L’AUBE DU MATIN

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« La nuit est avancée, le jour approche. Dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière. Marchons honnêtement, comme en plein jour, loin des excès et de l’ivrognerie. »

– Romains 13 : 12, 13 –

Durant une longue période, le monde a été plus ou moins dans les ténèbres, dans le péché, l’ignorance, la superstition. Par la désobéissance d’un homme, le péché est entré dans le monde. Ces ténèbres subsistent encore. « Les ténèbres couvrent la terre, et l’obscurité les peuples ». La Bible rend compte de cet état de choses en expliquant que l’homme hérite du péché en naissant, et qu’en plus, Satan tire profit de la situation, en vue d’éloigner toujours davantage l’humanité du grand Créateur, et ainsi, si possible, d’empêcher toute réconciliation qui pourrait être entreprise.

Satan est appelé le Prince des Ténèbres, et il travaille dans les enfants de la désobéissance. Ceux-ci étant beaucoup plus nombreux que les enfants obéissants, il s’ensuit que l’époque actuelle est une époque de ténèbres. La Bible nous dit que Dieu ne laissera pas toujours l’humanité dans ces ténèbres, mais que la malédiction sera ôtée et l’obscurité dissipée, et viendront alors sa bénédiction et sa lumière. La lumière de la connaissance de la gloire de Dieu remplira la terre comme les eaux couvrent le fond de la mer (Ésaïe 11 : 9 ; Habacuc 2 : 14). L’arrangement pour ce rétablissement était dans l’intention divine dès avant la fondation du monde.

LA LUMIÈRE DU MONDE

Il y a environ dix-neuf siècles, Dieu a commencé à prendre les mesures nécessaires pour réaliser les choses qu’Il avait promises. La première étape fut l’envoi de son Fils, pour être le Rédempteur de l’homme. Il est parlé de notre Seigneur comme d’une grande Lumière, dans le même sens que le Père céleste est appelé le Père des lumières. Jésus déclara : « Je suis la lumière du monde » (Jean 8 : 12). L’humanité, sous l’influence de Satan et de ses propres vues imparfaites, s’est embrouillée l’esprit et se trouve dans une condition d’obscurité, de sorte qu’elle ne peut raisonner correctement. La majorité n’est pas capable de voir que la Vérité est souhaitable, et ils vivent de ce fait dans les ténèbres – « les ténèbres couvrent la terre » – Ésaïe 60 : 2.

Cependant, nous avons toutes les raisons de croire qu’il y a quelques rares personnes dans le monde qui aiment la droiture et haïssent l’iniquité. Et Dieu désire choisir cette classe en premier, la sélection de celle-ci se déroulant durant tout l’Âge de l’Évangile. La majorité des gens préférerait sans doute le bien plutôt que le mal si toutes les conditions étaient favorables. S’ils pouvaient être aussi à l’aise financièrement, aussi populaires socialement, etc., en servant le bien qu’en servant le mal, ils préféreraient de beaucoup servir le bien.

Ce sont réellement des gens bien. Ils ont une préférence pour le bien. Ils sont très droits, très justes. Et pourtant, leur préférence pour le bien n’est pas si forte qu’ils veuillent déposer leur vie pour le bien. C’est une chose de dire j’aime la cause de Dieu ; et une autre de dire, je consacrerai mon temps, ma force, ma fortune, tout, pour cela.

Mais Dieu n’appelle maintenant que cette dernière catégorie de personnes – ceux qui veulent prendre la croix pour la cause de la Vérité et de la justice. Et Dieu encourage ceux-ci, en les assurant qu’Il apprécie leur amour pour la justice ; et que s’ils persévèrent fidèlement dans cette voie, ils seront associés à Christ dans son Royaume. Il leur dit qu’Il recherche uniquement une telle classe. Et ceux-ci sont encouragés et inspirés à poursuivre grâce à la glorieuse espérance de l’Évangile que Dieu place devant eux : la nature divine et la gloire.

RESPONSABILITÉ PROPORTIONNELLE À LA LUMIÈRE

Mais tout cela se passe dans la nuit ; car, bien que Jésus soit venu dans le monde, et qu’Il soit la Lumière du monde (Jean 8 : 12), cette Lumière n’a pas encore illuminé l’humanité, ni dissipé les ténèbres. Le peuple juif avait la lumière de la lune, en ce sens que l’Alliance de la Loi et ses promesses étaient pareilles à la lune, qui brille en reflétant la lumière du soleil, une lumière qui ne lui est pas propre. Ils avaient la lumière de la lune, s’ils voulaient marcher à sa lumière. Mais ils délaissèrent souvent la lumière de leur Loi et marchèrent dans l’obscurité. Les Juifs avaient aussi des étoiles : Abraham, David et les Prophètes. Ils étaient des luminaires qui jetaient plus ou moins de lumière sur leur chemin.

Mais quand Jésus vint, Il fut la grande Lumière du monde ; c’est-à-dire qu’Il fut choisi par Dieu pour être la Lumière du monde. Mais Jésus, en tant qu’homme, ne fut pas cette lumière pour tous. La Lumière qu’Il répandit pendant qu’Il était dans la chair fut très circonscrite. Et même pour beaucoup de ceux sur lesquels elle brilla, sa lumière fut obscure, à cause de leur ignorance, de leur aveuglement. Jésus fit savoir que certains pourraient voir la lumière et d’autres pas : « … heureux sont vos yeux, parce qu’ils voient » (Matthieu 13 : 16). Il déclara également que certains conducteurs juifs voyaient jusqu’à un certain point et qu’ils étaient responsables pour ce qu’ils voyaient.

Notre Seigneur leur présenta la vraie lumière. Ils avaient espéré obtenir la bénédiction que Dieu avait promise dans son Alliance avec Abraham. Ils savaient d’après les enseignements de la Loi qu’ils devaient être saints. Mais ils ne réalisaient pas à quel point le standard requis était élevé. Ils ont donc pensé qu’ils pouvaient garder un certain niveau extérieurement, et devenir ainsi la Semence d’Abraham. Et lorsque Jésus leur dit, vous êtes si appliqués à garder la lettre de la Loi que vous filtrez le moucheron de votre boisson et avalez le chameau (Matthieu 23 : 24), Il leur fit savoir qu’ils étaient très attentifs aux petites choses, et que le principal, les choses importantes, étaient négligés.

Jésus leur dit qu’ils dévoraient les maisons des veuves ; c’est-à-dire qu’ils profitaient de la situation et par leur habileté dans la Loi ils prenaient possession des biens des veuves. Et en agissant ainsi, ils violaient la Loi de Dieu, qui est une loi de justice, d’amour et de miséricorde. Néanmoins, il y en avait quelques-uns qui étaient de véritables Israélites. Ceux-ci étaient la véritable Semence d’Abraham – un petit reste choisi de cette nation – Romains 9 : 6 ; Galates 3 : 16, 29.

LES VRAIS PORTEURS DE LUMIÈRE

La sélection continua, et les fidèles, ayant le bon esprit, le même esprit que Christ – l’amour pour la justice, l’amour pour Dieu et sa loi – furent choisis – ils constituèrent les élus de ce peuple. Ceux-ci n’étant pas en nombre suffisant, Dieu continua à en sélectionner d’autres de différentes nations. A ses disciples, Jésus déclara : « Que votre lumière luise ainsi devant les hommes » (Matthieu 5 : 16) ; Et encore : ne mettez pas votre lumière sous un boisseau ; mais mettez-la sur un chandelier, afin que les autres puissent la voir. Et c’est pourquoi tous ceux du peuple de Dieu ont été des lumières. Ceux qui ont le Saint Esprit sont les seuls véritables porteurs de lumière dans le monde. Les autres peuvent avoir diverses lumières – la science, la géologie, la chimie – mais une grande partie de leur lumière est ténèbres. Notre Seigneur, cependant, ne faisait référence qu’à la lumière concernant le plan de Dieu

Certains qui ont de la lumière sur le plan moral, disent qu’ils ne s’enivrent pas, ne disent pas de jurons, etc. Ils peuvent avoir de la lumière en ce sens, mais ce n’est pas la vraie lumière. Le monde entier a perdu une grande partie de la vraie lumière, bien qu’il lui reste encore une partie de la lumière originelle, comme en témoignent la conscience et le sens moral de l’homme. Saul de Tarse avait un peu de cette lumière, et pourtant il persécuta l’Église. La conscience n’est pas un guide suffisant. Nous avons besoin de la lumière de la Parole de Dieu.

Le Saint Esprit est la lumière de l’Église, par laquelle nous sommes spécialement guidés dans la Vérité. Saint Pierre nous dit que nous avons une sûre parole prophétique à laquelle nous faisons bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur (2 Pierre 1 : 19). La lumière sur le sentier du juste « va croissant jusqu’à ce que le plein jour soit établi » (Proverbes 4 : 18). Nous sommes encore dans le lieu obscur, et nous y serons jusqu’à ce que l’obscurité ait cédé la place et que le Jour soit là. C’est pourquoi, comme le dit Saint Pierre, nous avons besoin de cette Parole prophétique « jusqu’à ce que le jour soit levé ». Ainsi, nous trouvons qu’un passage des Écritures nous aide à en élucider un autre.

Apparemment, beaucoup de nos amis chrétiens ont à l’idée que l’apôtre voulait dire que le Seigneur pouvait venir n’importe quel jour, à n’importe quelle heure. Mais quand nous en sommes venus à comprendre les Écritures, et avons appris que Dieu avait fixé des temps et des saisons, et lorsque nous en apprenons davantage sur le Plan de Dieu, nous discernons ce qu’Il a révélé quant à la durée de la nuit et au temps de l’aube du matin. L’apôtre avait une connaissance suffisante pour réaliser que le matin allait venir et que la nuit aurait alors une fin. Il savait que Christ à sa seconde venue serait le Soleil de Justice. Nous savons cela aussi. Il savait que Christ serait la Lumière du monde. Nous savons aussi cela ; et que l’Église glorifiée serait, avec Jésus, le Soleil de Justice, qui se lèvera apportant la guérison dans ses rayons, et illuminera le monde, le relèvera et le bénira.

LES SIGNES DE L’AUBE

Nous connaissons quelque peu les temps et les saisons de Dieu. Cependant, il y a une grande différence entre connaître le jour et l’heure et connaître les temps et les saisons. Vous pourriez savoir que votre pasteur a l’intention d’aller en Grande-Bretagne au cours de cette saison. La saison venue, vous pourriez dire : Eh bien, c’est la saison. Oui, mais vous ne sauriez pas quel bateau il va prendre. Vous diriez : on connaît l’époque à laquelle il atteindra Londres, mais on ne connaît pas précisément le jour où le bateau appareillera. C’est de telle manière que le Seigneur a assuré que son peuple ne serait pas laissé dans les ténèbres – que nous aurions une lumière et une connaissance suffisantes – que nous ne serions pas dans les ténèbres avec le monde.

S’il est vrai que nous faisons partie des frères, alors ce Jour ne viendra pas sur nous comme un voleur. Nous devrions savoir à quoi nous attendre. Nous devrions connaître le temps. Ceux qui pensent que les Apôtres n’avaient aucune connaissance en la matière ont, croyons-nous, une vue superficielle de certains passages des Écritures. Prenons, par exemple, le texte en cours de discussion « La nuit est avancée, le jour approche ». Ils pensent que ceci signifie que ce jour pourrait poindre cette année même, ou l’année prochaine.

SAINT PAUL A EU DES INFORMATIONS PARTICULIÈRES

L’apôtre n’avait évidemment pas une telle idée ; car il explique, dans une de ses épîtres, comment ce jour viendrait, qu’il y aurait un temps de trouble, et que le Seigneur permettrait une puissante séduction ; que l’homme du péché devait d’abord être révélé. Il a assuré à l’Église que le Jour ne viendrait pas avant que survienne une grande apostasie. Il leur rappelait : on vous a dit qu’un système pervers va s’élever. Sachez maintenant que ce Jour du Seigneur ne peut absolument pas venir, avant que l’Abomination de la Désolation soit établie, comme cela est révélé dans la prophétie de Daniel. Et il a averti : « Que personne ne vous séduise d’aucune manière. » – 2 Thessaloniciens chapitre 2.

Dans une de ses épîtres à l’église de Corinthe, Saint Paul déclare : « Nous ne dormirons pas tous, mais tous nous serons changés. » (1 Corinthiens 15 : 51, 52 – Bible Annotée). L’Église primitive pensait que Saint Paul voulait dire qu’ils ne dormiraient pas. Mais Saint Paul se référait à l’Église entière – en leur indiquant qu’une partie de l’Église demeurerait jusqu’au Jour de Christ. Saint Paul et Saint Pierre ont tous deux fait savoir qu’ils ne faisaient pas partie de ceux qui resteraient, et qui seraient changés en un instant de corps terrestres en corps célestes.

Revenant à notre texte, nous devons reconnaître que l’apôtre Paul a eu des informations particulières du Seigneur. Il nous l’a dit explicitement. Il dit qu’il a eu des visions et des révélations plus que tous les autres apôtres. Et il déclare que le Seigneur lui a révélé des choses qu’il n’est pas permis d’exprimer à ce moment-là. Il ne devait pas expliquer ces visions ; leur signification était un secret qui lui était confié (2 Corinthiens 12 : 4). L’esprit de l’apôtre étant ainsi éclairé, il a pu écrire avec une grande intelligence, une grande clarté et une grande force, afin que nous puissions, avec la lumière croissante sur les Saintes Écritures en ce temps favorable, saisir la profondeur de ses écrits, et obtenir une compréhension de la Vérité, impossible autrement. Et nous le faisons. Presque toute notre connaissance des choses profondes vient des épîtres de Saint Paul, car il a eu cette lumière qui a pénétré tout ce qu’il a écrit. Nous sommes ainsi aujourd’hui en mesure de sonder et de comprendre beaucoup de choses qui étaient des secrets, connus seulement de l’apôtre Paul de son vivant.

« LE DERNIER JOUR »

Le Jour dont parle notre texte est le dernier Jour. Marthe dit à propos de Lazare, « Je sais … qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour » (Jean 11 : 24). Quel est le dernier jour ? C’est le grand septième jour. Ce jour ne sera pas une période de ténèbres, mais un jour de lumière. En comparaison, les autres six jours sont une nuit de ténèbres et de péché. Au matin du nouveau jour, le règne du Prince des ténèbres sera renversé par le Prince de la lumière ; et ainsi le jour sera introduit. De ce point de vue, des six grands jours de mille ans chacun, nous devons nous rappeler que les apôtres et l’Église primitive vivaient dans le cinquième jour – il n’y avait seulement qu’un jour de plus avant que vienne le septième jour qui amènerait le resplendissant éclat de la gloire du Seigneur. De ce point de vue, les paroles de l’apôtre sont claires.

Durant les Âges des Ténèbres le peuple de Dieu n’a eu droit seulement qu’à une mesure de lumière, une mesure de connaissance. Ils avaient cependant certains grands points de repère. Ainsi, quand la Papauté se développa, le peuple de Dieu indiqua : c’est l’Homme du Péché – c’est l’apostasie prédite. Ils purent ainsi se situer. Nous voyons que dans les Âges des Ténèbres il y eut une compréhension assez claire que la Papauté était l’homme du péché. Cependant, il n’était pas dans l’intention de Dieu de guider l’Église dans la plénitude de la Vérité avant le temps opportun. Aujourd’hui, nous ne prétendons pas connaître le jour (le jour au sens strict) et l’heure de l’instauration du Royaume. Mais nous connaissons les temps et les saisons.

« DÉPOUILLONS-NOUS DES ŒUVRES DES TÉNÈBRES »

Ayant connaissance de ce merveilleux jour sur le point de se lever, comment devrions-nous, nous qui espérons faire partie de la classe du Royaume de ce jour, nous comporter maintenant ? Comment devrions-nous vivre ? Ah ! Dit l’apôtre, si nous sommes des « enfants du jour », nous devons le montrer. Nous sommes les représentants et les ambassadeurs de Dieu. Nous devons annoncer aux gens la lumière, la connaissance et la gloire de Dieu qui vont venir bientôt, qui vont remplir toute la terre. Nous devons les aider à saisir la différence entre le présent et les glorieuses conditions qui existeront alors, de sorte que tous ceux qui apprécient la lumière puissent prêter attention à la Parole de Dieu et être prêts à faire partie de cette classe du Royaume.

Que devons-nous faire ? Nous devons nous dépouiller des œuvres des ténèbres, de tout ce qui est égoïste et pécheur – car ce qui est égoïste est péché, et ce qui est péché est égoïsme. Nous devons nous en dépouiller car nous appartenons au nouvel ordre de choses. Les œuvres des ténèbres seraient toutes les œuvres qui ne résisteraient pas à l’investigation la plus complète ; celles qui ne seraient pas approuvées à la lumière de la nouvelle dispensation si elle était pleinement introduite. Rappelons-nous que nous appartenons à la nouvelle dispensation et non à l’ancienne ; et que par conséquent, nous devrions vivre conformément à notre citoyenneté et à notre responsabilité envers le Prince de la lumière et en opposition au Prince des ténèbres, à ses œuvres et à ses voies.

« REVÊTONS LES ARMES DE LA LUMIÈRE »

Nous avons été enrôlés par Christ, et nous voulons combattre les ennemis de notre nouvelle nature. Nous voulons être de dignes enfants de Dieu et lutter résolument, afin d’être associés avec le Seigneur dans son Royaume de justice. Et lorsque nous nous sommes débarrassés des ténèbres, que devons-nous faire ? Nous devons revêtir les armes de la lumière. Quelle est l’armure de la lumière ? C’est l’armure qui protège des traits de l’Adversaire, et qui comprend le casque du salut : la protection de notre entendement des attaques de notre grand ennemi, par la connaissance de la Vérité.

L’apôtre nous exhorte disant : « Tenez donc ferme : ayez à vos reins la vérité pour ceinture ; revêtez la cuirasse de la justice ; mettez pour chaussure à vos pieds le zèle que donne l’Évangile de paix ; prenez par-dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin ; prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu. » (Éphésiens 6 : 14-17). C’est l’armure avec laquelle nous devons résister aux attaques provenant des mauvaises tendances de la nature déchue, afin que nous puissions en sortir « plus que vainqueurs » par Christ, afin de faire partie de cette glorieuse troupe de vainqueurs qui seront faits rois et sacrificateurs de Dieu en ce glorieux jour – à l’aube du matin.

LA LUMIÈRE SE MANIFESTE DANS LA PURETÉ DE L’INTENTION

L’apôtre poursuit la figure de rhétorique qui se rapporte au jour qui vient, en contraste avec la nuit de pleurs, de péché et de mort, durant laquelle le mal et le péché prévalent. Les Écritures déclarent que les méchants préfèrent l’obscurité, afin que leurs véritables buts et objets ne soient pas connus ; car ils ne souhaitent pas que ce qu’ils font en secret soit connu et exposé en pleine lumière publiquement.

Ensuite, l’apôtre discute de ce que devrait être l’attitude de l’Église. « Marchons honnêtement, comme en plein jour » – honnêtement, dans le sens de consciencieusement, ouvertement – n’ayant rien que nous voudrions dissimuler aux autres, s’ils pouvaient saisir nos mobiles. Ils sauraient que nous n’avons aucun mauvais dessein, mais simplement de bonnes, pures et honnêtes intentions. Notre Seigneur était la grande Lumière du monde. Mais Il fut mal compris et faussement représenté. De même, tous ses disciples, dans la mesure où ils sont des porteurs de lumière, seront sujets à des attaques de Satan, qui cherche à perpétuer son emprise sur l’humanité.

Néanmoins, quoi que cela puisse nous coûter, toute notre vie doit être honnête, droite. Nos vies doivent être consacrées à la cause de la justice – nous devons veiller à ce que nous ne fassions rien de contraire aux principes de la droiture. La sincérité, l’honnêteté des intentions, devraient rendre toute notre vie aussi limpide qu’au jour où tout ce qui est mauvais sera révélé. En exposant les bonnes et les mauvaises actions, faisant ainsi connaître le caractère de celles-ci, le Seigneur éprouvera les hommes quant à ce qu’ils aiment.

Ceux qui aiment l’iniquité, le mal, après l’avoir vu sous son vrai visage, après avoir vu où il mène, avec toutes ses conséquences, et après avoir eu une pleine opportunité de connaître et de choisir entre le bien et le mal, entre la lumière et les ténèbres – ceux-là subiront le sort que Dieu leur réserve : la mort – la seconde mort. La rétribution finale et la punition pour le mal est la destruction. « Dieu détruira tous les méchants. »

Ainsi, pendant le Jour Millénaire, le Jour de Christ, le Jour du Seigneur dans sa plénitude, la lumière prévaudra, et toutes les choses cachées des ténèbres seront révélées. Ceux qui aiment ces choses subiront un désavantage ; tandis que ceux qui aiment la lumière seront bénis et progresseront vers la perfection humaine.

COMMENT VAINCRE LES FAIBLESSES DE LA CHAIR

Ceux de l’Église – ceux qui espèrent être rois et sacrificateurs, régner avec Christ, et être les juges du monde – devraient avoir, le plus possible, un comportement en accord avec le modèle divin. Toute chose devrait être franche, honnête, pouvant être examinée en détails par le Seigneur ou par n’importe qui. En menant ainsi notre vie, nous prouverons notre fidélité au Seigneur. Nous devons Lui démontrer notre loyauté en étant disposés à subir rejets et adversité. Nous devons lutter avec la plus grande ardeur pour vaincre nos faiblesses et nos imperfections humaines, et manifester ainsi notre amour pour Dieu et pour la justice. Nous voyons que notre Seigneur Jésus est la personnification de ces glorieux principes que Dieu soutient ; et nous devons être semblables à Lui, notre modèle.

Nous devons tellement aimer le caractère miséricordieux de Dieu et les méthodes divines que nous préférerons de beaucoup être de son côté, sous la bannière de la lumière, plutôt que d’être des enfants des ténèbres, et ce, quel qu’en soit le prix. Ainsi donc, marchons comme des enfants de la lumière – des enfants du jour, et nous nous amasserons des trésors dans le ciel, et nous nous préparerons aux glorieuses choses que le Seigneur a en réserve pour ceux qui L’aiment – pour ceux qui cherchent à marcher sur les traces du Maître.

« Il ne nous fera jamais défaut, Il ne nous abandonnera pas ;

Son Alliance éternelle jamais ne brisera ;

Nous reposant sur sa promesse, qu’avons-nous à craindre ?

Dieu pourvoira à tout dans l’année à venir.

En avant donc, ne craignons point, enfants du Jour,

Car sa Parole ne passera, ne passera jamais. »

FORMES GROSSIÈRES D’EXCÈS ET D’ENIVREMENT

L’apôtre utilise la première personne du pluriel – nous, nos – dans les versets qui précèdent notre texte, ce qui semblerait indiquer très clairement qu’il parle à l’Église, en s’y incluant lui-même. En effet, l’introduction de l’épître montre que c’est le cas. Saint Paul montre ici quelle devrait être la course de l’Église, contrairement à l’attitude du monde. Lorsqu’il dit : « Marchons », il veut dire : Progressons journellement, ne marchons pas en excès de table et en beuveries. Il ne veut pas dire que les membres du peuple du Seigneur ne peuvent pas être parfois pris en faute. Mais s’ils chutent ainsi, ils doivent savoir qu’ils ne marchent plus sur les traces de Jésus, mais marchent, à ce moment-là, dans la direction opposée.

Nous devons nous rappeler qu’ici-bas l’Église est imparfaite, dans un état embryonnaire – non entièrement développée. La Nouvelle Créature n’a pas encore de corps qui lui est propre, mais elle possède simplement ce corps terrestre, qui est ennemi de Dieu. La Nouvelle Créature est obligée d’utiliser celui-ci comme un instrument. En tant que Nouvelle Créature, elle sera finalement jugée, non selon la chair, mais selon l’esprit, car le Seigneur compense les fautes involontaires. Mais ces corps qui ont été les instruments du péché doivent être employés au service de la justice. Toutes nos expériences actuelles se passent dans la chair, car nous n’avons aucun autre corps pour cela.

Maintenant, dit l’apôtre, nous devons nous garder des excès de table et de boisson, car tous les excès sont du monde. Nous vivons dans un temps où les orgies bachiques du passé sont désapprouvées par la société en général. Beaucoup peuvent continuer à pratiquer ce genre de choses en secret, mais ils pensent qu’il n’est pas judicieux de le rendre public de quelque manière que ce soit. Et ceux qui tirent profit des boissons alcoolisées, brasseurs, tenanciers de bars, etc., se rendent compte qu’ils ne peuvent plus agir comme auparavant : ils ne peuvent plus servir d’alcool à une personne jusqu’à un enivrement répugnant. Tous ces maux seront bannis quand le nouveau Royaume prendra le contrôle.

L’ESPRIT DU SEIGNEUR, UN ESPRIT DE SOBRIÉTÉ

Le vrai chrétien a l’esprit du Seigneur, et l’esprit du Seigneur est totalement opposé à toute espèce d’enivrement de quelque nature que ce soit. L’Esprit du Seigneur développe un esprit de sobriété, un esprit réfléchi, un esprit raisonnable. Tous les excès de table et de boisson ont pour résultat un enivrement embrouillant l’esprit. On ne peut imaginer qu’une Nouvelle Créature puisse avoir quelque inclination pour quelque chose de ce genre. La suggestion de l’apôtre n’est pas que certaines Nouvelles Créatures puissent penser que c’est le chemin convenable, mais que certaines Nouvelles Créatures puissent devenir négligentes au cours du temps. À mesure que la Nouvelle Créature se développe et acquiert plus d’expérience, elle doit apprendre que la seule course appropriée est d’éviter tous endroits et toutes conditions tendant à l’excès et à la mondanité. Elle doit étudier pour acquérir de nouvelles occupations pour son esprit, étudier comment orienter son esprit dans une nouvelle direction, vers les choses célestes.

Bien qu’il soit vrai que nous ayons relativement peu des orgies d’autrefois, il est également vrai que le monde d’aujourd’hui a un type plus raffiné d’excès et d’enivrement. Il y a des réunions mondaines qu’on peut qualifier de débauches, en ce sens qu’elles sont déraisonnables et déréglées. On pourrait même appliquer cette critique à la chrétienté nominale. Il y a un certain type de corruption mentionné dans l’Apocalypse. Nous lisons que Babylone la grande a abreuvé de son vin tous les habitants de la terre. Cela se traduit, dans certains cas, par un abrutissement de l’esprit ou dans d’autres cas, par un état d’aliénation.

Autrefois, nous avons cru à quantité de choses sans avoir aucunement de base réelle pour cela. Par exemple, nous avons cru aux démons incombustibles, aux flammes éternelles, au rôtissement de l’humanité, etc. Aujourd’hui, nous réalisons que ce n’était simplement que des épouvantails de cauchemar. Dieu n’utilise pas son puissant pouvoir pour blesser et torturer inutilement ses créatures. Nous constatons que nous étions très gravement enivrés du vin de la fausse doctrine. Maintenant, nous sommes devenus sobres. Les gens commencent à ouvrir et à écarquiller les yeux, et essaient de surmonter les effets abrutissant du brouillard de l’erreur.

Certains ont échappé à ces erreurs. Mais il y en a encore qui ont une sorte de frénésie mentale, et certains d’entre eux nous attaquent. Ils foncent en avant comme s’ils voulaient nous démolir, et ils se battent pour l’erreur comme si c’était la Vérité. Dans leur combat, ils utilisent les armes de la calomnie, de la malice, de la haine, de la querelle, et diverses autres œuvres de la chair et du Diable. Leur choix des armes est la preuve qu’ils sont dans une illusion qui les aveugle par les fausses doctrines.

ENIVREMENT RELIGIEUX

Parfois même l’excès va jusqu’au point d’un comportement hilarant lors des réunions. Nous avons assisté une fois à une réunion religieuse où il y avait toutes sortes de manifestations violentes, de mauvais esprits et de démonisme. Pourtant, les gens étaient apparemment sincères et honnêtes. C’était il y a quelques années de cela. Le prédicateur martelait la chaire, tandis que deux ou trois hommes essayaient de prier, etc. C’était un pandémonium[lieu bruyant de désordre, de corruption, de chaos et de décadence – ndt] habituel. Les jeunes gens y venaient et mangeaient des cacahuètes, ricanaient et pouffaient de rire, semblant considérer le service comme une sorte de cirque. Ces personnes, de toute évidence, étaient « ivres », – à cause d’une mauvaise sorte de « liqueur », d’ailleurs.

Cette caractéristique pourrait s’appliquer à certains de ceux qui se sont libérés des erreurs du passé. Il y a un esprit d’anarchie, un manque de discipline dans le comportement de certains qui sont venus à la Vérité. Parfois, cela se manifeste lors d’une réunion biblique, par celui qui cherche à faire à sa manière sans tenir compte des autres. Il crée tout simplement du trouble ; Il ne s’est pas débarrassé de son mauvais état d’esprit ; Il n’applique pas le principe de justice – l’Esprit du Seigneur, l’esprit de sobre bon sens – à sa conduite.

Parfois, c’est celui qui dirige la réunion qui manifeste un esprit de querelle. Les Écritures exposent très clairement ce qui est indiqué dans ce cas. Chacun a parfaitement le droit d’avoir sa propre opinion sur n’importe quel sujet, mais personne n’a le droit d’écraser les autres et d’essayer de leur imposer ses opinions. Agir ainsi est contraire à l’Esprit du Seigneur. Nous ne devrions pas marcher de cette manière. Nous devrions marcher pieusement, avec circonspection, selon les principes de la Règle d’Or, en faisant aux autres ce que nous voudrions qu’ils fassent pour nous.

Marchons comme il convient à des saints annonçant de plus en plus « les vertus de Celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière ».

WT1913 p5338

Sentinelle, dis-moi, si le beau matin

De la gloire de Sion commence à poindre ?

Les signes qui annoncent sa venue

Brillent-ils déjà sur ton chemin ?

Pèlerin, oui ! Lève-toi ! Regarde autour de toi !

La lumière perce dans les cieux !

Revêts ton habit de noces ;

Le matin vient ! Lève-toi ! Lève-toi !