« Heureux l’homme qui supporte patiemment la tentation ; car après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que le Seigneur a promise à ceux qui l’aiment. » – Jacques 1 : 12.
Le mot « heureux » de notre texte [traduit par « béni » en anglais – trad.], peut être compris comme signifiant une condition de faveur auprès de Dieu. L’état d’un tel homme est un état heureux, désirable ; mais le mot « béni » ne suggère pas toujours un état heureux, en rapport avec les sentiments ou les émotions ressentis, mais plutôt en rapport avec l’issue finale. Il est employé ici en rapport avec les résultats de l’épreuve, auxquels le Chrétien est parvenu. L’enfant de Dieu qui gagne la couronne de vie obtiendra une très grande faveur, ou bénédiction, de la part de Dieu ; aussi, quoi que puisse être ce qui le conduit à ce résultat, il s’agit d’une très grande bénédiction, même si elle occasionne beaucoup de peines à la chair.
Qui gagnera cette couronne de vie ? Quel sera son caractère ? Les Écritures déclarent que ce seront l’homme, ou la femme, qui endureront les tentations et les épreuves. Que signifie endurer une tentation ? De toute évidence, la pensée, ici, n’est pas l’endurance d’une seule tentation à un moment donné, ni même à divers moments. Le monde, également, doit subir des épreuves. La pensée, ici, est de maintenir, d’une manière permanente, une attitude de patience endurante et de fidélité dans la tentation, en demeurant loyal envers Dieu, que ce soit dans la tentation ou sous la contrainte. Les tentations proviennent de sources variées. Elles peuvent provenir de certains amis, qui peuvent nous tenter de vivre une vie plus ou moins indulgente envers nous-mêmes, et de nous relâcher dans nos efforts de fidélité envers l’Eternel. La séduction des richesses ou de la société mondaine, un amour naturel pour le confort et l’opposition à toute souffrance physique, toutes ou certaines de ces choses peuvent s’avérer être de fortes et subtiles tentations, pour le Chrétien.
Mais si nous aimons l’Eternel plus que tout, cet amour deviendra le moteur principal de notre vie. Notre unique but sera de glorifier Dieu dans notre esprit et dans notre corps. Nous savons qu’il y a des choses qui ne plaisent pas à Dieu et si nous L’aimons, nous chercherons à garder ses commandements. L’enfant de Dieu peut échouer une fois, ou bien même buterà plusieurs reprises sur la même chose, jusqu’à ce que, après avoir subi une profonde humiliation et ayant l’esprit angoissé par l’échec répété à surmonter une même faiblesse, il invoque le Seigneur sincèrement, avec beaucoup d’amertume. La peine et la détresse de son cœur peuvent avoir un tel impact sur lui, que son besoin d’une plus grande attention lui permettra de se fortifier, en vue de nouvelles attaques de ce genre, et d’en sortir finalement vainqueur, surmontant cette faiblesse particulière.
LA COURONNE DE JUSTİCE
Tandis que nous ne pourrons jamais atteindre le point de la perfection dans la chair, néanmoins, cette capacité à endurer la tentation devrait s’affermir de jour en jour, dans la mesure où la Nouvelle Créature demeure loyale, résistant toujours et s’efforçant toujours plus de résister et de demeurer fidèle à l’Eternel en pensée, en parole et en action. Heureux l’homme qui endure l’épreuve patiemment, jour après jour, prouvant ainsi sa fidélité et son obéissance à Dieu. Car, lorsqu’il sera éprouvé et que le temps de son épreuve sera terminé, lorsque Dieu aura pu constater son entière fidélité, alors, au temps voulu par Dieu, cet homme éprouvé et trouvé fidèle recevra la couronne de vie.
L’expression « la couronne de vie » est une autre manière de dire la récompense de vie, et cette vie se situe au niveau le plus élevé. L’Apôtre Paul parle de cette même couronne, la nommant « couronne de justice ». L’Apôtre Pierre la nomme « couronne de gloire ». Il s’agit de la couronne de justice, car elle est la récompense provenant de la justice, de l’obéissance à Dieu et aux principes régissant sa gestion, de la fidélité à notre alliance. Il s’agit de la couronne de gloire, car c’est une récompense qui apporte gloire, honneur et immortalité.
Dans les jeux Grecs, des récompenses étaient attribuées à ceux qui avaient subi avec succès l’épreuve de leur adresse, de leur force et de leur endurance physique. La récompense accordée consistait en une couronne de laurier. Cette couronne avait une grande valeur, non pas tant en elle-même, mais en tant que témoignage extérieur d’appréciation d’un mérite supérieur. Le fait que cette couronne demeurait éternellement verte suggérerait, au Chrétien, que notre récompense, en tant que « vainqueurs », sera durable, que ce sera une récompense éternelle.
L’Eternel nous accordera la vie dans une pleine mesure. La punition qui frappa notre race humaine, à cause du péché, fut la mort ; mais maintenant, nous avons l’opportunité de reconquérir la vie : une vie parfaite, incorruptible, sans fin. Cette vie se trouve dans le Fils de Dieu. Au temps présent, la vie peut uniquement être acquise par l’engendrement à la nature de l’esprit. La couronne de vie, qui sera attribuée aux « plus que vainqueurs » est une vie très particulière : Il s’agit de l’immortalité, la forme de vie la plus élevée possible, la couronne, ou pinacle, de toute vie. Ce sera la récompense que recevront les membres de la classe appelée, dans les Écritures, l’Épouse de Christ, après qu’ils auront démontré leur fidélité, après qu’ils auront prouvé qu’ils méritent de faire partie de cette classe glorifiée.
Il y aura une couronne de vie dans l’Age prochain ; il s’agira de la vie humaine parfaite, qui dépendra de l’obéissance dans les épreuves de ce temps-là. Ces épreuves différeront, sous de nombreux aspects des épreuves et des difficultés subies par l’Église au temps actuel. Elles ne seront pas aussi cruciales, puisque les tentations venant de l’extérieur seront alors éliminées, il y aura un relèvement physique et mental et une assistance sera accordée, ce qui rendra l’épreuve plus favorable. La Justice, également, sera immédiatement récompensée en ce jour-là, et le péché et la désobéissance de toute sorte seront promptement corrigés. Mais, actuellement, la justice génère souvent des souffrances, la réprobation et une privation du point de vue humain, tandis que le péché procure souvent des avantages, de la popularité et des plaisirs charnels.
LE VÉRİTABLE OBJET DE NOS ÉPREUVES
Il y a un amour spécial requis par Dieu, de la part des membres de l’Église de l’Évangile, de cette classe particulière présentement appelée à Lui. Ils doivent posséder un amour désintéressé au point de désirer déposer leur vie terrestre au service de Dieu, afin de transmettre des bénédictions aux autres, et de s’en réjouir même. A ceux-ci, Dieu promet la couronne spéciale de vie : l’Immortalité, qui est sa propre nature. Ils doivent être ceux qui béniront leurs frères, lesquels seront de la nature qu’eux-mêmes auront possédée précédemment. De même qu’Isaac fut celui qui bénit Ismaël et les fils de Kétura, et que les premiers-nés d’Israël furent ceux qui bénirent leurs frères, ainsi ceux-ci béniront tous les peuples de la terre desquels ils auront été choisis. Combien reconnaissants devrions-nous être pour un honneur si grand !
Si ces enfants favorisés du Roi des Cieux pouvaient constamment garder en mémoire le fait que chaque épreuve, chaque persécution et difficulté, qu’il leur est permis de subir, à eux qui sont entrés dans l’Alliance du Sacrifice conclue avec le Seigneur, a pour but de les développer, d’éprouver et de tester leur amour, de démontrer si oui ou non leur caractère est fixé, enraciné et fondé dans la justice, cela leur permettrait de voir toutes ces pénibles expériences et tentations sous un nouveau jour, et cela les aiderait beaucoup à combattre, victorieusement, le bon combat de la foi. En effet, si par ces épreuves et ces tribulations, le Seigneur éprouve notre amour et notre dévotion envers Lui, alors, quelles qu’elles puissent être, grandes ou petites, nous devrions les utiliser, diligemment, comme des opportunités pour démontrer, à notre Dieu, la plénitude de notre amour pour Lui et pour sa cause ; nous devrions les utiliser, également, comme des moyens de nous élever, jour après jour, vers des hauteurs plus élevées, dans notre développement spirituel, étant transformés à la ressemblance de notre Maître.
Si l’on considère les épreuves et les afflictions de cette manière, elles s’avéreront être une bénédiction, un messager céleste nous portant sur les ailes de la foi « plus près de Toi, mon Dieu, plus près de Toi ». Ainsi, bien-aimés, « regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience [la patience endurante]. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. » (Jacques 1 : 2-4). « C’est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu’il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus Christ apparaîtra, lui que vous aimez sans l’avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore, vous réjouissant d’une joie ineffable et glorieuse, parce que vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi. » – 1 Pierre 1 : 6-9.
Nous sommes assurés que « nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. » – 2 Corinthiens 4 : 17, 18.
ET VOUS, VOULEZ-VOUS AUSSİ VOUS EN ALLER ?
Nous trouvons donc l’assurance, dans la Parole de Dieu, que ceux qui aiment le Seigneur et qui doivent recevoir le Royaume, devront prouver leur amour en subissant des épreuves et des tentations, sur leur route menant à ce Royaume. Ceux qui n’aiment pas le Seigneur de tout leur cœur, et chez qui le « moi », ou quelque autre idole, occupe la première place, ceux-là seront séduits par le monde, la chair ou le mal et se laisseront gagner par une forme quelconque de rébellion contre la Parole ou la providence divines. Ils auront des plans et des théories qu’ils préféreront au plan et aux voies du Seigneur. Et ces plans, lorsqu’on les analyse, on trouve habituellement qu’ils se fondent soit sur l’égoïsme, soit sur l’ambition ou sur un mauvais esprit d’envie, de haine, de jalousie, etc.
Le soutien de l’Eternel et ses paroles perdent de leur attrait pour ceux-ci, et leur intérêt diminue d’une manière correspondante. Il en fut de même de ceux qui se détournèrent du Seigneur, lors de sa première venue, et qui disaient : « Cette parole est dure » ; ainsi, ceux-ci s‘en vont également « et ne marchent plus avec Lui ». Mais, certains continueront à marcher avec le Seigneur et ne se détourneront pas de Lui, ni ne seront aveuglés par les séductions et les stratagèmes du Malin et de ses armées. Ceux-là sont ceux qui, de cœur, appartiennent entièrement au Seigneur, et non à eux-mêmes ; ils suivront l’Agneau de Dieu, là où Il les conduira, car ils n’ont pas d’autre volonté que la sienne. Ils Le suivront tout au long du chemin étroit de la discipline et des épreuves, au cours de cette vie. Bientôt, comme Il les en a assurés, ils marcheront avec Lui en vêtements blancs, parce qu’ils en sont dignes. – Apocalypse 3 : 4.
NOTRE REFUGE İNFAILLIBLE
Le nombre de cette compagnie choisie ne diminuera pas à cause de l’échec de certains d’entre elle. Le nombre fixé est celui qui fut prédestiné par Dieu, comme devant constituer l’Épouse de l’Agneau. La prescience du Père tenait pleinement compte de tous ceux qui feraient marche arrière ; Il savait que le nombre requis continuerait (sa marche, trad.) dans la même direction (selon le dictionnaire anglais-français Harrap’s), afin que ceux qui le composent affermissent leur appel et leur élection. Ceux-ci ont appris que l’appel du monde, les pulsions de la chair et les ruses de l’Adversaire sont autant de pièges pour les faire chuter vers la mort. Ils connaissent le son de la voix du véritable Berger et ne peuvent être séduits par la voix d’un étranger.
Précieux enfants de Dieu, comme vous êtes bénis ! A l’abri, dans la « place secrète du Très-Haut », aucun mal ne vous arrivera, aucune plaie ne s’approchera de votre demeure.« Il ordonnera à ses anges de vous garder dans toutes vos voies ; ils vous porteront sur les mains, de peur que votre pied ne heurte contre une pierre. » Comme ceux-ci sont en sécurité ! Bien que mille tombent à leur côté, et dix-mille à leur droite, le fléau ne les atteindra pas. Ils ont fait du « Très-Haut leur retraite », et Il les gardera de tout mal. (Tiré du Psaume 91, trad.)
« Sous ses ailes, je demeure en sécurité.
Bien que la nuit s’obscurcisse et que la tempête fasse des ravages,
Je peux toujours avoir confiance en Lui, je sais qu’Il me gardera ;
Il m’a racheté, et je suis son enfant. »
« Sous ses ailes ! Quel refuge dans la tristesse !
Avec quelle envie, le cœur retourne vers son repos !
Souvent, lorsque la terre n’a pas de baume pour ma guérison,
C’est là que je trouve le réconfort et que je suis béni. »
« Sous ses ailes ! Oh quelle précieuse étreinte !
C’est là que je me réfugie, tant que les épreuves durent.
Abrité, protégé, aucun mal ne peut m’atteindre,
Me reposant en Jésus, je suis sauf pour toujours ».
De même que les fidèles disciples du Maître, au cours de la première Moisson, comprirent la signification de ses enseignements, tandis que d’autres, parmi les soi-disant enfants de Dieu, ne purent les apprécier, à présent, au second avènement du Seigneur, ses paroles ont une précieuse signification pour ceux qui sont en harmonie de cœur avec Lui, tandis que d’autres ne peuvent les comprendre. Et nous observons qu’aujourd’hui, tout comme au premier avènement, un certain nombre trébuche et retourne en arrière, tandis que d’autres sont attirés plus près que jamais du Seigneur, par le biais de la connaissance de son plan, qu’Il nous révèle.
FESTİN DANS LA SALLE DES NOCES
Tandis que nous nous approchons de la fin de la Moisson, nous ne devons pas être surpris si le chemin devient plus étroit, plus difficile, et si les tentations, visant à nous faire trébucher et tomber, sont plus fréquentes. Soyons, chers frères et sœurs, de plus en plus sur nos gardes, pour ce qui a trait aux ruses du grand Adversaire de notre âme, et aux tromperies de notre propre nature déchue. Que l’amour parfait de Dieu règne dans nos cœurs ! Qu’il en exclut l’amour de soi et l’amour du monde, avec leur orgueil, leurs ambitions et leurs folies ! Qu’une entière dévotion pour Dieu emplisse notre cœur de la plénitude promise de joie, de repos et de paix ! Soyons des branches fécondes dans la vigne, demeurant toujours en Lui, répondant à tous les émondages du grand Vigneron au moyen d’un fruit plus abondant.
Si nous sommes assaillis par le doute, réagissons comme les Apôtres qui disaient : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » Nulle part ailleurs il n’y a la vie et nous ne voulons pas aller ailleurs. Nous nous régalons dans la salle à manger de la maison de notre Père, et la bannière qu’Il étend sur nous, c’est l’amour. Nous avons de la nourriture en abondance ; notre table est richement pourvue ; aussi, nous mangeons et continuons notre route, avec joie. Nous nous approchons de notre foyer. Nous parviendrons bientôt au terme de notre voyage ! Ceci étant, hâtons-nous, avec un cantique aux lèvres !
« Tentés et éprouvés, quoiqu’il arrive,
Ses enfants se réfugient dans son havre secret.
A l’abri des ailes du Roi d’éternité,
Oui ses enfants ont confiance et chantent.
Tenté et éprouvé, mais le Seigneur est là,
Ton Rédempteur fidèle te garde et te dirige.
Bouclier et épée, te sont donnés en plus,
Il suffira, au serviteur, d’être traité comme son Seigneur.
Tenté et éprouvé, le Sauveur qui mourut,
T’a appelé à souffrir, puis à régner à son côté.
Si tu portes sa croix, sa couronne aussi tu porteras,
Et pour toujours sa gloire partageras ».
WT1914 p5499