LA VIE ET LA LUMIÈRE DES HOMMES

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Jean 1: 1-18

«En elle, était la vie, et la vie était la lumière des hommes.» — Verset 4.

Notre étude sera un condensé de tout le Plan de Dieu. Elle en donnera les grandes lignes. Elle embrasse une période de temps commençant bien avant la création de la terre et se prolongeant, dans l’avenir, jusqu’au grandiose aboutissement de ce Plan, c’est-à-dire jusqu’à la fin de l’Age Millénaire. Le sujet est assez vaste, assez profond pour fournir matière à une série de leçons. En ce moment, nous l’examinerons dans son ensemble et ne pourrons, en conséquence, qu’effleurer ses diverses parties.

L’expression « Au commencement » nous rappelle une expression biblique identique qui introduit le récit de la création du monde, et que l’on trouve dans le livre de la Genèse. Toutefois, ici, cette expression s’applique à un commencement ayant précédé de beaucoup la création de notre terre. Au commencement mentionné en Genèse, Job nous dit que les étoiles du matin chantaient ensemble et tous les fils de Dieu exultaient de joie. Il existait donc en ce temps-là des êtres de nature angélique, des fils de Dieu, amenés antérieurement à l’existence et qui se réjouissaient de cette manifestation supplémentaire de la puissance Divine exhibée dans la création de ce monde. Il a donc dû y avoir longtemps auparavant un autre .commencement, et c’est à ce commencement-là que se réfère notre texte, à l’originel commencement qui a précédé la création des anges. De quel commencement peut-il bien s’agir ? Du commencement de quoi ? Il ne s’agissait pas, répondrons-nous, de la création de Dieu, car il nous est clairement dit que le Père Céleste, l’Eternel, le Tout-Puissant est Dieu d’éternité en éternité, qu’il n’a pas de commencement. C’est pourquoi le commencement mentionné dans notre texte n’a trait ni à l’homme, ni aux anges, ni au Père Céleste ;. il se rapporte au « commencement de la création de Dieu » (Apoc. 3: 14), appellation, titre attribué à l’Unique Engendré du Père, à Celui qui devint par la suite notre Rédempteur et Seigneur, à Jésus. Avec cette pensée à l’esprit, tout s’éclaircit : l’explication de l’Apôtre a résolu la question.

Ce commencement, cette première création de Dieu, notre texte la nomme la Parole de Dieu, le Logos. D’après l’histoire, jadis, on estimait que la personne du roi était trop sacrée pour être vue par le commun peuple, exception faite d’occasions spéciales. Lors de la proclamation de lois ou d’édits importants, la coutume voulait qu’un treillis dérobât le roi aux regards de la multitude assemblée tandis que devant le treillis se tenait un confident, représentant du roi, qui avait su gagner la faveur et la confiance de celui-ci et que l’on appelait la parole du roi, parce qu’il répétait à voix haute et intelligible les ordres et les directives que le roi lui dictait à voix basse de derrière le treillis. Cette illustration nous explique pourquoi l’expression « La Parole » est l’un des titres attribués à l’Unique Engendré de Dieu. Elle nous suggère ce que les Ecritures déclarent de diverses façons, savoir que tous les rapports du Père avec toutes Ses autres créatures se font indirectement, par l’entremise de Son Fils, Son porte-parole, Sa Parole, Son représentant.

Un Dieu, avec le Dieu.

Au commencement, la Parole était seule auprès du Père, déclare l’Apôtre. Ce sujet se comprend très facilement lorsque l’on s’appuie sur la lecture littérale du texte grec dans le verset étudié ; dans ce texte l’article grec précède le mot rendu par Dieu. La traduction correcte en serait donc la suivante : «et la Parole était avec le Dieu. » On voit ici de la façon la plus claire et la plus remarquable l’étroite parenté qui existait, dans un passé très lointain, entre le Père Céleste et le Fils Céleste, entre le Dieu Tout-Puissant et Son unique Fils engendré, en qui se concentrèrent tous les desseins Divins, et par qui il a plu à Dieu de manifester toutes les caractéristiques de Sa puissance et de Sa gloire.

La suite du texte : « et la Parole était Dieu », ne doit pas être interprétée comme si elle contredisait les déclarations antérieures faites sur ce sujet en d’autres endroits. La distinction entre Dieu et la Parole a été considérablement atténuée dans cette traduction. Ici l’article grec n’apparaît pas non plus devant le mot rendu par Dieu. Selon la pensée renfermée dans cette expression, il y aurait eu lieu de traduire « un Dieu » pour faire contraste avec l’expression « le Dieu » se trouvant dans la déclaration précédente. Ainsi compris, le passage examiné devrait se lire comme suit, pour rendre la véritable pensée : «La Parole était avec le Dieu, et la Parole était un Dieu. » Ah ! maintenant, le sujet se présente clairement à notre esprit. Le terme « dieu » signifie « un puissant ». Les Ecritures l’emploient non seulement en rapport avec le Père, mais aussi en rapport avec le Fils, avec les anges. En un endroit même, il désigne des hommes, des hommes influents : les soixante-dix anciens d’Israël que Moïse appela «elohim», mot qui se traduit par «dieux», par «puissants». En conséquence, notre texte enseigne que la Parole de Dieu, l’Unique Engendré du Père, le commencement de la création de Dieu, fut créé sur un plan d’existence plus élevé que les autres créatures de Dieu, qu’il fut doué de grandes qualités, de sorte qu’il était effectivement un dieu, non pas le Père, non pas le Dieu, non pas l’Eternel, mais «Le Fils du Très-Haut». L’Apôtre Paul expose clairement ce sujet quand il dit : «Pour nous [Chrétiens] il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, … et un seul Seigneur Jésus-Christ» (1 Cor. 8 : 6).

Le deuxième verset réitère et ainsi accentue la déclaration annonçant que la Parole, qui était un Dieu, était au commencement (avant la création des autres êtres) avec le Dieu. Si quelqu’un courait le danger de mal comprendre l’affirmation du premier verset stipulant que la Parole était un Dieu, s’il y avait quelque danger pour lui d’interpréter ce passage comme s’il signifiait que la Parole était le Dieu, le deuxième verset est là pour corriger son erreur et lui montrer que la Parole, considérée comme un Dieu, était avec le Dieu, et qu’en conséquence l’Un et l’Autre étaient deux personnes distinctes, Ils ne formaient pas une seule personne à eux deux.

Le troisième verset, facilement compréhensible et d’une grande importance, nous donne un aperçu du grand honneur et de la grande dignité dont était revêtu le Fils de Dieu, « l’Unique Engendré du Père », « le commencement de la création de Dieu ». « Toutes choses ont été faites par elle», par la Parole : les anges, les mondes, le genre humain, toutes choses. «Rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. » Combien magnifiques, combien grandioses apparaissent à nos yeux la dignité, l’honneur et le rang de notre éminent Seigneur, lorsque nous songeons à l’élévation dont le Père L’honora, même avant qu’il vînt dans le monde, avant qu’il eût démontré Son obéissance à la volonté du Père, une obéissance jusqu’à la mort même.

«A l’exclusion de celui qui lui a assujetti toutes choses.»

1 Cor. 15 : 27 ; Eph. 4 : 5, 6

II n’y a pas lieu de déduire, du verset cité dans le chapitre précédent, que le Fils était supérieur au Père, que le Père ne fit rien avant la création du Fils, par manque de génie créateur. Au contraire, il nous faut comprendre que si le Père a employé Son Fils comme instrument particulier dans Sa grandiose Création, s’il L’a honoré de cette façon, c’est pour la simple raison qu’il Lui a plu d’agir ainsi. L’Apôtre expose vigoureusement ce sujet quand il dit : «Pour nous il n’y a qu’un seul Dieu … de qui viennent toutes choses, … et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses. » Ces paroles expliquent tout. Toute la puissance créatrice résidait dans le Père, toutes choses viennent de Lui, mais par l’entremise du: Fils, l’instrument et le représentant honoré du Père, «afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père » (Jean 5 : 23). Remarquons que dans cette dernière citation, ainsi que dans tous les versets examinés dans cette étude, rien ne donne à penser que le Père serait le Fils, ni que le Fils serait son propre Père. Au contraire, ces citations présentent toujours deux personnes, les deux étant des Dieux, des Créateurs, mais l’une possédant la prééminence et l’autre ayant la qualité de représentant honoré, revêtu de gloire et de puissance.

Le verset quatre transporte notre esprit de la création des anges, des mondes et de l’homme, effectuée par la Parole de l’Eternel, par le glorieux « Unique Engendré », à Son œuvre de Rédemption de l’homme ; il nous Le montre présent parmi les hommes. D’autres versets nous apprennent en détail comment Celui qui était riche s’est fait pauvre pour nous, comment l’Unique Engendré, la Parole quitta la gloire qu’Elle avait auprès du Père pour exécuter le Plan de salut conçu par le Père à l’égard de l’homme, Plan grandiose, merveilleux, gagé de l’amour du Père. Ici, l’Apôtrè nous informe brièvement que lorsque Jésus se trouvait parmi lés hommes, en Lui «était la vie». Bien comprise, cette expression renferme beaucoup de vigueur, une importante signification. Lorsque notre Seigneur vivait parmi les hommes, II était le seul homme qui eût la vie en lui. Autrefois, Adam possédait la vie, mais il la perdit par sa désobéissance en Eden ; en lieu et place, il s’attira la malédiction, la sentence de mort qui se transmit à tous ses enfants par voie héréditaire, de sorte qu’aucun homme, dans le monde entier, issu de la race d’Adam, ne possédait la vie ; la possédait uniquement ce « Fils de l’homme » au sujet duquel écrivit l’Apôtre Jean. Touchant tous les autres hommes, l’Apôtre Paul s’exprima comme suit ; «Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et… ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché. »; (Rom. 5 : 12, Seg.). Notre Seigneur Lui-même déclara à propos de ceux de Son entourage : «Laissez les morts enterrer les morts. »: A vrai dire, ceux dont parlait Jésus n’étaient pas tous morts dans le sens d’avoir perdu toute étincelle de vie, mais tous étaient plus qu’aux neuf dixième morts, et le dixième de vie restant en eux s’estompait rapidement. Mais en Lui, en cet Unique Engendré du Père, lorsqu’il se trouvait parmi les hommes, il y avait la vie, la vie absolue, la vie parfaite, parce que Sa vie ne provenait pas d’Adam, par l’intermédiaire d’un père terrestre, mais, de Son état, de Sa condition préhumaine, elle fut directement transférée dans le sein de Marie, Né de cette façon, II possédait véritablement un organisme humain, sans toutefois que Ses droits à la vie aient eu à en souffrir; c’est pourquoi, comme le déclarent les Ecritures, II était saint, innocent, séparé des pécheurs, séparé de toute la race d’Adam dont Il se distinguait, particulièrement différent en raison d’un engendrement différent.

«Et la vie était la lumière des hommes.»

Point n’est besoin de dire que le mot lumière est employé ici dans un sens figuré ; il signifie l’espoir, l’intelligence, l’instruction. La vie de notre Seigneur en tant que l’a homme Christ Jésus», Sa sainteté de cœur, Son absolue obéissance à la volonté du Père, Sa fidélité à tous les principes de l’équité, le caractère Divin qu’il manifesta, non moins que Son enseignement, Ses paroles — Il parla en effet comme jamais homme n’a parlé —, tout cela atteste qu’il fut vraiment une grande lumière parmi les hommes, une lumière qui a toujours brillé depuis, non seulement au travers de ceux de Ses discours et de Ses enseignements que l’on a consigné par écrit, mais aussi au travers de la vie de Ses disciples, dans la mesure où ceux-ci furent et sont véritablement Siens.

« La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue.» Combien ces paroles furent vraies, attribuées aux Juifs ayant vécu au temps du Seigneur ! Et combien elles sont encore vraies, attribuées au monde en général ! Comme ils sont peu nombreux ceux qui comprennent et apprécient la lumière de la vérité et de la grâce Divines que firent briller les paroles et les actions de l’Homme Christ Jésus ! En vérité, on nous apprend que près de huit cent millions d’humains, le quart environ de la population mondiale, se réclament de Son nom, s’appelant « Chrétiens »; cependant il nous paraît impossible de fermer nos yeux sur ce fait que la vaste majorité de ces « Chrétiens » se trouve dans des ténèbres presque aussi grandes que les païens formant les trois quarts restants de la population du monde. Combien peu nombreux sont les cœurs et les esprits dans lesquels cette lumière a pénétré ! L’explication de l’Apôtre est la seule qui nous apprenne pourquoi. La voici : « Le dieu de ce siècle a aveuglé les pensées des incrédules, pour que la lumière de l’évangile de la gloire du Christ qui est l’image de Dieu, ne resplendît pas [pour eux]» (2 Cor. 4 : 4, D.).

Quel triste tableau ! Les trois-quarts du monde dans de complètes ténèbres, tandis que presque tous ceux qui prétendent voir sont également aveugles (Jean 9 : 40). Si, par la grâce de Dieu, nos yeux ont été ouverts dans une certaine mesure et nous ont permis d’apprécier cette grande lumière, veillons à ne pas nous en enorgueillir, craignons qu’elle ne s’éloigne de nous, car nous tomberions de nouveau dans les ténèbres ; ne permettons pas à l’orgueil, aux soucis du siècle, à la séduction des richesses ou à quoi que ce soit d’autre, de nous aveugler une nouvelle fois pour nous cacher la bonté et la grâce de Dieu en Christ.

Même les Chrétiens, annonce l’Apôtre Paul, s’ils voient, ce n’est qu’en partie. Toutefois, ils peuvent voir de mieux en mieux s’ils s’accordent étroitement avec le Plan Divin les concernant. ardons en mémoire les paroles de cet Apôtre écrites à plusieurs véritables disciples du Seigneur ayant vécu de son temps : « Je ne cesse de rendre grâces pour vous, faisant mention de vous dans mes prières, afin que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation, dans sa connaissance, et qu’il illumine les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle est l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la richesse de la gloire de son héritage qu’il réserve aux saints.» (Eph. 1: 16-18, Seg.).

Du verset 6 au verset 8, l’Apôtre commence à parler plus en détail du ministère terrestre du Seigneur ; il nous indique que Jean-Baptiste fut désigné par Dieu pour rendre témoignage au Seigneur, cette grande Lumière, et poser de cette façon le fondement sur lequel s’édifierait la foi en Jésus Lumière, Vie du monde. Jean n’était pas la Lumière, mais simplement le messager désigné pour l’annoncer, pour indiquer quelle était la véritable Lumière. Et l’on se souvient qu’en fait il eut à cœur de ne s’attribuer aucun honneur qui ne lui revint pas ; il déclara franchement que sa mission était d’introduire le Messie et, dès qu’il reçut du Père le témoignage lui montrant que le Seigneur était réellement le Messie attendu, il se hâta de L’annoncer comme tel, se déclarant indigne d’être Son serviteur et de délier les lacets de Ses sandales. Jean fut à ce point fidèle dans son témoignage que nombre de ses propres disciples le quittèrent sur-le-champ pour devenir disciples de Jésus, comme l’indique le récit évangélique.

Il était la véritable lumière.

De même que Jésus était la Parole, le Messager du Père, de même II était la Lumière du Père, à qui mission fut donnée de révéler, de faire connaître l’amour du Père afin d’attirer, de bénir ceux qui avaient des yeux pour voir. Hélas, comme il y eut alors beaucoup d’aveugles ! Ils avaient des yeux mais ne voyaient pas ; ils possédaient l’entendement, mais n’appréciaient pas. Toutefois, ceux qui « virent » et qui surent apprécier, quelle bénédiction ils reçurent ! Et reçurent cette bénédiction non seulement ceux qui virent le Seigneur personnellement, mais aussi ceux qui depuis ont vu briller Sa gloire, Sa lumière, après avoir entendu les paroles prêchées par Ses fidèles messagers sous la direction du Saint Esprit. « Heureux sont vos yeux, parce qu’ils voient, et vos oreilles parce qu’elles entendent ! » Quelle heureuse pensée l’on trouve, à demi cachée, dans les paroles de l’Apôtre affirmant que cette véritable Lumière éclairera tout homme ! Quelle rayon d’espérance elle fait pénétrer dans un cœur chrétien rempli de compassion ! Tous ceux qui possèdent l’Esprit de Dieu, l’Esprit de Celui qui aima le monde au point de donner Son Fils Unique pour qu’il devînt le Rédempteur des hommes, ceux-là, à n’en pas douter, sympathiseront avec le monde dans son état de perdition et d’aveuglement. Pour eux, cette promesse constitue une assurance supplémentaire de la réalisation des magnifiques prédictions et des glorieux privilèges que l’Eternel a annoncés par la bouche des prophètes ; ces derniers ont en effet parlé d’un Age de Gloire qui s’instaurera prochainement et au cours duquel le Messie, Soleil de la Justice, dissipera les ténèbres et le miasme du péché et de la mort, et introduira dans le monde la justice et la vie éternelle, l’accordant à quiconque l’acceptera.

Notre bien-aimé Rédempteur n’a pas encore éclairé ceux qui naquirent de la chair au cours des quatre milliers d’années ayant précédé le temps où Lui-même fut fait chair et qu’il mourut pour notre rédemption. Rien n’est plus évident. Il est également clair que, d’entre ceux qui vinrent au monde durant les deux mille ans écoulés depuis le moment où II nous racheta, pas plus d’un dixième n’a entendu parler de cette grande transaction qu’il opéra en notre faveur, et n’a eu l’occasion d’être éclairé et béni par ce moyen. Voici donc le joyeux message, la bonne nouvelle de grande joie qui sera pour tout le peuple : notre cher Rédempteur n’est pas seulement le Rédempteur et la Lumière de l’Eglise, mais aussi le Rédempteur du monde, la Lumière du monde qui éclairera finalement tout homme venu dans le monde, chaque fils et chaque fille d’Adam. A ce propos, nous viennent à l’esprit les paroles de l’Apôtre adressées à Timothée : « Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous. C’est là le témoignage rendu en son propre temps. » (1 Tim.2: 5, 6).

« Le témoignage rendu en son propre temps. »

Ah ! oui, il est un temps particulier réservé à l’accomplissement de chaque trait du Plan Divin, et la gloire et la beauté de ce Plan n’apparaîtront pleinement que lorsque ses diverses parties se seront développées. Au cours des deux mille ans qui suivirent la création du premier homme, le monde fut pratiquement laissé sans espérance d’aucun genre. Durant les deux millénaires qui s’écoulèrent ensuite, d’entre toutes les familles de la terre, seuls Abraham et sa postérité jouirent de la faveur Divine et reçurent une connaissance partielle du magnifique plan de salut que réalisera le Messie, issu selon la chair de la postérité d’Abraham. Au cours des deux mille ans passés, la connaissance du Messie a été dans une large mesure cachée aux yeux des Juifs et de la majorité des autres nations ; néanmoins, elle a été répandue ça et là, sélectionnant un peuple particulier, une sacrificature royale, une sainte nation, l’Israël spirituel. Chacun de ces traits a son propre temps : en son propre temps, Dieu révéla à Abraham les grandes lignes de Son Plan ; en son propre temps, Christ mourut pour les impies ; en son propre temps, au cours de Sa Seconde Venue, Il introduira Son Royaume avec lequel commencera la bénédiction de toutes les familles de la terre, et alors la véritable Lumière éclairera tout homme.

« Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l’a point connue. Elle est venue chez les siens [chez ceux de sa nation], et les siens [son peuple] ne l’ont point reçues. » Dans ces paroles est brièvement mentionné le rejet de Christ par un monde aveugle et par un Israël aveuglé. Mais cet aveuglement, prévu par Dieu et inclus dans Son Plan, n’empêcha pas notre cher Rédempteur d’accomplir les gracieux desseins projetés par le Père. Le Seigneur vint, non pour régner, non pour se faire servir, mais pour servir Israël et le monde en se faisant le Rédempteur de l’un et de l’autre ; II vint pour acheter les hommes au prix de Son propre sang et pour les libérer de la condamnation qui les frappa tous en raison de leur désobéissance à la loi Divine. Avec grandeur et noblesse, II mena à son terme l’oeuvre qui Lui fut assignée.

Mais II ne fut pas rejeté par tous ; un reste, un petit reste, si on le compare à la nation d’Israël entière, crut en Lui, se confia en Lui, Lui obéit et fut béni par Lui d’une manière toute spéciale. Ce reste, ce furent les Apôtres et d’autres frères fidèles dont le nombre atteignit environ cinq cents (1 Cor. 15 : 6). A ce reste s’étendit une faveur, une bénédiction particulière, conformément à l’arrangement Divin ; il lui fut donné le privilège de passer de la maison des serviteurs à la maison des fils. Moïse était le chef de la maison des serviteurs, c’est-à-dire de l’Israël naturel. Christ devint le chef de la maison des fils, c’est-à-dire de l’Israël spirituel. C’est ce qu’annonce l’Apôtre quand il dit : « Pour Moïse, il a été fidèle dans toute la maison de Dieu, comme serviteur, … mais Christ l’est comme fils sur sa maison ; et sa maison, c’est nous, pourvu que nous retenions jusqu’à la fin la ferme confiance et l’espérance dont nous nous glorifions.» (Héb. 3: 5, 6).

Les Juifs ne sont pas des fils de Dieu.

Les Juifs ne prétendirent jamais être des fils de Dieu, et les Ecritures ne les traitent pas non plus comme tels. Jusqu’au moment où notre Seigneur en personne annonça que le privilège d’adoption à la nouvelle nature était accessible, l’on ne pouvait rêver d’une plus grande dignité que celle de devenir serviteur du Dieu Très-Haut. Nous en avons la preuve dans le fait que les Juifs cherchaient à lapider notre Seigneur uniquement parce que Celui-ci se déclarait Fils de Dieu (Jean 5 : 17, 18). La chambre haute fut le lieu où les croyants juifs, ce reste dont nous parlons, furent adoptés comme fils ; le moment en fut la Pentecôte, jour où leur fut accordé l’Esprit d’adoption, le Saint Esprit, l’onction. Et d’une manière analogue, l’Esprit d’adoption fut imparti à tous les disciples du Seigneur au cours des siècles écoulés depuis, et il l’est toujours, bien qu’il ne soit pas accompagné des signes et des miracles accomplis au début de l’Age de l’Evangile en raison de leur nécessité.

C’est de cet engendrement de l’Esprit à une nouveauté de vie sur le plan spirituel, que l’Apôtre parle quand il dit : «lesquels sont engendrés non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu.» Le mot «nés», que l’on trouve ici dans les versions dont nous disposons, est une traduction erronée qui trompe. Dans ce verset, «engendrés» est la traduction correcte du terme grec genao. Wescott corrobore cette assertion dans sa remarque que voici : «littéralement «engendrés», comme en 1 Jean 2 : 29; 3 : 9 » (de la Version Révisée anglaise, trad.).

L’Apôtre insiste pour montrer que cet engendrement à la nouvelle nature est aussi nécessaire à la nouvelle création que l’engendrement de la chair est nécessaire à la génération humaine Il développe ensuite ce thème pour prouver que le pouvoir d’engendrement en cause ne se transmet pas par voie héréditaire ; il ne réside pas dans le sang ; il ne dépend pas de la volonté de la chair que ce soit d’une manière directe ou indirecte ni en aucun sens de la volonté de l’homme Dieu seul accomplit cet engendrement, Dieu seul accepte les .membres de cette Nouvelle Création, Dieu seul accorde le sceau de Son adoption et c’est pourquoi, ceux qu’il engendre, lorsqu’ils naîtront à leur résurrection seront, dans toute l’acception de ce terme, enfants du Très-Haut, « héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ », notre Seigneur.

Puis l’Apôtre revient à notre sujet ; il commente la venue de notre Seigneur parmi les hommes et, se plaçant du point de vue des fidèles disciples, il déclare : «La Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père.» Notons d’abord les premières paroles de ce verset ; elles nous informent que le Seigneur a été fait chair et expriment une pensée totalement différente de celle que renferment certains credo annonçant qu’il a été « incarné ». Etre incarné signifierait entrer dans la chair, comme si la chair servait simplement de couverture de vêtement. Telles ne sont pas, à propos de notre Seigneur, la déclaration et la signification du témoignage biblique qui est très explicite : II a été «fait chair». La Version Révisée [anglaise, et en français, la Version Darby, trad.], suivant le texte original avec plus d’exactitude là où c’est possible, le rend ici par : «La Parole devint chair. » Cette traduction concorde avec la déclaration que l’on trouve en Romains 1 : 3, nous apprenant que notre Seigneur naquit « de la semence de David, selon la chair», et avec celle que renferme l’épître aux Galates, chapitre 4, verset 4, où il est écrit que « Dieu a envoyé son fils, né de femme ».

Nous avons contemplé Sa gloire.

Les Apôtres et tous les croyants qui entrèrent en contact avec notre Seigneur au temps où Il était chair, furent ceux qui ont «contemplé sa gloire ». Ils contemplèrent la grandeur, la noblesse, la perfection de l’« homme Christ Jésus », perfection et gloire qui ne se sont vues en aucun autre homme, parce que tous les autres hommes étaient des pécheurs, tandis que Lui, en raison d’une naissance spéciale, était saint, innocent, séparé des pécheurs. Le mot gloire renferme ici la même pensée qu’en Psaume 8 : 5 où, parlant d’Adam, de sa perfection et de sa ressemblance à Dieu — Adam a été créé homme parfait à l’image de Dieu —, le Psalmiste déclare : Tu [Dieu] l’as «couronné de gloire et d’honneur». Notre Seigneur fut pareillement couronné de la gloire et de l’honneur de la perfection humaine, dans les jours de Sa chair, et c’est cette dignité, la dignité de la perfection humaine, que Ses disciples contemplèrent ; elle Le séparait et Le rendait distinct de tous les autres hommes. Les Apôtres s’aperçurent qu’elle Le différenciait du monde des pécheurs, étant en Lui la marque de l’Unique Engendré du Père, Fils plein de grâce et de vérité, dont le caractère abondait en qualités et en caractéristiques bonnes et désirables.

Il est une autre pensée quelque peu obscurcie par la traduction dans le verset étudié. Le mot grec rendu dans ce verset par «a habité» signifié «a dressé tabernacle » [voir note Darby, trad.], où « a dressé sa tente » ; c’est comme si on lisait : « La Parole a été faite chair, et elle a dressé tabernacle parmi nous. » Un tabernacle se dressait pour être une résidence, une habitation temporaire, et par l’emploi de ce mot les Saints Ecrits indiquent que si notre Seigneur prit la nature humaine, « a été fait chair», ce ne fut pas pour être à jamais un être de chair, un être humain, mais simplement pour l’être un certain temps. D’autres versets corroborent pleinement cette pensée, et il paraît étrange, en vérité, que les Chrétiens aient accepté d’une manière aussi générale l’idée erronée suivant laquelle notre Seigneur serait actuellement un être humain, qu’il vivrait dans le ciel comme être fait de chair et d’os. Bien au contraire, la chair et le sang ne peuvent hériter le Royaume des cieux. Notre Seigneur fut changé au moment de Sa résurrection ; II est maintenant, comme le déclare l’Apôtre, un «esprit vivifiant»; « notre Seigneur est cet Esprit ». Tous les membres du Peuple de Dieu, dit encore l’Apôtre, qui seront cohéritiers avec le Seigneur dans Son royaume, doivent nécessairement être «changés», car « la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu ».

Il serait par trop fâcheux de croire que notre Seigneur consentit à ce grand abaissement qu’il expérimenta en quittant la condition céleste pour goûter à la condition terrestre, en abandonnant la gloire qu’il avait auprès du Père avant que le monde fût, en devenant chair et en souffrant pour notre compte, et cela pour être ensuite obligé, après avoir ainsi démontré Son obéissance au Père et après nous avoir servi si gracieusement, de demeurer à toujours sur un plan d’existence inférieur, sur le plan humain. Cette pensée serait affligeante, et le passage biblique cité ci-dessus prouve le contraire. De plus, en accord avec le texte examiné en ce moment et nous apprenant que le Seigneur « dressa sa tente » parmi les hommes pour un peu de temps, l’Apôtre explique clairement le but de Sa venue dans le monde et indique que ce but fut atteint au moment de la mort du Maître. Il déclare que le Seigneur fut fait chair afin que, par la grâce de Dieu, II souffrît la mort pour tous les hommes (Hébreux 2: 9).

C’était là l’objet, l’unique objet, la seule nécessité pour laquelle notre Seigneur devait devenir un homme et, lorsqu’il eut terminé l’oeuvre que le Père Lui confia, II fut glorifié, hautement élevé comme l’annoncent les Ecritures et honoré d’un nom supérieur à tout autre nom. Dieu L’a fait «asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui se peut nommer » (Phil. 2 : 9 ; Eph. 1 : 21).

L’Apôtre Jean se met ensuite en devoir de montrer que Jean-Baptiste remplit entièrement sa mission en proclamant que le Seigneur était le Messie et, sans nul doute, il note ce fait parce que beaucoup de Juifs, bien que rejetant Jésus, gardaient manifestement une grande confiance en Jean-Baptiste. L’Apôtre continue en déclarant que la plénitude de Christ, la grâce et le mérite qui résidaient en Lui, ont été accordés à tous Ses disciples, Ses véritables disciples qui ont reçu «grâce pour grâce » ou, plus littéralement, « faveur sur faveur». Ces dernières paroles semblent exprimer ce qu’expérimentent tous les membres du peuple du Seigneur. En effet, la bénédiction que le Seigneur leur accorda en premier lieu, lorsqu’ils entrèrent en parenté avec Lui, n’était pas encore, en aucun sens, toute la faveur qu’il avait pour eux. Il leur fut et il leur est en outre donné de croître en grâce, de grandir dans la connaissance, de développer les fruits de l’Esprit et de recevoir faveur sur faveur, et cela sans discontinuer, jusqu’à la fin de leur course. Lorsqu’ils la termineront, leur résurrection les rendra parfaits et cette perfection leur échoira comme couronnement de la faveur de Dieu. Alors, nous serons semblables à notre Rédempteur ; nous Le verrons tel qu’il est et partagerons Sa gloire.

L’Apôtre met ensuite en contraste Moïse, le médiateur typique, le chef de la maison typique d’Israël, avec Christ, l’antitype de Moïse, le Chef de l’Israël spirituel. L’Alliance de la Loi, transmise par Moïse et en liaison avec laquelle fut imparti à Moïse le rôle de Médiateur, fut à beaucoup d’égards une grande bénédiction pour la nation Israélite. Mais la grâce et la Vérité, la faveur de Dieu et la connaissance de Son plan merveilleux, ne vinrent pas par Moïse, mais par Christ, et elles ne furent pas destinées aux disciples de Moïse, mais à ceux de Christ.

Pour terminer, notre leçon confirme que notre Seigneur fut l’Unique Fils engendré par le Père, et elle nous informe que Sa mission dans le monde fut d’annoncer le Père, de Le faire connaître, de Le révéler, d’abord à l’Eglise et finalement, en temps voulu, au monde. Le Père, personnification de la perfection et de la justice, ne saurait, avec juste raison, reconnaître le péché et les pécheurs, totalement opposés au bien le meilleur de l’univers et à Ses desseins. Dieu ne peut les accepter, Aussi l’exercice de Sa miséricorde nécessitait-il le recours à quelqu’un d’autre, à un médiateur. Son amour et Sa miséricorde nous sont par conséquent révélés en Christ, et ils n’en sont pas moins Siens, bien qu’ils nous soient témoignés d’une manière indirecte et accordés sous la réserve stipulée dans ces paroles : « Nul ne vient au Père que par moi » (par Christ) ; « il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Jean 14: 6 ; Actes 4 : 12). Ainsi, toute l’oeuvre confiée au Fils, que ce soit la rédemption de l’homme, l’instruction de Ses disciples et, pour finir, la bénédiction et le jugement futurs de toutes les familles de la terre, tout cela a et aura pour seul but la révélation du Père, la manifestation de Son caractère réel, c’est-à-dire de Son Amour, de Sa Justice, de Sa Sagesse et de Sa Puissance.

W.T. 3474 — C.T.R. 1904.

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