Auteur : Marius Kwa. , Conférence Franco-Allemande, le 14/12/2025, Zoom
– Sujet #04 –
La vallée d’Acor Déc. 2025
Bien aimés frères et sœurs, chère jeunesse et amis de la vérité.
Quarante ans après avoir quitté l’Égypte, le peuple d’Israël, sous la conduite de Josué, traversa le Jourdain et célébra la Pâque dans les champs de Jéricho. Peu avant, conformément aux exigences de la loi, tous les hommes avaient été circoncis, la manne avait cessé de tomber et les préparatifs avaient commencé pour conquérir la ville de Jéricho. Nous nous souvenons tous de l’histoire des espions envoyés par Josué à cette ville, de l’histoire de Rahab et du cordon rouge suspendu à la fenêtre de sa maison. Nous nous souvenons de l’histoire riche en symbolisme, quand pendant sept jours le peuple marchait autour de la ville avec les sacrificateurs et l’arche de l’alliance devant eux. Nous nous rappelons du grand miracle que Dieu a accompli lorsque les murs de Jéricho se sont effondrés au son de trompettes.
Cette victoire spectaculaire contre cette ville n’a pas empêché une défaite dans la bataille suivante, contre la petite ville nommée Aï. Or, cette défaite est étroitement liée à la victoire précédente, contre Jéricho.
J’ai intitulé le thème de notre réflexion d’aujourd’hui « La vallée d’Acor ».
Déjà avant la prise de Jéricho, Dieu a donné cette recommandation, comme nous le lisons dans le livre de Josué 6 : 17-19.
(17): La ville sera dévouée à l’Éternel par interdit, elle et tout ce qui s’y trouve ; mais on laissera la vie à Rahab la prostituée et à tous ceux qui seront avec elle dans la maison, parce qu’elle a caché les messagers que nous avions envoyés. (18): Gardez-vous seulement de ce qui sera dévoué par interdit ; car si vous preniez de ce que vous aurez dévoué par interdit, vous mettriez le camp d’Israël en interdit et vous y jetteriez le trouble. (19): Tout l’argent et tout l’or, tous les objets d’airain et de fer, seront consacrés à l’Éternel, et entreront dans le trésor de l’Éternel.
Avant de continuer parlons d’abord que signifie cette expression « dévoué par interdit »
Certaines choses, voire certaines personnes, pouvaient être « dévoué par l’interdit » c’est à dire être retirées de l’usage commun, et devaient être soit complètement détruites, soit… destinées à un usage sacré pour Dieu. Dans le cas de Jéricho, toute la ville, ses habitants, ( à l’exception de Rahab et de sa famille qui ont été mentionnées explicitement), tout ce qui se trouvait dans cette ville devait être détruit et brûlé. Cependant, les objets en argent, en or, en bronze et en fer faisaient exception, car ils devaient être remis au trésor de l’Eternel pour servir dans le Tabernacle, puis dans le Temple plus tard.
La première bataille d’Aï a été perdue parce qu’un homme nommé Acan, de la tribu de Juda, a gravement enfreint ce commandement divin. Suite à cela Dieu a retiré son aide et sa bénédiction, et dans cette bataille qui semblait facile et rapide, 36 guerriers israéliens ont été tués et les autres ont pris la fuite. La raison en était, ce que Dieu avait dit à Josué (7:11)
Israël a péché ; ils ont transgressé mon alliance que je leur ai prescrite, ils ont pris des choses dévouées par interdit, ils les ont dérobées et ont dissimulé, et ils les ont cachées parmi leurs bagages.
Acan s’est approprié des objets qui devaient être remis à l’Eternel. Après que Dieu ait désigné le coupable, cet homme a avoué son crime. Voici ses paroles : Josué 7 : 20-21 Acan répondit à Josué, et dit : Il est vrai que j’ai péché contre l’Éternel, le Dieu d’Israël, et voici ce que j’ai fait. (21): J’ai vu dans le butin un beau manteau de Schinear, deux cent sicles d’argent, et un lingot d’or du poids de cinquante sicles ; je les ai convoités, et je les ai pris ; ils sont cachés dans la terre au milieu de ma tente, et l’argent est dessous.
Nous avons ici un péché très courant de la déchéance humaine : le péché de convoitise. J’ai vu (j’ai aimé), j’ai désiré (j’ai convoité), j’ai pris, j’ai enterré dans ma tente. Le fait de l’enterrer dans sa tente a eu d’autres conséquences, car toute sa famille a été impliquée dans ce péché. Elle a dû le voir et peut-être même l’aider à cacher ce trésor.
Pour conquérir la ville, pour abattre ses murs, il fallait avoir la foi et la persévérance, il fallait avoir confiance en la providence divine. Comme nous le lisons dans l’épître aux Hébreux 11:30 C’est par la foi que les murailles de Jéricho tombèrent, après qu’on en eut fait le tour pendant sept jours. Josué et les Israélites avaient cette grande foi et ont fidèlement suivi les instructions données par l’Eternel.
Quand, après sept jours, les murs de Jéricho s’écroulèrent de manière étonnante et que la ville s’ouvrit au peuple israélien qui l’assiégeait, la conquête de la ville elle-même et la destruction de l’ennemi devait être une tâche très facile. Mais cette partie apparemment facile de l’attaque est devenue une épreuve et une expérience pour le peuple. Ici il était ordonné de prendre les objets de valeur pour les remettre au trésor de l’Eternel. Et cela n’a pas été accompli ! Quelqu’un a pris une partie du butin pour son usage personnel.
On pourrait se demander ici, si face au butin aussi important – d’une telle quantité d’or et d’argent que les Israélites ont emportée de Jéricho et ont remis en totalité aux sacrificateurs – ce manteau babylonien, ces deux cents sicles d’argent et cinquante sicles d’or, étaient-ils si importants ? Dieu avait-Il raison de se fâcher pour ci-peu ? Certainement oui ! Car il s’agissait du principe même qui a été enfreint. Nous sommes ici confrontés à un grave problème moral, car c’est Dieu lui-même qui a été volé. Selon ses propres mots que nous avons déjà cités : ils ont pris, dérobé, menti et caché. (Josué 7:11)
Dieu ne pouvait pas tolérer un tel péché. Jéricho était la première ville parmi des centaines d’autres qui devaient être conquises par la suite au Canaan. Connaissant les faiblesses humaines, une telle situation pouvait se reproduire à maintes reprises. Il fallait donc trouver le coupable et le punir de manière exemplaire afin que cela serve de leçon à tout le peuple. Lors de la conquête d’autres villes, tout n’était pas toujours frappé d’interdit. Parfois, le peuple était autorisé à conserver certaines choses. De par sa nature, le peuple n’était pas pauvre, car il avait emporté de grandes richesses d’Égypte.
Nous nous souvenons comment les Israélites ont généreusement donné des objets de valeur, de l’or et de l’argent, pour la construction du tabernacle dans le désert (il s’agissait des trésors qu’ils avaient emportés d’Égypte). Il y en avait tellement que Moïse a dû dire : « Stop, ça suffit, c’est trop » (Exode 36:6)
Parlons encore un peu de ce manteau babylonien. Il s’agissait probablement d’un manteau brodé avec des personnages humains et des animaux, orné de nombreux bijoux, manteau utilisé pour la divination et d’autres cérémonies idolâtres. De telles représentations et motifs étaient clairement interdits par le deuxième commandement et Acan savait très bien qu’il ne porterait jamais un tel manteau. Mais le désir était plus fort ! Pour lui important était de l’avoir, car cela réjouissait ses yeux et comblait son ego ! De temps en temps, il pourrait le regarder et peut-être plaisanter avec ses amis : regardez comme ces Babyloniens étaient idolâtres !
Dieu désigna le coupable et lui infligea, ainsi qu’à toute sa famille, une punition très sévère. Nous lisons dans le livre de Josué 7 : 24-26
Josué et tout Israël avec lui prirent Acan, fils de Zérach, l’argent, le manteau, le lingot d’or, les fils et les filles d’Acan, ses boeufs, ses ânes, ses brebis, sa tente, et tout ce qui lui appartenait ; et ils les firent monter dans la vallée d’Acor. (25): Josué dit : Pourquoi nous as-tu troublés ? L’Éternel te troublera aujourd’hui. Et tout Israël le lapida. On les brûla au feu, on les lapida, (26): et l’on éleva sur Acan un grand monceau de pierres, qui subsiste encore aujourd’hui. Et l’Éternel revint de l’ardeur de sa colère. C’est à cause de cet événement qu’on a donné jusqu’à ce jour à ce lieu le nom de vallée d’Acor.
Par son comportement déraisonnable, Acan a attiré sur toute la nation le malheur, le trouble selon le verset 25 que nous avons lu. Le mot « Acor » ou « Acar » est une curiosité linguistique. Il a été traduit dans la version L. Second par « troubler » et dans la Bible de Jérusalem par « malheur » Josué 7 :25 Josué dit : « Pourquoi nous as-tu porté malheur ? Que Yahvé, en ce jour, t’apporte le malheur ! » et tout Israël le lapida [La Bible de Jérusalem]
Ce mot est synonyme d’oppression, de malheur et de souffrance. Acan a apporté le malheur, la souffrance au peuple d’Israël et la défaite dans la bataille près d’Aï en était la preuve. La vallée où lui et toute sa famille ont été lapidés a également été appelée « vallée du malheur et de la souffrance » : la vallée d’Acor.
En lisant cette description, on se demande parfois pourquoi une punition aussi sévère a été infligée non seulement aux personnes, mais aussi au bétail, à la tente, aux équipements, au manteau récupéré, l’or et l’argent. Les personnes et le bétail ont été lapidés, puis leurs corps ont été brûlés avec le reste de leurs biens. Le coupable, tous ceux qui avaient été en contact étroit avec lui, sa famille et les objets qu’il utilisait devaient être complètement détruits, brûlés. Le mal et toute trace de celui-ci devaient être effacés de la surface de la terre.
Le fait de bruler des corps était le signe d’une infraction très grave, que certaines religions interprètent à tort comme une absence de résurrection. À l’exemple de Sodome et Gomorrhe, villes qui ont également été entièrement brûlées, nous croyons que ces personnes ressusciteront elles aussi, car elles aussi pourront bénéficier du mérite du sang expiatoire de Notre Seigneur. Notre Seigneur a en effet annoncé que le jour du jugement, le sort réservé à Sodome serait plus clément que celui de Capharnaüm.
Après le péché commis par Acan, le péché de convoitise, il resta près de Jéricho une vallée au nom infâme d’Acor – la vallée de la malédiction – et un grand tas de pierres (peut-être les pierres qui avaient servi à le mettre à mort). Restait un souvenir et un avertissement pour toutes les générations futures.
Chers frères et sœurs !
Quand nous lisons ou parlons de la vallée du malheur, de la vallée de souffrances et de la mort, je ne sais pas pour vous, mais à moi, cela me rappelle les paroles du Psaume 23 : 4 « Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi… » La vallée de l’ombre de la mort c’est le monde plongé dans le péché, où certaines personnes, les élus, marchent sous la protection de Dieu sans craindre aucun mal.
La vallée de la mort et de la souffrance m’évoque également la vallée de la Géhenne, une vallée située au sud de Jérusalem, où l’on brûlait les ordures et jetait toutes sortes d’immondices. Dans cette vallée, appelée aussi la vallée de Ben-Hinnom, on offrait des enfants en sacrifice à Baal. ( Jérémie 7 : 31,32) Les trois vallées que je viens d’évoquer : vallée de l’ombre de la mort, vallée de Géhenne, vallée d’Acor, peuvent représenter ce monde mauvais plongé dans le péché, le monde où la maladie, la souffrance et la mort règneront encore quelques temps.
Mais revenons à la vallée d’Achor, à l’histoire d’Acan, et essayons maintenant de tirer certaines leçons morales de cette histoire. Rappelons d’abord ce que représente symboliquement la conquête du pays de Canaan. Dans notre littérature, nous trouvons de nombreux commentaires de frère Russell à ce sujet, et je vous recommande personnellement la lecture des Reprints R4070, R5343.
Nous nous souvenons que le Jourdain représente le sacrifice et que ceux qui ont traversé le Jourdain, symbolisent les chrétiens qui ont conclu une alliance avec Dieu et ont été engendrés de l’Esprit. La circoncision est le symbole de la circoncision du cœur et du début d’une nouvelle vie spirituelle. La conquête de Canaan représente les combats spirituels des personnes consacrés, ainsi que la soumission de l’ancienne nature et son assujettissement à la nouvelle nature. Jéricho, comme tous les ennemis, les indigènes de la terre promise, représente les obstacles sur le chemin dans la conquête du Canaan spirituel. La conquête de Canaan par l’Israël charnel sous la direction de Josué, représente la conquête du Canaan spirituel sous la direction de Jésus-Christ. Notre principal ennemi est notre propre corps et notre ancienne volonté, notre ancienne nature.
Ce sont les influences de cette nature déchue, qui doivent être soit détruites, soit soumises à la nouvelle volonté, doivent être consacrées à un usage glorieux. (Tout comme les choses « dévoué par interdit » à Jéricho devaient être soit détruites, soit consacrées au trésor de l’Eternel).
Frère Russel exprime dans ces articles l’idée que certains de nos talents, tels que celui de parler, d’enseigner, d’écrire, autrefois utilisés au service de Satan et du péché, peuvent être considérés comme morts et ravivés à la nouvelle vie et pour service de Dieu. Tout comme Rahab, qui appartenait auparavant à l’ennemi, mais qui a connu une transformation du cœur, elle qui est devenue Israélite et qui est entrée dans la lignée des ancêtres du Seigneur Jésus, de la même façon certains de nos talents naturels, après une transformation appropriée, peuvent servir au bien. Tout cela constitue de belles leçons pour le peuple de Dieu.
Voyons maintenant, chers frères et sœurs, une autre leçon sur la vallée d’Acor que nous propose l’Ancien Testament. La vallée d’Acor, vallée du malheur et du châtiment, est mentionnée encore deux autres fois dans l’Ancien Testament, et c’est dans des circonstances très intéressantes où il est question de châtiment, mais aussi du retour des bénédictions pour l’Israël charnel. Lisons le premier cas dans son contexte – Ésaïe 65 : 8-10
Ainsi parle l’Éternel : Quand il se trouve du jus dans une grappe, On dit : Ne la détruis pas, Car il y a là une bénédiction ! J’agirai de même, pour l’amour de mes serviteurs, Afin de ne pas tout détruire. (9): Je ferai sortir de Jacob une postérité, Et de Juda un héritier de mes montagnes ; Mes élus posséderont le pays, Et mes serviteurs y habiteront. (10): Le Saron servira de pâturage au menu bétail, Et la vallée d’Acor servira de gîte au gros bétail, Pour mon peuple qui m’aura cherché.
Le prophète Esaïe écrit ici que tous les Israélites ne seront pas détruits, comme le dit le verset huit. Dans ces versets, ainsi que dans les suivants, une distinction importante est faite entre ceux qui resteront fidèles, qui chercheront l’Eternel, et ceux qui continueront à pécher et à pratiquer l’idolâtrie. Ceux qui vont chercher Dieu, qui vont tirer des leçons de l’histoire de leur peuple, de l’histoire de la vallée d’Acor, seront élus et recevront les bénédictions et la protection du Seigneur Dieu. La partie pécheresse du peuple sera punie par l’épée, la famine et la souffrance, comme indiqué dans les versets suivants. La vallée d’Acor prend ici une connotation clairement positive et devient synonyme de prospérité et de nourriture pour les animaux. Elle doit être un lieu de repos pour les fidèles, pour « le reste » du peuple d’Israël.
La deuxième fois, outre le livre de Josué, la vallée d’Acor est mentionnée dans la prophétie d’Osée, au chapitre deux. La prophétie d’Osée est une prophétie particulière, où l’infidélité du peuple d’Israël est comparée à l’infidélité conjugale. Dans cette prophétie, Dieu est présenté comme un époux trompé, et le peuple d’Israël comme une épouse infidèle, comparée dans certains versets à une prostituée. Une comparaison très forte.
Les enfants que cette femme a mis au monde ont également des noms à la signification prophétique. Le premier fils, Jizreel, dont le nom signifie « Dieu dispersera » (Osée 1:4). Deuxième enfant – une fille, s’appelle Lo-Ruchama, ce qui signifie « non aimée » (Lo signifie « non » Osée 1:6. Le troisième enfant, un fils nommé Lo-Ammi signifie : « Pas mon peuple ».(Os 1 :9) (Pour faciliter la lecture, certaines Bibles ne donnent que la traduction de ces noms, mais il est bon de connaître leur prononciation réelle). Les enfants sont toujours considérés comme l’avenir de la famille ! L’histoire de cette famille, l’histoire du peuple d’Israël, est déjà révélée dans les noms de ces trois enfants. Dès le début, cela ne s’annonçait pas très bien. 1-Dieu dispersera, 2-il n’y aura ni amour ni pitié, car c’est ainsi que l’on peut traduire le nom Lo-Ruchama, et 3-vous ne serez pas mon peuple.
Tout comme sont montrées dans cette prophétie l’infidélité et la punition pour Israël, il est montré également le long processus de retour de ce peuple à la grâce de Dieu. En regardant l’histoire de ce peuple et les événements récents au Moyen-Orient, le processus graduel de ce retour à Dieu nous intéresse beaucoup. A ce propos je me permets de faire ici une petite remarque : Nous devons observer les événements en Israël et dans le monde, les comparer aux prophéties, tirer des conclusions, mais nous ne devons pas présenter à Dieu des scénarios tout prêts qui correspondrais à notre imagination. L’esprit d’humilité est particulièrement nécessaire aujourd’hui. Dans la prophétie d’Osée, le processus de retour d’Israël vers Dieu est décrit de manière métaphorique, poétique, mais cela nous permet de bien comprendre les intentions de Dieu concernant la réconciliation avec ce peuple.
Nous nous souvenons de l’histoire tragique du péché d’Acan et de la peine de mort exécutée dans la vallée d’Acor. Et maintenant, dans la prophétie d’Osée, au chapitre 2, cette vallée est à nouveau mentionnée, mais elle est présentée sous un tout autre jour. Au lieu d’être la « vallée du malheur », elle est appelée « la porte d’espérance ». Nous lisons Osée 2: 16-17 (Second) ou, dans d’autres traduction de la Bible, Osée 2: 14-15, où elle, c’est la nation Juive, une épouse infidèle.
C’est pourquoi voici, je veux l’attirer et la conduire au désert, et je parlerai à son cœur. Là, je lui donnerai ses vignes et la vallée d’Acor, comme une porte d’espérance, et là, elle chantera comme au temps de sa jeunesse, et comme au jour où elle remonta du pays d’Égypte.
Une vision magnifique de l’avenir, où le malheur se transforme progressivement en réjouissance. Très belle image pour Israël, mais aussi pour toute l’humanité, où la terre – vallée de larmes, de pleurs et de malheur, se transforme en une terre de bénédiction et de joie. Le paradis perdu redevient à nouveau un lieu de bonheur et de communion avec Dieu. Mais le chemin du retour vers Dieu n’est pas simple et il n’est sans punition. Nous avons de nombreuses prophéties bibliques qui annoncent qu’Israël sera isolé, abandonné par toutes les nations. Voyons comment le prophète Osée décrit cela. Osée 2:7-9 ou 2: 5-7
Leur mère s’est prostituée, celle qui les a conçus s’est déshonorée, car elle a dit: J’irai après mes amants, qui me donnent mon pain et mon eau, ma laine et mon lin, mon huile et ma boisson. (8) C’est pourquoi voici, je vais fermer son chemin avec des épines et y élever un mur, afin qu’elle ne trouve plus ses sentiers. (2:9) Elle poursuivra ses amants, et ne les atteindra pas; elle les cherchera, et ne les trouvera pas. Puis elle dira: J’irai, et je retournerai vers mon premier mari, car alors j’étais plus heureuse que maintenant.
Dans cette poursuite de ses amants, Dieu lui barrera le chemin avec des épines (un obstacle qui causent la douleur et les blessures), Dieu l’entourera d’un mur (peut-être un mur de haine) et la rendra solitaire. Elle ne trouvera plus ses séducteurs.
Dans le verset 16 ou 14 déjà cité, le prophète dit qu’il « l’attirera » et la conduira dans le désert. Elle – l’épouse infidèle, Israël. Il ne s’agit pas ici d’une ruse, mais d’un processus naturel consistant à emmener ce peuple à l’écart, dans le désert, afin de le juger et de parler à son cœur. Parler au cœur, ce sont des paroles d’amour qui trouvent en face un cœur tendre et sensible, réceptif. Nous nous souvenons d’autres prophéties, comme Ézéchiel 20:35, qui parlent de l’emmener Israël dans le désert des nations afin de le juger face à face.
Il est clair et évident qu’il ne s’agit pas ici d’un désert au sens littéral, car la vallée d’Acor est située dans la vallée fertile du Jourdain, près de Jéricho. Il s’agit donc ici des conditions spécifiques d’isolement et de séparation d’Israël de autres nations, afin qu’en privé, en tête-à-tête se réconcilier avec eux. Ce discours « au cœur » d’Israël, ce cœur transformé de pierre en chair, aura de beaux effets. Elle, cette femme infidèle ( Israël, toujours dans le verset 17 ) chantera, elle sera joyeuse comme au temps de la sortie d’Égypte.
Et il arrivera en ce jour-là, dit le SEIGNEUR, que tu m’appelleras Ishi; et tu ne m’appelleras plus Mon Baal. Car j’ôterai de sa bouche les noms des Baalim ; et on ne se souviendra plus de leur nom. [King James Française]. – disent les versets suivants (w18,19). Nous nous rappelons Iysh et Ishshah- l’homme et la femme lors de la création Genèse 2 : 23. Ici Dieu deviendra un mari bien-aimé et non un maître ou propriétaire.
Werset (20): En ce jour-là, je traiterai pour eux une alliance avec les bêtes des champs, les oiseaux du ciel et les reptiles de la terre, je briserai dans le pays l’arc, l’épée et la guerre, et je les ferai reposer avec sécurité.
Ce jour-là, en ce temps, une alliance de sécurité sera conclue avec tous les ennemis d’Israël, et toute violence, toute arme et toute guerre seront éliminées de leur terre. Israël vivra en sécurité sous la protection de Dieu. Continuons…( 21 ) Je serai ton fiancé pour toujours ; je serai ton fiancé par la justice, la droiture, la grâce et la miséricorde ; (22) je serai ton fiancé par la fidélité, et tu reconnaîtras l’Éternel. [Louis Segond Bible]
Le mot « épouser » ou « se fiancer » est mentionné ici trois fois. Trois fois, c’est donc une certitude pour Dieu ! Le mot hébreu « Aras » – épouser, se fiancer signifie s’engager. Ici, il s’agit d’un engagement éternel, d’un mariage éternel. Rappelons les conditions de ce nouveau mariage : la Justice, le Droit, la Grâce, la Miséricorde, la Fidélité.
Chacune de ces conditions mériterait d’être développée et expliquée, mais nous n’en avons pas le temps. Il est clair que les deux premières, « Justice et le droit », peuvent être difficiles et douloureuses pour l’homme, mais les deux suivantes, constituent un équilibre et parlent de « Grace et Miséricorde » ou « compassion et miséricorde » dans d’autres traductions. On voit ici l’amour de Dieu, qui sera cet attribut particulièrement appliqué à cette époque envers Israël. Ce sera un mariage fondé sur la fidélité et la confiance mutuelle ; Israël connaîtra l’Eternel Dieu (v. 22), comprendra Sa conduite, Sa justice et Son amour. Israël reconnaîtra alors le Seigneur Jésus comme son Sauveur et acceptera les principes du Royaume.
À mon avis, les derniers versets du deuxième chapitre de la prophétie d’Osée sont les plus importants. Ils parlent de ce jour particulier où la grâce divine reviendra pleinement à Israël. Lisons les trois derniers versets : 23 En ce jour-là, j’exaucerai, dit l’Éternel, j’exaucerai les cieux, et ils exauceront la terre ; (2:24) la terre exaucera le blé, le moût et l’huile, et ils exauceront Jizreel. (2:25) Je planterai pour moi Lo Ruchama dans le pays, et je lui ferai miséricorde ; je dirai à Lo Ammi : Tu es mon peuple ! et il répondra : Mon Dieu !
Dieu, qui est pourtant au ciel, exaucera les cieux…, c’est-à-dire qu’il répondra aux demandes et aux prières provenant de la sphère spirituelle, des cieux. À mon avis, il est question ici du Christ complet, de l’Église complète tête et corps, dont les demandes et les prières seront exaucées. L’achèvement de l’Église sera la condition nécessaire à l’envoi des bénédictions sur l’Israël charnel.
Remarquez, chers frères, toute la « chaîne » de demandes, dont les maillons sont reliés entre eux. L’Eternel écoutera, repondéra favorablement aux Cieux – à l’Église achevée. Les Cieux écouteront la Terre – à mon avis, il s’agit des Anciens Dignes. La Terre, ce sont les Anciens Dignes ressuscités. Eux ils écouteront, exauceront le blé, le moût et l’huile. Il y a ici un aspect difficile à expliquer. Ces trois éléments – la farine, le vin nouveau et l’huile d’olive fraichement pressée (selon la traduction par la Bible de Jérusalem) – ce sont des produits prêts à être consommer. Ce sont les fruits de la moisson, des vendanges et de la récolte des olives. Ce sont des symboles d’une bénédiction particulière et les résultats des épreuves traversées.
Les Anciens Dignes expliqueront à Israël la signification des épreuves passées par cette nation et feront en sorte que le blé, le moût et l’huile d’olive deviennent une véritable nourriture, nouvelle nourriture qui donne la vie. Ces trois éléments de prospérité et de la vérité, cette nouvelle nourriture distribuée dans la terre promise, sera un encouragement au retour pour ceux qui vivront encore dispersés dans d’autres pays. Cette nourriture distribuée par Abraham, Isaac, Jacob attirera, ramènera Israël dispersé et ils ne seront plus appelé Jizreel mais Israël. Les prières de milliers de Juifs dispersés dans la diaspora – « L’année prochaine à Jérusalem » – seront alors exaucées.
Revenons au dernier verset du deuxième chapitre d’Osée.
Jizreel, dont le nom signifie « Dieu disperse », sera rassemblé à nouveau et, selon ce verset, il sera « semé » ou « planter » sur sa terre.
Les trois noms des enfants nés de la prostituée sont à nouveau mentionnés, mais sans la partie négative (Lo). Ce qui était dispersé – Jizreel – sera à nouveau semé. Le deuxième enfant, Lo-Ruchama, perd le préfixe Lo- et devient simplement Ruchama, « la bien-aimée ». Le troisième enfant, « Lo-Ammi » – « pas mon peuple », devient pour l’Eternel « mon peuple » et, ce qui est très important, ce peuple reconnaît l’Eternel comme son Dieu.
Tout ce processus, cette réaction en chaîne, ne sera effective qu’après l’achèvement de l’Église, lorsque Dieu exaucera le ciel. Alors, les prières de l’Église seront exaucées et la bénédiction divine descendra sur les Anciens Dignes, puis sur Israël entier et sur tous les habitants de la Terre.
Une très belle perspective, dont nous voyons déjà une partie se réaliser sous nos yeux. Mais revenons un instant encor au sujet de la vallée d’Acor. Cette vallée du malheur doit être transformée en « porte de l’espoir ». (Osée 2 :17) Le mot « espoir » en hébreu « tikva » – nous le connaissons notamment grâce au titre de l’hymne national israélien « Hatikva » ou par le nom de la premières colonies juives, Petah Tikvah, fondée en 1878. Aujourd’hui, c’est une grande ville de près de 300 000 habitants, située à nord-est de Tel Aviv. Le nom de cette ville, Petah Tikva, est une citation littérale de la prophétie d’Osée 2:17. La porte de l’espoir, la porte de l’espérance ou encore « l’entrée, le début de l’espoir », car c’est ainsi qu’il est utilisé dans l’histoire d’Abraham, qui se trouvait à l’entrée (Petah) de la tente. ( Genèse 18 :2)
Il est intéressant de noter que les paroles de ce chant, Hatikva, qui est devenue l’hymne national d’Israël (chanté le 14 05 1948 par Ben Gourion et les autres, lors de la proclamation de l’État d’Israël), ont également été écrites en 1878. Cette date nous dit quelque chose ! La période de la seconde présence a ouvert de nouvelles perspectives pour tous.
La vallée du châtiment, la vallée où Acan et sa famille ont été lapidés, se transforme maintenant en « une porte », une entrée où quelque chose de nouveau prend son essor. Le symbole du châtiment devient un symbole de l’espoir. C’est un espoir non seulement pour Israël, mais aussi pour toute l’humanité.
Après une période de 6 000 ans de châtiment, lorsque la leçon d’obéissance et de fidélité à Dieu aura été comprise, l’humanité franchira la porte de l’espoir pour entrer dans une nouvelle réalité. Le Royaume Millénaire du Christ marquera le début d’une nouvelle ère pour Israël et pour toute l’humanité.
Cette porte de l’espoir Petah Tikva, tirée du livre d’Osée, revêt une signification particulière si on la compare à l’histoire de la prise de Jéricho. Nous nous souvenons que Rahab, celle qui a accueilli les espions, devait, pendant le siège de la ville, accrocher une corde rouge en signe de protection d’elle-même et de toute sa famille. Cette corde rouge ou ce morceau de tissu rouge s’appelle en hébreu « Tikva » – l’espoir. Oh ! que cette image est belle !
Regardons chers frères et sœurs, quelle belle pensée est contenue dans ces deux histoires. Dans le livre de Josué et dans la prophétie d’Osée. Le tissu rouge est le symbole du sang du Christ, symbole de Son sacrifice.
C’est le symbole de l’espoir pour toute l’humanité, tant pour les Juifs que pour les païens. Ainsi, la vallée des larmes et du châtiment, cette terre maudite à cause du péché, sera transformée et deviendra la porte du bonheur et de l’éternité.
Après la résurrection, ceux qui croiront au sang rédempteur du Christ, ceux qui se conformeront aux lois du Nouveau Royaume, tant parmi les Juifs que parmi les païens, ceux-là profiteront de cette porte de l’espoir et vivront éternellement.
Pour terminer chers frères et sœurs !
Quelles leçons devons-nous tirer de l’histoire d’Acan et de son péché ? Et quelles leçons devons-nous tirer de la prophétie d’Osée ?
Pour la première question : Gardons-nous du péché de convoitise et rappelons-nous, que nous avons promis de remettre tout ce que nous avons de meilleur dans le trésor de l’Eternel ! Remettons humblement et fidèlement au Seigneur Dieu tous ce que nous avons acquis dans la lutte pour le Canaan céleste et ne gardons rien pour nous-mêmes, pour notre orgueil et notre égoïsme.
La leçon de la prophétie d’Osée est que, nous devons travailler avec diligence sur nous-même et sur notre caractère, afin d’affermir notre vocation et notre élection (selon 2 Pierre 1:10). C’est ce que Dieu attend de nous ! Dieu attend patiemment que l’Église soit complète et glorifiée pour écouter les cieux ! et envoyer toute une série de bénédictions sur Israël et toute l’humanité. Que Dieu nous aide dans nos efforts, ce que je nous souhaite à nous tous.
Amen