(Suite et fin du Phare No. 9, de Septembre 1904)
La manière (de pratiquer) le symbole.
L’immersion, puisqu’elle symbolise un ensevelissement, devrait être en arrière, dans une quantité d’eau suffisante à ce dessein et convenable autant que les circonstances le permettent. Elle ne doit pas être pratiquée en secret puisqu’elle est accomplie avec l’intention d’en faire une confession de foi publique, et est la seule forme de confession publique qui était en usage dans l’Eglise primitive, de laquelle il nous est fait un récit. Cependant sa publicité doit être pour des disciples croyants plutôt que pour le monde. C’est pourquoi, si le baptême ne doit pas être tenu secret au monde, il n’est pas nécessaire d’en donner avis au public excepté aux frères croyants de l’Eglise. En fait, l’occasion est si solennelle pour l’Eglise qui réalise sa pleine signification, que la présence des mondains, — sauf qu’ils seraient des gens qui recherchent Dieu, et ainsi plus que ceux qui recherchent la curiosité, — n’est pas désirable. Nous pouvons trouver, d’après le récit du N. T., qu’une semblable notice était la coutume de l’Eglise primitive.
Plusieurs pensent que parce que Jean le baptiste (celui qui immerge) et les disciples du Seigneur baptisaient
77 Septembre 1904
publiquement dans la rivière du Jourdain, qu’en conséquence tous devraient être immergés en présence du public dans une rivière. Mais qu’on se rappelle que la nation juive était l’Eglise selon sa loi de l’alliance; c’est pourquoi la cérémonie avait lieu en présence du public, lequel était l’Eglise de ce temps-là. Quant à la rivière du Jourdain, Jean et les disciples s’en servaient comme la place la plus convenable à leur service. Si le fleuve était un facteur tellement important, il ne faudrait alors baptiser que dans ce même fleuve du Jourdain.
Il faut noter que quand l’eunuque crut et fut immergé, Philippe seul était présent; quand le geôlier crut et fut immergé (Actes 16 : 33), ce ne fut pas dans une rivière, mais dans une baignoire, ou dans quelque autre objet dans la prison. Et nous savons qu’il est montré par les ruines d’églises des deux premiers siècles qu’ils avaient des bâtiments spéciaux annexés aux églises préparés pour y pratiquer les immersions.
La formule des mots usités par les apôtres et l’Eglise primitive n’est pas donnée, ce qui montre que la formule des mots en usage est beaucoup moins importante que l’acte et le sens qu’il exprime. Nous pouvons néanmoins rassembler des passages Actes 2 : 38; 8: 16; Rom. 6 3; Gal. 3 : 27 et 1 Cor. 1: 13, que le baptême en Christ”, au nom du Seigneur Jésus, était la pensée; et qu’elle était exprimée en paroles. Nous pouvons aussi présumer qu’il était tenu compte des paroles du Seigneur: Baptisez-les au nom du Père, du Fils et du St. Esprit, et qu’elles étaient prononcées à de telles occasions. L’idée est que les croyants, par l’immersion dans la mort, sont unis à Christ comme membres du petit troupeau “qui est son corps”: et que leur droit ou privilège est d’être ainsi acceptés au nom et par l’autorité du Père, par les mérites du Fils et par le don fait à ceux-là de l’Esprit de vérité. Nous donnons maintenant la formule des mots dont nous avons coutume de faire usage à pareille occasion, et notre manière générale de procéder, pour l’utilité et la satisfaction de ceux qui peuvent avoir l’occasion de faire usage de la suggestion.
Nous tâchons d’obtenir premièrement d’une manière privée quelque assurance de la part de ceux qui se préparent à être immergés, qu’ils reconnaissent que la mort de Christ est le prix de leur rançon, qu’ils sont déjà entièrement consacrés à son service et qu’ils désirent maintenant de confesser tout ceci par le symbole que Christ a ordonné. Alors, l’annonce avant été faite publiquement devant l’assemblée, nous nous rassemblons à l’heure et au lieu assignés pour le service; là, — après avoir brièvement expliqué l’immersion réelle et son symbole dans le baptême d’eau, rendant grâce à Dieu pour le privilège de suivre ainsi notre Seigneur sur ses traces et exprimant notre confiance dans ses promesses de donner la grâce et la force suffisantes pour rendre capables ceux qui ont tout consacré à son service pour être morts en effet au monde et à ses projets et ambitions, et vivant seulement pour le service de Dieu et l’étude et la réalisation de ses plans; et après avoir spécialement demandé une bénédiction sur ceux qui se préparent à symboliser leur alliance, — nous recevons les candidats dans l’eau. Alors (en la manière habituelle, avec une main au devant, près de la gorge, et l’autre au derrière du cou) nous disons. supposons que le nom du candidat soit Jean: “Jean, au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit — par cette autorité — je te baptise dans le nom de Christ. ” Nous le laissons alors descendre dans l’eau en arrière (comme un corps), jusqu’à ce qu’il soit immergé, complètement couvert; puis nous le relevons sur ses pieds. Après avoir encore changé de vêtement dans les chambres destinées à cet usage, nous nous rencontrons en présence de l’assemblée (laquelle pendant ce temps, adore Dieu par la prière, des chants de louange, etc.) et en termes convenables nous donnons aux nouveaux immergés la main droite d’association au nom du grand Chef de l’Eglise, et en faveur de l’Eglise entière dont les noms des membres sont écrits dans les cieux; les exhortant à marcher d’une manière digne du nom de Christ qu’ils ont confessé et pris sur eux; et qu’ils courent ardemment la course pour le prix de l’appel céleste dans lequel ils sont entrés publiquement.
Le baptême du feu.
(Du vol. VI.)
Quand Jean-Baptiste dit de Jésus aux Juifs: “Il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu” (Matth. 3: 11), il indique les bénédictions de la Pentecôte qui descendirent sur les Israélites fidèles et “la colère.., au dernier terme ” (1 Thess. 2 : 16) qui vint sur le reste de cette nation. Le baptême de feu n’est pas une bénédiction et c’est un manque d’esprit que des chrétiens prient quelquefois pour l’obtenir. Ainsi qu’à la fin de l’âge judaïque il y eut un tel baptême de feu sur la “balle” ou “paille” de cette nation, ainsi, à la fin de cet âge-ci, il y aura un “f eu” semblable sur la classe “d’ivraie” de la chrétienté; —un baptême de feu, de détresse épouvantable: — “un temps de détresse tel qu’il n’y en a point eu depuis que les nations existent.” — Dan. 12 :1.
Baptême pour les morts.
“Autrement que feront ceux qui sont baptisés pour les morts? Si absolument les morts ne ressuscitent point ?” — 1 Cor. XV, 29.
Une fausse idée sur ce que l’apôtre entendait par ces mots a conduit, pendant les “siècles ténébreux” au baptême substitutif. Des chrétiens, qui eurent des amis morts sans le baptême, furent représentativement baptisés pour eux. Une vue correcte de ce qui constitue le baptême réel: nous montre bien vite l’inconsistance d’un tel procédé. Une personne ne pourrait pas plus se consacrer pour une autre, qu’elle ne pourrait transmettre sa vie naturelle ou sa vie spirituelle à une autre personne. Cette fausse conception des paroles de l’apôtre néanmoins a conduit à la confusion d’esprit chez plusieurs, qui manquent de s’apercevoir qu’une grande apostasie prit place bientôt après la mort des apôtres et combien fantaisistes et déraisonnables furent les théories et les coutumes alors introduites.
Le sujet de Paul était la résurrection des morts; il soutenait et établissait dans ce passage cette doctrine. Il y a eu évidemment des assauts contre la foi de l’église de Corinthe par rapport à la résurrection des morts. Comme une preuve à l’appui, dans le verset que nous considérons, Paul attire l’attention des Corinthiens au fait qu’ils ont tous été baptisés et que leur baptême signifiait ou symbolisait la mort. Il leur demande, en leur montrant l’inconsistance de leur nouvelle position,
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en quoi consisterait la sagesse ou la valeur d’une telle consécration à la mort, qu’impliquait leur baptême, si la nouvelle théorie que les morts ne ressuscitent pas du tout était vraie. Ils s’étaient consacrés eux tous pour être membres, pour mourir l’un avec l’autre et l’un pour l’autre, en communauté avec Christ, — et ainsi pour être morts avec lui et comme membres de son corps, membres du grand sacrifice de réconciliation, pour les morts du monde, parce qu’ils espéraient en la résurrection promise.
Le raisonnement de l’apôtre Paul est que le principe chrétien entier tient debout ou tombe tout ensemble. S’il n’y a pas de résurrection des morts, alors ceux qui se sont endormis en Christ ont péri, aussi bien que le reste du monde; si tel est le cas et qu’il n’y a plus d’espérance future soit pour l’Eglise ou pour le monde au moyen de l’Eglise, pourquoi consacrons-nous nos vies à la mort? Nous sommes baptisés en la mort avec Christ, baptisés pour les morts, à l’effet que nous puissions bientôt être associés avec lui, comme celui qui donne la vie pour le monde, — la semence d’Abraham.