« Sortons donc pour aller à Lui, hors du camp, en portant son opprobre ». – Héb. 13 : 13.
Les Israélites étaient devenus le peuple de Dieu dans un sens particulier, et ils avaient exprimé le désir d’être Son peuple avant d’entrer dans cette condition du « camp » ; d’ailleurs le « camp » et toutes les dispositions prises par les tribus en rapport avec le Tabernacle confirmaient ce fait. Néanmoins, ils n’étaient pas en accord avec Dieu à cause de leur imperfection. En conséquence, pour qu’ils pussent rester en parenté d’alliance avec Dieu, il était nécessaire que les sacrificateurs offrissent les sacrifices du Jour de Réconciliation.
Le camp typifiait d’une part, la réalité d’aujourd’hui, d’autre part, et en partie, la condition qui prévaudra durant l’Age millénaire. En ce temps-là, beaucoup d’hommes manifesteront le désir d’être en harmonie avec Dieu – autrement dit, dans leurs coeurs, ils préféreront être plutôt bons que mauvais ; ils préféreront être en accord plutôt qu’en désaccord ; et nous comprenons que cette image du « camp » représente tous ceux qui viendront finalement en accord avec Dieu, tous ceux qui, en définitive, souhaiteront la droiture et désireront faire la volonté de Dieu.
LE CAMP DANS L’ANTITYPE
Nous ne pensons pas, cependant, que la condition du « camp » au temps présent représente le monde au sens large du terme, mais plutôt l’église nominale. Le camp représenterait ceux qui, avec un désir plus ou moins grand, souhaitent être en accord avec Dieu et honorent son Nom, mais qui soit par ignorance, soit par superstition ou par attachement au monde ne sont pas dans la bonne attitude de coeur pour recevoir les choses profondes de Dieu, les choses spirituelles et cela au temps où cette oeuvre spirituelle, l’oeuvre de Réconciliation, est en train de s’accomplir. Nous ne pensons pas que ces personnes aient été un jour engendrées du saint Esprit. Elles sont simplement de bonne moralité, autrement dit ce sont des chrétiens superficiels -le monde chrétien – la Chrétienté. Ce sont elles, pensons-nous, qui sont représentées maintenant dans la condition du camp. Au temps de notre Seigneur, la condition du camp ne représentait pas la Chrétienté, mais la nation juive. Elle n’englobait pas du tout les païens – le monde dans ce sens du terme – mais simplement la nation juive ; c’est celle-ci qui représentait typiquement tous ceux qui désireront venir en accord avec Dieu.
A cette époque, par conséquent, notre Seigneur n’alla pas vers les Gentils et lorsqu’Il parlait du monde, II ne pensait pas aux païens. Lorsqu’Il dit : « Ne vous étonnez pas si le monde vous hait ; il m’a haï avant vous », Il parlait du monde en visant Israël selon la chair. Les païens n’étaient pas pris en compte, n’ayant pas reçu une connaissance suffisante pour pouvoir décider s’ils deviendraient ou non le peuple de Dieu.
Mais durant l’âge de l’Evangile, le camp n’est pas constitué par le peuple juif, parce que les choses ont changé. Le camp aujourd’hui représente la Chrétienté. A l’époque de notre Seigneur et en ce qui le concernait, sortir du camp aurait été se séparer du système de l’église nominale d’alors et, sans tenir compte de son appui, faire la volonté du Père ; quant à nous maintenant, Le suivre ainsi hors du camp consisterait à nous détacher des influences ambiantes actuelles, c’est-à-dire à sortir de la Chrétienté dans le sens d’ignorer ses vues et ses enseignements, ses approbations et ses pièges. Cela signifierait nous éloigner de sa faveur, de son influence et de la position sociale qu’elle offre. La condition du camp ne représente pas ici des gens hostiles, des gens mal intentionnés ou rejetant Dieu de leur plein gré, mais des gens qui font mine d’appartenir à Dieu et qui prétendent être Son peuple.
Certains pourraient être enclins à se demander, en voyant les choses de cette manière : Comment comprendre que les sacrifices du Jour de Réconciliation, les sacrifices de cet âge de l’Evangile, sont : «au profit de tout le peuple », c’est-à-dire de l’humanité toute entière ?
Nous répondons qu’ils sont pour tout le peuple, en ce sens que tous pourront profiter de l’occasion de bénéficier des privilèges offerts par ces sacrifices ; mais, à dire vrai, ils ne seront pas pour tout le peuple, car ils ne seront applicables pendant l’Age millénaire qu’à ceux qui deviendront de véritables Israélites. Si quelqu’un refusait l’occasion favorable de faire partie de la « semence d’Abraham », il n’obtiendrait aucun bénéfice de la Réconciliation. Il refuserait sa part de la rançon en ne voulant pas venir sous l’arrangement qu’il obtiendrait alors et qui sera dévoilé par le grand Médiateur. Il en était de même au temps d’Israël ; s’il se trouvait quelques Gentils désireux de devenir des prosélytes juifs et de se conformer aux termes et aux conditions relevant de l’union nationale juive, ils pouvaient devenir des Israélites en jouissant des mêmes privilèges que n’importe quel Israélite ; mais en n’acceptant pas ces termes et conditions, ils ne pouvaient pas alors devenir des Israélites et ils n’obtenaient aucune des bénédictions qui découlaient de la loi mosaïque. Ainsi en sera-t-il durant l’Age millénaire : celui qui refusera de se soumettre aux termes et aux conditions de la Nouvelle Alliance pour parvenir en parenté d’alliance avec le Médiateur ne recevra pas de bénédictions ; il ne bénéficiera pas du rétablissement ni de tous les privilèges qui en découleront et, en conséquence, il ne parviendra pas à la vie éternelle.
Considérant cette réponse, la question suivante peut être posée : dans quel sens le système d’église nominale actuel et le système d’église nominale du temps de notre Seigneur constituent-ils une image de cette classe qui, en vertu des dispositions de la Nouvelle Alliance de l’avenir, sera traitée comme le peuple de Dieu, l’Israël de Dieu, la classe du camp ?
RENDUS AVEUGLES PAR L’IGNORANCE ET LA SUPERSTITION
Nous répondons que c’est parce que ces gens – les Juifs à leur époque et les chrétiens nominaux d’aujourd’hui – prétendent avoir le désir d’être en accord avec Dieu, se disent être Son peuple et expriment le désir de faire sa volonté, qu’ils représentent fort bien cette classe qui durant l’Age Millénaire manifestera le désir de faire la volonté de Dieu. Actuellement, par les théologies nombreuses et erronées et par la séduction du grand adversaire, on enseigne aux gens des doctrines de démons au lieu de la vérité, les traditions des anciens au lieu de la Parole de Dieu. Les hommes sont maintenant mal informés, mais, en ce temps-là, ils entendront le message du Seigneur et il n’y aura plus de conception erronée. L’Eternel « donnera à tout le peuple un langage pur », un message pur – si différent de l’enseignement du temps présent – exempt de l’enchevêtrement des erreurs de Babylone avec la vérité.
Nous supposons qu’aujourd’hui toute personne qui n’est pas hypocrite et qui prétend appartenir à l’église de Christ désirerait vraiment servir les intérêts de la vérité si elle connaissait la vérité. Les Juifs, à l’époque de notre Seigneur, auraient agi de façon, identique ; nous pensons que les Juifs, dans leur majorité, auraient préféré servir le bien plutôt que le mal, s’ils n’avaient pas été aveuglés par l’erreur et la superstition. Ceci est confirmé par Pierre quand, s’adressant le jour de la Pentecôte aux Juifs qui, avec d’autres de la nation, avaient crucifié le Messie, il dit : « Je sais, frères, que vous avez agi par ignorance, ainsi que vos chefs ». (Actes 3 : 17). La majorité d’entre eux n’était pas hostile, mais ignorante, et la véritable lumière n’avait pas jusqu’alors brillé sur eux. Lorsque dans l’avenir ceux qui constituent cette classe auront été amenés sous l’influence de la véritable lumière, nous pouvons nous attendre à ce qu’ils ne fassent plus d’opposition, mais que, ayant été alors éclairés, ils deviennent des sujets de la grâce divine et atteignent la perfection. Tous ceux qui subiront avec succès l’épreuve à la fin de l’Age Millénaire, lorsque Satan sera relâché pour un peu de temps afin de séduire encore les nations, obtiendront la vie éternelle aux termes fixés par Dieu.
W.T. 4607 – 1910