« Car ce n’est ni du levant, ni du couchant, ni du midi, que vient l’élévation. Car c’est Dieu qui juge ; il abaisse l’un, et élève l’autre. » – Psaume 75 : 6, 7 (Darby).
Les Écritures déclarent qu’« Il (Dieu) a donné la terre aux fils des hommes. » (Psaume 115 : 16 – Darby). Le père Adam était le premier grand roi de la terre. Après sa chute, cette royauté sur les bêtes des champs, les poissons de la mer et les oiseaux du ciel, fut privée du pouvoir de l’homme parfait, car l’homme avait commencé à dégénérer. Ce royaume était également privé de la direction du Père céleste par son Esprit, à cause de la désobéissance de l’homme. À l’origine, il était prévu que l’humanité soit guidée par Dieu dans les affaires de la terre. Mais l’humanité devint folle, ou déséquilibrée mentalement. C’est l’état dans lequel elle se trouve à cause de la dégénérescence causée par le péché et la mort.
Satan a aveuglé, trompé et induit en erreur l’humanité sur divers sujets, changeant la lumière en ténèbres et les ténèbres en lumière. Cette puissance de Satan est décrite dans les Écritures comme étant celle du « prince de ce monde ». Et on nous dit comment il règne. En incitant au péché, il pousse à faire ce qui est en opposition avec Dieu. Il « opère maintenant dans le cœur des enfants de la désobéissance » (selon Éphésiens 2 : 2 – Darby). Cette œuvre se poursuit depuis des siècles, et particulièrement depuis l’époque du Déluge. Avant cette époque, Satan opérait d’une manière quelque peu différente, parce que les hommes étaient plus généralement au courant de la norme convenable et moins déchus qu’ils ne le sont depuis. Avant le Déluge la longévité était plus grande que maintenant, la durée moyenne de la vie étant aujourd’hui (NDLR : Article écrit en 1913) de trente-cinq ans.
Dieu a très rarement interféré avec l’arrangement qu’Il a dévolu à l’homme. Lorsque l’humanité regarde en arrière, elle voit les faux pas qui ont été commis. Sous l’emprise du « prince de ce monde » et permettant à Satan de les induire en erreur, les humains sont tombés dans divers pièges. L’humanité a fait une expérience du péché et de la mort plus sévère qu’on ne l’aurait cru possible. L’Apôtre Paul attire notre attention sur le fait que l’homme n’a pas toujours été dans cette condition dégradée. Il dit que lorsque l’homme a péché, Dieu l’a abandonné et lui a permis de suivre sa propre voie — de se perdre dans le péché et de se laisser égarer par l’adversaire.
Pourquoi Dieu a-t-Il agi ainsi ? Nous croyons que son intention était que, finalement, au cours de l’âge prochain, l’humanité voit quelle est la vraie nature du péché et ses conséquences ; qu’elle apprenne une grande et permanente leçon — que tout écart par rapport à la norme divine est préjudiciable ; et que cette leçon soit reçue par les anges — afin qu’eux aussi voient quel est le résultat du péché, et qu’ils aient cette grande et horrible leçon devant eux. On ne peut guère lire dans les pages de l’histoire ce que l’humanité a fait dans cette voie du péché sans être dégoûté et horrifié.
Nous voyons ensuite comment l’humanité aurait pu améliorer son sort en cherchant à suivre la voie de Dieu. Nous voyons que lorsque Dieu a livré l’homme à un esprit réprouvé, et ne l’a pas empêché de s’engager dans une mauvaise voie, il en est résulté de terribles excès (Romains 1 : 28-32). Nous voyons que Dieu n’est seulement intervenu dans l’état des choses d’avant le Déluge lorsque laisser perdurer cette situation aurait causé un grave préjudice. Les pensées des hommes étaient mauvaises, et constamment tournées vers le mal. C’est pourquoi Dieu mit fin à cet état de choses par le Déluge. Et Il a recommencé les choses avec Noé et sa famille, qui furent sauvés dans l’arche. Dieu n’est intervenu qu’ici ou là, comme dans le cas des Ninivites, des Sodomites et des Amalécites. Dans le cas des Sodomites, Dieu fit pleuvoir un feu du ciel, donnant ainsi un exemple et le genre de destruction qui améliorerait les conditions — sans pour autant régler l’avenir des Sodomites, mais pour en faire un exemple.
LES EMPİRES MONDİAUX ONT İLLUSTRÉ DE GRANDS PRİNCİPES
Lorsque les Babyloniens ont tenté de diriger le monde, ils avaient apparemment de bonnes intentions, de bons sentiments envers l’humanité. Ils souhaitaient donner au monde un bon gouvernement. À certains égards, peut-être, leur règne fut bénéfique. Quoi qu’il en soit, leur succès ne tarda pas à susciter une certaine arrogance. Dieu permit alors à une autre nation de prendre l’ascendant — les Médo-Perses. Après eux, les Grecs essayèrent de dominer le monde, avec un meilleur gouvernement ; et encore après eux, les Romains. Chacun de ces empires mondiaux, après avoir connu un certain succès, fut renversé et ses progrès ruinés.
C’est ainsi que, d’une manière générale, Dieu a permis aux choses de se dérouler, en maintenant l’humanité dans les limites générales de ses gouvernements changeants. Il s’est contenté de leur faire obstacle lorsqu’ils allaient trop loin et étaient susceptibles d’entraver le programme divin.
Il y eut une certaine élévation d’une certaine manière. Les Écritures disent que Nabuchodonosor devint la tête d’or — la tête des gouvernements païens. Il fut élevé parce qu’il a plu à Dieu qu’il ait cette opportunité, parce que Dieu lui permit de l’avoir, et que cette nation ait la domination. Il en fut de même pour les autres gouvernements universels, et Dieu intervint quant à leur instauration et à leur renversement. Il a ainsi permis au monde d’avoir divers gouvernements. Comme autre exemple, un certain Pharaon était au pouvoir en Égypte au moment où Israël devait être délivré de sa servitude. Selon le récit de l’Apôtre Paul, l’Éternel dit à Pharaon : « C’est pour cela même que je t’ai suscité. » – Romains 9 : 17 (Darby) ; Exode 9 : 16.
Il fut donné ainsi à Pharaon l’occasion d’illustrer certains grands principes selon lesquels Dieu agissait. Certains pensent que Dieu influençait Pharaon pour endurcir son cœur et pour en faire l’homme mauvais qu’il était. Mais ce n’est pas le cas ! C’était un homme mauvais par nature. Dieu peut avoir écarté d’autres héritiers pour que cet homme particulier puisse accéder au trône à ce moment précis. Dieu l’a placé là à ce moment-là, non pour influencer Pharaon à faire le mal, mais pour montrer l’influence d’un cœur non régénéré.
Les plaies s’abattaient. « Laisse aller mon peuple », disait l’Éternel. Après la survenue de chaque plaie, Pharaon suppliait Moïse, le serviteur de Dieu, et lorsque la plaie se retirait, il lui disait : « Tu n’y es pour rien. La plaie est quand même partie ». Et ainsi, une autre plaie arrivait. Et à chaque fois, Pharaon démontrait la miséricorde de Dieu qui, à chaque fois, mettait fin à la plaie et avait pitié des Égyptiens.
C’était une leçon, non pas de l’action de Dieu sur un homme pour en faire un homme mauvais et lui faire faire de mauvaises choses, mais une leçon de l’effet endurcissant de la miséricorde de Dieu — en enlevant la plaie — de son effet seulement mauvais, au lieu de rendre le cœur plus doux. Et il en est ainsi pour beaucoup dans le monde. On leur dit que Dieu est prêt à les pardonner, et ils pensent : « Eh bien, je peux donc continuer et pécher davantage ! » Nous tirons de ceci une grande leçon de la miséricorde de Dieu et de sa méthode pour traiter avec les hommes. À la fin, vint la dernière plaie. Pourtant, même après celle-là, Pharaon et les Égyptiens sont sortis pour capturer les Israélites. En fin de compte, les poursuivants Égyptiens furent noyés dans la Mer Rouge – Exode 14 : 5-31.
SELON LA VOLONTÉ DE DİEU
Par la foi, nous croyons que Dieu supervise toutes les affaires d’aujourd’hui. Par conséquent, si nous avons voté pour un candidat lors de la dernière élection présidentielle et que celui que nous pensions être le plus apte à être élu ne l’a pas été, nous ne devons pas croire que c’est le fruit du hasard. Nous devons présumer que l’Éternel connaissait tout de l’élection, et que selon l’arrangement divin, certaines choses ont été autorisées à se dérouler de certaines manières, et que par conséquent, le Président, Mr. Wilson, était le plus approprié pour être en harmonie avec l’arrangement divin.
Nous devons croire que toutes choses opèrent selon le dessein de la volonté de Dieu — et non que Dieu influence chaque pensée ou acte de chaque individu. Pas du tout ! Dieu est capable de réguler les vents de la querelle ou de la discorde de manière à ce que les résultats ne soient pas contraires à son arrangement. Nous pouvons être assurés qu’en ce qui concerne l’homme lui-même, Dieu ne se soucie pas de savoir si c’est l’un ou l’autre. Pour ce qui est du monde, l’Éternel ne manifeste aucune préférence ni aucun favoritisme. C’est sur la base des principes qu’Il dirige et gouverne, afin qu’il en résulte le bien pour tous.
Ainsi, Dieu fait concourir toutes les affaires du monde pour qu’elles arrivent bientôt à un point crucial ; permettant à tel ou tel roi de régner ; ou à un tel ou tel autre d’être président. Toutes les choses opèrent en harmonie avec son grand programme. Dieu renversera le « prince de ce monde », Satan, et tous les arrangements qu’il a faits — Il les renversera par une chute violente, par un grand renversement, et Il établira son propre royaume qui apportera la bénédiction à toute l’humanité — son propre royaume qui sera le « désir de toutes les nations ». Ce sera le royaume du Messie et de son épouse, laquelle doit être sa cohéritière dans le royaume. C’est le royaume pour lequel nous prions : « Que ton royaume vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. »
QUESTİONS DE DİSCİPLİNE DANS L’ECCLÉSİA
Nous voudrions appliquer notre texte en particulier à l’église — celle-ci étant spécialement guidée par l’Éternel, et celle à laquelle Il s’intéresse tout particulièrement. Dans son arrangement, Il a prévu la place de ces membres dans l’église. « Dieu a placé chacun des membres dans le corps comme il l’a voulu » (1 Corinthiens 12 : 18). « Dieu a placé les uns dans l’église, premièrement les apôtres, secondement les prophètes, troisièmement ceux qui enseignent, ensuite ceux qui font des miracles… » etc. (1 Corinthiens 12 : 28 – KJV) — indiquant différentes positions dans le corps de Christ. Nous devons nous rappeler que, comme le dit l’Apôtre, Dieu a placé les membres dans le corps.
Dans la mesure où vingt, trente, trois cents, cinq cents ou mille se mettent en harmonie avec sa volonté, Il établira les uns comme anciens, les autres comme diacres, etc. Comment les établira-t-Il ? Par la voix de l’église. Celui qui recevra la charge de diacre dans l’église devra être fidèle au Seigneur et aux frères. Et celui qui sera en charge comme ancien devra considérer cela comme un privilège, et être fidèle au Seigneur et aux frères, afin d’être profitable à l’église, de plaire aux frères, et surtout de plaire au Seigneur.
C’est la pensée que l’Apôtre donne dans ses paroles d’adieu aux anciens d’Éphèse (Actes 20 : 17-38). Il leur dit de prendre garde à eux-mêmes afin qu’ils puissent paître le troupeau. Et il poursuit en donnant différents conseils : comment faire attention à eux-mêmes en tant que personnes qui doivent rendre compte de leurs opportunités et de leurs responsabilités, celles-là même qu’ils doivent reconnaître comme venant à la fois du Seigneur et des frères.
Parfois, avec la permission du Seigneur — et certainement pas sans sa permission — les assemblées, dans leur effort pour exprimer la volonté du Seigneur, peuvent dire : « Ce frère a été choisi comme Ancien la dernière fois, et nous ne le choisirons pas comme ancien cette fois-ci. » Ou elles peuvent dire : « Il était diacre la dernière fois, et nous ne le choisirons pas comme diacre cette fois-ci, mais nous le mettrons de côté. » Quelle devrait être l’attitude du frère ainsi écarté ?
LA SOUMİSSİON À LA VOLONTÉ DU SEİGNEUR
Nous avons eu des expériences de ce genre — des lettres de ceux qui avaient été ainsi écartés, indiquant qu’ils pensaient que l’assemblée avait fait une erreur en ne reconnaissant pas leur capacité et en ne les réélisant pas. Et nous avons répondu que nous ne savions pas ce qui avait motivé la démarche de l’assemblée, et que nous ne savions pas si l’assemblée avait agi sagement ou non, mais que nous pensions que le frère devrait accepter cette décision comme venant du Seigneur.
Un tel frère devrait se dire : « J’ai été le serviteur de la congrégation et j’en suis très reconnaissant. Je reconnais qu’une telle faveur provient de l’Éternel, et que le service que j’ai reçu était de l’Éternel. Mais maintenant, selon la providence divine, je ne serai pas frère ancien pendant un an, ou six mois, ou que sais-je. Peut-être l’Éternel a-t-Il une bonne leçon à me donner à ce sujet. Peut-être souhaite-t-Il montrer qui Il veut placer et qui Il ne veut pas. Alors, au lieu de me sentir blessé, vexé ou de mauvaise humeur à ce sujet, je vais dire : « Si je vois que j’ai manqué à mon devoir en quelque chose, je considérerai cela comme un châtiment de l’Éternel. Je me souviendrai des paroles de l’Écriture qui disent : « Laissez le frère d’humble condition se réjouir en ce qu’il est élevé, et le riche en ce qu’il est abaissé… » (Jacques 1 : 9, 10 – KJV). Je suis heureux de voir que l’assemblée est suffisamment autonome pour faire ce qu’elle considère être la volonté de l’Éternel. En tout cas, j’essaierai de reconnaître que l’élévation ne vient ni du levant, ni du couchant, ni du midi, mais que Dieu est le juge, Celui qui décide, et qu’Il place qui Il veut sur les affaires de l’église. »
WT1913 p5304