L’ACHEVEMENT DES PREPARATIFS POUR L’ETABLISSEMENT DU REGNE DE LA JUSTICE

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Les nations se sont irritées: et ta colère est venue, et le temps est venu de juger les morts, de récompenser tes serviteurs les prophètes, les saints et ceux qui craignent ton nom, les petits et les grands, et de détruire ceux qui détruisent la terre. ‘—

Apoc. 11 : 18.

 Il est possible que beaucoup des enfants de Dieu aient attendu pour le début de l’année juive de 1915 (commençant le 21 septembre 1914), des événements plus importants que ceux qu’ils auraient dû prévoir. L’esprit humain a une tendance naturelle à laquelle nous compatissons et qui porte l’homme à présumer que les événements se développeront plus rapidement, s’accom­pliront plus soudainement que cela n’a lieu habituellement. Les Ecritures nous montrent par exemple qu’au moment approximatif ou retentit la septième trompette, certains événements importants mentionnés dans notre texte, commenceront à s’accomplir. Beaucoup de chré­tiens, en lisant ces paroles, pensent que tout ce qu’elles renferment s’accomplira en quelques minutes, quelques heures ou, tout au plus, en quelques semaines, mais lorsque nous finissons par comprendre les Ecritures, nous voyons que ces paroles prophétiques s’accompliront au cours des mille ans du règne de Christ.

« Les nations se sont irritées; et ta colère est venue, et le temps est venu de juger les morts. » Les membres de l’Eglise sont jugés les premiers et leur sort est décidé : en ce qui concerne le monde, Dieu a fixé dans ce but un jour de mille ans (Act. 17 : 31: 2 Pier. 3 : 8). Le temps est venu., de récompenser tes serviteurs les pro­phètes [les anciens dignitaires1, les saints et ceux qui craignent ton nom, les petits et les grands. » Ces deux dernières classes forment l’humanité qui sera jugée et le sort des humains sera décidé d’après leur manière de se conduire pendant le Millénium. Dieu détruira ceux qui corrompent la terre. Si, pour accomplir le contenu de notre texte il faut mille ans, on pourra en dire autant à l’égard d’autres passages des Ecritures.

Daniel nous parle aussi (Dan. 12: 1) de la période de transition qui sépare la domination des gentils d’avec le Règne du Messie; il dit : « Ce sera une époque de détresse telle qu’il n’y en a point eu depuis que les nations existent ».  Notre Seigneur commentant ces paroles dans sa grande prophétie ajoute « qu’il n’y en aura jamais [de semblable] (Matth. 24: 21). Après avoir parlé de la tribulation qui allait s’abattre sur les Juifs à la fin de leur dispensation, le Maître dit : « Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis » (Luc 21 : 24). Nous estimons qu’il est raisonnable d’admettre que, s’il y a des temps pour les nations qui doivent être accomplis, ils doivent avoir été prédits; si donc ils ont été prédits, ils ont été arrêtés ou disposés d’avance par Dieu qui savait par anticipation quelle serait la durée de ces temps des nations et le moment ou ils seraient accomplis.

Les paroles de notre Seigneur paraissent nous suggérer l’idée de faire des recherches pour voir s’il est possible de découvrir des indications relatives aux temps ou aux années des nations. Si nous jetons un coup d’œil dans la Bible et dans l’histoire, nous remarquons que Dieu enleva le royaume à Israël son peuple typique à une date très caractéristique: à cette même date, il livra la domination du monde aux nations aux gentils et leur permit d’exercer une plus ou moins grande puissance. Nous remarquons aussi que, selon les indications de la Bible, le royaume fut enlevé au dernier roi de la famille de David, à Sédécias, en l’an 606 avant J-C. (Nous ne prétendons pas que l’aminée 605 ou l’année 607 pourrait ne pas être la date véritable, mais, autant que nous pou­vons en juger, ce fut l’année 606 av. J.-C. qui est la date exacte.) Si nous admettons que Dieu enleva le royaume typique à Israël en l’an 606 av. J-C., c’est qu’à ce moment-là, l’Eternel avait décidé d’accorder aux nations (gentils) la permission de détenir le pouvoir. Nous avons examiné ce que l’histoire et la Bible nous disent sur ce sujet.

L’image allégorique de la domination des gentils

Nous reprenons simplement sous une autre forme ce que nous avons développé dans les ouvrages intitulés Etudes des Ecritures , nous y voyons qu’après avoir enlevé le royaume à Sédécias, Dieu donna la puissance aux nations et l’empereur Nébucadnetsar fut le premier souverain mondial. Les Ecritures nous enseignent que Nébucadnetsar eut un songe inspiré par Dieu. Le matin venu, le roi avait oublié son rêve, mais Daniel le lui expliqua dans la suite. Dans ce songe, Nébucadnetsar vit une grande statue dont la tête était d’or, la poitrine et les bras d’argent, le ventre et les cuisses d’airain, les jambes de fer et les pieds en partie de fer et en partie d’argile.

Daniel expliqua que la grande statue qu’avait vue Nébucadnetsar était une image de tous les royaumes des nations. Le royaume de Nébucadnetsar, Babylone, était représenté par la tête d’or, ensuite venait l’empire médo-­perse figuré par la poitrine et les bras d’argent; l’empire grec suivait, représenté par le ventre et les cuisses d’airain; Rome venait après, personnifiée par les jambes de fer; ensuite venait le soi-disant Saint Empire Romain. figuré par les pieds de fer mélangé d’argile; en dernier lieu, suivaient les gouvernements actuels de l’Europe représentés par les dix orteils également de fer mêlé d’argile.

Dans la vision de Nébucadnetsar interprétée par Daniel, Dieu voulait représenter par cette figure tous les gouver­nements des nations qui devaient exercer leur pouvoir sur toute la terre connue.

Quand ce sujet est clairement compris nous voyons alors que la période pendant laquelle ces quatre empires

4 Janvier 1915

 universels ont régné sur le monde constitue les temps des nations. Dans Luc 24: 21 Dieu a parlé des temps des nations par la bouche de notre Seigneur Jésus-Christ, maintenant l’Ancien Testament nous indique combien il y a de ces temps, c’est à dire combien d’années, car, en langage scripturaire, un temps veut dire une année.

Si nous approfondissons davantage ce sujet, nous voyons que Dieu annonça aux Israélites qu’ils allaient encourir sa disgrâce sept fois plus [ou sept temps] (Luc. 26:14-28). Il ne pouvait s’agir d’années littérales, car les Israélites subirent maintes tribulations qui durè­rent autant et parfois plus de sept ans. Une question se pose alors : quelle était la nature des années composant ces temps? Une conviction s’est imposée à nous, c’est que, s’il ne s’agissait pas d’années littérales, il s’agissait d’années symboliques; or, l’année juive est de 360 jours, d’autre part, dans les prophéties un jour représente une année effective (Ez. 4 : 6). Dans ces conditions, chaque temps symbolique est de 360 ans et une période de sept temps compte 7 x 360 ans, soit 2520 ans.

C’est ainsi que nous obtînmes la durée du temps de l’humiliation d’Israël (Ez. 21: 25-32), pendant lequel son royaume et son gouvernement devaient être assujettis aux nations. Tout en mettant de côté son royaume typique, Dieu annonça aux nations qu’il n’établirait pas encore son véritable Royaume que, dans l’intervalle, il leur accordait l’opportunité de faire voir tout ce dont elles étaient capables pour le bien de l’humanité, pour établir les meilleurs gouvernements possibles, pour diriger le monde avec justice et sagesse.

Les grands empires universels terrestres

Avec une entière confiance en eux-mêmes, les Baby­loniens essayèrent de gouverner le monde de leur mieux, mais ils ne tardèrent pas à obtenir de piètres résultats. On ne tarda pas à ériger en règle générale le mépris des droits du peuple, les riches accaparant tout pour eux-mêmes et les pauvres n’ayant presque rien. Les Mèdes et les Perses arrivèrent ensuite au pouvoir, leurs débuts furent bons, ils s’efforcèrent de réaliser un pro­gramme équitable et de faire le bien. Nous rappelons que Cyrus, le premier souverain médo-perse libéra les Juifs, leur permit de retourner à Jérusalem et leur renvoya les ustensiles sacrés du temple qui avaient une grande valeur; il ne voulut pas les garder, car ils appartenaient à Dieu. Cyrus fit de son mieux pour gouverner selon le bien et la justice, néanmoins, après une courte période, l’empire médo-perse cessa de satisfaire le peuple et ne fut plus une bénédiction pour l’humanité.

Les Grecs vinrent ensuite, Alexandre-le-Grand avait conquis le monde avant d’avoir trente et un ans; pendant un certain temps, la Grèce domina le monde. La civili­sation grecque, les divers systèmes philosophiques grecs se répandirent au loin. Les théories grecques de toute nature ont plus ou moins imprégné tous les grands pays de la terre. De nos jours encore l’influence de la Grèce se retrouve dans la formation de toutes les religions de la terre; les religions de la chrétienté sont elles-mêmes un mélange de mythologie grecque, de doctrines chré­tiennes, d’enseignements de la loi mosaïque et des pro­phéties juives. L’heure vint aussi où la Grèce dut aban­donner le sceptre du pouvoir.

L’empire romain succéda au précédent, ses gouverne­ments furent de formes diverses, chacun d’eux fut mis à l’épreuve pour voir dans quelle mesure il gouvernerait le monde avec sagesse et justice. Le résultat final de ces essais fut une centralisation du pouvoir à des degrés divers, une concentration de la richesse entre les mains d’un petit nombre et les masses populaires ne récoltèrent pas de bénédictions et ne furent pas satisfaites; l’organi­sation romaine commença à s’effondrer.

Il ne tarda pas à se former un mélange entre le christianisme et le pouvoir civil romain, représenté par les pieds de fer de la statue qui étaient entremêlés d’ar­gile; ce fut une apparence de christianisme qui recouvrit les pouvoirs civils de la même manière que l’argile enveloppait les pieds de la statue. Cette apparence exté­rieure ne rendit pas les nations vraiment chrétiennes, mais amena ces puissances et ces gouvernements à se considérer comme chrétiens: c’est d’ailleurs ainsi qu’ils se nomment eux-mêmes l’Allemagne chrétienne, la Grande-Bretagne chrétienne, la France chrétienne, la Russie chrétienne, l’Italie chrétienne et l’Autriche chrétienne.

Une imitation du royaume de christ

L’argile ressemble beaucoup à la pierre et Dieu s’est servi d’une pierre pour symboliser son Royaume dans la même description allégorique où il nous représente l’ar­gile enveloppant le fer des pieds de la statue, cette argile étant l’image de la chrétienté nominale. Le règne de Christ n’est pas encore établi, mais il sera édifié sur les ruines des institutions actuelles qui ressemblent extérieu­rement au Royaume de Christ. Les nations s’intitulent chrétiennes, le proclament même sur leurs monnaies et affirment que Dieu règne au sein de leurs royaumes: elles se considèrent ensemble comme la chrétienté, c’est à dire le Royaume de Christ. Elles furent conduites à cet état de choses, par les enseignements de l’église nomi­nale pendant les âges des ténèbres; ce n’était certes pas la véritable Eglise, mais des gens qui s’imaginaient, bien à tort, faire partie de l’Eglise de Christ et qui persé­cutèrent la véritable Eglise.

Nous considérons comme églises sectaires tout ce qui n’est pas la véritable Eglise. Il y a beaucoup de fausses églises; toutes ne peuvent pas être la véritable. Quelle est donc la véritable Eglise? Aucune des églises nomi­nales ne reconnaît aux autres ce titre-là; toutes le reven­diquent pour elles-mêmes. Aucune d’entre elles n’est la véritable, si nous nous en tenons à la description de l’Eglise de Christ dans la Bible, Dieu ne reconnaît que celle formée de ceux qui se sont consacrés à lui parmi les Grecs, les Anglais, les Allemands, les Scandinaves, etc., parmi les baptistes, les méthodistes, les luthériens, les presbytériens et parmi ceux qui ne sont attachés à aucune église nominale. Tous ceux qui sont des saints de Dieu sont membres de son Eglise; tous les autres sont de simples imitations de chrétiens. Les grandes organisations qui s’intitulent églises de Dieu, n’ont reçu de Lui aucune autorité, elles ne sont pas reconnues par les Ecritures elles sont de simples institutions humaines et, au milieu d’elles, les saints seuls sont reconnus par Dieu comme ses enfants.

La Bible nous fait voir que toutes ces fausses églises forment Babylone, terme qui veut dire confusion; ces églises forment un assemblage confus d’individus de toutes les classes sociales et aussi de doctrines de toute nature, ce qui est entièrement opposé à tout ce que Dieu et sa Parole enseignent. C’est du sein de ces masses confuses que Dieu appelle les siens, il leur dit : « Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne parti­cipiez point à ses péchés, et que vous n’ayez point de part à ses fléaux » (Apoc. 18: 4); il leur fait voir qu’une grande calamité s’abattra soudainement sur la grande institution qui s’appelle la chrétienté; cette organisation sera alors entièrement détruite.

La fin des temps des nations

Dans notre étude de la Parole de Dieu nous avons reporté les 2520 ans (c’est à dire les 7 temps) à partir de l’an 606 avant J.-C. et nous avons trouvé que cela nous amenait en octobre 1914 avec le degré d’exactitude qu’il nous a été possible d’obtenir. Nous n’avons pas affirmé catégoriquement que ce serait cette année-là; nous avons laissé à chacun le soin de consulter l’histoire et de vérifier la chose par lui-même. Serait-ce donc la date que nous venons d’indiquer, ou une autre, qui serait le temps fixé?

5 Janvier 1915

Un grand nombre d’entre nous ont admis qu’à vues humaines ce serait en octobre 1914 que prendrait fin la permission de régner qui fut accordée aux nations (aux gentils); car c’est aux environs d’octobre que se termine l’année juive: l’année 1914 prit fin le 20 septembre, selon le calendrier juif.

Maintenant les temps des nations sont-ils achevés? Quelques personnes diront peut-être non: d’autres diront que les temps des nations seront terminés lorsque le pouvoir et la domination auront été entièrement enlevés aux gentils et lorsque le royaume de Christ sera établi et ces personnes attendent l’accomplissement de beaucoup d’événements à l’expiration des temps des nations.

Nous voyons également que beaucoup d’autres per­sonnes ont encore des idées différentes à cet égard; quelques-unes croient qu’à l’heure qui suivra minuit le jour présumé, un grand changement s’accomplira partout, que le règne du mal sera aboli en soixante minutes ou en soixante secondes. Est-il raisonnable de s’attendre à voir les royaumes des gentils s’effondrer en une heure ou en un jour? Si Dieu nous l’avait dit, ce serait différent, car nous savons qu’Il a le pouvoir absolu d’accomplir sa volonté en tout lieu. Avons-nous des motifs plausibles de croire à un changement aussi instan­tané? Pensons-nous qu’en nous couchant le 20 septembre dernier au soir, nous eussions dû nous attendre, en nous éveillant le 21 au matin, à contempler l’entière destruc­tion de tous les empires du monde et l’établissement complet du Royaume de Christ avec la glorification des saints. C’eût été un changement foudroyant et nous ne pensons pas que rien soit de nature à justifier une telle supposition. Si quelques-uns pensent ainsi, ils ne peuvent motiver une telle opinion.

Les deux témoins de Dieu

Jetons maintenant un coup d’œil en arrière et exami­nons ce qui se passa immédiatement après l’expiration de certaines périodes des Ecritures. La Bible nous indique des périodes (ou jours symboliqiles) par exemple : les 1260, les 1290, les 1335 et les 2300 jours symboliques (Dan. 12:7, 11, 12: 8:13, 14). Nous n’avons pas le temps d’entrer dans des détails au sujet de ces périodes prophétiques; elles nous sont bien connues et ont été examinées en détail dans les « Etudes des Ecritures », nous nous bornons à rafraîchir nos souvenirs.

Les 1260 ans (jours symboliques) furent achevés en 1799. Dès leur origine jusqu’à leur achèvement ce fut le règne de la persécution. Lorsque les 1260 années furent terminées, est-ce que les persécutions prirent fin en une heure, en un jour ou en une année? Certainement pas! Un des résultats obtenus nous fait voir l’élévation des deux témoins de Dieu jusqu’aux cieux; ces deux témoins sont l’Ancien et le Nouveau Testament; ils furent élevés jusqu’au ciel, c’est à dire élevés aux yeux du monde et obtinrent une position dans laquelle ils jouirent d’une influence et d’une considération qui ne leur avaient jamais été accordées jusqu’alors.

Elevés jusqu’aux cieux

Avant cette date, l’église nominale déclarait que la Bible et la voix de l’Eglise se faisaient entendre côte à côte, que la voix de l’église était la parole des évêques et des papes, que le rôle de la Bible était simplement de confirmer la voix de l’église. Lorsque les 1260 jours furent expirés il en fut tout autrement, la Bible fut élevée à une position bien différente.

Nous rappelons que c’est entre 1803 et 1813 qu’un grand nombre des sociétés bibliques furent fondées. C’est alors seulement que la Bible fut publiée dans toutes les langues sous forme d’éditions à bon marché et elle commença à se répandre dans toutes les nations. La Bible fut élevée aux yeux des peuples, fut élevée jusqu’au ciel; cette expression a le même sens que celle employée par Jésus lorsqu’il dit « Et toi, Capernaum seras-tu élevée jusqu’au ciel? »‘ La Bible fut élevée grandement, si l’on considère la position humiliante qu’elle occupait pendant les âges des ténèbres un certain nombre d’années s’écoulèrent cependant avant qu’elle pût occuper cette position élevée.

Le temps de la fin

L’erreur a naturellement combattu la vérité au cours des siècles, la vérité a néanmoins progressé pas à pas. En 1799 commença le temps de la fin, époque à laquelle différents événements devaient arriver. Selon le prophète, « la connaissance augmentera  ; les sages compren­dront » et ce sera une époque de détresse telle qu’il n’y en a point eu depuis que les nations existent (Dan. 12 :1-10). Ces diverses prophéties devaient se réaliser après 1799; elles se sont accomplies graduellement pendant le siècle passé. Le passage nous disant que « plusieurs courront çà et là ne reçut vraiment son application qu’un certain nombre d’années après le com­mencement du temps de la fin. L’utilisation des machines à vapeur se développa peu à peu: le bateau à vapeur fit son apparition le premier, puis vint le chemin de fer. Ces inventions indispensables devaient précéder le moment ou « plusieurs courront çà et là ».

Il n’y a que peu d’années que nous avons obtenu le maximum de vitesse sur les chemins de fer et les bateaux à vapeur. Selon toute apparence, cette grande vitesse n’a pas été conservée; peu de trains font plus de qua­rante kilomètres à l’heure, il en est de même des grands paquebots, le Maurétania et le Lusitania qui sont des bateaux à vapeur du type le plus rapide. Il est certain que ces vaisseaux n’auraient pas été construits si le gouvernement britannique n’avait pas désiré posséder quelques croiseurs très rapides en prévision de guerres.

Ces inventions merveilleuses qui caractérisent notre époque se sont succédé graduellement depuis 1799. L’augmentation des connaissances qui se produisit après la période des débuts atteint maintenant son point culmi­nant. Nous sommes arrivés aujourd’hui au point où l’instruction obligatoire des pays civilisés a réalisé sensi­blement tout ce qu’elle pouvait apporter aux peuples: quelques nations mêmes s’efforcent d’amoindrir l’instruc­tion populaire. Un homme d’état russe d’une haute situation déclara récemment que l’instruction servait à engendrer l’esprit révolutionnaire des masses; si donc le peuple était moins instruit, il y aurait moins de désor­dres dans le pays. Toutes les autres nations apprendront à un moment donné que l’instruction sans limites est un danger. L’instruction alliée à un cœur mauvais met entre des mains vicieuses un pouvoir qui peut être dangereux.

Les temps marqués pour la compréhension des périodes chronologiques sont venus

Lorsque Daniel nous dit que « les sages compren­dront », il fait allusion, sans aucun doute, à la période qui suit les 1290 jours dont il parle dans le même cha­pitre; cette période prit fin en 1829. Peu après 1829, Wiliam Miller commença à proclamer le message de la prochaine et seconde venue de Christ. A la suite de l’élévation de la Bible, un certain nombre de doctrines surgirent et se manifestèrent puissamment.

Chacun a entendu parler du grand mouvement créé par Miller aux Etats-Unis (voir Vol. III, « Etudes des Ecritures » ( page 84, édition anglaise). Nous ne nous approprions pas les enseignements de notre frère Miller. Certaines de ses idées au sujet des Ecritures étaient exactes, d’autres ne l’étaient pas, comme ce fut le cas de notre frère Calvin et de quelques autres frères depuis son époque. Sur ces entrefaites, le moment vint où la seconde venue de Christ devait être annoncée. Si, d’une part, la seconde venue n’eut pas lieu en 1844, malgré l’attente des disciples de Miller, cependant, au cours de l’année 1829, les chrétiens remarquaient certaines doctrines

6 Janvier 1915

 auxquelles on n’avait jamais pris garde auparavant, entre autres, celle de l’immortalité de l’âme et celle des natures spirituelle et humaine, etc. Ces doctrines conduisirent a des recherches approfondies dans les Ecritures et donnè­rent à la Parole de Dieu une autorité bien supérieure à celle des traditions humaines.

La lumière augmenta graduellement d’intensité et fit disparaître peu à peu les ténèbres de l’erreur renfermées dans les doctrines et dans la manière de les appliquer; aujourd’hui les enfants de Dieu en retirent de grandes bénédictions. Voilà plus de cent ans que le temps de la fin a commencé et les connaissances chrétiennes se sont développées constamment et progressivement; malgré des oppositions de toute nature, elles ont cependant continué la lutte pour remporter la victoire.

Daniel nous parle d’une autre période prophétique de 2300 jours. Cette période devait annoncer certains évé­nements; à l’expiration de ce laps de temps le sanctuaire devait être purifié. Cette purification de la véritable Eglise. de ceux qui appartiennent au sanctuaire se fit par l’enlèvement des souillures des âges des ténèbres et s’acheva complètement en 1846, date à laquelle la prophétie des 2300 jours devait être accomplie. Cette œuvre de purifi­cation ne fut pas accomplie en un moment, en un jour ou en une année; d’autre part, cette purification fut limitée.

Nous passons maintenant à la période des 1335 jours qui s’acheva en 1875. Parlant de ces jours-là le prophète dit : Heureux celui qui attendra, et qui arrivera jusqu’à mille trois cent trente-cinq jours [ou années] (Dan. 12 :12). A cette date le peuple de Dieu reçut de grandes bénédictions: car c’est à ce moment-là que notre Maître revint pour accomplir une œuvre préparatoire avant de prendre possession de sa grande puissance et de venir inaugurer son règne de mille ans qui a été promis depuis longtemps. Le temps de sa présence (du grec parousia) était arrivé et il fut présent à la date indiquée. Nous ne voulons pas répéter quelle fut la nature de ces bénédic­tions, on ne peut d’ailleurs les expliquer en quelques mots; l’on peut dire cependant que depuis la présence du Maître nous avons eu des preuves constantes des grandes bénédictions qui nous ont été apportées selon les prédictions de Daniel.

Preuves de la présence (parousia) de notre Seigneur

Comment notre Seigneur prendra-t-il possession de sa grande puissance et de son Royaume? Les Ecritures nous le montrent clairement; elles nous font voir, parallèlement avec les périodes chronologiques précédentes, qu’il y a un temps marqué pour la présence ou parousia du Seigneur. Selon nos calculs les plus minutieux, cette période commença en 1874; depuis cette date nous vivons pendant la présence (ou parousia) du Fils de l’homme. Existe-t-il des fait qui confirment cet événe­ment? Certainement. Tout d’abord, examinons comment le Seigneur agit avec son peuple, avec l’Eglise. A son arrivée nous devons présumer que ses enfants entendent quand il « frappe » à la porte; ce sont les coups frappés par les prophéties: pour celui qui ouvre alors son cœur et reçoit ces choses dans un état d’esprit de véritable consécration, le Seigneur se ceindra lui-même comme un Serviteur, entrera chez lui et le servira. — Apoc. 3 20.

Les bénédictions toutes spéciales que les étudiants de la Bible groupés ensemble ont reçues au cours des qua­rante dernières années sont le résultat direct de la présence du Seigneur qui a été notre Serviteur et nous a apporté de son trésor des choses nouvelles et anciennes. Les choses anciennes sont venues au jour sous une forme nouvelle, non point par le fait d’aptitudes et de talents humains spéciaux, mais parce que le temps marqué par Dieu pour que ces choses devinssent claires était venu; on comprit mieux la doctrine de la rédemp­tion, de la rançon, la signification réelle de l’expression « Corps de Christ », la justification pour nos péchés obtenue par la mort de Christ, on comprit comment les mérites de Christ furent imputés aux membres de l’Eglise d’une part et donnés au monde d’autre part: on vit ce qu’était la sanctification véritable de l’Eglise, ce qu’était l’engendrement du St. Esprit, les engendrés devenant de nouvelles créatures en Christ, ce que signifiait l’expres­sion nouvelle créature, ce qui différenciait la nouvelle créature de la vieille créature <du vieil homme>: on comprit de quelle manière la nouvelle création recevra de glorieux privilèges et des bénédictions divines à la première résurrection, c’est à dire la gloire, l’honneur et l’immortalité.— Voir « Etudes des Ecritures Vol. Il. page 101 Vol. VI, pages 13-19: Vol. V, édition anglaise, page 421.

Notre Seigneur présent mais invisible, nous a apporté des lumières sur toutes les parties des plans divins, non seulement sur les choses anciennes comme la justifica­tion, la sanctification et la rédemption, mais aussi sur la philosophie divine qui a présidé aux manifestations du Créateur; ces lumières nous ont montré comment Christ fut fait chair et a habité parmi nous, comment il fut saint, innocent et sans tache, quoique né d’une mère terrestre. Toutes ces choses, autrefois confuses et main­tenant lumineuses pour nous, sont des preuves que notre Seigneur est présent et sert les siens. Nous savons que nous avons reçu ces choses, nous ne croyons pas qu’elles sont venues d’une langue ou d’une plume humaine mais du Seigneur qui nous donne de “la nourriture au temps convenable ». En recevant cette nourriture spirituelle, beaucoup de personnes ont été sanctifiées, ont subi une transformation de leur caractère qui les a amenées à offrir joyeusement leur vie pour les frères et à suivre les traces de Jésus.

Un monsieur nous fit appeler récemment et nous déclara qu’une représentation du Photo-drame de la Création lui avait fait entrevoir pour la première fois le caractère de Dieu et lui avait appris à l’aimer; il avait fait partie autrefois de l’église épiscopale, puis avait passé à la science chrétienne, ensuite depuis quinze ans il était devenu un incrédule: maintenant enfin, il voyait plus clairement ce qu’est Dieu et quels sont ses desseins. Aussi, malgré des talents remarquables, cet homme sert maintenant le Seigneur en faisant ce qui se présente à lui, il aide à plier des journaux. La première manifesta­tion de son intérêt se traduisit par un don de 50 dollars pour l’œuvre. Ayant vu le Photo-drame, il en retira un tel bénéfice spirituel qu’il désira s’employer dans cette œuvre.

Nous citons ce fait pour montrer la puissance de la vérité comparée à l’influence néfaste de l’erreur. Quoique nous ne prétendions pas être des millions, nous pouvons dire que près de quatorze mille personnes ont fait un vœu spécial comportant une entière consécration au service du Seigneur. Nombre de personnes nous écrivent encore qu’elles ont prononcé ce vœu; pour quelques-unes d’entre elles la chose remonte à plusieurs années déjà; nombre d’autres personnes que nous ne connais­sons pas sont certainement dans le même cas; il en existe encore beaucoup d’autres qui n’ont jamais pro­noncé ce vœu, mais qui, nous le pensons, sont entière­ment consacrées.

Lorsque nous demandons à des personnes chrétiennes si elles ont tout consacré au Seigneur, la majorité d’entre elles répondent: — Certainement pas; notre grand désir est de vivre très chrétiennement, mais nous ne nous sommes jamais entièrement consacrées à Dieu. — Toutes les béné­dictions dont nous venons de parler sont le résultat des précieuses vérités qui nous ont été transmises ainsi qu’à des milliers d’autres personnes: toutes ont été grandement bénies et secourues, même celles qui ne sont pas pleinement consacrées au Seigneur. Cela constitue une excellente preuve que des événements exceptionnels se sont accomplis pendant le temps de la moisson. (A suivre.)