« Confessez maintenant votre faute à l’Eternel, le Dieu de vos pères, et faites sa volonté ! Séparez-vous des peuples du pays et des femmes étrangères. » – Esdras 10 : 11.
Ce texte est en relation avec le retour du peuple d´Israël de la captivité Babylonienne, aux environs de 450 avant Jésus-Christ, lors de la reconstruction de Jérusalem et du Temple. Cet événement nous est décrit en peu de mots d´une façon très émouvante dans les livres d´Esdras et de Néhémie. Le Peuple d’Israël revint de sa captivité Babylonienne à Jérusalem et en Juda, et il reconstruisit la ville et le Temple sous l’hostilité des pays voisins.
Pendant les travaux de reconstruction, le prophète Esdras remarqua l’arrivée massive d’étrangers et rappela à Israël sa position unique parmi tous les peuples de la terre. Il leur rappela également les lois qui lui furent données et leur ordonna de ne pas continuer à se mélanger à d´autres peuples et même à briser les liens familiaux déjà formés : « Et maintenant, rendez lui gloire, au Dieu de vos pères et faites sa volonté, et séparez-vous des peuples du pays et des femmes étrangères ». _ Esdras 10 : 11.
Ces événements sont décrits dans un langage vigoureux par deux prophètes inspirés, mais indépendants l´un de l´autre, bien que se complétant. Classons d´abord ces événements en thèmes successifs suivants :
– La captivité d’Israël à Babylone.
– L’intercession de Néhémie, le chargé de la cour, par ses œuvres et ses paroles en faveur d’Israël devant le Roi de Babylone.
– La libération du peuple d’Israël par le roi de Babylone qui les renvoie à Jérusalem et en Juda.
– L´entrée à Jérusalem.
– La raillerie et la haine des pays avoisinants.
– La reconstruction de Jérusalem et du Temple malgré toutes les hostilités.
Lorsque nous continuons notre étude, nous trouvons d´autres faits significatifs :
– L´armement complet de tous ceux qui travaillent à la construction du Temple
– Leur vigilance se poursuit dans toutes les directions.
– La mise en garde du peuple d´Israël par le prophète Esdras.
– La séparation de tous les “non Juifs” du milieu du peuple d´Israël.
Nous avons ici maints détails particuliers retraçant ce grand événement. Dans plusieurs passages des Saintes Ecritures, l´Apôtre Paul nous donne la preuve que les livres d´Esdras et de Néhémie ne sont pas que des livres historiques, mais bien des œuvres de notre grand Dieu, dans lesquelles nous trouvons une signification profonde et richement instructive.
Ainsi il écrit aux Romains « Or, tout ce qui a été écrit d´avance l´a été pour notre instruction, afin que, par la patience et par la consolation que donnent les Ecritures, nous possédions l´espérance » (Romains 15 : 4), c’est-à-dire que par la patience ou par la consolation qui se trouvent dans les Ecritures, nous soyons fortifiés dans notre espérance.
Voyons les paroles de l’apôtre Paul à Timothée : « Dès ton enfance, tu connais les saintes lettres, qui peuvent te rendre sage à salut par la foi en Jésus-Christ. Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger (les fausses doctrines), pour instruire dans la justice, afin que l´homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre ». _ 2 Timothée 3 : 15 – 17.
C’est pourquoi, cherchons dans tous les évènements concrets et historiques du peuple d´Israël, leur signification symbolique pour les disciples du Seigneur, le peuple de Dieu.
Au commencement des livres d´Esdras et de Néhémie, nous lisons que le peuple d´Israël était éparpillé dans tout le territoire de Babylone, et y servait des dieux étrangers et des idoles.
Dans le type, le peuple d´Israël de l´Age Judaïque, représente tous les disciples de notre Sauveur bien-aimé. Etudions ensemble l´Age de l´Evangile, le temps depuis la première présence du Seigneur jusqu´à nos jours, pour y découvrir le parallèle et le symbolisme caché.
Jadis, le peuple d´Israël était réparti et dispersé dans tout Babylone, de même les disciples du Seigneur de l´Age de l´Evangile ont été et sont encore éparpillés dans tout Babylone. Cela a une double signification. Les disciples du Seigneur pendant leur course terrestre vivent au milieu du monde, dans tous les pays et sur tous les continents. Le Seigneur lui-même pria le Père – « Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde ». _ Jean 17 : 15, 16.
Si donc nous ne sommes point considérés comme étant du monde, où que nous soyons, nous sommes néanmoins jusqu´à la fin de notre course terrestre, dans ce monde. Une autre signification de la dispersion est liée au fait que beaucoup de disciples du Seigneur accomplissaient, avant de connaître la Vérité, leur culte dans la Babylone spirituelle, dans les églises nominales ou dans une secte quelconque. Babylone représente la confusion des principes du Plan de Dieu.
Ainsi le rassemblement d´Israël du milieu de Babylone, décrit dans les livres d´Esdras et de Néhémie, est une image de l’Israël spirituel et non charnel. Dans le type le rassemblement commença par l´intercession d´un homme particulier du milieu du peuple d´Israël : Néhémie. Lui-même parle de ce qu´il éprouve, lorsqu´il apprend la nouvelle sur la condition misérable de Jérusalem et des Juifs qui y sont restés, disant : « Lorsque j´entendis ces choses, je m’assis, je pleurai, et je fus plusieurs jours dans la désolation. Je jeûnai et je priai devant le Dieu des cieux ». _ Néhémie 1 : 4.
C´est lui qui pria le roi Babylonien Artaxerxés : « Si le Roi le trouve bon, et si ton serviteur lui est agréable, envoie-moi en Juda, vers la ville des sépulcres de mes pères, pour que je la rebâtisse ». _ Néhémie 2 : 5.
Ainsi, il prit les précautions nécessaires auprès de quelqu´un de puissant, afin que le peuple d´Israël puisse retourner dans son pays natal, et il le reconduisit dans sa patrie.
Regardons l´image de Néhémie et comparons-la avec les déclarations du Nouveau Testament. Nous lisons : « Voyant la foule, il fut ému de compassion pour elle, parce qu´elle était languissante et abattue, comme des brebis qui n´ont point de berger » – Matthieu 9 : 36. Ou encore : – « Il répondit : Je n´ai été envoyé qu´aux brebis perdues de la maison d´Israël » – Matthieu 15 : 24.
La parenté spirituelle de ces déclarations, nous montre que Néhémie représente ici notre Seigneur lors de sa première venue. C´est Lui, qui par sa conduite et l´annonce du message du salut parmi le peuple d´Israël, a appelé de l´erreur ce faible reste des Israélites, pour qu´ils Le suivent.
Mais aujourd’hui, qu’en est-il des Israélites spirituels ? Pendant ces deux derniers millénaires un appel a été lancé invitant ceux qui le voulaient à sortir du monde, et rien n’a pu faire obstacle aux disciples du Seigneur, malgré toutes les épreuves et la diversité des langues.
Ce ne fut, certes pas, toujours facile, car à travers les ténèbres du Moyen Age, profondément ensevelie et cachée, mélangée aux traditions et aux coutumes païennes, déformée jusqu´à la méconnaissance, la Vérité avait à peine de la force. Persécution, diffamation et haine caractérisent le chemin du véritable peuple de Dieu. La Réformation, quoiqu’elle même affaiblie plus tard, mit fin à cette période sombre, une fois pour toute. Nous lisons à ce propos en Apocalypse 3 : 8 – « Je connais tes œuvres. Voici, parce que tu as peu de puissance, et que tu as gardé ma parole, et que tu n’as pas renié mon nom, j’ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer ».
La lumière de la connaissance luit visiblement plus distinctement, malgré toutes les campagnes dirigées contre elle. La Vérité qui nous est révélée, ne peut être fermée devant aucun de ceux qui cherchent le Seigneur pour Le suivre. Nous avons la nourriture au temps convenable, elle est abondante et ne peut nous être enlevée, du moins aussi longtemps que la course terrestre de l’Eglise ne se termine. Nous avons dans ce monde, laissé les ténèbres spirituelles derrière nous et parvenons au but.
Nous avons atteint Jérusalem, et maintenant, sous la direction du Maître d´œuvre, nous devons rebâtir la ville et le temple, pierre après pierre, partie après partie. Malgré toutes les oppositions, la Parole de Dieu exécute exactement ce qu´elle a promis, la reconstruction du Temple, l´accomplissement de l´Eglise.
Voyons encore dans les livres d´Esdras et de Néhémie, les enseignements qui nous sont donnés à propos de ces oppositions, et transposons-les à notre entrée à Jérusalem ; ce sont d´abord :
– Les railleries et la haine des peuples environnants.
– La construction de Jérusalem et du Temple malgré toutes les hostilités.
Nous n’évoquerons pas ici en détails les railleries et la haine envers les disciples du Seigneur, ni l’hostilité ouverte des églises nominales et des différentes sectes. Nous connaissons tous leur attitude, leurs faux enseignements et leur aversion manifeste contre la Vérité. Ces images sont pour nous non seulement spirituelles, mais réelles, manifestes.
Les quatre dernières images types sont celles qui concernent l´état intérieur de Jérusalem, du Temple et du peuple d´Israël lui-même. Nous avons là des images sur les dangers qui nous menacent et les moyens de nous en protéger. Ce sont celles qui viennent du peuple spirituel du Seigneur. Nous les rappelons :
– L´habit complet de l´armement et des armes pour tous ceux qui travaillent à la construction du temple.
– La vigilance continue dans toutes les directions.
– La mise en garde du peuple d´Israël par le prophète Esdras.
– La séparation de tous les non Juifs du milieu du peuple d´Israël.
Si nous étudions plus attentivement ces images, l´une après l´autre, nous reconnaîtrons rapidement les intrus qui veulent s’introduire ou qui se sont déjà glissés frauduleusement dans la ville. Nous voyons des Israélites plus ou moins veillant, ou peut-être nous y reconnaîtrons-nous nous-mêmes.
Ce que nous ne devons jamais perdre de vue, c’est la signification symbolique de la description des choses. C´est ce langage objectif, qui doit nous faire comprendre dans le vrai sens du terme, ce que nous, les Israélites spirituels, ne pouvons pas toujours voir pendant notre course terrestre. Mais comment devons-nous nous le représenter ?
Voyons d´abord la condition des Israélites, au moment de la reconstruction de la muraille de Jérusalem. Au chapitre 3 du livre de Néhémie nous lisons comment tous les Israélites élevèrent autour de la ville les murs et les portes, et comment les pays ennemis avoisinants en étaient indignés. Les ennemis d´Israël s´écrièrent : « Ils ne sauront et ne verront rien jusqu´à ce que nous arrivions au milieu d´eux ; nous les tuerons et nous ferons ainsi cesser l´ouvrage » – Néhémie 4 : 11. L´ennemi fut rapidement identifié, il venait des pays voisins. La réponse des Israélites contre ces menaces fut précise, car Néhémie déclare : « Je regardai, et m’étant levé, je dis aux grands, aux magistrats, et au reste du peuple : Ne les craignez pas ! Souvenez-vous du Seigneur, grand et redoutable, et combattez pour vos frères, pour vos fils et vos filles, pour vos femmes et pour vos maisons !
Depuis ce jour, la moitié de mes serviteurs travaillaient, et l´autre moitié était armée de lances, de boucliers, d´arcs et de cuirasses. Les chefs étaient derrière toute la maison de Juda. Ceux qui bâtissaient la muraille, et ceux qui portaient ou chargeaient les fardeaux, travaillaient d´une main et tenaient une arme de l´autre ; chacun d´eux, en travaillant, avait son épée ceinte autour des reins ». _ Néhémie 4 : 14, 16 – 18.
Avons-nous identifié notre ennemi, notre ennemi spirituel ? Certains d’entre nous pensent l’avoir clairement identifié. Ce sont les églises nominales et les sectes qui enseignent de fausses doctrines et cela d’une manière flagrante. C’est un fait, mais combien notre combat serait facile, si l´ennemi s´approchait toujours d´une manière aussi évidente. Nous devons savoir que l´ennemi est capable de grande ruse, voulant nous empêcher de reconstruire la muraille.
L´Apôtre Paul nous explique clairement ces dangers, comme si les expériences du peuple d’Israël se déroulaient sous nos yeux – « Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. Car nous n´avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. C´est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté. Tenez donc ferme : ayez à vos reins la Vérité pour ceinture ; revêtez la cuirasse de la justice ; mettez pour chaussure à vos pieds le zèle que donne l’Evangile de paix ; prenez par dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin ; prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu ». _ Ephésiens 6 : 11 – 17.
Sur la base des événements qui se sont déroulés en Israël et relatés par Esdras et Néhémie, l’apôtre Paul nous met maintenant en garde de ne pas nous satisfaire simplement de l’épée de Vérité. A la différence des combattants d’Israël naturel, nous avons besoin pour notre protection spirituelle d’armes supplémentaires. Parmi le peuple d´Israël, la répartition du travail était claire et nette, et l´ennemi facile à identifier, car il y avait toujours un ouvrier et un guetteur, et l´ouvrier lui-même était prêt à combattre.
Voyons maintenant parmi nous : qui de nous est un ouvrier dans la Jérusalem spirituelle, et qui de nous peut prétendre sans hésitation être un combattant ?
Avons-nous nos armes à la main ? Dans notre combat, nous avons tous maints endroits non protégés et vulnérables ; Paul savait cela. C´est pourquoi il conseille aux Saints de se revêtir de l´armure de Dieu complète et non partielle. Et cette armure se compose non seulement de l´épée de la Vérité, mais aussi d’une cuirasse solide et impénétrable comprenant le salut, la foi, le courage, la justice et la Vérité.
Dans cette énumération des armes de Dieu, l´amour, n´est curieusement pas mentionné car il ne fait pas partie des éléments de cette armure. L´amour doit être fondé sur la justice, alors seulement il peut se maintenir devant Dieu, car ce n´est pas l´amour, mais seulement la justice qui nous aide à nous armer de manière à être des bons combattants de Dieu.
L´illustration qu´Esdras et Néhémie nous donnent, devient-elle claire ? Tous ceux qui désirent travailler à la reconstruction du Temple du Dieu vivant, doivent être mieux armés qu´Israël naturel à l’époque, car il nous est plus difficile d’identifier clairement nos véritables ennemis.
N´oublions jamais à quel point l´adversaire est rusé, ses attaques peuvent arriver par surprise, par l’intermédiaire de ceux qui prétendent coopérer à la construction de la ville et du temple. C´est pourquoi, tout comme le peuple d´Israël naturel, nous devons veiller chaque jour, chaque nuit et en tout lieu.
Pourquoi Dieu nous indique-t-Il par les prophètes de veiller dans toutes les directions ? N´avons-nous pas tous quitté Babylone, ne sommes-nous pas tous d´un même Esprit, nos ennemis ne se tiennent-ils pas de l´autre côté de la muraille ?
Aucun de nous ne suit les faux enseignements de l´église nominale ou d´une secte quelconque. Nous avons entendu l´appel – « Sortez du milieu d´elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n´ayez point de part à ses fléaux » – Apocalypse 18 : 4. Nous suivons tous fidèlement notre Seigneur. Oh, oui nous croyons cela, et pourtant où est Babylone ? Est-t-elle vraiment en dehors de notre muraille, dans le monde extérieur des systèmes particulièrement visibles de l´église nominale ?
Jetons un regard à l´intérieur de la ville de Jérusalem, et voyons ce qui se passait dans le type. Nous apprenons que le peuple respectait tous les sacrifices, les jours fêtes et le Sabbat, et qu´il faisait des dons généreux au Temple. Mais nous lisons aussi en Esdras 4 : 1 – 4 – « Les ennemis de Juda et de Benjamin apprirent que les fils de la captivité bâtissaient un Temple à l´Eternel, le Dieu d´Israël. Ils vinrent auprès de Zorobabel et des chefs de famille, et leur dirent : Nous bâtirons avec vous ; car, comme vous, nous invoquons votre Dieu, et nous lui offrons des sacrifices depuis le temps d’Esar-Haddon, roi d’Assyrie, qui nous a fait monter ici. Mais Zorobabel, Josué, et les autres chefs des familles d’Israël, leur répondirent : Ce n´est pas à vous et à nous de bâtir la maison de notre Dieu ; nous la bâtirons seuls à l´Eternel, le Dieu d´Israël, comme nous l´a ordonné le roi Cyrus, roi de Perse ». Tout cela apporta beaucoup de confusion dans la construction.
Un autre évènement faillit être presque fatal à Israël. Lorsque Néhémie se trouva dans Jérusalem, il déclara : « A cette même époque, je vis des Juifs qui avaient pris des femmes asdodiennes, ammonites, moabites. La moitié de leurs enfants parlaient l´asdodien et ne savaient pas parler le juif ; ils ne connaissaient que la langue de tel ou tel peuple ». _ Néhémie 13 : 23, 24.
Le prophète Esdras entendit aussi ces mêmes informations des Israélites eux-mêmes – « Après que cela fut terminé, les chefs s’approchèrent de moi, en disant : le peuple d´Israël, les sacrificateurs et des Lévites ne se sont point séparés des peuples de ces pays, et ils imitent leurs abominations, celles des Cananéens, des Héthiens, des Phéréziens, des Jébusiens, des Ammonites, des Moabites, des Egyptiens et des Amoréens. Car ils ont pris de leurs filles pour eux et pour leurs fils, et ont mêlé la race sainte avec les peuples de ces pays. ». _ Esdras 9 : 1, 2.
Les ennemis d´Israël essayèrent de plusieurs manières à se mêler au peuple d´Israël, pour l´empêcher d´achever la ville et le temple. Les méthodes apportant le plus de succès étaient « le passage de la muraille » par les mariages, les fausses persuasions et les gestes semblant être de bonne foi. Ainsi les ennemis d´Israël essayèrent de voiler leur plan véritable envers les Juifs.
Puisque nous savons avec certitude que la Parole de Dieu ne contient rien d´humiliant, de raciste ou d’hostile, nous devons nous approcher avec beaucoup de sensibilité dans l´interprétation du type et de sa signification.
Si dans le type, nous entendons parler de gens inconnus, d´étrangers, de langues étrangères, de femmes et d´enfants, nous devons là aussi essayer de trouver les images spirituelles correspondantes, et ainsi reconnaître la vérité.
Nous voyons donc que des étrangers vivaient en Juda, auxquels il fut défendu par Zorobabel de participer à la construction du temple. Cette décision est juste du point de vue Biblique, pourquoi ? Le verset 1 du chapitre 4 d’Esdras commence par les mots suivants : « Les ennemis de Juda et de Benjamin apprirent que les fils de la captivité bâtissaient un temple à l´Eternel, le Dieu d´Israël ».
Si à l’appui de ce verset on nous posait la question : « Pourquoi les peuples des alentours (des ennemis) ne pouvaient-ils pas participer à la construction du temple ? ». Nous pourrions alors répondre : « Pourquoi Israël aurait-il dû les faire participer ? ». Nous sommes influencés par la Vérité et la justice, qui nous donnent l’assurance que la décision de Zorobabel était la bonne.
Imaginons que nous soyons contemporains des Israélites et que nous n´ayons pas le livre d´Esdras à portée de main. Si quelqu’un nous disait : « Les ennemis de Juda et de Benjamin apprirent que les fils de la captivité bâtissaient un temple à l’Eternel, le Dieu d’Israël. Ils vinrent auprès de Zorobabel et des chefs de famille, et leur dirent : Nous bâtirons avec vous ; car, comme vous, nous invoquons votre Dieu, et nous lui offrons des sacrifices… Mais Zorobabel, Josué, et les autres chefs des familles d’Israël, leur répondirent : Ce n’est pas à vous et à nous de bâtir la maison de notre Dieu ; nous la bâtirons nous seuls à l’Eternel, le Dieu d’Israël, comme nous l’a ordonné le roi Cyrus, roi de Perse ». _ Esdras 4 : 1 – 3.
Comment réagirions-nous si nous entendions alors que nos sacrificateurs repoussent ces hommes si serviables, rejetant leur aide ? Nous dirions certainement de nos conducteurs spirituels qu´ils manquent d’amour et qu’ils ont le cœur dur. Mais nous serions influencés, aveuglés par un amour mal fondé, qui n´est pas basé sur la justice.
Après l´exemple des étrangers, venons-en maintenant aux femmes étrangères et aux enfants qui vivaient continuellement à Jérusalem et qui parlaient des langues étrangères. Etait-ce une telle transgression que de les garder parmi eux ? Nombreux étaient les Juifs qui épousaient des femmes d´autres contrées, ainsi Asdod, Ammon et Moab, et fondèrent avec elles des familles et eurent ensemble des enfants. Etait-ce tellement important ?
De fait, ces femmes étrangères aimaient leurs maris Juifs et leurs enfants, et elles avaient décidé de vivre avec le peuple d´Israël, et visiblement, souvent contre leur propre peuple. Cette attitude ne prouvait-elle pas un grand amour ? N´oublions pas ce que dit Néhémie à leur sujet : « La moitié de leurs fils parlaient l’asdodien, et ne savaient plus parler le juif ; ils ne connaissaient que la langue de tel ou tel peuple » – Néhémie 13 : 24. Apparemment ces femmes étrangères se débrouillaient très bien pour ne pas apprendre à leurs enfants la langue Juive, mais une « langue étrangère » et les éloigner ainsi d´Israël.
Esdras rappelle au peuple d´Israël la loi de Dieu absolument juste, qui révèle la vérité – « Ils nous a rendus les objets de la bienveillance des rois de Perse, pour nous conserver la vie afin que nous puissions bâtir la maison de notre Dieu et en relever les ruines, et pour nous donner une retraite en Juda et à Jérusalem. Maintenant, que dirons-nous après cela, ô notre Dieu ? Car nous avons abandonné tes commandements, que tu nous avais prescrits par tes serviteurs les prophètes, en disant : Le pays dans lequel vous entrez pour le posséder est un pays souillé par les impuretés des peuples de ces contrées, par les abominations dont ils l’ont rempli d’un bout à l’autre avec leurs impuretés ; ne donnez donc point vos filles à leurs fils et ne prenez point leurs filles pour vos fils, et n’ayez jamais souci ni de leur prospérité ni de leur bien-être, et ainsi vous deviendrez forts, vous mangerez les meilleurs productions du pays, et vous le laisserez pour toujours en héritage à vos fils ». _ Esdras 9 : 9 – 12.
Mais qu´est-ce qu’Esdras a vraiment constaté lors de sa marche dans Jérusalem ? Quelles leçons pouvons nous tirer de ces évènements aujourd´hui, en tant que disciples du Seigneur ?
Dans le type, nous voyons qu’Israël est le peuple que Dieu s’est choisi et auquel Il a donné comme langue l’hébreu. Il fut particulièrement béni et demeura dans le pays qui fut auparavant habité par des peuples païens. Ce n’est pas parce qu’ils étaient étrangers qu’ils furent rejetés du pays, mais parce qu’ils étaient païens et le restèrent dans le plus profond d´eux-mêmes. Dieu commanda à Israël de se garder purs et de ne pas se mélanger à eux. Il est écrit aussi : « l´Eternel Dieu forma une femme de la côte qu´il avait prise de l´homme, et il l´amena vers l’homme. Et l´homme dit : Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! On l´appellera femme, parce qu’elle a été prise de l´homme. C´est pourquoi l´homme quittera son père et sa mère et s´attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair ». _ Genèse 2 : 22 – 24.
Nous avons ici la preuve que dès le commencement de la création, notre Père Céleste connaissait le pouvoir du lien particulier entre l´homme et la femme. Ce pouvoir est si grand que les enfants quittent leurs parents, et même certains chrétiens quittent Dieu à cause de leurs relations avec les païens. C’est parce que Dieu connaissait la puissance de ce lien, qu’Il ordonna la séparation d’Israël, qu’Il considérait comme pur, d’avec ce qui est impur.
Dans les Saintes Ecritures, la femme, en relation avec Babylone, représente souvent symboliquement l´infidélité à l’égard de Dieu. Il ne s’agit pas ici d’une lutte homme femme, ni de la dégradation des femmes hors du peuple d´Israël. Le type que nous étudions, fait état des sentiments, de la pensée et des actions du peuple d´Israël.
L´amour semble tout couvrir et dominer, et Dieu n´a-t-il pas dit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » ? – Marc 12 : 31. Oui, Il le dit, mais pour tous ceux qui veulent suivre le Seigneur, il y a d´abord un commandement plus élevé : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force ». _ Marc 12 : 30.
Dieu savait que la puissance des sentiments qu’Il avait suscités dans la vieille nature humaine, surpassait celle de la raison qu’Il avait également créée. Pour le peuple élu, la loi fondée sur la justice divine ne devient compréhensible qu’en dehors de tout sentiment et de la raison humaine. Elle se manifeste dans la fidélité absolue de Dieu envers Israël, afin que son peuple ne périsse point sous l´influence de l´idolâtrie.
Seuls ceux qui développent cet amour pour le Seigneur, ne s’exposent pas au danger de s´éloigner de Dieu, ni à devenir désobéissants. Le roi Salomon est l´exemple le plus frappant et le plus terrible d´un amour aussi malheureux de la vielle nature envers des femmes étrangères menant à l´idolâtrie et au rejet de Dieu. Salomon, fils du roi David et constructeur du temple du Seigneur, et dont la richesse et la sagesse étaient connues sur le globe entier, était béni de Dieu.
Malgré cela nous lisons à son propos : « Le roi Salomon aima beaucoup de femmes étrangères, outre la fille de Pharaon. Des Moabites, des Ammonites, des Edomites, des Sidoniennes, des Héthiennes, appartenant aux nations dont l’Eternel avait dit aux enfants d’Israël : Vous n´irez point chez elles, et elles ne viendront point chez vous ; elles détourneront certainement vos cœurs du côté de leurs dieux ». _ 1 Rois 11 : 1, 2.
Salomon fit cela par amour. Lorsqu´il devint âgé, ses femmes étrangères le séduisirent, et il servit d´autres dieux. Son cœur n´appartenait plus sans partage au Seigneur, et il fit ce qui déplut à Dieu. A cause de ses manquements, Dieu émit un juste jugement : « Et l’Eternel dit à Salomon : Puisque tu as agi de la sorte, et que tu n´as point observé mon alliance et mes lois que je t´avais prescrites, je déchirerai le royaume de dessus toi et je le donnerai à ton serviteur ». _ 1 Rois 11 : 11.
Nous connaissons tous les expressions telles que « Tu es pour moi un étranger » ou « Nous ne parlons pas le même langage ». Ces expressions nous ne les utilisons pas envers des personnes qui nous sont étrangères, mais envers celles que nous connaissons bien. Dans ces expressions nous voulons dire en fait que la manière de parler et d´agir de l’autre personne nous est devenue étrangère, et c´est ainsi que nous devons comprendre les expressions bibliques telles que : « Les femmes étrangères et les langues étrangères en Israël ».
Le peuple d´Israël ne remarqua pas cette erreur, ni la sournoiserie avec laquelle l´adversaire essayait de les éloigner de Dieu et de son amour pour Lui par une forme apparente d’amour.
Pour le peuple de Dieu, les disciples du Seigneur, il vient à l’esprit les questions suivantes : « Y a-t-il encore aujourd´hui des ennemis qui pénètrent de cette façon parmi nous et qui veulent nous détourner du Seigneur ? Si oui, comment nous atteignent-ils ? Qui sont nos « femmes et enfants étrangers » qui ne parlent pas « notre langue » ?
Il est bien évident qu’aujourd´hui encore des ennemis se mêlent aux élus, pour les éloigner de la connaissance des Vérités présentes et leur faire obstacle dans la course qui doit les conduire au règne avec leur Seigneur. Leurs moyens d´agir pour séduire les vrais saints, ne consistent ni à s’opposer à eux ouvertement ni à user de violence. Ils ont, comme les ennemis d’Israël à l’époque, reconnu qu’une telle bataille ne peut être gagnée ainsi, car nos armes sont trop fortes et trop puissantes.
Souvenons-nous des paroles de l´Apôtre Paul qui nous conseille de revêtir l´armure complète de Dieu. Cet armement est non seulement utile pour nous protéger des attaques, mais aussi pendant nos heures paisibles et tranquilles. Lorsque le combat a cessé et que la paix est apparemment revenue, le guerrier en alerte est encore protégé des guets-apens par son armure. A la fin de cet Age de l´Evangile, l´ennemi ne nous assaille pas avec violence, mais nous flatte plutôt d’un amour superficiel.
Avons-nous déjà vécu ce genre de situation ? Non, dirons certainement beaucoup d´entre-nous, vraiment pas. Mais en est-il réellement ainsi ? L´amour du monde, et particulièrement l´adversaire, nous tendent des pièges qui embrouillent nos sens. Avons-nous revêtu les armes du chrétien, avons-nous mis la ceinture de la Vérité, et tenons-nous très haut la Parole de Dieu comme une épée pour défendre les enseignements purs ? Ou, au contraire, sommes-nous prompts à accepter tous ceux qui partagent notre merveilleuse Vérité, mais qui ne le font qu’en apparence pour nous séduire, pour endormir notre vigilance, nous faire baisser la garde ou ôter notre ceinture ?
Notre époque est pleine de douloureux événements. Pendant que les guerres se succèdent, les catastrophes naturelles font trembler la terre. Beaucoup de croyants parlent d´amour, ils pensent connaître la Vérité et aimer le Seigneur, mais combien se distinguent par la pureté des enseignements ?
Lorsque nous regardons autour de nous, nous voyons ceux qui contestent que la porte du Haut Appel est encore ouverte, ceux qui enseignent que le baptême dans la mort du Seigneur n’est pas pour la classe céleste, mais terrestre. Nous voyons ceux qui ne commémorent plus la Pâque, croyant que ce temps est déjà dépassé ou qui nient que la Rançon fut donnée pour tous les hommes. Certains vont jusqu’à prétendre que le salut ne dépend pas du Seigneur, mais d’eux-mêmes.
Discernez leurs paroles et ne prêtez pas attention à leurs accents, quoique aimables, flatteuses et dites avec un sourire, elles ne sont pas pour autant la Vérité. Certains disent peut-être : « Nous évitons les discussions et nous nous entendons merveilleusement bien ; d’ailleurs ces personnes si aimables, aiment tellement le Seigneur ! ».
Soyons à tous moments sur nos gardes devant de telles façons d’agir et pensons à l´exemple du peuple d´Israël et des étrangers qui s’y sont mêlés ; car cela empêche la poursuite de la construction du temple céleste. Si nous ne pouvons nous entretenir unanimement sur tous les aspects des enseignements fondamentaux de la Vérité, et que nous remarquons ici et là des points de vue complètement contraires à la Vérité, alors nous ne parlons pas la même langue. Nous nous trouvons alors en danger de négliger notre travail auprès du temple, pour nous adonner à ce qui n’est pas agréable au Seigneur.
Mais que devons-nous faire alors ? Devons-nous briser les liens avec de telles personnes ou être peu aimables avec elles ? Non, nous ne le devons certainement pas. Regardons l´image type et la solution qui nous est donnée.
Dans le type d’Israël charnel nous lisons en Esdras 10 : 10 – 12 – « Esdras le sacrificateur, se leva et leur dit : Vous avez péché en vous alliant à des femmes étrangères, et vous avez rendu Israël encore plus coupable. Confessez maintenant vos fautes à l’Eternel, le Dieu de vos pères, et faites sa volonté ! Séparez-vous des peuples du pays et des femmes étrangères. Toute l´assemblée répondit d´une voix haute : A nous de faire comme tu l´as dit ! ».
La solution nous est clairement exposée ; la séparation des femmes étrangères devait se passer de la même façon que la séparation d’avec le reste des autres peuples. Devant notre Dieu et Sauveur, cela veut dire, comme il le fut demandé au peuple d´Israël, de bien traiter tous ceux qui ne partagent pas la vérité avec nous, comme nous pouvons le lire en Deutéronome au chapitre 10 et au verset 19 – « Vous aimerez l´étranger, car vous avez été étrangers dans le pays d´Egypte ». Les aimer, oui, mais comme notre prochain, non comme des femmes, des enfants, des frères et des sœurs. Cela signifie pour nous aussi, ne pas avoir de communion avec eux devant Dieu, ne pas les laisser participer à la construction de la Jérusalem céleste, du moins aussi longtemps qu´ils ne parlent la même langue que nous, la langue de la Vérité inaltérable.
Peu avant l´accomplissement de sa course terrestre, le frère Russell écrivit entre autres les paroles suivantes : « Nous croyons que les Etudiants de la Bible se trouvent dans une grande crise, et plus vite elle sera reconnue, plus vite elle passera avec succès. Cela peut conduire à des séparations, mais comme l´explique l´apôtre Paul, les séparations sont parfois nécessaires, afin que les règles, les enseignements et les méthodes agréés puissent se différencier et que les véritables enseignements soient ainsi mieux appréciés.
Il est attendu de nous que nous nous séparions nous-mêmes, et non que nous soyons séparés, et cela peut parfois faire très mal. Mais pensons à ce que peuvent alors avoir éprouvé les hommes d´Israël, lorsqu´ils ont congédié leurs femmes et leurs enfants. Mais cette douleur sera passagère, car l´amour hypocrite et trompeur du monde, fera place à l´Amour inébranlable et sincère de notre Père Céleste et de notre Seigneur ».
Par ses paroles, nous remarquons clairement, que des séparations et des désunions sont possibles parmi les croyants. C’est pourquoi l’apôtre Paul nous laisse sous-entendre que les livres d´Esdras et de Néhémie ne sont pas seulement nos livres d´histoire, mais qu´ils nous servent d’exemples pour notre comportement. Nous lisons – « Ces choses leur sont arrivées pour servir d´exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles » – 1 Corinthiens 10 : 11 – Amen.
fr. Martin Schlucker