(Sermon prononce par frère Russell en 1915, à la Convention de Oakland, Californie)
Nous savons que, jusqu’à la fin de Son ministère terrestre, le Maître conserva pour Ses disciples un amour profond. La Parole nous dit : «Jésus qui avait aimé les siens dans le monde, les aima jusqu’à la fin ». Nous devons établir une distinction très nette entre l’amour que Dieu a pour toute l’humanité et celui qu’Il éprouve pour l’Eglise. Dans un sens large et général, la Bible nous dit que « Dieu a tant aimé le monde, qu’Il a donne Son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle». Pourtant, dans sa condition déchue, l’homme ne voit rien que Dieu pût vraiment aimer ; il n’avait rien qui le fît mériter la communion avec Dieu. Vraiment, l’homme ne possédait rien pour s’attirer l’amour de Dieu, tout au contraire. C’est pour cette raison que Dieu condamna l’homme, au début, sitôt que celui‑ci eut péché, déclarant par là que notre Père Adam n’était plus digne de jouir de Son amour et de Sa faveur. Dieu le condamna à mort. ‑ Genèse 3 : 17‑19.
Nous ne devons pas comprendre que Dieu changea d’idée dans l’intervalle et qu’Il en vint à se dire qu’après tout Il aimait Adam et Il aurait mieux fait de ne pas l’avoir condamné à mort. Nous devons plutôt comprendre que l’amour de Dieu pour le monde est un amour compatissant semblable à celui que l’on peut éprouver pour un malheureux chien. Si nous voyions un chien blessé à la patte, nous aimerions lui faire un pansement. Nous manifesterions alors un amour empreint de sympathie. Non pas que nous aimerions vraiment ce chien, mais nous aurions compassion de lui. De même, le sentiment que Dieu éprouve pour le monde est un sentiment compatissant Dieu voudrait que Ses enfants eussent de la générosité et de la bonté envers tous les hommes et même envers les animaux. C’est en harmonie avec cela que l’Apôtre nous recommande de faire du bien à tous les hommes, selon que nous en avons l’occasion, mais principalement à ceux de la maison de la foi. ‑ Galates 6 10.
Le Seigneur établit une règle absolue. Nous ne devons pas mettre la maison de la foi au même rang que le monde. Nous ne devons pas songer à porter pour le monde la même affection, le même amour, le même intérêt que pour la maison de la foi. Dieu ne le fait pas non plus.
L’amour que Dieu a pour le monde est entièrement différent de celui que mentionne le Sauveur lorsqu’Il dit : «Le Père Lui‑mémé vous aime.» Ce texte me parait être l’un des plus beaux de la Bible. Ainsi, un Dieu si grand pourrait éprouver de l’amour pour nous qui sommes si petits, si indignes de Son amour ou de Son attention ! Ce sentiment du Père Céleste se réfléchit dans les paroles de notre texte : « Jésus qui avait aimé les siens les aima jusqu’à la fin ». Il n’y avait aucun doute à cet égard. Nous ne pensons pas que ceux qui étaient alors spécialement Siens, qui s’étaient joints à Lui et qui étaient devenus Ses disciples, étaient les mieux doués d’entre les Juifs et avaient plus de talents que n’en possèdent Ses disciples actuels. Furent‑ils spécialement Siens parce qu’ils avaient une bonne instruction ? Etait‑ce parce qu’ils étaient distingués ? Non ! Etait‑ce parce que le monde les estimait et aurait voulu les soutenir, les entretenir ou parce qu’ils pouvaient être élevés à des postes de responsabilité aux yeux du monde ? Non !
Pourquoi Jésus aima-t‑-Il les Siens ?
Pourquoi Jésus éprouva‑t‑Il cet amour particulier pour ceux qui Lui appartenaient ? ‑ «ayant aimé les siens…. il les aima jusqu’à la fin ». Cette expression renferme quelque chose d’important.
Vous et moi, nous désirons savoir si le Sauveur nous aime. Son amour n’est pas dû au hasard. Il y a un principe qui dirige Sa ligne de conduite. Jésus aima Ses disciples parce qu’ils étaient siens, mais Il ne les aimait pas dans un sens égoïste comme on aimerait sa maison, son chien et son chat parce qu’on les possède et qu’ils nous appartiennent. Il n’y avait aucun sentiment analogue dans l’expression « les Siens» dont Jésus se servit pour désigner Ses disciples. Son amour était désintéressé, car Il se proposait de faire quelque chose pour eux.
Pour quelle raison Jésus aima-t‑Il ses disciples et les appela‑t‑Il les Siens ? Je pense que vous serez pleinement d’accord avec moi à cet égard. Il les aima parce qu’ils possédaient les qualités de coeur qui les rendaient dignes de Son amour, je pense que ce sont des qualités que vous et moi possédons probablement. En nous examinant nous pouvons les voir et constater que nous les avons. Je suis heureux de savoir par la Bible que Jésus aima les Siens, Je suis heureux d’être l’un des Siens et, par conséquent, je puis croire que Jésus m’aime, non de la façon dont Il aime le monde incrédule, d’une façon simplement compatissant, mais de la façon exprimée dans notre texte.
Jésus, je crois, aima Ses disciples surtout à cause de leur sincérité. Il me semble qu’aux yeux de Dieu la sincérité est la qualité de coeur la plus précieuse. Ne devrions‑nous pas tous être sincères? Oui, certainement. Est‑ce que tout le monde est sincère ? Evidemment pas. Ces disciples manifestèrent leur sincérité en ce qu’ils reconnaissaient qui ils n’étaient rien par eux‑mêmes. Ils ne pouvaicnt pas garder la Loi de Dieu, Ils n’avaient pas d’eux mêmes l’opinion que se fait le monde en général de lui‑même. Ils savaient, comme tous les Juifs savaient ou auraient dû savoir, que Dieu leur avait donné la Loi comme un modèle idéal. Ils ne pouvaient observer cette Loi. Ils étaient assez sincères pour le reconnaître. Leurs coeurs étaient donc dans l’attitude convenable pour recevoir ce que Dieu allait donner et qui serait meilleur que l’Alliance de la Loi. ‑ Romains 7 ; 8 : 1‑4.
L’hypocrisie, le grand pêché.
Jetons un coup d’oeil sur les grands de la nation juive d’alors, sur les gens pieux et religieux, c’est‑à‑dire sur les Scribes, les Pharisiens et tes Sacrificateurs. Ils avaient la prétention d’observer la Loi, mais Jésus démontra qu’ils ne l’observaient pas. C’était nous dire que ces gens‑là étaient dans l’erreur. Ils faisaient profession d’observer la Loi ; ils élargissaient leurs phylactères ; ils faisaient de longues prières pour être vus des hommes. Jésus les réprimandait continuellement. Il y avait sans doute, en ce temps‑là, beaucoup de voleurs, de meurtriers et de vagabonds en Palestine, nous voyons néanmoins que Jésus considéra leurs crimes comme insignifiants en comparaison de l’hypocrisie. C’est à la classe des hypocrites que le Maître adressa ses plus énergiques remontrances. Plus nous éviterons d’être des hypocrites religieux, mieux cela vaudra. Si toutes les communautés religieuses se réclamant du nom de Christ pouvaient s’éloigner de l’hypocrisie, il y aurait un grand remous dans le monde. On fait un grand cas et un grand étalage de certaines oeuvres religieuses dont les noms et les prétentions ne correspondent pourtant guère aux résultats réels obtenus.
Les disciples étaient sincères; ils reconnaissaient qu’ils n’étaient rien eux‑mêmes, qu ils étaient incapables de faire le bien, incapables conserver la Loi. C’est parce qu’ils acceptèrent avec de tels sentiments le message divin parlant de paix avec Dieu et annonçant la possibilité pour eux d’obtenir le pardon de leurs péchés par Son propre nom, et parce qu’ils étaient dans une bonne disposition d’esprit, que Jésus les reçut comme Ses disciples. Ils étaient heureux de croire le message qui leur était apporté. Ce message annonçait que Jésus choisissait une classe de personnes qui hériterait le Royaume, qui serait hautement élevée en vue de bénir les humains. Ces disciples avaient tout quitté pour suivre le Maître qui, d’ailleurs, avait pris la même ligne de conduite, car Il avait tout abandonné pour faire la volonté du Père. Il avait renoncé à la position glorieuse qu’Il occupait auprès du Père avant que le monde fût. Lors de Son baptême comme être humain, Il s’était consacré avec joie, de plein gré, afin d’accomplir la volonté du Père. Il y eut quelques personnes, les disciples aimés de Jésus, qui remarquèrent la pureté de Sa vie; elles reçurent Son message et furent heureuses de suivre Ses traces afin d’accomplir pareillement la volonté du Père. Jésus, parlant de Ses disciples dit que chacun d’eux était soit Sa mère soit sa soeur ou Son frère. C’est là qu’était le secret de Son amour pour eux,
Pour le Seigneur nul n’est si précieux que les Siens.
Notre Seigneur admit Ses disciples auprès de Lui, et les considéra comme étroitement apparentés à Lui. Ils étaient pour Lui les êtres les plus précieux au monde. Cependant, ils n’étaient ni Ses frères, ni Ses soeurs selon la chair; mais parce qu’ils avaient l’Esprit du Père, parce qu’ils avaient son propre Esprit, Il les aime profondément. Ayant aimé les Siens, Il continua de les aimer jusqu’à la fin.
Lorsque au terme de Sa carrière terrestre, Il songeait à Ses disciples et considérait qu’Il allait les quitter, Il pria le Père pour eux. Il dit « Je ne prie pas pour le monde ». Il était à la veille de mourir pour le monde, mais Il ne pria pas pour lui parce que, selon le Plan de Dieu, l’heure du salut du monde n’était pas encore venue. Il pria pour ceux qui s’étaient donnés eux‑mêmes volontairement pour devenir Ses disciples et pour marcher sur Ses traces. Il pria afin qu’ils devinssent un, non pas qu’ils devinssent une seule personne, car leurs personnes resteraient toujours distinctes, mais afin qu’ils eussent tous un même esprit, une même pensée, un même cœur, une même disposition d’esprit afin qu’ils fussent tous de vrais disciples et qu’ils devinssent un avec le Père.
Telle fut Sa prière pour eux. Il dit à Ses disciples qu’ils devaient s’aimer les uns les autres comme Il les avait aimés. Cette exhortation s’adresse aussi à vous et à moi. C’est déjà merveilleux de comprendre l’amour que Jésus a pour nous mais n’est‑il pas extraordinaire de savoir que le Père Lui‑même nous aime parce que nous avons quitté le monde et renoncé au péché ? Il est possible que vous ne puissiez jamais vaincre pleinement vos faiblesses avant votre mort ; mais l’Eternel juge le péché ; Il sait si vous Lui avez entièrement donné votre coeur pour effectuer Sa volonté, pour marcher humblement sur les traces de Jésus.
« Le Père lui‑même vous aime » ! Que ne donneriez‑vous pas, mes chers frères, pour ce que ce texte renferme d’assurance, de certitude au sujet de l’amour que Dieu éprouve pour nous en tant que Ses enfants ? Le Père Céleste possède un amour pour le monde. Comme Dieu et Créateur, Il exerce le contrôle sur toutes Ses créatures. Il a pourvu aux besoins de chacune d’elles, même du passereau. Mais pour tous ceux qui ont fait preuve de cette fidèle disposition d’esprit envers Lui, Il éprouve de l’amour, ‑ de la sympathie et, plus encore, de l’estime !
« Maintenez‑vous dans l’amour de Dieu »
Si nous savons que nous avons été admis dans l’amour de Dieu, alors rappelons‑nous, comme l’Apôtre le dit, que nous devons nous maintenir dans cet amour. Vous vous dites : « Sommes‑nous capables de nous y maintenir ? L’Apôtre n’aurait‑il pas fait une erreur ? » Non, mes chers frères, l’Apôtre n’a pas fait d’erreur. Nous devons nous maintenir dans l’amour de Dieu. « Nous ne sommes pas capables de nous y maintenir nous‑mêmes direz‑vous ». Si, il dépend de vous de vous y maintenir, Dieu ne forcera jamais votre volonté. Il ne recherche pas actuellement ceux qui ont besoin d’être contraints. Bientôt, dans l’âge prochain, durant le Millénium, Il s’occupera de ceux qui ont besoin d’être poussés et contraints. Il s’occupera de ces derniers de façon qu’ils puissent faire la comparaison entre le bien et le mal, entre les conséquences du bien et celles du mal. Actuellement, le Père recherche ceux qui L’adorent en esprit qui s’approchent de Lui et qui L’aiment.
Ce n’est pas nous qui L’avons aimé les premiers, mais c’est Lui qui, le premier, nous a aimés de cet amour que nous voyons manifesté dans Son plan grandiose pour la régénération de notre race. Tout ceci témoigne de la grandeur de notre Dieu. Lorsque nous avons été admis dans Sa famille, aptes avoir renoncé à notre volonté pour faire la Sienne, et que nous avons été engendrés par Lui du Saint Esprit, nous avons vraiment été admis dans un précieux lien de parenté. Il n’y a pas de si précieuse parenté dans l’univers. Les saints anges jouissent en effet de l’amour et de la faveur de Dieu, et ils n’en furent jamais exclus ; mais nous, qui étions autrefois des pêcheurs, et qui sommes maintenant admis dans la famille de Dieu, nous avons été engendrés de l’Esprit à la plus haute des natures. Combien tout cela est magnifique, mes chers frères ! Je crois, et vous le croyez aussi que Dieu nous aime d’un amour immense, sinon Il n’aurait jamais pris de si magnifiques dispositions selon la richesse de Sa grâce et selon Sa tendre bienveillance envers nous qui sommes en Jésus-Christ. Ce n’est pas pour l’avenir seulement que Dieu nous réserve Ses grâces et, s’il est vrai qu’Il nous changera et nous transformera par la suite, nous qui consentons maintenant à effectuer Son bon plaisir, il n’en demeure pas moins que, par Son amour, Il nous transforme déjà actuellement.
A mesure que, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, années après année, nous réfléchissons à ces choses, que nous les considérons et les étudions, que nous comprenons le grand amour de Dieu tel qu’il est révélé dans Son Plan, nous nous rendons toujours mieux compte j’en suis persuadé, combien grand est l’amour divin exprimé dans ces paroles : « Le Père Lui‑même vous aime».
Dieu avait de l’amour pour les anges dès qu’Il les eut créés. Il aimait les chérubins et les séraphins après les avoir créés. Comme ils possèdent de nobles caractères, ils sont dignes de l’amour de Dieu. Mais dans les paroles précitées se trouve l’expression la plus magnifique de l’amour divin. Nous y trouvons l’amour le plus merveilleux qu’il nous soit possible de concevoir par la foi, et c’est d’un tel amour que Dieu nous aime, nous qui sommes membres d’une race dégénérée à beaucoup d’égards. Le Père abaissa Ses regards sur cette race et Il aperçut au milieu d’elle quelques joyaux; Il les releva, les nettoya et les affranchit du péché par les mérites du Sauveur. Puis, après leur consécration, le Père commença le polissage de ces joyaux, les préparant pour les revêtir d’une parure glorieuse et resplendissante au matin de la résurrection, quand Il les sertira dans l’or de la nature divine. Certainement le Père Lui‑même nous aime’.
«Que rendrai‑je à l’Eternel ? »
Puisque le Père nous aime, puisque la sainte Parole nous certifie que le Sauveur nous aime, que ferons‑nous maintenant en retour ? Que rendrai-je à l’Eternel, mon Dieu, pour tous Ses bienfaits envers moi ? Ce que nous rendrons ne sera jamais que bien peu de chose. Si une personne très riche et très influente vous avait tendu la main et recueilli dans le monde où vous n’étiez qu’une pauvre épave, et si elle vous avait reçu dans sa propre maison et adopté dans sa propre famille ‘ vous diriez certainement que cette personne est un grand bienfaiteur. Si vous aviez un coeur reconnaissant, vous prendriez la résolution de consacrer tout votre temps, toutes vos forces au service de votre bienfaiteur pour lui montrer combien vous savez apprécier ses bontés envers vous. C’est ainsi que vous envisageriez les choses si votre coeur était bien disposé et droit.
Que rendrons‑nous donc maintenant à l’Eternel pour tous Ses bienfaits ‑ pour Son amour, pour Sa bienveillance, pour la grandiose rédemption à laquelle nous avons part avec le monde, et encore pour le haut appel qu’Il nous a adressé, nous invitant à sortir du monde pour devenir cohéritiers de .Jésus‑Christ. Notre héritage est céleste, incorruptible, sans tache, inflétrissable. Cet héritage nous est réservé à nous qui, par la puissance de Dieu sommes gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps. Tout cela est à nous, Dieu en a décidé ainsi. Il n’y a aucun doute à cet égard. Nous sommes devenus une Nouvelle Création, Jusqu’à cet Age de l’Evangile, il ne fut donné à personne de le devenir : mais si nous suivons Celui oui nous guide, nous ne perdrons pas notre chemin. Et, sans aucun doute, c’est dans la mesure où nous apprécions ce que Dieu a fait pour nous, que nous désirons faire quelque chose pour Lui,
Que pouvons‑nous faire ? En jetant un regard sur nous‑mêmes, nous pouvons dire en toute vérité et en toute sincérité que nous ne sommes que des amas d’imperfections, Nous n’avons rien qui soit digne d’être offert à l’Eternel, notre Dieu. Ce que vous aviez, vous l’avez cependant offert, et cela fut accepté. Vous avez donné tout ce que vous aviez, et l’Eternel vous a reçu, sinon vous n’appartiendriez pas du tout à cette classe de la nouvelle création. Ainsi, le Père n’aime que ceux qui ont fait cette consécration. Ceux‑là seuls font partie de l’Eglise et leurs noms sont inscrits dans les cieux. C’est votre volonté que vous aviez à donner, vous avez tout donné, et cela est bien petit. Le Père vous accepta et vous engendra de Son Esprit ; c’est la raison pour laquelle vous êtes des élus de Dieu, c’est aussi la raison pour laquelle vous pouvez apprécier plus profondément ces paroles : « Le Père Lui‑même vers aime ».
Que rendrons‑nous ? Les choses que vous devez rendre et que je dois rendre sont précisément les choses que nous avons consacrées à Dieu. C’était tout le peu que vous aviez et c’était tout le peu que j’avais. Mais comment rendrons-nous tout cela ? Nous chercherons à connaître la volonté du Père en toutes choses, et en particulier dans toutes nos décisions. Soit que nous mangions, soit que nous buvions, ou que nous fassions quelque autre chose, faisons tout pour la gloire de Dieu. En d’autres termes, mes chers frères, lorsque nous sommes entrés dans la Famille de Dieu et que nous avons fait alliance avec l’Eternel, nous nous sommes liés nous‑mêmes. Ce n’est pas l’Eternel qui nous a liés, c’est nous qui nous sommes engagés à ne plus faire notre volonté en quoi que ce soit, mais à faire uniquement la volonté divine.
Esclaves de Christ, et néanmoins hommes libres.
Nous ne pouvons pas nous vêtir comme nous le désirerions : nous ne devons pas davantage manger ce qui nous plairait ; nous ne pouvons pas non plus aller où nous voudrions ; nous n’avons même pas le droit de penser à ce qui nous plairait. «Eh bien !», dira quelqu’un, «je n’ai pas encore entendu parler d’un pareil esclavage ! ». C’est vrai, mes chers frères, nous sommes les esclaves du Seigneur Jésus‑Christ. «Et est‑ce que nous devons nous affranchir un jour de cet esclavage ?». Vous pouvez vous y soustraire à n’importe quel moment. Tous ceux qui sont esclaves du Seigneur Jésus le sont volontairement. Vous êtes entrés dans cet esclavage de plein gré et vous pouvez vous en libérer entièrement quand vous le voulez. Souhaitez‑vous faire cela ? Oh : non ! Vous ne vous êtes jamais trouvés dans un esclavage aussi béni ! Chaque fois que vous avez où renoncer à votre propre volonté, vous avez reçu des bénédictions qui ont plus que compensé le sacrifice consenti. Vous avez constaté que toutes choses concourent à votre bien si vous renoncez à votre propre volonté et si vous suivez les traces de Jésus. Quel esclavage béni ! Vous avez vu combien d’erreurs vous commettiez dans la manière de vous vêtir, de vous nourrir, bref en toutes choses, lorsque vous essayiez de faire votre propre volonté. Vous êtes heureux de recevoir quelques directions générales de Celui qui est si sage. La classe de personnes qui a accepté ces directions‑là est celle qui a reçu « un esprit de sobre bon sens », selon l’expression de l’Apôtre. ‑ 2 Tim. 1 7.
Nos esprits sont tous imparfaits et dépourvus de bon sens. Lorsque nous ne sommes plus guidés par notre propre volonté, mais par celle de l’Eternel telle qu’Il nous l’a indiquée dans Sa Parole, nous arrivons à acquérir l’esprit de sobre bon sens. Combien de bénédictions cette ligne de conduite ne nous a‑t‑elle pas apportées ! Je suis certain d’exprimer les sentiments de chacun des enfants de Dieu consacrés qui sont ici présents.
Progressivement nous sommes parvenus à aimer les voies de l’Eternel. Nous croissons en grâce, en connaissance et dans l’amour de Dieu, de sorte que nous finissons par haïr les choses que nous aimions autrefois et par aimer celles que nous méprisions jadis. Selon l’expression de l’Apôtre, nous sommes transformés par le renouvellement de notre esprit. ‑ Romains 12 : 2.
Cet esclavage est cependant un affranchissement sous un rapport très important (l Corinthiens 7 : 22). Nous remportons la victoire sur l’esclavage du péché : de plus, nous sommes chaque jour victorieux de l’esclavage que représentent les faiblesses de notre chair. Mais cet esclavage dans lequel nous sommes entrés pour faire la volonté de Dieu nous apporte chaque jour des bénédictions et, plus tard, il nous permettra d’avoir part à la première, à la principale résurrection, à celle dont Jésus a dit: « Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection :… ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans » (Apoc. 20 : 6). Tout cela sera accordé à vous et à moi, si nous sommes fidèles dans l’accomplissement de la volonté de l’Eternel suivant notre capacité. Dieu ne nous demande jamais de faire au‑delà de ce que nous pouvons. Nous devons avoir constamment devant les yeux le glorieux exemple de notre Seigneur et devons conformer notre vie à cet idéal aussi parfaitement que nous le pouvons. Le Seigneur Jésus ne pouvait pas faire plus que ce qu’il était à même de faire. Etant parfait, Il était capable d’agir parfaitement. Nous, étant imparfaits, nous ne pouvons rien faire parfaitement ; c’est pourquoi le sang de Jésus nous purifie, nous rend purs pendant que nous nous efforçons de marcher, non selon la chair, mais selon l’Esprit
Comment pouvons‑nous servir le Seigneur ?
Ici nous abordons un autre point. Le Seigneur savait que vous et moi ne pouvions faire quoi que ce soit pour Lui. Il nous fit voir comment nous pourrions d’une manière indirecte faire quelque chose pour Lui. Vous savez de quoi je veux parler. Il nous déclara que nous devrions nous aimer les uns les autres, et qu’en nous aimant, nous manifesterions tout l’amour que nous avons pour Lui. C’est ainsi que l’Apôtre Jean, en parlant de ce sujet, et en le considérant du même point de vue, nous dit que comme Christ donna Sa vie pour nous, ainsi nous devons aussi donner notre vie pour les frères. Il ne nous dit pas que nous devons donner notre vie pour tous pour les païens ou pour le monde en général. Non, certes pas. Nous devrions donner notre vie pour les frères. C’est ainsi que les paroles de l’Apôtre doivent se lire. Le Seigneur savait de que le façon elles devaient être écrites. Nous devons donner notre vie pour ceux que Jésus aima.
J’ai remarqué des enfants bien‑aimés de Dieu qui apparemment trouvaient plus facile de faire quelque chose pour le monde que pour l’Eglise. Nous ne devons pas avoir un tel sentiment. Dieu doit occuper la première place, le Seigneur Jésus vient après, puis viennent les frères dans la foi ensuite nous reportons notre sollicitude sur tous les hommes selon les occasions qui se présentent, et enfin sur les animaux dans la mesure où nous le pouvons. Il nous faut toujours donner la préférence aux hommes sur les animaux, et à l’Eglise sur le monde. Si nous avons l’Esprit de Christ, nous aimerons ceux qui appartiennent à Christ.
Si je parle ainsi, ne croyez pas que je désire encourager la partialité entre les Chrétiens. La Bible est très large à cet égard, et je crois que les Etudiants de la Bible développent en eux toujours davantage l’amour et se rapprochent de l’idéal auquel le Seigneur Jésus désire les voir parvenir. Ce n’est pas parce que des Chrétiens s’intitulent Presbytériens, ou Méthodistes, ou Luthériens, que nous devons les aimer suivant le nom qu’ils portent. Les Presbytériens aiment ceux qui portent le même nom qu’eux ; les Méthodistes font de même, les Luthériens également ; les Mormons, les Spirites, les Francs‑maçons, les Oddfellows font aussi la même chose. Mais dans l’Eglise de Christ, il n’existe pas de telles lignes de démarcation. La question n’est pas de savoir si quelqu’un est Franc‑maçon ou ne l’est pas, s’il est ou n’est pas Méthodiste. Ce qui importe de savoir, c’est s’il est ou non enfant de Dieu. Nous devons aimer ceux qui appartiennent à Dieu. Si le Père et le Sauveur les aiment, alors nous devrions aussi les aimer. Si je ne les aime pas, c’est qu’il y a quelque chose de mauvais dans mon coeur. Je dois aimer ceux que le Père aime et ceux que le Sauveur aime.
« Celui qui aime Dieu, aime aussi son frère ».
Si quelqu’un me disait : « Frère Russell, si vous aimez tous les frères, vous serez contraint d’aimer des personnes au caractère tout à fait primitif, ou véritables ignorants, et même des personnes peu estimées des hommes ». Je lui répondrais que je n’y puis rien et que j’aimerai celui qui aime Dieu. Souvenez‑vous que les douze Apôtres, à l’exception de Paul, étaient des hommes du commun peuple. Rappelez‑vous aussi que lorsque St Pierre et St Jean, deux des douze disciples les plus remarquables, prêchaient dans le Temple, le peuple s’aperçut que c’étaient des hommes illettrés, sans aucune instruction. Réfléchissons‑y ! Même le « commun peuple » le remarqua. Et est‑ce que Jésus les aima ? Oui. Je présume que dans leurs discours ils devaient écorcher et faire souffrir l’Hébreu classique de temps à autre. Cela ne veut pas dire que nous devrions aimer plus que d’autres ceux qui portent de rudes atteintes à leur langue maternelle, mais il ne faut pas que l’ignorance soit un obstacle ou un prétexte nous empêchant d’aimer un frère ou une sœur. Nous devrions veiller à ce que nous aimions tous ceux qui sont en communion avec notre Seigneur.
Ayant communion avec le Seigneur, ils sont dignes de notre amour, car ils possèdent Son Esprit. Il nous faut les aimer sans avoir égard à leur rang social, qu’il soit des plus élevés ou des plus bas. Si le Père Lui‑même les a acceptés dans Sa famille et qu’il les aime, c’est une raison suffisante pour vous et pour moi de les aimer. Nous devrions aimer les frères. Jusqu’à quel point ? L’Apôtre nous dit que nous devons aller jusqu’à donner notre vie pour les frères. Notre mission n’est pas de prêcher au monde, mais simplement à ceux qui ont « des oreilles pour entendre » et qui cherchent Dieu. Lorsque nous nous adressons au public, nous sommes certains de trouver presque toujours des personnes qui sont des enfants de Dieu et qui ont besoin d’être aidées pour suivre la bonne voie, ou d’autres qui cherchent Dieu et désirent devenir Ses enfants. Prononcer une harangue simplement pour intéresser le public n’est pas le but de notre mission. Nous sommes envoyés pour rassembler hors de l’église nominale l’Epouse de Christ.
Considérez, cher frère, le cas de certaines personnes qui déclarent être consacrées à Dieu et qui sont vraiment très faibles à tous égards. Reportez les regards sur vous‑même, et vous verrez que peut‑être le Seigneur vous considère aussi comme faible et qu’il remarque que vous êtes aussi aux prises avec des difficultés. Ne savez‑vous pas qu’il passe par‑dessus beaucoup de vos faiblesses ? Nous devons éviter de causer toute peine et tout ennui aux autres ; et même nous devons supporter les infirmités des frères faibles et non simplement nous complaire en nous‑mêmes. Permettez que je répète. Nous devons supporter leurs faiblesses et leurs infirmités, et ne pas nous complaire en nous‑mêmes. Quelle grande signification porte en elle cette pensée ! Je suis convaincu que nous apprenons à mettre ces paroles en pratique. Je me borne à faire ressortir ce que vous savez à savoir que l’amour de Dieu est l’aboutissement des exigences divines, et que l’amour doit être manifesté par nous envers ceux que l’Eternel reconnaît comme Ses enfants et qu’il reçoit dans Sa famille. Quand je vois que quelqu’un a communion avec Dieu, je n’ose pas refuser d’être en communion avec lui.
Nous devons être en communion avec ceux qui sont en communion avec Dieu
Je crois que l’histoire d’un banquier de NewYork pourrait bien illustrer ce sujet. C’était un homme droit. Il avait un ami qui habitait à une distance assez éloignée et qui, désirent lancer son fils dans la vie, lui envoya celui‑ci avec une lettre d’introduction conçue en ces termes : « Si vous pouvez introduire mon fils dans le monde des affaires, vous me ferez une grande faveur ». Ce riche banquier de Wall Street avait une très grande confiante en son ami. Lorsqu’il vit le jeune homme, il reconnut en lui un noble caractère. Alors, il se demanda comment il pourrait faire pour l’établir dans les affaires. Sans faire de commentaires il lui dit : « Venez avec moi, nous allons faire une promenade ». Et ils descendirent bras dessus bras dessous les rues du quartier des affaires et revinrent ensuite au bureau. Le jeune homme attendait quelque peu surexcité. Remarquant que le banquier ne paraissait pas vouloir faire davantage en sa faveur, il lui dit : « Est‑ce là tout ce que vous pouvez faire pour m’introduire ?
Le banquier répondit : « Il n’est pas nécessaire d’en faire plus. Le seul fait que je vous avais à mon bras et que je vous ai conduit dans les rues, du quartier des affaires est une introduction suffisante pour vous auprès des hommes d’affaires du voisinage ». Le jeune homme constata qu’il en était bien ainsi.
Ainsi lorsque Dieu se saisit de quelqu’un, et que nous voyons cette personne marcher avec Dieu, nous savons que l’Eternel désire l’introduire dans Sa famille, et ce seul fait donne une place à cette personne auprès de vous et de moi. Elle devient un de nos frères, parce que « le Père Lui‑même » l’aime ; le Père Lui‑même la reconnaît comme membre de Sa famille. Vous et moi devons dès lors être disposés à faire tout ce que nous pouvons en faveur de ce frère. Le Père veut que nous coopérions avec Lui en assistant les frères de toutes manières possibles. Ces frères doivent passer par des épreuves et expériences que vous et moi connaissons. Tous les soldats de la croix suivent un chemin étroit et ont à lutter contre le monde, la chair et l’Adversaire. Vous et moi avons un combat à mener par suite de la condition déchue de notre chair. Quelle compassion devrions‑nous avoir pour tous les autres soldats qui mènent le même combat ! Nous avons à choisir entre deux capitaines. Tous ceux qui sont du côté du Seigneur et qui s’efforcent de marcher sur les traces de Jésus appartiennent à notre armée. Notre privilège est d’aimer nos freres qu’ils soient instruits ou ignorants, noirs ou blancs, riches ou pauvres.
As‑tu de l’amour ? Alors montre‑le maintenant
Je crois que cette pensée est la meilleure que nous devrions avoir à mesure que nous arrivons au terme de cette Convention. Le Maître a dit : « Voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à l’achèvement de l’âge » (Mathieu 28 : 20) Nous sommes maintenant arrivés à la fin de l’âge et nous attendons simplement que l’aurore donne une plus grande clarté ; nous attendons de passer au‑delà du voile et d’être unis au Sauveur de l’autre côte de ce voile. « Alors les juste resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur Père ». Après ce moment‑là, il n’y aura plus d’occasion de venir en aide aux frères ! Tous les frères auront déjà reçu l’aide nécessaire. Ils auront tous passé là où ils n’auront plus besoin d’aucune aide. C’est maintenant que nous pouvons nous encourager les uns les autres, c’est maintenant que par un regard affectueux et une chaude poignée de mains nous pouvons montrer la part que nous prenons aux souffrances du temps présent de nos frères.
J’espère que nous apprenons tous de plus en plus à aimer. J’espère aussi que nos coeurs se remplissent de plus en plus d’amour à mesure que nous comprenons de mieux en mieux les caractères glorieux de notre Père et de notre Sauveur et que l’image du Maître se réfléchit de plus en plus en nous. L’Apôtre nous dit qu’en regardant à Jésus nous sommes changés, transformés de gloire en gloire dans la vie présente. Si nous avançons ainsi d’étape à étape dans le développement de notre coeur, et que nous franchissons un degré de gloire après l’autre de ce côté‑ci du voile, nous faisons les progrès indispensables à notre formation, et nous serons prêts à passer la dernière étape, à franchir le degré suprême, au moment où nous verrons Jésus tel qu’Il est et ou nous partagerons Sa gloire
N’avons‑nous pas l’assurance, mes chers frères, que toutes ces choses sont proches, qu’elles sont même à la porte ? Le Maître nous dit : « Quand ces choses commenceront à arriver, redressez‑vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche ». Nous réjouissons‑nous comme il faut ? Redressons‑nous nos têtes et éprouvons‑nous de la joie à raconter au monde la douce et vieille histoire de l’amour du Sauveur et de l’amour de Dieu ? Ne lui parlez pas trop de la détresse qui vient. Parlez au monde de la lumière argentée qui fait suite aux nuages sombres. « Vous frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres pour que ce jour vous surprenne comme un voleur »
Le monde s’éveille.
Il nous arrive les demandes de renseignements les plus extraordinaires que nous ayons jamais reçues. Un peu partout des gens nous disent : « Que signifient ces choses ? Ce sont celles dont vous, les étudiants de la Bible, parlez depuis de nombreuses années ». L’attention de ces gens commence à s’éveiller. Tous ne donneront sans doute pas leur coeur à l’Eternel maintenant. Ce qu’il y a lieu de faire comprendre à celui qui nous questionne, c’est qu’il lui faut conclure une alliance avec l’Eternel s’il veut recevoir des bénédictions quelconques actuellement ou à l’avenir. Dans nos discussions avec ceux qui ne sont pas encore consacrés nous devons mettre l’accent sur le fait que le temps est limité et que la seule ligne de conduite à prendre par chacun d’eux est, comme l’Apôtre le suggère, de présenter leur corps en sacrifice vivant, ce qui est leur culte raisonnable.
Il est bon, je crois, que nous n’oubliions jamais cela. Vous ne parviendrez jamais à faite comprendre aux gens toutes les doctrines. Le Seigneur n’eut d’ailleurs jamais l’intention de faire connaître toutes ces choses à tous, si ce n’est aux frères. « Il vous a été donné de connaître les mystères du Royaume des cieux ». C’est à ceux là ‑ à vous qui êtes entrés dans la famille de Dieu – que ces choses sont destinées. Il vous est donne de les comprendre. Lorsque nous trouvons des personnes qui s’intéressent à ces choses, efforçons‑nous de leur faire voir le privilège d’entrer dans l’arche du salut, d’entrer dans la famille de Dieu, de devenir membres du Corps de Christ, héritiers de Dieu et cohéritiers de Jésus.
Dernières exhortations.
Nous allons nous quitter aujourd’hui, mais nous ne savons pas si nous nous assemblerons encore une fois en Convention ou si nous ne nous réunirons plus, Ce n’est pas à vous ni à moi de faire des prédictions. La Bible nous montre que les temps des nations sont terminés. Leurs rois ont fait leur temps. Ces nations ont fait de bonnes choses à beaucoup d’égards. Plusieurs de leurs gouvernements ont accompli des choses étonnantes. On pourrait dire beaucoup de bien et aussi beaucoup de mal de tous ces gouvernements des nations. Cependant, même quand ils ont fait de leur mieux, ils n’ont accompli que peu de chose. Est‑ce qu’ils ont été capables d’amener l’humanité à la perfection ? Non. Est‑ce que les docteurs ont pu régénérer le genre humain ? Non. Est‑ce que notre pays serait plus capable ? Non Au contraire, grâce à notre compréhension toujours plus grande, nous voyons venir le grand cataclysme où tout s’effondrera et s’écroulera dans l’anarchie. Il n’y aura cependant aucune comparaison possible entre ces temps d’affliction et les bénédictions qui seront apportées aux humains lorsque le Soleil de Justice se montrera, Mais le seuil de la détresse doit d’abord être franchi. Celle‑ci sera pour les humains une épreuve salutaire, car elle les amènera à tourner leurs regards vers le Seigneur, vers Celui qui peut les secourir. L’extrémité à laquelle l’homme sera réduit deviendra pour Dieu l’occasion d’intervenir,
Ainsi donc, mes frères, soyons fidèles à la lumière que Dieu nous a donnée. Vivons la Vérité journellement, « annonçant les vertus de Celui qui nous a appelés des ténèbres à Sa merveilleuse lumière ». J’ai appris que beaucoup ont retiré des bénédictions par la lecture journalière du Voeu, d’autres par la lecture des Résolutions matinales. Je crois que nous ne nous entourerons jamais trop de ce qui peut exercer sur nous une influence salutaire. Nous avons besoin de nous fortifier. Nous avons besoin d’être affermis par puissance divine en notre for intérieur, afin de pouvoir résister aux choses opposées à la Nouvelle Créature. Recommandons alors de mettre en pratique ces résolutions et de vivre ainsi près de Dieu.
Un frère nous a écrit qu’après avoir lu dans notre journal un article sur l’amour divin, il s’est efforcé de devenir plus aimable, plus affectueux, d’avoir plus d’égards pour les autres, de vivre et de pratiquer toutes ces choses et que, précisément la mise en pratique de ces enseignements lui apporte de grandes bénédictions ; il s’aperçoit qu’il lui est toujours plus facile d’être affable, bienveillant et aimable en paroles et en actes. Je crois qu’aujourd’hui le Seigneur voudrait voir ceux qui forment Son peuple faire tout ce qu’ils peuvent pour accomplir le polissage de leurs caractères afin qu’il n’ait pas besoin de recourir à des mesures disciplinaires pour nous donner le polissement dont nous avons besoin. Si nous nous polissions nous‑mêmes, nous n’aurions pas besoin d’être polis par le Seigneur.
Ceux qui se revêtent des grâces de l’Esprit reçoivent tous une assistance spéciale de Dieu et travaillent avec Lui (2 Cor. 6 : 1) car c’est là l’oeuvre de Dieu ; la Bible nous dit « Nous sommes son ouvrage ». Si Dieu produit en nous le vouloir et le faire, c’est pour accomplir Sa volonté telle qu’il nous l’a fait voir dans Sa Parole. Dieu veut actuellement Se choisir du milieu des humains une classe de personnes, des saints qui participeront à la nature de Christ et auront part avec Lui au Royaume futur par lequel le monde sera béni.
Nos temps sont dans les mains de Dieu
Nous ne savons pas si nous, qui sommes ici aujourd’hui nous nous reverrons demain dans la chair. Cela importe peu. Nous sommes pleinement satisfaits, soit que nous vivions, soit que nous mourions, autrement dit quelle que soit la volonté de Dieu à notre égard, « Mes temps sont en ta main ; ô Dieu je désire qu’il en soit ainsi ». Cela exprime magnifiquement nos sentiments, n’est‑ce pas ? Notre désir est que la volonté de Dieu soit faite quant au temps où il Lui plaira de nous changer et quant à tout ce dont nous avons le privilège de jouir ensemble actuellement ; que tout repose entre Ses mains ! Notre volonté est entièrement morte. La volonté de Dieu doit s’accomplir dans nos corps à tous. J’espère, chers frères, que les membres des assemblées de Oakland, de San Francisco, d’Alameda, et des localités avoisinantes ont reçu des bénédictions à l’occasion de cette Convention. J’espère qu’après être rentrés chez eux, le coeur rempli des paroles réconfortantes de la Vérité, ils apporteront des bénédictions à d’autres et que, comme il en fut de l’huile qui ne s’épuisait pas de la cruche de la veuve, plus ils en répandront, plus il en restera pour eux‑mêmes.
Nous tous ici qui avons eu part aux faveurs du Seigneur, retournons chez nous remplis de l’Esprit, remplis d’amour, de loyauté et de fidélité envers le Seigneur afin de porter des bénédictions à d’autres. Que notre grande réunion de prières nous rapproche toujours davantage les uns des autres, afin que nous soyons sanctifiés par la Vérité et « rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière » !
W. T. 5724 ‑ l9l5