LE BUT DU COMMANDEMENT, C’EST LA CHARITÉ

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– 1 Timothée 1 : 5 –

Lorsque Paul, lors de son deuxième voyage missionnaire, visita l’assemblée d’Éphèse accompagné du jeune Timothée, il constata que certains faux docteurs propageaient des enseignements erronés concernant la Loi et l’ordre lié à elle, dans l’assemblée. On peut supposer que ces nouveaux enseignements troublaient sensiblement l’unité d’esprit parmi les frères et suscitaient des discussions qui les mettaient en danger de laisser refroidir leur amour pour la Vérité et leurs frères en Christ qui est le but final de tout commandement.

Paul avait laissé son jeune collaborateur Timothée, encore inexpérimenté, dans cette situation, seul à Éphèse, et était parti en Macédoine pour y annoncer l’Évangile. Nous savons de la lettre que Paul écrivit de Macédoine à Timothée que c’est par grand amour et sollicitude pour le développement spirituel de Timothée qu’il avait agi ainsi, envers son « enfant légitime dans la foi » lorsque nous lisons en 1 Timothée 3 : 14, 15 : « Je t’écris ces choses, avec l’espérance d’aller bientôt vers toi, mais afin que tu saches, si je tarde, comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’Église du Dieu vivant, la colonne et l’appui de la vérité. »

Dans sa lettre, Paul parle d’instructions précises qu’il avait données à Timothée avant de partir en Macédoine, lettre dans laquelle il lui rappelle qu’il l’avait prié de rester un certain temps à Éphèse « afin de recommander à certaines personnes de ne pas enseigner d’autres doctrines, et de ne pas s’attacher à des fables et à des généalogies sans fin, qui produisent des discussions plutôt qu’elles n’avancent l’œuvre de Dieu dans la foi. » – 1 Timothée 1 : 3, 4.

L’apôtre termine ses recommandations adressées non seulement à Timothée mais à tous les frères en Christ, avec cette conclusion résumant chaque enseignement : « Le but du commandement, c’est une charité venant d’un cœur pur, d’une bonne conscience, et d’une foi sincère. » – 1 Timothée 1 : 5.

Le but du commandement est l’amour

En quoi consiste le but ou objectif de cette recommandation « une charité venant d’un cœur pur, d’une bonne conscience et d’une foi sincère », et que devons-nous comprendre par cela ? Le frère Russell l’explique dans le commentaire de la Manne du 12 mars, comme suit :

« Nous devons avoir clairement à l’esprit le fait que le but final des agissements de Dieu pour nous et avec nous et la signification finale de toutes les promesses divines qui nous ont été faites sont le développement de l’amour, c’est-à-dire de la ressemblance à Dieu, car Dieu est amour. Pour que cet amour soit développé en nous dans le sens et au degré désirés par le Seigneur, il est nécessaire qu’il vienne d’un cœur pur, parfaitement d’accord avec le Seigneur et sa loi d’amour et en opposition absolue à l’adversaire et à sa loi d’égoïsme. » – Fin de citation.

A cette exhortation générale, Paul ajoute ses recommandations personnelles à Timothée : « Veille sur toi-même et sur ton enseignement ; persévère dans ces choses, car, en agissant ainsi, tu te sauveras toi-même, et tu sauveras ceux qui t’écoutent. » – 1 Timothée 4 : 16.

L’apôtre Paul s’adresse aussi, dans les Actes des Apôtres, aux frères se trouvant en charge de cette même responsabilité, et qui servent les frères comme enseignants et anciens dans la Vérité, disant : « Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint Esprit vous a établis évêques, pour paître l’Église du Seigneur, qu’il s’est acquise par son propre sang. Je sais qu’il s’introduira parmi vous, après mon départ, des loups cruels qui n’épargneront pas le troupeau, et qu’il s’élèvera du milieu de vous des hommes qui enseigneront des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux. Veillez donc, vous souvenant que, durant trois années, je n’ai cessé nuit et jour d’exhorter avec larmes chacun de vous. » – Actes 20 : 28-31.

Prends garde à toi-même et aux enseignements

Des faux docteurs parmi les frères et des différends sur des points importants ou non, n’ont pas seulement eu lieu aux jours des Apôtres parmi les disciples de Christ, contredisant l’amour d’un cœur sincère comme but final de tous nos efforts pour suivre Christ en toutes choses et apprendre de Lui ; malheureusement, aujourd’hui encore, à la fin de cet Âge dont nous sommes arrivés si près du but, cela est toujours d’actualité.

C’est pourquoi les paroles d’exhortation de Paul à Timothée sont aussi valables pour nous, et bien plus encore pour nous qui vivons au temps de la Moisson de l’Âge de l’Évangile, au cours de laquelle l’anarchie s’accroît : « Veille sur toi-même et sur ton enseignement ; persévère dans ces choses, car, en agissant ainsi, tu te sauveras toi-même, et tu sauveras ceux qui t’écoutent. »

Si aujourd’hui nous entendons annoncer de faux enseignements parmi les frères, contredisant la compréhension et l’harmonie de la Vérité que nous avons obtenues des paroles de notre Seigneur et des Apôtres inspirés, nous avons le devoir de faire remarquer ces erreurs en conversation privée, en tête-à-tête, en nous basant sur les Écritures. Si ces frères se rendent compte de leurs erreurs, alors c’est un bien pour eux et pour tous les autres. Mais s’ils continuent à s’entêter dans leurs erreurs, nous ne devrions pas abandonner nos efforts pour les persuader du contraire. Toutefois, nous ne devons pas oublier que nous sommes appelés à combattre les faux enseignements et non ceux qui les enseignent. Nous combattons le péché mais non le pécheur.

Lorsque l’apôtre Paul recommande à Timothée de tenir ferme, dans toutes ses expériences à Éphèse, dans l’amour avec un cœur pur envers Dieu et envers tous les frères, comme but final de toute instruction, il se servit du mot grec agape qui ne signifie pas une forme quelconque de l’amour, mais un amour désintéressé, animé par un esprit de sacrifice. Agape est la forme la plus haute de l’amour, et en accord avec cela, l’apôtre Jean dit à propos de Dieu, que « Dieu est amour » (1 Jean 4 : 8). Il ajoute encore en 1 Jean 4 : 16 : « Et nous, nous avons connu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour ; et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. »

Dans ces paroles de l’apôtre s’exprime l’idée, que nous, consacrés, étant fils de Dieu, nous sommes déjà dans l’amour de Dieu, et que de ce fait, il est de notre devoir de nous maintenir nous-mêmes dans l’amour de Dieu. (Jude 1, 21).

Ce qui est important alors, c’est de maintenir et d’approfondir notre amour pour Dieu, pour notre Seigneur et pour les frères en dépit de toutes les difficultés que nous pouvons rencontrer sur le chemin étroit. En d’autres termes, nous devons nous garder dans l’amour de Dieu en nous appliquant à faire sa volonté en toutes circonstances. « Et l’amour », nous dit l’apôtre Jean, « consiste à marcher selon ses commandements. » (2 Jean 6). Puis il expose l’un des plus importants commandements par lequel nous pouvons prouver notre amour pour Dieu et sa Parole : « Et nous avons de lui ce commandement : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. » – 1 Jean 4 : 21.

Nous voyons donc que la Loi que Dieu donna à son peuple élu, avec toutes ses règles et ses commandements, peut être résumée en deux exigences principales, comme le Seigneur nous le fait comprendre en Matthieu 22 : 37-40 : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. »

Le sens de ces paroles de Jésus est que chaque personne que nous rencontrons, dans la rue, au travail ou dans la famille, est notre prochain que nous devons aimer comme nous-mêmes. Alors que les Écritures nous invitent à aimer notre prochain comme nous-mêmes et à faire du bien à nos ennemis mêmes, Paul fait néanmoins une légère nuance, lorsqu’en Galates 6 : 10, il déclare : « Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi. »

Les frères et les sœurs en Christ appartiennent à la famille divine, ils nous sont donc les plus proches car membres du Corps de Christ. Les aimer, prendre soin d’eux, cultiver une profonde communion avec eux, est un des commandements des Écritures bien connu de nous tous :

« Et nous avons de lui ce commandement : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. » – 1 Jean 4 : 21 et 4 : 7, 8.

« Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères. » – 1 Jean 3 : 14.

« Celui qui aime son frère demeure dans la lumière, et aucune occasion de chute n’est en lui. » – 1 Jean 2 : 10.

L’amour, une des épreuves du temps de la moisson

Dans le commentaire de la manne du 9 août (selon le texte anglais), le frère Russell parle du temps de la moisson chrétienne comme d’un temps d’examen et d’épreuves et dit entre autre :

« La “moisson” est l’époque où l’on vanne le “froment”, c’est un temps de criblage, de séparation. Il appartient donc à chacun de nous de prouver nos caractères, de “tenir ferme après avoir tout surmonté”. Les épreuves de cette moisson doivent être semblables à celles de la “moisson type”, la moisson judaïque. L’une est la croix, une autre la Présence de Christ, une autre l’humilité, une autre l’amour. » ‒ Fin de citation.

En Matthieu, chapitre 24, le Seigneur parle à ses disciples des signes de sa seconde présence et de la consommation de l’Âge, et prophétise ainsi dans les versets 10 à 13 : « Alors aussi plusieurs succomberont, et ils se trahiront, se haïront les uns les autres. Plusieurs faux prophètes s’élèveront, et ils séduiront beaucoup de gens. Et, parce que l’iniquité se sera accrue, la charité du plus grand nombre se refroidira. Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. »

Gardons bien présent à l’esprit que Jésus parle ici de ses véritables disciples et non des chrétiens nominaux. Et remarquons qu’Il dit ceci à propos de notre époque, les derniers jours, la fin de l’Âge, la période de Laodicée de l’Église. Nous remarquons également que de nombreux « faux prophètes » s’élèveront durant cette période et séduiront un grand nombre, et que de ce fait, l’amour de la plupart des disciples du Seigneur se refroidira. Nous nous souvenons, regardant environ cent ans en arrière, de ce qui se passa après la mort du frère Russell au sein du mouvement de la Vérité : l’amour pour la Vérité et pour les frères se refroidit chez la plupart et ceci sous l’influence des « faux prophètes ».

Dans le dernier message de sa révélation, le Seigneur décrit l’esprit de l’église nominale, qui a beaucoup d’œuvres, mais qui manque d’amour pour Dieu, de Vérité, d’humilité et d’amour fraternel. C’est un esprit de tiédeur, d’indécision et de compromis, d’amour partagé entre les choses du monde et celles du Seigneur et de la Vérité, un esprit que notre Seigneur condamne et dont les avertissements nous concernent également.

Les versets 7 et 8 du Psaume 91 nous parlent de ceux qui gardent leur amour pour Dieu et pour la Vérité dans toutes les épreuves, adversités et difficultés : « Que mille tombent à ton côté, et dix mille à ta droite, tu ne seras pas atteint ; de tes yeux seulement tu regarderas, et tu verras la rétribution des méchants. »

Au temps de la Moisson et du criblage du blé, l’amour est une importante pierre de touche. C’est le degré d’amour pour Dieu, pour la Vérité et pour les frères qui décidera finalement si nous atteindrons le haut but ou non. « Ainsi donc, que celui qui croit être debout prenne garde de tomber ! » (1 Corinthiens 10 : 12). « Maintenant donc ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance, la charité ; mais la plus grande de ces choses, c’est la charité. » – 1 Corinthiens 13 : 13.

L’amour provenant d’un cœur pur est le but final des prescriptions, lois et commandements de Dieu et subsistera éternellement. L’amour ‘Agape’ est le caractère de Dieu, qui est sans commencement et sans fin, qui existe éternellement. La foi et l’espérance prendront fin lorsque nous verrons le Seigneur au-delà du “voile”. Mais pour cela il est nécessaire que nous développions en nous le caractère divin qui, comme nous l’avons appris, est l’amour ; l’amour pour la Vérité et pour les frères qui marchent sur le même chemin étroit, ainsi que pour tous les hommes, et même pour nos ennemis, que Jésus nous a donné en modèle par sa Parole, la Parole du Père, et dans sa manière d’agir.

« À cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science, à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété, à la piété l’amour fraternel, à l’amour fraternel la charité. Car si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ. Mais celui en qui ces choses ne sont point est aveugle, il ne voit pas de loin, et il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés. C’est pourquoi, frères, appliquez-vous d’autant plus à affermir votre vocation et votre élection ; car, en faisant cela, vous ne broncherez jamais. » – 2 Pierre 1 : 5-10.

Fr. Lutz RUTHMANN

Conférence franco-allemande, Vigy, septembre 2011 – Symposium