L’AMI, FRERE DANS LA DETRESSE

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Dans les Proverbes chapitre 17 et verset 17 nous lisons : « L’ami aime en tout temps ; et dans le malheur il se montre un frère ». Le mot « ami » est celui que nous utilisons dans une relation commune entre deux personnes, il exprime les sentiments, la façon de se comporter et celle de se conduire.

Pour des Chrétiens, le mot « ami », a une double signification :

1) – Nous appelons « ami » quelqu’un qui a des rapports positifs avec la Vérité, qui comprend le plan de Dieu, qui s’adresse à Lui avec respect, mais qui n’a pas encore fait le pas vers la consécration. Nous disons de lui qu’il est ami de la Vérité.

2) – Un ami dans la Vérité est surtout celui qui a un lien beaucoup plus étroit avec le Seigneur. C’est dans ce sens que sera orientée notre réflexion. Lorsque notre Seigneur s’adressa à ses disciples Il leur dit : « Je ne vous appelle plus esclaves, (serviteurs) car l’esclave ne sait pas ce que son maître fait ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai ouï de mon Père. » – Jean 15 : 15.

Les disciples qui s’adressaient à l’Eglise quelques années plus tard, ont fait usage des mêmes paroles – « Que la paix soit avec toi ! Les amis te saluent. Salue les amis, chacun par son nom » (3 Jean 1 : 15). Ainsi, les imitateurs de Christ sont appelés des amis.

Selon la Concordance biblique STRONG, le mot « ami » vient du grec PHILOS, et signifie bien-aimé, cher, agréable, et exprime la fascination et la sympathie envers une autre personne.

« PHILOS » ou l’amitié est une étape qui conduit à l’amour véritable « AGAPE ». Ainsi, le développement de l’amour passe par celui de l’amitié. Pourrions-nous parler d’amour s’il n’y avait pas d’amitié sincère entre nous ?

Nous avons eu, ou avons encore différents amis : des amis proches, bons, dévoués, mais aussi des amis lointains, anciens. La véritable amitié ne commence jamais brusquement, mais elle se construit par des exigences bien définies. Nous devons être des amis de Dieu, des amis de notre Seigneur Jésus, mais devons également développer l’amitié entre nous, en devenant toujours de meilleurs « amis ».

L’Ancien Testament gratifie Abraham du plus grand privilège d’amitié – « C’est ainsi que fut accomplie l’Ecriture qui dit : Et Abraham crut à Dieu, et cela lui fut compté à justice, et il a été appelé ami de Dieu » (Jacques 2 : 23). Quelle chose sublime que celle d’être appelé « ami de Dieu » !

Intéressons-nous maintenant à sept aspects qui caractérisent une amitié sincère et durable.

1) – Les pensées, les centres d’intérêt, les convictions et les goûts, sont généralement communs.

2) – Il s’installe une compréhension mutuelle quant aux traits particuliers, même en ce qui concerne les éventuelles « bizarreries » de l’ami.

3) – L’amitié est fondée sur le respect et la sympathie mutuelle ; elle croit en la bonté de l’autre.

4) – Les amis se font confiance, ils savent que la personne en face est sincère et qu’elle n’a pas deux visages.

5) – Les amis s’acceptent mutuellement tels qu’ils sont. Ils sont tolérants, et ne cherchent pas à corriger de force leur ami.

6) – Ils sont loyaux l’un envers l’autre et peuvent compter l’un sur l’autre. Ils s’entraident mutuellement et ne se blessent pas réciproquement.

7) – Ils apprennent l’un de l’autre, se côtoient souvent et s’épanouissent ensemble.

Toutes ces règles sous-entendent le respect mutuel et la considération.

Voyons maintenant Dieu et Abraham ; ils étaient amis, malgré l’énorme différence qui existait entre eux. Qu’y avait-il de commun entre Dieu et Abraham ? Que partageaient-ils entre eux ? Tous deux aimaient la droiture, la grâce, la justice, et avaient la vision d’un meilleur lendemain.

Regardons maintenant comment se parlent deux amis ? Lorsque le Seigneur annonce à Abraham la destruction de Sodome, il lui répond : « et s’il y avait 50 justes dans cette ville, l’anéantirais-tu ? » (Genèse 18 : 22). Et combien y en avait-il réellement ? Quatre personnes seulement. Que notre jugement soit toujours comme celui d’Abraham, et ne faisons jamais pencher la balance de notre côté, usons de bonté même envers les injustes.

C’est parce qu’Abraham eut pleinement confiance en Dieu qu’il quitta Ur en Chaldée avec sa famille, et que Dieu le choisit parmi toutes les familles de la terre.

Observons cette véritable amitié – « Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire ? » (Genèse 18 : 17). Comme nous le savons, Abraham accepta de sacrifier son fils Isaac à Dieu.

Il est aussi bon de remarquer que l’amitié ne signifie pas avoir l’emprise sur l’autre personne ! Abraham n’était pas une machine dans les mains de Dieu. Ils étaient tous deux de bons amis.

Jacob était le petit-fils d’Abraham et son histoire est un deuxième exemple de véritable amitié ; lisons Genèse 46 : 2 – 4 : « Dieu parla à Israël dans des visions nocturnes. Il dit : Jacob ! Jacob ! Celui-ci répondit : Je suis là ! Il reprit : Je suis Dieu, le Dieu de ton père. N’aie pas peur de descendre en Egypte, car c’est là que je te ferai devenir une grande nation. Je descendrai moi-même avec toi en Egypte, et je t’en ferai moi-même monter ». C’est Dieu Lui-même qui avait changé son nom Jacob en Israël, et ici, Il l’appelle par son ancien nom.

Marie n’avait pas reconnu Jésus au tombeau, jusqu’au moment où Il l’avait appelée par son nom ; de la même manière Dieu appelle Jacob par son ancien nom. C’était le nom qu’il portait lorsqu’ils s’étaient rencontrés pour la première fois. Ils étaient, à vrai dire, deux anciens et bons amis. C’était la dernière conversation de Dieu avec Jacob, et Jacob n’avait pas oublié le nom de son Dieu. Au terme de son pèlerinage terrestre, il avait béni même davantage son plus jeune fils Joseph, bien que, selon la tradition Juive, ce fût l’aîné qui aurait dû obtenir cette faveur.

Notre tendance naturelle est de nous lier d’amitié avec quelqu’un de grand, d’éminent, avec quelqu’un qui, comme le disent les jeunes est une « super star ». Mais en analysant notre amitié dans la Vérité avec la connaissance que Dieu nous a donnée, nous ne devons plus nous fier à l’apparence extérieure mais plutôt rechercher les qualités que Dieu attend de nous. Dieu ne change pas, mais nous de notre côté, accomplissons-nous les conditions qui nous unissent en amitié avec Dieu ? Partageons-nous avec l’Eternel nos joies et nos tristesses ? Avons-nous confiance en Lui ? Acceptons-nous chaque partie de sa volonté ? Sommes-nous toujours fidèles, toujours prêts à apprendre de Lui ?

Pourquoi appelons-nous certains frères des amis et ne le faisons-nous pas à l’égard d’autres membres de la maison de la foi ? Il peut arriver parfois dans notre communion fraternelle, de rencontrer quelqu’un avec qui il est difficile de nous lier d’amitié. Dans de tels cas, il nous appartient d’analyser les sentiments de notre cœur, pour voir si vraiment nous sommes bien liés d’amitié avec Dieu. Nous devons aspirer à l’amitié spirituelle et non à l’amitié mondaine, terrestre. Si nous ne parvenons pas à ce stade, c’est que l’amitié divine n’est pas en nous.

Généralement, avec le recul, nous remarquons que les amitiés, « scolaires » ou celles de notre période professionnelle se sont éteintes. Pourtant nous avions tous des amis dévoués, prompts à nous aider. Mais après des années, l’école finie, le travail terminé, il s’avère que lorsque d’anciens amis se rencontrent ils n’ont plus rien à se dire, plus rien qui les unisse, ils n’ont plus de sujet de conversation. L’amitié avec le monde ne dure pas.

En Jacques, chapitre 4 et verset 4 nous lisons : « L’amitié du monde est inimitié contre Dieu ». Il ne peut en être ainsi parmi ceux qui constituent la maison de la foi. Si rien n’unit deux frères, c’est que leurs bases chrétiennes sont ébranlées ou que l’un d’entre eux n’accomplit plus les exigences nécessaires. Si la confiance fait défaut ou qu’un manque de loyauté s’installe, ce sont les signes d’une amitié qui s’éteint.

Dans les saintes Ecritures, nous avons un exemple d’une amitié qui s’est ternie : celle d’Adam à l’égard de Dieu. Il obtint de l’Eternel un jardin regorgeant de fruits admirables et la compagnie d’animaux, tout était réuni pour une amitié sincère et durable. Genèse 3 : 8 : « Et ils [Adam et Eve] entendirent la voix de l’Eternel Dieu qui se promenait dans le jardin au frais du jour ».

Ce qui veut dire que Dieu parlait avec Adam régulièrement. La suite nous montre comment leurs relations ont changé et comment l’un s’est éloigné de l’autre. Il est plus logique de considérer que ce fut Adam qui s’éloigna de Dieu, parce qu’il ne fut pas fidèle dans son amitié. Adam n’a pas rempli les conditions régissant une véritable amitié, il n’avait pas confiance, n’était pas loyal. A cause de cela, il perdit un très précieux ami.

Toutefois, même après l’avoir chassé du jardin d’Eden, Dieu n’a pas cessé de prendre soin de lui, Il lui fit des habits de peau, et lui donna la promesse de sauver sa postérité. Ce sont là des preuves de l’amitié divine.

En ce qui nous concerne, nous sommes dans la même situation, Dieu nous accepte tels que nous sommes, Il n’exige pas la perfection de nos œuvres, mais souhaite que nous fassions un effort de notre côté. Il ne s’attend pas à ce que nous devenions des génies, mais Il désire seulement que nous devenions ses amis.

En plus de l’amitié avec Dieu, nous devons également tisser des liens d’amitié entre nous. Nous ne pouvons parler d’amitié sans nous rappeler l’amitié de deux vrais amis de l’Ancien Testament, et ces deux vrais amis, ce sont David et Jonathan, 1 Samuel 18 : 1, 3, 4 : « L’âme de Jonathan se lia à l’âme de David ; et Jonathan l’aima comme son âme… Jonathan fit alliance avec David, parce qu’il l’aimait comme son âme. Et Jonathan se dépouilla de sa robe qui était sur lui, et la donna à David, ainsi que ses vêtements, jusqu’à son épée, et à son arc, et à sa ceinture ».

Voyons-nous souvent de tels liens d’amitié entre les frères et sœurs en Christ ? En 1 Samuel chapitre 23, versets 16 à 18 nous lisons : « Et Jonathan fils de Saül, se leva et alla vers David dans la forêt. Il fortifia sa confiance en Dieu ; et il lui dit : Ne crains pas, car la main de Saül mon père, ne te trouvera pas ; et tu régneras sur Israël, et moi, je serai le second après toi. Et ils firent, tous deux alliance devant l’Eternel… ». Entendons-nous souvent de tels propos : « c’est toi frère qui sera avant moi devant l’Eternel ! Moi, je serai après toi ? ». Dans quelle mesure prononçons-nous les mêmes paroles à l’égard de nos frères et sœurs dans la foi ?

Lorsque Jonathan mourut, David composa un cantique de deuil après la perte de son ami : « Je suis dans la douleur à cause de toi Jonathan, mon frère ! Tu faisais tout mon plaisir ; ton amour pour moi était merveilleux, plus [grand] que l’amour des femmes » (2 Samuel 1 : 26). L’amitié de David envers son ami Jonathan ne prit pas fin à la mort de celui-ci. Le chapitre 9 du même livre nous décrit de quelle manière David rechercha s’il ne restait pas quelqu’un de la maison de Jonathan pour lui faire grâce, et il trouva Méphiboscheth.

Lorsque la maison de Saül tomba, la sage-femme qui tenait Méphiboscheth, le fit tomber si dangereusement, qu’il boita des deux pieds jusqu’à la fin de sa vie. David lui rendit tous les biens de Saül et lui permit dès ce moment de manger à la table royale. « Et David dit : Y a-t-il encore quelqu’un qui soit demeuré de reste de la maison de Saül ! Et j’userai de bonté envers lui à cause de Jonathan » (2 Samuel 9 : 1). L’esprit de ces paroles est repris par Salomon son fils – « N’abandonne point ton ami, ni l’ami de ton père » – Proverbes 27 : 10.

Les amis de Job eux aussi, étaient venus le voir pour le réconforter. Mais quel genre d’amis étaient-ils ? Dieu lui-même fut irrité envers de tels amis, et seule la prière de Job leur sauva la vie.

Mon frère, ma sœur, si un jour il t’arrive d’être écrasé par les difficultés et les souffrances de la vie, considère le chef de notre profession de foi qui nous sauve, notre Seigneur Jésus-Christ et vois quelles grandes épreuves Il traversa. Nous connaissons tous les paroles du prophète Esaïe au chapitre 53. Ainsi fut le chef de notre salut. Sommes-nous ses imitateurs ?

Voyons maintenant ce que notre cher Sauveur dit de Lui-même : « Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des demeures ; mais le fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête » (Luc 9 : 58). Bien que persécuté, haï sans cause, isolé dans ce monde, Il a trouvé une maison dans laquelle Il était compris et où Il était en sûreté. Cette maison, c’est celle de Béthanie, (mot qui signifie « Maison des figues »).

Cette demeure se trouvait à environ deux kilomètres et demi de Jérusalem. Là habitaient trois personnes, Marthe, Marie et Lazare. C’étaient des gens sincères, voués à Dieu, au cœur pur, qui avaient reconnu notre Seigneur comme leur Rédempteur. Ils avaient une foi très forte, un grand amour, ils possédaient tout cela pour leur Sauveur. C’est pourquoi, Jean l’évangéliste écrivit dans son Evangile au chapitre 11 et verset 5 : « Or Jésus aimait Marthe, Marie et Lazare ». Jésus ne cachait pas cette amitié. Quand Lazare tomba malade, ses sœurs Le firent prévenir par ces paroles : « Seigneur, celui que tu aimes est malade ». Et quand Lazare mourut, avec quelles paroles s’adressa-t-Il à ses amis ? : « Lazare, notre ami, dort ».

Jésus visitait ses amis en toutes occasions. La dernière semaine de sa vie terrestre, Il y dormit probablement toutes les nuits. C’est avec sincérité et amour que toute la famille était très attachée à Lui. Jésus était invité chez eux, Marthe servait du mieux qu’elle pouvait et tout paraissait aller trop lentement, Marie, sa sœur, aurait dû l’aider, mais elle ne le fit pas !

Pourtant, Jésus connaissait le cœur de Marthe qui avait déclaré : « Tu es le Christ le fils du Dieu vivant qui devait venir dans le monde ». Ce fut une confession pleine de foi ; Il savait que son cœur battait pour Lui, elle Le servait avec un grand dévouement et malgré cela, Jésus la réprouva. Pourquoi ? Le service de Marthe était-il digne de réprobation ? Elle Lui donnait à manger quand Il avait faim, elle Lui donnait à boire quand Il avait soif, et Lui donnait de quoi se reposer quand Il était fatigué.

En Hébreux chapitre 13 et verset 2, l’apôtre Paul déclare : « N’oubliez pas l’hospitalité ; car par elle quelques-uns à leur insu, ont logé des anges ». En quoi Marthe par sa serviabilité modèle fut-elle digne de réprobation de la part du Seigneur Jésus ? Il semblerait qu’elle aurait voulu enlever à Marie la part qu’elle avait avec Jésus. Ce ne sont pas les choses matérielles et temporelles, mais les choses spirituelles et éternelles, celles qui ne passent pas, qui doivent avoir la première place.

En Matthieu 6 et verset 33, il est écrit : « Mais cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus ». Il n’est pas difficile de rechercher aujourd’hui ce qui est vain dans le monde, et d’oublier les choses principales qui consistent à écouter notre Seigneur Jésus, au travers de tous ses enseignements à amasser les forces spirituelles qu’Il met à notre disposition.

Ce qui, de l’avis de notre Seigneur fut la chose la plus importante et irremplaçable pour Marie, l’est également pour nous, car celui à qui cet esprit fait défaut est malade spirituellement. Toutes les preuves d’amitié, par ce fait, ont leurs vraies valeurs. Dieu fasse que cette part nous soit toujours donnée et jamais enlevée.

Il est bon de se rappeler également, que dans cette même maison de Béthanie il y eut un jour le deuil et la tristesse. Ni la sainteté, ni la piété, ni l’amitié avec le Sauveur, ne peuvent nous soustraire aux épreuves de la vie. La joie, le bonheur de cette famille, se sont changés en tristesse et douleur, en maison de deuil. Remarquons les paroles de ces sœurs à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes, est malade ». Elles n’ont pas dit au Seigneur « Viens ! ». Non, elles n’avaient pas besoin de Le prier « Aie pitié de nous » comme les lépreux. Avec un ami, la discussion est tout autre, car animée de confiance réciproque. Le Seigneur ne pouvait-Il pas venir chez un ami ? Mais, ici, c’est un autre aspect de l’amitié que nous allons considérer.

Comment nous comportons-nous en apprenant que quelqu’un est malade ou décédé ; lorsque toute la famille est dans la tristesse, dans la douleur, dans le deuil ? Allons-nous précipitamment aider et réconforter le malade, consoler la famille ? Le Seigneur ne voulait pas dévoiler immédiatement ses intentions, mais les paroles qu’Il prononça furent pour les femmes d’un grand réconfort : « Cette maladie n’est pas mortelle, mais pour la gloire de Dieu, afin que le fils de Dieu soit glorifié par elle ».

Les sœurs attendaient le moment où le malade se sentirait mieux, mais elles n’ont pas ressenti ce soulagement. Au lieu d’une amélioration, la maladie empira et la mort s’ensuivit. Peut-on imaginer une épreuve plus difficile que celle de ces deux sœurs ? D’une part leur ami annonce que cette maladie n’est pas mortelle, et de l’autre la réponse des deux sœurs est : « il se décompose déjà, il est depuis quatre jours dans le tombeau ».

Nous pouvons imaginer l’écho de cet événement dans toute la contrée et peut-être même au-delà de la frontière. En Jean chapitre 12 et verset 9 nous lisons : « Une grande foule d’entre les juifs sut donc qu’il était là, et vint, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir Lazare qu’il avait ressuscité d’entre les morts ». Ce miracle avait donc eu un impact important. Pendant les trois ans et demi de la mission de notre Seigneur, beaucoup de gens mouraient, mais Jésus n’en ressuscita que trois.

Il nous paraît raisonnable de penser que les Ecritures nous parlent de trois résurrections :

1) – La résurrection de la fille de Jaïrus nous représente admirablement la résurrection de l’Eglise.

2) – La résurrection du fils de la veuve de Naïn, où toute la ville pleurait, et où il y avait un grand tumulte, peut représenter la résurrection des anciens dignes, dans le temps de la détresse. (Certains frères y verraient aussi la résurrection de la Grande Multitude).

3) – Pour la résurrection de Lazare Jésus attendit deux jours dans l’endroit où Il était avant d’aller au lieu où Il devait intervenir. Lazare fut ressuscité le quatrième jour. Si la résurrection de Lazare représente la résurrection de l’humanité, les deux jours de retard, ce sont les deux milles ans de l’âge de l’Evangile. Le troisième jour est le jour du règne de Christ. La résurrection est un processus qui englobe tout le millénaire, et c’est seulement à sa fin que l’humanité parviendra à la perfection, et retrouvera la communion avec Dieu, celle qu’Adam avait avant de pécher.

1 Corinthiens 15 : 25 : « Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous les ennemis sous ses pieds ». Verset 28 : « Et lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous ».

Six jours avant la Pâque, Jésus vint de nouveau à Béthanie (Matthieu 26 : 6). Cette fois-ci, Jésus est dans la maison de Simon le lépreux. Nous pensons que Simon avait naguère été lépreux, mais qu’il fut guéri par Jésus, c’est à ce titre qu’il pouvait être en contact direct avec les gens. Il était de la famille de Marthe, Marie, et Lazare – certains historiens ont la conviction qu’il était leur père. Cette supposition est tout à fait plausible, car le fait d’avoir guéri leur père de la lèpre aurait conduit cette famille à une amitié particulière avec Jésus.

C’est ainsi que nous trouvons Marie près de Jésus alors que Marthe était à la cuisine. Marie, versa sur Jésus un parfum très coûteux. Pour obtenir une once de ce parfum, il faut environ 400 000 pétales de roses. Des rois furent oints avec ce parfum de nard. Marie reconnut son Roi, et L’oignit.

Prenons une leçon de ce que fit Marie, distribuons des fleurs pendant la vie de nos proches, de nos amis et de nos frères et sœurs dans la Vérité, donnons-les aujourd’hui, car demain, il sera peut-être trop tard. Ne tenons pas scellé l’amour du vase d’albâtre jusqu’au moment où nos amis décéderont, mais dès maintenant remplissons leur vie de douceur. Pendant que leurs oreilles peuvent encore entendre, disons-leur des paroles gentilles et réconfortantes qui pénètrent leur cœur.

« Ces belles paroles que tu avais l’intention de dire sur leur tombe, dis-les maintenant, avant qu’ils ne meurent ; les fleurs que tu devais déposer sur leurs cercueils, donne-les aujourd’hui, pendant qu’ils sont encore en vie. Réjouis et éclaire leurs maisons avant qu’ils ne la quittent. Si j’ai des amis, qui ont l’intention de verser leur vase d’albâtre sur mon cadavre, il serait préférable qu’ils l’apportent pendant mes heures de « Gethsémané » pour me réconforter ».

Nous avons tous besoin de cette sympathie, de cette amitié, de cette joie, aujourd’hui dans les temps où nous vivons. Ce sont les jours dont parlait le prophète Joël (1 : 16) : « La nourriture n’est-elle pas enlevée sous nos yeux ? La joie et l’allégresse n’ont-elles pas disparu de la maison de notre Dieu ? ».

En ce qui concerne la nourriture, nous en avons encore en abondance, mais la joie disparaît de nos maisons. Chacun de nous a des épreuves et des difficultés. Il est difficile aujourd’hui de rencontrer quelqu’un en bonne santé. En nous-mêmes et dans nos discussions, bien souvent, nous entendons des paroles de lamentation. Il peut y avoir beaucoup de difficultés, de préjugés, de réticence, d’indifférence, qui, comme des sauterelles, nous enlèvent les joies divines. Il y a aussi beaucoup d’inquiétude, de soucis, d’épreuves, de maladies et de contrariétés que nous sommes tous amenés à traverser.

Dans de tels moments, il est recommandé de lire les paroles du Psaume 51 et des versets 9 et 10 : « Lave-moi et je serai plus blanc que la neige. Annonce-moi l’allégresse et la joie, et les os que tu as brisés se réjouiront ». Combien y a-t-il encore de joie en nous ? Combien en reste-t-il dans notre communion, dans nos maisons, et dans les assemblées. Rappelons-nous que notre Seigneur Jésus est admirable, qu’Il nous aime et veut demeurer toujours présent dans nos cœurs. Et si jour après jour, nous voulons vivre seulement pour Lui, nous serons heureux, et nous pourrons par là même rendre heureuses d’autres personnes en leur transmettant ces formidables paroles de vie qui sont écrites en Philippiens 4 : 4 : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le répète, réjouissez-vous ».

Que la joie que nous procure la Vérité, mais aussi la perspective de notre héritage dans la gloire céleste nous soient données, tel est mon souhait pour chacun d’entre vous, et pour moi-même.

Fr. T. W.

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