(Suite du N°2 de 1986)
« Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante dont l’éclat va croissant jusqu’au plein jour » (Prov. 4 : 18). La lumière de ce sentier brillait quelque peu aux jours d’Enoch et elle s’est accrue depuis lors. Cela ne veut pas dire que la lumière d’hier est devenue ténèbres aujourd’hui, mais, étant donné qu’il y a plus de lumière aujourd’hui, nous pouvons d’autant mieux apprécier celle d’hier.
Avons-nous, en tant qu’Eglise, toute la lumière maintenant ? Certainement pas; nous ne l’aurons pas avant que le jour soit dans sa perfection. Tout en nous rappelant, donc, que :
« Dieu accomplit Ses merveilles
D’une façon mystérieuse »,
nous devrions être prêts à percevoir la toute première lueur de la suite de la Révélation relative à Lui-même et à Son Plan, et la guetter, nous rappelant aussi que :
« Ses plans mûrissent rapidement,
Se développant d’heure en heure ».
Nous allons maintenant étudier pour voir ce que nous pouvons trouver dans la Parole de Dieu comme traits révélés de Son Plan, pour juger de l’objet du retour de
notre Seigneur. Que le Plan soit si bien dévoilé que nous puissions le comprendre pleinement et voir le rapport qui doit exister entre la conduite passée et présente de Dieu et Son Plan, ou qu’il ne le soit pas, nous posons dès lors comme principe que : Premièrement, Dieu a un dessein ou plan. Deuxièmement, ce plan est basé et s’appuie sur l’amour, car « Dieu est amour » (1 Jean 4 : 8).
Nous ne mettons pas de côté la justice divine, etc., mais, quel que soit ce Plan, il doit être compatible avec le caractère de Dieu – l’Amour -, car « Il ne peut pas se renier Lui-même ».
L’Eglise chrétienne est à peu près également divisée sur la question qui oppose l’Election à la Grâce libre et le Calvinisme à l’Arminianisme ; un petit nombre, par comparaison, croit en l’Universalisme ou au salut final et éternel de toute l’humanité. Sans aucun doute, tous ceux qui sont versés dans les Ecritures savent que chacune de ces positions est étayée par de nombreux textes ; et pourtant, peuvent-elles toutes être vraies ? N’existe-t-il pas quelque maillon de liaison pour harmoniser et réconcilier ces positions ? C’est certainement le cas, car la Parole de Dieu n’est pas oui et non. Examinons séparément les deux premières, celles du Calvinisme et de l’Arminianisme ; quant à la dernière position, celle de l’Universalisme, elle est si catégoriquement contredite par de nombreux textes que nous la laisserons de côté jusqu’à un certain point. Ce que nous voulons dire des autres ne doit pas être considéré comme une flèche lancée contre une quelconque « branche de la vraie vigne », mais doit être exprimé avec force pour attirer spécialement l’attention sur les caractéristiques les plus disgracieuses de ces doctrines et dont les plus fervents défenseurs admettront qu’elles sont des points faibles.
Le Calvinisme dit virtuellement : Dieu est sagesse ; Il connaissait la fin dès le commencement; Il avait formé un plan pour sauver un petit nombre de gens, non à cause d’un mérite qu’Il leur aurait reconnu, mais parce qu’Il les a élus, en vertu de Son choix souverain, à la vie éternelle, et qu’Il a destiné tous les autres à la mort éternelle. Il pouvait avec autant de facilité sauver tous les hommes, mais Il n’a pas voulu le faire : Il est capable de les sauver tous, mais Il ne désire qu’en sauver quelques-uns.
L’Arminianisme dit virtuellement : Dieu aime toutes Ses créatures ; Ses compassions s’étendent sur toutes Ses oeuvres.
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Il fait tout son possible pour sauver tous les hommes, mais Il n’en est pas capable ; un petit nombre seulement sera sauvé, le « petit troupeau ». Le péché Lui échappa, entra dans le monde dès le commencement et a pris une telle ampleur qu’il ne pourra être vaincu qu’avec l’aide des enfants de Dieu au cours des âges.
Comme nous l’avons évoqué auparavant, ces positions, quoique apparemment situées aux antipodes, ont chacune des bases bibliques, et nous croyons qu’en les disposant convenablement elles s’harmoniseront entre elles.
Nous regarderons maintenant dans la Bible. Nous considérerons d’abord une image sombre, puis une plus brillante. Nous voyons que, bien qu’un peu de lumière eût été donné en ce qui concerne la délivrance de l’homme et le bonheur futur, au cours d’un premier déroulement du Plan, ce peu ne fut pas donné au monde au sens large – aux masses -, mais à quelques Patriarches parmi lesquels étaient Enoch, Noé, Abraham, Isaac et Jacob. Ceux-là furent choisis – élus – non uniquement du milieu du monde, mais parmi les autres membres de leurs familles, comme il est écrit : « J’ai aimé Jacob, et j’ai haï (aimé moins) Esaü ». De tous les enfants
d’Abraham, seul Isaac fut le fils de la promesse. Au sujet d’Abraham il est écrit : « Je t’ai choisi, toi seul, de la maison de ton père ».
A la mort de Jacob, le principe d’élection change, mais le fait demeure. Tous les enfants de Jacob sont dès lors reconnus comme représentants de Dieu – Son église ou peuple. Sur son lit de mort, le vieux patriarche bénit chacun de ses fils et donne à Juda le sceptre – symbole de la nationalité – disant « Le sceptre ne s’éloignera point de Juda, ni le bâton souverain d’entre ses pieds, jusqu’à ce que vienne le Schilo. » Cela s’accomplit à la lettre. Cette tribu représenta la nation jusqu’à la venue de Christ. A cette seule nation Dieu donna la Loi, dans laquelle était figuré d’avance l’Evangile. Cette lumière représentative, la Loi, ne fut pas donnée à une autre nation ou à un autre peuple ; elle était exclusivement destinée à Israël, comme nous lisons : « Je vous ai connus, vous seuls, de toutes les familles de la terre ». Nous nommerons cette période l’âge de la Loi ou âge judaïque.
A la mort de Christ, un autre changement se produit. La Loi cesse. Christ mit fin à la Loi en la « clouant à la croix » et introduisit un nouveau régime ou dispensation – l’Evangile de la grâce, sous la loi de l’Esprit, qui n’est pas limité à une nation, comme le fut la Loi, mais qui est ouvert à tous et doit être « prêché dans le monde entier, pour servir de témoignage », avant que cet âge ne prenne fin (Matth. 24 : 14). Quoique nous dussions présenter cet Evangile à tous les peuples sans faire de différence, Dieu en a guidé et dirigé le cours. Sous Sa direction, nous, qui sommes d’Europe ou d’Amérique, avons été plus favorisés que les habitants des autres parties de la terre. Pourquoi la lumière de la vérité et du salut qui apparut en Palestine avec notre Seigneur .et Ses Apôtres progressa-t-elle vers le nord et l’occident, traversant l’Europe et l’Amérique, plutôt que vers le sud et l’orient au travers de l’Afrique et de l’Asie ? Est-ce arrivé ainsi par hasard ? Oh ! non ! Notre Père est au gouvernail et II guide Sa vérité.
Il est vrai que maintenant la Bible est publiée dans la langue de chaque nation. L’Evangile est maintenant « prêché … à toutes les nations » (non individuellement), mais nous pouvons dire que cela s’est fait dans le siècle présent. Cependant, aujourd’hui les quatre cinquièmes des habitants de la terre ne savent pas que Jésus mourut pour eux. Il y a une signification à la façon dont Dieu est en train d’élire ou de choisir. Il choisit d’envoyer l’Evangile à vous, à moi et à nos pères et de ne pas l’envoyer aux Hottentots et à leurs pères. Quelqu’un peut dire que Dieu travaille en se servant d’instruments. Il a voulu que Son peuple se mette au travail et par les dons d’argent et de talents dont Il nous a comblés si généreusement nous pouvons, au moyen de missions, qu’Il désire bénir, avoir le privilège d’être Ses co-ouvriers.
A une grande partie de cela nous pouvons de tout coeur donner notre assentiment. Nous croyons que Dieu travaille par nous et qu’Il est satisfait du zèle que nous déployons à Son service. Mais nous ne pouvons pas supposer un seul instant que le bien-être éternel des
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quatre cinquièmes de la famille humaine doive dépendre entièrement du zèle et de la générosité de l’autre cinquième. Non ! Non ! Le Dieu d’amour ne fait pas des expériences aux dépens du bonheur éternel de la grande masse de Ses créatures.
Nous voyons donc que dans un certain sens Dieu était en train d’élire l’Eglise jusqu’à présent. Pourquoi ? Il doit voir un but ou un dessein en agissant de la sorte. Il a un plan qui est de loin plus grand et plus sublime que tout ce que l’homme n’ait jamais pu concevoir. Que disent les Ecritures ?
Dans cette promesse de Dieu faite à Abraham : « En toi et en ta postérité toutes les familles de la terre seront bénies », annoncée dans une seule phrase, se trouve le Plan ou dessein de Dieu. Paul, s’inspirant de cette promesse, fit ce commentaire : « Il n’est pas dit : et aux postérités, comme s’il s’agissait de plusieurs, mais en tant qu’il s’agit d’une seule : et à ta postérité, c’est-à-dire, à Christ » (Galates 3 : 16). Est-ce que l’Ecriture fait allusion à Jésus-Christ individuellement, lorsqu’elle parle d’une seule postérité ? Non ! L’Apôtre continue et dit (verset 29) : « Si vous (l’Eglise) êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse » (faite à l’origine à Abraham). Nous apprenons que Dieu nous avait inclus dans Son Plan, quand Il parla à Abraham. Cette postérité est non seulement Jésus-Christ, qui en est la Tête, mais aussi ceux qui sont à Christ – le petit Troupeau – comme membres de Son corps ; et cette unique postérité ne sera pas complète tant que le dernier membre de ce corps ne sera pas rendu parfait. Cette pensée, selon laquelle Christ « est la Tête du corps, de l’Eglise », est confirmée à travers les épîtres (Col. 1 : 18 ; Ephés. 1 : 23 ; 4 : 12 ; 5 : 25-32 ; 1 Cor.12 : 12, 27 ; Rom. 12 : 5, etc.). L’image va encore plus loin. On dit de nous, les disciples du Seigneur, que nous achevons ce qui manque aux souffrances de Christ (Col. 1 : 24 ; 2 Cor. 1 : 5 ; 2 Tim. 2 : 10). Et nous avons la promesse que « si nous souffrons avec lui, nous régnerons avec lui ».
Selon la promesse, dont nous sommes héritiers, lorsque cette postérité sera complète, toutes les nations seront bénies en elle. La promesse faite auparavant en Eden, d’après laquelle la postérité de la femme écraserait la tête du serpent, anéantirait le mal et le péché, est une autre promesse dont nous sommes héritiers avec Christ. Mais Jésus n’a-t-Il pas écrasé Satan quand Il mourut ? Non ; la mort de Christ et la persécution de l’Eglise qui suivit correspondent à la blessure au talon. Paul dit : « Le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds », sous les pieds de Christ, Tête et Corps, (Rom. 16 : 20). La même pensée est exprimée dans la figure de
L’EPOUSE ET DE L’EPOUX.
L’Eglise est représentée comme une vierge chaste, fiancée à Christ (2 Cor. 11 : 2). En tant que telle, nous sommes maintenant promis en mariage et nous avons reçu le sceau de ces fiançailles -les prémices de l’Esprit. N’étant pas encore mariés, n’étant pas encore l’Epouse, nous attendons et soupirons après cette union avec l’Epoux. Quand Celui-ci s’en alla, Il dit : « Je reviendrai et je vous prendrai avec moi ». C’est ce qui est montré dans la parabole des « dix vierges ». Quand « l’Epoux vint, celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces » (Matth. 25 : 10). Sur-le-champ nous prendrons possession des « choses que Dieu a en réserve pour ceux qui l’aiment ».
Tout le monde s’accordera avec nous, nous le présumons, lorsque nous disons que quelque grande que soit la joie que nous éprouvons avant la résurrection, nous continuons certainement à attendre qu’elle devienne complète. L’Eglise dans son ensemble, comme corps, est complète avant que ne soient données les récompenses finales. Ainsi, évoquant les anciens dignitaires, l’Apôtre dit :« Tous ceux-là n’ont pas obtenu ce qui leur était promis, afin qu’ils ne parvinssent pas sans nous à la perfection » (Hébr.11 : 39, 40). Parlant de lui-même, lorsqu’il était sur le point de mourir, il dit : « J’ai combattu le bon combat … désormais la couronne de justice m’est réservée, le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement » (2 Tim. 4 : 8). Il est vrai qu’actuellement nous jouissons de beaucoup de bénédictions
en Christ. Nous avons maintenant la paix que le monde ne peut ni nous donner ni nous enlever. Mais tout cela n’est qu’un
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avant-goût ; le poids de gloire est à venir. Dans un certain sens nous prenons maintenant nos fonctions, comme Rois et Prêtres, triomphant de notre moi et des convoitises de la chair, et « offrant des sacrifices spirituels à Dieu » ; mais c’est seulement dans le même sens que lorsque l’on dit de nous que nous sommes ressuscités avec Christ et que nous sommes assis avec Lui dans les lieux célestes (1 Pier. 2 : 5 ; Eph. 2 : 6). Par la foi en Ses promesses, nous goûtons d’avance à la gloire et au repos qui demeure ; et quoique assaillis par des épreuves et les difficultés de la vie, nous avons une paix que le monde ne connaît pas.
Quand le Seigneur promit que « Celui qui vaincra sera assis avec lui sur son trône » et que « Celui qui vaincra recevra le pouvoir sur les nations », voulait-Il vraiment dire cela ? Est-Il assis « sur son trône de gloire » ? Prendra-t-Il Sa grande puissance et régnera-t-Il sur les nations ? Certainement, car Sa Parole est infaillible ; le règne sur les nations sera aussi réel pour nous – l’Eglise – que pour Lui. Dieu a donné Christ « pour chef suprême [Tête] à l’Eglise » ; et « Lui, qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui ? » (Rom. 8 : 32). Oui, véritablement, frères, nous n’avons pas compris notre « vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ ». Nous sommes appelés pour être fils de Dieu, et non seulement pour cela, mais aussi pour être cohéritiers de Jésus-Christ notre Seigneur. C’était cette petite compagnie, par laquelle Il va bientôt écraser Satan et « bénir toutes les familles de la terre », que Dieu a vu précédemment en Eden. C’est à cette compagnie que Pierre se réfère (Actes 15 : 14), en disant : « Dieu a jeté les regards sur les nations pour choisir du milieu d’elles un peuple qui portât son nom ». Nous sommes les vierges qui doivent bientôt recevoir le nom de notre Seigneur, « un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n’est celui qui le reçoit ».
C’était pour ceux-là que Jésus priait, disant : (Jean 17) « Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés » et ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole », « afin qu’eux-aussi soient un en nous ». Le Seigneur ne s’attendait pas à cette qualité d’être un, à cette unité pour le temps présent. Il dit qu’Il est venu apporter la division. En conséquence, Il ne fut ni déçu ni contrecarré dans Ses plans. Dans la parabole du blé et de l’ivraie, Il nous dit que l’ennemi sèmerait de l’ivraie parmi le blé et que ceux-ci se ressembleraient tellement qu’il serait impossible de les séparer. « Laissez croître ensemble l’un et l’autre jusqu’à la moisson,…la moisson, c’est la fin du monde [aion – âge] ». Alors Il dira aux anges de les séparer.
Oui, puisque Jésus a dit : « Le Père m’exauce toujours », nous pouvons savoir qu’à un certain moment tous Ses disciples seront un en Lui. Quand ? A la résurrection, quand nous serons unis à notre Chef [Tête], devenant « l’unique postérité », lors du mariage, quand nous serons unis à l’Epoux et que les deux deviendront UN. Bien que cette prière fût dite principalement pour l’Eglise, Jésus aima néanmoins le monde entier. Oui, Il est mort pour le monde et celui-ci a une place dans cette prière. Mais remarquons où. Il prie d’abord pour les membres de l’Eglise, afin qu’ils soient faits un en Lui ; puis Il dit : « Et que le monde croie », après cette union. Mais le monde deviendra croyant et la prière en sa faveur s’accomplira après le mariage de la Vierge chaste. Quant à ce mariage, « Nous aussi qui avons
les prémices de l’Esprit,…nous soupirons en nous-mêmes en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps » (Rom. 8 : 23), ce corps unique dont chacun de nous est membre.
Quand notre rédemption (celle de l’Eglise de l’Evangile) sera effective, est-ce que le Plan de Dieu sera achevé ? Non. Il sera seulement commencé. Ce Plan est plus grand et plus sublime. Non seulement nous soupirons en vue de son accomplissement, mais nous avons vu dans la prière de notre Seigneur que le monde y a un droit ; aussi Paul affirme-t-il positivement que « la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement » (Rom. 8 : 22). Qu’attend-elle ? Certainement pas ce à quoi nous nous attendons. Elle ne s’attend pas à faire partie du corps. Non. « La création attend avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu » (Rom. 8 : 19), non pas du Fils de Dieu, mais des fils. « Bien-aimés, nous sommes maintenant
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enfants de Dieu » (1 Jean 3 : 2).
Quel intérêt a le monde à ce que nous soyons manifestés ou révélés ? En attendant que nous soyons manifestés, nous sommes « la lumière du monde » et le monde est béni par cette lumière que nous devons laisser briller « devant les hommes afin qu’ils rendent gloire à notre Père qui est dans les cieux ». (Matth. 5 : 16), mais combien plus le monde sera béni quand nous resplendirons « comme le soleil dans le Royaume », – quand nous serons séparés du monde aussi bien que de l’ivraie au cours de la moisson ! (Matth. 13 : 43). Si nous sommes maintenant une bénédiction pour le monde, comme porteurs de lumière, quoique la lumière que nous portons soit souvent pauvre et faible, devons-nous être surpris que l’espérance du monde soit ce resplendissement de l’Eglise ? Paul nous dit pourquoi les hommes soupirent et attendent notre manifestation. « Car la création…aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu » (Rom. 8 : 21). Cela veut dire que lorsque l’Eglise aura été délivrée de la condition présente, qui la tient sujette à la mort, de la servitude de la corruption, une occasion qui ira dans le même sens sera offerte au monde, « afin que le monde croie » ; et tous ceux qui croiront « auront part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu ». Ils seront enfants, mais non cohéritiers. Ce sera la seule différence qui existera entre eux et nous, l’Eglise de l’Evangile.
Dieu aime toutes Ses créatures non pas parce que nous L’aimons, mais par pure bonté. « Dieu a tant aimé le monde », alors que nous étions encore pécheurs. Mais Il est un Dieu d’ordre. Il a un plan et Il l’exécute. Durant les six mille ans passés, Il a préparé les instruments au moyen desquels le monde sera béni. A nous, mortels, le temps semble long, mais il n’en est pas de même pour Lui qui existe d’éternité en éternité.
Les membres de ce « petit Troupeau » qui reçoit le Royaume ne sont que les « prémices pour Dieu », les « prémices de Ses créatures » (Jacques 1 : 18 ; Apoc. 14 : 4). S’il y a des « premiers-fruits », il doit y en avoir nécessairement beaucoup d’autres à cueillir, sinon ce langage serait dépourvu de sens. En Ephésiens 2 : 7, il est déclaré que Dieu, en nous sauvant, désire « faire éclater, dans les siècles à venir, l’immense richesse de sa grâce ».
Considérons l’Eglise, – les prémices. Précédemment nous l’avons vue en tant que Vierge chaste se rendant au mariage quand l’Epoux vint. Ensuite nous entendons la grande voix d’une multitude, disant (Apoc. 19 : 7) : « Réjouissons-nous et soyons
dans l’allégresse, et donnons gloire à Dieu ; car les noces de l’Agneau sont venues, et son épouse s’est préparée ». Nous avons entendu parler de mariage. Ecoutons ce que dit l’ange à Jean en Apoc. 21 : 9, 10 : « Viens, je te montrerai l’épouse, la femme de l’Agneau ». Nous voulons la voir; continuons : « Et il me montra cette grande ville, la sainte Jérusalem qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu ». Devons-nous comprendre que cette ville est une représentation symbolique de l’Eglise ? Oui, elle l’est, comme elle est aussi le symbole du « Temple de Dieu ». Mais avec quelles pierres précieuses est-elle construite ? Les pierres sont les mêmes que celles du Temple spirituel, c’est-à-dire les pierres vivantes. Ce sont les mêmes que celles que l’Apôtre qualifie de « pierres précieuses » en 1 Cor. 3 : 12, et que Malachie appelle joyaux (3 : 17).
Quand cette ville « resplendira », les nations marcheront à sa lumière. Actuellement elles sont bénies par la faible lumière de l’Eglise ; en ce temps-là, elles marcheront à la parfaite lumière qui émanera d’elle (Apoc. 21 : 4). Là coule un fleuve qui sort du Trône, – « le fleuve de l’eau de la vie ». Ce n’est pas une eau ordinaire. Non. C’est « l’eau de la vie », le genre d’eau que le Seigneur a promis de nous donner et qu’Il donne maintenant à chaque engendré. « Elle deviendra en lui une source ». Cette sorte d’eau ne coulera pas dans le lit naturel d’un fleuve, mais elle nous est présentée ici comme étant un fleuve large, profond et puissant.
(A suivre).