Nous sommes dans l’obligation de nous opposer non seulement aux idées des Seconds Adventistes mais également aux enseignements de toutes les croyances orthodoxes de la chrétienté quand, en accord avec la Bible, nous déclarons que notre monde ne sera jamais brûlé – excepté dans un sens figuré ou symbolique. La Bible nous enseigne qu’à la fin de cet âge un grand trouble s’abattra et détruira, dévorera ou figurativement parlant, brûlera les institutions actuelles – ecclésiastiques religieuses et sociales. Le feu qui fera rage sera l’anarchie ; et son terrible résultat, selon la Bible, sera la réduction en cendres des institutions actuelles.
Six mille ans durant le monde a connu des hauts et des bas, tant au niveau individuel que national. Le Christianisme a eu de l’influence sur quelques-uns, et la chrétienté en a influencé beaucoup plus. Le véritable Christianisme a permis de trouver les vrais saints qui ont suivi les pas du Maître et qui comme Lui ont été traités comme les balayures et le rebut de l’humanité – toute leur vie durant – et ont été honorés comme saints et héros après leur mort. La Chrétienté a une forme de piété sans sa force. La forme l’a aidée à bien des égards quant à son influence et son pouvoir dans le monde, conduisant souvent à la perpétration de crimes horribles au nom du Christ et de son Église.
Maintenant, tandis que l’Âge de l’Évangile se termine et que l’Âge Messianique paraît, le voile de la Nouvelle Dispensation qui se lève produit des résultats merveilleux parmi les hommes. Les ténèbres, l’ignorance, la superstition s’enfuient devant la lumière du Nouveau Jour. Le monde se réveille car c’est le Matin. La pensée humaine est vivifiée ; et les inventions merveilleuses de nos jours – la puissance de la vapeur et l’électricité – permettent l’échange des idées entre les hommes dans le monde entier. La presse à imprimer et le courrier sont des facteurs puissants du réveil. La connaissance remplit la terre, comme le Seigneur l’avait déclaré par ses prophètes concernant ce temps – Ésaïe 11 : 9 ; Habacuc 2 : 14 ; Daniel 12 : 4.
Mais cette connaissance parvient à des gens dont le cœur n’est pas préparé pour la recevoir. Les mains des ignorants et des illettrés se tendent pour s’emparer des manettes du pouvoir – politique, social, religieux et financier. Ce qui est mauvais est reconnu ; mais ceux qui cherchent à y remédier ne feront qu’envenimer le mal. Tous doivent encore apprendre que le seul espoir du monde est dans ce que Dieu a pourvu – le Royaume du Messie.
Mais avant que cette leçon soit apprise, l’esprit de mécontentement suscité par la connaissance saisira les occasions et graduellement, par ignorance, involontairement, causera le grand naufrage des institutions présentes, sociales, religieuses, politiques et financières – dans « un temps de détresse tel qu’il n’y en a pas eu depuis qu’il existe une nation » – « et qu’il n’y en aura jamais » – Daniel 12 : 1 ; Matthieu 24 : 21.
Ce grand cataclysme (cette détresse), que toute personne intelligente perçoit plus ou moins distinctement, est décrit dans la Bible par de nombreuses expressions symboliques. Parfois, il est décrit comme un tourbillon ; d’autres fois comme une tempête ; ou encore comme un raz de marée – la mer (représentant les peuples) engloutissant les montagnes (représentant les royaumes) (Psaume 46 : 3, 4). Il est aussi présenté comme un feu qui consumera toute la terre (Sophonie 1 : 8 ; 3 : 8). Cependant, dans chaque cas, le symbole est rattaché à quelque chose qui indique que ce n’est qu’un symbole et que cela ne signifie pas la destruction complète de l’humanité. Comme, par exemple, après avoir fait mention de la tempête, l’Eternel, par l’intermédiaire du prophète, déclare qu’Il ordonnera aux nations de se calmer et de Le reconnaître comme Dieu et qu’il en résultera un grand calme (Psaume 46 : 9-11). Dans le cas du feu, nous lisons qu’après avoir consumé la terre entière (la structure sociale), alors le Seigneur donnera au peuple des lèvres pures, un message pur, afin qu’ils invoquent tous le nom de l’Eternel pour Le servir d’un commun accord – Sophonie 3 : 9.
Il est évident que le feu qui consumera la terre doit être un feu symbolique, consumant la terre symbolique ou la structure sociale car les gens subsisteront toujours et recevront les bénédictions du Seigneur. Le Message pur qui sera alors donné au monde et que beaucoup de têtes pensantes ont été incapables d’apprécier ou de recevoir, sera en ferme opposition avec les messages confus des credo contradictoires donnés au monde pendant des siècles et qui ont embarrassé les esprits chrétiens.
Acceptons donc la Parole de Dieu et rejetons les messages de tous les crédos de la Chrétienté. Ne pensons pas un instant que la terre littérale doit être brûlée à la Seconde Venue de Jésus ; mais, bien au contraire, croyons à la déclaration de Saint Pierre qu’à ce moment commencera « le Temps de Rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé par la bouche de tous les saints prophètes depuis le commencement du monde » – Actes 3 : 19-21 – Version anglaise.
Souvenons-nous de la déclaration des Écritures que « la terre subsiste toujours » (Ecclésiaste 1 : 4) ; que « Dieu qui a formé la terre et qui l’a faite, celui qui l’a établie, qui ne l’a pas créée (pour être) vide, qui l’a formée pour être habitée. » – Ésaïe 45 : 18 – Darby.
Rappelons-nous que la terre n’a jamais encore été entièrement peuplée. De vastes étendues n’ont pas encore été explorées par l’homme. Rappelons-nous que la promesse de Dieu concernant la terre est que, comme le ciel est son trône, ainsi « la terre est son marchepied » et Il rendra glorieuse la place où reposent ses pieds (Ésaïe 66 : 1 ; 60 : 13). Le Royaume du Messie ne relèvera pas seulement l’humanité, mais amènera aussi des bénédictions qui rendront la terre parfaite. Éden s’étendra finalement au monde entier. « Le désert se réjouira et fleurira comme la rose ». – Ésaïe 35 : 1 – Darby.
WT1913 p5363