans les moyens de transport

Pendant de longs siècles, l’homme se déplaçait sur terre à cheval, en diligence. Mais quelles transformations au cours des cent dernières années

C’était d’abord les premières voitures, innovation à l’époque mais combien dépassées aujourd’hui par les luxueuses et rapides limousines de nos jours ! Vient la naissance de l’avion. L’ingénieur français Cl. Ader réalise en 1890 le premier appareil ayant effectivement volé. Fantastique ! Blériot traverse la Manche en avion en 1909. Merveilleux ! En 1927, Lindenbergh traverse sans escale l’Atlantique à bord de son « Spirit of Saint Louis », au bout de 33 1/2 heures. Incroyable ! Aujourd’hui, les « Boeings » mettent environ 7 heures pour effectuer le même trajet ! Bientôt « Concorde » survolera la même distance en un peu plus de 2 heures ! Quels progrès ! Quels progrès encore dans l’astronautique, cette nouvelle science qui a vu le jour il y a moins de vingt ans ! Des vaisseaux spaciaux placés sur orbite terrestre effectuent une circonvolution autour de notre planète en 1 1/2 heure environ. D’autres ont été lancés vers Mars et Vénus et, dirigés par télécommande, ont atteint leur but. D’autres encore se sont posés sur la lune, où ils ont transporté l’homme, et en sont revenus. Des progrès similaires ont été réalisés dans les transports par mer. Les bateaux à voile, les galères ont fait place à d’imposants navires qui sillonnent les mers dans tous les sens. Et que dire des déplacements par chemins de fer ! Aujourd’hui les trains circulent aisément à plus de 100 km à l’heure. Bientôt, ils fileront à plus de 300 km à l’heure

Les télécommunications, etc…

Quels progrès aussi dans les télécommunications

Il y a moins d’un siècle encore, les communications s’effectuaient principalement par des courriers assurés par des diligences et de lents bateaux. Les nouvelles mettaient plusieurs mois parfois pour parvenir jusqu’aux coins reculés de la terre et inversement. Une innovation fut apportée en 1876 lorsque Graham Bell établit la première liaison téléphonique entre Boston et Cambridge, aux Etats-Unis, sur une distance de 3 kilomètres ; une autre en 1899, lorsque Marconi réalisa la première communication par télégraphie sans fil — T.S.F. —‘ à travers la Manche, entre la France et l’Angleterre. Aujourd’hui, un réseau de fils téléphoniques couvrant la terre entière, une télégraphie sans fil perfectionnée et, de plus, la télévision, impensable il y a cent ans, permettent aux hommes, confortablement assis dans leurs fauteuils, de savoir et de voir sur-le-champ, l’événement qui se produit en n’importe quel point du globe, et même sur la lune ! C’est là quelque chose de prodigieux ! Des progrès comparables ont été réalisés pendant le même laps de temps dans tous les domaines du savoir. Appliqués à l’industrie et au commerce, ces progrès élargissent à l’infini les possibilités de production, de fabrication, et changent progressivement les coutumes et le mode de vie des hommes. En quelques décennies, l’être humain a accumulé une somme de connaissances supérieure à tout ce que nos ancêtres ont pu apprendre au cours des six milliers d’années précédents de l’histoire de l’humanité. Comme le soleil se lève majestueusement et répand une clarté grandissante qui dissipe les ténèbres de la nuit, ainsi la lumière, la connaissance connaît depuis la fin du siècle dernier une étonnante et rapide progression. Quelle en est la signification ? Quelle leçon doit en tirer le fidèle enfant de Dieu à qui le Seigneur a recommandé expressément de veiller pour reconnaître Son retour (Matth. 24 : 42-44) ? Par ce signe si éloquent, il doit reconnaître : Sa « parousia », Sa présence, car « comme la clarté brillante part de l’orient et se montre jusqu’en occident, ainsi sera la présence du Fils de l’homme ».

Plusieurs courront çà et là

Cet accroissement de connaissance avait déjà été annoncé au Prophète Daniel:

« Et toi, Daniel, cache les paroles et scelle le livre jusqu’au temps de la fin. Plusieurs courront çà et là et la connaissance sera augmentée. » —Daniel 12 : 4, Darby.

Elle devait être accompagnée du « courir ça et là » de plusieurs. Cette expression se rapporte aux multiples et fréquents déplacements actuels. De par le monde entier, les gens « courent çà et là ». Quotidiennement, des millions de personnes se déplacent. On voyage en voiture, en chemin de fer, en bateau, en avion. On se déplace pour aller travailler, pour aller en vacances. Ce sont les voyages d’affaires, les voyages diplomatiques, les vols expérimentaux. En période de congés, des millions de voitures sillonnent les routes ; toutes les deux minutes presque, un avion atterrit sur les aérodromes importants ou en décolle. Vraiment, quelle grande signification renferment ces quelques mots : « Plusieurs courront ça et là » . Sur ce point, de même que sur celui de la connaissance, notre époque est unique dans le monde. Augmentation de la connaissance et voyages continuels sont des traits particuliers à notre temps et ils sont deux des « coups » frappés par le Seigneur à la porte de l’entendement de Ses disciples pour leur annoncer qu’Il est revenu (Luc 12 : 36 ; Apoc. 3 : 20).

« Il se ceindra.., et s’approchera pour les servir »

L’image de la clarté brillante rendant un éclat grandissant s’applique non seulement à un accroissement de connaissances scientifiques, mais aussi à un accroissement de connaissances bibliques. Cet accroissement de connaissances bibliques correspond en fait à une nourriture spirituelle particulière que le Seigneur Lui-même devait servir aux siens une fois revenu. Voici ce que nous lisons en Luc 12 : 36, 37

« Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent que leur maître revienne des noces, afin de lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera. Heureux ces serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera veillant ! Je vous le dis en vérité, il se ceindra, les fera mettre à table, et s’approchera pour les servir. »

Cette nourriture spirituelle, le Seigneur l’a servie par l’entremise du Serviteur fidèle et prudent cité en Matthieu 24 : 45-47, et qui est le pasteur C.T. Russell

« Quel est donc le serviteur fidèle et prudent, que son maître a établi sur ses gens, pour leur donner la nourriture au temps convenable ? Heureux ce serviteur, que son maître, à son arrivée, trouvera faisant ainsi ! Je vous le dis en vérité, il l’établira sur tous ses biens. »

Frère Russell, né en 1852, entièrement consacré à Dieu dès son adolescence, se mit à l’étude sérieuse de la Parole de Dieu avec un groupe d’amis. La signification exacte du mot hébreu « sheol » (état d’inconscience), et de son équivalent grec « hades », lui fit comprendre que l’enfer de la Bible n’est pas un lieu de tourments éternels, comme on le croit communément, à tort, mais simplement une condition d’inconscience. En 1872, il saisit toute la portée de l’œuvre de rançon accomplie par le Seigneur au Calvaire, et il commença à avoir quelques lueurs sur le Rétablissement de toutes choses mentionné par Saint Pierre en Actes 3 : 19-21. Entre les années 1872 et 1876, ces vues se précisèrent dans son esprit et l’étude fervente de la Bible lui révéla : que le Seigneur était mort comme Etre humain et ressuscité comme Etre spirituel ; que les êtres spirituels sont invisibles, et tout en étant invisibles ils peuvent être présents; qu’ainsi, le Seigneur, à Son retour serait invisible tout en étant présent; qu’Il viendrait non pas pour détruire la terre entière, mais pour bénir le monde entier ; que l’Age de l’Evangile se terminerait par une moisson, etc…

Choses anciennes et nouvelles

Ainsi le « Serviteur » étudiait la Parole de Dieu et répandait dans son entourage la lumière qu’il recevait. Il était à l’ouvrage et le Seigneur, quand Il vint — en 1874, comme l’indiquent les cycles antitypiques du Jubilé antitypique expliqué dans le Volume 2 des Etudes des Ecritures, chapitre VI — le trouva « faisant ainsi » ; et Il l’établit sur tous ses biens. Il lui ouvrit tout grand les trésors de la Parole de Dieu de laquelle Il lui permit de tirer des choses anciennes et des choses nouvelles (Matth. 13 : 52). En conséquence, tel le soleil qui en se levant et en montant dans les cieux répand une clarté sans cesse accrue, une lumière toujours grandissante fut accordée au « Serviteur fidèle et prudent ». En janvier 1876, ce fut la compréhension du fait que le Seigneur était revenu. Le Maître bien-aimé était de retour, depuis 1874 ! Les preuves étaient là pour l’affirmer ! En conséquence la moisson de l’Age de l’Evangile commençait (Matth. 13 : 30), et le cri fut jeté, retentissant toujours : « Voici l’Epoux ! »Il est là ! (Matth. 25 :6). Ensuite, le Pasteur Russell parvenait à la compréhension des trois « mondes » dont parle Saint Pierre (2 Pierre 3 : 5-7, 13) et des différents traits du Plan des Ages. En

1878, l’étude constante de la Parole de Dieu lui fit voir que le moment était venu pour la résurrection des membres endormis en Christ jusqu’alors et que, depuis cette année, ceux qui achevaient leur course étaient changés en un clin d’œil et joints au Seigneur, et à ceux que le Seigneur avait ressuscités (1 Thess. 4 :16 ; 1 Cor. 15 : 51, 52 ; Apoc. 14 : 13). Pour la diffusion des vérités qu’il recevait, et la défense de la Parole de Dieu, ce « Serviteur » fondait en 1879 le journal bimensuel « Zion’s Watch Tower – Herald of Christ’s Presence » qu’il publia régulièrement jusqu’à l’achèvement de son sacrifice survenu en 1916. En 1881, les « Figures du Tabernacle » s’ouvraient à son entendement. Le Seigneur lui accorda la compréhension de ce sujet si précieux et si profond. Quel trésor de vérités renfermaient ces « Figures » ! Comme elles confirmaient en tous points le Plan de Dieu compris quelques années plus tôt ! Comme elles édifiaient la foi ! Comme elles stimulaient le zèle ! Ensuite différentes autres vérités, et les prophéties qui commençaient à se réaliser lui furent données à comprendre : « Le Grand Jubilé de la Terre », « L’Homme du péché, l’Anti-christ », « Le Temps de la Fin », « Les jours d’attente », « La purification du Sanctuaire », le « Rétablissement d’Israël », la « Grande Pyramide », « La Bataille d’Armaguedon », « La Grande Prophétie de notre Seigneur », « La Réconciliation entre Dieu et l’homme », « le Baptême, le Témoignage et le Sceau de l’Esprit », « l’Appel de la Nouvelle Création », « l’Organisation de la Nouvelle Création », « la Loi, le Jugement, la Pâque, l’Ordre et la discipline de la Nouvelle Création », le sujet sur les Alliances, sur la Justification, etc…

Tous ces sujets furent développés dans le périodique « Zion’s Watch Tower… » et dans les six volumes des Etudes des Ecritures qui parurent aux dates ci-après : en 1886, le volume 1 ; en 1889, le volume 2 ; en 1890, le volume 3 ; en 1897, le volume 4 ; en 1899, le volume 5 et en 1904, le volume 6. Les « Figures du Tabernacle », par contre, furent publiées en 1881 déjà. L’ensemble, toujours d’actualité, instructif et édifiant au plus haut point, constitue la « nourriture au temps convenable » préparée par le Seigneur pour Ses disciples. Il est aussi magnifiquement représenté dans l’image du soleil ascendant rendant une lumière grandissante et il témoigne que le Seigneur est revenu et qu’Il s’est ceint pour servir les Siens.

Ils rassembleront Ses élus depuis une extrémité des cieux jusqu’à l’autre

Au temps de la Seconde Présence de Christ, les véritables enfants de Dieu devaient non seulement recevoir cette nourriture au temps convenable, mais ils devaient aussi être rassemblés des « quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu’à l’autre », après l’écoute d’une « trompette retentissante » que feraient entendre les « anges » du Seigneur.

« Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu’à l’autre. » — Matth. 24 : 31.

La trompette retentissante dont il est question ici est appelée par ailleurs « la dernière trompette », « la trompette de Dieu », la septième trompette (1 Cor. 15 : 52 ; 1 Thess. 4 :16 ; Apoc. 11 : 15). C’est la trompette du Jubilé, celle qui annonce que les temps du Rétablissement de toutes choses sont arrivés. C’est la trompette annonciatrice de la liberté, de l’indépendance, de l’affranchissement prochain des liens du péché et de la mort ; c’est la trompette qui proclame le retour des « rachetés » à l’image et à la ressemblance à Dieu, le retour à la perfection et à la vie éternelle sur la terre de tous ceux qui obéiront de tout cœur à Christ au cours de Son Royaume. Cette trompette, c’est aussi le message de l’Evangile, le message de la Vérité, de la liberté, qui retentit précisément depuis le retour du Seigneur.

Les « anges » sont les messagers du Seigneur; le mot « ange » signifie en effet « messager ». Ce sont ceux que Christ a employés et qu’Il emploie en rapport avec la proclamation de la Vérité propre au temps présent. Les cieux ont également ici une signification symbolique ; il s’agit des « cieux ecclésiastiques », de la Chrétienté nominale, de l’ensemble de ceux qui font profession de piété, mais parmi lesquels beaucoup ont renié ce qui en fait la force.

Le Serviteur fidèle et prudent, et tous ceux que le Seigneur revenu a éclairés et à qui Il a donné le talent et la possibilité de proclamer la Bonne Nouvelle de grande joie, ont annoncé partout le message de la Vérité Présente, soit verbalement soit sous forme d’imprimés, de brochures, de journaux, de livres. Ils l’ont annoncé parmi les gens de toutes les dénominations religieuses, dans presque tous les pays du monde et dans les langues les plus répandues sur terre. Par leur message, ils ont atteint les élus, les véritables enfants de Dieu, où ceux-ci se trouvaient. Attirés par ce message réjouissant, y reconnaissant la voix du Bon Berger, ces élus ont quitté leurs dénominations et ont commencé à se réunir dans des assemblées distinctes et séparées, louant Dieu et se donnant à fond dans Son œuvre, conformément à leur vœu de consécration. A la fin du siècle passé et au début de ce siècle, ils se comptaient par milliers ceux qui quittaient ainsi les cieux symboliques, la Chrétienté de nom. Aux Etats-Unis d’Amérique où le mouvement a commencé, ils ont formé plus de 1.200 assemblées. Ils étaient aussi assez nombreux au Canada, en Australie, en Angleterre, en Allemagne, en Suisse, en France, dans les pays scandinaves, en Grèce, en Inde, etc. La Pologne a surtout été touchée par ce message après la première guerre mondiale. Parmi ceux qui y ont entendu la Bonne Nouvelle, beaucoup se sont donnés à Dieu et se sont engagés sur les traces du Maître.

Pratiquement, la trompette de Dieu s’est fait entendre dans presque tous les pays chrétiens, sur la terre entière, et il semble qu’aujourd’hui, après cent années de retentissement, elle ait accompli une partie de l’œuvre qui lui a été assignée, la partie relative à la séparation du bon grain d’avec l’ivraie. En effet, comme on peut le constater, très rares de nos jours sont ceux qui quittent les diverses dénominations religieuses représentées par les cieux symboliques auxquels le Seigneur fit allusion. Que devons-nous en conclure ? Que le Seigneur est revenu puisque ce travail de séparation et de rassemblement à la fois devait s’effectuer au temps de Sa seconde présence.

La moisson, temps de la Seconde Présence du Seigneur

L’œuvre décrite en Matth. 24 : 31 est à proprement parler une œuvre de moisson, mais elle ne présente qu’un aspect de cette œuvre, l’aspect se rapportant aux élus. Dans la parabole de l’ivraie, par contre, le Maître décrit l’ensemble de cette œuvre, et Il y indique nettement ce qu’il advient des cieux ecclésiastiques représentés sous la figure de l’ivraie.

L’ivraie ressemble au blé, mais n’en est pas; de même, beaucoup de ceux oui se disent Chrétiens, ou qui passent pour être Chrétiens, ne le sont pas en réalité. Dans Sa parabole, le Seigneur indique qu’en un temps donné, au temps de la moisson, il serait possible de distinguer nettement le froment d’une part et l’ivraie d’autre part. Voici ce qu’Il nous dit : « Laissez croître ensemble l’un et l’autre jusqu’à la moisson, et, à l’époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs Arrachez d’abord l’ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier. » — Matth. 13 30.

Le blé est séparé de l’ivraie ; après avoir quitté les « cieux » symboliques, être sorti de « Babylone » (Apoc. 18 : 4), avoir été vanné et passé au crible, il est amassé dans le grenier du Seigneur, ce qui veut dire qu’après s’être séparés de la masse des Chrétiens nominaux, les véritables Chrétiens, ayant subi des épreuves appropriées et nécessaires pour démontrer leur fidélité et leur foi, sont, au moment de leur mort, changés en un clin d’œil et assemblés dans le grenier de la condition céleste. Revêtus de leur corps spirituel glorieux, ils sont joints au Seigneur et à tous les fidèles ressuscités qui ont achevé leur course terrestre avant eux (1 Cor. 15 :51-53 ; 1 Thess. 4 : 16, 17).

Le liement de l’ivraie

L’ivraie par contre est liée en bottes pour être brûlée. L’ivraie est donc ce qui se lie. Voyons-nous quelque chose se lier, ou être déjà lié dans la Chrétienté? Parfaitement! Ce liement y est aujourd’hui presque entièrement réalisé. Un travail préparatoire dans ce sens fut accompli en 1846, lorsque se constitua l’Alliance Evangélique Universelle, suivie en 1855 de l’Union Chrétienne de Jeunes Gens, puis de celle de Jeunes Filles. Après le retour du Seigneur, le liement commença à prendre forme. En 1895, se forma la Fédération Mondiale des Associations Chrétiennes d’Etudiants qui contribua beaucoup par la suite à la propagation de l’idée œcuménique, élément du liement. En 1910, eut lieu à Edimbourg la première Conférence Mondiale des Missions qui rassembla 1.200 délégués de 160 Sociétés Missionnaires. Il se constitua aussi deux mouvements dont l’action accéléra le liement: le mouvement du Christianisme « Vie et Action », et le mouvement « Foi et Constitution ». Le premier organisa en 1925, à Stockholm, une grande conférence universelle à laquelle assistèrent 500 délégués venus de presque tous les horizons ecclésiastiques. Divisés sur les questions de dogmes, ces délégués cherchèrent à réaliser l’unité de toutes les confessions autour d’un programme d’action sociale. On s’occupa de questions économiques, industrielles et sociales. Le deuxième, pour sa part, cherchait à rapprocher les Chrétiens nominaux sur le terrain doctrinal. Il organisa en 1927, à Lausanne, une assemblée qui réunit 450 délégués de 90 dénominations différentes. En 1937, ces deux mouvements fusionnèrent après deux conférences organisées l’une à Oxford, par le mouvement « Vie et Action », et l’autre à Edimbourg par le mouvement «Foi et Constitution ». Après cette fusion, on envisagea la création d’un organisme qui serait chargé de représenter ce qu’on appela l’« Eglise Universelle» et, en 1938, à Utrecht, on élabora la constitution provisoire du Conseil envisagé. Dix années plus tard cet organisme naissait lors d’une grande assemblée constituante qui groupa à Amsterdam, en août 1948, 352 délégués ayant représenté 151 confessions différentes.

Ainsi, à Amsterdam, le 23 août 1948, fut officiellement constitué le «Conseil Œcuménique des Eglises» qui représente aujourd’hui plus de 200 dénominations différentes, issues principalement du Protestantisme. Anglicans et Orthodoxes en font aussi partie.

Il sera bon de relever ici que l’« œcuménisme» n’a pas l’approbation ni l’adhésion de tous les protestants. Certains d’entre ces derniers y perçoivent un danger et s’y opposent et, de leur côté, ils ont constitué, en 1948 également et dans la même ville d’Amsterdam, un conseil appelé « Conseil International des Eglises Chrétiennes ». Ce conseil dénonce les erreurs et les dangers de l’œcuménisme et il cherche à rallier les protestants stationnant à la croisée des chemins et ne sachant quelle direction prendre.

La papauté, en ce qui la concerne, d’abord hostile au mouvement œcuménique, a changé d’attitude à son égard. Ceux qu’elle appelait autrefois « schismatiques» (les Orthodoxes) et «hérétiques» (les Protestants), elle les nomme aujourd’hui «frères séparés ». Elle leur tend ses bras maternels et voudrait les voir revenir dans son sein. Elle discute et coopère maintenant avec eux dans bien des domaines.

Et ainsi, lorsqu’on jette de nos jours les yeux sur la Chrétienté contemporaine, on est frappé de constater que c’est là que le liement s’est effectué. C’est donc là que se trouve l’ivraie. En effet, ce qui devait être lié, c’est l’ivraie «Arrachez d’abord l’ivraie, et liez-la pour la brûler ». A Amsterdam, les œcuménistes eux-mêmes ont déclaré dans le message promulgué à l’issue de leur assemblée:

« Nous n’ignorons pas nos divisions: elles existent en matière de foi, d’ordre ecclésiastique et de tradition… Nous nous sommes liés les uns aux autres. Nous sommes décidés à demeurer ensemble.» (Amsterdam, vol. 1, page 299).

Ils se sont liés les uns aux autres et vont demeurer ensemble, pendant un certain temps, cela est sûr, mais ce qui est sûr aussi c’est que, avec l’« impie» dont parle St. Paul, avec la papauté, en tant que classe de l’ivraie, ils seront détruits à tout jamais, comme organisation religieuse, dans le feu de la détresse et des afflictions qui vont s’abattre sur eux lors de la manifestation du Seigneur.

Leçon pour les véritables Chrétiens

Mais quelle leçon comporte pour nous ce liement ?

Avec l’accroissement de la connaissance et le « courir çà et là » de beaucoup de gens, il est lui aussi un trait caractéristique de notre époque. Ce qui était impensable il y a encore 100 ans: l’union de différentes dénominations protestantes; ce qui était inconcevable du temps de l’inquisition, des dragonnades, bref du temps des persécutions systématiques des Huguenots: le rapprochement des Catholiques et des Protestants, effectué sur la base de concessions doctrinales que les Réformateurs n’ auraient jamais souffertes et qu’ils auraient bien plutôt stigmatisées haut et clair, cela s’accomplit de nos jours. Est-ce le fait du hasard? Certainement pas ! En tant qu’étudiants zélés de la Parole de Dieu, que devons-nous y voir? Nous devons y voir un signe important, irréfutable, de la Seconde Présence du Maître.

Puisque l’ivraie se lie, nous sommes donc au temps de la moisson de l’Age de l’Evangile. Jésus a dit en effet : «A l’époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Arrachez d’abord l’ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler. » (Matth. 13: 30). Et puisque nous sommes au temps de la moisson, le Moissonneur en Chef, le Seigneur Lui-même, est présent pour en diriger les travaux, tenant dans Sa main la faucille de la Vérité Présente (Apoc. 14 : 14-16). Qu’Il soit présent au temps de la moisson, d’autres passages de l’Ecriture l’enseignent aussi très clairement. «La moisson, c’est la consommation du siècle» (Matth. 13 : 39, Darby), plus exactement: «La moisson, c est la consommation de l’âge », la consommation ou fin de l’Age de l’Evangile, qui implique le début d’un nouvel Age, de 1’Age Millénaire du Règne de Christ, et non pas: «La moisson, c’est la fin du monde », traduction incorrecte qui implique la destruction de la terre littérale et de toute vie sur la terre , ce qui n’est pas prévu dans le Plan de Dieu puisque la terre est faite pour subsister toujours et pour être la demeure éternelle de l’homme. (Eccl. 1 : 4; Esaïe 45: 18). Le Maître nous informe donc que le temps de la moisson et le temps de la consommation du siècle, de la fin de l’Age de l’Evangile, sont un seul et même temps. Par ailleurs, nous apprenons de la question posée par les disciples au Seigneur, à propos de Sa Seconde Présence, que le temps de la «consommation du siècle », de la fin de l’Age de l’Evangile, et le temps de la «parousia» du Seigneur, le temps de Sa présence secrète, sont aussi un seul et même temps, car les mêmes signes devaient indiquer deux choses : 1) que le Seigneur était présent et, 2) que le temps de la « consommation du siècle» était arrivé. Voici en effet la question posée par les disciples

«Quel sera le signe de ta venue [parousia ~ présence] et de la consommation du siècle [de l’âge]?» (Matth. 24: 3, Darby). Si donc d’une part le temps de la «consommation de l’âge » est aussi le temps de la présence secrète du Seigneur, et si, d’autre part, le temps de la « consommation de l’âge » est également le temps de la « moisson» de l’Age de l’Evangile, il en résulte que le temps de la présence secrète du Maître et le temps de la moisson de l’Evangile sont aussi un seul et même temps; ce qui revient à dire que le Seigneur est revenu, qu’Il est présent lors de cette moisson. En conséquence, toutes les preuves indiquant que nous sommes au temps de la moisson de 1’Age de l’Evangile, principalement la séparation du blé d’avec l’ivraie, et le liement de l’ivraie, sont aussi des preuves de la Seconde Présence du Maître.

Indirectement, mais d’une manière combien probante, les Ecritures enseignent donc que le temps actuel de la moisson de l’Age de l’Evangile est aussi le temps de la présence du Seigneur.

En conséquence, si nous discernons parmi ceux qui professent être le peuple de Dieu les signes indiquant que la moisson est arrivée, et ces signes nous les voyons : le rassemblement des élus, le liement de l’ivraie, nous devons en même temps jeter nos regards sur le monde pour y percevoir les signes rapportés dans le 24e chapitre de l’Evangile selon Matthieu et attestant la Seconde Présence du Seigneur, et ces signes-là nous les trouvons également (augmentation de la connaissance, retour des Israélites en Palestine, accession de nombreux peuples à l’indépendance, remous sociaux, établissement du Serviteur fidèle et prudent, etc…).

La «moisson» étant aussi la «consommation de l’âge» de l’Evangile, et, simultanément, le temps de la « parousie» du Seigneur, les signes attestant ces trois importants traits du Plan divin devaient obligatoirement se produire dans le même laps de temps. Et c’est bien ce qui se produit. Ce n’est donc pas une coïncidence si l’ivraie se liait et que les élus sortaient de Babylone pendant que la connaissance augmentait dans le monde, que les Juifs retournaient chez eux, que l’instabilité, les remous sociaux gagnaient toutes les couches sociales et tous les pays de la terre, etc.

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