LE CHANT DES ELUS

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C’est dans les cantiques chrétiens que se trouvent les plus nobles, les plus grandes expressions de l’âme humaine. « Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, une louange à notre Dieu. » – Psaume 40:4 (ou Psaume 40:3 selon version).

« Et la voix que j’entendis était comme celle de joueurs de harpes jouant de leurs harpes. Et ils chantaient comme un cantique nouveau devant le trône … et personne ne pouvait apprendre le cantique si ce n’est les cent quarante-quatre mille. » – Apocalypse 14:2, 3.

Le monde connaît ses bacchanales, ses folles chansons, ses mélodies plaintives teintées de tristesse, de mélancolie ; ces dernières répondent bien aux sentiments, aux pensées de l’humanité, car « la création tout entière gémit », comme l’Ecriture le dit.

C’est parmi les hymnes chrétiens que nous trouvons les plus nobles, les plus grandes, les plus sublimes expressions de l’âme humaine. Pourquoi ? Parce que leurs auteurs regardent plus haut que la terre ; ils sont sous l’influence des précieuses promesses de la parole de Dieu et lèvent les yeux pleins d’espoir au delà des ombres, des nuages de leur présent pèlerinage vers les glorieuses choses que Dieu a en réserve pour ceux qui L’aiment.

Quelques auteurs des temps passés ont si bien écrit certains cantiques qu’on peut dire qu’ils sont sans âge, étant tout aussi nouveaux, tout aussi frais aujourd’hui qu’alors. Les consacrés du Seigneur peuvent se réjouir devant le trône de grâce dans une harmonieuse adoration se servant de ces cantiques comme de canaux merveilleux par lesquels passent leurs sentiments et leurs supplications.

Nous voudrions que tous ceux qui chantent les cantiques de Sion les apprécient comme de poétiques prières ; qu’ils ne chantent pas seulement joyeusement des lèvres une mélodie au Seigneur, mais qu’ils le fassent de tout leur cœur.

Les cantiques de notre texte n’ont pas de rapport avec ces chants-là. Ils sont plutôt de symboliques et poétiques expressions, l’idée d’un nouveau thème, d’un message reçu dans le coeur. C’est réjouissant, c’est le message des Ecritures, joyeux, harmonieux, cadencé.

Comme un poème peut être écrit de deux manières en vers ou en prose, ainsi un chant peut être une cadence dans l’air ou un message dans le coeur.

La joie diminua pendant l’ère Evangélique.

Qui n’a pas remarqué la joie dans les chants des prophètes et des apôtres, lesquels malgré leurs épreuves, leurs difficultés, leurs persécutions pour l’amour de la justice, étaient joyeux dans le cours de leur pèlerinage ; une note de triomphe se retrouve dans tous leurs messages à l’Eglise. Par exemple l’apôtre Paul dit au milieu des plus grandes tribulations : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le répète, réjouissez-vous. » Il dit de se réjouir dans les tribulations et de rendre grâce pour toutes choses. Nous ne voyons pas une note de murmure ou de plainte. – Mais avec la fin du premier siècle, après la mort des apôtres, il vint sur l’Eglise graduellement, de grandes, d’horribles ténèbres. En parlant de cela notre Seigneur dit dans sa parabole : « Mais pendant que les hommes dormaient, l’ennemi vint et sema de l’ivraie parmi le blé » (Matthieu 13:25). De même l’apôtre dit : « Je sais qu’il s’introduira parmi vous, après mon départ, des loups cruels qui n’épargneront pas le troupeau, et qu’il s’élèvera du milieu de vous des hommes qui enseigneront des choses pernicieuses pour entraîner les disciples après eux » (Actes 20:29, 30). Et encore nous lisons : « Que personne ne vous séduise d’aucune manière, car il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant et qu’on ait vu paraître l’homme du péché, le fils de perdition. » – 2 Thessaloniciens 2:3.

Avec les fausses doctrines, il se glissa dans l’Eglise une multitude de chrétiens de nom qu’on peut considérer comme de l’ivraie ou de l’imitation du blé. En proportion de cela les chants de triomphe et la confiance dans le Seigneur s’affaiblirent dans le coeur de ceux qui étaient pour ainsi dire les interprètes de Dieu. De grandes ténèbres vinrent sur les âmes à mesure que la doctrine des démons fut enseignée à la place du message de l’Evangile. La vraie Eglise est représentée symboliquement comme ayant été emmenée en captivité à Babylone. Sans doute le monde ne fut jamais laissé absolument sans témoins de Dieu, mais les conditions dans lesquelles se trouvèrent les chrétiens furent telles qu’un très petit nombre d’entre eux purent chanter les chants de triomphe de Sion.

Harpes suspendues aux saules.

La condition des fidèles de Dieu durant la période de l’histoire connue sous le nom de « l’âge des ténèbres » fut dépeinte longtemps auparavant dans les psaumes. Parlant de cela par inspiration, le prophète dit : « Sur les bords des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions en nous souvenant de Sion. Aux saules de la contrée nous avions suspendu nos harpes. Là, nos vainqueurs nous demandaient des chants, et nos oppresseurs de la joie ; chantez-nous quelques-uns des cantiques de Sion ! – Comment chanterions-nous les cantiques de l’Eternel sur la terre étrangère ? » – Psaume 137:1-4.

Cependant ici et là, humblement les saints murmurèrent le chant de Sion, mais quelques-unes de leurs joyeuses notes furent tout à fait perdues, oubliées. Comme le dit notre texte, à la fin de cet âge, le chant de triomphe, de foi, de confiance en Dieu, ses harmonieuses paroles revivront ; ce sera comme un cantique nouveau ; ce ne sera pas précisément un nouveau chant, mais le cantique de Moïse et de l’Agneau. C’est la vieille, vieille histoire de l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ; l’Agneau de Dieu qui, comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs, va établir son Royaume pour renverser le règne du péché et de la mort parmi ceux qu’Il a rachetés par le sacrifice de Lui-même. Cette « antique histoire » fut si faussée, si défigurée, tellement oubliée ou couverte par les traditions humaines, par la superstition et l’erreur, par les doctrines des démons que, maintenant, quand elle est chantée de nouveau, c’est comme un nouveau cantique.

Nous illustrerons cela par le proverbe : « La vérité est plus étrange que le mensonge, » car plusieurs des vrais saints du Seigneur ont eu les oreilles de leur entendement si faussées par les enseignements de la prédestination aux tourments éternels, etc., qu’ils ne comprennent plus le chant de Sion quand ils l’entendent. – Ils ne savent pas même dire avec Boileau :

« Mais, ô ma fidèle lyre [du talent d’interprétation de l’Ecriture] !

Si dans l’ardeur qui [maintenant] m’inspire,

Tu peux suivre mes transports,

Les chênes des monts de Thrace

N’ont rien ouï que n’efface

La douceur de tes accords. »

La belle histoire de la croix montrant l’amour de Dieu, sa bénédiction (résultant du sacrifice de Christ) sur les élus premièrement, ensuite sur l’humanité en général, est vraiment une histoire sublime. N’oublions pas les déclarations des Ecritures disant que, dans le temps présent, ces choses sont des mystères pour tous, excepté pour ceux à qui le Seigneur veut les révéler. Le Seigneur Jésus répondit à ses disciples lorsqu’ils Le questionnèrent sur certaines de ses paraboles : « A vous il a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux, mais à eux, cela n’a pas été donné … C’est pourquoi je leur parle en paraboles, parce qu’en voyant ils ne voient point et qu’en entendant, ils n’entendent ni ne comprennent. » Le psalmiste dit aussi : « Le secret de l’Eternel est pour ceux qui le craignent, pour leur faire connaître son alliance. » – Matthieu 13:11-13 ; Psaume 25:14.

Le refrain du cantique.

La partie principale de ce cantique que si peu de personnes peuvent apprécier et chanter dans le temps présent et qui est pour un petit nombre de saints seulement (non pour les gens du monde) est indiquée comme suit : « Ayant les harpes de Dieu, ils chantaient le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu et le cantique de l’Agneau en disant : Tes oeuvres sont grandes et admirables, Seigneur Dieu tout-puissant ! Tes voies sont justes et véritables, Roi des nations ! Qui ne craindrait Seigneur et ne glorifierait ton nom ? Car seul tu es saint. Et toutes les nations viendront et se prosterneront devant toi parce que tes jugements ont été manifestés. » – Apocalypse 15:3, 4.

Comme nous avons vu, les harpes symbolisent la parole de Dieu qui est la source et l’accompagnement de ce chant, qui est comme un cantique nouveau. C’est le cantique ou message de Moïse et de l’Agneau, parce que Moïse était le type de Christ et que, dans tous les sacrifices de la loi, il typifiait ou symbolisait le sacrifice de Christ, « l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1:29). Il montre les bénédictions et le rétablissement à venir pour toute l’humanité par les mérites de l’Agneau immolé. Il y a des symboles dépeignant les bénédictions qui suivront le jour de réconciliation. L’année typique du Jubilé dans laquelle la restitution se faisait représente tant la liberté personnelle que la propriété. De même les différentes fêtes de la loi symbolisaient les bénédictions à venir, le « festin de mets succulents » (Esaïe 25:6), les bénédictions qui, durant le Millenium, seront répandues sur tous les peuples par le grand antitype de Moïse. – Actes 3:19-23.

Moïse en symboles parle de l’agneau pascal, des premiers-nés épargnés, de la délivrance de ceux qui viendraient après. Ceux qui voient en Jésus l’Agneau de Dieu, notre Pâque, peuvent discerner que (l’Eglise) les premiers-nés sont les élus de cet âge de l’Evangile et ceux qui venaient après, dans l’ancienne alliance étaient les armées d’Israël, le peuple d’Israël délivré de la puissance, de la tyrannie de Pharaon, délivré aussi de la mer Rouge; la mer Rouge représente le temps présent, ce temps de détresse qui prendra fin avec l’âge présent et avec l’inauguration de la nouvelle dispensation.

Actes justes manifestés. 

Remarquons que les traits de ce cantique qui se rapportent aux actes de la justice de Dieu seront vus, reconnus par toute l’humanité à la fin et que tous, voyant, adoreront.

De fait la justice du divin gouvernement du monde n’est encore manifestée à personne, excepté à un petit nombre de fidèles. Pour la majorité, les voies, les chemins de l’Eternel sont sombres, mystérieux. Non seulement ils voient le résultat d’une divine permission dans les calamités, mais aussi dans le péché, dans le crime, dans le blasphème du saint Nom, dans l’enseignement des fausses doctrines, dans la superstition. Plusieurs s’étonnent vraiment de ces choses et plusieurs sont inclinés à douter qu’il y ait une Providence veillant sur tout et sur toute chose. Plus loin encore, la doctrine des démons, répandue parmi l’église dans l’âge des ténèbres, fait paraître à certains esprits que Dieu Lui-même est un démon, parce qu’Il appelle les hommes à aimer leurs ennemis, à être bons envers eux, tandis que, d’un autre côté, Il a préparé d’éternelles tortures pour ses propres ennemis et pour tous ceux qui n’ont pas connu et accepté le mérite de Jésus : « du seul nom par lequel nous pouvons être sauvés » (Actes 4:12). Hélas ! Comment est-il possible pour ceux qui sont imbus de ces doctrines erronées d’honorer Dieu dans leur coeur et de chanter ce cantique : « Justes et véritables sont tes voies ô Roi des nations. » – Apocalypse 15:3, 4.

Le chant du matin.

Il est vrai que « Dieu inspire des chants d’allégresse pendant la nuit » (Job 35:10), il est vrai aussi que ce cantique – « comme un cantique nouveau » – commence à l’aurore de la nouvelle dispensation ; il commence maintenant que le mystère de Dieu, qu’Il a tenu secret depuis la création du monde, est dévoilé et que la lumière de l’histoire sacrée, concentrée dans la croix de Christ, est brillante comme avant-coureur du Soleil de Justice qui porte la santé dans ses rayons ; c’est-à-dire de Jésus qui vient pour bénir toutes les familles de la terre.

Ce cantique nouveau ne peut être apprécié et chanté que par ceux qui ont bien saisi le divin « plan des âges » – le tome I de « l’Aurore du Millenium », que nous offrons même gratuitement aux pauvres qui désirent le lire.

C’est seulement après avoir pris connaissance du fait que l’âge juif fournissait une série de types et d’ombres de choses meilleures à venir que nous avons su chercher les meilleures choses et que nous avons été capables de les discerner. Nous vîmes alors et pas avant que les élus, l’Eglise de cet âge de l’Evangile, le « petit troupeau » qui marche dans le chemin étroit et sur les pas de Jésus, ne sont pas les seuls à être favorisés ; que ceux-là, comme épouse de Christ sont enseignés et préparés par les épreuves et la discipline du temps présent pour une place d’honneur dans le futur ; qu’ils seront associés avec leur Rédempteur durant le Millenium et seront une source de grandes bénédictions pour l’Israël selon la chair et, par lui, pour toutes les nations. Nous pûmes alors voir la justice, l’amour et la sagesse de Dieu, et exercer notre foi en Dieu le Père qui, selon la promesse des Ecritures, peut et veut accorder ces bénédictions en Christ par une résurrection d’entre les morts durant les « temps de rétablissement de toutes choses ». – Actes 3:19.

Ce prix, cette récompense promise aux saints du Seigneur pour toutes leurs épreuves et leurs persécutions, nous montre que, comme leur Rédempteur, ils doivent être éprouvés et reconnus fidèles, même jusqu’à la mort, afin d’être trouvés dignes de cette haute exaltation (élévation). Nous pouvons voir aussi, non seulement que les hommes ne sont pas, à leur mort, lancés dans les tourments éternels, mais qu’ils sont conservés par la puissance de Dieu dans la prison de la mort, qu’ils sont prêts à entendre le commandement du grand Roi et à se relever. N’est-il pas dit : « l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront la voix du Fils de l’homme et en sortiront ». – L’Eglise ressuscitera pour la vie parfaite et complète, le monde ressuscitera pour le jugement ; il se relèvera graduellement, sous la discipline et les châtiments, il sortira, durant le Millenium, du péché et de la mort pour arriver à la vie éternelle. Ceux qui refuseront cette faveur retourneront à la mort, la seconde mort, l’éternelle destruction.

Avec le plan des âges bien saisi, nous pouvons reconnaître aussi que la création gémissante n’est pas sans avoir sa récompense, même dans la vie présente, parce que par ces tribulations, le monde apprend à un haut degré la leçon de la laideur, de l’énormité du péché. Combien cette leçon profitera à tous quand, petit à petit, les hommes apprendront l’avantage du règne de la justice.

Apprendre à chanter le cantique.

Ce cantique n’est pas donné, appris d’une manière miraculeuse, mais doit être appris comme il est donné à entendre : « Personne ne pouvait apprendre le cantique, si ce n’est les cent quarante quatre mille. » Quelques-uns en ont appris une mesure ou deux, d’autres peut-être un verset. Mais la capacité de chanter le cantique entièrement implique une telle foi en Dieu, une telle étude de sa Parole, une telle communion avec Christ que personne ne peut y parvenir, excepté les vrais élus, ceux qui sont remplis de l’Esprit. Tout cela demande de la patience et de la persévérance. Pouvons-nous nous étonner que l’Eternel ait fait des règles si sévères quand nous pensons à la gloire, à l’honneur, à l’immortalité promis à ce fidèle « petit troupeau ». Si nous regardons autour de nous, nous trouvons plusieurs tout disposés à dépenser des sommes énormes, beaucoup de temps, de réflexion pour acquérir les secrets de la franc-maçonnerie ou de quelque institution terrestre semblable. De combien plus de valeur est le « secret de l’Eternel » lequel est seulement pour ceux qui Le révèrent, qui L’aiment de tout leur coeur, de toute leur âme, de tout leur esprit et de toutes leurs forces. Quoique l’Evangile soit gratuit en un sens, le Seigneur a évidemment trouvé le moyen d’y mettre un prix afin que nous puissions Lui prouver notre amour et notre zèle.

Si nous avons appris quelque chose de ce chant, chantons ce que nous savons ; parlons-en à nos voisins et à nos amis ; faisons-le, si nous avons acquis la certitude que ce que nous avons appris n’est pas une tradition des anciens, mais le cantique de Moïse et de l’Agneau tel qu’il fut donné par les apôtres et les prophètes. Parlons-en de suite. Si nous proclamons fidèlement ce que nous avons déjà appris et si nous nous nourrissons de plus en plus de la vérité, nous serons capables d’apprécier à un plus haut degré les « choses profondes de Dieu ». Ces choses que l’oeil naturel n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, qui ne sont jamais entrées dans le coeur de l’homme, ces choses que Dieu a en réserve et nous a révélées par l’Esprit de son Fils (1 Corinthiens 2:9, 10). L’étude (la connaissance) de ce chant est une oeuvre progressive.

Allons donc en avant de grâce en grâce et de connaissance en connaissance.

La plus grande des choses c’est l’amour.

Nous voyons que la connaissance est une marque de la faveur divine dans notre temps et les Ecritures le déclarent en maints endroits : « Vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres pour que ce jour vous surprenne comme un voleur » (1 Thessaloniciens 5:4) et encore : « Aucun des méchants ne comprendra mais les sages comprendront » pas les sages de ce monde mais les fous aux yeux du monde qui sont sages devant Dieu, lesquels cherchent premièrement et avant tout à avoir part au royaume du Fils bien-aimé de Dieu.

Rappelons-nous, à côté de cela que, si notre connaissance surpasse notre amour, nous serons en danger. L’Esprit de Dieu, l’amour est la chose principale. Ceux qui aiment le Seigneur au-dessus de tout, plus que leurs maisons et leurs terres, plus que leurs parents et leurs enfants, plus que leurs frères et soeurs, plus qu’eux-mêmes, ceux-là se trouveront dans une attitude du coeur dans laquelle chaque parcelle de connaissance sera une bénédiction et une aide. Mais la connaissance sans ce degré d’amour nous trouvera aimant plus les choses de la vie présente que la volonté de Dieu ; elle nous laissera sans connaissance du chant du matin, sans foi en Dieu le grand Roi et sans foi en sa Parole.

Il n’est pas nécessaire d’avoir une grande intelligence, une grande puissance intellectuelle pour l’étude de ce chant, mais il faut, avant tout, le caractère d’amour, de douceur, d’humilité qui se laisse enseigner, de foi par laquelle l’âme est capable d’arriver à la communion avec Dieu, capable aussi de boire dans l’esprit aussi bien que dans la lettre de sa Parole. Les grands talents et les occasions de parler du haut de la chaire ne sont pas nécessaires pour chanter le cantique de Moïse et de l’Agneau. Il peut être chanté avec la mélodie du coeur et porté à l’attention des autres par une page imprimée. Aussi, connaître le cantique et ne pas le chanter, connaître la bonne nouvelle et ne pas la proclamer veut dire : crainte, honte ou manque de zèle ; un de ces défauts sera une raison suffisante pour la perte de la connaissance de ce cantique. Le Seigneur veut des vainqueurs, Il les prend parmi ceux qui n’ont pas honte de Lui et de sa Parole. Il déclare que ceux qui ont honte de Lui, Lui, le Seigneur aura honte d’eux et ne les confessera pas devant le Père et devant ses anges.

TG 8 / 1909