LE BERGER, LA PORTE, LES TROUPEAUX

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Jean 10 : 1-18.

Texte d’Or — « Le Bon Berger donne sa vie pour ses brebis.» —- V. 11.

Les Saintes Ecritures attribuent beaucoup de titres expressifs et magnifiques à notre Seigneur, décrivant sa parenté avec ses fidèles. Parmi ces titres, le plus beau et le plus frappant est celui de Bon Berger, ou, plus littéralement, de grand Berger, de Berger idéal. De même, parmi les différents noms appliqués aux disciples de notre Seigneur, le terme « brebis » est le seul le plus familier aussi bien que le seul le plus approprié. Il ne se présenterait certainement jamais à l’esprit d’un homme naturel d’utiliser une telle illustration. A ce propos, nous nous proposons de noter le fait que les barons et les Lords d’Angleterre ont adopté différents sceaux, armoiries, etc., sur beaucoup desquels apparaissent des animaux ou des têtes d’animaux. Quelqu’un a-t-il jamais vu une tête de brebis sur l’une quelconque de ces armoiries ? Nous ne le pensons pas. Si nous pouvions imaginer un certain seigneur terrestre adoptant comme symbole une brebis, ce symbole représenterait certainement un bélier hargneux avec des cornes. Des têtes de lions, des têtes de tigres, des têtes d’aigles et des têtes indescriptibles à l’aspect féroce, de dragons, etc.., sont celles qui sont habituellement choisies. Ces symboles décrivent l’esprit de l’homme naturel et le désir qu’il a de paraître fort et féroce et d’intimider ses semblables. Celui qui s’est décrit comme le Bon Berger et qui a décrit ses disciples comme des brebis avait une idée très différente de celle de l’homme naturel dans toutes ces choses, et nous, qui sommes devenus ses disciples, devrions en prendre note, et, appréciant cela, devrions rechercher de plus en plus à acquérir un caractère semblable à celui de la brebis dans notre parenté avec notre Berger.

La porte de la bergerie.

La parabole de notre leçon se divise en deux parties; elle représente tout d’abord Jésus comme la porte de la bergerie et ensuite comme le Berger. La bergerie, décrite dans la parabole est un lieu de sûreté, de repos et de protection contre les bêtes sauvages venant rôder autour et contre les voleurs. Il n’y avait qu’une seule entrée dans cette bergerie et elle était supposée être gardée par un portier qui connaissait le véritable berger, et lui permettait d’entrer mais n’en laissait pénétrer aucun autre. Notre Seigneur se déclara lui-même être le véritable berger du troupeau de Dieu, le seul Berger à qui le portier accorderait l’entrée, et le seul Berger, donc, qui pouvait diriger les brebis et pourvoir à leur sécurité. Le portier qui pouvait ainsi établir une différence entre le vrai et le faux était l’Alliance de la Loi. Ceux qui ne pouvaient pas accomplir la loi, qui ne pouvaient pas remplir ses exigences, ne pouvaient pas prouver leurs prétentions à être le Berger, le Messie. Mais notre Seigneur a satisfait entièrement, complètement aux exigences de la loi — «Lui qui n’a point commis de péché, et dans la bouche duquel il ne s’est trouvé aucune fraude.» (1 Pierre 2 : 22. Syn.). Il était déjà saint, innocent, séparé des pécheurs. Il nous est, de cette manière, identifié comme le Berger légitime. D’autres étaient venus en son nom, prétendant être le Messie — en réalité de faux Messies — et avaient fait des efforts pour attirer les brebis ; mais notre Seigneur déclare à leur sujet qu’ils étaient entachés de fraude, « des voleurs et des ravisseurs », qui aidaient les brebis uniquement pour les ravir, et qui étaient poussés, non pas par le désir d’être avantageux aux brebis, mais par des ambitions personnelles et égoïstes.

Il n’y avait qu’un seul chemin pour devenir le véritable Berger du troupeau de Dieu et pour avoir le droit de conduire son troupeau — vers les verts pâturages, vers les eaux tranquilles de la vérité et de la grâce, et dans le repos et la sécurité de la bergerie. Ce chemin était le chemin de la croix — se donner en rançon pour tous. C’est ce que fit notre Seigneur et de cette manière il devint la porte de la bergerie, ouvrant un chemin nouveau et vivant, ou, plus correctement, un nouveau chemin de vie. Cependant cela ne fut pas la création d’une nouvelle porte dans la bergerie, mais l’ouverture de la porte qui antérieurement, avait été fermée. La porte était la loi et ne pouvait être ouverte que par l’obéissance à cette loi ; et maintenant notre Seigneur Jésus, ayant observé la loi, a créé cette possibilité pour toutes ses brebis d’entrer dans la bergerie par la même porte, par l’observance de la loi — non pas, cependant, par l’observance de la lettre de la loi, ce qui serait pour nous impossible, mais par celle de l’esprit de la loi. Par conséquent, au sujet des véritables brebis et de leur entrée dans la bergerie, l’Apôtre dit, « Afin que la justice prescrite par la Loi fût accomplie en nous, qui marchons non selon la chair, mais selon l’Esprit », (Romains 8 : 4); parce que notre Seigneur a fait une affectation de sa grâce en notre faveur, qui supplée pour nous à tout ce que nous manquons. Aussi longtemps que nous sommes siens et que nous nous efforçons de marcher dans ses voies, chaque insuffisance est compensée par son abondance. C’est à lui que le portier ouvre c’est de lui que la Loi et les Prophètes rendent témoignage.

« Mais ils ne comprirent pas.»

Il est supposé que cette parabole a été prononcée en présence de l’homme né aveugle qui avait été expulsé de la synagogue, et également en présence des Pharisiens, qui furent pour beaucoup dans cette expulsion. Sans doute, l’homme se sentait découragé, abattu, à cause de son excommunication du supposé bercail du peuple de Dieu. Il est à présumer, par conséquent, que le Seigneur donna cette parabole pour illustrer le fait que cet homme n’avait pas été réellement chassé du bercail de Dieu, mais qu’il avait été simplement mis dehors d’une organisation humaine par ceux qui n’avaient aucun pouvoir à l’égard de cette matière. Notre Seigneur voulait lui faire comprendre ainsi qu’aux Pharisiens, à ses disciples et à nous, qu’il n’existe pas de troupeau du Seigneur, à l’exception de celui dont il est le Conducteur et Berger ; qu’il n’y a pas d’autre chemin pour entrer dans ce troupeau excepté par lui, par l’oeuvre qu’il accomplirait par son sacrifice, et par notre acceptation de ce sacrifice par la foi. Mais, le verset 6 nous dit que les auditeurs n’ayant pas compris la signification de la parabole, le Seigneur la répéta donc dans des termes légèrement différents, se proclamant lui-même comme le portail par lequel n’importe qui pouvait entrer dans les faveurs divines comme membre du troupeau de Dieu. De cette manière, l’homme qui avait été expulsé de la synagogue put s’apercevoir qu’il n’avait réellement rien perdu, mais qu’au contraire il avait été aidé à se diriger vers la véritable porte et vers la véritable bergerie, dans laquelle le véritable repos pouvait être obtenu. Dès lors, il fut encouragé à se rendre compte que le Seigneur était le seul chemin pour obtenir le repos, le salut, le seul chemin pour obtenir le rafraîchissement que donne l’enseignement divin. D’autres personnes avaient égoïstement cherché à voler ou à détruire les brebis, si, de cette façon, elles pouvaient favoriser leurs intérêts personnels; mais notre Seigneur, comme véritable Berger, plutôt que de chercher son propre bien-être, chercha la prospérité et l’avantage des brebis afin qu’elles puissent obtenir la vie et la posséder plus abondamment.

Quelle leçon pour nous ! Le Maître ne dit pas qu’il vint pour délivrer les brebis des tourments éternels, mais qu’il vint pour les délivrer de la mort. Il ne dit pas qu’elles ont déjà une vie qu’elles doivent passer quelque part soit dans la joie, soit dans des souffrances extrêmes, ni qu’il était venu pour les aider si bien que cette vie ne devrait pas être passée dans les souffrances ; son langage, au contraire, enseigne que les brebis ne pourraient obtenir la vie que par lui, le DISPENSATEUR DE VIE ; qu’il était venu pour redonner, en temps voulu, par le procédé de restitution, pour ceux qui voudraient la recevoir, la vie qui fut perdue par la désobéissance d’Adam — la vie humaine. Bien plus, il déclare qu’il se propose de donner une vie plus abondante que celle qui fut perdue! Comment cela se pourrait-il si Adam fut parfait et comme tel possédait la vie éternelle suivant l’arrangement divin ? Nous répondons que la vie que le Seigneur se propose de donner à ceux qui sont ses brebis de cet âge de l’Evangile, son petit troupeau, est une vie encore plus élevée dans la forme et le degré, c’est-à-dire une vie inhérente — l’immortalité. Ces brebis-là, il se propose de les rendre participantes de la nature divine, en leur accordant une part avec lui-même « dans sa résurrection », la « première résurrection.» — Philippiens 3 :10.

Jésus donna sa vie pour nous.

Cela est le point principal de notre leçon. Le Bon Berger, loin de chercher son propre intérêt, donna avec joie sa vie pour les brebis, et ce fut en vertu du rachat des brebis par son précieux sang que celles-ci peuvent obtenir la vie éternelle; sans ce rachat, il n’y aurait pas de troupeau, et c’est par cela qu’il devint le Berger du troupeau.

Comme la pensée suivante est belle et claire « Car vous avez été rachetés à un grand prix »! (1 Corinthiens 6 : 20). Aucune autre personne ne pouvait donner cette rançon pour nous, aucune autre personne ne pouvait nous acquérir ou nous accorder la vie éternelle, aucune autre personne ne pouvait donc, légalement, devenir notre Berger ni être capable de nous conduire dans le repos et la paix de Dieu, dans la connaissance de la vérité et, en dernier lieu, dans la bergerie céleste, le repos qui demeure pour le peuple de Dieu. « L’Agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, la gloire et la louange ! » Apocalypse 5 : 12.

Les brebis entendent sa voix.»

Les histoires que l’on raconte au sujet des bergers des contrées de l’Orient et de leurs troupeaux sont remarquables et illustrent bien les déclarations de notre Seigneur dans cette parabole. Examinons un certain nombre de ces récits afin que nous puissions sympathiquement saisir l’esprit des paroles du Seigneur. Ceux qui ont entendu notre Seigneur étaient au courant de ces faits. Un écrivain écrit : « Il est un des spectacles les plus intéressants, celui de voir plusieurs troupeaux de brebis altérées auprès d’une fontaine. Chaque troupeau, obéissant à l’appel de son propre berger, se couche attendant son tour. Le berger de l’un des troupeaux appelle ses brebis par escouade, et lorsque cette escouade a été abreuvée, il lui ordonne de s’éloigner à l’aide de sons que les brebis comprennent parfaitement, et appelle ensuite une autre escouade. Les brebis ne se trompent jamais quant au coup de sifflet ou à l’appel qui leur sont adressés. Dans un troupeau de cent ou de mille brebis, chacune d’elle possède, individuellement, un nom qu’elle connaît et par lequel elle est connue. Les Grecs avaient une coutume similaire. Les noms des brebis correspondent fréquemment à certains de leurs défauts, comme par exemple, « déchirure » ou « jambe cassée », ou « un oeil », ou « corne bouclée », ou « tête chauve ». Comme agneaux, ils sont enseignés par de patients exercices à répondre à leurs noms ; conduits hors du troupeau, il ne leur est permis de retourner auprès de leur mère pour manger que lorsqu’ils ont su répondre convenablement aux appels qui leur ont été adressés. Le berger d’Orient ne pousse jamais devant soi ses brebis, mais il marche devant elles celles-ci le suivent, et, s’il semble les fuir, elles courent après lui et sont terrifiées s’il échappe à leur vue ou si un étranger quelconque apparaît à sa place. Il lance de temps en temps des appels à l’intention de ses brebis pour leur faire savoir qu’il est tout près ; elles prêtent l’oreille et continuent à paître, mais si une autre personne quelconque essaye de reproduire les mêmes sons particuliers, elles regardent autour d’elles, s’effrayent, et commencent à se disperser. Un voyageur Ecossais changea un jour de vêtements avec un berger, et, ainsi déguisé, commença à appeler les brebis elles demeurèrent immobiles ; alors, le véritable berger éleva la voix et elles se hâtèrent toutes vers lui malgré ses étranges vêtements.»

«Il appelle ses propres brebis par leur nom.»

L’explication précédente nous aide à apprécier les paroles de ce sous-titre et à les appliquer aux vraies brebis du petit troupeau du Seigneur. « Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent » ; et il est vrai également que ceux qui sont siens le connaissent. « Il marche devant elles, et les brebis le suivent, parce qu’elles connaissent sa voix. Mais elles ne suivront pas un étranger ; au contraire, elles le fuiront, parce qu’elles ne connaissent point la voix des étrangers.» (Jean 10 : 4, 5). La voix du Seigneur est la voix de la justice, de la vérité et de l’amour, et tous ceux qui sont ses brebis sont supposés être capables de faire une distinction entre son message et les différents faux messages qui, plus ou moins, représentent en particulier l’adversaire, lequel cherche à induire en erreur le troupeau, en se servant d’intermédiaires humains pour accomplir ses desseins. Nous avons l’assurance du Seigneur qu’aucune des véritables brebis ne sera satisfaite d’un faux Evangile ; ce dernier n’offrira aucun attrait à leur coeur, et nous avons également l’assurance que la véritable brebis sera satisfaite du véritable Evangile, parce que celui-ci répondra à son brûlant désir comme rien d’autre ne pourrait le faire. Cela est un point important à garder dans notre mémoire. Il nous révèle l’importance de devenir entièrement, vraiment, absolument une brebis du Seigneur, l’importance de conclure une alliance de parenté avec lui et de cette façon de s’assurer son soin protecteur et son instruction.

« Je connais mes brebis.»

Une importante question pour nous, par conséquent, est de savoir quand et comment nous devenons les brebis du Seigneur. Les sages et les savants, les riches et les grands, sont-ils tous les brebis du Seigneur ? Non, répond l’Apôtre, et il dit plus loin qu’il ne sera pas trouvé beaucoup de ces derniers parmi les brebis — pas beaucoup de sages, pas beaucoup de grands, pas beaucoup d’instruits, pas beaucoup de nobles, pas beaucoup de riches, mais principalement les pauvres de ce monde, riches en foi (1 Corinthiens 1 : 26-28 Jacques 2 : 5). Les pauvres sont-ils donc tous les brebis du Seigneur ? Nous répondons, Non! Ces différents troupeaux, d’une manière générale, il est vrai, prétendent porter le nom de Christ. Mais, certainement, très peu d’entre eux donnent l’évidence d’être ses disciples, ses imitateurs. Beaucoup d’entre eux ne connaissent que très peu sa Parole, sa voix ; beaucoup d’entre eux ne savent rien au sujet de la conduite de ses brebis dans de verts pâturages et près des eaux tranquilles de vérité et de grâce divines ; beaucoup d’entre eux ne connaissent rien au sujet de la réelle bergerie avec son repos, sa paix et ses soins protecteurs. Leur manque de ces connaissances montre qu’ils ne sont pas le véritable troupeau que conduit le Seigneur bien que les véritables brebis du Seigneur puissent être trouvées dans chaque dénomination. Mais, partout où elles peuvent être, si elles lui appartiennent, elles sont guidées et nourries ; elles le connaissent, connaissent sa voix, sa Parole et ne sont pas satisfaites des épluchures de traditions humaines.

« Le mercenaire s’enfuit.»

Beaucoup, en vérité, auraient été heureux de l’honneur d’être le Berger, celui qui prend soin du troupeau de Dieu; mais l’épreuve, le prix, était trop grand pour eux. Nous pouvons fortement supposer que beaucoup d’anges auraient été heureux d’occuper une telle position; mais auraient-ils été consentants à en assumer la charge au prix que cela nécessitait ? Beaucoup d’entre les hommes ont convoité la fonction de berger non seulement avant le jour du Seigneur mais aussi depuis ; mais tandis qu’aucun d’entre eux ne pouvait racheter les brebis, étant donné qu’ils étaient tous sous la condamnation, nous n’avons aucune raison de supposer que l’un quelconque d’entre eux aurait été consentant à racheter les brebis au prix de sa vie et de tout ce qui lui appartenait. Les paroles du Seigneur semblent le donner à entendre. Seul le véritable berger fut consentant à faire le sacrifice de sa vie et à la donner pour les brebis. Nous pouvons remarquer ici que, alors qu’il n’y a qu’un seul Berger du troupeau de Dieu, notre Seigneur, pendant son absence, a pourvu aux besoins de ses brebis ; il leur a donné des pasteurs et des instructeurs chargés de nourrir le troupeau de Dieu, de veiller sur leurs âmes, sur leurs vies, et de protéger leurs intérêts.

Dans l’enseignement du Maître nous trouvons une condition suivant laquelle tous ceux qui veulent être dignes de ce rang, c’est-à-dire de paître ce troupeau, de le surveiller, doivent posséder son esprit, son empressement, donner sa vie pour les brebis, et, dans la défense de ces dernières, en tant que ses représentants,à les protéger de l’adversaire, de ses différents pièges et machinations, et des loups en habits de brebis qui voudraient en faire une marchandise afin de pouvoir les amener dans l’esclavage, dans des parcs faits de mains d’hommes, à l’écart et en dehors de la véritable bergerie ouverte par le véritable Berger, et qui les feraient paître sur les épluchures de traditions humaines, au lieu de les conduire vers les verts pâturages de la « Vérité présente.» De même que les véritables brebis connaissent le véritable Berger et sont connues de lui, de même le véritable Berger connaît les véritables bergers subalternes et ceux-ci devraient connaître les brebis intimement. Ceux qui font entendre leur propre voix ou leur propre appel ne peuvent pas être reconnus par le véritable Berger ou par les véritables brebis ; le fidèle berger subalterne s’appliquera à prononcer les paroles du vrai Berger sur le même ton et de la même manière que lui.

Combien réconfortante est l’assurance du verset 14, « Je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît et que je connais le Père » (Vers. Synodale). Quelle belle description nous avons ici de la précieuse parenté existant entre le Seigneur et ceux qui lui appartiennent. La comparaison entre sa connaissance et celle du Père est puissante, et comme notre Seigneur le fait remarquer autre part, ceux qui ne le connaissent pas ne connaissent pas le Père. Combien est importante, du point de vue divin, la connaissance, non seulement la connaissance intellectuelle, niais la connaissance du coeur, la connaissance intime du Seigneur et de son glorieux plan

« Un seul troupeau et un seul Berger.»

Une importante vérité nous est montrée dans le verset 16 : Il y a seulement une seule bergerie préparée maintenant pour les brebis du Seigneur, et dans laquelle toutes ses véritables brebis de cet âge de l’Evangile trouvent le repos et la paix par la foi et l’obéissance. C’est le petit troupeau auquel il plaît au Père de donner le royaume. Dans le passé, beaucoup ont cru que ce petit troupeau élu qui recevra la gloire du royaume, l’honneur et l’immortalité, sera le seul troupeau reconnu à jamais par le Seigneur comme son troupeau ou ses brebis, que toutes les autres brebis seraient livrées au purgatoire ou aux tourments éternels. Mais le caractère erroné de cette manière de voir est abondamment démontré dans ce verset où notre Seigneur déclare distinctement qu’il a d’autres brebis qui ne sont pas encore entrées dans son repos de foi dans lequel nous sommes entrés, et dans lequel nous espérons les gloires du Royaume de l’au-delà du voile. Ayons une bonne manière de voir de la longueur et de la largeur, de la hauteur et de la profondeur de l’amour de Dieu et de sa provision en Christ

Que le monde entier fut perdu dans le péché et dans la mort par suite de la désobéissance d’Adam, et qu’il fut racheté par le précieux sang de Christ! Considérons que, jusqu’à présent, seule une classe spéciale a été appelée des ténèbres à la merveilleuse lumière du Seigneur et aux privilèges des présentes conditions de la bergerie. Remarquons que la grande masse du genre humain est sans Dieu et n’a aucune espérance dans le monde, par-ce que ses yeux sont aveuglés, parce que ses oreilles sont bouchées et parce qu’elle ne connaît pas la grâce de Dieu et n’a pas reçu, jusqu’à présent, de bénédictions.

Mais écoutons aussi la déclaration du Seigneur suivant laquelle, en temps voulu, tous les yeux des aveugles s’ouvriront et toutes les oreilles des sourds se déboucheront ! Ecoutons sa déclaration suivant laquelle les membres du petit troupeau, sélectionnés actuellement, doivent constituer son épouse et ses cohéritiers dans le royaume et, alors, par son intermédiaire et par celui de son épouse glorifiée, la bénédiction de Dieu sera accordée à chaque membre de la race humaine. Le Soleil de Justice brillera portant la santé dans ses rayons, tout genou fléchira et toute langue confessera que Jésus-Christ est le Seigneur, à la gloire de Dieu, le Père. Alors le rassemblement des brebis de l’autre troupeau commencera, comme il est mentionné dans Jean 10 : 16. En ce temps-là, le troupeau actuel aura passé au-delà du voile dans le royaume et ses gloires. Alors la bergerie actuelle aura pris fin et il n’y aura plus de bergerie de cette sorte employée dans l’avenir, car les larrons et les voleurs ne seront alors plus tolérés – « on ne causera plus aucun dommage sur ma montagne sainte (royaume). » (Esaïe 11 : 9). Alors le grand adversaire sera enchaîné pour mille ans afin qu’il ne puisse plus tromper plus longtemps les brebis, jusqu’à ce que les mille ans soient accomplis. Pendant ce temps l’humanité entière sera instruite par le Seigneur et son épouse, et la connaissance de la gloire de Dieu remplira la terre entière (Habacuc 2 : 14). Le résultat sera une épreuve pour les humains, et certains viendront, avec joie, volontairement, en accord avec le Seigneur pour être ses brebis et seront acceptés à sa droite, ou position de faveur, comme une classe à laquelle il lui plaira d’accorder la vie éternelle. D’autres, dans les mêmes conditions favorables, manifesteront des dispositions semblables à celles des boucs une disposition à l’entêtement, et, graduellement, seront rassemblés à sa gauche, ou position de défaveur, et considérés comme ceux qui ont l’esprit de l’Adversaire et qui ne peuvent pas être favorisés par le Seigneur. Ceux-ci, finalement, avec Satan, à la fin de l’âge Millénaire, seront détruits complètement dans la seconde mort. Leur châtiment sera éternel, parce que leur mort sera éternelle; ils ne ressusciteront jamais plus, leur mort sera la seconde mort – symboliquement la Géhenne, la destruction.

Personne ne niera le fait que d’un bout à l’autre de l’âge de l’Evangile il y a eu une classe importante de personnes qui n’ont jamais entendu parler du seul nom donné sous le ciel et parmi les hommes et par lequel ils dussent être sauvés, et qui, donc, n’ont jamais eu l’occasion de devenir membres du troupeau du Seigneur. Qu’elles soient allées au ciel sans avoir eu connaissance de ce «seul nom» est anti-scripturaire aussi bien que déraisonnable ; et qu’elles soient allées dans les tourments éternels sans avoir eu une occasion de salut est également anti-scripturaire et déraisonnable. Mais croire que le Seigneur ait l’intention d’utiliser le véritable petit troupeau élu de cet âge de l’Evangile en tant que rois et prêtres durant le Millénium, pour transmettre sa miséricorde et sa faveur à toutes ces personnes et pour leur donner une occasion de devenir membres du troupeau humain à qui il sera content d’accorder la vie éternelle, est à la fois raisonnable et Scripturaire.

Un seul troupeau mais non pas une seule bergerie.

Notre version commune déclare, « il y aura une seule bergerie et un seul Berger », mais cette version n’est pas confirmée par le texte grec qui dans la version Révisée et dans le Diaglott est plus convenablement traduit par – « il y aura un seul troupeau et un seul Berger ». Cela est en plein accord avec la déclaration de l’Apôtre (Ephésiens 1 :10) suivant laquelle dans la prochaine dispensation, lorsque les temps seront accomplis, Dieu rassemblera en un (littéralement, sous une tête) toutes choses dans le Christ, à la fois celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre. A la fin, toute la création de Dieu sera sous l’autorité de ce grand Berger, qui est actuellement la Tête de l’Eglise, du petit troupeau, et qui, dans l’avenir, sera également la Tête au-dessus des anges et au-dessus de l’humanité restaurée. Il y aura un seul troupeau, mais les brebis seront de nature différentes sur des plans d’existence différents; comme il est écrit : «Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père, » (Jean 14 : 2) beaucoup d’appartements, beaucoup de plans d’existence, mais ils sont tous magnifiques et harmonieux. Mais le plus élevé de tous ces plans, est le plan de gloire, celui auquel le Seigneur a invité le petit troupeau, la classe de l’épouse de cet âge de l’Evangile. Ecoutons sa voix marchons dans ses traces, affermissons sûrement notre appel et notre élection

C.T.R. 1908 – W.T. 4157