LE BLÉ ET L’IVRAIE

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Matth. 13 : 24 :43

Texte d’or — «Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père ». — Verset 43.

Nous avons entamé ici, par une autre parabole du « royaume », une grande prophétie. Notre étude d’il y a une semaine montrait différentes classes d’auditeurs de la vérité. L’étude d’aujourd’hui ne fait mention que des auditeurs qui ont reçu le mes­sage dans la « bonne terre », et montre que notre Seigneur connaissait d’avance l’histoire de l’âge de l’Evangile. Par cette étude, nous apprenons que seuls notre Seigneur et ses Apôtres semèrent la bonne semence, mais qu’après que les Apôtres se furent endormis dans la mort, le grand adversaire, Satan, sursema de l’ivraie dans le champ de blé. On dit que de tels actes de méchanceté ne sont pas rares en Orient. La semence d’« ivraie » est très différente du blé, mais leurs tiges, en poussant se ressemblent beaucoup, et même ensuite les têtes, sauf aux yeux de l’expert, sont d’une ressem­blance exacte jusqu’au moment où elles arrivent à maturité: alors l’épi du blé s’alourdit, tandis que l’ivraie, étant légère, se tient droite. Seul l’expert peut distinguer le blé d’avec l’ivraie pendant la croissance.

Le Maître donna cette parabole pour montrer de quelle manière l’erreur serait introduite dans l’Eglise par Satan, et que les enfants produits par l’erreur ressembleraient à beaucoup d’égards à ceux qui sont produits par la vérité. Il était im­possible à l’adversaire de corrompre la semence de vérité semée par Jésus et ses Apôtres : il ne lui fut pas permis non plus de mettre obstacle à son ensemencement, mais il lui fut permis de semer sur elle dans le champ de tenter d’étouffer le blé, et, d’une façon générale, de tromper le monde pro­fane sur le véritable caractère du blé — des en­fants du Royaume.

Nous ne devons pas oublier que Dieu est tout puissant et qu’Il pouvait gêner Satan et l’empêcher d’accomplir ses desseins à n’importe quel moment. Nous devons nous rappeler que, dans Son plan des âges, Dieu permet beaucoup de choses sans pour ce1a les juger louables et tout en les condamnant même dans Sa Parole. Nous devons nous rappeler que le divin plan couvre plusieurs âges et que c’est seulement l’oeuvre achevée qui manifestera pleinement la sagesse, la justice, la puissance et l’amour divins. Nous devons nous souvenir qu’au temps présent Dieu permet à la colère des démons et des hommes de s’opposer à Ses desseins, mais seulement dans la mesure où Il voit qu’Il pourra finalement faire tourner cette colère à Sa gloire et pour le bien de tous ceux qui s’accorderont avec Lui-même.

«Laissez-les croitre tous deux ensemble ».

La parabole fait mention de serviteurs deman­dant s’ils devaient ou non arracher l’« ivraie » du milieu du «blé», et ainsi détruire l’oeuvre de l’en­nemi. Il leur fut répondu que non, car en le fai­sant ils provoqueraient dans le champ de blé une secousse assez grande pour incommoder la totalité du blé, tant le vrai et le faux étaient intimement joints l’un à l’autre, leurs racines étant entrela­cées en société, à la maison, etc. Au lieu de cela, le Maître déclara qu’il fallait les laisser tous deux croître ensemble pendant tout l’âge jusqu’au temps de la moisson de la fin de cet âge. Alors les «moissonneurs » devaient être instruits sur ce qui au­rait trait à la récolte et à la séparation des deux classes. Le blé serait alors rassemblé dans le gre­nier, et l’ivraie serait liée en gerbes pour être brû­lée afin que, comme mauvaise semence, elle n’af­fectât pas la récolte future.

A la demande toute particulière des disciples, le Maître expliqua également cette parabole. Jésus lui-même est le semeur de la bonne semence du message du Royaume. Satan est le semeur de la récolte de la semence de fausses doctrines et d’er­reur. Le temps de la « moisson» est la fin de cet âge, c’est-à-dire le temps précédant immédiatement l’inauguration du Royaume millénaire de Christ. La classe du blé sera composée de ceux qui seront comptés dignes d’être associés à Christ dans la gloire de son Royaume millénaire, et le rassemblement dans le « grenier » représente le changement dont cette classe de blé sera l’objet à sa résurrec­tion. L’Apôtre explique cela, en disant «Il est semé en corruption, il ressuscite en incorruptibi­lité; il est semé en déshonneur, il ressuscite en gloire: il est semé en faiblesse, il ressuscite en puissance; il est semé corps animal (terrestre), il ressuscite corps spirituel (céleste) ». C’est la résur­rection d’entre les morts — la première résurrec­tion. — 1 Cor. 15 : 43. 44; Apoc. 20 :6.

La classe de l’ivraie est dépeinte comme étant cueillie du Royaume (Verset 41), dans le sens que l’Eglise, au temps actuel, est le Royaume de Dieu à l’état embryonnaire — dans un état de croissance ou de préparation progressive pour la gloire et l’oeuvre futures. Tous ceux qui forment la classe du Royaume sont pleinement consacrés à Dieu et engendrés de l’Esprit en vue de devenir des êtres spirituels divins à la résurrection. Ainsi donc, ceux qui ne sont pas engendrés de l’Esprit n’ont aucun droit de se classer parmi ceux qui constituent le « blé », ni de se considérer comme héritiers du Royaume. Leur présence dans l’Eglise de Christ est contraire au règlement. Ils ont été autorisés à se mêler avec le blé pendant des siècles, mais avec la fin de l’âge un changement de dispensation doit se produire se rattachant à l’inauguration du Millénium.

Ce serait une erreur de supposer qu’il doit y avoir des voleurs et des meurtriers de la plus basse catégorie parmi ces contrevenants, mais il s’en trouve là certains que l’Apôtre décrit comme accomplissant les oeuvres de la chair et du diable, comme pratiquant notamment la colère, la malice, la haine, l’envie, les querelles. Cependant, beau­coup de ceux qui composent « l’ivraie» sont des gens distingués, de disposition généreuse, tout en n’étant pas de «nouvelles créatures» en Jésus-Christ. Ils sont blâmables, non pour n’être pas engendrés de l’Esprit, mais parce qu’ils se trouvent dans l’église nominale et se font passer pour Chrétiens. Dans ce sens, ils sont désagréables aux yeux du Maître. D’ailleurs ils ne doivent pas être entièrement blâmés parce qu’ils se croient Chré­tiens, car ils ont été encouragés à penser et à agir ainsi par des prédicateurs et instructeurs dont beaucoup, comme eux-mêmes, n’ont aucune con­naissance du Royaume, ni de la puissance d’engen­drement de l’Esprit, qui instruit sur la voie à sui­vre pour en devenir membre. Le rassemblement de ces personnes-là en « gerbes » — en organisa­tions, sociétés, églises, sectes, partis, — sera sur­tout un signe évident que l’oeuvre de la « mois­son » est en cours. Les vrais Chrétiens sont exhor­tés à demeurer fermes dans la liberté par laquelle Christ les a rendus libres, et à ne pas se laisser asservir à des sectes ou à des partis. Ils doivent éviter d’être membres dans des « gerbes », mais demeurer dans la pleine communion avec tous ceux qui font partie de la classe du vrai « blé ».

L’action de jeter ces gerbes dans la fournaise de feu entraînera leur destruction, mais en aucun sens nous ne devons comprendre que la fournaise mentionnée dans la parabole est une fournaise littérale, ni que le feu qui consumera l’ivraie doit être un feu littéral. Le feu, par lequel cet âge se terminera, sera le grand « temps de détresse » pré­dit dans les Ecritures comme devant précéder et introduire le Royaume Millénaire — « un temps de détresse tel qu’on n’en aura jamais vu de pareil depuis qu’il existe des nations. » (Daniel 12 : 1). Dans ce temps de détresse, les illusions que se font actuellement ceux qui composent l’ivraie en se croyant la vraie « Eglise » disparaîtront toutes; ils seront tous ramenés à leur propre plan — le plan terrestre — et se reconnaîtront comme étant simplement de la terre, terrestres, et non dans le moindre sens membres de « l’Eglise du Dieu vivant », appelée, engendrée de l’Esprit et élue.

Le Royaume de leur Père.

Ecoutons maintenant les paroles du Maître concernant la consommation de l’espérance de l’Eglise à la fin de cet âge. Elles nous disent « Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père » « Que celui qui a des oreilles pour entendre entende ». Tout le monde n’a pas des oreilles pour entendre, mais ces paroles sont le message du Seigneur à ceux qui ont la convenable attitude de coeur — à tous ceux qui ont la faculté de comprendre les choses spiri­tuelles. Que tous ceux-là comprennent qu’avec la clôture de cet âge les saints du Seigneur, indépendamment des systèmes d’église terrestres, seront associés au Rédempteur dans la gloire de Son Royaume millénaire, et resplendiront comme le soleil pour la bénédiction, l’illumination et le relè­vement de la famille humaine.

W.T. 4.635 — 1910.

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