LA VIE PROMISE À L’ÉGLISE

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« Et la promesse qu’il nous a faite, c’est la vie éter­nelle. » – 1 Jean 2 : 25.

Du point de vue de la chrétienté en général, les pa­roles de ce texte sembleraient dénuées de sens, puis­que la grande majorité des hommes croit que l’éternité est imposée à toute l’humanité dès la naissance et qu’il faut que tous vivent pour toujours, quelque part.

Par conséquent, ils avancent que quiconque ne mé­rite pas le ciel doit, nécessairement, à la mort, aller dans un enfer pour y être tourmenté éternellement. Cette conclusion erronée est basée sur la supposition que tout être humain possède la vie éternelle et qu’il ne peut s’en débarrasser, même s’il essaie d’agir dans ce but. Ils déclarent que nous naissons avec une nature immortelle, et que tous ceux qui viennent à la vie doi­vent continuer à vivre quelque part pour toute l’éternité.

Les Écritures, cependant, enseignent le contraire. Elles déclarent que personne ne peut avoir la vie si Dieu ne la lui donne. Lorsque Dieu créa l’homme, Il donna à nos premiers parents la vie parfaite et un or­ganisme parfait. Il les informa ensuite qu’ils pourraient garder cette vie pour toujours, à condition d’obéir à ses Lois, mais que si ils désobéissaient, ils subiraient la punition liée au péché, c’est-à-dire la mort. La sen­tence de mort (appelée aussi malédiction) deviendrait applicable immédiatement après la transgression, comme il est écrit : « Le jour où tu en mangeras, tu mourras. » (Genèse 2 : 17). Ils désobéirent, et la sen­tence les frappa.

Après neuf cent trente ans d’état mourant, Adam mourut. Durant toute cette période, la sentence opérait en lui graduellement. Chaque jour, il dépérissait, jusqu’à ce qu’il cessât de respirer, finalement. Nous constatons que les enfants d’Adam ne purent pas participer à sa vie parfaite, car Adam la perdit avant qu’ils ne voient le jour. Ainsi le monde fut-il dénaturé par le péché et l’iniquité, devenant une race humaine mou­rante.

PAS DE VIE, SI CE N’EST PAR CHRIST

Les Écritures nous enseignent qu’il n’y aurait pas eu d’avenir pour la famille humaine, si Dieu n’avait pas pourvu à une issue en Christ. « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que qui­conque croit en lui ne périsse point », c’est-à-dire qu’il ne perde pas la vie. Avant même que Dieu ne renvoie nos premiers parents d’Eden, Il leur promit que vien­drait un Rédempteur. La postérité de la femme un jour écraserait la tête du serpent.

Bien que la mort régnât d’Adam à Moïse, néan­moins, il demeurait un espoir pour l’humanité qu’un jour la malédiction serait enlevée. Cette espérance fut transmise au travers de la famille de Seth, puis par celle de Noé et, plus tard, par Abraham et sa postérité : les enfants d’Israël. Cette espérance demeurait une simple suggestion, sachant qu’aucune révélation divine bien déterminée ne révélait les desseins de Dieu. Il est vrai que le prophète Enoch, le septième depuis Adam suivant la lignée de Seth, prophétisa : « Voici, le Sei­gneur vient avec ses saintes myriades, pour exercer un jugement contre tous » et laissa ainsi entendre qu’un jour la justice et l’équité seraient établies sur la terre. De même, la Promesse faite à Abraham ne parlait pas clairement, positivement de vie éternelle : « Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité », même si elle impliquait une résurrection d’entre les morts.

Lorsque les Israélites comprirent qu’ils n’étaient pas en mesure d’obtenir la vie éternelle en gardant la Loi, l’Eternel promit de leur envoyer un Libérateur qui rem­placerait leur cœur de pierre (Ezéchiel 36 : 26) et éta­blirait une Nouvelle Alliance avec eux. L’Alliance de la Loi leur enseigna qu’ils n’étaient pas en mesure de se libérer eux-mêmes de la puissance du péché et de la mort. Le Messie serait leur Libérateur. – Romains 11 : 26.

L’IMPORTANCE DES ENSEIGNEMENTS DE JÉSUS

Lorsque Jésus vint, Il apporta les paroles de la vie éternelle. Comme Paul le déclare, Jésus Christ a « mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Evangile » (2 Timothée 1 : 10). Le fait qu’Il les ait mis en évidence, démontre qu’elles ne l’étaient pas auparavant. Bien que le Plan de Dieu fût suggéré à Abraham, cependant les faits montraient une toute autre réalité. La condam­nation à mort prononcée par Dieu en Eden semblait exclure tout espoir de vie éternelle. Bien qu’il soit men­tionné, de manière plus ou moins vague, que l’Eternel délivrerait un jour l’humanité de la condamnation du péché et de la mort, néanmoins, personne ne pouvait dire comment cela pourrait se faire, comment Dieu pourrait faire bénéficier de la remise de la condamna­tion à mort, tout en demeurant juste.

Mais lorsque Jésus vint, Il apporta la lumière sur l’ensemble de ce sujet. Il montra que son œuvre de rédemption, prévue par la miséricorde divine, permet­trait de donner la vie éternelle à tous ceux qui accepte­raient les conditions divines. Il mit également en lu­mière l’immortalité. Il révéla le fait que l’intention de Dieu était non seulement de donner la vie éternelle à l’humanité, mais également d’accorder aux fidèles dis­ciples de Jésus, marchant sur ses traces, un genre de vie plus élevé, l’immortalité. Ainsi, une nouvelle pensée fut mise en lumière, dont personne n’avait même rêvé, auparavant.

Les paroles de notre Seigneur, concernant la vie éternelle et l’immortalité, ne sont pas aussi claires que celles de ses Apôtres. Nous nous souvenons qu’il fut promis à ces Apôtres qu’ils seraient guidés d’une ma­nière spéciale, dans leurs propos. Tout ce qu’ils lie­raient sur la terre serait astreignant et obligatoire aux yeux de Dieu, et tout ce qu’ils délieraient ne serait pas considéré comme obligatoire à ses yeux. Néanmoins, dans les paroles de notre Seigneur Jésus, il y avait un fondement pour tout ce que les Apôtres disaient et en­seignaient.

Il y avait une raison pour laquelle Jésus n’indiqua pas distinctement certaines choses à son sujet. Ceci Il nous le démontre lorsqu’Il dit à ses disciples : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. » S’Il avait essayé de tout leur dire sur la gloire, l’honneur et l’immortalité auxquels l’Eglise est appelée, ce serait leur donner plus que ce qu’ils auraient pu supporter. L’homme na­turel ne peut comprendre les choses de l’Esprit de Dieu, les choses profondes. Aussi était-il préférable, pour notre Seigneur, de laisser de côté ces sujets spi­rituels profonds. Après la Pentecôte, les engendrés de l’Esprit seraient à même de les comprendre. – Jean 16 : 12-14.

ESPÉRANCE POUR LE MONDE

La doctrine-clé des enseignements de Jésus était la vie éternelle. Il vint tout spécialement pour donner sa vie comme Rançon pour un grand nombre, afin que les hommes puissent retrouver la faveur dont ils bénéfi­ciaient à l’origine. Les Écritures n’enseignent nulle part que tous possèdent la vie par inhérence ; bien au contraire, elles enseignent l’inverse même : « Celui qui a le Fils a la vie ; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie » « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui ne croit pas au Fils de Dieu ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. »

Nous comprenons que la promesse mentionnée dans le texte de référence, se rapporte au message apporté par notre Seigneur : « Un si grand salut, qui, ayant commencé par être annoncé par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’avaient entendu » (Hébreux 2 : 3). Lors de sa venue, notre Seigneur jeta la lumière sur tout ce qui concerne le Plan de Dieu pour sauver l’homme du péché et de la mort. Il indiqua qu’il y aurait une résurrection des morts, pour les justes et les injustes : pour ceux se trouvant dans une condi­tion justifiée, et pour ceux qui ne sont pas justifiés. Il les relèverait au dernier jour, au commencement du Septième grand Jour de mille ans, durant lequel son Royaume Messianique prévaudrait et la bénédiction s’étendrait au monde entier. En tant que semence d’Abraham promise depuis longtemps, le Seigneur et son Eglise béniraient toutes les familles de la terre.

LES PRIVILÈGES PARTICULIERS DE L’ÉGLISE

Notre texte se réfère uniquement à une classe par­ticulière. Le monde n’y est pas inclus. « Voici la pro­messe qu’il nous a faite » (1 Jean 2 : 25). La pro­messe est faite actuellement à l’Eglise, et non pas à d’autres. Toutes les promesses en relation avec le monde sont faites selon des principes à caractère gé­néral. Tout le monde sera béni, et la bénédiction que recevront les hommes sera l’opportunité d’obtenir la vie éternelle. Dieu fit dépendre toute chose du Fils : « Celui qui a le Fils a la vie », et personne d’autre. Ainsi, seuls des croyants peuvent avoir la vie à pré­sent, mais non pas dans le plein sens du terme, seu­lement le commencement de cette vie, qui sera rendue parfaite dans la résurrection. Le monde n’a pas de vie en lui, et ne peut l’avoir, si ce n’est sous arrangement de Dieu.

Ceux qui viennent à Christ à présent, ce sont les membres de l’Eglise, la classe de l’Epouse, et c’est une classe particulièrement privilégiée. Elle hérite d’une vie qui est incorruptible. Mais il existe une pro­messe pour le monde, et seuls les croyants connais­sent cette disposition prévue en faveur de l’humanité. Tous auront l’opportunité d’obtenir la vie éternelle. Dieu prévit un Jour d’épreuve, un Jour de Jugement, pour voir si, lorsque l’humanité sera parvenue à la connais­sance de la Vérité, les hommes accepteront ses condi­tions et parviendront de cette manière, à la vie éter­nelle.

Le Seigneur rendra tout à fait possible pour le monde l’obtention de la vie éternelle sur le plan hu­main, de même qu’Il rend actuellement possible, à l’Eglise, l’obtention de la vie sur le plan divin. L’objectif, pour le peuple consacré à Dieu, est donc de s’efforcer d’appartenir à la classe des « nous ». Ce terme s’applique à ceux qui deviennent des disciples, à ceux qui croient en la gloire et en l’honneur, rattachés au Royaume et qui leur sont offerts. Ceux-là vouent leur vie à marcher sur les traces de Jésus, et cela jusqu’à la mort.

Cette classe des « nous » inclut non seulement les Sacrificateurs antitypiques, mais également les Lévites antitypiques. Mais si les deux classes obtiendront la vie éternelle, la « couronne de vie » (l’immortalité) est des­tinée uniquement à ceux qui auront démontré qu’ils sont des « plus que vainqueurs ». Les Ecritures dé­tiennent une promesse particulière pour tous ceux qui marchent fidèlement sur les traces de Jésus. Il est promis à cette classe d’être cohéritière avec Lui et de s’asseoir avec Lui sur son Trône. – Apocalypse 3 : 21.

En une certaine occasion, le Seigneur dit aux Juifs : « Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même » (Jean 5 : 26). Par cette affirmation, il n’y a pas de doute qu’il est question de l’immortalité. Car de même que le Père a la vie inhérente, il a également donné au Fils l’opportunité de posséder cette vie. Et de même que le Fils reçut la promesse de cette vie durant son ministère terrestre, Il en obtint la réalisation à sa résurrection. Cette même promesse est donnée à l’Eglise qui est son Corps. – Jean 10 : 27, 28.

En une autre occasion, Il dit : « Si vous ne mangez la chair du Fils de l’Homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes. » (Jean 6 : 53). Il s’agit ici de la vie inhérente, d’une vie en soi-même. La différence entre cette vie et la vie ordinaire est que la première est inhérente, tandis que la deuxième est entretenue. Tous les anges ont une vie dont ils ne sont pas déchus, une vie éternelle, se pro­longeant toujours. Elle peut prendre fin, si telle est la volonté de Dieu, mais ce n’est pas une vie à durée li­mitée. Nous ne savons pas d’où les anges puisent leur vie, mais le fait que les Ecritures déclarent que certains d’entre eux mourront est une preuve qu’ils ne possè­dent pas l’immortalité.

UN MOT D’AVERTISSEMENT

Nous devrions être très scrupuleux dans notre fa­çon de parler. Si nous devions dire à la majorité des hommes que nous croyons que seule l’Eglise élue aura l’immortalité, ils risquent de mal nous comprendre et penseront que nous sous-entendons que le reste de l’humanité périra comme des bêtes. Aussi, devons-nous nous assurer que nos pensées seront bien com­prises. La vie éternelle est une vie qui nécessite d’être entretenue, tandis que l’immortalité est le degré divin de vie qui n’a pas besoin d’être entretenue.

Jésus dit : « Je suis venu afin qu’elles [les brebis, trad.] aient la vie, et qu’elles l’aient même en abon­dance » (Jean 10 : 10). C’est la vie qui fut perdue par Adam. Cette vie était éternelle, dans ce sens qu’elle aurait pu toujours durer. Ce n’était pas une vie accor­dée pour un laps de temps déterminé, une année, voire même un million d’années, mais elle devait durer aussi longtemps qu’elle ne serait pas perdue. Dans ce verset, le Seigneur se réfère à deux classes : ceux du monde qui seront obéissants ; ils auront la vie qui sera entretenue de manière éternelle, et l’Eglise qui partagera avec Jésus la nature divine et aura une vie « plus abondante », dans le sens où il s’agira de la vie inhérente, qui n’a pas besoin d’être entretenue.

C’est là, par conséquent, la promesse qu’Il nous a faite. Si nous voulons affermir notre appel et notre élection et obtenir la gloire, l’honneur et l’immortalité, nous devons exercer une grande prudence. Ceux qui atteindront le prix, obtiendront la plus grande bénédic­tion que Dieu a à donner. Tous devraient comprendre que nous avons quelque chose à faire en vue de la réalisation des gracieuses promesses que Dieu nous a faites. Tandis que Dieu est à la fois capable et désireux de remplir sa part du contrat, il nous faut cependant nous assurer que nous coopérons avec Lui de toutes les manières possibles.

« Pouvons-nous espérer, cher Seigneur, gagner une aussi merveilleuse félicité :

Demeurer avec toi dans une ineffable lumière ?

Oh ! serons-nous capables de parvenir un jour à la joie promise –

Obtenir la vie immortelle, incorruptible ?

Oui ! nous le serons, parce que c’est toi qui a pro­mis et ta Parole est sûre.

Inspirés de cette manière, nous nous pressons en chemin ;

Le sentier est solitaire, mais la fin est douce,

Elle introduit dans le Royaume du jour parfait. »

WT 1915 p5608