CHAPITRE III
[BROCHURE ECRITE PAR C.T.RUSSELL EN 1877](Suite)
CHAPITRE III
LE ROYAUME DE DIEU
Partout dans les Ecritures, l’église est reconnue comme étant le royaume. Le royaume des cieux est semblable à « dix vierges » ou « au blé et à l’ivraie » ou à un filet dans lequel sont capturés de bons et de mauvais poissons, etc. Ces figures ou paraboles représentent l’église dans le temps présent, un mélange de bons et de mauvais, dans l’église nominale de Christ ; elles continuent ainsi à représenter le royaume jusqu’à la fin de cet âge (monde), le temps de la « moisson » au cours duquel les vierges sages et les vierges folles, les bons et les mauvais poissons, le blé et l’ivraie seront séparés. Ce royaume est pour l’instant « soumis aux puissances (gouvernements, royaumes) existantes », car « ces puissances ont été ordonnées par Dieu ». Ce royaume a la promesse d’avoir toute autorité et toute puissance, et le temps viendra où « les saints du Très-Haut recevront le royaume (la puissance dirigeante) sous tous les cieux et le posséderont pour toujours ». « Le petit troupeau » à qui « c’est le bon plaisir du Père de donner le royaume » est maintenant à l’épreuve, rendu parfait par la souffrance, préparé au contact des souffrances et du péché à la position à laquelle il doit être élevé, afin qu’en tant que « rois et prêtres » ils puissent être capables de sympathiser avec ceux sur qui ils seront appelés à régner dans l’âge millénaire. Nous devons être cohéritiers de Christ dans Son Royaume ainsi que de Son trône, et nous ne pouvons entrer dans notre règne avant « qu’il n’ait saisi sa grande puissance et qu’il ne règne ». Cela ne se passera pas avant la fin du monde ou de l’âge ; car Jésus dit : « Mon royaume n’est pas de ce monde », « Satan est le prince de ce monde ». Le royaume de Christ, qui est aussi le nôtre, appartient à l’âge prochain ; alors « le Fils de l’homme sera assis sur le trône de Sa gloire ». Maintenant Il est « assis à la droite de Dieu », « assis avec le Père sur Son trône ». L’établissement du royaume signifie notre séparation d’avec le monde, les vierges folles et l’ivraie ; la glorification du blé qui se manifestera alors comme le soleil. Mais comment ce royaume régnera-t-il sur le monde ? Aura-t-il Jérusalem pour capitale ou siège de l’empire ? Christ sera-t-Il assis à Jérusalem sur le trône de David ? « Jérusalem sera reconstruite sur ses anciennes ruines comme au temps jadis », Israël selon la chair sera à nouveau la principale nation, et « un sujet de louange parmi toutes les nations », car « ainsi la bouche de l’Eternel a parlé ». Mais Israël selon la chair n’est pas et ne sera jamais « le royaume de Dieu ». Il l’était un jour, mais ce royaume lui a été enlevé et il a été donné à un autre peuple, les enfants d’Abraham par la foi – l’église. En même temps que retentit la septième trompette tous les royaumes de ce monde (maintenant sous le contrôle de Satan) deviennent les « royaumes de notre Seigneur ». (Ils entrent dans la possession de Christ et sous l’autorité de Son royaume – le diable étant lié) – Apoc. 20 : 2. Israël, avec sa capitale à Jérusalem, sera sans aucun doute la première de ces nations terrestres, mais il ne sera pas plus le royaume céleste qu’eux.
Jésus a dit : « A moins qu’un homme ne naisse de nouveau, ne naisse de l’Esprit, il ne peut voir le royaume de Dieu ni y entrer ». (Jean 3 : 3-5). Le royaume des cieux est un royaume spirituel et il ne peut être vu par les mortels, pas plus que ne peut l’être le royaume de Satan au temps présent. Nous ne voyons jamais le royaume de Satan ni son trône, mais nous nous rendons compte de sa puissance. Cela est en accord avec les déclarations de notre Seigneur, lorsque les Pharisiens lui demandèrent quand viendrait le royaume de Dieu. Il leur répondit en disant que le royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards [avec une apparence extérieure], personne ne dira : Il est ici ! ou : Il est là ! car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous [parmi vous], – certainement pas dans le coeur de ces Pharisiens. Le royaume sera présent dans le monde, le gouvernant, et pourtant il sera invisible. Comment Christ peut-Il donc s’asseoir sur le trône de David ? Personne ne soutiendra que le trône de David, qui a été détruit et qui doit être relevé, consiste en ces pièces de bois, etc., sur lesquelles David était assis. Qu’est-ce donc ? Le mot trône est ici utilisé pour représenter la puissance – l’autorité qui gouverne, (nous l’utilisons dans ce sens aujourd’hui). Quand le royaume de Dieu se situait sur le plan humain, David représentait Dieu. Le trône était alors celui de l’Eternel et « David était assis sur le trône du royaume de l’Eternel ». De son fils, il fut donc aussi écrit : « Salomon s’assit sur le trône de l’Eternel, comme roi à la place de David, son père ». (1 Chron. 29 : 23). On ne fait pas allusion ici à la pièce de bois ; les mots sont des symboles qui représentent des idées. L’idée représentée ici est que le pouvoir, dont fut investi auparavant David, et qui fut ensuite renversé (enlevé), de sorte que les affaires du monde furent remises entre les mains des Gentils (Luc 21 : 24), sera restitué à Christ, sur un plan plus élevé ; d’abord vient le naturel, ensuite le spirituel ; tel semble être l’ordre de Dieu en toutes choses.
Jérusalem, reconstruite, ne sera pas le royaume de Dieu ; car tous, qu’ils soient nés de nouveau ou non, pourraient le voir. Il aurait une apparence extérieure ; les hommes pourraient dire : Voici, il est ici ! ou : Voici, il est là ! La Jérusalem céleste elle-même est l’Epouse, l’Eglise. Viens et je te montrerai l’épouse, et il me montra « la cité sainte, Jérusalem ». Dans les Ecritures, une ville est souvent utilisée comme symbole d’un gouvernement ou d’une institution. (Voir Esaïe 14 : 31 ; Jér. 33 : 5-7 ; Apoc. 11 : 2 ; 14 : 8 ; 16 : 19 ; 17 : 18).
Mais les hommes ne verront-ils pas Christ sur Son trône, quand ils diront aux montagnes et aux rochers : « Tombez sur nous ; dérobez-nous à la vue de Celui qui est assis sur le trône, et à la colère de l’Agneau ! Car il est venu, le grand jour de son courroux ! » (Apoc. 6 : 16, 17).Ne verront-ils rien ? « Le jour du Seigneur vient [sur le monde et les vierges folles] comme un voleur », comme un filet. La classe de ceux dont il est fait allusion ici est représentée comme reconnaissant le fait que « le grand jour de Sa colère est venu », le temps de détresse ; ils s’en rendent compte maintenant. « Il se révélera [à eux] en flammes de feu, exerçant la vengeance [par des jugements terribles], etc. » A quel genre de rochers et de montagnes pensez-vous qu’ils vont demander de tomber sur eux ? A des montagnes littérales ? Non, car peu de saints ont suffisamment de foi pour demander aux montagnes de tomber sur eux, et les méchants n’ont même pas de foi pour demander de petites choses. D’ailleurs que penseriez-vous d’un homme qui voudrait mourir et qui penserait qu’il n’y a pas de méthode plus simple que celle d’être écrasé par une montagne ? Mais ces gens-là ne cherchent pas à être détruits ; ils veulent être couverts – protégés – dans ce temps de détresse – jour de colère – « où la main de tout homme se lèvera contre son prochain », où « la base des montagnes [royaumes] sera ébranlée », car « tous les royaumes [montagnes] qui sont à la surface de la terre seront renversés ». Les montagnes [royaumes] fondront comme la cire en présence de l’Eternel. Pendant ce temps de commotion et de destruction générale des nations, pendant la « mise en pièces » des gouvernements, les hommes chercheront la protection – couverture – un lieu de retraite auprès des grands et puissants royaumes de ce monde. Les hommes diront : Il y a la Grande-Bretagne, la Russie, etc. ; ces royaumes sont forts, ils protègent leurs citoyens ; devenons leurs citoyens. Ils chercheront aussi un lieu de retraite dans les grands rochers de sociétés mondaines comme la Franc-Maçonnerie, les Sociétés de secours mutuels, etc., mais aucune de ces sociétés ne sera capable de les délivrer (de les protéger entièrement) au jour de la colère de l’Eternel. Chaque montagne sera déplacée de sa base. Alors « la pierre [l’église] deviendra une grande montagne et remplira toute la terre ». Bien qu’invisible, le royaume sera réel, car, comme Paul le dit : « Les choses visibles ne sont que pour un temps, mais les invisibles sont éternelles ». Ce sera un royaume pacifique, car « Il fera cesser les combats jusqu’aux extrémités de la terre ». La paix sera établie sur une base sûre, par la mise en pièces des gouvernements terrestres. « Chacun habitera sous sa vigne et sous son figuier, sans que personne vienne l’inquiéter ».
« Maintenant le monde est plein de souffrances,
Des bruits de malheur parviennent à mes oreilles ;
Signes de misère et de tristesse,
Mes yeux sont remplis de larmes ;
C’est la nuit noire des lamentations de la terre,
Le mal et l’injustice triomphent maintenant ;
Je peux attendre, car juste devant moi
Rayonne la couleur rose du matin ».
(Traduction littérale non rimée)
Si le caractère du royaume de Dieu est spirituel et invisible, comment pouvons-nous être « rois et prêtres » et, d’une manière ou d’une autre, enseigner le monde et lui apporter notre aide ? Si nous sommes de cet ordre élevé d’êtres spirituels, glorieux, comme Christ, les hommes selon la chair tomberont devant nous, ainsi que le firent Saul, Daniel et Jean devant des êtres glorieux. C’est vrai ; mais comme dans les âges passés des anges apparurent comme hommes sous le voile de la chair (Héb. 10 : 20), quand cela était nécessaire, ainsi dans l’âge prochain nous apparaîtrons aux hommes. Comme ils le font maintenant, les anges, dans les âges passés, ont exercé un ministère (Héb. 1 : 14), mais « ce n’est pas à des anges que Dieu a soumis le monde à venir dont nous parlons » (Héb. 2 : 5) mais à Christ, Tête et Corps. (Comparez Apoc. 2 : 27 ; Psaume 2 : 8 et 8 : 4). Moïse, en tant que type de Christ, illustre cela. Les premières tables de la loi furent brisées, et maintenant les secondes doivent être données. Quand Moïse descendit de la montagne avec les deux tables, après avoir été en la présence de l’Eternel, son visage rayonnait, de sorte que le peuple ne pouvait pas le regarder. Il se couvrit ensuite d’un voile ; alors les enfants d’Israël s’approchèrent de lui ; Moïse conversa avec eux et leur remit la loi de Dieu. Quand il parlait au peuple, il portait le voile, mais lorsqu’il se présentait devant l’Eternel, il l’enlevait. (Exode 34 : 30). Moïse était le ministre dans le type. Nous sommes les ministres de la nouvelle alliance – dans l’antitype. Si le type « a été glorieux, le ministère de la justification le surpasse de beaucoup en gloire » (2 Cor. 3 : 9). Comme il a fait, ainsi nous ferons. Lorsque nous exercerons le ministère en faveur du monde et que nous l’enseignerons, nous porterons un voile – « la chair » -, le corps glorieux sera couvert, mais le voile de la chair sera vu. Nous apparaîtrons comme hommes, mais lorsque nous nous présenterons devant l’Eternel nous l’enlèverons, entrerons « au-delà du voile ». (Héb. 6 : 19). Comme dans le type Moïse apparut d’abord en gloire, et le peuple tremblait et était saisi d’épouvante, ainsi, pendant le temps de détresse qui introduira la Nouvelle Loi, le Nouvel Age, le Millénium, il y aura des manifestations extérieures de la puissance et de la gloire du nouveau royaume, à la vue desquelles « tous les visages deviendront livides et tous les genoux se heurteront l’un contre l’autre ».
« Il gouvernera le monde avec grâce et vérité,
Et les nations démontreront
La renommée de Sa justice
Et les merveilles de Son amour ».
[Fin du chapitre III](A suivre).
L’HYMNE JUBILAIRE
Chantez l’hymne jubilaire !
Qu’au loin vole son refrain !
Car voici la nouvelle ère
Où Christ règne souverain.
Joie ! Aux déserts en tumulte
Les îles joignent leurs voix;
La nature entière exulte ;
Jésus est Roi des rois.
Chantez l’hymne jubilaire !
Que tous les échos charmés
Disent sur mer et sur terre
Que Jésus règne à jamais !
(N°314)