LA VOIX DES TROIS SIGNES

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Exode 4 : 1-9

Préparant une leçon sur Moïse et sur les circonstances qui l’amenèrent à se présenter deux fois aux Israélites, comme leur libérateur de l’esclavage d’Egypte, nous nous sommes rappelé que « ces choses leur arrivèrent comme type, et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints » (1 Cor. 10 : 11, Darby). Examinant le sujet de ce point de vue, nous comprîmes, comme jamais auparavant, que les trois signes par le moyen desquels les Israélites furent convaincus, au moment où Moïse s’est présenté à eux pour la seconde fois, que Dieu les délivrerait tout prochainement, devaient typifier trois signes, trois témoignages correspondants, ayant trait à la seconde venue de Christ et qui convaincraient les véritables Israélites Spirituels. Dans le type, ces trois signes, ces trois témoignages précédèrent les plaies qui s’abattirent sur les Egyptiens ; cela doit signifier que dans l’antitype, les trois signes, les trois témoignages destinés à l’Israël spirituel, en liaison avec la Seconde Venue de notre Seigneur, en liaison aussi avec la grande délivrance que le Seigneur accomplira, doivent précéder les plaies, le grand temps d’affliction qui s’abattra sous peu sur le monde en général.

L’étude de ce sujet nous rendit d’abord perplexes. Nous nous dîmes : «Les Ecritures nous montrent clairement que nous vivons actuellement « dans les jours du Fils de l’Homme » ; aussi avons-nous ajouté en sous-titre à notre journal, depuis sa création, la mention : Messager de la Présence de Christ ; mais où trouver ces trois signes ? Où sont donc ces signes, ces témoignages auxquels nous devrions nous attendre présentement, selon l’enseignement du type, et qui doivent convaincre tous les véritables Israélites ?

Pendant un certain temps, nous inclinâmes à penser qu’il y avait lieu de s’attendre à des signes miraculeux, mais par la suite nous comprîmes que des signes miraculeux seraient hors de la manière d’agir de l’Eternel ; l’antitype, en effet, s’effectue toujours à une échelle plus grande que le type. Ainsi, par exemple, l’Agneau pascal typique ne préfigure que bien faiblement l’Agneau de Dieu et les grandes choses accomplies par le sacrifice de ce dernier. Assurés que nous vivions au temps de la « parousia [présence, trad.] du Fils de l’Homme », nous conclûmes que de nos jours, selon toute probabilité, ces signes ont déjà été donnés, ou étaient en train de l’être. Ne pouvant les trouver, et pressentant que cette matière devait constituer actuellement, pour la maison du Seigneur, une «nourriture au temps convenable», nous priâmes ardemment l’Eternel, à plusieurs reprises et tout en continuant notre étude, de nous éclairer sur ce sujet. La lumière ne venant pas, nous en touchâmes mot à la famille de la Maison de la Bible, à table, au moment du déjeuner, requérant les prières de tous à ce propos et invitant tous ceux qui auraient des suggestions sur ce point, à les présenter librement. Apparemment, il entrait dans le dessein de Dieu que nous en arrivions au point de confesser notre incapacité à résoudre l’énigme, et que nous nous tournions vers Lui, pleins de confiance, pour obtenir la sagesse voulue ; en effet, moins de deux heures après, toute cette matière devint claire et facilement intelligible à notre esprit. Nous allons maintenant nous efforcer de vous la présenter.

(1) Notre Seigneur déclare que Moïse L’a typifié en certains points particuliers, dans certains de ses actes. Moïse «a écrit de moi», affirme-t-Il. Moïse lui-même annonça que « Le Seigneur votre Dieu vous suscitera d’entre vos frères un prophète [un instructeur] comme moi ». Pierre cite ce dernier passage dans son sermon et le met en relief (Jean 5 : 46 ; Deut. 18 : 15 ; Actes 3 : 22). Moïse, cependant, ne typifia pas Christ dans tout ce qu’il fit ; sa vie, considérée dans son ensemble ne fut par non plus un type de la vie de Christ. Quand il frappa le rocher, par exemple, contrairement au commandement Divin, il fut un type de ceux d’entre les disciples de Christ qui font ouvertement honte au Seigneur et qui, en conséquence, mourront de la Seconde Mort ; représentant ces derniers, il ne fut pas autorisé à entrer dans la terre promise (Nomb. 20 : 11 ; Deut. 32 : 51, 52 ; Héb. 10 : 29). Parfois, il représenta l’Eternel. Mais dans le cas qui nous occupe, nous sommes spécialement portés à examiner son comportement envers les Israélites, en rapport avec leur délivrance de la servitude d’Egypte. Dans cette figure, nous le voyons distinctement typifier Christ Jésus. Moïse était riche ; c’était un prince hautement honoré et versé dans toute la science de son temps ; mais, pour Israël, il renonça à son rang, abandonna titres et honneurs et, les Israélites étant devenus des esclaves, il vint prendre place parmi eux pour être leur guide et leur libérateur. Comme cette description ressemble à celle que nous donnent les Ecritures à propos de notre Seigneur !

Jésus quitta la gloire propre à la condition céleste et au plan spirituel d’existence ; II prit une forme de serviteur et devint semblable aux hommes. Il vint pour délivrer Ses frères de l’esclavage (Phil. 2 : 6-8).

Lorsque Moïse vint chez son peuple, on le rejeta et, pour sauver sa vie, il s’enfuit au pays de Madian, d’où il vint vers les Israélites une seconde fois. Ainsi Christ vint-Il chez les siens, et les siens ne Le reçurent pas (Jean 1 : 12) ; et II s’en alla dans un pays lointain, au ciel même, d’où II est actuellement venu, pour la deuxième fois, afin de délivrer de la servitude du péché et de la mort tous les véritables Israélites. Moïse était âgé de quarante ans lorsqu’il s’offrit à Israël la première fois ; il s’absenta ensuite pendant une égale période de temps, pendant quarante ans, et il revint et délivra ses frères. L’on discerne également un type, une parallèle dans cette particularité relative au temps ; celle-ci enseigne, en effet, que les âges judaïque et évangélique sont d’égale longueur. Depuis le temps où l’Israël typique fut traité comme nation dans l’attente du Messie, jusqu’au moment où Jésus se présenta effectivement à lui, s’écoula une période de 1845 années ; et, à partir de ce moment-là, Jésus mourant et quittant les Israélites, jusqu’au temps indiqué dans les Ecritures comme date de Sa Seconde Venue (Octobre de l’année 1874), s’écoula une semblable période de 1845 années, ce qui correspond exactement aux deux périodes, dans le type, au terme desquelles Moïse se présenta à ceux de sa nation.

La voix du premier signe

(2) Lorsque Moïse se présenta aux Israélites pour la deuxième fois, il ne s’adressa pas à eux personnellement et directement, comme la première fois. Dieu lui avait dit qu’Aaron lui servirait de bouche, serait son porte-parole, et que lui-même, Moïse, tiendrait pour Aaron la place de Dieu (Exode 4 : 16). Ce détail semble impliquer ce que nous voyons justement être le cas actuellement, savoir que le Seigneur Jésus, maintenant, ne s’adresse pas en personne aux véritables Israélites, comme II le fit lors de Sa première venue, mais par l’intermédiaire de Son agent, par l’intermédiaire d’un porte-parole.

Aaron, le porte-parole, l’agent de l’Eternel, représenterait, selon notre compréhension, les membres de la sacrificature royale — ceux d’entre les consacrés à Dieu demeurant encore dans la chair et effectuant encore leur sacrifice — qui ne sont pas encore passés au-delà du voile et qui, en conséquence, ne sont pas encore entrés dans la gloire. Le type semble donc enseigner que procéderont de notre Seigneur présent, mais par l’intermédiaire des membres vivants de Son Corps, par l’intermédiaire de Ses frères représentés en Aaron, les signes, les témoignages devant convaincre tous les véritables Israélites en vie de nos jours que le Seigneur est présent, nanti d’un puissant pouvoir salvateur, et qu’il vaincra finalement Satan, le péché et la mort.

(3) Le premier signe, ou témoignage, donné à Israël fut le jet par terre d’une verge, sa transformation en un serpent, la prise de ce serpent par la queue et sa transformation en une verge, entre les mains d’Aaron. C’était la verge de Moïse ; Aaron agissait en chaque action comme simple représentant de Moïse. L’Israélite naturel ne vit qu’un miracle dans ce premier signe ; il n’y discerna aucun enseignement. L’Israélite spirituel ne doit pas s’attendre, dans l’antitype, à voir une verge plus grande que celle de Moïse et un serpent plus grand ; il lui appartient au contraire de s’attendre à comprendre la signification de cette verge et de ce serpent, signification qui, dans l’antitype, renferme une instruction, un témoignage pour nos jours.

La verge est un symbole d’autorité. La verge de Moïse, représentant l’autorité Divine, fut souvent employée aussi bien en rapport avec des plaies qu’avec des signes. Le serpent symbolise le mal, le péché avec tout ce qui en résulte, le mal en général. La leçon que l’Israélite spirituel d’aujourd’hui peut tirer de ce premier signe est la suivante : il doit maintenant comprendre que tout le mal existant dans le monde résulte, directement ou indirectement, du fait que Dieu a lâché Sa verge, Son autorité ; il doit comprendre en outre que l’intention, le dessein de Dieu, conformément d’ailleurs à Sa promesse, est de se saisir des conditions mauvaises présentes, qui durent depuis plus de six mille ans déjà, et de faire sortir l’ordre de la confusion, de rétablir Son autorité entre Ses mains propres.

Ces actes, ces signes, est-il écrit, émettent des « voix », ce qui veut dire qu’ils portent des témoignages (Exode 4 : 8, 9). Aussi, pouvons-nous nous poser cette question : Ce premier signe ou témoignage est-il donné aujourd’hui au peuple de Dieu répandu dans le monde entier ?

Nous répondrons que oui. A-t-il toujours été reconnu et présenté comme tel ? Nous répondrons que non. A-t-il jamais été présenté comme tel avant la moisson présente ? Nous répondrons que non. Jusqu’ici, il a fait l’objet de spéculations parmi les gens et les théologiens de toutes les dénominations et de toutes les nuances de la croyance chrétienne, mais il est demeuré comme une question sans réponse. Il se résume en ce point d’interrogation : Pourquoi Dieu a-t-Il permis le mal dans le monde ? Certains ont soutenu, d’une manière blasphématoire, que Dieu a causé le mal pour qu’il en résulte du bien ; mais Dieu Lui-même dément cette assertion le plus énergiquement possible, et tout ce qui a trait à Son caractère la réfute. Dieu déclare que tout bien et tout don parfait, procèdent de Lui, et qu’en Lui il n’y a pas changement ni ombre de variation. « Son œuvre est parfaite. » D’autres ont prétendu qu’un conflit existait entre Dieu et Satan, entre le bien et le mal, et que chacun de son côté faisait tout son possible pour vaincre l’autre, Satan et le mal prédominant dans le monde, raison pour laquelle ce monde est appelé « le présent monde mauvais », où « il n’y a point de juste, non pas même un seul ». Mais, quel qu’ait été le point de vue émis, il y a eu confusion sur cette matière, uniquement toutefois jusqu’au temps de la moisson, jusqu’au moment où la véritable lumière commença à briller sur ce sujet. Et cette lumière montre que lorsque le péché entra dans le monde, Dieu délaissa les hommes, II les abandonna à leur propre conduite. Il laissa tomber la verge de Son autorité; « se reposa de ses œuvres », permettant la floraison du péché et du mal. Il n’entrait pas dans Son propos, cependant, de les laisser toujours fleurir, dominer en tant que serpent anti-type. Il a au contraire projeté, décidé d’avance et même prédit de la manière la plus formelle qu’il établirait en temps opportun Son Royaume, qui serait remis entre les mains du Messie, Celui-ci devant se saisir du vieux serpent, du Diable, de Satan, et restreindre son pouvoir. Cette lumière montre aussi qu’en fin de compte Dieu soumettra à Son autorité et ramènera en accord avec elle le mauvais ordre de choses actuel, détruisant le mal qui s’y rattache. Cet enseignement est en conséquence le signe dont la « voix », le témoignage fut montré dans le jet par terre de la verge, effectué par Aaron, dans la transformation de cette verge en un serpent, dans la prise de ce serpent par Aaron et sa transformation en une verge entre les mains de ce dernier. Combien plus grand que le signe typique est l’enseignement antitypique ! Combien plus expressif est cet enseignement ! Qui d’entre les véritables Israélites, après avoir entendu ce témoignage, doutera encore de la proche délivrance, de tout le peuple de Dieu, du pouvoir de Satan, du péché et de la mort ?

Nous voudrions éviter dans la mesure du possible de faire mention de personnalité ; cependant, l’intérêt de la Vérité et des véritables Israélites exige, croyons-nous, que nous indiquions que ce signe a déjà été donné. Le périodique « Zion’s Watch Tower and Herald of Christ’s Présence » (« La Tour de Garde de Sion et le Messager de la Présence de Christ » — trad.), fut fondé en 1879, et la « voix » qu’il a émise à annoncé au véritable Israël de Dieu que la Seconde Venue de notre Seigneur, en qualité de Libérateur du monde, avait déjà eu lieu. Elle a proclamé que le Seigneur était présent, quoique invisible ; un être spirituel ne peut en effet être vu par personne, même par les membres de l’Eglise ; ceux-ci ne Le verront qu’au moment où ils seront « changés » et Lui seront rendus semblables, à la Première Résurrection. Le message proclamé ensuite par ce journal déclarait que le Seigneur était présent dans le but d’établir Son Royaume et de délivrer, de l’esclavage de la corruption, Ses saints ainsi que la création gémissante entière, tous ceux qui Lui obéiraient. Et il est des plus remarquables de constater que, très peu après sa parution, un numéro spécial de ce périodique fut publié, portant ce titre significatif : « Nourriture pour Chrétiens réfléchis — Pourquoi le Mal a été permis », et sa voix, son témoignage se répandit parmi les Israélites spirituels d’une manière extraordinaire : plus d’un million et demi d’exemplaires de ce numéro ont été distribués aux Etats-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne, par l’entremise de la poste et par distribution aux portes des églises. Et la voix, le témoignage de ce premier signe, de ce premier enseignement se répète encore d’un membre du peuple de Dieu à l’autre, de par le monde entier, et ce, en diverses langues aujourd’hui. Dans cet opuscule, et pour la première fois pour autant que nous le sachions, il a été montré que le mal prédominant dans le monde, l’esclavage introduit par le péché et par la mort, le règne de l’iniquité et les différentes oppressions auxquelles est soumise la création gémissante dans son ensemble, résultent du fait que Dieu a lâché Son autorité (Sa verge), et non de Son inaptitude à la maintenir. Cette brochure expose encore qu’en aucun cas, ces divers maux ne sont le résultat de l’exercice de cette autorité entre les mains de Dieu. Elle montre aussi que le mal sera complètement réprimé, annihilé, lorsque le Seigneur se saisira de nouveau de Son grand pouvoir et qu’il régnera.

Aurait-il pu y avoir un antitype plus grand, plus important, au signe donné par Moïse et Aaron aux Israélites, par le moyen de la verge et du serpent ? La vérité sur ce sujet ne convainc-t-elle pas l’Israélite spirituel bien plus que ne le feraient des signes, des prodiges, des miracles qui frapperaient les sens naturels ? La connaissance accordée de nos jours au Peuple de Dieu, à propos du Divin Plan des Ages, de son arrangement et de son aboutissement, ne satisfait-elle pas nos aspirations comme rien d’autre ne pourrait le faire ? Ne nous assure-t-elle pas que la délivrance est proche ?

La voix du deuxième signe

(4) Le deuxième signe qui devait être donné aux Israélites était celui de la main lépreuse. La main, mise dans le sein, puis retirée, était lépreuse ; mais, remise dans le sein, et retirée une seconde fois, elle était intacte. L’Israélite naturel ne discerna dans ce miracle rien d’autre qu’un signe naturel ; ce signe fut cependant voulu par Dieu dans le but de permettre à l’Israélite spirituel d’y puiser une grande leçon, et de le convaincre bien plus que le signe typique ne convainquit l’Israélite typique, par le témoignage que comporterait cette leçon. La main est un symbole de puissance. Dans ce cas, elle représente la puissance Divine. La lèpre symbolise le péché. En conséquence, l’enseignement de ce signe semblerait être le suivant : 1) la puissance Divine fut d’abord manifestée exempte de péché, d’imperfection, de défaut ; 2) cachée pendant un certain temps, cette même puissance Divine fut ensuite manifestée entachée par le péché et l’imperfection ; 3) cachée de nouveau pendant un certain temps, elle sera par la suite manifestée affranchie du péché.

Quel enseignement, quel témoignage comporte ce signe ? Nous répondrons que cet enseignement concorde avec le précédent, relatif à la permission du mal, mais il ne s’applique pas au mal en général, mais plutôt au péché en particulier ; et il n’intéresse pas le monde en général, mais spécialement le peuple de Dieu, ceux dont Dieu se sert comme agents ou représentants, ceux qui sont Sa main, Sa puissance dans le monde. La puissance Divine fut à l’origine manifestée exempte de toute tache. Mais au cours de cet âge de l’Evangile, elle est représentée par les consacrés à Dieu, par les membres du Corps de Christ qui sont Ses ambassadeurs, Ses représentants ; mais ces derniers sont « lépreux », ils sont en fait imparfaits, bien qu’ils soient considérés comme parfaits en Christ ; aux yeux du monde, ils sont souillés, mais, du point de vue Divin, leurs tares sont toutes cachées, couvertes par le mérite de la justice de Christ. Néanmoins, depuis plus de dix-neuf siècles, ils sont la main, la puissance de Dieu dans le monde ; mais bientôt, ils seront accueillis dans Son sein, la Première Résurrection les « changera » de sorte que, lorsqu’à l’avenir ils se manifesteront de nouveau, ils seront sans péché, « sans tache, ni ride, ni rien de semblable », et l’Eternel les emploiera encore, comme agents, pour tendre Sa verge, pour faire tomber les plaies sur l’« Egypte » [type du monde, trad.] et pour délivrer le reste de Son Peuple de l’esclavage du péché et de la mort.

Ce sujet n’est-il pas également un signe, un témoignage particulier à notre temps ? N’a-t-il jamais été clairement compris auparavant ? Il est particulier à nos jours, répondrons-nous, et il n’a jamais été clairement compris auparavant. Dans le passé, beaucoup ont saisi quelque chose à propos de la justification, quelque chose à propos de la sanctification, quelque chose à propos d’un Libérateur futur ; mais jamais auparavant ces sujets, dans leurs rapports réciproques, n’ont été vus sous un jour aussi clair qu’aujourd’hui. Jamais auparavant n’a été clairement comprise la relation existant entre la justification, la sanctification et la délivrance, savoir : la justification procède de la grâce Divine, elle s’accepte par la foi ; la sanctification implique des œuvres et un sacrifice fondés sur cette justification ; aux justifiés et consacrés, qui vainquent fidèlement, par la grâce de Dieu en Christ, sera accordée une part dans « la gloire, l’honneur et l’immortalité » de la nature Divine, à la Première Résurrection.

Mais le signe, la voix de ce témoignage a-t-elle été proclamée de quelque façon particulière, comme le fut la voix, le témoignage précédent ? Oui, répondrons-nous, elle le fut dans les volumes de la série des ETUDES DES ECRITURES, dont le premier parut en 1886. Ces volumes s’unissent en un témoignage se rapportant à l’Eglise. Ils traitent du péché originel, du premier pas à faire pour en sortir et qui conduit à la justification par la foi en Christ ; ils traitent aussi du pas suivant qui est celui de la sanctification et du sacrifice, ainsi que de l’ultime changement, s’opérant dans la Première Résurrection, et qui élève à la nature Divine, à la gloire et au cohéritage avec Christ. Ces volumes développent particulièrement ce sujet de ses différents points de vue, le sacrifice rédempteur de notre Seigneur, en vertu duquel purification sera accomplie en notre faveur en temps voulu, étant mis en relief dans chacun d’eux ; ils enseignent aussi qu’il n’y a pas lieu de s’attendre à une pureté absolue avant que le Seigneur nous ait pris à Lui-même, au moment de notre « changement ».

En plus de l’enseignement fourni par ces volumes, sur ce sujet, pour donner plus de vigueur à leur « voix » et pour les aider à rendre compréhensible leur témoignage, un service de pèlerins a été institué. Divers frères se déplacent de lieu en lieu, démontrant, expliquant la leçon qu’enseignent le signe de la main lépreuse et de sa guérison. Et tous nos lecteurs, ayant entendu ce témoignage, le transmettent chaque jour à d’autres.

La voix du troisième signe

(5) Un autre signe devait être donné ; l’Eternel a fait clairement savoir que ce signe serait nécessaire et que, d’entre Son véritable peuple, tous n’entendraient pas, ne prêteraient pas l’oreille à la « voix » des deux premiers témoignages.

Le troisième signe donné à l’Israël naturel consista à prendre de l’eau d’une rivière et à la répandre sur la terre où elle devint du sang. Les Israélites y virent simplement un signe, un miracle ; ils n’en comprirent pas la signification, comme doit s’efforcer de la comprendre l’Israélite spirituel. En explication de l’enseignement symbolique offert par ce type, nous émettons la suggestion suivante : ici, comme en d’autres endroits, l’eau symbolise la Vérité ; et la terre, ici comme ailleurs, représente la société humaine ; l’eau tombant sur la terre signifie d’ordinaire le rafraîchissement de la terre, c’est pour la terre une bénédiction ; et, normalement, nous devrions nous attendre à ce que la Vérité, répandue sur la société, soit pour la société une bénédiction ; mais dans le symbole, l’eau tourna en sang ; or le sang, représentant la mort, est repoussant, répugnant. Dans l’antitype cela signifierait qu’au temps présent, la Vérité « versée » sur la société produira un effet contraire à celui auquel on devrait logiquement s’attendre. La société, le monde civilisé a prétendu, surtout au cours du siècle passé, rechercher la Vérité de toutes les manières possibles. Mais le type étudié montre que le temps est venu où les soi-disant chercheurs de vérité (le mot science signifie vérité) rejetteront, dédaigneront la Vérité ; ils la trouveront odieuse, répugnante, intolérable. Nos lecturs se souviendront peut-être ici des paroles de notre Seigneur, relatives à nos jours : « Le soleil devint noir comme un sac de crin, la lune entière devint comme du sang. » Nous avons montré en un endroit quelle était la signification de ces paroles ; la lune symbolise la Loi judaïque, tandis que le soleil représente le message de l’Evangile. Le message de l’Evangile deviendra ténèbres aux yeux de la société humaine en général, sous l’effet des sophismes propagés par la Haute Critique, par les théories de l’Evolution, etc., au cours de ce jour orgueilleux. La Loi, par contre, représentée par la lune, sera regardée comme entachée de sang. Ses sacrifices ne seront pas estimés comme types ni appréciés comme tels, mais ils seront considérés comme l’œuvre de Juifs égarés qui, par ignorance et par superstition, tuèrent leurs animaux par milliers. Les ordres auxquels ils obéirent n’émanaient pas de Dieu, dira-t-on, mais ils étaient le fruit de suppositions personnelles tirées de connivence avec les prêtres. Une pensée analogue s’attache à ce signe, au témoignage de l’eau de la Vérité « versée » sur la terre sociale. Cette eau sera considérée comme étant du sang, au lieu d’être absorbée comme étant la Vérité.

Y a-t-il quelque chose de correspondant à ce signe, qui soit actuellement en cours de réalisation dans le monde, que l’on pourrait estimer comme un signe, un témoignage destiné aux véritables Israélites, et qui soit tel qu’il n’ait jamais été donné auparavant ? Oui, répondrons- nous, cela existe. Un mouvement très remarquable progresse parmi nous depuis seize années déjà [écrit en 1907, trad.] et au cours de cette période, notre Société a fourni gratuitement et dans la quantité désirée, à ceux qui ont promis de les employer judicieusement, des opuscules traitant de la Vérité. Nos rapports annuels indiquent que des millions de pages imprimées ont ainsi circulé dans le monde, et circulent encore, la Vérité étant de cette façon versée sur la terre symbolique, sur la société humaine, et ce libéralement, dans beaucoup de pays et en de nombreuses langues. Mais cette pluie d’eau, cette propagation de la Vérité a merveilleusement progressé, d’une manière toute spéciale, durant les neuf années écoulées par le moyen de ce que nous avons appelé l’oeuvre « volontaire ». Engagés dans cette œuvre, des centaines de consacrés à Dieu ont distribué aux chrétiens, systématiquement et sans discontinuer, des opuscules et des brochures fournis gratuitement par notre Société, les frais entraînés par cette diffusion ayant été couverts par des dons qui n’ont pas été réclamés ni même sollicités.

Quel est l’effet de cette « averse » tombée sur les gens les plus éclairés du monde, sur ceux qui prétendent être à la recherche de la Vérité ? Cette eau, est-elle reçue avec plaisir, est-elle absorbée avec joie ? Elle l’est, mais seulement par une minorité ; la grande majorité paraît en être fâchée, à l’exemple des Scribes, des Pharisiens et des docteurs en théologie qui s’irritèrent, lors de la Première Venue du Seigneur, lorsqu’ils s’aperçurent que le Seigneur et les Apôtres enseignaient le peuple, et ce, sans exiger aucun argent, sans fixer aucun prix en contrepartie (Actes 4:2). Rien n’est plus évident que les instructeurs déclarés de la Chrétienté ne veulent pas être eux-mêmes enseignés par la Vérité, et ils ne désirent pas que leurs gens le soient. Ils s’y opposent amèrement, persécutent et calomnient ceux qui s’efforcent de faire le bien par la diffusion de cette Vérité. Abandonnant la simplicité de l’Evangile de Christ, imprégnés d’orgueil sectaire et de mondanité, ils se tournent de plus en plus vers la théorie de l’Evolution et vers la Haute Critique, à tel point que la Vérité leur semble répugnante, indésirable, comme entachée de sang. Non seulement ils ne voient que du sang répandu inutilement, dans les sacrifices typiques, mais ils se froissent quand on leur dit que l’antitypique sacrifice pour les péchés fut la mort de Christ; ils s’indignent quand on leur déclare que la justice Divine exigeait ce sacrifice et que, sans effusion de sang, il n’y a pas de rémission de péchés, comme le dit l’Apôtre (Héb. 9 : 22). Cela ne cadre pas avec leurs théories d’après lesquelles l’homme fut créé à peu de chose près semblable à un singe ; formant une race, il évolua magnifiquement jus qu’à nos jours, et il continuera à se développer et à évoluer jusqu’à ce qu’il devienne un dieu. Il n’y a donc qu’à le laisser tranquille ; aucun Sauveur ne lui est nécessaire, il n’a pas besoin d’être délivré de l’état de choses actuel que l’on ne considère pas comme mauvais. Raisonnant ainsi, ces instructeurs prennent le mal pour le bien et le bien pour le mal, les ténèbres pour la lumière et la lumière pour les ténèbres. La Vérité enseignée par la Parole de Dieu à propos de la chute de l’homme, à propos de la rançon, à propos d’une délivrance à venir et des bénédictions futures du Rétablissement, auxquelles Dieu a pourvu en Christ pour toutes les familles de la terre et qu’il dispensera par le moyen du Royaume Millénaire, cette Vérité, s’opposant à leurs théories, leur paraît inadmissible, haïssable, répugnante comme du sang.

De même que la « voix » du troisième signe, ou témoignage, devait convaincre tous les véritables Israélites typiques, de même, dans l’anti- type, ce dernier témoignage, cette dernière preuve convaincra finalement tous ceux qui forment le véritable peuple de Dieu vivant de nos jours dans le monde. Ces derniers comprendront que les systèmes et les théologiens en lesquels ils se sont confiés, s’éloignent de plus en plus, jour après jour, de la juste appréciation du véritable Evangile — de la Vérité telle qu’elle est en Christ Jésus —, pour s’enfoncer dans les ténèbres extérieures du monde. Tous ceux qui demeurent fidèles au Seigneur, à mesure qu’ils percevront cet état de choses, à mesure qu’ils discerneront, en se plaçant du point de vue biblique, la fissure existant entre la croyance et l’incrédulité, seront par là même aidés, convaincus, rendus capables de prendre en conséquence position pour la Vérité.

Lorsque Moïse et Aaron se présentèrent devant Pharaon, ils accomplirent en sa présence, souvenons-nous en, le premier de ces signes : la verge qu’ils avaient se transforma en un serpent qui lui-même devint ensuite une verge. Pharaon appela ses magiciens [types des théologiens d’aujourd’hui dont l’esprit, non les mœurs, s’est corrompu, et qui sont réprouvés, non du point de vue moral, mais en ce qui concerne la foi (2 Tim. 3 : 8)], et leur expliqua que, d’après Moïse et Aaron, ce signe était une manifestation de puissance et de faveur Divines ; il leur demanda s’ils ne pouvaient pas en faire autant. Ils répondirent que oui, jetèrent leurs verges sur le sol, et ces verges devinrent aussi des serpents ; mais le serpent issu de la verge d’Aaron engloutit ces serpents-là. Qu’est-ce que cela pourrait bien vouloir dire ? Cela pourrait signifier que, dans la mesure où cela concerne le monde, l’on ne verra rien de nouveau dans ce premier signe, ou témoignage, qui convainquit les Hébreux ; on prétendra que les théologiens ont de tout temps pensé et déclaré que Dieu bénissait les mauvaises choses pour que du bien en résultât. Mais, répondrons-nous, la portée de ce sujet, révélé maintenant par Dieu à Son peuple, est tellement plus complète qu’elle engloutit bel et bien toutes ces suggestions et ces théories héritées du passé. Ce que l’Eternel montre actuellement, prouve à Son peuple, de façon concluante, non seulement qu’il fait concourir au bien certains malheurs, mais que tout mal, de tout genre, provient du défaut d’exercice de l’autorité Divine dans le monde. Cela prouve aussi que, bientôt, lorsque le Seigneur étendra Sa main et assumera de nouveau le contrôle des affaires terrestres, les mauvaises conditions prévalant sur la terre feront place à des conditions conformes au caractère et à l’autorité de Dieu.

La première plaie qui frappa les Egyptiens, souvenons-nous en également, fut le changement en sang de toutes les eaux de l’Egypte — des eaux des rivières, des étangs, etc. —, de sorte que les Egyptiens ne purent plus en boire ; aussi se creusèrent-ils des puits près des rivières. Puisque l’eau représente la Vérité, l’idée exprimée ici serait qu’aux yeux du monde, toute Vérité deviendra très vite repoussante ; chaque trait particulier de la Vérité, en liaison avec le Plan Divin tel que le présente la Parole de Dieu, deviendra écœurant ; et le creusement de puits semblerait impliquer que, rejetant la Parole de Dieu, le monde (la Chrétienté) cherchera après la Vérité en suivant diverses voies que lui inspirera sa propre imagination.

Que dirons-nous à ce propos

Nous devrions tous être grandement encouragés de trouver si clairement exprimé dans le type ce que nous percevions d’une manière vague et confuse, savoir, que le Peuple de Dieu, les membres de la Sacrificature Royale vivant de ce côté-ci du voile sont employés par le Seigneur de diverses façons, accomplissant Son dessein relatif à la séparation de Son Peuple et des autres gens, à la séparation du froment et de l’ivraie. Il est remarquable de noter à cet égard que personne, à part les consacrés, n’a jamais travaillé avec bonheur à l’oeuvre qui s’effectue en rapport avec l’un quelconque des témoignages étudiés en ce moment. Sur plus de deux millions d’exemplaires du Volume 1 des ETUDES DES ECRITURES, actuellement en circulation, remarquablement peu ont été distribués par des gens autres que ceux qui croient au témoignage rendu par ce volume et qui l’ont diffusé, mus par le désir d’être employés comme instruments et porte-parole du Seigneur, dans la proclamation de Sa Parole, à la manière l’Aaron qui fut précisément le porte-parole de Moïse.

En conséquence, chers frères et sœurs, nous devrions nous sentir encouragés à mesure que, examinant le type, nous voyons de nos jours un accomplissement si clair des choses écrites auparavant pour notre instruction. Avec un courage renouvelé, expliquons « Pourquoi le Mal fut permis » — secret du Plan Divin —, à tous ceux à propos desquels nous avons quelque raison de croire qu’ils sont de véritables Israélites. Montrons-leur aussi la « main », les instruments employés par Dieu, à Son service, au cours de cet Age de l’Evangile ; expliquons-leur la justification qui couvre nos imperfections aux yeux de Dieu, sans nous transformer aux yeux du monde ; attirons aussi leur attention sur la victoire finale réservée aux consacres. Engageons les Premiers-nés d’Israël à la fidélité jusqu’à ce qu’arrive le moment de notre « changement »,

le moment où nous serons rendus semblables au Seigneur et dignes d’être Ses serviteurs et Ses représentants. Continuons également à répandre l’eau de la Vérité, que les autres nous écoutent ou qu’ils s’en abstiennent. Le Seigneur nous assure que ce signe, ce témoignage, et les résultats contraires qui en découleront, produiront leur effet, en fin de compte, sur les véritables Israélites. Souvenons-nous que même l’opposition du monde se trouvera être une influence qui contribuera à faire comprendre aux véritables Israélites, d’une manière décisive, que la délivrance est proche. Finalement, approprions-nous l’assurance donnée par l’Eternel à Moïse, à propos de ce dernier et à propos d’Aaron : « Je serai avec toi. »

W.T. 4057 – C.T.R. 1907

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