L’AMI DES PÉCHEURS

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LUC 18 : 9-14 ; 19 : 1-10

« Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. » – Marc 2 : 17.

Dans ses paraboles, notre Seigneur avait surtout affaire aux pharisiens et aux publicains ; car les sadducéens n’étaient seulement Juifs que de nom, et ne croyaient pas aux Écritures, ni ne s’attendaient à une vie future. Les pharisiens étaient orthodoxes, respectaient la Loi et l’enseignaient au peuple. Extérieurement, ils étaient très corrects ; mais, dans diverses paraboles, Jésus signala que, pour beaucoup d’entre eux, la religion était une cérémonie, et le respect de la Loi une obéissance extérieure qui ne s’étendait pas jusqu’au cœur. Les publicains ne prétendaient pas à la sainteté, mais avouaient leur éloignement de Dieu et leur manque d’harmonie avec sa Loi.

Les pharisiens traitaient les publicains comme s’ils étaient des païens – refusaient leur compagnie et ne voulaient même pas manger avec eux. Les pharisiens reconnaissaient Jésus comme étant exemplaire, et ses enseignements comme étant en plein accord avec les principes les plus élevés. Ils s’étonnaient, par conséquent, qu’Il ne se fût pas joint à eux, et s’étonnaient encore plus qu’Il fréquentât les publicains – des pécheurs avoués.

Le secret de l’affaire est que Jésus ne considérait pas l’apparence extérieure, mais le cœur. Il n’approuvait pas les publicains parce qu’ils étaient des pécheurs, ni ne désapprouvait les pharisiens, parce qu’ils observaient extérieurement la Loi. Nous nous rappelons le cas du jeune pharisien qui vint voir Jésus et qui, lorsqu’il fut questionné sur la Loi, dit : « J’ai observé toutes ces choses dès ma jeunesse. » Nous lisons : « Jésus, l’ayant regardé, l’aima. » (Marc 10 : 20, 21). C’était un pharisien sincère.

La parabole de notre leçon illustre cette affaire. Elle nous montre l’attitude de cœur de certains pharisiens et de certains publicains méprisés : les deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un dit en son cœur : « Comme je suis reconnaissant de ne pas être un pécheur, comme la majorité des hommes et comme ce pauvre publicain ! Je remercie Dieu que je suis un pharisien – que je suis juste ! » Mais le publicain réagit différemment. Le poids du péché était sur lui. Il ne pouvait pas lever les yeux au ciel. Se frappant la poitrine, il s’exclama : « O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur. » – Luc.18 : 10-13.       

Considéré du point de vue de Dieu, les deux hommes étaient tous deux des pécheurs – ils avaient tous les deux besoin d’être pardonnés. Mais l’un se fiait à ses propres œuvres imparfaites, et n’implorait pas le pardon ; l’autre se rendait compte de ses imperfections, et demandait grâce (à Dieu). Ceci ne doit pas nous donner l’impression que Dieu est plus satisfait de ceux qui vivent dans le péché que de ceux qui font tout leur possible pour vivre de leur mieux en harmonie avec sa Loi. La leçon affirme le contraire. Nous devons tous nous rendre compte que nous sommes loin d’être parfaits, et que nous avons besoin de la miséricorde divine. Le pécheur qui reconnaît cela plaît davantage à Dieu, et est plus proche du pardon, que la personne plus morale qui ne parvient pas à reconnaître ses défauts.

A un autre moment, Jésus fit référence à cette même erreur des pharisiens, en disant : « Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin » et « je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. » (Matthieu 9 : 12, 13). C’est par ces paroles qu’Il chercha à attirer l’attention sur le fait que, bien que les pharisiens prétendissent être justes, ils ne l’étaient pas. Ils étaient enclins au péché, imparfaits, et avaient besoin d’un Sauveur. Mais ils n’étaient pas en état d’apprécier leur besoin et de revenir au Seigneur pour être pardonnés – pas avant qu’ils ne se rendent compte de leur besoin – qu’eux-mêmes et tous les autres membres de la race déchue sont malades du péché et ont besoin du remède que seul Jésus peut offrir.

Inconscients de leur besoin, les pharisiens ne sont pas venus à Jésus, ne sont pas devenus ses disciples ; et c’est à cause de cela qu’ils ont manqué une grande bénédiction. Bien au contraire, la majorité des disciples de Jésus était composée de publicains et de pécheurs – des gens qui n’avaient pas mené une vie décente, mais qui étaient sérieux, qui reconnaissaient leurs fautes, s’en repentaient et acceptaient le pardon et la guérison de la part du Bon Médecin.

LES PHARISIENS DE NOS JOURS

Les deux classes sont toujours représentées dans le monde, parmi les chrétiens. Certains se fient à leur appartenance à une église, à leur bonté et à leur moralité générale, pour le salut, et en ignorant le fait que tous sont pécheurs, et que le pardon des péchés ne peut être obtenu que par la foi dans le Crucifié. D’autres, aujourd’hui, qui se font moins remarquer dans les cercles religieux, sont d’autant plus disposés à discerner leurs propres faiblesses, à les confesser, et à accepter le pardon des péchés et la vie éternelle comme des dons de Dieu immérités, basés sur le sacrifice au Calvaire. Ces derniers, on peut en être sûr, auront, à tous les égards, un grand avantage sur les autres en ce qui concerne l’acceptation divine à être cohéritiers avec le Christ dans son Royaume.

La leçon générale pour nous tous est exprimée par les Apôtres Jacques et Pierre : « Dieu résiste aux orgueilleux, mais Il fait grâce aux humbles » – aux repentants. « Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’Il vous élève au temps convenable. » Confessez vos péchés, combattez-les vaillamment, et ayez confiance en la délivrance, en la victoire finale et en la vie éternelle par le mérite du Crucifié, sur les traces de qui vous cherchez à marcher.

UN PETIT HOMME – UN GRAND CŒUR

La dernière partie de notre leçon se rapporte au voyage de Jésus de Jéricho à Jérusalem, juste avant sa crucifixion. Des multitudes voyageaient dans la même direction, en route pour la fête de la Pâque. Comme toujours, Jésus se trouvait au centre de l’attention ; tous voulaient voir et entendre Celui dont nous lisons : « Jamais homme n’a parlé comme cet homme. » – Jean 7 : 46.

Zachée, un homme riche de ces environs (Luc 19 : 2-9), était de ceux dont la curiosité avait été éveillée à aller voir Jésus, dont il avait beaucoup entendu parler. Il n’était pas pharisien ; il ne professait pas la sainteté. Il figurait parmi ceux qui étaient condamnés et bannis par les pharisiens. Il avait accepté une fonction mineure sous le gouvernement romain ; il était collecteur d’impôts pour les Romains – un publicain. C’est pour cette raison qu’il était méprisé, et déclaré être déloyal envers le judaïsme.

Etant de petite taille, Zachée était incapable de voir Jésus à cause de la foule. C’est pour cette raison qu’il courut en avant, et grimpa à un sycomore, afin d’avoir une bonne vue de Jésus lorsqu’Il passerait par là. Il était loin de se rendre compte que le Maître le connaissait et avait lu dans son cœur et y avait perçu l’honnêteté, et que pour cette raison il serait très honoré. Lorsque Jésus arriva là où se trouvait Zachée, Il leva les yeux sur le publicain, l’appela par son nom, et lui dit de descendre immédiatement, car il devait être son hôte. Zachée reçut la requête avec plaisir. Et nous pouvons être sûrs que toute la circonstance fut empreinte de grandeur au grand dam des pharisiens. Ils murmuraient contre le fait que Jésus était l’invité d’une personne non orthodoxe.

Évidemment ces murmures parvinrent aussi aux oreilles de Zachée ; car, sur-le-champ, il s’adressa au Seigneur pour se défendre – comme s’il voulait insister sur le fait que ces charges retenues contre lui ne devaient pas empêcher le Maître de venir chez lui et d’être son invité, et en signifiant son désir de cœur d’être tout ce qu’il devrait et pourrait être. Il dit : « Voici, Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et, si j’ai fait tort de quelque chose à quelqu’un, je lui rends le quadruple. » Ce fut ainsi que Zachée donna à entendre son dévouement à Dieu et à la justice, et son acceptation de Jésus comme son Seigneur, son Maître.

Comment Jésus a-t-Il reçu tout cela ? Il répondit à Zachée : « Le salut est entré aujourd’hui dans cette maison, parce que celui-ci est aussi un fils d’Abraham. » Du point de vue du Seigneur, tous les fils d’Abraham étaient éligibles à devenir des disciples. La seule chose requise était une confession honnête de son imperfection, le détournement du péché, une acceptation chaleureuse de Christ et un effort pour marcher sur ses traces.

Incontestablement, ce même principe s’applique toujours, indépendamment de ce que les hommes peuvent penser ou dire de contraire. Le Seigneur est disposé à recevoir le repentant. Il n’est plus nécessaire d’appartenir à la semence naturelle d’Abraham pour être acceptables comme disciples de Jésus. Le mur de séparation entre Juifs et Gentils a été renversé, comme l’explique l’Apôtre Paul. Tous ceux qui ont la foi d’Abraham peuvent être comptés comme enfants d’Abraham en devenant alliés du plan divin comme disciples de Jésus.

Notre leçon se termine avec les paroles du Seigneur : « Car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » Certains, niant qu’Adam fut créé parfait, niant sa chute de la faveur divine, niant que la rédemption par Jésus fut nécessaire, ont cherché à maintenir leur position en disant que Jésus n’a jamais fait référence à la chute, bien que le récit de la Genèse en parle, et que l’apôtre Paul et d’autres apôtres la mentionnent particulièrement. Mais dans ce texte nous avons la propre déclaration de Jésus qui explique pourquoi, en fait, Il vint dans le monde. Il ne vint pas dans le monde pour donner un coup de main aux machinations de l’Adversaire ; mais, comme Il dit, Il vint dans le monde pour être le Rédempteur de l´homme – pour chercher et récupérer, restituer ce qui était perdu.

La vie éternelle était perdue, Éden était perdu, la perfection humaine était perdue, l’image du caractère divin était perdue. Tout cela ne pouvait pas être récupéré par les hommes qui étaient tous condamnés à mort – la malédiction. La compassion de Dieu prépara un plan, en vertu duquel Jésus vint dans le monde et se donna Lui-même en rançon pour tous.

Le fait même que le Maître parle de son travail comme d’une œuvre de rançon (Matthieu 20 : 28) corrobore la déclaration que l’homme était sous une sentence de mort et devait en être racheté. Sans la rançon il ne pourrait y avoir de résurrection des morts, ni de vie future. La Bible est merveilleusement cohérente et harmonieuse, lorsque nous lui permettons de parler par elle-même. Elle prouve qu’elle est la Parole de Dieu, écrite sous la direction divine.

DEUX SALUTS – UN SAUVEUR

Bien que la race fût une et bien que tous partageassent la même condamnation à mort, il a néanmoins plu à Dieu de pourvoir à deux saluts différents de cette malédiction de mort. Les deux saluts sont basés sur le grand sacrifice que Jésus accomplit au Calvaire. Le premier de ces saluts est destiné à la classe de l’Eglise, appelée hors du monde pendant cet Âge de l’Évangile, appelée à un changement de nature – de la nature humaine à la nature spirituelle. Même ce premier salut n’est pas encore complet, et ne le sera pas avant que l’entière compagnie de l’Église n’ait été sélectionnée parmi le monde, et avant que celle-ci n’ait été glorifiée avec Christ par la première résurrection. Ceux-ci seront cohéritiers de Christ dans son Royaume ; et ce Royaume commencera son travail au bénéfice du reste du monde.

Le second salut appartient à l’Âge Millénaire, pendant lequel le Royaume du Messie contrôlera les affaires de la terre, et pendant lequel Satan sera lié. C’est alors que la connaissance du Seigneur remplira la terre entière. Alors, tous les yeux aveugles seront ouverts et toutes les oreilles sourdes entendront ; et à ce moment-là le second salut sera effectif pour tous les hommes. Ce ne sera pas un salut spirituel – à la nouvelle nature, (ou) semblable aux anges. Ce sera un salut à la perfection humaine, un relèvement du péché et de la mort à la ressemblance à Dieu, comme l’était premièrement notre Père Adam.

Les deux saluts seront grandioses, glorieux, bien que celui de l’Église soit le plus glorieux. Il n’y a que ce dernier salut qui soit ouvert actuellement ; et le sentier qui y mène passe par la petite porte et le chemin étroit de la consécration et de l’abnégation, en marchant sur les traces de Jésus.

WT1914 p5464

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